Vous êtes sur la page 1sur 8

Ludivine Gayol, Charline Olivier, Lilou Claude 601

EMC

Problématique = Comprendre les phénomènes du harcèlement et leur diffusion ?

Sujet: Le harcèlement, un fait social multiforme

Introduction

« Harceler c'est soumettre un individu à de petites attaques régulières, le soumettre à des critiques et des
humiliations continuelles et le soumettre à de fréquentes pressions et sollicitations » ( Harcèlement,
d'Emma Strack et Maria Frade). Nous avons tous été à un moment donné, dans une petite mesure, harcelé
ou harceleur. Nous avons tous vu, à un moment donné, quelqu'un subir et nous n'avons rien fait.
Pourquoi ? Parce que finalement ce n'était pas si grave....

Le terme « harcèlement » c'est démocratisé en France en 1998 grâce à Marie-France Hirigoyen, psychiatre,
essayiste et plus encore. Elle se concentre sur le harcèlement moral mais écrit des œuvres qui ouvrent sur
beaucoup d'autres sujets et ses textes sont repris et étudiés. Avant son œuvre, le terme utilisé était
« micro-violence ». Il désignait déjà des attaques répétées et invisibles pour les autres. Le harcèlement est
un terme général pour désigner une multitude d'actes violents : menaces, dénigrement, humiliation,
accusations, commentaires méprisants, exclusion, chantage, intimidation, insinuations, pressions, attaques
physique, racket, bousculades, actions hostiles, rumeurs, isolements ….

Depuis la vague « #metoo » et la prise de conscience de l'existence du harcèlement, nous devons nous
questionner sur les différentes formes que peut prendre ce phénomène, ses conséquences, ses limites ainsi
que les mesures prisent collectivement pour l'éviter. Répondre à ces questions nous permet de mieux
comprendre l'importance que prend ce phénomène, et d'être plus vigilant si nous y sommes confrontés.

I-Les Aspects, les visages des harcèlements

Il existe une multitude de formes de harcèlement. On les nomme en


fonction des lieux où ils se produisent. Cela concerne tout le monde
(harcèlement de rue, harcèlement scolaire …) et tous les milieux
sociaux. On distingue aussi le harcèlement physique et le
harcèlement moral. Il n’y a pas de type de harcèlement plus
rependu, ils sont tous entremêlés.

Source : organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la


culture

1- Le harcèlement moral est sûrement le plus destructeur. Il attaque


la victime au plus profond de son être en détruisant sa confiance pour qu'il perde ses certitudes et ses
repères. On retrouve cette forme de harcèlement partout, dans tous les espaces où les gens se regroupent,
par exemple, le harcèlement au travail avec le pouvoir hiérarchique de l’harceleur sur la victime. Il se
caractérise par les paroles nuisible comme des injures (violences verbales, rumeurs) qui sont souvent sur
l'apparence de la victime (couleur de peau, taille, corpulence, pilosité etc..) mais également sur ses

1
croyances, ses origines ou sa sexualité. En plus des violences verbales il y a les gestes d'exclusion de la part
de l’harceleur ou des personnes témoin, ou encore les menaces/intimidations qui provoquent une grande
peur chez la victime. Émotionnellement effondrée, la personne est fragilisée.

2- Le harcèlement physique est une violence gratuite et visible. Il s'agit d’intrusions répétées sur le corps de
la victime. Il est très important de faire la distinction entre un jeu et des gestes récurrents qui malmènent
l'individu. Des bousculades, tirages de cheveux, pincements, pieds écrasés ne laissent pas de traces comme
des bleus mais ils sont aussi à prendre au sérieux. « Mais en réalité on ne joue que si on accepte les règles.
A partir du moment où le contact est imposé ou désagréable il ne s'agit plus d'un jeu.» (Harcèlement,
d'Emma Strack et Maria Frade). Le harcèlement physique peut être des passages à tabac ou des bagarres
répétées, dans tous les cas la victime y est mêlée contre sa volonté.

3-Le harcèlement s’opère de manière différente selon les lieux dans lesquels les personnes se regroupent.

Source : organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture

a) Le harcèlement scolaire survient, comme son


nom l'indique dans l’environnement éducatif
(école élémentaire, collège, lycée, école
supérieure …). D’après le gouvernement, c'est
le fait pour un élève ou un groupe d'élèves de
faire subir de manière répétée à un camarade
des propos ou des comportements agressifs.
Les actes considérés comme du harcèlement
scolaire sont par exemple les moqueries, les
brimades, les humiliations, les insultes.

De plus, il n'y a pas que des attaques physiques, une dégradation du matériel ou encore une dégradation
de la nourriture à la cantine de manière répétée est une intrusion dans la vie de la victime. Dans les faits
un professeur peut aussi être l’harceleur d'un élève en l'humiliant ou en lui donnant des punitions sans
raisons et fréquemment. L'adolescence est une période où l'individu se construit. Il est particulièrement
sensible quant à l'appartenance a un groupe ou à une exclusion. Ce harcèlement scolaire est un
phénomène à prendre au sérieux, il est décisif dans la vie d'un jeune. Le harcèlement scolaire est toujours
une source de violence psychologique.

b) Le harcèlement professionnel s’opère sur les lieux de travail et peut se caractériser par des privations
d'outils de travail (ordinateur, téléphone, bureau) et des menaces répétées. Trop d’exigence, trop peu de
considération, une demande de disponibilité excessive sont des caractéristiques du harcèlement au travail
qui deviennent vite peu supportables et inacceptables. Il est question de coups de stress, de mauvaise
ambiance générale mais surtout de cette relation dominé/dominant avec la dimension de mise à l’écart et
d'attaque sur l'individualité de la personne. L’harceleur peut être un supérieur hiérarchique mais également
un collège/ un membre de son équipe.

c) Le harcèlement de rue qui est en réalité une forme moins prononcée que le harcèlement sexuel, se
caractérise par des propos ou comportements à connotation sexuelle ou sexiste (sifflement, tentative de
séduction, remarques déplacées, actes d'objectivisation). Il est subi par les femmes en grande majorité
mais également par des minorités sexuelles (gay etc). Bien que certains propos prennent la forme de
compliments, ces comportements ne sont pas vécus comme tels car ils portent atteinte à la dignité de la
victime en créant une situation intimidante, hostile, dégradante et/ou humiliante. Le harcèlement de rue a
lieu dans l'espace public, dehors, mais aussi dans les salles de sports, cinémas, transports en communs.

2
d) Le harcèlement familial est une forme de harcèlement moral ou physique exercé par un membre de la
famille. La violence familiale se définit comme un comportement abusif dans le but de contrôler ou de faire
du tort à un membre de sa famille ou à une personne qu'il ou elle fréquente. Cette violence consiste en une
série d'actes abusifs ayant pour effet de porter atteinte à sa santé physique ou mentale. Le cercle familial
est une zone privée et il est difficile de savoir ce qu’il s'y passe. Aussi, l’emprise de la famille est telle qu'il
est difficile d'aller « contre », car justement « c'est la famille » et la famille est censée être protectrice et
soudée. Le harcèlement familial existe et il ne faut pas perdre de vue que le harcèlement peut surgir dans
tous les milieux sociaux.

e) Le cyber-harcèlement ou harcèlement en ligne est une forme de violence sur internet qui est apparu
récemment. Les propos en cause peuvent être des commentaires d'internautes, des vidéos, des montages
d'images, des messages sur des forums... (sur un réseau social, un forum, un jeu vidéo multijoueurs, un
blog...). Il peut être une extension du harcèlement scolaire pour qu'il s’étende, par exemple, au domicile.
Les réseaux sociaux sont une source de rumeurs qui se partagent encore plus rapidement que dans la cour
de l'école. Les pratiques de harcèlement en ligne ont des noms comme le « happy slapping », qui est le fait
de filmer une scène de violence pour la publier ensuite, le « revenge porn », le fait de publier des
vidéos/photos à caractère sexuel pour se venger d'un ex conjoint par exemple. Le « sexting », le fait
d’envoyer des photos et vidéos à caractère sexuel à une personne pour en recevoir en retour et effectuer du
chantage. Les plus communs sont le lynchage en masse et le cybersexisme. Dans le cyberharcelement le/les
auteurs sont cachés derrière un écran et sont donc totalement anonyme. Cet anonymat protecteur
encourage de plus en plus de prédateurs, harceleurs à commettre ces actes. De par l'immense portée
d'internet, pour le cyberharclement, on parle d'humiliation publique.

Des chiffres pour réaliser l’ampleur du harcèlement en France et à travers le monde :

En 2017 on estime qu'une femme sur cinq est confrontée à une situation de harcèlement sexuel dans le
carde de sa vie professionnel, et 86% de femmes atteintes d’agressions sexuelles dans la rue d’après l'IFOP.
Chaque année 225 000 femmes sont victimes de violences physiques/sexuelles de la part d'un conjoint ou
ex conjoint pouvant aller jusqu’aux crimes comme le viol et le meurtre. Encore d'après une étude de l'iIFOP
une femme sur trois a été confrontée à un cas de harcèlement sexuel au travail.
Plus d'un quart des 18-24 ans, ont déjà été la cible d'attaques sur internet. Il y a environ 40% de
personnes qui déclarent avoir subi des agressions et méchancetés en ligne.

Source : organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture

3
D’après l’association Plan International, 70% des femmes au Pérou sont victimes de harcèlement de rue,
99% des égyptiennes sont victimes de harcèlement sexuel et 80% de filles dans la capitale ougandaise,
Kampala, ne se sentent pas en sécurité dans les lieux publics.
Selon une estimation de Plan International, 246 millions d'enfants et d’adolescents connaîtraient chaque
année la violence dans et aux abords de l'école. D’après l’UNESCO, 1 adolescent sur 3 est victime de
harcèlement scolaire dans le monde, et 3 élèves sur 10 admettent harceler leurs camarades. En France on
estime qu’un enfant sur 10 est victime de harcèlement scolaire.
Source : organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture

II-Les conséquences chez les victimes de harcèlement

Il n'y a pas de degrés, n'y d'échelle pour se déclarer victime. Cela dépend de chaque personne.« Pas besoin
de recevoir un coup pour être victime de violence ; quand une personne est atteinte dans sa dignité ou son
intégrité, son bien être physiologique, elle est victime de violence » ( Harcèlement ,d'Emma Strack et Maria
Frade). De plus il n 'y a pas de profil universel toute personne peut être victime de harcèlement.

1- Les dégâts psychologiques

Il faut garder en mémoire que le harcèlement porte l’idée de domination, la victime fait face à la peur et
aux menaces. Il est difficile de se défendre et d'en sortir.

Tout d’abord, les violences durant l'enfance ont des répercussions sur le développement du cerveau et de
l’organisme. D’après Dan Olweus, psychologue norvégien, « un enfant victime de harcèlement scolaire
risque 4 fois plus qu'un autre enfant de faire une tentative de suicide à l'adolescence ». A force d’être
harcelé, humilié, moqué, isolé, l'enfant va perdre confiance en lui et va se replier sur lui-même. C'est à ce
moment que des troubles tels que l'anxiété, la dépression, les troubles de la concentration, troubles du
sommeil, irritabilité ou agitation vont apparaître. Alors des changements de comportement avec les
membres de la famille vont être les résultats directs de l’apparition de ce mal-être. Les troubles du
comportement englobent la violence tel que des comportements destructeurs comme l'automutilation,
l'absentéisme ou volonté de manquer l'école sous prétexte de problèmes de santé, qui peuvent aboutir à
un décrochage et à un échec scolaire. Le suicide suite à une dépression peut être aussi directement lié au
harcèlement.

4
Source : organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture

Lors de période de mal-être des problèmes psychosomatiques peuvent également apparaître. Il s'agit de
symptômes physiques qui affectent le corps dont les causes sont essentiellement émotionnelles ou
psychiques, par exemple des maux de ventre ou maux de tête, troubles de l'appétit, eczéma ou le mutisme
dans les cas extrêmes. Lorsque le harcèlement a des conséquences psychologiques, nous parlons d’effets
sur la victime qui se répercutent sur la durée, il ne s'agit pas de problèmes d'un jour qui se règlent avec une
simple discussion. A l’âge adulte, l'individu va éprouver des difficultés pour établir des liens avec les autres
et les risques de dépression sont plus élevés.

Dans le milieu du travail, les conséquences du harcèlement psychologique peuvent dégénérer jusqu’à
causer chez les individus concernés des problèmes de santé physique ou psychologique qui sont les mêmes
que ceux cités juste avant (l’anxiété, les difficultés d’adaptation, la dépression, le stress post-traumatique, le
suicide.....). Le harcèlement peut engendrer des difficultés professionnelles, une perte d’emploi, des pertes
financières importantes, des difficultés familiales/conjugales, des absences et même des invalidités.

En cas de harcèlement sexuel et/ou physique si l’harceleur a été particulièrement violent, la victime peut
souffrir d’hypertension et de problèmes physiologiques en plus d'un grand sentiment d’insécurité en
présence d'autrui.

Dans les cas de harcèlement, la confiance en soi et en l'autre est remis en question, sans intervention
appropriée de la part de la famille, de l’établissement ou de professionnels l'individu va chercher des
échappatoires.

2- Les mécanismes d’évasion

Pour se sortir de la souffrance, les individus peuvent chercher à fuir physiquement la situation. Ils vont
chercher à prendre tous les congés possibles (congés de maladie, vacances prolongées, congés sans solde),
à se faire affecter à d’autres fonctions ou encore à démissionner. Le suicide, lui, est destiné à éliminer la
souffrance. Les individus qui vivent du harcèlement ont tendance, dans un premier temps, à l'intérioriser
puis à chercher l’évasion. Toujours dans l’optique du retrais physique, les individus peuvent se couper du
monde en s'isolant chez eux.

Au japon c'est le cas des Hikikomori. Ce mot désigne des hommes, en grande majorité, qui vivent coupés
du monde et des autres, cloîtrés le plus souvent dans leur chambre pendant plusieurs mois, voire plusieurs
années. Ils se sentent dépassés par la société, ont le sentiment de ne pas pouvoir atteindre leurs objectifs
de vie et réagissent en s'isolant (d’après National Geographic). Dans de nombreux cas, les personnes

5
victimes du mal-être psychologique ou physique vont profiter de l’émergence d'internet pour s’intégrer ou
former des communautés virtuelles. Dans ce cas nous pouvons parler d'une fuite de la réalité.

Un dernier problème très grave qui survient dans la recherche d'alternative à la souffrance est l’addiction.
Addiction à l'alcool, aux drogues en tous genres mais également une addiction aux jeux qui peut plonger la
victime dans une situation financière très problématique.

III- Être harceleur, quelles conséquences ?

Y'a t-il des conséquences pour les harceleurs et des solutions pour les victimes ?

Dans la grande majorité, le harcèlement est lié aux discriminations, au rejet des différences et des
stigmatisations sur des caractéristiques comme le poids, un handicap, un trouble ou une appartenance à un
groupe ou une ethnie. Aujourd'hui la loi reconnaît environ 25 critères de discrimination, et les sanctionne
par la loi. Dans l'article 1er de la constitution : « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en
droit ». Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune : tous les citoyens sont
admissibles aux places et emplois sans autre distinction que celle des vertus et des talents. ». De plus le
harcèlement se démocratise avec tous les cas qui ont été médiatisé récemment comme l'affaire de Lindsay
et les #metoo, #balancetonporc ainsi que le mouvement Black Lives Matter. Il s’en suit une augmentation de
30% des plaintes pour harcèlement. Il est important que les faits se révèlent au grand jour pour faire savoir
et dénoncer, pour que la peur et la honte disparaissent, pour que les victimes sortent du silence et que les
harceleurs soient mis en face de leurs responsabilités.

1-profil du harceleur

Le profil de l’harceleur n'est pas universel, il ne peut pas réellement être défini. Cela dit, il y a des
caractéristiques qui reviennent : la position dominante, le leader de groupe, la volonté de contrôler la
victime avec un climat de peur, ou encore le cas de l’harceleur qui a été harcelé. Il s'agit de réactions en
chaîne, un harceleur victimise alors le harcelé va victimiser à son tour. Les harceleurs sont très pervers, ils
aiment faire souffrir leur victime en la manipulant. Ils n’éprouvent pas de remord ou de culpabilité. Dans le
harcèlement moral, les harceleurs peuvent être décrit comme des pervers narcissiques car ils trouvent de
l'épanouissement dans le malheur de leur victime notamment pour prendre le dessus. Ils anéantissent
mentalement leur victime.

Les phénomènes de bande sont très courants durant l’adolescence, il est question d’être ensembles, d'avoir
des règles et d’être loyal au groupe auquel on appartient. Mais dans ce genre de phénomène il est difficile
de se démarquer, d’être soi-même de peur d'aller à l'encontre du groupe et d’être isolé. Un groupe désigne
le fait d'avoir des points communs, on ne veut pas mettre en avant nos différences. C'est dans ce genre de
cas que les personnes témoin de harcèlement ne prennent pas la parole. L'appartenance à un groupe
donne de la confiance et de la force alors le ou les harceleurs sont « légitimes » pour recourir à la violence
sans risque, sans réflexions. Le harcèlement est un abus de pouvoir hiérarchique social, il rabaisse les
autres et permet de se sentir puissant.

2- que fait la société ?

a) la prévention

Pour agir contre le harcèlement il est primordial d'en


parler et d'utiliser toutes les ressources que le
gouvernement nous propose. Des numéros de services
d'urgence comme la police (17) ou le numéro d'urgence
européen (12), ont été mis en place. Pour les personnes

6
handicapées ne pouvant pas passer d'appel, ou les femmes victimes de violences conjugales, il existe le 14
par sms.

Il est tout aussi important d'éduquer toutes les générations à ce problème. C'est pour cela qu'il existe des
journées qui portent de lourdes significations : le 8 mars est la journée international du droit des femmes,
le 28 avril est la journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail, le 1er jeudi de novembre est la
journée international contre la violence et le harcèlement en milieu scolaire, y compris le cyberharcelement
et le 25 novembre est la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. De plus des
mesures sont mises en place dans les écoles pour prévenir du harcèlement. Le programme pHARe est un
plan de prévention du harcèlement à destination des écoles, des collèges et des lycées. Aussi tout le
personnel doit être formé pour lutter contre le harcèlement et pour pouvoir signaler tous les faits et assurer
le suivi de la victime. On donne les moyens aux directeurs d'écoles et aux chefs d'établissements de
répondre face au harcèlement.

A notre niveau de simple citoyen, les gestes simples pour aider une personne victime de harcèlement sont
le soutien physiologique et la dénonciation des fautifs. La victime n'est pas en tort. La victime peut
demander de l'aide autour d'elle et s’adresser à des professionnels qui sont formés pour cela. Des
associations ont été créés pour venir en aide aux victimes.(« Parle, je t'écoute », Marion La Main Tendue,
HUGO ! Et plus)

b) les lois pénales et juridiques

Le harcèlement est punissable jusqu'à 6 ans après les faits et différentes plaintes et circonstances
aggravantes selon le type de harcèlement et selon l’âge du coupable et de la victime. Si l’agresseur a
moins de 13 ans il ne risque pas la prison.
A partir de 10 ans des travaux scolaires, des interdictions de fréquenter certains lieux ou l'obligation de
suivre stage civique sont adoptés. Si l’harceleur a plus de 13 ans alors il risque des amendes et des peines
de prison. La peine peut aller de 6 à 18 mois de prison pour les agresseurs mineurs et le montant de
l’amende est fixé à 7 500€. La loi punie les incitations au suicide et les violences scolaires. Si la victime est
âgée de moins de 15 ans et qu'il s'agit d'un auteur mineur alors une peine pouvant aller de 2 ans et demi
de prison et jusqu'à 7 500€ d’amende est
appliquée.
Pour les harceleurs majeurs, le harcèlement moral
est punissable de 2ans de prison et de 30 000€
d'amande plus des dommages et intérêts. Les
circonstances aggravantes sont : si la victime est
handicapée, si elle a moins de 15ans lors des faits, et si cela a causé une incapacité d'aller en cours de plus
de 8 jours.
Pour les cas de harcèlement sexuel, les plaintes peuvent aller de 2ans de prison et 30 000€ d'amende et les
circonstances aggravantes sont si la victime été vulnérable (situation de handicap, moins de 15ans,
vulnérabilité dû à une maladie, infirmité, déficience physique ou psychique, état de grossesse connu de
l'auteur) ou si il y a abus d'autorité. Si les faits de harcèlement sont publics ou sur internet ou qu'ils ont
engendré des sanctions disciplinaires en entreprise alors des dommages et intérêts peuvent être versés à la
victime et la plainte peut s'élever à 3 ans de prison et 45 000€ d'amende. L’employeur doit de protéger ses
employés, alors s'il est témoin de harcèlement au sein de son entreprise il a le devoir d'appliquer des
sanctions disciplinaires voir des licenciements envers l’harceleur.
Pour le cyberharcelment , celui qui « partage » sur internet a la responsabilité de ses publications. En plus
de cela les hébergeurs et les fournisseurs d’accès peuvent être également jugés si les messages de haine ne
sont pas supprimés rapidement. Dans un cas de « happy slapping » la personne qui filme est toute aussi
responsable que celle qui donne les coups. Si l'agression n'a pas causé de blessure physique alors les
7
responsables risques 750€ d'amande. Cependant si l’agression a causé une incapacité de travail de plus 8
jours alors la plainte est de 3 ans et 45 000€ d'amande. Si les agressions ont causé des mutilations ou
infirmités alors 10 ans d’emprisonnement et 145 000€ d'amende sont demandés. En cas de meurtre, il
s'agit de 30 ans de prison.

b) Sont-elles vraiment appliquées ? quelles limites ?

A l’école, le harcèlement se passe toujours loin du regard des adultes responsables pour éviter une
sanction. Les personnes témoin de harcèlement peuvent ne pas s'en apercevoir même si elles assistent tout
de même à un acte de violence car chacune ressent l'agression différemment. Cependant en ne dénonçant
pas les faits chacune est complice, on les appelle les spectatrices actives. Par exemple Lindsay, une
adolescente scolarisée en 4e au collège Bracke-Desrousseau de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), s'est donné
la mort, sur fond de harcèlement à l'école, le 12 mai 2023 en soirée à son domicile. Sa meilleure amie,
Maïlys, est toujours harcelée malgré toute la médiatisation du problème.

Pour la victime il est difficile d'en parler à cause de la perte de confiance en soi, de la honte et du repli sur
soi. C'est un sujet tabou de par la peur des répercutions. De ce fait les harceleurs sont protégés. Dans les
entreprises la peur de perdre son emploi semble plus importante que sa propre survie. Alors qu'il faudrait
dénoncer et quitter cette situation, la victime reste et subit.

Difficile de donner des chiffres car le harcèlement se produit de manière discrète et les victimes parlent
peu. Nous pouvons estimer que moins d'une personne sur dix, victime de violences sexuelle et sexiste porte
plainte. Pour le harcèlement sexuel au travail seulement cinq pourcent des cas sont allés devant la justice.
Dans ce cas peut-on dire que le harcèlement est vraiment puni par la loi si les faits ne sont pas jugés?

Conclusion

Le harcèlement, dans toute sa diversité et sa cruauté, révèle une réalité implacable : ses effets destructeurs
peuvent anéantir des vies. Cependant la conscience collective s'éveille, les mouvements #metoo , Black
Lives Matter ou #balancetonporc pointent du doigt la nécessité d'agir. La prévention, fondamentale à tous
les niveaux de la société, s'impose comme une action décisive. Éduquer, sensibiliser, et aiguiller les
générations présentes et futures pour prévenir ces actes est un devoir collectif. Cependant, l'action
individuelle est très importante, nous devons dénoncer ces agissements. Chaque voix qui s'élève, chaque
geste de solidarité envers les victimes constitue un pas vers la justice. Il faut soutenir ceux qui en sont
victimes et ne pas détourner le regard. Les lois existent, mais leur efficacité dépend de notre volonté à les
appliquer. Finalement, l'éducation préventive et la responsabilité individuelle se dressent contre ce
phénomène.

Un jour, ferons-nous parti d'un monde où le harcèlement ne trouve plus sa place ? Où chaque individu peut
évoluer dans un environnement respectueux et sûr ?

Vous aimerez peut-être aussi