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VU la délibération n° 18/042 de l’Assemblée de Corse du 8 mars 2018 proposant
l’inscription dans la Constitution d’un article spécifique consacré à la Corse ;
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VU l’avis du CESEC 2023-251 relatif au rapport du Président du Conseil Exécutif «
Autonomia » du 03 juillet 2023 ;
CONSIDERANT que l’autonomie est la règle, depuis des décennies, pour les îles de
Méditerranée, pour les archipels des Açores, de Madère, des Canaries et de
nombreuses autres régions européennes ;
CONSIDERANT que l’ensemble de ces éléments démontre que les « lignes rouges »
évoquées par le Président de la République et le ministre de l’Intérieur sont sans objet
dans le cadre de la demande d’autonomie formulée par l’Assemblée de Corse ;
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CONSIDERANT que le transfert de compétences demandé dans le cadre du statut
d’autonomie a vocation à s’organiser par application d’un principe de progressivité,
lequel est la règle dans toute avancée institutionnelle de ce type ;
ARTICLE PREMIER :
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DIT que l’autonomie se définit comme le statut juridique permettant à un territoire
d’adopter ses propres lois dans tous les domaines, à l’exception de ceux relevant des
prérogatives régaliennes de l’Etat.
Que ce statut implique le transfert irréversible de certaines compétences, l’octroi d’un
pouvoir législatif dans le champ de celles-ci, une autonomie fiscale et financière non
exclusive des transferts financiers de l’Etat et des moyens nécessaires à l’exercice de
ces compétences.
Que ces compétences sont exercées, dans le respect du principe de légalité et
conformément à la hiérarchie des normes, sous le contrôle du juge constitutionnel, qui
vérifie la conformité des lois du territoire autonome aux principes fondamentaux du
droit, à la Constitution, et aux traités européens et internationaux.
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constitutionnalisation ouvrant par exemple la voie juridique à la mise en
œuvre d’un statut de résident.
3.2. Un enjeu sociétal : la société corse est dans une situation de crise et de
difficultés structurelles. Elle est affectée par une perte de repères et de sens.
Le statut d’autonomie doit impulser un élan novateur et collectif, de nature à
dynamiser l’ensemble de nos forces vives et ressources, dans l’Île comme au
sein de la diaspora.
3.4. Un enjeu démocratique : les débats intervenus avec les citoyens comme avec
les élus, qu’ils soient territoriaux, communaux, et intercommunaux ont dégagé
une forte aspiration commune: que l’accession à un statut d’autonomie ait pour
corollaire le refus de toute logique de pression ou dérive mafieuse et le
renforcement de la vitalité démocratique de la société corse (cf délibération n°
22/162 en date du 18 novembre 2022, le Conseil exécutif de Corse et
l’Assemblée de Corse adoptant une résolution relative aux dérives mafieuses).
ARTICLE 4 :
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- L’insertion d’un Titre dans la Constitution se référant à cet Accord, Titre
consacrant l’autonomie de la Corse ;
- Une loi organique déclinant cet accord et les principes du statut d’autonomie de
la Corse, avec transfert du pouvoir législatif dans le périmètre des compétences
reconnues à la Collectivité autonome de Corse.
5.3. Une clause de bonne fin, par laquelle le Gouvernement et l’Etat s’engagent à
préparer les textes nécessaires à la mise en œuvre de l’Accord, et notamment ceux
relatifs à la révision constitutionnelle et à la présentation de la loi organique.
AFFIRME qu’un titre consacré à la Corse dans la Constitution, plutôt qu’un simple
article, permet de réinscrire la Corse dans son destin méditerranéen et présente un
double avantage :
- Un avantage de cohérence juridique, l’autonomie n’étant ni du même degré ni
de la même nature que la décentralisation la plus poussée qui soit, elle doit être
singularisée dans le texte constitutionnel.
- Un avantage d’efficacité politique : celui de souligner clairement, à travers un
Titre spécifique de la Constitution, radicalement distinct de l’article 72 de la
Constitution, le caractère spécifique de la Corse (histoire, fait insulaire, fait
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politique concrétisé notamment par les résultats des élections territoriales) et
éviter ainsi tout éventuel effet mécanique de contagion institutionnelle
concernant les régions métropolitaines.
Article 75-2 :
En application de l’accord approuvé par consultation en date du (…), la Corse est
dotée d’un statut d’autonomie au sein de la République française, qui tient compte de
son histoire, de son insularité dans l’environnement méditerranéen, de son relief
montagneux, de ses aspirations politiques, de son identité culturelle et linguistique, et
de ses spécificités géographiques, économiques et sociales.
Elle est titulaire de l’autonomie fiscale et financière.
La loi organique détermine les matières dans lesquelles le transfert des compétences
de l’Etat vers la Collectivité autonome de Corse s’exerce de façon définitive et pour
lesquelles l’Assemblée de Corse adopte des textes de forme législative, ainsi que
l’échelonnement et les modalités de ces transferts, ainsi que la répartition des charges
résultant de ceux-ci.
La loi organique détermine les conditions dans lesquelles des mesures justifiées par
les nécessités locales peuvent être prises par la Collectivité en faveur de sa population,
en matière de protection du foncier, de statut d’officialité de la langue corse et d’accès
à l’emploi.
Elle précise les conditions de participation de la Collectivité autonome de Corse à
l’exercice de certaines compétences de l’Etat, sous le contrôle du juge constitutionnel,
ainsi que la répartition des charges dans le cadre de ces compétences partagées.
Article 75-3
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d’autonomie sont classiquement les suivantes :
- Un préambule ;
- Les dispositions générales : hymne, drapeau, fête du 8 décembre, définition et
objectifs de l’autonomie ;
- La présentation des principales institutions de la Collectivité autonome (Gou-
vernement autonome ; Assemblée parlementaire ; instances consultatives ; re-
lations entre les différents organes) ;
- Droits de la Collectivité autonome
- La répartition des compétences entre l’État et la Collectivité autonome ;
- Les dotations financières garanties, permettant notamment la compensation
des contraintes liées à l’insularité, y compris la Dotation de Continuité Territo-
riale, les fonds de péréquation et mécanismes de compensation nécessaires ;
- La répartition des ressources fiscales ;
- Les modalités de contrôle de la répartition des compétences entre l’Etat et l’île
autonome de Corse, impliquant un pouvoir de saisine de celle-ci ;
- La présence du représentant de l’Etat dans le territoire autonome.
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- Monnaie.
AFFIRME que toutes les autres compétences ont vocation à être transférées, à titre
de principe, à la Collectivité autonome, qui devra, pour les exercer, disposer d’un
pouvoir législatif effectif. Pour chaque compétence, un transfert de propriété, de droits
et de moyens (humains et financiers) devra être déterminé.
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- La compétence de l’organisation institutionnelle interne (notamment carte
administrative de l’Île de Corse, organisation et compétences des collectivités
infra insulaires), l’adéquation entre le transfert de compétences et le transfert
de moyens humains et financiers permettant de les exercer concrètement et
efficacement.
- Les compétences à ce jour partagées :
• Langue corse et politique linguistique
• Aménagement du territoire
• Développement économique
• Tourisme
• Agriculture et forêt
• Energie
• Culture et patrimoine culturel
• Logement
• Environnement
• Déchets
• Affaires sociales et sanitaires, y compris santé environnementale,
compétence en matière d’hébergement d’urgence, d’insertion
professionnelle
• Politique de la montagne
• Politique de la mer et domaine public maritime
• Education, formation, enseignement
• Jeunesse et sport
• Infrastructures routières, ferroviaires, portuaires et aéroportuaires
• Egalité femmes-hommes
• Urbanisme
• Emploi
• Formation.
ARTICLE 12 :
PRECISE que le choix des compétences transférées à titre immédiat sera arrêté en
fonction de l’expertise fiscale, budgétaire et financière à intervenir, au terme des
discussions qui seront conduites dans le cadre de la deuxième partie du processus en
cours entre la Corse et l’Etat. Et que, dans les domaines pour lesquels la compétence
de principe n’aura pas encore été transférée à la Collectivité autonome, celle-ci
disposera d’un pouvoir d’habilitation permanente.
EXIGE que tout transfert de compétence implique les transferts de moyens humains
et financiers correspondants.
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ENONCE que le transfert de la totalité des compétences ne peut se faire que de façon
progressive, dans le cadre d’un calendrier arrêté en son principe par la loi organique,
aménagé ultérieurement par accord entre les parties, par exemple sur proposition de
l’Assemblée de la Collectivité autonome, la loi organique pouvant définir le nombre de
phases triennales de transfert de compétences.
Que la progressivité porte également sur le transfert des biens de l’Etat, qui devront
être transférés, après évaluation, à titre gratuit à la Collectivité autonome de Corse,
ainsi que l’ensemble des ouvrages et infrastructures sous régime de concession, les
biens des Etablissements Publics de l’Etat situés en Corse et le domaine public
maritime, incluant le domaine public naturel.
ARTICLE 15 :
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CHAPITRE IV : L’AUTONOMIE FISCALE ET FINANCIERE
ARTICLE 16 :
ARTICLE 17 :
ARTICLE 18 :
AFFIRME que la fiscalité sera ainsi mieux adaptée aux objectifs politiques qui seront
fixés par les élus de la Corse :
18.1. La fiscalité comme outil de lutte contre la spéculation : exemple de la taxe
sur les résidences secondaires non patrimoniales ou sur les transactions
spéculatives dont le produit est affecté à des opérations vertueuses : fonds
foncier agricole, Office foncier de la Corse, financement des infrastructures
communales ;
18.2. La fiscalité comme outil d’équité territoriale : fiscalité préférentielle en
faveur des contribuables résidents permanents en zones de montagne ou
entreprises de l’intérieur ; fonds de péréquation en faveur des communes les
plus contraintes ;
18.3. La fiscalité comme outil de justice sociale ;
18.4. La fiscalité comme outil de protection environnementale ;
18.5. La fiscalité comme outil d’interventionnisme économique, pourrait par
exemple être orientée dans un sens favorable à la production et à l’attractivité
(réduction de l’IS pour des entreprises de production industrielle dans les
secteurs innovants et/ou technologiques, crédits d’impôt à l’investissement
productif, aux opérations de recherche, aux opérations d’innovation, réfaction
de la taxe sur salaires pour des entreprises de production industrielle dans les
secteurs innovants et/ou technologiques, etc) ou encore en faveur de l’emploi
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et des garanties sociales et avantages accordés aux salariés, etc.
ARTICLE 19 :
ARTICLE 20 :
ARTICLE 21 :
ARTICLE 22 :
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S’ENGAGE à introduire le principe de clauses de non-régression sociale et non-
régression environnementale, à travers la mise en place de mécanismes juridiques et
politiques instituant des effets cliquets, afin que la production normative de la
Collectivité autonome ne conduise pas à une régression des acquis sociaux mais qu’ils
soient préservés voire améliorés ;
ARTICLE 23 :
ARTICLE 24 :
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