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HARCELEMENT SCOLAIRE 

:
LA FACE CACHEE D'UNE VIOLENCE SOURNOISE
.

ASSOCIATION
GENER'ACTION
SOLIDAIRE
LES OBJECTIFS

Reconnaître les mécanismes du harcèlement scolaire


Identifier les différentes formes de harcèlement et les
conséquences
Maîtriser les outils de prévention pour parer à ce
phénomène et connaitre les reflexes à adopter face à une
situation donnée.
D'où vient le terme « harcèlement
scolaire » ?

Avant 1970, il n'existait pas de trace de la notion de harcèlement


scolaire.

A partir de cette date, on peut retrouver un certain nombre d'études et


de réflexions qui portent sur le sujet. Le premier a mettre un nom sur ce
phénomène particulier de violence scolaire est Dan Olweus, professeur
de psychologie à l'université de Bergen (Norvège). Ses premiers travaux
portent sur l'agressivité humaine. C'est à partir de la fin des années 1970
qu'il forge le concept de school bullying,
Au Canada, on parle d'intimidation, tandis qu'en
France le terme retenu est « harcèlement » pour
mettre en avant la notion de répétition.
Les caractéristiques
Répétition : Il s'agit d'une agression à long
terme, à caractère répétitif.

Disproportion des forces : Il a lieu dans le cadre


d'une relation dominant/dominé, la victime
ayant des difficultés à se défendre

Intention de nuire : L'agresseur a l'intention


délibérée de nuire même si la plupart du temps
il prétextera qu'il s'agit simplement d'un jeu.
La dynamique du harcèlement

Le harcèlement entre pairs existe à toutes les étapes de la scolarité. Toutefois, il


existe des périodes charnières de la construction de soi où la question de
l’affiliation au groupe, à travers l’apparence et la soumission aux codes, devient
un passage obligé. Les risques de harcèlement sont les plus forts en fin de
primaire et au collège.

Le harcèlement est fondé sur le rejet de la différence et sa stigmatisation.


Le harcèlement, une relation triangulaire

Le harcèlement scolaire réunit autour d’un public


de pairs une (ou des) victime(s) et un (ou des)
harceleur(s).

Le harcèlement entre élèves est une violence dans laquelle les pairs
sont amenés à jouer un rôle particulier. La relation victime-
agresseur-spectateurs est centrale, le harceleur parvenant à faire
de ses camarades spectateurs les complices de ses actes installant
ainsi une relation de domination sur la victime .
Le harceleur, parvenant à faire de ses
camarades témoins les complices de ses actes,
installe une relation de domination collective
sur la victime.
La victime, ne trouvant ni défense ni empathie
chez ses pairs, s’enferme très souvent dans
l’isolement.
Les témoins, en soutenant, encourageant ou
faisant semblant d’ignorer le harcèlement
renforcent la violence du harceleur.
Profil de l'élève « victime »
Il n'y a pas de critère pour devenir la cible d'un harcèlement.
N'importe qui peut se retrouver visé. Car tout peut servir de
prétexte.
Le harcèlement est basé sur le rejet de la différence.
L'apparence physique : poids, taille, couleur des cheveux,
L'identité : patronyme, accent, difficultés à l'oral
L'attitude en classe, les résultats scolaires, l'origine ethnique ou
culturelle (religion, coulleur de peau, nationalité étrangère), le
milieu social et les goûts (style d'habillement, loisirs, niveau de
vie), la fragilité (liée à un handicap, à un problème de santé, à un
déménagement, à une difficulté familiale...)

Quelques points communs malgré tout : les enfants, ou


adolescents pris pour cibles, sont souvent sensibles, voire
Profil de l'élève « harceleur »
De même, n'importe qui peut devenir harceleur.
Il n'y a pas de profil type. Néanmoins, on peut constater que le
plus souvent, le harceleur est dans la « projection » de sa propre
souffrance sur les autres. Il a souvent un mal-être, des émotions,
qu'il n'arrive pas à éxprimer, et cela se traduit par de la violence
verbale ou physique vis-à-vis d'un élève « cible ».
Il en tire le plus souvent une popularité vis-à vis de ses pairs
(témoins qui rigolent, et donc le valorisent), et la sensation
d' « évacuer ». Comme ça le soulage, il n'a généralement aucune
capacité d'empathie vis-à-vis de sa « cible », donc aucune limite.
Il n'est pas rare qu'un élève harcelé qui n'a pas réussi à exprimer
ses émotions et les situations dont il a été victime, passe de l'autre
côté et devienne « harceleur », pour ne plus subir. (mécanisme de
« survie »)
Les témoins
Ce sont les témoins qui jouent le plus grand rôle dans ces situations de
harcèlement. Ce sont eux qui font toute la différence.
Le plus souvent, le témoins reste silencieux, passif, simple spectateur, par peur
que la situation ne se retourne contre lui s'il prend position, ou de passer pour la
« balance » s'il va alerter les adultes. Parfois, il rigole, et donc, encourage
directement, par ce rire, les faits de harcèlement à continuer, le meneur à
continuer de s'acharner sur sa victime attitrée. Certaines fois, il participe, suit le
mouvement, s'en prend également à l'élève victime. Il devient alors témoins
actif. Dans tous ces cas, le témoin est complice de la situation.
Il est essentiel de les encourager à réagir positivement dans ce type de
situation. Ils peuvent soit intervenir directement, soutenir l'élève victime, dire
stop au meneur, s'ils s'en sentent capables, soit, tout au moins, alerter
discrètement les adultes de l'établissement, et ainsi briser la Loi du Silence.
Les différentes formes de
harcèlement scolaire
LE HARCÈLEMENT PHYSIQUE
Cette forme de violence se traduit par :
-des coups, pincements, claques dans la tête
tirage de cheveux…
-des bousculades, jets d’objets, de projectiles
-des bagarres organisées par un ou plusieurs harceleurs
-des vols et du racket
-des dégradations de matériel scolaire ou de vêtements
-des enfermements dans une pièce
-des violences à connotation sexuelle : voyeurisme dans les
toilettes, déshabillage et baisers forcés, gestes déplacés…
-des « jeux » dangereux effectués sous la contrainte
On distingue deux types de jeux
dangereux :

Les « jeux » d’évanouissement et d’asphyxie basés sur la compression


du sternum ou du cou et l’asphyxie comme le « jeu du foulard », le «rêve
indien» ou le «jeu de la tomate», toutes pratiques précédées d’
«hyperventilation» qui en potentialisent le danger (les « jeux »
d’agression comme le happy slapping, le « jeu des claques joyeuses »,
filmées par les camarades) ou le jeu de la mort subite (tout porteur de la
couleur désignée devient, par exemple, une cible à attaquer). Le « petit
pont massacreur », le « jeu de l’anniversaire » ou du « coiffeur », le «
catch ».
- Les « jeux » de défi : sur le principe du « cap ou pas cap ».
Certains de ces « jeux » sont parfois exercés de plein gré et ne sont pas
dus à une situation de harcèlement. Toutefois, ils résultent régulièrement
de la pression du groupe. Leurs conséquences peuvent être
dramatiques, et parfois même mortelles.
Graves séquelles physiques...
LE HARCELEMENT MORAL
Ce type de violence – verbale, psychologique et symbolique – est plus
discret que le harcèlement physique, et donc plus difficile à détecter par
les adultes.

Il existe trois types de harcèlement moral :


- le harcèlement verbal (exemple : insultes répétées)
- le harcèlement émotionnel (exemple : humiliation, chantage...)
- le harcèlement sexuel (exemple : provocations verbales, gestes
déplacés)
Cela peut être :
l’utilisation de surnoms dévalorisants
des moqueries, insultes, menaces
des humiliations, chantages
des propagations de fausses rumeurs
des pratiques de discrimination, d’exclusion et de
mise à l’écart
LE CYBER-HARCÈLEMENT

Avec le développement des nouvelles technologies et des


réseaux sociaux, les harceleurs peuvent poursuivre leurs
victimes hors des murs de l’École. On parle alors de « cyber-
harcèlement ».
Il se pratique via les SMS, sessions de chat, commentaires et
vidéos postés sur les réseaux sociaux, les photos prises avec
les téléphones portables, etc., et place la victime dans un état
d’insécurité permanent. La violence peut l’atteindre partout et
tout le temps.
EXEMPLES DE CYBER-HARCELEMENT

- moqueries en ligne
- propagation de rumeurs par téléphone mobile ou internet
-sur un réseau social, création d’une page ou d’un profil à
l’encontre d’une personne
-envoi de photographies sexuellement explicites ou humiliantes
-publication d’une vidéo de la victime en mauvaise posture
-envoi de messages injurieux ou menaçants par SMS ou courrier
électronique
D'après l'UNICEF, un adolescent sur huit a déjà été victime de
persécutions en ligne.

Le harcèlement en ligne ou par téléphone décuple la souffrance de


l'adolescent(e), qui se sent piégé(e), il est difficile pour lui, pour
elle, de se soustraire à des aggressions qui ne lui laissent aucun
répit.

Etre humilié sur un réseau social peut vite devenir insupportable

Les photos, vidéos, commentaires, ou tout contenu indésirable


doivent être conservés pour servir de pièce à conviction en cas de
dépôt de plainte. (le cyberharcèlement est considéré comme une
Les conséquences
Sur le court-terme...
Les conséquences du harcèlement en milieu scolaire peuvent être graves et multiples :
- baisse de résultats scolaires, décrochage scolaire voire déscolarisation (des études
montrent que la peur des agressions expliquerait 25% de l'absentéisme des collégiens et
lycéens) - déclenchement d'une phobie scolaire, strétégies d'évitement
- désocialisation, anxiété, dépression
- fort sentiment d'abandon et d'injustice

- somatisations (maux de tête, de ventre, maladies liées aux émotions « encaissées »)



-auto-dévalorisation, perte de la confiance en soi, perte de la confiance envers les
autres (méfiance)

troubles du Comportement Alimentaire (boulimie, anoréxie)

troubles du sommeil (insomnies, terreurs nocturnes, hypersomnie°
- conduites autodestructrices (scarifications, addictions) voire suicidaires.


Changements de comportements (repli sur soi, aggressivité, insolence...)
Sur le long terme...
Outre les effets à court terme, le harcèlement peut avoir
des conséquences importantes sur le développement
psychologique et social de l'enfant et de l'adolescent :
sentiment de honte, perte de l'estime de soi, difficulté
à aller vers les autres et développement de conduites
d'évitement.
S'ils ne sont pas pris en compte, ces effets peuvent se
prolonger à l'âge adulte. (difficultés dans les relations
sociales, dépression chronique, incapacité à se
construire « professionnellement » parlant...)
Témoignages

« J'ai développé une phobie scolaire, le lycée n'a pas compris ce que
j'avais et m'a renvoyé. Presque trois ans après, je n'ai plus rien, plus
d'ami, je me mutile souvent, me dispute avec ma famille aussi, déprime
sans cesse. Je suis perdue, je n'ai même plus le goût de vivre. Et surtout
je n'ai pas oublié. » Elodie, 17 ans.

« Ma personnalité a totalement changé. Je suis devenu pessimiste , et


mes problèmes d'avant me suivent encore. Je ne vais plus vers les
autres, j'ai peur dès que quelqu'un rigole quand je dis quelque chose...
J'ai l'impression qu'il rigole de moi.. Dans la rue c'est pareil , si je croise
quelqu'un entrain de rire , mes yeux se remplissent de larmes en croyant
qu'il se moque de moi. Je ne tiens plus le cap... » Armand, 14 ans.
Un enfant harcelé a quatre fois plus
de risques d'être suicidaire....
Chaque année, de nouvelles victimes
viennent se rajouter à la liste... Certaines
seront marquées à vie, d'autres ne se
relèveront jamais...
Détecter le harcèlement scolaire !
Détecter une situation de harcèlement n’est pas
facile : ces actes sont souvent cachés, espacés
dans le temps, prennent des formes différentes et
sont souvent tournés à la dérision. Ils peuvent
être perçus comme de simples chamailleries ou
taquineries enfantines.
De même, le mal-être de certaines victimes peut
être interprété, à tort, par les adultes comme une
manifestation du tempérament peu sociable de
l’enfant ou une simple crise d’adolescence.
Quels signes peuvent alerter ?
La méconnaissance des mécanismes du harcèlement, associée au
silence des victimes, peut retarder la prise de conscience de
l’entourage. Il est donc de la responsabilité des adultes d’être
attentifs aux changements de comportement des enfants et des
adolescents
Les troubles du sommeil, un refus de s'alimenter ou au contraire un
refuge dans la nourriture, l’irritabilité, l’agitation, la susceptibilité, mais
aussi les troubles liés à l’anxiété et/ou au stress (tels que les maux de
ventre ou de l’eczéma), la phobie sociale, scolaire, sont autant de
signes qui peuvent alerter les parents.
Les équipes éducatives peuvent, quant à elles, constater une baisse
des performances scolaires (l’anxiété diminue les capacités
d’attention), des abscences répétées, des changements de
comportement (insolence inhabituelle, par exemple, ou repli sur soi.
(élèves qui à chaque récréation ou pause méridienne se réfugient au
CDI, nombreuses venues à l'infirmerie,...)
Prévenir (et lutter contre) le phénomène de
harcèlement scolaire !
Si l'élève a parlé ou que l'on soupçonne une
situation de harcèlement
Quelle que soit la personne alertée, il importe d'informer dans un premier
temps le chef d'établissement, qui pourra se réunir avec son équipe
« ressource » (psychologue scolaire, infirmières, enseignants, CPE,
voire Référent « harcelement scolaire » de l'Académie...)
Le chef d'établissement accueille l'élève victime, qui peut aussi exprimer
par écrit, si ça facilite, les situations vécus, et s'engage à le protéger. Les
témoins sont reçus séparement, évoquent les situations observées, et
sont incités à proposer des solutions. L'élève « auteur » est convoqué.
On lui explique qu'un élève se plaint de harcèlement, sans préciser qui ni
comment. Il est informé des sanctions qu'il encourt. On lui demande de
proposer une réparation. S'ils sont plusieurs auteurs, ils sont reçus
séparemment. Les parents de la victime et du harceleur sont
systématiquement reçus par la Direction de l'établissement, qui peut
aussi rencontrer les parents de certains témoins dont l'attitude ultérieure
pourra facilier le retour à un climat plus serein. VOIR PROTOCOLE !
On peut faire appel également aux équipes mobiles de
sécurité académiques. Consituées de personnels de
l'Education Nationale, et de spécialistes de la Sécurité, ces
équipes sont formées pour intervenir en milieu scolaire à titre
préventif, ainsi que pour améliorer la prise en charge des
élèves dont les conduites sont problèmatiques.
Il est important d'obtenir un accompagnement et un suivi,
pour s'assurer que le harcèlement a bien pris fin.
La communication entre professsionels de l'établissement est
également primordiale. La vigilance est de mise.
LA METHODE DE
« PREOCCUPATION PARTAGEE »
Utilisée avec succès dans un premier temps en
Finlande, Australie et Canada, cette méthode a
été créée et développée en Suède par le
psychologue Anatol Pikas. Elle consiste en une
série d'entretiens individuels avec les élèves
ayant pris part au harcèlement et au cours
desquels on recherche avec eux ce qu'ils
pourraient eux-mêmes mettre en oeuvre pour que
le harcèlement cesse.
Pikas part du principe que le harcèlement est un
phénomène de groupe et que celui-ci exerce une
pression sur chacun de ses membres pour se
maintenir dans le harcèlement. La peur est ainsi le
véritable ciment du groupe. La méthode consiste
à briser cette unité du groupe et à rechercher
avec chacun de ses membres une issue positive
pour sortir du harcèlement
Cette méthode apparait comme l'une des plus
efficaces pour traiter à la base les situations de
harcèlement.

Elle est expérimentée en France depuis 2014 par


l'association APHEE et se développe aujourd'hui,
dans une très grand majorité des Académies, du
fait de son efficacité prouvée

VOIR LIVRE J.P BELLON / BERTRAND GARDETTE.


Témoins vigilants
Depuis plusieurs années, un dispositif est
susceptible d'être mis en place au sein des
écoles, collèges et lycées.
Ambassadeurs, Copains vigilants, sentinelles...
Sur la base du volontariat, des élèves
préalablement formés s'engagent pour lutter
contre le harcèlement, dans une optique de
« bien-vivre ensemble ». Ils sont attentifs dans les
espaces communs et peuvent être sollicités en
tant que Médiateurs. Ils sont également
susceptible de jouer un rôle de prévention auprès
.
LA LOI

t.
Le harcèlement scolaire est considéré dans les
textes de lois du Code Pénal (Loi du 4 aout 2014)
Il est ainsi reconnu comme un délit.
Liste non exhaustive d'outils de
prévention...
LE SITE REFERENCE
DE L'EDUCATION NATIONALE
http://www.nonauharcelement.education.gouv.fr

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