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PAUL RAND

Approche historique, il faut parler du personnage

Paul Rand​​ né en 1914 fut directeur artistique, enseignant, écrivain et consultant en


design auprès de grande sociétés Américaine…
On peut le considérer comme le ​père du graphisme moderne​​.

Une aventure commencée dans les années 1930 :


→ Rand développe ​un langage visuel​​ jusqu’alors ​inédit ​dans la publicité,
domaine qu’il va littéralement ​professionnaliser​​.

Logo

Paul Rand marque de son empreinte la conception des couvertures de magazines et


des logos en xant son ​vocabulaire créatif
→ fondé sur le lien étroit entre le ​fond et la forme​​ plutôt que le style et la technique.

Les années 1950 sont celles des grandes entreprises. Paul Rand crée des logos qui
sont encore aujourd’hui parmi les plus célèbres du monde : ​Ford, UPS, ABC, IBM

Détail sur IBM

● Devenue IBM, la société abandonne son logo en forme de globe après la


Seconde Guerre Mondiale pour un logo plus ​moderne et épuré​​ : trois lettres
en contours usant d'une typographie solide traitée en contours, la Beton gras.

● Lorsque que Paul Rand rejoint IBM, le logo aussi bien que la devise
d'entreprise - Think -, sont toujours composés en Beton gras « étroitisé »,
police ​courante dans les années 30​​, mais qui paraît ​archaïque au cœur
des années 50​​. Mais Rand sait que la société est encore très attachée à
cette forme pour accepter un changement radical :
« ​J'avais le sentiment qu'ils ne accepterai que ce qui ressemblait à ce qu'ils
avaient déjà, affirme Rand. Ils utilisaient une police à empattements
rectangulaires, j'en ai choisi une avec des empattements légèrement
différents, loin du style égyptien du logo de 1947 qui ne cadrait guère avec
l'image d'ouverture et de progrès que voulait donner IBM.​ »
Ainsi Rand remplace dans un premier temps le Beton gras par le City
Medium, police aux ​empattements plus nets​​, de ​facture constructiviste​​.
Mais il sait que ce logo ne peut être que temporaire et marquer une étape de
transition avec ce qu'il souhaite réellement proposer.

● « ​L'idée des rayures m'est venue en pensant à ce type de documents sur


lesquels votre signature est protégée de la contrefaçon par une série de fines
bandes, se souvient Rand. En appliquant cela au logo IBM, je résolvais non
seulement le problème conceptuel, mais aussi la question visuelle en liant les
trois lettres qui avaient tendance à se séparer. Depuis, le principe a symbolisé
le secteur informatique alors même que rien, dans ma conception, n'est
intrinsèquement informatique.​ »
Officialisé en 1972, cet ultime logo se compose d'abord de ​treize lignes​​ (en
1966), avant d'être ramené à huit lignes en raison de la difficulté pour les
photocopieurs de l'époque d'obtenir un résultat convenable. A noter que pour
la première fois de son histoire, le logo adopte une couleur, le bleu, qui lui
vaudra le surnom de Big Blue.
Toujours en vigueur en l'heure actuelle, et sans doute pour de nombreuses
décennies encore, le logo IBM est devenu une ​référence en termes de
graphisme​​, ​d'audace​​, de ​conception et recherche visuelle​​, offrant à Paul
Rand une reconnaissance éternelle.
Enfin une déclinaison à été faite sur une affiche avec un rébus du logo.

Identité visuelle

Dans un second temps, à partir de 1955, il développera des ​programmes d’identité


graphique​​ pour des entreprises désireuses d’acquérir une ​image de marque plus
progressiste​​. Mais cette réussite professionnelle ne se fera ​pas sans heurt​​.

→ IBM

Paul Rand est un homme sincère, entier, brutal parfois dans ses commentaires.
Ses ​interlocuteurs sont des hommes d’affaires​​. Bien que certains semblent
partager ses idées, pour eux, tout se résume par la fameuse expression
“ un bon graphisme est une bonne affaire”​​ (Good Design is Good Business).
C’est en effet comme outil commercial et non comme art visuel que le graphisme
devra s’imposer aux Etats-Unis.

→ cabbage
→ Coronet

Le ​génie​​ de Paul Rand fut d’​établir son autorité au tout début de sa carrière​​ en
négociant, s’il le fallait, une moindre rémunération pour ​garder le contrôle
artistique​​ du projet.
Maître de la situation, il ne proposait qu’​une solution graphique par projet​​, mais il
la déclinait dans toutes ses applications, prévoyant son utilisation sur toutes sortes
de supports, de la plus petite étiquette jusqu’aux façades d’usines ou aux fuselages
d’avions.

→ Country Club

Sa formule consistait à ​devancer la demande​​ de ses clients et à ​surpasser leurs


attentes​​, sans toutefois accepter de changer quoi que ce soit de sa vision des
choses.

Livres

En même temps, il illustre des couvertures de livres qui marqueront leur époque par
leur ​facture minimaliste​​ et pourtant ​pleine d’esprit​​.

“Paul Rand ”, pseudonyme choisi pour sa ​concision et sa simplicité​​, fut sa


première image de marque​​, et probablement l’une des plus réussies.
Sa signature, va devenir son sigle, sa griffe, mais aussi la preuve que c’est bien lui,
et non son client, qui ​s’implique dans l’acte de communiquer​​.
Qu’il ait obtenu de ses clients l’autorisation de ​signer​​ son travail est un fait étonnant.

Conclusion

En fait, le rapport entre Paul Rand et ses commanditaires rappelle le combat de


David et Goliath​​.

Pour tenir tête à ces ​dirigeants autoritaires​​, il n’avait dans sa sacoche qu’une seule
pierre : la certitude que les principes graphiques qu’il appliquait étaient les bons
- que le langage visuel était universel,
- que la rigueur n’excluait pas la poésie,
- que simplicité ne voulait pas dire nudité,
- que liberté n’était pas synonyme d’anarchie,
- que l’abstraction était un formidable moyen de communication.

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