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ELECTROCINETIQUE - II.

REGIME VARIABLE • Régime transitoire : il s’agit d’un régime éphémère qui ne dure qu’un
temps, par exemple lors du passage d’un régime continu à un autre
Chapitre 6 : DIPÔLES EN REGIME VARIABLE
régime continu, ou bien une transition entre un régime continu et un
régime variable (lors de l’allumage d’un appareil par exemple).
Introduction • Régime permanent : par opposition au précédent, le régime
permanent est un régime variable qui perdure au cours du temps.
Dans les chapitres précédents nous avons étudié le comportement de Le régime continu est un cas particulier de régime permanent.
quelques dipôles linéaires (résistor et générateurs) en régime continu, dans Il existe plusieurs types de régimes permanents :
lequel aucune grandeur ne dépendait du temps. • Régime périodique : les grandeurs évoluent de manière périodique
Dans ce chapitre nous allons exposer les différents types de régimes au cours du temps. Cas particulier de régime périodique :
variables dans lesquels les grandeurs peuvent évoluer au cours du temps et • Régime sinusoïdal : les grandeurs sont toutes des fonctions
voir les équations de fonctionnement des dipôles passifs linéaires sinusoïdales du type 𝒔(𝒕) = 𝑺𝒎 𝐜𝐨𝐬(𝝎𝒕 + 𝝓).
usuellement utilisés en électrocinétique : le résistor, la bobine et le Ce régime très particulier et capital sera étudié en détail dans un
condensateur. chapitre ultérieur.
Nous aborderons aussi quelques considérations énergétiques en adaptant en
régime variable la loi de Joule portant sur la puissance électrique : puissances
instantanées et moyennes.
Illustration des différents
1. Les régimes électriques types de régimes :

- en traits verts et rouges :


1.1. Différents types de régime
régimes permanents ;
On appelle « régime électrique » la façon dont évoluent les tensions et les - en traits violets : régimes
permanent transitoire permanent
intensités dans un circuit électrique au cours du temps. transitoires ;

On distingue classiquement plusieurs types de régimes :


- en haut : passage d’un régime
• Régime continu : les grandeurs sont constantes au cours du temps. permanent continu à un autre
Les chronogrammes des grandeurs dans un tel régime sont des régime permanent continu ;
droites horizontales ou verticales. - en bas : passage d’un régime
• Régime variable : par opposition au précédent, les grandeurs permanent sinusoïdal à un autre
évoluent au cours du temps. Le continu est un cas particulier de régime permanent sinusoïdal ;
régime variable, qui ne varie pas…
Le régime variable se scinde aussi en plusieurs sous-régimes :

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Schéma de synthèse et arborescence b. Intensité du courant en régime variable
des différents régimes rencontrés en électrocinétique Considérons un générateur débitant une quantité de charge électrique 𝑞(𝑡)
variable au cours du temps. Entre deux instants 𝑡1 et 𝑡2 la durée Δ𝑡 = 𝑡2 − 𝑡1
s’écoule et le générateur débite un bilan de charge Δ𝑄 = 𝑞(𝑡2 ) − 𝑞(𝑡1 ).
L’intensité moyenne débité pendant la durée Δ𝑡 est alors :
𝚫𝑸 𝒒(𝒕𝟐 ) − 𝒒(𝒕𝟏 )
𝑰= =
𝚫𝒕 𝒕𝟐 − 𝒕𝟏
Lorsque la durée séparant 𝑡1 et 𝑡2 tend vers 0, on a Δt → 0 et l’intensité
moyenne tend vers l’intensité instantanée 𝑖(𝑡) définie par la dérivée de la
charge.
Définition (intensité instantanée) :
En régime variable l’intensité instantanée est la variation temporelle de la
Dans les chapitres suivants nous allons étudier le comportement de dipôles et charge électrique :
de circuits électriques en régime transitoire et sinusoïdal permanent. 𝒅𝒒
𝒊(𝒕) =
Dans toute la suite, on se place donc en régime variable. 𝒅𝒕
Exemple : une pile électrique débite au cours du temps (en seconde) une
1.2. Le régime variable quantité de charges électriques modélisée par la fonction 𝑞(𝑡) = 5 − 0,01𝑡.
On constate que la charge initiale de la pile est 𝑞0 = 𝑞(0) = 5 C.
a. Conventions de notation des grandeurs variables 𝑑𝑞
Le changement de régime se manifestement dans le formalisme par L’intensité du courant débité est 𝑖 = 𝑑𝑡
= −0,01 A.
l’utilisation conventionnelle de lettres minuscules pour les grandeurs La pile est totalement déchargée lorsque 𝑞(𝑡 = 𝑡𝑓 ) = 0 c’est-à-dire 𝑡𝑓 = 500 s.
variables au cours du temps et de majuscules pour les grandeurs constantes
au cours du temps. c. Equations de fonctionnement
De plus les grandeurs dépendant du temps sont désormais des fonctions Déterminer le comportement d’un dipôle en régime variable consiste à
mathématiques dépendant de la variable réelle 𝒕. déterminer l’intensité 𝑖(𝑡) qu’il appelle lorsqu’il est soumis à une tension 𝑢(𝑡).

Exemples : la charge électrique 𝑄 devient 𝑞(𝑡) ; l’intensité 𝐼 dans un circuit Formellement, on cherche une fonction ou un opérateur mathématique ℱ
devient 𝑖(𝑡) ; la tension 𝑈 aux bornes d’un dipôle devient 𝑢(𝑡) ; la puissance 𝑃 reliant 𝑖(𝑡) et 𝑢(𝑡) sous la forme implicite 𝓕(𝒊(𝒕), 𝒖(𝒕)) = 𝟎. Cette relation
devient 𝑝(𝑡). prend le nom d’équation de fonctionnement du dipôle.

Remarque : cette convention de notation n’a rien d’impératif, il arrivera que Cet opérateur mathématique peut faire intervenir les opérations usuelles
des grandeurs constantes soient notées en lettre minuscule et inversement. d’addition et/ou de multiplication mais aussi les opérateurs de dérivation
Lorsque cela est possible on essaiera néanmoins d’adopter cette convention. et/ou d’intégration ou toute autre opération mathématique bien définie.

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Exemple : pour une résistance en régime continu on a 𝑈 = 𝑅𝐼 (ou 𝑈 − 𝑅𝐼 = 0). Exemple : les intensités et tensions du dipôles précédents sont aussi périodiques
C’est l’équation de fonctionnement qui prend le nom ici de « loi d’Ohm ». 2𝜋
de période 𝑇 = 20𝜋 = 0,1 s. L’énergie consommée pendant une période est donc
définie par :
d. Puissance et énergie
𝑇 0,1 0,1
Considérons un dipôle soumis à une tension variable 𝑢(𝑡) (en Volt) et 1 1 1
𝑊 = ∫ 𝑝(𝑡) 𝑑𝑡 = ∫ (1 + cos(40𝜋𝑡)) = [𝑡 + sin(40𝜋𝑡)]
appelant un courant d’intensité 𝑖(𝑡) (en Ampère) variable. 0 0 50 50 40𝜋 0
1 0,1
Définition (puissance instantanée) : = × (0,1 + sin(4𝜋)) = = 2 mJ.
50 50
la puissance instantanée (en convention récepteur) consommée par le dipôle
est la grandeur variable 𝑝(𝑡) exprimée en Watt définie par :
𝒑(𝒕) = 𝒖(𝒕) × 𝒊(𝒕) La puissance moyenne est l’énergie consommée pendant une durée Δ𝑡
divisée par cette même durée.
Remarques : en régime permanent, la valeur constante de la puissance et la Définition (puissance moyenne) : la puissance moyenne pendant la durée
puissance instantanée sont confondues. Δ𝑡 est le réel noté 𝑃, 〈𝑃〉 ou 𝑃, exprimé en Watts, défini par
Exemple : considérons un dipôle résistif de résistance 𝑅 = 100 Ω soumis à une 𝑾
tension sinusoïdale 𝑢(𝑡) = 2 cos(20𝜋𝑡). Alors on a 𝑢(𝑡) = 𝑅𝑖(𝑡) et donc 𝑷=
𝚫𝑻
𝑢2 (𝑡) 4 2 1 + cos(40𝜋𝑡) 1 Exemple : la puissance moyenne consommée par le dipôle précédent pendant
𝑝(𝑡) = = cos2 (20𝜋𝑡) = × = (1 + cos(40𝜋𝑡))
𝑅 100 50 2 50 une période est
Pour calculer l’énergie consommée entre deux instants 𝑡1 et 𝑡2 , on somme 𝑊
𝑃= = 20 mW
(au sens intégral) les puissances instantanées. 𝑇
Définition (énergie consommée) : Remarque : en régime continu, il n’y a aucune différence entre la puissance
l’énergie consommée (en convention récepteur) par le dipôle entre les (qui est constante au cours du temps), la puissance instantanée et la puissance
instants 𝑡1 et 𝑡2 est la grandeur 𝑊 exprimée en Joules et définie par : moyenne ; les trois sont égales : 𝑃 = 𝑝(𝑡) = 𝑃.
𝒕𝟐
𝑾 = ∫ 𝒑(𝒕) 𝒅𝒕
𝒕𝟏

Remarque : l’énergie exprimée ci-dessus est relative au choix des instants 𝑡1


et 𝑡2 . Lorsque les grandeurs sont 𝑇-périodiques on peut par exemple
s’intéresser à l’énergie consommée pendant une période.

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2. Les dipôles passifs en régime variable
L’énergie consommée pendant une durée Δ𝑡 = 𝑡2 − 𝑡1 est :
2.1. Les dipôles résistifs
𝒕𝟐
Ci-contre, la représentation symbolique d’un dipôle résistif de 𝑅 𝟏 𝒕𝟐 𝟐
𝑾 = 𝑹 ∫ 𝒊𝟐 (𝒕)𝒅𝒕 = ∫ 𝒖 (𝒕)𝒅𝒕
résistance 𝑅 soumis à une tension variable 𝑢(𝑡) et consommant un 𝒕𝟏 𝑹 𝒕𝟏
courant d’intensité 𝑖(𝑡).
Exemple : l’énergie consommée par le dipôle précédent pendant un période est :
a. La loi d’Ohm en régime variable 𝑇 0,1
𝑊 = 𝑅 ∫ 𝑖 2 (𝑡) 𝑑𝑡 = 0,02 × ∫ (1 + cos(40𝜋𝑡)) 𝑑𝑡
La loi d’Ohm 𝑈 = 𝑅𝐼 vue en régime continu reste valable en régime variable : 0 0
à chaque instant 𝑡, la tension 𝑢(𝑡) aux bornes d’un dipôle résistif est 1 0,1
= 0,02 × [𝑡 + sin(40𝜋𝑡)] = 2 mJ
proportionnelle à l’intensité du courant 𝑖(𝑡) qui le traverse : 40𝜋 0

𝒖(𝒕) = 𝑹𝒊(𝒕) La puissance moyenne consommée par un dipôle résistif pendant une durée
Δ𝑡 = 𝑡2 − 𝑡1 est :
1
On peut reformuler la loi d’Ohm à l’aide de la conductance 𝐺 = ce qui donne
𝑅 𝑾 𝟏 𝒕𝟐 𝟐 𝟏 𝟏 𝒕𝟐 𝟐
𝑷= =𝑹× ∫ 𝒊 (𝒕)𝒅𝒕 = × ∫ 𝒖 (𝒕)𝒅𝒕
𝒊(𝒕) = 𝑮𝒖(𝒕) 𝑻 𝑻 𝒕𝟏 𝑹 𝑻 𝒕𝟏
Exemple : considérons un résistor de résistance 𝑅 = 100Ω soumis à une
tension sinusoïdale 𝑢(𝑡) = 2 cos(20𝜋𝑡). Remarque : lorsque le signal est périodique, les racines carrées des
1 𝑇 1 𝑇 2
Sa conductance est 𝐺 = 0,01 S et l’intensité consommée est donc 𝑖(𝑡) = grandeurs ∫0 𝑖 2 (𝑡)𝑑𝑡 et ∫ 𝑢 (𝑡)𝑑𝑡, notés 𝐼 et 𝑈 qui sont respectivement
𝑇 𝑇 0
𝐺𝑢(𝑡) = 0,02 cos(20𝜋𝑡). homogènes au carré d’une intensité et au carré d’une tension sont appelées
c. Puissance et énergie valeurs efficaces de l’intensité et de la tension :
La puissance instantanée consommée par un dipôle résistif est 1 𝑇2 1 𝑇
𝐼2 = ∫ 𝑖 (𝑡)𝑑𝑡 et 𝑈 2 = ∫ 𝑖 2 (𝑡)𝑑𝑡
𝑇 0 𝑇 0
𝟏 𝟐 En anglais on les appelle RMS pour « Root Mean Square ».
𝒑(𝒕) = 𝑹𝒊𝟐 (𝒕) = 𝒖 (𝒕)
𝑹 En régime variable ce sont ces valeurs qui sont lues par un
multimètre.
Exemple : en reprenant les exemples précédents, on a Nous reviendrons sur ces notions importantes lors des
chapitres sur le régime sinusoïdal permanent monophasé.
𝑝(𝑡) = 𝑅𝑖 2 (𝑡) = 100 × 0,022 × cos2 (20𝜋𝑡)
= cos2(20𝜋𝑡) = 2(1 + cos(40𝜋𝑡))
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2.2. Les condensateurs b. Capacité d’un condensateur
a. Constitution Notons 𝑉+ le potentiel de l’armature portant la charge +𝑄 𝑉+
Un condensateur plan est un composant électrique composé de deux et 𝑉− le potentiel de l’armature portant la charge −𝑄. Alors
plaques conductrices parallèles et de même surface 𝑆, appelées armatures, la tension aux bornes du condensateur en convention
séparées d’une distance 𝑑 par un isolant électrique, appelé diélectrique. récepteur est 𝑈 = 𝑉+ − 𝑉− . 𝑈

L’expérience montre que la tension 𝑈 et la charge portée


par l’armature positive sont proportionnelles, reliées par 𝑉−
un coefficient 𝑪, appelée capacité, exprimée en Farad
(symbole F) ne dépendant que de la constitution du
condensateur (sa géométrie et le diélectrique utilisé) : 𝑸 =
𝑪𝑼.
Les condensateurs de laboratoire possèdent une capacité de quelques nF à
La distance séparant les armatures est quelques mF.
généralement supposée très faible devant les
dimensions de l’armature. c. Equation de fonctionnement
Soit un condensateur de capacité 𝐶 soumis à une tension variable 𝑢(𝑡) et
Lorsque l’on connecte un générateur aux
appelant un courant 𝑖(𝑡). En convention récepteur, le courant arrive sur
bornes d’un condensateur, les électrons
l’armature portant la charge +𝑞.
s’accumulent progressivement sur l’une des
armatures pour former une charge totale
négative −𝑄, puis par conservation de la
charge, la quantité de charge électrique +𝑄
s’accumule sur l’autre armature.
La phase durant laquelle le condensateur accumule des charges électriques Remarque : le courant ne « traverse » pas le condensateur puisque c’est
est un régime transitoire appelée simplement charge du condensateur. Si on précisément le rôle de l’isolant d’interdire le passage des électrons d’une
éteint le générateur, les charges accumulées sont libérées dans le circuit lors armature à l’autre. Pour autant, tant que la charge du condensateur perdure
de sa décharge : il se comporte alors comme un générateur idéal de courant. on voit s’établir un courant dans la branche le contenant.
La durée des charges et des décharges dépend des caractéristiques physiques 𝑑𝑞
D’après ce qui précède a donc : 𝑞(𝑡) = 𝐶𝑢(𝑡). Or 𝑖(𝑡) = , on en déduit
du condensateur ainsi que du circuit auquel il est relié. 𝑑𝑡
l’équation de fonctionnement du condensateur :
Un condensateur est donc essentiellement capable d’accumuler des charges
sur ses armatures lorsqu’il est soumis à une tension pour les libérer 𝒅𝒖
ultérieurement dans le circuit. 𝒊(𝒕) = 𝑪
𝒅𝒕

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d. Comportement du condensateur iii. Puisque l’intensité du courant est une grandeur physique finie, les
𝑑𝑢 variations de 𝑢(𝑡) le sont nécessairement. Cela signifie que la tension 𝑢(𝑡) est
De la relation 𝑖(𝑡) = 𝐶 on déduit plusieurs choses importantes sur le
𝑑𝑡 une fonction mathématique continue du temps, sa représentation graphique
comportement du condensateur : ne présente pas de « trous » ; puisque 𝑞 = 𝐶𝑢, il en est de même pour les
i. L’intensité du courant dans la branche le contenant est proportionnel aux charges accumulées sur les armatures.
variations de la tension, plus précisément : La tension 𝒖(𝒕) et la charge 𝒒(𝒕) sont des fonctions continues du temps ;
- lorsque la tension aux bornes du condensateur augmente, alors l’intensité du elles ne peuvent pas subir de discontinuité.
courant est positive, et inversement ;
- lorsque la tension aux bornes du condensateur diminue, alors l’intensité du En particulier on pourra se servir de cette propriété pour déterminer des
courant est négative, et inversement ; conditions initiales à l’ouverture ou la fermeture d’un générateur, d’un
Autrement dit : interrupteur, etc.

le condensateur se charge (la tension à ses bornes augmente) lorsque Exemple : pour le condensateur précédent on a 𝑢(0+ ) = lim+ 𝑢(𝑡) = 0 𝑉 et
𝑡→0
l’intensité du courant est positive, donc par continuité mathématique de la tension aux bornes du condensateur, on
il se décharge (la tension diminue) dans le cas contraire. en déduit que 𝑢(0− ) = lim− 𝑢(𝑡) = lim+ 𝑢(𝑡) = 0 𝑉. Inversement, si (pour un
𝑡→0 𝑡→0
Exemple : considérons un condensateur de capacité 𝐶 = 100 nF soumis à une autre condensateur ou un autre circuit) on avait 𝑢(0− ) = 5 𝑉 alors par
tension 𝑢(𝑡) pour 𝑡 > 0 de la forme 𝑢(𝑡) = 5(1 − 𝑒 −𝑡 ). On a
𝑑𝑢
= 5𝑒 −𝑡 > 0 continuité mathématique, on pourrait affirmer que 𝑢(0+ ) = 𝑢(0− ) = 5 𝑉.
𝑑𝑡
donc 𝑖(𝑡) = 500.10−9 𝑒 −𝑡 > 0. On voit bien que la tension augmente (sa Remarque : attention au mot « continu » qui est utilisé ici dans deux sens
dérivée est positive) et que l’intensité du courant est positive. totalement différents :
𝑑𝑢
- le sens « physique » qui signifie « constant », associé au régime ;
ii. En régime continu, on a 𝑢 = 𝑈 constante et donc = 0 et 𝑖(𝑡) = 0 A. - le sens « mathématique » qui signifie « limite à gauche = limite à droite ».
𝑑𝑡
Autrement dit :
e. Puissance et énergie
En régime continu, le condensateur se comporte
La puissance reçue par un condensateur est :
comme un interrupteur ouvert.
𝑑𝑢 𝑑 𝐶𝑢2
𝑝(𝑡) = 𝑢(𝑡)𝑖(𝑡) = 𝐶𝑢(𝑡) = ( )
Cette propriété, importante, signifie qu’on peut purement et simplement, en 𝑑𝑡 𝑑𝑡 2
régime continu remplacer un condensateur par un interrupteur ouvert. Donc l’énergie emmagasinée dans le condensateur à un instant 𝑡 est
Exemple : pour le condensateur précédent, on voit que la tension se
𝟏 𝟐
rapproche asymptotiquement de la valeur 𝑈 = 5 𝑉 (c’est sa limite en +∞). 𝓔𝒄 (𝒕) = 𝑪𝒖 (𝒕)
𝟐
Lorsque 𝑢(𝑡) est suffisamment proche de 𝑈 on considère que le régime
transitoire est terminé, on a 𝑢 ≃ 𝑈 constant, on passe donc en régime continu
Exemple :
et on peut remplacer le condensateur dans le circuit par un interrupteur
1 1
ouvert. ℰ𝑐 (𝑡) = 𝐶𝑢2 = × 100.10−9 × 52 (1 − 𝑒 −𝑡 )2 = 1,25.10−6 (1 − 𝑒 −𝑡 )2
2 2
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2.2. Les bobines c. Equation de fonctionnement
Considérons une bobine d’inductance 𝐿 parcourue par un courant variable
a. Constitution
d’intensité 𝑖(𝑡) aux bornes de laquelle on mesure une tension variable 𝑢(𝑡).
Une bobine est constituée d’un enroulement en hélice de fil conducteur le
long d’un axe, éventuellement autour d’un noyau ferromagnétique. Chaque
enroulement constitue un disque de surface 𝑆 à extrémités non jointives
appelée spire.
Le phénomène d’induction évoqué précédemment se traduit par l’équation de
fonctionnement de la bobine :

𝒅𝒊
𝒖(𝒕) = 𝑳
𝒅𝒕

Exemple : considérons une bobine d’inductance 𝐿 alimentée par un courant


sinusoïdal 𝑖(𝑡) de la forme 𝑖(𝑡) = 𝐼0 cos(𝜔𝑡). La tension mesurée à ses bornes
𝑑𝑖
est 𝑢(𝑡) = 𝐿 𝑑𝑡 = 𝜔𝐿𝐼0 sin(𝜔𝑡). On voit que l’amplitude de la tension aux bornes
Une bobine idéale présente une résistance nulle. Une bobine réelle possède de la bobine dépend de l’amplitude 𝐼0 du courant, de l’inductance de la bobine,
une faible résistance 𝑟 liée à la longueur de l’enroulement de cuivre. mais aussi de la pulsation.
Lorsque la bobine est parcourue par un courant électrique variable, elle est le
siège d’un phénomène appelé « induction électromagnétique » (qui sera d. Comportement d’une bobine
𝑑𝑖
étudié en seconde année) : une force électromotrice opposée au sens du De la relation 𝑢(𝑡) = 𝐿 𝑑𝑡 on déduit plusieurs choses importantes sur le
courant et proportionnelle à l’intensité du courant apparaît à ses bornes. Elle comportement d’une bobine :
se comporte alors comme un générateur idéal de tension s’opposant au
courant qui la traverse. i. Le tension mesurée aux bornes d’une bobine est proportionnelle aux
variations de l’intensité du courant, plus précisément :
b. Inductance d’une bobine - lorsque l’intensité du courant augmente, alors la tension est positive, et
La faculté que possède une bobine à s’opposer, par induction, aux variations inversement ;
du courant est quantifiée par une grandeur, qui ne dépend que des - lorsque l’intensité du courant diminue, alors la tension est négative, et
caractéristiques physiques de la bobine (longueur, surface et nombre de spire, inversement ;
matériau conducteur, etc..), appelée inductance, exprimée en Henry Autrement dit :
(symbole H) et notée 𝑳.
Les bobines de laboratoire ont généralement des inductances de quelques En régime variable, la bobine se comporte comme un générateur idéal
mH. de tension de fem opposée au sens du courant.

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𝑑𝑖
ii. En régime continu, on a 𝑖 = 𝐼 constant et donc 𝑑𝑡 = 0 et 𝑢(𝑡) = 0 V. d. Modélisation d’une bobine réelle
Autrement dit : Une bobine réelle présente une résistance
En régime continu, interne 𝑟. On peut alors la modéliser par
une bobine idéale se comporte comme un fil de résistance nulle ; l’association en série d’une bobine d’inductance
une bobine réelle se comporte comme un résistor de résistance 𝒓. 𝐿 et d’un résistor de résistance 𝑟.
L’équation de fonctionnement devient alors :
Cette propriété est très importante lorsqu’un circuit comportant des bobines 𝒅𝒊
𝒖 = 𝑳 + 𝒓𝒊
sort du régime transitoire pour rentrer dans le régime continu : on peut alors 𝒅𝒕
remplacer les bobines par des fils ou des résistances.
2.3. Associations de dipôles en régime variable
iii. Puisque la tension est une grandeur physique finie, les variations de 𝑖(𝑡) le
sont nécessairement. Cela signifie que l’intensité du courant 𝑖(𝑡) est une a. Associations de résistances
fonction mathématique continue du temps, sa représentation graphique ne Les théorèmes d’association des résistances en régime variables, découlant
présente pas de « trous ». des lois de Kirchhoff, sont identiques à celles vues en régime continu :
- en série on ajoute les résistances : 𝑅𝐸𝑄 = 𝑅1 + 𝑅2
L’intensité du courant traversant une bobine 𝑅 𝑅
sont des fonctions continues du temps ; - en parallèle on calcule la demi moyenne harmonique : 𝑅𝐸𝑄 = 𝑅 1+𝑅2
1 2
elle ne peut pas subir de discontinuité.
b. Associations de condensateurs
Exemple : on branche une bobine sur un générateur de tension initialement L’équation de fonctionnement du condensateur ainsi que les lois de Kirchhoff
éteint. Le courant dans le circuit pour 𝑡 < 0 est donc nul. A 𝑡 = 0 on allume le permettent de démontrer les théorèmes d’association suivants :
générateur et le courant, d’intensité 𝑖(𝑡), s’établit dans le circuit. Par continuité 𝐶 𝐶
- en série on calcule la demi moyenne harmonique : 𝐶𝐸𝑄 = 𝐶 1+𝐶2
du courant circulant dans la bobine on a nécessairement 𝑖(0+ ) = 𝑖(0− ) = 0 A. 1 2
- en parallèle on ajoute les capacités : 𝐶𝐸𝑄 = 𝐶1 + 𝐶2
e. Puissance et énergie b. Associations de condensateurs
La puissance reçue par une bobine est :
L’équation de fonctionnement de la bobine ainsi que les lois de Kirchhoff
𝑑𝑖 𝑑 𝐿𝑖 2
𝑝(𝑡) = 𝑢(𝑡)𝑖(𝑡) = 𝐿 𝑖(𝑡) = ( ) permettent de démontrer les théorèmes d’association suivants :
𝑑𝑡 𝑑𝑡 2 - en série on ajoute les inductances : 𝐿𝐸𝑄 = 𝐿1 + 𝐿2
Donc l’énergie emmagasinée dans le condensateur à un instant 𝑡 est 𝐿 𝐿
- en parallèle on calcule la demi moyenne harmonique : 𝐿𝐸𝑄 = 𝐿 1+𝐿2
1 2
𝟏
𝓔𝑳 (𝒕) = 𝑳𝒊𝟐 (𝒕)
𝟐 Remarque : en régime variable quelconque il n’existe aucune règle
d’association de dipôles de différentes natures ;
1 1 𝐿𝐼02
Exemple : ℰ𝐿 = 𝐿𝑖 2 (𝑡) = 𝐿𝐼02 cos2 (𝜔𝑡) = (1 + cos(2𝜔𝑡)).
2 2 4

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