Introduction

A travers la brèche est un jeu de rôle sur table qui se déroule

dans le monde de Malifaux. Les joueurs incarnent des Destinés :
des hommes et des femmes qui ont la capacité de défier le sort et
de changer leur destin pour le meilleur ou pour le pire. L'un des

Le monde de
joueurs joue le rôle de maître du destin, qui est chargé de
préparer le terrain pour les histoires auxquelles les Destinés
participeront. Quel que soit son rôle, chaque joueur participe à la
narration de l'histoire, comme un film dans lequel les Destinés
sont les personnages principaux et le Maître du Destin est le

Malifaux
réalisateur et les seconds rôles.

Les joueurs qui jouent le rôle des personnages Destinés décident

du genre de personne qu'ils souhaitent que leur personnage soit
et font semblant d'être ce personnage. L'excitation et le drame de
l'histoire proviennent des interactions entre les personnages
Destinés et les autres personnages, qu'il s'agisse des seconds
Malifaux est un monde à part du nôtre. Situé dans un autre
rôles contrôlés par le maître du destin ou des personnages
royaume, dans une autre dimension de la réalité, il abrite aussi
Destinés eux-mêmes.
bien des monstres que des hommes. Bien trop souvent, les deux
Le maître du destin, quant à lui, a pour mission de donner vie au deviennent indiscernables l'un de l'autre.
monde de Malifaux. Il joue le rôle de nombreux personnages
Bien qu'il s'agisse d'un monde différent, Malifaux est similaire à
différents du méchant que les Destinés doivent arrêter à un allié
la Terre à bien des égards. Il y a de l'air respirable, des saisons
utile en passant par le commerçant qui leur vend leurs munitions.
perceptibles, et un ciel bleu avec un soleil qui se lève le matin et
Le maître du destin plante le décor de l'aventure, la peuple de
se couche le soir. Le sol est propice à la culture, et les plantes de
personnages intéressants avec leurs propres motivations et
la Terre ont été transplantées avec succès à Malifaux (et vice
objectifs, et crée des obstacles que les Destinés doivent
versa) sans trop de problèmes.
surmonter.
Il y a des différences, bien sûr. Les étoiles et les constellations
Finalement, l'objectif est que tous les participants à la table
dans le ciel nocturne sont complètement différentes de celles de
racontent une bonne histoire que tout le monde peut apprécier.
la Terre, et deux lunes - la brillante Illios et la plus ténue Delios -
planent au-dessus de nos têtes la nuit. Certaines personnes
prétendent que le soleil rend les couleurs plus vives et plus
éclatantes à Malifaux, comme si le monde avait été peint sur du
verre, mais la majorité des personnes qui voyagent à Malifaux ne
remarquent pas un tel changement.

En bref, Malifaux peut sembler étrange pour les humains, et il

est certainement dangereux dans sa nature sauvage, mais il est
rarement étranger. La plupart des lois naturelles, telles que
l'humanité les comprend, continuent de fonctionner sur Malifaux
comme sur Terre.

La seule différence notable qui sépare la Terre de Malifaux est

l'abondance d'énergie magique. Sur Terre, les lanceurs de sorts
ont toujours eu du mal à puiser l'énergie magique ; seuls les
lanceurs de sorts les plus puissants, enhardis par des runes
mystiques et des phrases arcaniques transmises depuis des temps
anciens, pouvaient même espérer exploiter ce pouvoir mystique.

En revanche, Malifaux est saturé d'énergie magique. Les mêmes

mots d'arcane qui pouvaient à peine allumer une bougie sur
Terre sont suffisants pour invoquer un tourbillon de flammes à
Malifaux, et même ceux qui n'ont aucun talent pour la magie se
retrouvent progressivement à développer des capacités étranges
comme la magie latente du monde s'infiltre dans leurs corps et
leurs âmes.

L'histoire de Malifaux
La véritable histoire de Malifaux est perdue dans les annales du
temps. Il y a des vérités et des tromperies enterrées dans une

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égale mesure parmi les légendes racontées par ses habitants
natifs, mais l'humanité a été capable de rassembler ces mythes
pour créer une idée plausible de ce qu'était Malifaux avant
l'ouverture de la Grande Brèche.
L'ancien Malifaux
Il y a longtemps, Malifaux était habité par des gens semblables à
l'humanité. Ils s'aimaient et se battaient comme l'humanité,
créant des objets de beauté et des armes de guerre dans la même
mesure. Leurs premières civilisations ont appris la magie et ont
étudié son utilisation, et comme un empire s'est effondré pour
faire place au suivant, la magie et la technologie ont progressé en
tandem l'un avec l'autre.
Avec le temps, les gens en sont venus à croire qu'ils étaient les
maîtres de la magie et de la technologie. Ils croyaient pouvoir
résoudre n'importe quel problème, relever n'importe quel défi, et
l'un après l'autre, ils ont résolu les plus grands problèmes qui les
affligeaient : la pauvreté, la maladie, la souffrance... Finalement,
les plus intelligents d'entre eux ont trouvé des chemins pour
vivre sans fin et ont inauguré une ère de paix et de prospérité.
Mais peu à peu, ces visionnaires se sont lassés de leur longue vie
et, comme ils étaient intelligents, ils ont cherché des pistes pour
se divertir. Certains créaient des œuvres d'art à couper le souffle
qui repoussaient les limites des sens, d'autres entreprenaient de
rassembler les connaissances de leur peuple afin de les partager
librement avec leurs frères, et d'autres encore se plongeaient
dans les domaines de la magie jusqu'alors inexplorés. D'autres
encore modifiaient leur corps et celui des personnes qui les
entouraient d'une manière qui leur plaisait, créant de nouvelles
races grâce à une science avancée et à des rituels magiques.
La guerre des tyrans
Une poignée d'immortels qui s'ennuyaient se tournèrent vers des
activités plus ténébreuses. Ils ont trouvé des sentiers dangereux
pour perdre leur temps et, étant intelligents, ils les ont maîtrisés
tour à tour.
Ce qui n'était qu'un plongeon exaltant dans les eaux ténébreuses
pour certains est devenu un plongeon à bout de souffle dans la
dépravation pour d'autres. Ils ont trouvé au fond d'eux-mêmes les
pires perversions et les désirs les plus terribles, et ne connaissant
aucune limite, ils ont rejeté ces choses sur leurs semblables. Ils
se délectaient de la misère qu'ils causaient et soumettaient leurs
proches à des expériences cruelles et à un sadisme indescriptible,
simplement pour leur propre amusement et édification. La
maladie et la douleur ont à nouveau abondé dans Malifaux.
Ivres de leur propre pouvoir, ces entités se débarrassèrent de
leurs noms et de leurs âmes de mortels comme des serpents qui
se débarrassent de leur peau... ou peut-être, comme des papillons
de nuit qui sortent de leur cocon. Ils ont adopté des sobriquets
pour décrire leur nouveau soi-même - Peste, Oblitération,
Meridion, Désespoir - mais pour ceux qui n'avaient pas fait
l'ascension, il n'y avait qu'un seul mot pour décrire ce qu'ils
étaient devenus : Tyrans.
Ces Tyrans étaient si puissants qu'ils semblaient être des dieux.
Le peuple désespéré de Malifaux a épuisé toutes les forces
disponibles pour arrêter les Tyrans. Ils se sont tournés vers de
nouvelles magies et ont exploré des technologies qui étaient
auparavant trop dangereuses pour être envisagées. De terribles
créatures ont été créées par des rituels magiques et engendrées
dans des cuves chimiques pour être lâchées sur les Tyrans dans
l'espoir d'exploiter une faiblesse inconnue. Des armées comme le
monde n'en a jamais connu marchent dans l'ombre de terribles
machines de guerre qui détruisent les continents.
Malgré toutes les tentatives des habitants de Malifaux, rien ne
semblait pouvoir résister à la puissance de la magie des Tyrans
ou à leur maîtrise des sciences. Les grandes machines de guerre
étaient balayées comme des jouets d'enfants, et des armées
entières étaient massacrées en un clin d'œil.
Le marché de Titania
Lorsque tout semblait perdu, c'est la reine du peuple qui ranima
l'espoir de la victoire. Titania rassembla à ses côtés les guerriers,
les artificiers et les mystiques dispersés et leur raconta ses rêves
et la machine qu'elle y avait vue. La machine, disait-elle, lui
permettrait d'exploiter le pouvoir de la mort elle-même afin de
détruire les Tyrans une fois pour toutes. Cette lueur d'espoir était
tout ce dont les survivants avaient besoin, et ils ont consacré tous
leurs efforts à la création de la machine de Cythère de Titania.
A l'insu des partisans de Titania, elle les a trahis. Le dispositif de
Cythère n'a pas été conçu pour simplement transmettre le
pouvoir de la mort, mais plutôt pour amener la personnification
de la mort elle-même - l'Esprit de la tombe - dans Malifaux ;
Cythère était un portail dimensionnel. Lorsqu'il a commencé à
s'ouvrir, l'Esprit de la Mort a rempli sa part du contrat et a
insufflé à Titania le pouvoir de la mort. Ce n'est qu'à ce moment-
là que ses sujets ont enfin réalisé l'étendue du sombre marché
que Titania avait conclu avec l'entité.
Alors que leur reine tournait le pouvoir de l'Esprit de la tombe
vers les Tyrans, tuant leurs corps physiques, les gens qui avaient
construit Cythère travaillaient désespérément pour défaire ce qui
avait été fait. Finalement, ils n'ont pas réussi à fermer le
dispositif, mais ils ont empêché le portail de s'ouvrir plus loin
qu'il ne l'avait fait. Le pouvoir corrupteur et nécromantique de
l'Esprit de la tombe s'échappait du dispositif, mais l'entité elle-
même avait été empêchée de traverser et de dévorer toute vie à
Malifaux.
La transmission d'autant de pouvoir nécromantique a tué Titania,
mais au lieu de mourir, elle est passée dans l'inconscience et est
devenue un cadavre vivant. Elle s'attendait à être admirée pour
avoir vaincu les Tyrans, mais ses sujets avaient vu ce qu'elle
avait failli libérer sur le monde et s'étaient retournés contre elle.
Les morts-vivants n'avaient jamais existé dans Malifaux avant
Titania, et ses anciens sujets craignaient que son exécution ne
libère son âme corrompue, la transformant en une menace bien
plus grande qu'elle ne l'était déjà. Au lieu de cela, ils ont modifié
les plans de Cythère et construit une deuxième structure -
Nythera - pour servir de prison à Titania et aux membres de sa
cour qui lui étaient encore fidèles. On pensait que Nythera la
contiendrait pour toujours.
Le grand enchaînement
Dans les décennies qui suivirent la fin de la Guerre des Tyrans,
les survivants réalisèrent peu à peu que les Tyrans n'avaient pas
été entièrement vaincus. Leurs formes physiques avaient été
brisées, certes, mais leurs esprits avaient résisté à l'assaut de
Titania et s'étaient attardés dans l'éther comme des spectres
d’eux-mêmes. Bien que relativement impuissants sous cette
forme éthérée, les Tyrans pouvaient encore exercer leur volonté
sur le monde d'une manière limitée.
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Pire encore, ils semblaient capables de former des liens spirituels
avec les mortels, leur accordant du pouvoir tandis que le Tyran
consumait progressivement leur âme et prenait leur place dans le
monde. Craignant le retour d'ennemis aussi puissants, les
habitants de Malifaux se sont efforcés de piéger les Tyrans dans
des prisons magiques. Les prisons variaient en forme et en
fonction, utilisant ce qui fonctionnait le mieux pour lier le
pouvoir de chaque Tyran.
Beaucoup de Tyrans ont vu leur propre pouvoir se retourner
contre eux. Meridion tirait son pouvoir des lignes de force qui
sillonnaient le monde. Les survivants l'ont donc emprisonnée
dans ces mêmes lignes de force, la forçant à détruire le pouvoir
qui lui donnait sa force pour s'échapper. Le pouvoir
d'Obliteration provenait de sa capacité à manipuler le temps et à
retirer des choses de la réalité. Ses geôliers ont donc construit sa
prison à partir de la propre forme spirituelle du Tyran, s'assurant
que tout acte d'évasion équivaudrait à un suicide.
D'autres Tyrans étaient trop subtils ou trop puissants pour être
liés de cette manière, d'où la nécessité de prisons plus
rudimentaires. Peste était liée dans la Nécropole sous la ville de
Malifaux et protégée par des sorts qui repoussaient toute
approche, Cherufe était emprisonné dans une cage haut dans le
ciel, où ses flammes crachotaient et mouraient sans carburant, et
Désespoir était enfermé dans une boîte à puzzle diaboliquement
intelligente.
Un par un, chacun des Tyrans a été emprisonné dans des prisons
fabriquées à partir de leur propre pouvoir. Certains réalisèrent ce
qui se passait et choisirent de s'exiler dans différents royaumes
de la réalité : Nytemare a fui dans le monde des rêves, par
exemple, tandis que le Dragon a divisé son essence en deux,
laissant une partie de lui-même dans Malifaux tandis qu'il
projetait son autre soi-même à travers les dimensions et dans un
autre monde... La Terre.
Le passage entre les dimensions a grandement affaibli à la fois la
partie de l'âme du Dragon et la barrière qui séparait Malifaux de
la Terre, bien qu'il faille attendre des millénaires avant de
ressentir toutes les ramifications de cet affaiblissement.
La torsion
Le peuple de Malifaux avait gagné la guerre contre les Tyrans et
lié leurs esprits, mais le prix à payer pour leur victoire était
élevé. Les Tyrans avaient utilisé leur magie et leur science pour
transformer les esprits et les corps de leurs serviteurs et de leurs
ennemis en outils utiles, et maintenant, les survivants
monstrueux de ces expériences luttaient pour trouver une place
dans le monde.
Certaines de ces créatures, comme les Nephilim, ont tourné le
dos à leurs anciens maîtres et se sont mises à chasser ceux qui
servaient encore les Tyrans. D'autres se sont tournés vers les
fragments de magie qu'ils avaient récupérés sur les Tyrans
déchus, et s'en sont servis pour transformer leurs formes en de
nouvelles que leurs frères vengeurs ne reconnaîtraient pas.
Petit à petit, les survivants de la guerre ont commencé à
s'éloigner les uns des autres. Les grandes villes - les sites si
fortement associés aux Tyrans - ont été évitées alors que les gens
migraient vers les régions sauvages. À chaque génération, les
signes extérieurs de la civilisation s'éloignaient davantage,
jusqu'à ce que le peuple ait régressé en tribus et en meutes.
Distraits comme ils l'étaient par les conséquences de la guerre
des Tyrans, les survivants n'ont pas réalisé qu'une menace bien
plus insidieuse se développait en leur sein. Le dispositif de
Cythère a fourni un lien entre Malifaux et le royaume de l'Esprit
de la tombe, et sa corruption s'est progressivement étendue vers
l'extérieur du portail, transformant la terre et empoisonnant les
esprits de ceux qui avaient survécu à la guerre. Ceux qui s'étaient
installés dans les zones les plus touchées se sont tournés une fois
de plus vers la magie des Tyrans, transformant leurs corps en
formes capables de survivre à la corruption qui se répandait.
Les siècles passèrent, et à chaque génération, les différentes
magies de transmutation qui avaient été utilisées sur le peuple
s'infiltraient dans leur progéniture et la progéniture de leur
progéniture, jusqu'à ce que finalement, chacun de leurs
descendants possède la capacité de changer sa forme physique.
Pour beaucoup, ce changement devint une partie fixe de leur
cycle de croissance, comme pour les Nephilim, qui avaient
besoin de sang rouge pour grandir, mais d'autres gardèrent un
plus grand contrôle sur leurs formes et apprirent à changer leur
apparence sur un coup de tête.
Voies cachées
Le Dragon a été la première entité à voyager de Malifaux vers la
Terre, mais il n'a pas été la dernière. La fissure causée par son
vol était instable, et au cours des siècles, des portails se sont
occasionnellement ouverts entre la Terre et Malifaux, reliant les
deux mondes pendant un court temps.
La chute de l'étoile (6000 av. J.-C.)
La moitié du Dragon qui avait été ballottée entre les dimensions
est apparue sur Terre près du Mont Etna sur l'île de Sicile.
L'arrivée du Tyran a déclenché un énorme glissement de terrain
volcanique qui, à son tour, a provoqué un mégatsunami qui a
dévasté le littoral de la Méditerranée orientale sur les continents
européen, africain et asiatique. Affaibli par son voyage à travers
les dimensions et maintenant piégé dans un monde avec
beaucoup moins de pouvoir magique que Malifaux, le Dragon
s'est installé dans le noyau brûlant de la montagne pour retrouver
lentement sa force.
Dans les années qui suivirent, les habitants de la Crète se
rendirent compte que les symboles et les icônes portant des
motifs de serpent étaient imprégnés de faibles pouvoirs de
guérison et commencèrent à utiliser ces icônes pour protéger
leurs maisons et guérir les malades et les infirmes.
Voyage vers l'est (5400 av. J.-C.)
Suivant les rumeurs et les légendes, une chamane crétoise se
rendit en Sicile dans l'espoir de trouver la source du pouvoir de
guérison qui, selon son peuple, résidait dans le mont Etna. Elle
réussit à découvrir la forme spectrale du Tyran, qui la posséda
rapidement et l'obligea à faire sa volonté. Convaincue d'avoir été
choisie par les dieux, la chamane voyagea vers l'est, tandis que le
Tyran la dirigeait d'une terre à l'autre, dévorant toutes les bribes
de pouvoir qu'il pouvait trouver afin de retrouver sa force.
Bien qu'elle soit restée forte et jeune grâce à l'influence du
dragon, le corps de la chamane finit par lui faire défaut et elle
s'effondra dans une rivière dans ce qui deviendrait un jour le
Tibet. Le dragon découvrit, à sa grande horreur, qu'il ne pouvait
se séparer du cadavre de son hôte, et des millénaires passèrent
lentement tandis que le tyran se débattait impuissant dans sa
cage d'eau et d'os.
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Le sang de mon sang (500 avant J.-C.)
Lors d'une partie de chasse, un groupe de chasseurs amérindiens
a rencontré un groupe de six indigènes de Malifaux dans ce qui
deviendrait un jour l'Ohio moderne. Les chasseurs ont été
troublés par l'aspect étrange des personnes qu'ils ont trouvées et
la langue incompréhensible qu'elles parlaient, mais ils ont eu
pitié des réfugiés et les ont ramenés à leur camp.
Au fil du temps, les indigènes de Malifaux ont appris la langue
des chasseurs et ont pris des épouses parmi la tribu, pour
finalement donner naissance aux premiers enfants qui étaient les
produits de deux mondes différents. Ces hommes et ces femmes
sont devenus connus pour leur capacité à courir avec les loups ou
à voler avec les corbeaux, un don qu'ils ont transmis à leurs
enfants et petits-enfants.
Les descendants de ces chasseurs originels se sont finalement
séparés et ont suivi des chemins différents, répandant leur lignée
magique parmi les peuples indigènes d'Amérique du Nord. La
capacité à changer de forme et à marcher avec les animaux s'est
affaiblie au fil des générations, jusqu'à n'être plus que des
mythes et des légendes, mais à chaque génération, il y avait une
poignée de personnes qui avaient un lien plus fort avec leur
héritage.
La forêt vivante (220 après J.-C.)
Peu de temps après le tournant du millénaire, un portail s'est
ouvert au cœur de la forêt amazonienne, permettant à un petit
groupe d'esprits végétaux connus sous le nom de Waldgeist
d'errer curieusement sur Terre. Sans être perturbés par cet
événement, les esprits végétaux ont commencé à explorer leur
nouvelle demeure et à communiquer avec les arbres
environnants.
Au cours des millénaires suivants, le nombre de tribus indigènes
vivant avec la forêt tropicale a sensiblement diminué, car les
esprits des arbres et leur progéniture se sont défendus contre ce
qu'ils considéraient comme des intrus sur "leurs" terres.
Finalement, les récits sur les plantes dangereuses de la forêt ont
atteint l'Europe du Nord et l'Asie de l'Est, bien que peu de gens
aient cru les histoires étranges provenant d'une terre aussi "non
civilisée".
L'ascension du dragon (770 après J.-C.)
Le moine indien Santaraksita tenta de construire un monastère
près d'une rivière tibétaine, mais à chaque fois, la rivière montait
en flèche, faisant retomber le temple. Terrifiés, les ouvriers de la
construction ont commencé à murmurer qu'un démon se cachait
dans la rivière et ont refusé d'avoir quoi que ce soit à faire avec
le temple.
Craignant pour le bien-être des habitants des environs,
Santaraksita a fait appel à son collègue Padmasambhava pour
l'aider à bannir le démon et à purifier le site de construction. Au
lieu de cela, les deux moines ont rencontré le dragon, qui a bondi
des fragments d'os du chaman crétois pour pénétrer dans
Santaraksita.
Padmasambhava comprit immédiatement que Santaraksita avait
été possédée par un esprit bien plus puissant que ce qu'il pouvait
imaginer. S'inclinant bas, le moine s'approcha prudemment du
dragon, lui accordant le respect qu'il pensait mériter.
Padmasambhava fit appel à l'ego du dragon et, après une longue
conversation qui s'étendit sur trois jours, convainquit le tyran que
la sagesse du bouddhisme maintiendrait plus de réponses à sa
détresse que la destruction gratuite. Le Dragon écouta le moine,
mais dans son esprit, il envisageait déjà ce qui se passerait
lorsque son hôte actuel périrait. Aucun des travailleurs n'avait été
un hôte convenable ; seul le moine avait la force spirituelle
nécessaire pour abriter son essence. Finalement, le dragon
accepta de laisser construire le temple, non pas par altruisme,
mais par intérêt personnel.
Le Dragon passa les siècles suivants à errer au Tibet,
rassemblant les humains les plus sages qu'il pouvait trouver et
les ramenant à son temple de Samye ou les inspirant pour
construire d'autres temples qui pourraient abriter sa grandeur.
Petit à petit, il déforma les principes du bouddhisme pour les
adapter à ses propres besoins, créant un dogme qui n'avait qu'un
seul but : préparer les humains à devenir le prochain hôte du
Dragon.
Il fallait d'innombrables millénaires pour accumuler
suffisamment de pouvoir magique pour s'élever dans le monde
affamé de la Terre, mais le Dragon était patient et s'était assuré
que lorsque son hôte périrait enfin, un autre serait prêt à assumer
l'honneur de porter son essence spectrale.
Le Masamune Nihonto (1293 ap. J.-C.)
De retour à Malifaux, un shaman qui avait l'illusion de régner sur
son peuple a libéré un esprit puissant des protections magiques
qui le liaient. Lorsque les derniers enchantements sont tombés,
l'esprit s'est révélé être le Tyran Shez'uul et a possédé son
sauveur horrifié.
L'hôte de Shez'uul n'était pas adapté à un esprit aussi puissant et
a commencé à s'effondrer presque immédiatement. Le Tyran
était puissant, cependant, et il a complété la vie de son hôte avec
le sang de ceux qu'il a tués, transformant progressivement son
hôte involontaire en une créature de sang coulant. Les tribus
dispersées de Malifaux ont été forcées de s'unir contre le Tyran
affaibli.
En fin de compte, les Nephilim ont renversé le cours de la
bataille en se soumettant à un rituel qui transformait leur sang en
un ichor noir corrosif qui s'est avéré être catastrophiquement
destructeur pour le sang rouge constituant la forme d'emprunt du
Tyran. Plutôt que de se laisser lier une fois de plus, le Tyran
utilisa ce qui lui restait de pouvoir pour se projeter à travers les
dimensions, comme le Dragon l'avait fait des millénaires
auparavant.
Le Tyran affaibli est apparu dans la préfecture de Kanagawa au
Japon, déclenchant un puissant tremblement de terre qui a
dévasté la ville de Kamakura et tué des dizaines de milliers de
personnes. Réalisant qu'il avait à peine survécu au voyage entre
les dimensions, le Tyran a lié son essence effilochée à un
seigneur samouraï et a forcé l'homme à massacrer ceux qui
étaient sous son commandement pour fournir le Tyran avec leur
sang.
Alors que le nombre de victimes grimpe de plus en plus, un
préfet désespéré se rend dans les montagnes pour demander
l'aide du maître épéiste Goro Nyudo Masamune. Masamune a
donné la plus grande de ses lames, la Masamune Nihonto, au
préfet, qui l'a utilisée pour trancher et emprisonner l'esprit
maléfique qui avait possédé son seigneur.
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Le préfet a conservé l'épée dans sa maison, où elle est restée
jusqu'à ce qu'elle soit volée quarante ans plus tard pendant la
guerre de Genko. La lame est entrée dans la légende car Shez'uul
influençait ses utilisateurs, les poussant subtilement à commettre
des actes de sang et de violence, dont le Tyran se nourrissait
comme d'un prisonnier affamé.
Aperçus de Huitzilopochtli (1332 ap. J.-C.)
Au quatorzième siècle, un portail entre la Terre et Malifaux s'est
ouvert dans la Vallée du Mexique, libérant des monstres brûlés
et tordus dans les faubourgs de Tenochtitlan. Les Aztèques
n'étaient pas préparés à l'apparition soudaine de ces créatures, et
l'aperçu qu'ils ont eu d'un autre monde - des plaines brûlées
pendant la guerre des Tyrans et des bêtes titanesques et
carbonisées qui se déplaçaient à travers les flammes encore
brûlantes - a ébranlé leur civilisation.
Une fois que le portail s'est refermé et que les bêtes hurlantes ont
été tuées ou chassées, le peuple aztèque a eu du mal à interpréter
ce qu'il avait vu. Beaucoup des créatures qu'ils avaient aperçues
ont été intégrées à leur religion, devenant des dieux et des
divinités. Ils croyaient que le monde qu'ils avaient vu à travers le
portail - Malifaux - était une vision du futur après que le soleil
ait péri, et dans une tentative d'éviter ce destin perçu, leurs
croyances ont conduit le peuple aztèque sur un chemin sombre et
sanglant.
Poussés par leurs "visions", les Aztèques sont devenus plus
belliqueux et agressifs. Au cours des cent années suivantes, ils
ont fini par dominer la vallée du Mexique et ses zones
environnantes. Les sacrifices humains n'étaient pas inconnus
avant les Aztèques, mais ils ont porté cette pratique à un niveau
sans précédent, sacrifiant à un moment donné plus de quatre-
vingt mille prisonniers en l'espace de quatre jours.
Ils croyaient que le sang et les cœurs battants des sacrifices
donneraient à leur divinité solaire, Huitzilopochtli, suffisamment
de force pour continuer à lutter contre les "monstres" qui
l'assaillaient. Si Huitzilopochtli échouait, croyaient les Aztèques,
ils périraient eux aussi, car il n'y aurait personne pour
s'interposer entre eux et les horreurs dont ils avaient été témoins.
La fureur d'Horomatangi (1575 ap. J.-C.)
Dans la seconde moitié du XVIe siècle, les Maoris de Nouvelle-
Zélande ont vu un portail s'ouvrir à 30 mètres au-dessus de
l'océan. Le portail a libéré un déluge d'eau qui s'est déversé du
ciel comme une chute d'eau, apportant des dizaines d'étranges
poissons de Malifaux sur Terre. Malheureusement, le grand
Horomatangi, une ancienne et titanesque bête de mer qui avait
combattu pour Meridion pendant la guerre des Tyrans, a
également été mis dans les océans de la Terre par le courant
résultant.
Horomatangi a terrorisé les Néo-Zélandais pendant près de
cinquante ans, dévorant les Maoris à chaque fois qu'ils allaient
chasser ou pêcher. La grande bête fut finalement vaincue grâce
aux efforts des sœurs Ngaatoro, deux femmes qui s'étaient parées
de poison et avaient incité Horomatangi à les dévorer. Le poison
n'a pas tué le grand monstre, mais il a suffisamment affaibli
Horomatangi pour l'envoyer dans un profond sommeil. Les
Maoris ont ainsi gagné la paix et les sœurs Ngaatoro sont
devenues les gardiennes de l'île.
Un empire de miracles (1642 ap. J.-C.)
Au dix-septième siècle, un autre portail s'est ouvert en Afrique
orientale, dans la nation d'Abyssinie. Aucun monstre n'est sorti
de la faille dimensionnelle et, dans leur curiosité, les
Abyssiniens ont exploré ce nouveau monde apparemment désolé
et ont découvert une cachette d'âmes.
Les pierres d'âme furent amenées à travers la brèche en croyant
qu'il s'agissait de pierres précieuses normales, mais ce n'est
qu'après la fermeture du portail que les véritables propriétés des
pierres d'âme furent réalisées. Lorsque quelqu'un mourait près
d'une pierre d'âme, celle-ci se chargeait d'énergie magique qui
pouvait être utilisée pour lancer des sorts d'une puissance
incroyable.
À la suite de leur découverte, l'Abyssinie fut connue comme un
lieu étrange et mystique dont les habitants pouvaient exercer de
terribles pouvoirs magiques. Cependant, au fil du temps, les
propriétaires de ces pierres d'âme se sont battus entre eux, et les
pierres précieuses qui alimentaient leur pouvoir incroyable ont
été progressivement perdues ou détruites.
Finalement, le nombre de pierres d'âme est devenu si faible que
la réputation mystique de l'Abyssinie s'est transformée en
légende, et l'Abyssinie est devenue une nation comme les autres,
bien qu'elle possède des villes exceptionnellement avancées et
des traditions étranges.
La formation du Conseil (1780 ap. J.-C.)
Peu à peu, les lanceurs de sorts, les chamans, les mystiques et les
guérisseurs se sont rendu compte que la maigre magie de la
Terre diminuait. Il existait de nombreuses théories sur la raison
pour laquelle les incantations et les rituels qui avaient fonctionné
pendant si longtemps devenaient de moins en moins efficaces
d'année en année. Certains pensaient qu'il s'agissait d'un cycle
naturel, d'une marée de magie qui se retirait avec le temps.
D'autres pensaient qu'il pouvait y avoir un conflit entre la magie
et la science, que l'industrialisation croissante du monde pouvait
en quelque sorte étouffer les règles arcanes de la magie sous
l'influence grandissante de la science.
Les sorciers, les sorciers, les devins et les magiciens du monde
entier se sont progressivement réunis pour rechercher une
nouvelle source de magie. Se faisant appeler le Conseil, le
groupe a parcouru le monde à la recherche d'un moyen de
réapprovisionner la magie de la Terre. Ses membres se sont
rendus dans le Nouveau Monde pour parler avec les chamans des
tribus indigènes et en Afrique de l'Est pour enquêter sur les
rumeurs concernant leur puissante sorcellerie.
À chaque fois, ils trouvèrent des mystiques qui avaient remarqué
le déclin de la magie mais n'avaient aucune réponse à leur
donner.
Finalement, le Conseil commença à réaliser qu'il existait un
monde au-delà du leur, et qu'une grande partie de la magie de la
Terre pouvait être attribuée à des rencontres avec ce monde
caché. Seuls les murs dimensionnels les plus ténus séparaient les
deux mondes... et avec suffisamment de force, n'importe quel
mur pouvait être abattu.
La Grande Brèche (1787 ap. J.-C.)
5
Il fallut des années de recherche et de coopération, mais le
Conseil finit par croire qu'il possédait le pouvoir magique
nécessaire pour briser le voile entre son monde et le suivant. Un
grand appel fut lancé à travers la Terre, passant d'une cabale à
une société secrète et à une assemblée de sorciers, demandant à
toute personne ayant ne serait-ce qu'une once de talent magique
de se réunir à Santa Fe, en Amérique du Nord.
De tous les coins de la Terre et de tous les horizons, ils sont
venus, les derniers de leur espèce. Des sages barbus des steppes
sibériennes, des artificiers abyssins, des adorateurs de démons
parisiens à lunettes, des gourous indiens stoïques, d'anciennes
biques romaines, des mangeurs d'âmes d'Extrême-Orient et des
vizirs de l'Empire ottoman, tous convergèrent vers Santa Fe pour
une dernière tentative désespérée : un rituel pour s'assurer que le
pouvoir magique n'était pas à jamais perdu pour le monde.
Lorsque les dirigeants du Conseil ont décidé que le temps était
venu, ils ont appelé la ville entière à se mettre en position. Les
rues grouillaient de sorciers et de magiciens à chaque carrefour,
chacun étant prêt à jouer son rôle dans le plus puissant des sorts
jamais lancés.
Le rituel était éreintant au-delà de l'imaginable. Pendant un jour
et une nuit, les centaines de praticiens rassemblés ont déversé
leurs derniers restes de magie dans le sort qui se développait.
Certains ont été vaincus et ont péri sous l'effort, tandis que
d'autres ont volontairement renoncé à leur dernière essence vitale
dans un ultime acte de sacrifice désespéré. Les mages qui y ont
participé ont été incapables de s'accorder sur la réussite ou
l'échec du rituel, mais les résultats étaient impossibles à ignorer.
Alors que le rituel atteignait son zénith, la force vitale des
sorciers mineurs était arrachée de leur chair dans un torrent de
douleur et de pouvoir, les énergies du rituel devenant
incontrôlables et les consumant. Le changement soudain de
pression atmosphérique, combiné aux quantités dangereuses
d'énergie éthérique accumulée, a produit une onde de choc
massive qui a fait s'écrouler les plus grands bâtiments et arraché
les plus petites structures de leurs fondations.
En un instant, Santa Fe, qui était un village prospère, n'était plus
que ruines, folie et cadavres. La ville a disparu, remplacée par un
trou dans l'existence et quelques rares sorciers et mystiques qui
ont été protégés du pire de l'explosion.
Dans les jours et les semaines qui suivirent, les quelques
survivants découvrirent que leurs aptitudes magiques avaient
augmenté de façon exponentielle et qu'un pouvoir inimaginable
coulait désormais dans leurs veines. Des prouesses de
manipulation éthérique qui auraient pris plusieurs vies à un
archimage étaient soudainement à leur portée. Les mages, les
prestidigitateurs et les chamans les plus puissants que le monde
n’ait jamais vus s'extirpèrent des ruines de Santa Fe et jetèrent
un coup d'œil à travers la faille dimensionnelle qui allait être
connue sous le nom de Grande Brèche.
De l'autre côté de la brèche, les membres survivants du Conseil
ont trouvé une ville. Ses effets étaient à la fois familiers et
étranges, comme si toutes les grandes villes de l'histoire de la
Terre avaient été empilées et mélangées. Les bâtiments
s'inclinaient et dominaient les rues, et une écriture inconnue était
gravée dans la pierre ou peinte sur les portes. Un panneau était
suspendu au-dessus des portes brisées de la ville, portant un mot
qu'ils ont pris pour le nom de la ville et du monde : Malifaux.
Sachant que la nouvelle Brèche pouvait s'effondrer à tout
moment, le Conseil a commencé à explorer la ville. De vieux
tomes et artefacts jonchaient le sol, et lorsqu'ils ont réalisé le
pouvoir maintenu par ces objets arcaniques, les sorciers se sont
emparés d'eux aussi vite que possible. Bien qu'unis par un
objectif commun, les membres du Conseil n'avaient pas grand-
chose en commun, si ce n'est leur talent en matière de magie, et
les esprits se sont rapidement échauffés lorsque les mages et les
sages ont accusé les chamans et les gourous d'amasser des
connaissances magiques qui, selon eux, devraient leur appartenir
à tous.
À la fin de la première nuit, ces conflits ont dégénéré en guerre
ouverte. Des boules de feu, des lances de glace et des éclairs
furent lancés dans les rues et dans le ciel alors que les mages
tentaient de voler le pouvoir de leurs pairs ou de défendre les
reliques magiques qu'ils s'étaient appropriées. Des amis se sont
battus contre des amis, et des rivaux amers sont devenus des
alliés désespérés.
Après quinze jours de combats intenses, les mages
commencèrent à se regrouper en cabales pour leur propre
protection, bien que d'autres aient été poussés vers le nord, vers
les montagnes lointaines ou vers la Terre à travers la Brèche.
Finalement, une faction a réussi à exécuter le dernier de ses
rivaux et à prendre le contrôle de la ville. Le Conseil a été
réincarné.
Première exploration
Pendant toutes leurs querelles, les mages du Conseil n'ont vu
aucun signe de vie dans la ville, à part eux-mêmes. La taille de la
ville rendait cependant toute exploration difficile et, à
contrecœur, le Conseil se retira sur Terre pour consolider son
contrôle sur le portail.
Une véritable armée de mercenaires a été affrétée pour assurer la
défense de la Brèche contre tout ce qui pourrait venir de l'autre
monde. De petits groupes d'explorateurs ont été recrutés pour
commencer à étudier la vieille ville et ses environs, et des
universitaires et des archéologues ont été progressivement
amenés dans les ruines de Santa Fe pour commencer à percer les
mystères de la ville.
Tous ceux qui ont été amenés à explorer le nouveau monde ont
été engagés dans le plus grand secret. Ils répandirent des rumeurs
sur un terrible tremblement de terre qui avait frappé la ville et
sur une peste virulente qui s'était réveillée d'une caverne
souterraine inconnue jusqu'alors, émoussant le désir de
quiconque de regarder de trop près ce qui se passait dans le
désert.
L'une des premières découvertes du Conseil fut la découverte
d'un grand dépôt de livres laissés par les anciens habitants de la
ville. La bibliothèque de Duer, nommée d'après l'explorateur qui
a découvert ses salles sacrées, était un réseau de voûtes et de
tours qui regorgeait de connaissances étranges. Une équipe
d'érudits a travaillé 24 heures sur 24 pendant des mois, déblayant
les piles effondrées et reconstituant avec soin la langue des
anciens qui avaient construit cette bibliothèque miraculeuse.
Dans le même temps, les explorateurs du Conseil ont commencé
à cataloguer la ville et ses zones environnantes. Sous la ville, ils
ont découvert un réseau entier de chambres d'égouts, de
conduits, de passages et de catacombes. Beaucoup de ces
premiers explorateurs se perdirent dans ces labyrinthes tortueux,
mais ceux qui sortirent sains et saufs des ténèbres apportèrent
des cartes qui deviendront précieuses pour les futurs
explorateurs.
Pendant ce temps, les archimages du Conseil se sont attelés à
stabiliser la Brèche. Sans aucun soutien magique, la Brèche avait
commencé à scintiller et à trembler de manière erratique après
chaque passage. On craignait que des voyages trop fréquents ne
fassent s'effondrer la Brèche sur elle-même ou, pire, qu'elle ne se
rompe encore plus.
6
Après de nombreux débats et recherches, le Conseil a trouvé une
solution à son problème. Des mois de labeur ont été consacrés à
la construction d'un socle et d'une arche en pierre massive,
profondément gravés de runes et de sigils mystiques, qu'ils ont
construits de part et d'autre de la brèche. Lorsque la dernière
pierre enchantée fut mise en place, la brèche se stabilisa enfin.
À ce moment-là, les explorateurs avaient commencé à filtrer
lentement leur retour dans la ville. Certains d'entre eux sont
revenus chargés de richesses, d'autres ont rapporté des histoires
terribles de créatures étranges ou d'anciens membres du Conseil
qui avaient formé un culte dans les montagnes lointaines, et
d'autres encore n'ont tout simplement plus donné signe de vie.
Les plus grandes découvertes ont été faites par le groupe qui s'est
aventuré le plus loin. Au plus profond des Badlands du sud, des
géomètres avaient trouvé une ville déserte, quelques bicoques en
ruine et rien de plus, perchée près d'un monticule de terre
craquelée et brisée. Au centre de la butte stérile se trouvait un
trou abandonné menant profondément dans la terre.
Le terrier était une sorte de puits de mine, et à son point le plus
bas, les hommes trouvèrent une cache de pierres d'âme, les
mêmes pierres mythiques qu'Abyssinia avait découvertes cent
quarante-cinq ans plus tôt. Ces pierres d'âme, cependant, étaient
entièrement intactes, et pendant que les membres du Conseil les
étudiaient, leurs érudits ont indiqué des références aux pierres
dans certains des textes qu'ils avaient réussi à déchiffrer.
Le Conseil savait, grâce aux histoires et aux mythes d'Abyssinie,
que ceux qui possédaient des pierres d'âme pouvaient transmettre
des quantités incroyables de magie, et elles étaient encore plus
puissantes à Malifaux. Réalisant qu'ils auraient besoin de plus de
personnes pour étudier et extraire les pierres magiques du sol, le
Conseil a décidé de partager leur découverte avec le reste du
monde.
Une nouvelle ère (1788 à 1790 ap. J.-C.)
L'annonce du Conseil a choqué le monde entier.
Toutes les tavernes, les saloons, les places et les boudoirs sont en
ébullition. Des pamphlets et des journaux sont imprimés en
abondance, louant cette nouvelle tournure des événements
comme la prochaine étape du progrès humain ou la décriant
comme la ruine totale de l'humanité. Les prêtres, les rabbins et
les khatib s'efforcent de donner un sens non seulement à la
connaissance de l'existence des âmes, comme le prouvent les
pierres d'âme, mais aussi à l'existence d'un monde entier au-delà
du leur.
Des diplomates, des envoyés et des politiciens de toute la Terre
ont voyagé à Malifaux pour enquêter sur les revendications du
Conseil. On leur a montré les merveilles de Malifaux et ils ont
été ensorcelés par des démonstrations de magie comme on n'en
trouvait auparavant que dans les fables et les légendes. Ils ont
promis de partager les secrets de la magie et de la Soulstone avec
ces nations, à condition qu'elles envoient leurs citoyens à
Malifaux.
En peu de temps, la ville abandonnée est devenue une colonie
humaine prospère. D'abord par centaines, puis par milliers, les
voyageurs ont fait leur chemin vers Malifaux. Les ruines de
Santa Fe ont été reconstruites en une ville prospère similaire
dont le seul but était de soutenir la ville située à un jet de pierre
et dans une autre dimension. Le Conseil a puisé dans sa
puissante magie pour faire remonter l'eau du sous-sol du désert,
créant de vastes étendues de terres agricoles dont le seul but était
de nourrir les résidents de Malifaux.
L'extraction des pierres d'âme était un travail éreintant, mais le
Conseil payait bien les travailleurs, et des villes prospères se
sont créées autour des nouveaux filons presque aussi vite que les
géomètres pouvaient les découvrir. Les plus grandes des pierres
d'âme étaient conservées par le Conseil pour alimenter son
propre pouvoir, mais d'autres étaient expédiées sur Terre par
wagons entiers, puis réparties entre les puissances mondiales qui
avaient choisi de soutenir la colonisation de Malifaux.
Partout, les gens ont fait des expériences avec les pierres d'âme,
les broyant pour en faire des composants alchimiques, des
médicaments ou des sources d'énergie pour des machines de plus
en plus complexes. Partout dans le monde, des personnes sans
talent préalable pour la magie ont puisé dans l'énergie stockée
dans les pierres précieuses pour devenir des mages puissants et
influents. Certains de ces mages ont même commencé à
enseigner aux autres comment manipuler les énergies magiques
invisibles qui les entouraient, créant ainsi des écoles de magie
distinctes, chacune avec ses propres techniques.
Benjamin Hanks, un horloger du Connecticut, est responsable de
l'activation de la première construction. Il y avait toujours eu
beaucoup de débris autour de Malifaux qui ressemblaient à des
piles de machines cassées ou inertes.
Cependant, lorsque Hanks a équipé l'une de ces machines d'une
pierre d'âme et qu'il l'a bricolée, il a découvert que le débris était
en fait une merveille mécanique entièrement fonctionnelle. La
plupart des machines ainsi découvertes étaient de simples
serviteurs minuscules ou des répliques mécaniques de différents
animaux. Quelques-unes, cependant, étaient de redoutables titans
d'horlogerie capables de manier un assortiment d'armes
vicieuses.
La construction et l'animation de ces constructions devinrent
rapidement en vogue dans la ville, et les machines en état de
marche furent renvoyées à travers la Brèche en masse, comme
curiosités pour les rois et les courtisans, comme machines de
mort pour les généraux et les chefs de guerre, et comme objets
d'étude pour les savants et les ingénieurs.
Peu à peu, les pionniers qui traversaient la brèche ont commencé
à s'installer de plus en plus loin de la ville proprement dite,
espérant souvent faire fortune en découvrant un filon de pierre
d'âme. Alors qu'ils s'aventuraient plus loin, des rapports sur des
créatures fantastiques et des monstruosités mythologiques ont
commencé à filtrer dans les tavernes et les maisons publiques de
la ville. Au début, ces rapports ont fait l'objet de moqueries, mais
bientôt les colons disparus et les récits affolés sont devenus trop
nombreux pour être ignorés. A contrecœur, le Conseil a été forcé
d'admettre que Malifaux semblait être habité et que les indigènes
n'étaient pas amicaux.
Ils ont emprunté un terme du passé de la Terre pour décrire les
indigènes de leur nouvelle maison : les Neverborn.
Le premier résurrectionniste (1791 ap. J.-
C.)
Comme si l'apparition d'indigènes hostiles ne suffisait pas, une
nouvelle menace a émergé des profondeurs de la ville elle-même
en 1791. Il était de notoriété publique que les égouts sous la ville
de Malifaux étaient un labyrinthe de passages tortueux et
dangereux, mais il y avait des rumeurs, alimentées par les
premiers explorateurs de ce labyrinthe souterrain, de
connaissances interdites enfouies dans les cryptes les plus
basses. Quelques chercheurs avides de pouvoir et de secrets
anciens se mirent en tête de découvrir la véracité de ces
affirmations, et un homme, dont le nom a été perdu dans
7
l'histoire, eut le terrible malheur de trouver la connaissance qu'il
cherchait.
Seul ce nécromancien sait exactement ce qui s'est passé dans les
ténèbres de ces voûtes enterrées, bien que divers romans à deux
sous, au fil des ans, aient fait leurs propres spéculations
dramatiques. Certains récits affirment que les anciens gardiens
des caveaux se sont levés du sommeil de la mort pour l'attaquer,
tandis que d'autres ont supposé qu'il avait conclu un accord avec
la mort elle-même pour obtenir le pouvoir qu'il exerçait. Quoi
qu'il en soit, le nécromancien naissant s'est échappé de la
Nécropole avec un seul tome qui contenait les secrets de la vie
après la mort.
Le nécromancien sans nom a utilisé les sorts blasphématoires
contenus dans le tome pour lever une armée de cadavres
ambulants. Cette horde non vivante attaqua en masse les
fortifications du Conseil, et tous ceux qui tombèrent devant la
légion de morts-vivants se relevèrent et rejoignirent leurs rangs.
Les zombies putrescents tentèrent de détruire la ville, brique par
brique, et à mesure que leur nombre augmentait, il semblait
qu'ils allaient réussir à transformer la ville en une monarchie
nécrotique de ténèbres, de mort et de désespoir.
Toute la ville s'est levée pour défendre son nouveau foyer. Les
membres du Conseil ont libéré de puissantes magies avec
abandon, et leurs mercenaires ont occupé les remparts et se sont
sacrifiés pour protéger leurs employeurs. Cependant, même avec
tout le pouvoir du Conseil, le poids de l'usure était contre eux, et
il semblait peu probable que quiconque survive à l'assaut. Des
réunions désespérées se sont tenues dans les salles du Conseil
assiégées, les mages survivants se demandant s'ils devaient
fermer la brèche et sacrifier des milliers de personnes afin
d'éloigner les morts de la Terre.
Ce qui a changé le cours des choses, ce sont les défenseurs qui se
sont levés, de manière inattendue, parmi la population de la ville.
Des mineurs brandissant des pioches et des mousquetaires tirant
des fusils à silex ont combattu au coude à coude avec des
sorciers maniant le feu et des automates. Lorsque les choses
semblaient les plus sombres, lorsqu'une autre ligne de bataille
semblait devoir être balayée par la pression de la chair morte, un
autre héros émergeait, comme s'il avait été placé dans la mêlée
par le destin lui-même.
Au cours de cette bataille, la Nephilim connue sous le nom de
Lilith a utilisé sa magie considérable pour prendre une forme
humaine, lui permettant de marcher parmi les défenseurs de
Malifaux City sans les alarmer. Elle était au premier rang de
plusieurs batailles, fauchant les soldats-cadavres putréfiés avec
un abandon frénétique et jubilatoire. Lorsque la bataille était
gagnée, elle disparaissait dans l'ombre et réapparaissait là où les
combats étaient les plus intenses. Elle ne donnait aucun signe de
compréhension des langues parlées par ses camarades
improvisés au cours de ces batailles, et toute tentative de la
remercier ou de lui offrir son aide était accueillie par un
ricanement dégoûté.
La bataille fut rude, mais une fois la poussière retombée, le
nécromancien sans nom fut vaincu par la puissance combinée du
Conseil et des nouveaux champions de l'époque.
Malheureusement, le sombre secret de la nécromancie n'est pas
mort avec ce scélérat et, comme les morts-vivants qu'il a
enchaînés à sa volonté, il ressuscitera des années plus tard pour
terroriser à nouveau l'humanité.
Une ère de héros (1792 - 1796 ap. J.-C.)
Après la défaite du nécromancien, la ville de Malifaux regorgeait
de dangers et d'aventures.
C'était un temps de grands méchants. La maîtresse ténèbreuse,
Astarte, a activé une machine colossale enfouie sous la partie sud
de la ville et a failli libérer une arme immortelle terrifiante datant
de l'époque de la guerre des Tyrans sur une population sans
méfiance. Jean-Philip Archambault, le fou québécois, terrorisait
les rues de la ville aux côtés de sa Légion de Morts Vivants, une
meute de guerriers squelettiques, qu'Archambault avait animés à
l'aide du fameux grimoire qu'il avait volé sur le cadavre du
premier nécromancien.
Des hommes et des femmes maléfiques semblaient presque
hanter la ville, comme si les tentatives ratées du nécromancien
de prendre le contrôle avaient été le catalyseur qui avait fait
ressortir le pire de l'humanité. Les ombres de Malifaux
semblaient devenir de plus en plus ténèbres, et bientôt, il n'était
plus sûr de marcher dans les rues pavées de la ville la nuit.
Lorsque les choses sont les plus ténèbres, cependant, même la
plus petite bougie semble briller de mille feux. Les héros qui
s'étaient levés pour vaincre le nécromancien n'avaient pas
abandonné la ville, et des personnalités hautes en couleur telles
que le Jack o' the Axe, l'étonnante Lady Zorra et le diabolique
McGuinne s'avancèrent pour défendre les faibles. Ils se sont
battus pour leurs propres raisons, parfois pour la vérité ou la
justice, mais tout aussi souvent pour leur propre gloire. Quelles
que soient leurs motivations, cependant, le peuple leur était
reconnaissant de leur aide. Ils ont sauvé d'innombrables vies à
force de courage et d'ingéniosité, et longtemps après leur mort,
leurs légendes ont continué à inspirer d'autres personnes.
Parmi les héros et les méchants, il y en avait d'autres dont les
véritables motivations étaient inconnues. La mystérieuse Reine
des Horloges semblait motivée par des désirs qui l'amenaient à
se trouver des deux côtés du conflit, et les exploits du Cavalier
Masqué étaient impénétrables dans leur but. Le plus révélateur
est sans doute l'apparition de Kenshiro, la lame qui pleure, qui
est arrivé à Malifaux avec une épée très spéciale : la Masamune
Nihonto. La lame et l'épéiste se sont affrontés dans une bataille
de volontés, mais Shez'uul était bien plus fort que Kenshiro, et
chaque jour, il érodait davantage l'esprit et l'âme de son porteur.
Le Paradis Perdu (1797 ap. J.-C.)
Pendant que les résidents de Malifaux City luttaient contre des
méchants de leur propre cru, une bataille bien plus importante se
déroulait loin au nord. Certains des membres du Conseil qui
avaient fui les premières batailles de la ville avaient voyagé vers
le nord, à travers les collines ondulantes de la garrigue, jusqu'aux
contreforts de la grande chaîne de montagnes Ten Peaks. Plus ils
se rapprochaient des montagnes, plus ils entendaient clairement
les voix du vent qui les appelaient.
En groupe, les archimages ont bravé les hautes altitudes, les
chemins de montagne traîtres et les températures glaciales pour
grimper plus haut sur les sommets, en suivant les voix. Lorsqu'ils
sont arrivés au sommet du plus haut pic, ils ont trouvé la forme
spectrale du Tyran Décembre qui les attendait. Décembre
chuchota aux archimages, leur promettant un grand pouvoir s'ils
pouvaient le libérer des vents de montagne qui le liaient.
Il fallut près de deux longues années, mais les archimages
parvinrent finalement à briser les liens qui avaient maintenu
Décembre emprisonné pendant si longtemps. Rugissant de
victoire, l'esprit de Décembre est descendu sur eux, brisant
l'esprit du plus fort des sorciers en un instant alors que le Tyran
possédait son corps et forçait les autres à se soumettre. Ceux qui
8
refusaient de s'agenouiller devant le Tyran étaient massacrés et
dévorés par ses représentants.
Les choses avaient beaucoup changé depuis la ligature de
décembre, et l'arrivée des humains avait apporté avec elle une
opportunité. Les créatures elles-mêmes étaient fragiles et sans
valeur, et bien que son mandataire se soit rapidement engraissé
de leur chair, cela n'a rien fait pour apaiser la faim vorace du
Tyran. Le portail qu'ils avaient percé entre les dimensions,
cependant, était une source d'énergie magique, et Décembre
croyait qu'en le consommant, il pourrait s'élever au rang de
véritable dieu.
Gonflé par l'influence de Décembre, l'hiver 1797 a été
particulièrement amer et froid pour Malifaux. Ceux qui le
pouvaient s'abritaient dans leurs maisons ou tavernes de fortune,
leurs foyers faisant rage pour éloigner le gel mortel. Ceux qui
n'avaient pas d'abri convenable tentaient de se réchauffer en
brûlant des ordures ou des débris dans des immeubles
abandonnés, essayant, avec un besoin désespéré, d'éviter les
engelures et une mort glacée.
Au plus fort de la cacophonie du temps, le mandataire de
décembre entra dans la ville, maintenu par les vents rugissants
des montagnes. Le Conseil et les autres héros de la ville étaient
blottis dans leurs maisons, se réchauffant près du feu alors que
leur destin flottait sans opposition devant leurs portes givrées.
Les Neverborn, cependant, avaient appris l'évasion de Décembre
et étaient prêts pour sa tentative d'ascension. Lilith et sa sœur,
Nekima, sortirent de l'ombre et attaquèrent le mandataire et ses
partisans avec une petite armée de Néphilims monstrueux. Ce fut
une bataille brutale, car si Décembre n'était guère plus qu'un
spectre, il restait un adversaire redoutable.
Utilisant des vents forts pour repousser les Néphilims, Décembre
se jeta sur l'arche de pierre qui stabilisait la Grande Brèche et
commença à se nourrir de ses énergies. Sans l'apparition
soudaine de Kenshiro et du Masamune Nihonto, Décembre
aurait pu réussir son plan et s'élever pour régner sur toute la
réalité.
Protégé par l'influence du Tyran dans sa lame, Kenshiro a pu
couper les vents de Décembre et avancer vers le mandataire du
Tyran. Bien que Décembre ait paniqué en sentant la présence
d'un autre Tyran, il s'est détendu quand il a réalisé que Shez'uul
était toujours piégé dans sa prison. Décembre lâcha un vent
glacial sur Kenshiro, avec l'intention de le déchirer avec des
éclats de glace soufflés par le vent, mais il avait sous-estimé la
vitesse et la résistance de l'épéiste.
Alors que les éclats de glace empalaient et tuaient Kenshiro, le
bretteur leva son épée et l'abattit d'un coup mortel. La lame
magique coupa les protections magiques entourant le mandataire
de Décembre, tranchant l'homme en deux et coupant le seul lien
de Décembre avec le monde des mortels.
Décembre avait investi une grande partie de son pouvoir dans
son mandataire, et avec la mort de l'homme, l'influence de
Décembre était grandement affaiblie. Dans sa rage et sa colère,
Décembre a dépensé le peu de pouvoir qu'il avait pour invoquer
un dernier coup de vent, projetant le Masamune Nihonto à
travers la brèche et hors de sa vue.
Après la bataille, Lilith et Nekima ont fait le point sur la
situation. L'humanité avait envahi leur maison moins d'une
décennie plus tôt, et déjà ils étaient sous l'emprise de plusieurs
Tyrans. Décembre avait été libéré de ses mailles, et leur monde
avait presque atteint sa fin.
Les deux sœurs se mirent d'accord : l'humanité était trop
dangereuse pour être autorisée à vivre. Alors qu'elles débattaient
de la manière de sceller la Brèche, elles ont été approchées par
une sorcière humaine nommée Zoraida. La sorcière prétendait
qu'elle pouvait sceller la Brèche grâce à un puissant rituel, mais
seulement si les Neverborn acceptaient ses conditions.
Les sœurs écoutèrent et acceptèrent. Avec un sourire sournois,
Zoraida rassembla les composants nécessaires à son rituel, qui
exploita l'énergie éthérique laissée dans le sillage de Décembre
et la retourna contre le portail. L'arche de pierre qui maintenait le
portail sécurisé commença à trembler et à gronder violemment,
et progressivement, la brèche commença à rétrécir. Les
thaumaturges de retour sur Terre ont essayé de stabiliser le
portail, mais en vain. De plus, ceux qui ont essayé de traverser
vers Malifaux ont été coupés, comme si le portail avait été muré.
Pendant ce temps, Nekima a pris le reste des Nephilim et s'est
répandu dans la ville, massacrant tous les humains qu'ils
pouvaient trouver. Au matin, elle lança un cadavre à travers la
brèche pour envoyer un message aux humains qui avaient
presque détruit son monde. Sur son torse était gravé un seul mot
obsédant : " Notre ".
La brèche couvrit un instant de plus, puis se referma sur elle-
même avec un hurlement sonore à faire dresser les oreilles. La
Grande Brèche n'était plus.
Peur et confusion (1798 - 1802 ap. J.-C.)
La fermeture de la Brèche a choqué le monde. Un instant,
Malifaux était une source de pouvoir magique, et l'instant
d'après, il n'y avait plus rien, une ville entière disparaissant du
jour au lendemain.
Un grand nombre de personnes du monde entier s'étaient
installées à Malifaux au cours de la décennie qui a suivi
l'ouverture de la Brèche. Quand la Brèche s'est refermée, il n'y
avait pas un coin de la Terre qui n'était pas affecté par leur perte.
Dans chaque nation et chaque ville, il y avait des hommes et des
femmes qui avaient perdu des frères ou des sœurs, des enfants ou
des parents, ou des maris ou des femmes. Dans les jours qui ont
suivi l'annonce de la nouvelle, des monuments commémoratifs
improvisés ont été érigés dans le monde entier.
Les titres des journaux étaient criards et sensationnels dans leur
couverture de la perte de Malifaux. De folles rumeurs et théories
se sont propagées autour du globe. Beaucoup refusaient de croire
que la Brèche s'était réellement refermée, pensant qu'il s'agissait
d'une ruse ou d'un tour destiné à augmenter le prix des pierres
d'âme. D'autres croyaient que ce qui avait attaqué les résidents
de Malifaux allait venir sur Terre. Des signes et des présages
apocalyptiques ont été proclamés à voix haute au coin des rues
de Saint-Pétersbourg à la Nouvelle-Amsterdam, et le monde a
été pris dans les affres du deuil et de la panique.
En plus de la perte colossale de vies humaines, la source des
pierres d'âme du monde - la source de chaque avancée magique
et technologique majeure de la dernière décennie - avait été
perdue. Les pierres d'âme étaient déjà l'une des marchandises les
plus recherchées au monde, et d'un seul coup, elles sont
devenues les plus rares. Les institutions ont commencé à
s'emparer de leurs maigres réserves et les gouvernements ont
commencé à saisir toutes les pierres d'âme qu'ils pouvaient des
citoyens privés.
Toutes les utilisations de la Pierre d'Âme qui n'étaient pas jugées
essentielles ont été immédiatement arrêtées. Cela comprenait,
tragiquement, de nombreux grands travaux publics en plus de la
plupart des applications médicales. Si une personne n'était pas
bien connectée, ses pierres d'âme lui étaient retirées et ajoutées
aux réserves du gouvernement. Les nations ont commencé à se
9
tourner vers leurs voisins pour tenter d'évaluer le nombre de
pierres d'âme qu'elles avaient réussi à accumuler, et les
politiciens et diplomates ont désespérément essayé de signer des
traités pour maintenir la paix.
Les guerres de la poudre noire (1803 -
1814 ap. J.-C.)
À première vue, il semblait que les différents traités signés après
la fermeture de la Grande Brèche suffiraient à instaurer une paix
fragile. Mais au fil du temps, la paranoïa s'est installée. Tout le
monde avait vu le pouvoir que les pierres d'âme pouvaient
libérer, et aucune nation ne voulait être prise au dépourvu si ses
voisins lançaient un assaut pour réclamer leurs pierres d'âme.
Les diplomates sont devenus des espions et des troupes ont été
rassemblées le long des frontières.
Lorsque les premiers coups de feu ont retenti au printemps 1803,
c'était comme si le monde entier avait relâché un souffle
collectivement maintenu. Alimenté par ses maigres réserves de
pierres d'âme, le peuple bulgare tente de se révolter contre
l'emprise de ses dirigeants ottomans, déclenchant une série
d'alliances et de traités en cascade qui entraînent toute l'Europe
dans une guerre qui s'étendra ensuite au reste du monde. À coups
de sabre et de silex, les soldats se battent et meurent pour leur
pays, les lignes de mousquets se maintenant contre les charges
fougueuses d'une cavalerie intrépide.
Cependant, contrairement aux guerres précédentes, les grandes
nations de la Terre ont désormais accès à un pouvoir magique
considérable. Parmi les lignes de mousquets et les charges de
cavalerie, des praticiens maniaient des énergies eldritch et
faisaient pleuvoir le feu sur les campements ennemis. Des
constructions animées défilent aux côtés de troupes en chair et
en os, et certaines nations, comme l'Espagne, emploient des
soldats imprégnés de nécromancie, s'assurant que leurs bataillons
continuent de marcher même après la mort.
En Afrique, une coalition peu structurée de nations privées de
pierres d'âme a marché sur l'Abyssinie depuis le nord, tandis que
des bandits et des pirates opportunistes ont commencé à ronger
ses frontières depuis le sud. Ils se sont retrouvés face à un
puissant empire qui a relevé le défi de la guerre et a combattu
l'Égypte, l'Italie et l'Empire ottoman dans de nombreuses
batailles acharnées.
Plus à l'ouest, les colonies espagnoles et hollandaises
d'Amérique du Sud ont lancé des attaques contre le Brésil, tandis
que le Mexique poussait vers le nord, s'emparant du territoire du
Texas (et de ses nombreux entrepôts de pierres d'âme) de
l'Espagne. Partout, les armées se sont battues et sont mortes par
milliers pour des pierres précieuses qui étaient souvent si petites
qu'elles pouvaient être serties dans une bague ou une broche.
Cependant, malgré le déclenchement de la guerre, toutes les
nations ne se sont pas mises immédiatement dans le conflit. Les
nations du Japon, de la Chine et du Vietnam, par exemple, ont
formé une alliance pacifique grâce à de nombreux mariages qui
ont lié leurs maisons royales par les liens du sang, devenant ainsi
les Trois Royaumes. Cette alliance a permis à l'Asie orientale de
rester en paix pendant de nombreuses années, mais la faiblesse
croissante de leurs voisins a fini par s'imposer. Vers la fin de la
guerre, les Trois Royaumes ont rompu leurs impasses et leurs
trêves et ont marché sur l'Europe de l'Est, la Russie et
l'Amérique du Nord occidentale.
Le butin des vainqueurs n'était pas le moindre : une cache de
pierres d'âme fraîchement alimentées, car la mort était une
constante sur le champ de bataille. Les guerres de la poudre
noire, comme on les a appelées, ont été un temps de diplomatie,
d'espionnage et de guerre ouverte qui a eu un impact durable sur
la Terre.
L'essor de la Guilde (1815 - 1896 ap. J.-C.)
Une fois la poussière retombée, un certain nombre de frontières
nationales avaient légèrement changé, mais le grand vainqueur
n'était pas une nation du tout : la Guilde des mercantiles.
Si les guerres de la Poudre Noire ont été déclenchées pour des
intérêts nationaux, elles ont rapidement été détournées par un
second conflit caché qui faisait rage dans le monde entier au
même moment.
Une poignée de cabales et de sociétés secrètes avaient rejeté
l'appel du Conseil à restaurer la magie du monde, pensant qu'il
s'agissait d'une entreprise insensée ou d'un tour de passe-passe.
Lorsque le Conseil a réussi, ils ont été furieux et ont dû passer la
décennie suivante à chercher des pierres d'âme comme des
roturiers. D'autres groupes s'étaient formés autour des membres
du Conseil qui avaient fui vers la Terre pendant la bataille
initiale pour la ville.
Tant que la Brèche était encore ouverte, ces organisations de
l'ombre avaient voulu prendre le contrôle de Malifaux et de ses
pierres d'âme, mais le pouvoir et le soutien du Conseil et de ses
archimages avaient rendu cette perspective au mieux dangereuse
et au pire suicidaire. Après l'effondrement de la Brèche,
cependant, ces syndicats de l'ombre ont vu leur chance et ont
redoublé leurs efforts pour amasser du pouvoir.
Les généraux et les politiciens les plus importants des guerres de
la Poudre Noire ont été intégrés à ces cabales, où ils ont pu
prendre le contrôle des pierres d'âme et utiliser les pouvoirs
magiques à leurs propres fins. Il ne s'agissait pas d'une seule
conspiration, mais de plusieurs, et leurs membres utilisaient la
politique, les épées, les pistolets et les mensonges pour se
déjouer mutuellement et déjouer les nations qu'ils prétendaient
servir.
À la fin de la guerre, l'une de ces sectes avait pris le contrôle de
facto de la grande majorité des pierres d'âme restantes et, avec
elles, du monde lui-même. La Guilde a choisi l'Angleterre pour
son quartier général et a introduit ses membres dans les cours de
toutes les grandes nations de la Terre. Alors que le monde
commençait à se reconstruire, des lois ont été adoptées pour
interdire la possession de pierres d'âme à quiconque sans
l'autorisation de la Guilde. Toute personne prise en train de
violer cette interdiction était exécutée, souvent en présence de la
Soulstone qu'elle avait obtenue de manière illicite.
Le seul moyen pour une nation d'avoir accès aux pierres d'âme
était d'accepter les liaisons de la Guilde. Au début, il n'y avait
qu'un seul agent de la Guilde qui s'assurait que les pierres d'âme
de la nation n'étaient utilisées que de la manière prescrite, mais
au fil des années, de plus en plus de liaisons et d'inspecteurs ont
été nécessaires, jusqu'à ce que finalement chaque nation majeure
ait un cadre entier d'agents de la Guilde dans sa cour. Ces agents
se mirent à dicter les politiques des rois et des présidents, et ceux
qui refusaient de danser au rythme de la Guilde se voyaient
privés de ses pierres d'âme. Pire encore, ils étaient souvent punis
pour leur insolence par de sévères embargos imposés par celui
de leurs voisins qui se montrait le plus disposé à suivre les
directives de la Guilde.
Petit à petit, la main de fer de la Guilde s'est resserrée sur le
monde entier. En dictant les mouvements des armées des autres
nations, la Guilde a pu mettre au pas des pays désobéissants
comme l'Inde et les Trois Royaumes, transformant des nations
10
indépendantes en États policiers occupés. Seule l'Abyssinie
semblait capable de résister à leur influence, et la Guilde n'avait
aucun intérêt à contrarier la nation avancée tant qu'elle se
contentait de limiter son influence à l'Afrique.
En moins d'un siècle, la Guilde avait apporté la paix sur Terre,
mais c'était la paix d'une prison, appliquée uniquement parce
qu'aucun des prisonniers n'avait le pouvoir de défier ses geôliers.
Réouverture de la Brèche (1897 ap. J.-C.)
Malgré tout leur pouvoir, les membres de la Guilde ne
parviennent pas à rouvrir la Brèche. Ils ont fait de nombreuses
tentatives pour forcer la réouverture du portail au cours des
décennies suivantes, à la fois en répétant le rituel original et en
en concevant de nouveaux. Cependant, malgré tout leur pouvoir
et toutes leurs pierres d'âme, Malifaux leur restait fermé, comme
une porte qui avait été fermement verrouillée.
Un siècle après sa fermeture calamiteuse, alors que la Guilde
semblait prête à abandonner ses efforts une fois pour toutes, la
Brèche s'est soudainement et inexplicablement rouverte. La
Guilde a rapidement mis en place les protocoles qu'elle avait
préparés pour une telle éventualité. Les forces armées qui
avaient été déployées à travers le monde ont été immédiatement
rappelées pour garder la brèche, et de hauts responsables se sont
réunis en secret pour débattre de la signification de sa
réouverture.
Malgré toutes leurs précautions et leur planification, une grande
panique a envahi la Guilde. Ses dirigeants usèrent de toute leur
influence pour envoyer des milliers de soldats et des tonnes de
munitions à travers la brèche dans l'espoir que les Neverborn les
attendent ou qu'ils apprennent bientôt l'ouverture du portail et
lancent une attaque. Des centaines de thaumaturges et de mages,
pendant ce temps, travaillaient à stabiliser l'intégrité du portail.
Quand, après un mois complet, il n'y avait aucun signe d'une
quelconque armée de Neverborn, la Guilde créa le Corps de
Réinstallation de Malifaux, les arma avec des armes lourdes, et
les envoya se précipiter à travers la brèche pour commencer à
explorer la ville.
La ville était vide. Il y avait quelques signes d'une bataille
récente - des taches de sang frais sur les murs de pierre, des
douilles éparpillées, des barricades érigées à la hâte - mais aucun
cadavre, humain ou Neverborn. La ville avait autrefois abrité des
milliers de personnes, mais quoi qu'il leur soit arrivé, il n'y avait
aucun corps à trouver, à l'exception d'un seul cadavre accroché à
un arbre tordu près de l'ouverture du portail. Le Corps de
Réinstallation est retourné sur Terre et a fait son rapport, et la
Guilde a agi rapidement pour sécuriser la ville.
Le Corps de Réinstallation s'est agrandi au fur et à mesure que la
Guilde envoyait de plus en plus de soldats dans la ville, testant
chaque bâtiment à la recherche de Neverborn avant de passer au
suivant. De plus petits groupes longeaient les limites de la ville
et commençaient à nettoyer des sections le long du mur sud,
dans l'intention de repousser les Neverborn vers le nord, vers la
rivière, où ils n'auraient pas de couverture et pourraient être
facilement éliminés par les forces plus importantes sur la rive
opposée.
Tout au long de l'opération, cependant, la Guilde n'a jamais
rencontré quelque chose de plus dangereux que quelques rats.
Une fois les premiers districts sécurisés, la Guilde a envoyé des
ingénieurs et des travailleurs non indispensables à travers la
brèche pour commencer la construction d'une forteresse centrale
à partir de laquelle la Guilde pourrait gérer le processus de
récupération. La citadelle, baptisée l'Enclave de la Guilde, ne
tarde pas à grouiller de personnel, dont le nouveau gouverneur
général, Herbert Kitchener.
La zone industrielle nouvellement créée commença à produire
des armes, des munitions et des rails en acier pour l'effort de
récupération, et des centaines de travailleurs civils furent
engagés pour faire tourner les chaînes de montage à toute heure
du jour. Ces travailleurs avaient besoin d'autres personnes pour
préparer leur nourriture, soigner leurs blessures, raccommoder
leurs vêtements et servir leurs boissons, et quelque part, au fil du
temps, la ville est passée du statut de garnison militaire à celui
de colonie à part entière.
Finalement, la Guilde a réalisé qu'il n'y avait pas de menaces
tapies dans l'ombre de la ville et a tourné son attention vers le
vrai prix de Malifaux : ses pierres d'âme. Les nations de la Terre,
impatientes de retrouver l'accès à Malifaux, ont fourni à la
Guilde une main d'œuvre de condamnés et de travailleurs
endettés, et des dizaines de troupes ont été redirigées de l'effort
de réinstallation et ont marché vers le nord pour servir de gardes
et de superviseurs dans les mines de Soulstone nouvellement
rouvertes.
Les mines étaient plus ou moins intactes depuis les jours de la
première brèche, mais la Guilde se souciait beaucoup plus des
résultats que de la sécurité dans ces premiers jours. Le processus
de réinstallation avait pratiquement vidé les coffres de la Guilde,
et ses dirigeants étaient impatients de voir les résultats de leur
investissement. Les effondrements, les asphyxies et les
inondations ont tué près d'un tiers des premiers creuseurs, un
chiffre acceptable selon la Guilde.
Une quarantaine commode
Alors que de plus en plus de membres du Corps de
Réinstallation partaient pour surveiller les mineurs condamnés et
leurs pairs sous contrat, les soldats restés dans la ville reçurent
l'ordre de cesser leur progression et de fortifier leur position
actuelle. Il est vite apparu que la Guilde n'avait pas vraiment
intérêt à poursuivre sa progression dans les zones non défrichées
de la ville, ce qui a suscité l'ire de ceux qui vivaient dans les
bidonvilles exigus et surpeuplés qui avaient vu le jour dans le
sillage du Corps de Réinstallation.
Le gouverneur général a réglé la question en proclamant que les
zones non nettoyées de la ville étaient remplies de monstres et de
cauchemars et étaient trop dangereuses pour être habitées. Pour
rassurer les citoyens, il a ordonné au Corps de réinstallation de
transformer ses barrières et barrages temporaires en une
barricade permanente et a annoncé que les parties dangereuses
de la ville seraient mises en quarantaine. Lorsque les dernières
barrières ont été érigées, le gouverneur général a dissous le
Corps de réinstallation et l'a restructuré en force de police,
marquant ainsi la fin des efforts de réinstallation de la Guilde et
le début de la Garde de la Guilde et de la zone de quarantaine.
Une ville en expansion
Au fil du temps, la Guilde a lentement étendu les parties
habitables de la ville. Un groupe de petites entreprises était venu
à Malifaux pour se faire un nom, et la Guilde leur a permis de
construire leurs maisons et bureaux le long du périmètre nord de
la ville.
11
En utilisant toutes les ressources qu'ils pouvaient acheter, ces
industriels ont construit un quartier qui, à ce jour, ressemble plus
à une ville frontière qu'à une partie d'une grande ville. Bien que
de nombreuses tentatives aient été faites pour trouver un nom
accrocheur pour le quartier, la plupart des gens ont fini par
l'appeler la New Construction Zone.
Cette zone n'était cependant pas la seule à être connue sous le
nom de Nouvelle Zone de Construction. Au sud de la zone
industrielle se trouvait une étendue de bâtiments brûlés et
effondrés, dont beaucoup semblaient être tombés dans la rivière
voisine. Certains des colons ont vu une promesse dans cette
dévastation et sont descendus dans le quartier avec des scies, des
marteaux et des planches de bois. Ils découpèrent les bâtiments
effondrés et construisirent à leur place un ensemble désordonné
de maisons et d'entrepôts très denses.
La confusion entre les deux quartiers ne tarde pas à faire place à
une clarification : l'habitat ordonné construit le long des murs
nord de la ville est connu sous le nom de Zone de nouvelle
construction nord - ou "NCZ" en abrégé - tandis que le dédale de
bâtiments délabrés qui s'avancent sur la rivière devient la Zone
de nouvelle construction sud, ou "SCZ".
Dans les autres zones, les habitants de la ville ont simplement
emménagé dans les bâtiments qui les attendaient. La Guilde n'a
pas perdu de temps pour couvrir les rails qui lui permettraient
d'expédier plus facilement et en toute sécurité les pierres d'âme
des mines du nord à travers la brèche, et les gens se sont installés
autour de ces lignes, à la fois dans les collines du nord et dans la
ville elle-même.
Divisions spéciales (1898 ap. J.-C.)
Alors que la ville grandit et prospère, les anciennes menaces de
Malifaux refont surface. Parmi les premières, les Neverborn, qui
ont commencé à attaquer les colons qui bravaient les Badlands
désolés et les bûcherons qui voyageaient dans les Knotwoods à
l'ouest de la ville. Plutôt que de déployer ses propres troupes
pour faire face aux attaques éparses au milieu de nulle part, la
Guilde a choisi d'instituer une généreuse prime sur les cadavres
de Neverborn.
Il y a toujours eu des gens prêts à voyager à Malifaux dans
l'espoir de commencer une nouvelle vie, mais avec le prix élevé
que la Guilde payait à ceux qui étaient prêts à tuer des monstres,
ils ont soudainement eu l'attention de tous les mercenaires,
chasseurs de primes, soldats de fortune, et chasseurs de gros
gibier à travers la Terre. Ils ont afflué à Malifaux dans une
tentative de prouver leur valeur et de gagner une fortune, et ce
faisant, le noyau de ce qui deviendrait les chasseurs Neverborn a
vu le jour.
C'était une profession extrêmement dangereuse, et la plupart de
ceux qui signèrent la charte de la guilde et acceptèrent leurs
badges en étain et leurs fusils de pacotille ne revinrent jamais de
leur première chasse. L'exception notable était Perdita Ortega, un
petit bout de fille qui avait réussi à mettre à terre trois Neverborn
adultes dès la première semaine. Avec l'argent qu'elle a gagné
grâce à ces premières victimes, elle a acheté un pistolet de
qualité et a commencé à semer la mort parmi les Neverborn dans
les Badlands.
Une grande partie de l'argent que Perdita gagnait avec ses
meurtres était renvoyée à travers la brèche pour acheter le
passage du reste de sa famille. Au début, il n'y avait que ses
frères, mais ensuite son père, ses cousins, et même sa grand-
mère ont fait le voyage vers Malifaux. Avec chaque nouvel
Ortega, la famille est devenue progressivement plus compétente
et mortelle, jusqu'à ce que les Neverborn aient appris à craindre
leur nom.
Les Ortega s'installèrent dans les terres brûlées des Badlands et
consacrèrent leurs bénéfices à la construction d'un ranch fortifié,
qu'ils nommèrent Latigo. Bien que techniquement libres, la
Guilde a fait de Perdita et de sa famille des héros et a récolté les
bénéfices de leurs exploits plus grands que nature, qui ont
prouvé que l'humanité n'avait plus rien à craindre des indigènes
de Malifaux.
Les Neverborn n'ont pas été le seul ennemi à réapparaître en ces
premiers jours de réinstallation. Les morts en décomposition ont
de nouveau été aperçus dans les rues de la ville, mais
contrairement à ce qui se passait auparavant, où ils servaient un
seul maître, ils obéissaient désormais aux ordres d'une cabale
entière de nécromanciens qui opéraient secrètement, sous le
voile des ténèbres.
L'émergence du Tueur de la Chapelle Rouge, un tueur en série
avec un flair pour le drame et un goût pour les prostituées, a
inspiré des dizaines de journaux indépendants à décrier
l'incapacité de la Garde de la Guilde à les protéger. Lorsqu'il fut
révélé que le Tueur de la Chapelle Rouge n'avait pas seulement
assassiné de nombreuses prostituées et jeunes femmes, mais qu'il
avait également transformé leurs cadavres en zombies, le tollé
fut tel qu'il s'étendit jusqu'à la Terre.
En réponse, le Gouverneur Général a interdit les journaux
indépendants et a créé le Département des Relations Publiques,
qui a été chargé de publier un journal quotidien - le Malifaux
Daily Record - et de produire du contenu pour la station
aethervox de la ville, ostensiblement pour s'assurer que les
résidents de la ville aient accès à des nouvelles "impartiales". Le
département des relations publiques est également chargé de
surveiller les stations aethervox pour détecter les émissions
séditieuses et de localiser et détruire toute personne tentant de
salir la réputation de la Guilde.
Ce n'est que lorsque le personnel du gouverneur général a été tué
et réanimé sous forme de morts-vivants sans âme par un
nécromancien particulièrement courageux que la Guilde a
finalement pris conscience de la menace qui pesait sur sa ville.
Surnommant les nécromanciens les "Résurrectionnistes" dans un
discours public aethervox, le gouverneur général a annoncé la
formation d'une force d'intervention destinée à traquer ces
sorciers dévoyés : les Death Marshals.
Le gouverneur général a placé cette nouvelle "division spéciale"
sous la direction directe de Dame Justice, une mystérieuse
combattante à l'épée apparue dans les rangs de la Guilde comme
si elle sortait de nulle part. Bien qu'aveugle, Dame Justice
semblait posséder une étrange capacité à percevoir des choses
que d'autres ne pouvaient pas voir, et avec son compagnon, le
Juge, à ses côtés, elle a entrepris de recruter des candidats
prometteurs parmi la Garde de la Guilde et les mercenaires de la
ville.
D'innombrables rumeurs entouraient Lady Justice : certaines
affirmaient qu'elle était une ancienne nécromancienne qui
cherchait à expier ses péchés, tandis que d'autres parlaient d'une
terrible confrontation avec un Résurrectionniste qui avait coûté à
la femme sa famille et ses yeux. D'autres encore chuchotaient
que Lady Justice enseignait aux Maréchaux de la Mort les
mêmes magies ténèbres que celles utilisées par ceux qu'ils
chassaient et que ses yeux avaient pourri à cause d'une utilisation
excessive de ces magies.
Quelle que soit la vérité, les Death Marshals se sont révélés
remarquablement efficaces contre les Résurrectionnistes. Le
nombre de zombies marchant dans les rues diminua fortement et,
malgré leurs visages sinistres et leurs natures stoïques (ou peut-
12
être à cause d'eux), les Death Marshals devinrent rapidement les
favoris du peuple. L'image de Lady Justice était affichée sur des
bannières dans toute la ville, rassurant la population sur le fait
que la Guilde ne tolérerait pas ceux qui violent les morts.
Cependant, les divisions spéciales de la Guilde n'ont pas toutes
été aussi bien accueillies par la population. Au début du
processus de réinstallation, la Guilde a remarqué que même les
personnes sans aucune formation magique commençaient à
développer des pouvoirs magiques. Il y avait eu des rumeurs de
telles choses à l'époque de la première Brèche, bien sûr, mais le
Conseil a adopté une approche assez libérale de l'étude de la
magie, et de toute façon, la plupart des gens qui se sont installés
à Malifaux à cette époque n'étaient pas du genre à créer des
problèmes avec leurs voisins.
Une bonne partie des personnes qui ont traversé la seconde
brèche, cependant, étaient des condamnés qui avaient été amenés
à Malifaux contre leur volonté. Lorsque ces hommes et ces
femmes ont réalisé qu'ils pouvaient devenir invisibles, lancer des
boules de feu ou transformer leurs corps en ceux d'animaux
mortels, ils se sont retournés contre leurs surveillants et leurs
geôliers de la Guilde.
En quelques semaines, le chaos a envahi les mines de la Guilde,
ralentissant la production de pierres d'âme. D'innombrables
condamnés se sont échappés dans la nature, certains d'entre eux
ont réussi à regagner la ville de Malifaux ou d'autres colonies, où
ils se sont fait passer pour des citoyens légitimes et respectables.
D'autres se délectaient du nouveau pouvoir dont ils avaient hérité
et attaquaient la Guilde et tous ceux qui les entouraient.
La Guilde a réalisé qu'elle avait une crise sur les bras. L'arrivée
de nouveaux condamnés n'a fait qu'aggraver le problème, qui
s'est répété avec de nouveaux visages. Finalement, la Guilde a
ouvert ses mines aux travailleurs rémunérés afin de s'assurer
qu'elles restent fonctionnelles pendant qu'elle s'occupe du
problème.
La solution est venue sous la forme d'une femme têtue du nom
de Sonnia Criid. Criid était venue à Malifaux à la recherche de
savoirs arcaniques et de pierres d'âme, et elle avait déjà lancé un
certain nombre d'excursions solitaires dans la zone de
quarantaine et la nécropole sous la ville à la recherche de
reliques du vieux Malifaux. A chaque fois, elle revenait avec un
tome, une relique ou un rituel qui offrait de nouvelles
perspectives sur la nature de la magie, comme si les livres
anciens de la ville l'appelaient.
La Guilde a placé Mme Criid à la tête de son nouveau groupe de
travail de chasseurs de sorcières, gagnant sa loyauté en lui
promettant qu'elle aurait accès à chaque sort, tome et artefact
qu'elle récupérait auprès des lanceurs de sorts voyous. Criid
profita de la situation, réquisitionnant pièce après pièce dans
l'Enclave de la Guilde pour ses bibliothèques en constante
expansion, ainsi qu'une pièce dans les sous-sols profonds qu'elle
appela la Crypte jaune.
Les chasseurs de sorcières sont rapidement devenus la moins
populaire des divisions spéciales de la Guilde. Criid était
impitoyable dans sa persécution des personnes qui utilisaient la
magie sans licence, et d'innombrables familles ont été détruites
lorsque Criid ou l'un de ses subordonnés est apparu, a déclaré
que quelqu'un était un lanceur de sorts ou une sorcière, et les a
emmenés sans aucune sorte de procès ou de défense. Beaucoup
ont été exécutés, mais les plus forts ont été emmenés à la Crypte
jaune, une pièce gardée dans le sous-sol de l'Enclave. Là,
Brûlure a brûlé la magie et le mental du sorcier, laissant une
créature carbonisée et brisée qu'elle a surnommée Traqueuse de
sorcières.
L'ascension de l'Union (1899 ap. J.-C.)
Alors que la Guilde luttait pour faire face aux menaces des
Neverborn, des morts-vivants et des lanceurs de sorts voyous,
une autre faction prenait du pouvoir dans l'ombre. Les
condamnés que la Guilde avait envoyés à Malifaux pour
travailler dans les mines de Soulstone se sont avérés être trop
nombreux pour la Guilde, et afin d'atteindre leurs quotas de
production, ils ont été contraints d'embaucher un plus grand
nombre de mineurs et de travailleurs indépendants.
Tout comme les habitants des collines du Nord se sont regroupés
pour se soutenir mutuellement, les travailleurs des mines se sont
également regroupés pour assurer leur sécurité. Dans les ténèbres
d'une mine, il y a d'innombrables choses qui peuvent mal tourner
et coûter la vie à un mineur, et souvent, le seul moyen d'éviter un
désastre est de croire que tous les autres travailleurs de la mine
vous soutiendront si les choses tournent mal.
Ces liens entre mineurs, qu'il s'agisse de bagnards ou de
travailleurs libres, ont été cimentés par les accidents et les
tragédies fréquents de ces premiers jours. Les effondrements et
autres désastres rapprochent les survivants, et il ne faut pas
longtemps pour que des colonies entières se regroupent dans un
but commun : assurer la sécurité des mineurs et de leurs familles
à tout moment.
Ce sentiment de camaraderie s'est rapidement développé, et la
Guilde n'a pas vu le danger de ce qui se passait avant qu'il ne soit
trop tard. Quand un groupe de mineurs est resté coincé sous terre
pendant des jours après qu'une pluie torrentielle ait inondé leur
mine, l'histoire s'est répandue comme une traînée de poudre.
Partout dans Malifaux, les gens ont entendu comment la Guilde
avait forcé les mineurs dans les profondeurs inondées, insistant
sur le fait qu'un peu de pluie n'était pas une raison pour arrêter de
travailler.
Un des hommes qui s'est échappé de la mine, Erick Ulish, a
rallié ses collègues autour de l'idée d'un syndicat qui fournirait à
tous ses membres un soutien mutuel et des conditions de travail
plus sûres. L'idée a fait son chemin et, bientôt, la plupart des
Collines du Nord se sont regroupées sous la bannière de l'United
Miners Union.
En quelques mois, le syndicat a récolté suffisamment d'argent
grâce aux cotisations de ses membres pour répondre enfin aux
problèmes de sécurité dans les mines de la Guilde. Ils ont
commencé à embaucher des ingénieurs pour aider à créer des
passages plus stables, un meilleur éclairage et une solution à la
menace constante d'inondation des grottes. C'est dans ce
contexte de besoin que le docteur Victor Ramos est apparu,
apportant avec lui un cadre d'ingénieurs compétents et loyaux.
Il n'y avait pas un seul homme dans le syndicat des mineurs qui
ne reconnaissait pas le génie de Ramos en matière d'ingénierie et
d'organisation. Comme une grande partie des cotisations du
syndicat servait à payer ces ingénieurs, il était logique de les
inclure également dans le syndicat et, après un vote, le United
Miners Union est devenu le Miners and Steamfitters Union. Le
temps que la Guilde se rende compte de ce qui se passait, le
M&SU avait réussi à étendre son influence sur presque toutes les
mines du Nord, ce qui lui donnait accès à suffisamment de main-
d'œuvre et de technologie pour en faire une menace légitime
pour le pouvoir de la Guilde.
Le Dr Ramos était initialement chargé d'améliorer la sécurité des
mineurs, et tout ce qu'il a touché s'est transformé en or : il a pu
transformer la menace de grève des travailleurs en un pouvoir de
négociation avec la Guilde, ce qui a conduit à une augmentation
des salaires, à un renforcement des règles de sécurité et à un
programme permettant aux condamnés de devenir des
13
travailleurs rémunérés s'ils se comportent bien. De même, les
constructions minières qu'il a créées se sont avérées être des
compagnons inestimables pour les travailleurs en chair et en os.
Lorsque le Président Ulish a subi un malheureux accident
minier, Ramos a été le choix naturel pour le remplacer.
À l'insu de la Guilde et de l'Union, Ramos était un mage
compétent qui s'intéressait de près à la toute nouvelle équipe de
chasseurs de sorcières de la Guilde. Il pensait que lui et ses
semblables ne faisaient rien de mal et que l'apparente vendetta de
la Guilde contre leur espèce était simplement due à la quantité de
pouvoir que ces mages pourraient être capables d'exercer contre
eux. Il a décidé que la sécurité était dans le nombre et a fondé le
mouvement arcaniste dans l'ombre de l'Union grandissante. Il
attira ses premiers membres parmi les mineurs et les prisonniers
qui avaient manifesté des pouvoirs magiques, les protégeant de
l'attention de la Guilde en échange de leur loyauté et de leurs
services.
Tensions croissantes (1900 ap. J.-C.)
Peu à peu, Malifaux est tombé dans une paix précaire. Le
nombre de personnes manifestant des pouvoirs magiques a chuté
de façon spectaculaire, ce que la Guilde a pris comme un signe
du succès des Chasseurs de Sorcières dans leur mission. En
réalité, les Arcanistes recrutaient dans les rangs des mineurs et
de leurs familles, transformant toute personne ayant des pouvoirs
utiles en actifs protégés - et cachés. Ceux qui maintenaient le
mépris de la Guilde voyaient leur colère transmise à des fins plus
productives : le sabotage de la propriété de la Guilde et le vol de
pierres d'âme.
Sous la direction de Ramos, la M&SU a joué un rôle plus
politique dans Malifaux et a commencé à dénoncer les pires
politiques fascistes et décrets tyranniques de la Guilde. Ils ont
financé des torchons qui ont mené des campagnes de diffamation
contre les dirigeants de la Guilde, organisé des grèves pour
détourner l'attention des missions arcanistes, et ont
progressivement resserré leur emprise sur les Collines du Nord.
La plus grande réussite de l'Union a été la station de pompage de
Hollow Point. Ce projet de construction épique est l'œuvre du Dr
Ramos, qui a creusé la montagne monadnock de Hollow Marsh
pour servir de base structurelle à une série de pompes à eau
gigantesques. Les pompes ont permis de maintenir les cavernes
de la région (et donc les mines avoisinantes) relativement sèches
pendant les fréquents orages de la région et ont apporté
beaucoup de prestige à l'Union et au Dr Ramos.
Cependant, lors de l'inauguration de la station de pompage,
l'attaque d'un assassin a entraîné la mort de dizaines de membres
du personnel de l'Union. Le gouverneur général et le président
Ramos étaient tous deux présents lors de l'attaque, qui a
heureusement été atténuée par la présence d'une paire de
mercenaires hautement compétents qui avaient été invités à la
fête. Au lendemain de l'attaque, les accusations fusent de la part
de la Guilde et de l'Union, chacune accusant l'autre d'être
responsable de l'attaque.
Le meurtre de Duncan McSweeny, le vice-président de l'Union,
quelques jours plus tard, a semblé enflammer encore plus les
tensions. Dans tout Malifaux, les travailleurs de l'Union se sont
mis en grève, interrompant l'excavation des pierres d'âme et
transformant la tension entre les deux organisations en une
véritable violence.
Bien que le Syndicat et la Guilde finissent par trouver un accord
qui permet aux ouvriers de retourner dans leurs mines, d'autres
événements, officiels ou non, éclipsent bientôt la grève dans les
journaux de la ville.
Le Tueur de la Chapelle Rouge, maintenant identifié comme un
ancien mercenaire du nom de Seamus, a fait la une des journaux
de la ville lorsqu'il a assassiné Molly Squidpiddge, la journaliste
vedette du Malifaux Daily Record, pendant son vol de la pierre
d'âme connue sous le nom de Larme de Gorgone. Plus choquant
encore, Seamus s'est ensuite rendu aux funérailles de Molly, a
assassiné un grand nombre d'amis de la femme, et a utilisé la
pierre d'âme pour la ressusciter en tant que créature morte-
vivante.
Dans les années qui suivirent, la journaliste morte-vivante
s'avéra être un compagnon constant aux côtés de Seamus, au
grand dam des maréchaux de la mort et à l'horreur de ses amis et
proches survivants.
Au milieu de l'année, une prisonnière du nom de Rasputina est
arrivée à Malifaux dans le cadre d'une expédition de prisonniers.
Liée par des mailles pour le crime de la noyade de son unique
enfant, la sentence de Rasputina a été reportée de l'incarcération
au service forcé dans un saloon financé par la Guilde. Après
s'être avérée difficile à apprivoiser (comme en témoignent les
cicatrices sur ses clients), elle fut transférée dans le Grand Nord,
dans un gang de mailles qui travaillait dans l'ombre des Dix Pics.
Alors qu'elle travaillait dans les mines, Rasputina entendit une
voix désincarnée qui l'appelait, lui promettant le pouvoir en
échange de ses services. La voix s'est amplifiée à l'approche de
l'hiver et elle a fini par céder à ses demandes. Le lendemain
matin, un blizzard s'abattit sur les Dix Pics, recouvrant la mine
d'une épaisse couche de neige et aveuglant les gardes de la
Guilde avec des vents glacés. Rasputina s'échappa dans la
confusion, suivant les murmures de la voix sur le flanc de la
montagne.
Au sommet, elle trouva d'autres personnes qui avaient été
appelées par Décembre, ainsi que l'esprit désincarné du Tyran
lui-même. Aucun n'avait été assez fort pour contenir son
essence, mais Rasputina s'est avérée être un hôte approprié. Elle
accepta le marché de Décembre et obtint un contrôle
considérable sur les vents d'hiver et la neige en échange de
l'acceptation de l'essence du Tyran dans son âme.
Ouverture de Kythera (1901 ap. J.-C.)
Après le premier dégel de l'année, une expédition archéologique
dirigée par le professeur Heilin part pour le Bayou afin
d'enquêter sur les ruines qui ont été repérées au cœur du marais.
Bien que l'expédition du professeur n'ait pas été très remarquée à
l'époque, elle s'est avérée être l'un des événements les plus
importants de son temps.
Les ruines que le professeur avait choisi d'étudier n'étaient autres
que le dispositif de Kythera. Après une semaine d'étude assidue,
il avait réussi à traduire certaines des runes légendaires gravées
dans la structure imposante. Mais lorsqu'il les a prononcées à
haute voix, l'ancienne machinerie du portail s'est mise en
marche, rouvrant lentement le portail dimensionnel qui menait
au royaume de l'Esprit de la tombe. Le professeur Heilin n'était
pas préparé à ce que la structure se mette à bouger sous lui et il
est tombé du haut des ruines, se tuant dans les eaux
tourbillonnantes en dessous, mais le reste de son expédition a
réussi à se mettre en sécurité.
Sentant que le portail avait été ouvert, les Neverborn, menés par
Lilith, traquèrent tous les membres de l'expédition et les
assassinèrent avec du poison, dans l'espoir que leur maladie soit
attribuée à une plante toxique du Bayou ou à une redoutable
14
malédiction. Un seul homme, Philip Tombers, a échappé à leur
colère, et seulement parce qu'il a été interné au sanatorium de la
Guilde.
Lilith s'apprêtait à achever Tombers lorsque Rasputina,
désormais dotée des pouvoirs considérables de décembre,
apparut à la tête d'une puissante tempête de neige et tenta de
s'approprier l'homme. Le portail qui s'ouvrait permettait à l'Esprit
de la tombe de se frayer lentement un chemin dans le monde, et
le Tyran ne voulait plus rien avoir à faire avec l'entité
incroyablement puissante qui avait tué son corps physique.
Tombers a péri dans la bataille, mais il a été ressuscité dans la
Non-vie sous la forme d'une tête parlante par Seamus, le Tueur
de la Chapelle Rouge. A l'insu de Seamus, il était manipulé par
le Tyran connu sous le nom de Gorgone via sa compagne, Molly.
En parlant avec la tête animée de Philip Tombers, Seamus a pu
apprendre la phrase magique qui ouvrirait les portes de Kythera.
Petit à petit, les Neverborn réalisèrent que la situation avait trop
progressé pour être arrêtée : Décembre avait choisi un nouvel
hôte, et l'humanité avait appris à ouvrir Kythera. Plutôt que
d'essayer d'empêcher la catastrophe à venir, une tâche presque
impossible à ce stade, ils ont décidé de manipuler le Destinés et
de tourner la catastrophe à leur avantage.
L'un des plus puissants chefs des Neverborn, la sorcière des
marais Zoraida, contacta Viktoria Chambers, l'actuelle
propriétaire du Masamune Nihonto. Lorsque Viktoria a traversé
la brèche, les Destinés se sont remaniés autour d'elle et de l'épée
possédée qu'elle portait. Zoraida a manipulé la jeune mercenaire
pour qu'elle rencontre un Doppleganger, croyant que le changeur
de forme tuerait Viktoria et lui volerait non seulement sa forme
mais aussi son épée, et avec elle, son destin.
Ce que Zoraida ne savait pas, cependant, c'est que le Masamune
Nihonto était une prison pour le Tyran Shez'uul. Plutôt que de
permettre à son hôte choisi d'être tué, l'épée a augmenté la force
et la vitesse de Viktoria, lui permettant de battre son double.
Lorsque la lame a traversé le corps du Doppleganger, elle a
piégé l'âme de la créature au lieu de tuer sa forme physique,
comme elle l'avait fait pour Shez'uul des siècles plus tôt. Ayant
conservé la forme et les souvenirs de Viktoria, le double s'est
rendu à son jumeau, qui lui a épargné la vie. Le Doppleganger
avertit Viktoria de ce qu'on lui avait dit qu'il se passerait à
Kythera, et ensemble, ils partirent vers les ruines pour arrêter le
Tyran Décembre.
Lorsque les Viktorias sont arrivées, elles ont découvert que
d'autres personnes avaient également été attirées par Kythera.
Seamus et Molly avaient été capturés et faits prisonniers par
Lady Justice et les Death Marshals, tandis que Sonnia Criid avait
vaincu Rasputina et l'avait attachée avec des menottes qui
l'empêchaient d'utiliser sa magie. Les recherches de Sonnia Criid
avaient révélé le véritable but de Cythère, et ses conversations
avec Molly avaient confirmé ses craintes que l'expédition
d'Heilin ait accidentellement ouvert le portail. Elle avait
l'intention d'utiliser Raspoutine comme mandataire dans le rituel
visant à sceller le portail... un rituel qui coûterait presque
certainement son âme à celui qui l'entonnerait.
Alimentée par la puissance d'un Tyran, le pouvoir de Raspoutine
était cependant bien plus grand que Criid ne l'avait prévu. Une
fois qu'elle eut appris les phrases nécessaires à la fermeture du
portail, Rasputina se libéra de son enfermement et prononça les
mots qui le fermeraient. Alors que les derniers engrenages de
Kythera s'arrêtaient, Décembre sentit revenir en lui le pouvoir
que l'esprit de la tombe lui avait volé avec sa mort, et avec lui, il
se donna une forme physique.
Ce n'est que l'apparition des deux Viktorias et du Masamune
Nihonto qui a sauvé la situation. À l'aide de la lame, les deux
épéistes ont abattu Décembre, tout comme l'épéiste Kenshiro
avait éliminé l'hôte du Tyran un siècle plus tôt. Dans la
confusion, Molly libéra Seamus de ses liens, et la Gorgone
murmura à l'oreille de Seamus les mots nécessaires à l'ouverture
du portail.
Avec un cri puissant, Seamus a ouvert le portail de Kythera,
annonçant l'entrée de l'esprit des morts dans le monde. La
personnification de la mort elle-même a rampé depuis les
profondeurs du portail dimensionnel. Le Grave Spirit aurait
dévoré toute vie dans le monde, sans l'arrivée soudaine de Victor
Ramos dans le Léviathan, une construction colossale qu'il avait
construit pour faire la guerre à la Guilde.
Au lieu de cela, Ramos a tourné les canons massifs de la
machine de guerre titanesque sur Cythère elle-même, brisant le
dispositif, faisant s'effondrer le portail, et scellant l'Esprit de la
tombe une fois pour toutes.
Le réveil des tyrans (1902 ap. J.-C.)
Les tensions entre la Guilde et la M&SU augmentent d'année en
année jusqu'à ce qu'elles débouchent sur le chaos au printemps
1902. Les émeutiers de l'Union descendent dans les rues et
mettent le feu à de nombreux maintiens de la Guilde, remplissant
le quartier du centre-ville de flammes. Un petit groupe
d'émeutiers a même tenté de marcher sur le manoir du
gouverneur pour le brûler, mais ils ont été rapidement exécutés
par les tireurs d'élite de la Guilde postés sur le toit du manoir.
Malgré ces défenses, la Guilde a subi des pertes importantes. Un
officier décoré de la Guilde, le capitaine Gideon, se retourne
contre ses employeurs et, dans un moment de folie présumée,
assassine le fils du gouverneur général, Francis. Gideon a été
arrêté pour son crime, mais il a été brutalement assassiné dans sa
cellule avant de pouvoir être jugé pour son crime.
Au milieu des émeutes, cependant, des menaces plus insidieuses
commençaient à se réveiller. Avec la destruction de Kythera,
l'influence de l'Esprit de la tombe sur le monde avait été réduite.
Pour les esprits des Tyrans vaincus, c'était comme si un poids
lourd avait été enlevé de leurs épaules, et progressivement, ces
anciennes entités ont commencé à faire pression sur les limites
de leurs prisons.
Nytemare est revenu de son propre bannissement dans le
royaume des rêves en compagnie d'un petit garçon, le Rêveur,
qui pouvait manipuler la réalité à volonté. Cherufe est sorti de sa
prison orbitale, a touché l'esprit de Sonnia Criid et l'a
subtilement manipulé de manière à préparer son esprit et son
corps à son éventuelle possession. Dans un lac gelé au centre
d'une géode de pierre d'âme, Witness ouvrit les yeux et regarda
vers le haut à travers la glace inflexible.
Les chaînes qui avaient lié les Tyrans pendant des millénaires
avaient été ébranlées par la destruction de Kythera, et
maintenant, les esprits qui s'étaient depuis longtemps retirés dans
la contemplation de leur propre misère commençaient à regarder
à nouveau vers l'extérieur.
La peste du joueur de flûte
Le premier Tyran à s'échapper de sa prison fut Peste. Les gardes
entourant la prison du Tyran sous Malifaux City ont été conçues
pour écarter tout être vivant qui s'en approche, mais un coup du
destin les a contournées d'une manière que les geôliers morts
15
depuis longtemps du Tyran n'avaient pas prévue. Un bâtiment en
Brûlure, enflammé par les émeutiers de l'Union, dégringola et
s'écrasa sur le sol, brisant la rue et faisant s'effondrer une partie
des égouts en dessous. Le chasseur de rats Hamelin se trouvait
dans ces égouts, et la catastrophe qui en a résulté l'a projeté dans
les eaux saumâtres, qui se sont déversées dans des canaux
latéraux qui avaient été scellés depuis longtemps.
Quand Hamelin a finalement repris conscience, il s'est retrouvé
dans l'ancienne prison de Plague, maintenant brisée. Plutôt que
de posséder directement Hamelin, la Peste poussa son essence
dans les insectes et les larves que l'eau des égouts avait
transportés dans sa prison, prenant possession de leurs corps et
les forçant à dévorer la forme et l'essence du dératiseur.
Désormais vêtu du corps d'Hamelin, Plague put sortir de sa
prison sans trop d'efforts. Dans les semaines qui ont suivi, une
terrible contagion s'est répandue dans la ville. Les maréchaux de
la mort ont d'abord cru que la peste faisait partie d'un nouveau
complot résurrectionniste et ont agi rapidement pour mettre en
quarantaine la Brèche, de peur que la peste ne se propage de
Malifaux à la Terre. La maladie était plus virulente que tout ce
que l'humanité avait vu auparavant : elle était transportée par des
rats et des insectes qui semblaient immunisés contre ses effets,
mais une fois qu'elle avait infecté un hôte humain, la maladie
suivait son cours en quelques minutes, pourrissant la chair en un
clin d'œil.
Bientôt, la peste avait englouti toute la ville. Des rumeurs se
répandirent sur un homme portant un chapeau à larges bords qui
se déplaçait parmi les essaims de rats et d'infectés, une pipe
appuyée contre ses lèvres. Bientôt, ces aperçus d'Hamelin le
Pestiféré ont donné à l'épidémie son nom : la peste du joueur de
flûte.
L'événement
Les maréchaux de la mort ont fait de leur mieux pour éliminer ce
qu'ils croyaient être des zombies tués et réanimés par la peste.
Les "zombies", cependant, se sont avérés être des personnes
vivantes qui avaient été ravagées par la maladie et étaient
maintenant contrôlées par la peste, de la même manière qu'elle
contrôlait les essaims de rats qui étaient sortis des égouts et
avaient envahi les rues. Les maréchaux de la mort furent
horrifiés par cette révélation, et les rats profitèrent de leur choc
pour déferler sur eux en vagues de fureur infectée et mordante.
Avant Titania et la mort de sa forme mortelle, Plague travaillait
sur un dispositif d'amplification d'énergie qui permettrait au
Tyran d'accéder à la divinité. Après sa mort, les premiers
habitants de Malifaux ont utilisé l'appareil à leurs propres fins et
l'ont utilisé pour emprisonner le Tyran Cherufe.
Plague a facilement trouvé la moitié de la clé de l'appareil dans
la Nécropole sous la ville, et il a suivi l'autre pièce, qui a la
forme d'un petit anneau, à un observatoire dans le quartier
Forlorn de la zone de quarantaine. Le Tyran a arraché l'anneau à
sa propriétaire, une prostituée devenue résurrectionniste nommée
Kirai Ankoku, et a activé le dispositif, faisant s'écraser la prison
de Cherufe, la Cage Rouge, sur le sol comme une météorite.
Mais à l'insu de Plague, Kirai avait été touchée par l'influence de
la Gorgone et, en faisant appel aux esprits du monde souterrain,
elle a pu vaincre Plague. Plague avait l'intention d'exploiter
l'énergie éthérique amplifiée libérée lors de la collision de la
cage avec le sol et de percer un trou dans l'éther, mais en son
absence, l'énergie a explosé à travers le monde dans une onde de
choc violette incontrôlée. Sans moyen de comprendre la cause de
l'onde de choc, les habitants de Malifaux ont commencé à
appeler son apparition "L'événement".
Alors que l'onde de choc a traversé la plupart des gens sans
beaucoup d'effet, toute personne ayant des pouvoirs magiques
importants a été "surchargé" par la vague d'énergie éthérique. En
embrassant cette énergie, les mages étaient capables de se
débarrasser temporairement de leurs formes mortelles et de
devenir quelque chose de plus grand qu'un simple humain... et
quelque chose de bien plus proche d'un Tyran.
Loi martiale (1903 - 1904 ap. J.-C.)
Avec la défaite de Plague, la puissance de la peste du joueur de
cornemuse diminue, mais elle continue à se propager par
l'intermédiaire des innombrables rats de la ville. Les bidonvilles
de la ville sont les plus touchés, et ceux qui cherchent à échapper
à la maladie la transportent sans le savoir dans de nombreuses
villes prospères des environs. Après la découverte de la première
personne infectée à Ridley, la ville centrale a fermé ses chemins
de fer et ses portes, de peur que l'infection ne se propage plus
loin dans les collines du Nord.
Si cette manœuvre désespérée a probablement sauvé la vie de
milliers de mineurs dans toute la région, elle a également stoppé
net le flux de pierres d'âme des mines du nord vers la ville - et
donc vers la Terre. Les mines ont continué à extraire les pierres
du sol, mais les trains n'ont pas quitté Ridley pour récupérer les
cargaisons. Après les deux premières semaines, la Guilde a
autorisé le transport terrestre des stocks croissants de caches
d'âmes, mais les prix élevés des gemmes magiques se sont
avérés être une tentation trop forte pour être ignorée. Des
cargaisons entières ont été perdues à cause de bandits, de voleurs
et de gardes corrompus, ainsi qu'à cause des dangers typiques
des régions sauvages de Malifaux.
Même les Gremlins, habituellement distants, ont été secoués par
les conséquences de l'événement. La Cage Rouge était tombée
sur les terres de la famille LeBlanc, tuant des milliers de
Gremlins et laissant un profond cratère dans son sillage. Pire
encore, des hordes de morts-vivants mécaniques inconnus
jusqu'alors ont commencé à ramper hors des cavernes
souterraines percées par l'impact, forçant les LeBlanc et les
LaCroix voisins à livrer une bataille désespérée pour leur survie.
Les morts-vivants mécaniques ne sont pas les seules horreurs
déclenchées par la chute de la Cage Rouge, cependant. Le Tyran
Cherufe avait été emprisonné dans la Cage Rouge, et il s'est
échappé dans ces tunnels souterrains, brûlant un chemin derrière
lui alors qu'il cherchait son hôte choisi, Sonnia Criid, le chef des
Chasseurs de Sorcières de la Guilde. Le Tyran s'est lié à l'âme de
Criid et, en utilisant son talent inné pour les flammes magiques,
a entrepris d'enflammer tout Malifaux. Heureusement, le second
de Criid, Samael Hopkins, a pu lier les pouvoirs de Criid (et
donc ceux du Tyran) derrière l'un des masques amortisseurs de
magie qu'ils utilisaient pour capturer les sorcières.
La prise de possession de Sonnia par Cherufe était terrifiante,
mais l'influence du Tyran avait déjà fait des dégâts importants
dans la ville. Pendant la bataille pour l'âme du chasseur de
sorcières, Cherufe avait aspiré le magma du manteau de la
planète, empoisonnant la nappe phréatique locale et rendant non
potable une grande partie de l'eau potable de Malifaux City.
Si l'on ajoute à cela les rapports d'animaux normalement dociles
dans tout Malifaux qui sont devenus sauvages et se sont régalés
de la chair de leurs éleveurs humains (le résultat d'une
manipulation magique de la chair perpétrée par un groupe de
sympathisants des Arcanistes qui se sont appelés l'Ordre de la
Chimère), il n'était pas difficile de comprendre pourquoi la
Guilde avait l'impression de perdre rapidement le contrôle de
Malifaux. Les rues étaient constamment remplies de batailles
16
entre les différentes factions de la ville - la Guilde croisait
quotidiennement le fer avec les Arcanistes, les
Résurrectionnistes et les mercenaires - et les plus forts leaders de
ces groupes possédaient maintenant la capacité de devenir de
puissants Avatars que ni les balles ni les sorts ne semblaient
pouvoir endommager.
La goutte d'eau qui a fait déborder le vase a été la catastrophe de
la ligne Sourbreak. La Guilde utilisait une série d'aérocars - de
petits transports semblables à des zeppelins guidés par un
système de tyroliennes - pour redéployer rapidement les gardes
ou transporter des personnes ou des ressources importantes à
travers la ville. La nuit de la catastrophe de la ligne Sourbreak,
trois des plus puissants aérostats ont convergé vers le même
endroit en même temps, provoquant une terrible explosion qui a
embrasé le ciel nocturne et mis hors service les principales lignes
d'aérostats pour le reste de l'année.
À la suite de ces désastres, le gouverneur général a déclaré la
ville de Malifaux sous la loi martiale. Tous les voyages à
l'intérieur et à l'extérieur de la ville ont été interdits, sauf ceux
jugés critiques pour les opérations de la Guilde (ce qui signifie
principalement l'importation de fournitures de la Guilde et
l'exportation de pierres d'âme). En outre, un couvre-feu
obligatoire a été mis en place.
L'année suivante, la peste du joueur de flûte prend fin et la
Guilde reprend le contrôle de la ville. Les restrictions sur les
nouveaux arrivants ont été allégées, principalement en raison de
la nécessité de compléter la population sévèrement diminuée de
Malifaux, et progressivement, de nouveaux résidents ont
commencé à remplir les rues alors qu'une paix inquiétante s'est
abattue sur la ville.
Rationnement et contrebande
La déclaration de la loi martiale par le gouverneur général a
rendu la vie difficile aux personnes piégées à Malifaux. La
Guilde a institué des programmes de rationnement dans la ville,
mais les rations étaient notoirement petites et fades. Certains
habitants débrouillards se sont fait une petite fortune en faisant
bouillir l'eau de la rivière et en la revendant à d'autres, et les
chasseurs et les trappeurs demandaient des prix élevés pour la
viande fraîche qu'ils pouvaient rapporter en ville.
Certains habitants de la ville ont choisi d'abandonner la ville en
faveur des établissements du nord, comme Ridley ou les petites
villes minières. Ces colonies bénéficiaient de leur situation
rurale, la chasse et l'agriculture permettant de compléter les
maigres rations envoyées au nord par la Guilde.
Alors que de nombreuses personnes luttaient pour survivre sous
la loi martiale, les contrebandiers de la ville ont rapidement
prospéré. Le prix des produits de tous les jours à Malifaux avait
augmenté de façon significative, et tout le monde voulait
quelque chose que la Guilde refusait de leur donner. La viande et
l'alcool étaient une priorité, et de nombreux contrebandiers se
sont tournés vers la population indigène de Gremlin de Malifaux
pour leur fournir du porc frais et de l'alcool de contrebande.
Les Arcanistes ont fait beaucoup d'argent avec les pierres d'âme
qu'ils ont ramenées en contrebande à travers la brèche pendant ce
temps, car les nations de la Terre avaient commencé à
soupçonner que la même tragédie qui avait fermé la première
brèche était sur le point de frapper la seconde et ils se sont
précipités pour stocker autant de pierres précieuses magiques
que possible. La foi en la capacité de la Guilde à maintenir
l'ordre dans Malifaux a commencé à s'effriter, et certaines
nations - comme l'Angleterre - ont profité de cette occasion pour
déclarer leur indépendance vis-à-vis de l'organisation tyrannique.
L'ascension des Dix Tonnerres
Le désespoir et le manque de ressources causés par les politiques
de la Guilde étaient particulièrement brutaux pour ceux qui
vivaient dans les bidonvilles. Parfois, la Guilde manquait de
nourriture avant que les rationnaires n'atteignent les bidonvilles
périphériques, ce qui laissait les habitants de ces quartiers
affamés et obligés de trouver de la nourriture où ils pouvaient.
D'autres quartiers, comme le Petit Royaume, qui était devenu un
refuge pour les immigrants asiatiques de la ville, étaient
délibérément ignorés par une poignée de rationnaires racistes.
Les habitants du Petit Royaume sont contraints de se tourner
vers les gangs de rue du quartier pour se nourrir. Ces gangs ont
acquis un grand pouvoir en très peu de temps et sont devenus
assez importants pour obliger les personnes sous leur
responsabilité à payer pour leur protection afin d'éviter les coups,
les enlèvements et bien d'autres choses encore. Des bagarres
entre gangs rivaux éclataient tous les deux ou trois jours, et rares
étaient celles qui se terminaient sans dégâts matériels ni victimes
civiles.
C'est dans ce jardin de chaos et de violence que les Dix
Tonnerres ont vu le jour.
Plusieurs générations auparavant, au Japon, la famille Katanaka
avait été disgraciée et déshonorée par son utilisation d'assassins
et de ninja. Plutôt que de tenter de racheter leur nom, ils se sont
résignés à rester dans l'ombre et ont construit un vaste réseau
criminel qui s'étendait sur toute la largeur des Trois Royaumes.
Au cours de leurs activités, les Katanaka découvrirent un portail
stable vers Malifaux : une seconde brèche entre les deux mondes
qui reliait la Chine continentale aux montagnes au nord de
Malifaux City.
Réalisant l'opportunité présentée par un tel portail, le daimyo de
la famille Katanaka avait envoyé sa fille, Misaki Katanaka, à
travers la brèche dimensionnelle pour préparer le moyen pour
l'arrivée de sa famille. Lorsqu'elle a appris que la Guilde avait
décrété la loi martiale, Misaki a envoyé un message à sa famille
pour les informer que leur temps était venu.
Se déplaçant lentement pour ne pas éveiller les soupçons, la
famille Katanaka a commencé à faire passer son peuple par la
deuxième brèche, leur permettant de se frayer lentement un
chemin dans Malifaux à l'insu de la Guilde. En seulement
quelques mois, ils étaient devenus assez grands pour commencer
à combattre les autres gangs de rue pour le territoire.
Les gangs de rue du Petit Royaume s'appuyaient sur une variété
de cultures et de traditions mystiques pour imposer leur volonté
dans le quartier, mais la famille Katanaka avait accès à des
ressources bien supérieures à celles des autres gangs.
Se faisant appeler les "Dix Tonnerres" pour masquer leurs
véritables origines, les Katanaka ont commencé à étendre
agressivement leur influence sur Malifaux. Les gangs qui sont
tombés avant eux ont eu une seule occasion de se rendre et de
rejoindre leur organisation. Ceux qui ont accepté l'offre - et qui
ont montré du respect à leurs supérieurs - ont reçu des postes
d'influence au sein de la branche Malifaux du syndicat du crime.
Ceux qui refusaient étaient pendus dans les rues pour servir
d'avertissement aux autres.
Une fois qu'ils ont obtenu suffisamment de terres, le daimyo de
la famille et Oyabun des Dix Tonnerres, Baojun Katanaka, a
rejoint sa fille à Malifaux pour superviser la construction de la
maison de commerce Katanaka. La structure est devenue la base
d'opérations du syndicat dans la ville de Malifaux, et en utilisant
la maison de commerce comme couverture, les Dix Tonnerres
17
ont apporté de la nourriture et des fournitures par leur brèche
cachée et les ont distribuées gratuitement aux habitants du Petit
Royaume.
Au fur et à mesure que les Dix Tonnerres étendaient leur
territoire, une partie de plus en plus importante du Petit
Royaume tombait sous leur contrôle. Cela a non seulement mis
fin aux querelles constantes entre les gangs de rue, mais a
également permis de regrouper une grande partie des vices du
quartier sous un même toit.
Le Petit Royaume avait toujours été un refuge pour les joueurs,
les prostituées et les marchandises illicites, mais désormais les
gardes des Dix Tonnerres se tenaient devant les bordels et les
tripots et collectaient l'argent chaque nuit.
L'expansion agressive des Ten Thunders suscite quelques
inquiétudes au sein de la Guilde, mais le Petit Royaume est
suffisamment éloigné des quartiers "civilisés" de la ville pour
être généralement ignoré. Les gardes de la Guilde ont cessé de
patrouiller dans le quartier et ont rapidement conclu un accord
tacite avec les Dix Tonnerres : tant que la Guilde laissait le Petit
Royaume à lui-même, les Dix Tonnerres s'assuraient que le
quartier ne causait aucun problème à la ville.
Cependant, à l'insu de la Guilde, les plans de l'Oyabun étaient
bien plus ambitieux que le contrôle d'un seul district. Baojun
Katanaka ne voulait rien de moins que de mettre tout Malifaux
sous son contrôle, et les rapports de sa fille lui avaient fourni de
nombreuses informations sur les diverses autres factions qui se
disputaient le pouvoir dans la ville. Travaillant subtilement, il a
semé ses propres gens dans leurs rangs et a commencé à
corrompre et faire chanter tous ceux qui semblaient sensibles à
de telles tactiques.
Il y a eu des faux pas en cours de route. Le plus notable fut le
recrutement de Shenlong, un puissant combattant et chef
religieux tibétain qui fournit au syndicat du crime une petite
armée de moines et de sohei en échange du passage à travers la
brèche. Mais à l'insu des Dix Tonnerres, Shenlong n'était que le
dernier hôte du Dragon, qui était plus qu'heureux d'utiliser
l'organisation comme moyen de retourner dans son Malifaux
natal.
A la fin de l'année 1904, les Dix Tonnerres étaient devenus une
puissance majeure en soi, avec des fils de pouvoir se frayant un
chemin au cœur de chaque faction et organisation majeure de
Malifaux.
L'emprise de l'eau (1905 ap. J.-C.)
Au début de la nouvelle année, le gouverneur général met fin à la
loi martiale à Malifaux et lève les restrictions de la Guilde sur les
voyages. L'annonce a provoqué une grande excitation sur Terre,
et le département des relations publiques de la Guilde a annoncé
de nouveaux plans de colonisation qui promettaient plusieurs
acres de terre à tous les colons qui étaient prêts à les travailler.
Le prix des pierres d'âme au marché noir a chuté de façon
spectaculaire, et les nations de la Terre ont poussé un soupir de
soulagement collectif en apprenant que la Guilde avait consolidé
son contrôle sur Malifaux.
Malheureusement, le maintien de la Guilde sur Terre a
commencé à lui échapper. La Guilde s'était un peu trop appuyée
sur les troupes anglaises pour imposer sa présence en Inde et
dans les Trois Royaumes, et maintenant que le roi Edward VII
avait rappelé ces soldats en Angleterre, la Guilde était obligée de
disperser ses troupes pour maintenir les deux régions. L'Inde a
été la première à se rebeller et, bien que les rebelles aient été
rapidement écrasés par les soldats entraînés et les constructions
pneumatiques de la Guilde, le fait que les choses soient allées
aussi loin a suffi à semer le doute dans l'esprit des autres
dirigeants mondiaux.
Bientôt, la Russie et l'Empire ottoman ont commencé à prendre
leurs distances avec la Guilde. Les dirigeants de ces nations se
sont mis à maintenir des réunions sans la présence de
représentants de la Guilde, et les pierres d'âme émises par la
Guilde ont commencé à disparaître à une fréquence alarmante.
Pendant ce temps, les tensions entre la Guilde et le peuple des
Trois Royaumes continuaient à augmenter jusqu'à ce que les
paysans et les ouvriers opprimés se révoltent. Menés par un
homme mystérieux et masqué, connu sous le nom de "Boxeur",
les habitants des Trois Royaumes se rebellent contre la Guilde et
ce qu'ils perçoivent comme la destruction de leurs valeurs
traditionnelles par les "pouvoirs occidentaux".
La Guilde a tenté de se défendre contre les révolutionnaires,
mais le Boxeur avait le soutien des Dix Tonnerres, qui ont
profité du danger croissant de leur patrie pour recruter des
personnes ayant les compétences et les talents dont ils avaient
besoin pour faire avancer leurs objectifs dans Malifaux. En fait,
les Dix Tonnerres ont joué avec la sécurité de leur patrie afin
d'améliorer leur influence dans Malifaux.
Obliteration
Alors que les problèmes de la Guilde sur Terre occupaient une
grande partie de leur temps, un autre Tyran avait commencé à
s'agiter à Malifaux. Une femme nommée Tara Blake a trouvé
l'entrée de la prison du Tyran Obliteration, qui avait été piégé
dans un royaume intemporel fait d'artisanat à partir de son propre
esprit. Tara a passé l'équivalent de milliers d'années dans le
royaume, restant saine d'esprit alors que les autres personnes
attirées dans la prison d'Obliteration succombaient à la folie.
En atteignant le centre de la prison, Obliteration a contacté Tara
et lui a demandé de le libérer de son enfermement. En retour, le
tyran promit de faire de Tara son héraut dans le monde, lui
donnant un pouvoir insoupçonné des mortels.
Tara accepta l'offre et sortit de l'entrée de la prison pour
apprendre que quelques instants seulement s'étaient écoulés dans
Malifaux. Malheureusement pour elle, un sniper de la Guilde
avait également été attiré dans la prison, et dans sa colère d'avoir
perdu le prix qu'il cherchait, il a tiré sur Tara en plein cœur, la
tuant. Pendant son temps en prison, Tara s'était liée d'amitié avec
un nécromancien qui recherchait également le pouvoir
d'Obliteration, et ce nécromancien a ramené Tara à la vie sous la
forme d'un mort-vivant sensible et libre.
Sa mort l'a humiliée, mais elle a appris à Tara les avantages de la
subtilité. Comme Décembre et Plague, Obliteration souhaitait
accéder à la divinité, mais contrairement à ses pairs, il était prêt à
adopter une approche plus subtile pour réaliser son plan.
Travaillant discrètement par le biais d'intermédiaires, Tara a
commencé à recruter d'autres personnes pour sa cause,
distribuant des bribes du pouvoir d'Obliteration afin de faire
avancer les objectifs cachés du Tyran.
Effondrement des fondations (1906 ap. J.-
C.)
Pendant l'événement de 1902, le gouverneur général Kitchener
est devenu un Avatar dans son manoir. La manifestation a été
balayée sous le tapis et tous ceux qui ont été témoins de la
18
transformation ont été exécutés, ce qui a empêché le reste de la
Guilde de connaître ses nouveaux pouvoirs. Avec l'aide de son
secrétaire, Lucius Mattheson, un Neverborn déguisé en humain,
le gouverneur général se lança dans une campagne longue et
ardue pour dépasser les limites de son état d'Avatar et devenir un
véritable tyran.
Les plans de Kitchener ont atteint leur stade final à la fin de
l'hiver et au début du printemps, alors qu'il voyageait d'une
colonie à l'autre, récompensant des titres et des plaques qui
renforçaient son droit à la royauté par des représentations
symboliques du pouvoir. Dans la ville de Sunbeam, cependant,
le gouverneur général se heurte à une forte résistance de la part
du M&SU, qui est à son tour manipulé par les Dix Tonnerres,
qui avaient deviné les plans d'ascension de Kitchener des années
auparavant.
Pendant les protestations, le gouverneur général a été entraîné
dans une bataille avec Mei Feng, un membre de l'Union et des
Tonnerres, au cours de laquelle les deux combattants ont
manifesté leurs Avatars. Aucun des deux combattants n'a pu
remporter une victoire décisive sur l'autre, mais l'affrontement a
suffi à convaincre le gouverneur général qu'il ne pouvait plus se
permettre de perdre du temps. Il est retourné à Malifaux City et a
commencé le rituel qui le transformerait en Tyran.
Les plans de Kitchener, cependant, ont été réduits à néant par la
trahison. L'un des hommes sur lesquels il comptait pour
rassembler les diverses reliques arcaniques qui lui donneraient le
pouvoir nécessaire au rituel était secrètement un agent des Dix
Tonnerres, et cet homme a échangé une relique magique contre
quelques os provenant des restes physiques d'un Tyran. Lorsque
le gouverneur général a tenté d'utiliser le pouvoir de la relique, il
n'était pas préparé à la quantité d'énergie contenue dans les os, et
son rituel d'ascension a échappé à son contrôle.
Sentant la soudaine explosion d'énergie éthérique, le Tyran
Cherufe, enfoui dans l'âme de la Sonnia Criid toute proche, a vu
sa chance et a tenté de s'élever lui aussi. Comme deux allumettes
qui s'enflamment l'une à côté de l'autre, les essences des deux
Tyrans se fondent l'une dans l'autre alors que le rituel atteint son
point culminant.
L'Homme Brûlant
Cherufe et le Tyran nouvellement formé qui avait été le
Gouverneur Général ont fusionné en quelque chose de plus
puissant qu'eux. Le manoir du Gouverneur explosa autour de la
nouvelle entité qui s'élança dans l'espace et à travers les
dimensions, son pouvoir incontrôlé faisant rage tout autour
d'elle. Dans une tentative désespérée de s'accrocher aux derniers
vestiges de ce qu'elle avait été, l'entité a brûlé son moyen de
remonter le temps jusqu'au moment où le gouverneur général a
commencé à s'élever au-delà de son état d'Avatar : le 10 avril
1906, le jour de son combat avec Mei Feng.
L'entité, qui allait être connue sous le nom de l’Homme Brûlant,
est apparue dans le ciel de la Terre, au-dessus de San Francisco.
Le pouvoir de l'entité déforme l'espace qui l'entoure, rendant
fous ceux qui sont sensibles à son influence (y compris de
nombreux prisonniers de la citadelle d'Alcatraz). Le 18 avril,
l'étendue du pouvoir de l’Homme Brûlant s'est révélée lorsqu'un
terrible tremblement de terre a frappé San Francisco, dévastant la
ville. Pire encore, la présence de l'Homme Brûlant a affaibli les
barrières entre les mondes, permettant aux monstres de Malifaux
de passer sur Terre pour rôder dans les ruines enflammées de la
ville et se nourrir des survivants.
Pendant tout ce chaos, l'Homme Brûlant a dérivé au-dessus du
monde, son visage tordu dans un cri permanent et silencieux. Au
cours des mois qui ont suivi, il est apparu partout dans le monde,
dérivant parfois lentement dans le ciel comme un signe
annonciateur de malheur, ou apparaissant simplement au-dessus
de nos têtes sans aucun avertissement. Lorsqu'il est passé au-
dessus de la Nouvelle-Zélande, la présence de tant d'énergie
magique a réveillé l'Horomatangi qui sommeillait. La lente
trajectoire qu'elle a tracée à travers le ciel du nord du Canada a
forcé les Amérindiens qui se trouvaient en dessous d'elle - ceux
dont les ancêtres s'étaient croisés avec les Neverborn - à tomber
au sol en agonie alors que leur héritage Malifaux s'affirmait
violemment, réveillant les capacités de métamorphose qui étaient
enfouies dans leur sang depuis des générations.
Le pire des dégâts s'est produit au début du mois de juin, lorsque
la présence de l’Homme Brûlant au-dessus de Londres a
provoqué l'ouverture de portails tout autour, reliant la ville
terrestre aux profondeurs de l'océan de Malifaux.
D'innombrables tonnes d'eau de mer se sont déversées dans la
ville, apportant avec elles des monstruosités tordues. Beaucoup
de ces monstres sont morts instantanément, mais certains ont pu
s'adapter à la vie à la surface ou se glisser dans l'océan pour
frayer et se multiplier.
Blâme et punition
Alors que les nations de la Terre s'efforçaient de réagir à
l'apparition de l'Homme Brûlant et au carnage et à la folie laissés
dans son sillage, la Guilde de Malifaux s'est retrouvée sans chef.
Les différentes Divisions Spéciales ont immédiatement
commencé à poursuivre leurs propres ambitions, mais la plus
ambitieuse, et de loin, a été la Division d'Elite, qui a
publiquement accusé le Dr Ramos et le M&SU d'avoir assassiné
le Gouverneur Général. Tous ceux qui étaient membres de
l'Union ont été rassemblés et placés dans de grands cages de
maintien dans l'Enclave de la Guilde, où ils attendaient leur
procès... et l'inévitable condamnation pour trahison et
conspiration qui a rempli les branches de l'Arbre des Pendus de
cadavres qui se balançaient.
Les Résurrectionnistes ont profité de ce manque de leadership
pour lancer une attaque sur l'Enclave de la Guilde. La horde de
morts-vivants s'est rassemblée dans la partie est de la ville et a
poussé vers l'ouest, et tous ceux qui sont tombés sous la vague
de morts-vivants ont été rapidement réanimés par le maître
nécromancien à l'origine de l'assaut. Les Death Marshals ont
tenté d'endiguer l'avancée des morts-vivants avec les
constructions de la Guilde du mieux qu'ils pouvaient, mais il
était clair que l'attrition jouait contre eux.
Un allié inattendu est arrivé sous la forme des Dix Tonnerres,
qui ont attaqué le flanc sud de l'armée de morts-vivants alors que
les lignes de la Guilde commençaient à s'effondrer. L'assaut
soudain a laissé une ouverture que les Death Marshals ont
exploitée, et alors que la bataille commençait à tourner, le
nécromancien a fui, laissant ses zombies à la merci de la Guilde.
La ville a été sauvée de l'empire des morts, comme elle l'avait
été cent ans auparavant, mais la bataille a fait de nombreuses
victimes et a laissé de petits groupes de morts-vivants
incontrôlés cachés dans l'ombre de zones autrement civilisées.
Alors que la menace des morts-vivants commençait à s'estomper
dans les mémoires, un prospecteur est revenu en ville avec des
rumeurs de ruines Neverborn anciennes qu'il avait trouvées dans
les Badlands. Normalement, cela n'aurait pas suscité beaucoup
de surprise - des ruines Neverborn étaient disséminées dans tout
Malifaux, et la ville elle-même entrait techniquement dans cette
catégorie - mais lorsque le prospecteur a commencé à décrire sa
découverte, il est devenu clair qu'il était tombé sur quelque chose
d'important.
19
La rumeur s'est vite répandue, et bientôt les érudits de la ville ont
ressorti leurs anciennes cartes et traductions et ont annoncé que
les ruines avaient été mentionnées dans le plus obscur des textes
Neverborn et qu'elles avaient un nom : Nythera. Des dizaines de
groupes de mercenaires se rendirent dans les ruines, intrigués par
les rumeurs d'une grande et puissante arme qui avait été scellée
dans les ruines. Les Neverborn ont fait ce qu'ils ont pu pour
éloigner ces humains curieux de la prison de Titania, mais deux
groupes ont réussi à les surpasser grâce à leur nombre et leur
puissance de feu : le Culte de Décembre et quelques groupes de
mercenaires, dont les très compétents Freikorps.
Les Freikorps recherchaient l'arme puissante qu'ils pensaient être
scellée dans les ruines, tandis que Rasputina et Décembre
souhaitaient seulement renforcer les sceaux magiques
emprisonnant Titania. Alors que les deux groupes s'affrontaient,
un troisième groupe de mercenaires a réussi à se glisser entre eux
et à ouvrir les ruines, libérant Titania de son emprisonnement
millénaire et forçant le Culte et les Freikorps à fuir.
Bien que désorientée par les nombreux changements survenus
dans son monde, Titania pouvait sentir les esprits des Tyrans
actifs se mouvoir dans les ombres. Elle tenta d'unir les tribus
éparpillées des Neverborn sous sa bannière mais se heurta à une
résistance, car les Neverborn se souvenaient encore des histoires
de "la reine sanglante". La quasi-ascension du Gouverneur
Général en avait cependant effrayé plus d'un, et plus d'un était
prêt à plier le genou devant la reine morte-vivante, sacrifiant leur
liberté dans l'espoir que Titania les sauve d'une nouvelle
apocalypse.
Au milieu de l'année, le nouveau gouverneur général, Franco
Marlow, est arrivé à Malifaux et a commencé à rétablir l'ordre.
L'un de ses premiers actes fut de gracier le Dr Ramos, qui se
cachait, et de mettre fin aux procès de la M&SU, qu'il imputait à
des "éléments renégats" de la Guilde. Une enquête interne (et un
certain nombre d'exécutions) a suivi, et la Guilde a payé des
réparations aux familles de ceux qui ont été exécutés. Cela a
permis d'apaiser les tensions entre les deux organisations,
principalement parce que le nouveau président de l'Union, Toni
Ironsides, a été surpris de voir la Guilde admettre sa
responsabilité dans cette situation.
Le présent (1907 ap. J.-C.)
L'année en cours est 1907. Les habitants de Malifaux vivent dans
l'incertitude, car les événements survenus de part et d'autre de la
Brèche ont ébranlé les fondations des deux mondes.
Sur Terre, l’Homme Brûlant dérive lentement dans le ciel,
semant le chaos et la folie dans son sillage. Une série de cultes a
vu le jour autour de cette mystérieuse entité, tous essayant de
comprendre ce que la flamme en forme d'homme dans le ciel
pourrait signifier. Le culte de loin le plus actif est né dans les
incendies de Londres, mais des groupes similaires semblent
apparaître partout où l’Homme Brûlant se rend. Quelques-uns
possèdent même une magie assez puissante pour puiser dans le
pouvoir de l'Homme Brûlant et ouvrir leurs propres portails.
Les créatures marines qui ont été libérées dans l'océan pendant la
bataille de Londres ont commencé à se répandre dans les océans
de la Terre, et les rapports d'attaques sur les bateaux de pêche,
militaires et de loisirs sont en augmentation. Pour le moment,
elles sont limitées à l'océan Atlantique, mais le nombre de cette
"horde de créatures" augmente chaque jour.
La Guilde a perdu le contrôle de la Terre, et bien qu'elle s'efforce
de maintenir le pouvoir qu'elle peut, les nations les plus grandes
et les plus puissantes ont déjà commencé à se mettre à l'abri.
L'Angleterre et l'Abyssinie ont déjà rassemblé leurs armées et se
sont emparées des terres les plus proches, apparemment pour les
protéger des monstres qui se sont déchaînés sur elles.
Les rébellions sont devenues courantes en Inde, et malgré les
restrictions croissantes et les massacres brutaux, les Trois
Royaumes sont sur le point de reconquérir leur indépendance. La
Russie et l'Empire ottoman ont tous deux demandé plus de
pierres d'âme à la Guilde, et dans son désespoir d'empêcher les
deux nations de suivre les traces de l'Angleterre, la Guilde a
acquiescé à ces demandes. De l'autre côté de l'océan, les
sénateurs américains débattent des avantages de rester avec la
Guilde alors qu'auparavant, de tels propos auraient été un suicide
politique, et le gouvernement mexicain tente désespérément de
se défendre contre les monstres libérés lors du tremblement de
terre de San Francisco.
Pour une fois, les choses semblent aller mieux en Malifaux
qu'elles ne le sont sur Terre. La Guilde a conservé son contrôle
sur la ville, mais de justesse, et le temps passé par Ironsides à la
présidence de l'Union a permis à cette organisation de recentrer
ses efforts sur les droits des mineurs et de s'éloigner des grandes
ambitions politiques.
Les Résurrectionnistes ont été gravement entravés, car nombre
d'entre eux ont été assassinés par le chef de l'attaque de l'année
dernière afin d'absorber leurs morts-vivants dans sa propre
bande. Des fragments de l'Esprit de la tombe restent cependant
dans Malifaux, chuchotant dans l'esprit des nécromanciens
potentiels et leur apprenant la magie ténèbres.
Les Arcanistes ont intensifié leurs attaques l'année dernière, et
l'organisation semble être passée du statut de syndicat du crime à
celui de groupe terroriste. Anasalea Kaeris, une pyromancienne
au pouvoir maléfique, s'est taillée une place parmi les avis de
recherche de la Guilde en tant que chef de ces attaques, dont
beaucoup impliquent des incendies criminels et des destructions
gratuites. On ne sait pas exactement ce qu'elle espère accomplir
avec ces attaques - ou si, en fait, elle a un but autre que la terreur
et la destruction à l'esprit -.
Pire encore, on rapporte qu'un homme portant un chapeau à
larges bords se déplace à nouveau dans les ruelles ténèbreuses
des bidonvilles, les lèvres pressées contre un tuyau qui joue une
mélodie obsédante. Dans son sillage, il laisse des cadavres
rongés par les rats qui portent des plaies et des pustules rappelant
la peste mortelle de Piper.
La Terre et Malifaux ont besoin de personnes prêtes à s'avancer
et à réprimer le chaos qui les entoure. Le destin conduit les
mondes jumeaux sur des chemins de plus en plus ténèbres, mais
le destin est inconstant et peut être changé par le bon héros... ou
le mauvais méchant.
La ville de Malifaux
Malifaux City est un mélange tentaculaire de styles
architecturaux qui s'étend sur une zone d'environ huit cent
cinquante miles carrés. Seulement un tiers de ce territoire est
considéré comme sûr et sécurisé, car la zone de quarantaine
interdite représente une grande partie de la taille de la ville. Si
quelqu'un regardait la ville la nuit, il verrait des lumières
brillantes dans les parties nord de la ville, une bande de lumière
20
plus faible de chaque côté de la principale ligne ferroviaire de la
ville, et de grandes étendues de ténèbres ailleurs dans la ville,
interrompues seulement par des pointes de lumière de bougie ou
de lanterne.
La brèche
Presque tout le monde qui entre dans Malifaux doit traverser la
Brèche pour y arriver. Elle existe sous la forme d'un reflet bleu
dans le ciel, comme la surface d'un lac suspendu dans l'air,
maintenu en place par les moteurs de pompage des machines qui
la stabilisent et la maintiennent ouverte.
S'approcher de la Brèche à pied est l'un des moyens les plus
faciles pour une personne se trouvant de part et d'autre du portail
de se suicider. La Guilde surveille étroitement les deux côtés, et
la menace de la contrebande de Soulstone (ou pire, le sabotage) a
conduit à une politique de "tirer d'abord et poser des questions
plus tard" quand il s'agit de personnes non autorisées à approcher
la brèche.
Le seul moyen sûr de traverser la brèche est de monter à bord du
Bélier de Fer, le train lourdement blindé qui fait de fréquents
voyages entre une dimension et l'autre. Les premiers wagons du
train sont réservés aux passagers de première classe, et ils sont
suivis d'environ trois à quatre fois plus de wagons-coachs qui
transportent tous les autres à travers la brèche. Ensuite, les
wagons dépendent généralement de la direction dans laquelle le
train se déplace.
S'il se dirige vers Malifaux, le train a généralement l'effet d'un
wagon de garde blindé, derrière lequel se trouvent des wagons
fortifiés transportant des condamnés à destination des mines.
Pour les voyages de retour sur Terre, les wagons de condamnés
sont remplacés par des wagons lourdement gardés contenant les
cargaisons de pierres d'âme de la Guilde. Le train fait entre six et
huit voyages par jour, selon la saison et la production des mines.
Gare de Malifaux
Le Bélier de Fer s'arrête à la Gare de Malifaux, qui est située à
un kilomètre au sud de la Brèche. A cette station, les passagers
sont obligés de débarquer du Bélier de Fer. La gare est un
bâtiment opulent et tentaculaire avec de grands foyers et des
statues de marbre, et après l'arrivée d'un train, elle est souvent
remplie de personnel de la Guilde, de conteneurs d'expédition,
de messieurs et de dames, de foules de voyageurs ébouriffés, et
de longues files de condamnés enchaînés.
Ceux qui cherchent à monter à bord d'un train quittant Malifaux
doivent souvent endurer une inspection des bagages, un examen
minutieux de leurs papiers, et un barrage de questions sur leur
but dans Malifaux et tout emploi qu'ils pourraient déjà avoir
trouvé. Ceux qui débarquent ont la tâche plus facile, étant donné
qu'ils sont déjà passés par ce processus de l'autre côté de la
Brèche, mais il n'est pas rare que les personnes particulièrement
suspectes (ou celles qui portent des papiers de voyage autorisés
par la M&SU) soient fouillées une deuxième fois, juste pour
faire bonne mesure.
Des chasseurs de sorcières patrouillent fréquemment dans la
gare, car le passage à travers la brèche éveille souvent le pouvoir
magique des voyageurs, et il est relativement facile d'attraper ces
personnes alors qu'elles sont encore désorientées par le train.
C'est souvent la première fois que la plupart des gens
aperçoivent l'une des sorcières tordues, ce qui est délibéré : elles
montrent aux nouveaux arrivants le genre de destin qui les attend
s'ils s'impliquent dans des magies illégales.
A la station, les voyageurs peuvent échanger toute monnaie
qu'ils pourraient avoir sur eux en scripts de la Guilde (souvent à
un taux de change défavorable), qui est la seule monnaie ayant
une réelle valeur dans Malifaux. Ils peuvent également acheter
des cartes de la ville et de la zone environnante, acheter des
billets pour se rendre dans l'une des principales colonies
périphériques (principalement Ridley ou Fortune Falls), ou
réserver un passage dans la ville.
La plupart des voyageurs, déjà irrités par le prix élevé d'un billet
pour Malifaux, choisissent de marcher le reste du chemin jusqu'à
la ville, mais pour ceux qui ont les moyens de s'offrir des billets
supplémentaires, la ville n'est qu'à un court trajet.
Le manoir et l'arbre
Depuis la gare de Malifaux, il faut encore parcourir cinq
kilomètres pour atteindre la porte nord de la ville, qui est
protégée par un détachement d'une douzaine de gardes armés de
fusils à grande puissance. La totalité de la ville de Malifaux est
entourée de murs de différents matériaux et constructions. Du
côté nord, les murs de la ville sont construits en briques ternes,
mais par endroits, le mur d'origine a été étayé et réparé avec du
bois et des briques importées.
Lorsqu'un visiteur se dirige vers le sud de la ville - que ce soit le
long de la route poussiéreuse ou dans un siège de train
confortable - il passe à gauche de l'immense et somptueux
manoir du gouverneur. Les solides colonnades de marbre et les
multiples balcons offrent une vue imprenable, et les dignitaires
en visite sont souvent accueillis dans le manoir pour rencontrer
le gouverneur général dans un cadre informel.
À droite, en face du manoir du gouverneur, se trouve l'arbre
suspendu. Ce grand mastodonte est entouré d'une clôture en fer
forgé et sculpté d'un motif insondable de sigles, de tourbillons et
de lignes qui ont défié toute tentative de compréhension depuis
l'arrivée du premier humain à Malifaux. Le tronc gris-noir de
l'arbre et ses branches sans feuilles en font une vue imposante,
rendue encore plus imposante par les multiples cadavres qui
pendent de ses branches à tout moment.
Les cadavres accrochés à l'arbre changent tous les quelques
jours, car les criminels exécutés sont mis à terre et de nouveaux
criminels sont pendus. La seule exception est Jack Daw, le
cadavre encapuchonné qui pend aux branches les plus hautes de
l'arbre des pendus depuis la réouverture de la brèche.
Malgré de nombreux ordres de détacher le cadavre de Jack Daw
de l'arbre, personne n'a eu le courage d'exécuter l'ordre.
Quelques personnes ont failli le faire, mais quelque chose dans le
cadavre de Daw et dans la façon dont il grince dans le vent
donne une impression de justesse, comme s'il faisait partie de
l'arbre, plutôt qu'un cadavre suspendu à ses branches.
L'identité exacte de Jack Daw est un sujet de débat dans les
tavernes de Malifaux. Que son nom soit Jack Daw ne fait aucun
doute ; tout le monde reconnaît que c'est son nom, bien que
personne ne puisse jamais se rappeler où il l'a entendu prononcer
pour la première fois. Cela semble être une constante de l'univers
: le soleil se lève le matin et se couche le soir, les gens
vieillissent et meurent, et Jack Daw se balance dans les branches
de son arbre. Les détails au-delà de cela sont moins certains :
certains disent qu'il a été le premier humain à mourir en
Malifaux, tandis que d'autres racontent que Jack a volé quelque
chose de précieux aux Neverborn (ou, peut-être, à l'Esprit des
tombes) et a été puni pour ce crime.
21
Quelle que soit la vérité derrière sa présence mystérieuse, Jack
Daw reste l'une des rares constantes dans le paysage étrange de
Malifaux. Il a disparu de sa place sur l'arbre de temps en temps,
plus particulièrement après l'événement de 1902, quand il a
disparu pendant la majeure partie d'une année. A chaque fois,
cependant, Daw finit par retourner à son arbre... et parfois, il y a
des corps suspendus aux branches de l'Arbre des Pendus que
personne dans la Guilde ne se souvient avoir exécuté.
Centre-ville
La porte nord mène les visiteurs directement dans le quartier du
Centre-ville de Malifaux, le cœur riche de la ville. Contrairement
aux autres quartiers de la ville, les rues pavées sont propres, les
lampes à gaz gardent les ruelles et les avenues bien éclairées, et
une patrouille de gardes de la Guilde n'est jamais loin. Certaines
de ces patrouilles sont accompagnées par les constructions de
combat de la Guilde, le plus souvent des Gardiens porteurs de
boucliers, des Chasseurs élancés ou des Gardes de l'air.
L'espace de vie dans le centre-ville est rare, et lorsqu'il y a une
ouverture, elle tend à s'arracher rapidement. La plupart des
résidents de Downtown sont des familles de classe moyenne ou
aisée qui peuvent se permettre de payer le loyer de la Guilde,
bien que le quartier soit aussi le lieu de résidence de la plupart
des employés de la Guilde. À bien des égards, le centre-ville est
l'endroit le plus sûr de tout Malifaux, à condition qu'un résident
n'ait pas eu maille à partir avec la Guilde : les égouts sont fermés
et barrés pour empêcher les créatures de vagabonder depuis
d'autres quartiers, les rues sont fortement patrouillées, et toute
attaque contre le quartier est rapidement et brutalement réprimée.
La Guilde paie même la Confrérie du Rat, la guilde locale des
chasseurs de rats, pour empêcher les rats qui infestent les autres
quartiers de la ville d'entrer dans le centre-ville.
Se loger dans le centre-ville
Le centre-ville est l'endroit le plus sûr de la ville, mais cela
signifie que la plupart des maisons et des bâtiments du quartier
sont déjà occupés. Lorsqu'une maison se libère (en raison d'une
migration ou d'un décès), elle est souvent saisie par l'un des
agents immobiliers opportunistes du district. L'immobilier dans
la ville de Malifaux est moins une question de paperasse
formelle et plus une question d'engager des voyous armés pour
squatter un bâtiment et effrayer les autres pendant que l'agent
immobilier tente de "vendre" la maison à quelqu'un d'assez riche
pour se l'offrir.
Pour un mercenaire, les "emplois d'agent immobilier" sont l'un
des emplois les plus lucratifs et les plus recherchés sur le
marché, car ils n'impliquent guère plus que de s'asseoir dans une
belle maison et d'attendre. De temps en temps, des agents
immobiliers rivaux se disputent des maisons particulièrement
bien placées, mais la plupart du temps, ils évitent les
confrontations directes (bien que soudoyer un chasseur de rats
pour qu'il jette une douzaine de rats porteurs de la peste dans le
sous-sol afin de chasser les voyous qui squattent soit considéré
comme un jeu équitable).
Une fois qu'une personne s'est installée dans le centre-ville, elle
doit payer les "taxes de propriété" de la Guilde. Ces amendes
sont essentiellement de l'argent de protection, et ceux qui
refusent de les payer finissent souvent par voir leur maison
déclarée "sur le marché", ce qui est un code pour dire "nous
regarderons ailleurs si quelque chose arrive aux gens qui vivent
ici".
L'enclave de la Guilde
Le Centre-ville est surtout connu pour abriter l'Enclave de la
Guilde, l'enceinte fortifiée qui sert de bureau principal et de
forteresse à la Guilde dans Malifaux. L'Enclave n'est pas un
bâtiment unique, cependant, mais plutôt une collection
tentaculaire de plusieurs bâtiments fortifiés qui sont répartis sur
environ un mille et demi carré.
Dans les bâtiments administratifs de l'Enclave, la Guilde gère les
affaires quotidiennes de la ville et gère le côté Malifaux du
commerce de la Soulstone. L'Enclave abrite également le palais
de justice, les casernes de la guilde, les différents officiers de la
division spéciale et le sanatorium de la guilde. D'autres
complexes sont situés sous l'Enclave : la prison de la guilde, la
morgue et les prisons des chasseurs de sorcières sont toutes des
structures souterraines conçues pour réduire la menace posée par
les prisonniers évadés ou les morts-vivants qui s'animent
spontanément.
Richesse et privilèges
Autour de l'Enclave de la Guilde se trouvent les bureaux et les
résidences des résidents les plus riches de la ville. Parmi les
immeubles résidentiels, on trouve les sièges sociaux de diverses
entreprises soutenues par la Guilde, quelques consulats
d'ambassadeurs, ainsi qu'une variété d'hôtels, de restaurants et de
boutiques haut de gamme. Ceux qui ne portent pas la tenue et
l'attitude appropriées doivent s'attendre à être suivis par les
patrouilles de la Guilde tant qu'ils resteront dans la zone.
L'Enclave et ses riches partisans rayonnent autour de résidences
privées de classe supérieure, dont la plupart ressemblent à des
manoirs par leur taille et leur construction, ainsi qu'un certain
nombre de tavernes, saloons, restaurants, cabarets, boutiques et
autres commerces. Les plus prospères des entrepreneurs de
Malifaux ont élu domicile dans cette zone, et il n'est pas rare de
trouver les artistes, musiciens et chanteurs les plus populaires de
la ville vivant ensemble sous un même toit.
Le département des relations publiques de la Guilde maintient sa
station d’Aethercasting dans cette région. La station émet vingt-
quatre heures sur vingt-quatre, la plupart du temps pour des
informations (approuvées par la Guilde) et des discussions
politiques destinées à diaboliser les ennemis de la Guilde. La
station diffuse également de la musique et des programmes
éducatifs pendant les "heures creuses", qui sont de loin plus
populaires que la propagande de la Guilde.
Récemment, le département des relations publiques a commencé
à diffuser une variété de "séries dramatiques" sur les ondes. Bien
que ces feuilletons audio aient tendance à être trop dramatiques,
ils sont devenus très populaires parmi les enfants de la ville, en
particulier les histoires impliquant Lady Justice, ses maréchaux
de la mort, et leurs batailles contre les diaboliques
Résurrectionnistes et leurs serviteurs morts-vivants.
Le Centre-ville supérieur abrite également le Musée d'histoire
naturelle de Malifaux, un bâtiment en pierre qui occupe un pâté
de maisons entier. L'entrée du musée est flanquée de deux hautes
stations représentant des béliers agenouillés, et les merveilles
exposées attirent des foules de gens qui cherchent à avoir un
aperçu des créatures et de l'histoire de Malifaux.
Malheureusement, le musée est une sorte d'imposture, car la
plupart de ses objets sont soit des contrefaçons, soit ont été
faussement identifiés et étiquetés comme quelque chose
d'entièrement différent. En bref, les conservateurs bénévoles du
22
musée ont beaucoup de passion mais pas beaucoup dans la zone
d'éducation ou de formation réelle.
Près du Musée d'Histoire Naturelle se trouve le Musée et
Archives de la Ville de Malifaux, qui porte le même nom, et qui
est communément appelé la Bibliothèque de Duer. Les étages
supérieurs contiennent une vaste galerie d'art, qui s'inspire
principalement des œuvres des artistes de la ville, tandis que les
niveaux inférieurs abritent de nombreuses voûtes qui contiennent
des milliers de tomes et de livres.
Beaucoup de ces livres ont été trouvés lorsque le Conseil a
traversé la Brèche, mais le Conseil et, plus tard, la Guilde ont
enrichi la bibliothèque jusqu'à ce qu'elle devienne la vaste
collection de connaissances qu'elle est aujourd'hui. L'accès aux
parties inférieures de la bibliothèque de Duer est techniquement
réservé au personnel de la Guilde, mais les curieux peuvent
acheter des laissez-passer qui leur permettent de parcourir les
connaissances collectées... sous la supervision de la Guilde, bien
sûr.
Au fur et à mesure que l'on se dirige vers le sud, le centre-ville
passe progressivement des maisons et des entreprises riches aux
quartiers de la classe moyenne. Cette diminution est
principalement due à la présence de la salle du syndicat des
mineurs et des tuyauteurs de la ville, qui est entourée par les
maisons des travailleurs du syndicat et les entreprises qui
s'adressent à eux. Cela a conduit à un nombre élevé de tavernes
et de saloons dans la zone, et il n'est pas rare de voir les résidents
bien habillés du nord du centre-ville vagabonder plus au sud
pour profiter de la "couleur locale".
L'une des destinations les plus populaires pour les fêtards est le
célèbre Star Theater, une merveille architecturale avec des
plafonds voûtés, un éclairage électrique, des rideaux de velours
et un énorme orgue à tuyaux fonctionnant avec une chaudière.
Le théâtre appartient à la légendaire illusionniste Colette Du
Bois, et ses spectacles vont de la magie de scène au théâtre en
passant par le burlesque. Au rez-de-chaussée du théâtre, il n'y a
que des places debout, mais les niveaux supérieurs et les balcons
offrent des sièges confortables pour ceux qui sont prêts à payer
le prix inconfortable de ce luxe.
La rivière Fortune
La rivière Fortune coule vers l'est à travers la forêt de
Knotwoods et au cœur de la ville de Malifaux. Le courant est
fort mais pas ingérable, et un certain nombre de capitaines de
bateaux de rivière gagnent leur vie en naviguant dans ses
profondeurs boueuses, transportant des biens et des personnes
entre la ville et les colonies minières du nord.
Un groupe de rochers pointus (connus sous le nom de "dents de
la rivière") dans la partie est de la ville empêche les grands
bateaux fluviaux et les cargos lourds de quitter la ville sans
arracher leur coque. Par nécessité, la plupart des bateaux qui
naviguent sur la rivière ont des fonds peu profonds et surveillent
leur poids très attentivement.
La rivière est traversée par de nombreux ponts, mais ils sont
généralement assez hauts pour que la plupart des bateaux
puissent passer dessous sans trop de problèmes. Cependant,
lorsque la rivière déborde au printemps et que le niveau de l'eau
monte, les plus gros navires se retrouvent parfois incapables de
se glisser sous ces ponts sans incident. Parfois, la surcharge
créative d'un bateau peut l'abaisser juste assez pour lui permettre
de passer, mais il faut veiller à ce que le bateau ne soit pas
enfoncé si bas qu'il puisse déchirer sa coque sur les rochers de la
rivière.
La zone industrielle
Bien que le centre-ville soit le quartier le plus riche de Malifaux
City, la zone industrielle est le cœur qui fait vivre la ville. Les
fours des usines ici brûlent jour et nuit, assurant que la ville aura
toutes les balles, les constructions, les armes à feu, et les
locomotives dont elle a besoin pour survivre.
La zone industrielle est dominée par de grands entrepôts et des
usines, ces dernières crachant des nuages de cendres et de suie
dans l'air à un rythme constant. La plupart des bâtiments sont
couverts de suie et de crasse, tout comme les ouvriers qui ont
choisi de vivre dans ce quartier afin d'être proches de leur lieu de
travail. Les usines les plus importantes appartiennent à Geissel
Metalworks, le fabricant responsable de la production de la
plupart des pièces pour les constructions et les locomotives de la
Guilde.
Près de la partie sud du quartier se trouvent les bureaux et les
presses d'imprimerie du Malifaux Daily Record, le plus ancien
journal de la ville. Ce journal et le Malifaux Tattler, plus récent,
sont les seuls journaux tolérés par la Guilde, principalement
parce qu'ils servent tous deux de machines de propagande
flagrante pour diffuser sa version de la réalité dans toute la ville.
Toutes les autres opérations d'impression de nouvelles dans
Malifaux sont considérées comme illégales, mais cela ne les
empêche pas de surgir presque aussi vite que la Guilde peut les
fermer.
La station industrielle
Si la zone industrielle est le cœur de Malifaux City, alors la
station industrielle est l'artère qui lui fournit le sang dont elle a
besoin pour fonctionner. Contrairement à la station de Malifaux,
la station industrielle est une station terne, en plein air, construite
pour la fonction plutôt que la forme. Les trains de minerai
provenant des collines du Nord et des Badlands sont amenés et
passés au crible des machines qui séparent et écrasent les
minéraux précieux pour les traiter.
Seul un petit pourcentage des trains en provenance du nord
transporte des pierres d'âme. Lorsque ces précieuses pierres
précieuses arrivent, elles sont redirigées vers les usines de
traitement de la Guilde dans le district, où les plus grosses
pierres sont mises de côté pour être taillées et polies. Les plus
petites pierres - celles de la taille d'un pois ou plus petites - sont
broyées en poussière de pierre d'âme destinée à un usage
industriel (souvent comme carburant pour les constructions
animées ou les membres pneumatiques).
Le contenu du reste des trains dépend entièrement de leur point
d'origine. Ceux qui viennent du nord ou du sud transportent
souvent d'autres minéraux précieux. L'or et l'argent sont fondus
et renvoyés sur Terre, tandis que le fer est transformé en acier et
que le charbon est brûlé pour alimenter les différentes usines du
district.
Les trains qui arrivent de l'ouest de la région des forêts noueuses
mettent généralement des wagons empilés avec du bois coupé.
Ce bois est utilisé à deux fins : la construction ou le bois de
chauffage. De nombreux bâtiments de la ville sont construits
dans des proportions étranges ou sont assez décrépits, de sorte
qu'il y a toujours un certain degré de construction pendant les
mois de printemps, d'été et d'automne. En hiver, le bois de
chauffage est tout simplement une nécessité pour ceux qui ne
veulent pas mourir de froid.
23
Les Nouvelles Zones de Construction
Malifaux City a deux Zones de Nouvelle Construction, ainsi
nommées parce qu'elles ont été construites par des colons de la
Terre au lieu d'être simplement adaptées pour être utilisées
comme la plupart des bâtiments de la ville. Malgré leurs noms et
origines similaires, les quartiers sont cependant très différents les
uns des autres.
La zone de nouvelles constructions du nord
Au nord de la zone industrielle se trouve la zone de nouvelle
construction du nord, ou "NCZ du nord", comme l'appellent les
habitants. Ce district est le résultat d'une pétition adressée à la
Guilde au nom d'un certain nombre de petites entreprises qui
n'étaient pas assez grandes ou importantes pour exiger un espace
dans la zone industrielle au moment de sa création. Ces sociétés
ont été autorisées à construire leurs maisons et leurs bureaux le
long du mur nord, ce qui en fait la seule partie de la ville qui
existe au-delà de la protection des murs de la ville.
Tout comme les bidonvilles de la ville, la zone de construction
du nord a rapidement acquis la réputation d'être un endroit que la
Guilde ignore généralement. Contrairement aux bidonvilles,
cependant, les sociétés qui se sont installées dans la zone ont
engagé des gardes mercenaires pour les protéger, ainsi que leurs
travailleurs et leurs familles. La sécurité était ainsi juste
suffisante pour assurer la sécurité et la prospérité des entreprises
du district, ce qui a attiré d'autres colons. En quelques années, la
NCZ Nord est devenue une partie prospère de la ville.
Les bâtiments de la zone nord de nouvelles constructions sont
principalement en bois, avec quelques briques et pierres. Si l'on
ajoute à cela les chemins de terre, les poteaux d'attelage et les
herbes folles, il est difficile de visiter le quartier sans avoir
l'impression de pénétrer dans une ville frontière. Les saloons
sont nombreux, et les gardes mercenaires qui patrouillaient
autrefois la zone ont depuis fait place à une milice qui est
financée par les taxes sur la propriété (généralement faibles) des
résidents. Dans l'ensemble, la milice applique les lois de la
Guilde sans trop se plaindre, bien qu'elle s'en remette à la Guilde
lorsque les dirigeants de la ville daignent prêter attention à cette
petite colonie robuste.
La ZNC du Nord a la réputation d'abriter un grand nombre de
mercenaires, et cette réputation n'a fait qu'attirer davantage de
mercenaires qui n'ont d'autre choix que d'aller là où se trouvent
les emplois. Quelques groupes de mercenaires ont même ouvert
des bureaux dans le district, ce qui leur confère une légitimité
accrue par rapport à leurs rivaux.
Le nombre élevé de mercenaires et de soldats de fortune a donné
lieu à une atmosphère un peu rude et tumultueuse, mais sans le
côté mortel que l'on pourrait trouver ailleurs. Il est tout à fait
possible qu'une bagarre éclate dans un saloon à cause d'une
partie de poker ou d'un commentaire impopulaire, mais ces
combats se font avec les poings et les pieds plutôt qu'avec des
pistolets et des épées.
En plus de son commerce dynamique d'"entrepreneurs
indépendants", la zone de construction nouvelle du nord sert
également de plaque tournante pour la plupart des diligences de
la ville. Les magasins généraux du quartier regorgent d'aliments
pour chevaux et de fournitures pour la vie à la frontière, et de
nombreux voyageurs qui ne font que passer par la ville trouvent
plus facile de s'arrêter et de se réapprovisionner dans la NCZ
Nord plutôt que d'entrer dans la ville proprement dite.
Les mercenaires
Bien que les "taux de service" des mercenaires puissent varier
considérablement en fonction de la tâche requise et de la
compétence des artistes, certains prix généraux sont considérés
comme le "taux courant".
Les tâches simples et sans grand danger (comme livrer un
message ou suivre quelqu'un) coûtent généralement 0,5§ par
jour, tandis que celles qui comportent un risque (comme
intimider quelqu'un ou voler un objet de valeur) coûtent 1§ par
jour. Les "taux de combat" pour les emplois qui impliquent la
violence augmentent généralement ces taux de 2 à 5§ par jour.
Les assassinats sont techniquement illégaux mais coûtent
généralement entre 10§ et 15§ par tête.
Les groupes de mercenaires facturent généralement des tarifs
plus élevés mais produisent des résultats plus fiables.
La zone sud des nouvelles constructions
La zone sud des nouvelles constructions, ou quartier des docks,
comme on l'appelle souvent, est une partie de la ville située entre
la zone industrielle et la rivière Fortune. Ce quartier n'était guère
plus qu'une collection de bâtiments brûlés et effondrés lorsque la
Guilde est arrivée à Malifaux, et après avoir déterminé qu'aucun
Neverborn ne se cachait parmi les épaves calcinées, ils ont
continué à s'enfoncer dans la ville sans même y penser.
Lorsque les colons ont commencé à arriver dans la ville, certains
d'entre eux ont vu le potentiel d'un quartier situé le long de la
rivière et ont commencé à construire des quartiers à partir de
rien. Le résultat de leurs efforts a été une collection désordonnée
de bâtiments denses qui s'étendaient jusqu'au bord de la rivière...
et dans de nombreux cas, plus loin encore. Beaucoup de maisons
et d'immeubles du quartier se sont déversés sur le dédale de
quais qui s'avancent désespérément sur l'eau, tandis que d'autres
sont simplement suspendus au-dessus de l'eau à des angles
qu'aucun architecte ou charpentier responsable n'approuverait
jamais.
Le quartier des docks est le point de destination de la plupart des
marchandises qui arrivent du fleuve. Il s'agit notamment des
cargaisons de minerai et de matières premières en provenance
des collines du Nord, ainsi que des grumes que certains
bûcherons entreprenants choisissent de faire flotter sur le fleuve
afin d'éviter les frais de chargement par rail de la Guilde. La
pêche est également une activité populaire dans le district, et
pendant la journée, il n'est pas rare de voir des dizaines de petits
bateaux perchés sur l'eau et deux fois plus de personnes pêchant
depuis les quais. Les poissons mis à l'eau sont généralement
comestibles, bien qu'il existe quelques espèces vénéneuses
uniques à Malifaux qui n'ont été découvertes que par un accident
tragique.
Les marchés aux poissons du district ouvrent tôt le matin et
restent ouverts jusqu'au crépuscule. Ils sont éclairés par des
lanternes vertes qui non seulement attirent l'attention sur leurs
marchandises mais cachent aussi la teinte verte maladive qui
colore parfois les poissons mis à l'eau. Même si un résident évite
les marchés aux poissons, leur odeur est presque écrasante et
s'accroche au quartier (et à ceux qui y vivent) comme une lourde
couverture.
La Société de Tempérance
24
La Zone de Nouvelle Construction Sud abrite la Société de
Tempérance, une organisation qui cherche à mettre fin à la vente
légale d'alcool à Malifaux. Comme on peut s'y attendre, ils n'ont
pas beaucoup de membres, mais ils augmentent rapidement en
nombre et deviennent de plus en plus actifs dans la Zone de
Nouvelle Construction Sud.
La Société de Tempérance organise des protestations contre les
tavernes et les saloons du quartier des docks, rassemble des
chorales pour chanter des chansons sur les méfaits de l'alcool, et
essaie même d'organiser un programme pour "réhabiliter" les
prostituées qui travaillent dans les saloons du quartier par une
combinaison d'éducation, de culpabilité et de valeurs religieuses
fondamentales.
Ce que beaucoup de leurs partisans ne savent pas, c'est que la
Société de Tempérance organise également des " bouteilles
cassées party ", ce qui n'est qu'un moyen poli de dire qu'elle
s'introduit dans les tavernes au milieu de la nuit et détruit autant
de bouteilles d'alcool que possible. Certains membres sont allés
un peu plus loin que les dirigeants de la Société ne l'auraient
souhaité et ont blessé des clients et des propriétaires de tavernes.
Quelques saloons ont même été réduits en cendres, ce qui ne fait
que souligner les affirmations de la Société selon lesquelles
l'alcool est trop dangereux pour être consommé ouvertement.
Actuellement, la Société de Tempérance se concentre sur la
transmission de son message au peuple et sur le recrutement de
nouveaux membres. Elle a réussi à économiser suffisamment de
scrips pour acheter un peu de temps sur les émissions aethervox
de la Guilde, et ses tracts peuvent être trouvés collés contre les
murs des bâtiments dans tout le quartier des docks.
Les taudis
Les taudis constituent la majorité des parties habitées de
Malifaux City. Chacun d'entre eux est une collection tentaculaire
et déglinguée d'immeubles en ruine, de bars miteux, de bordels
miteux, d'entrepôts vides, de tripots illicites et de ruines
effondrées. Dans ces quartiers dangereux, la majorité des
habitants de la ville mènent une vie difficile.
Il y a huit districts distincts qui peuvent être considérés comme
des taudis, chacun d'entre eux contenant une douzaine (ou plus)
de quartiers différents. Le niveau de sécurité et de prospérité des
taudis varie considérablement d'un quartier à l'autre (et parfois
même entre différents quartiers d'un même quartier). Certains
sont des poches de stabilité relative en raison de la présence de
postes de contrôle de la Guilde ou de quartiers de M&SU, tandis
que d'autres ne sont pas plus sûrs que les zones de quarantaine
voisines.
Les taudis d’Easterly
Situés à l'ouest du centre-ville, les taudis d'Easterly sont les plus
anciens et les moins dangereux des quartiers de la ville. Les
taudis portent le nom de Rachael Easterly, un officier de la
Guilde qui a été brutalement assassiné dans le quartier peu après
que la Guilde ait ouvert la ville aux particuliers. Bien qu'il
s'agisse d'un hommage approprié à Mme Easterly, l'emplacement
du quartier à l'ouest de la ville est souvent source de confusion
pour les nouveaux voyageurs, qui supposent que le nom fait
référence aux taudis les plus à l'est (qui, pour ne rien arranger,
sont en fait connus sous le nom de taudis centraux).
Les taudis de l'Est abritent un certain nombre de gardes de la
Guilde de rang inférieur ainsi que les serviteurs des résidents les
plus riches du centre-ville. La présence de la guilde des
chasseurs de rats de la ville, la Confrérie du Rat, a empêché la
population de vermine de Malifaux de prendre pied dans ces
taudis. La rareté relative des bars et des tavernes offre peu de
raisons pour les résidents les plus durs de la ville de passer
beaucoup de temps dans les taudis de l'Est, et cela, à son tour,
assure que le crime reste relativement rare dans le district.
L'une des attractions les plus populaires des taudis d'Easterly est
Ringside, le premier établissement de boxe à mains nues de la
ville. Les combats du Ringside sont populaires dans toute la ville
et son propriétaire, Jacob Samuels, a prouvé qu'il était capable
d'engager des combattants qui attireront les foules. La plupart
des nuits, les combats attirent des foules respectables de la classe
ouvrière, et il y a toujours un certain degré de présence de la
Guilde, car Samuels offre aux membres de la Guilde une entrée
gratuite.
Les combattants qui arrivent en fin de carrière se retrouvent
souvent dans les Fosses, l'arène de combat souterraine située
sous le Ringside. Alors que les combats en surface sont des
combats traditionnels entre boxeurs professionnels, les combats
dans les fosses s'apparentent à des combats à mort entre
gladiateurs. Les combattants condamnés à la fosse sont obligés
de se battre entre eux ou contre des monstres ou des
constructions que Samuels a réussi à rassembler pour ses clients.
Ces combats sont toujours à mort.
Les combats dans les fosses sont évidemment illégaux, mais
Samuels a soudoyé suffisamment d'officiers de haut rang de la
Guilde pour pouvoir organiser ses combats sans crainte de
poursuites. C'est un secret de polichinelle dans le milieu des
mercenaires que Samuels paie bien les bons combattants, et plus
d'un kidnappeur a trouvé plus rentable de vendre ses victimes
comme esclaves que de demander une rançon à leurs familles
inquiètes.
Les taudis de Riverfront
Les taudis de Riverfront s'étendent sur la rive sud de la rivière
Fortune. Ce district abrite certains des quartiers les plus
dangereux de Malifaux City, en partie parce que la rivière le
sépare des maintiens de la Guilde. Pour aggraver les choses, les
taudis partagent une frontière avec l'un des tronçons les plus
dangereux de la zone de quarantaine.
Dans les premiers jours de la seconde Brèche, la Guilde a
patrouillé dans ces rues, mais lorsque les morts-vivants et les
Neverborn se glissant par-dessus, à travers ou sous les barricades
de la Zone de Quarantaine sont devenus un sérieux problème, la
Guilde s'est simplement retirée des taudis et a mis en place des
points de contrôle défensifs le long des trois ponts du quartier.
Ces points de contrôle garantissent que tout ce qui sort de la
zone de quarantaine et entre dans les taudis ne pourra pas
traverser la rivière pour déranger les citoyens du centre-ville ou
de la zone de construction neuve du sud. Les gardes qui
surveillent ces points de contrôle n'empêchent pas les résidents
d'entrer ou de sortir du district, mais ils n'interviennent pas non
plus s'ils sont témoins d'un crime à quelques centaines de mètres
de là. Les habitants de ce quartier sont, comme on dit, livrés à
eux-mêmes.
Le quartier le plus tristement célèbre du Riverfront est
Redchapel, qui tire son nom à la fois de l'imposante Eternal
Chapel qui domine l'horizon de la zone et des nombreux
"quartiers rouges" qui l'entourent. Peu après la reconquête de la
ville, Redchapel a été en proie à une série de meurtres brutaux et
choquants. Bien que le coupable ait depuis été identifié comme
étant le résurrectionniste Seamus, à l'époque, il n'était connu que
comme "le tueur de Redchapel".
25
Malgré le danger et la pauvreté des taudis de Riverfront,
quelques personnes ont réussi à se tailler une carrière lucrative.
L'un des plus prospères est Leveticus, le propriétaire de
Captivating Salvage and Logistics. Le petit prêteur sur gages est
connu pour avoir une variété de composants mécaniques
étranges et rares qui ne peuvent être trouvés ailleurs dans la ville,
mais sa réputation est surpassée par celle de son propriétaire.
Leveticus est un collectionneur de livres rares et un négociant
d'informations politiques, et il n'est pas rare de voir des
représentants de l'Union ou de la Guilde se rendre dans les taudis
pour obtenir un objet nécessaire ou acheter des informations sur
leurs rivaux.
Tout comme la zone de construction neuve du sud, les taudis de
Riverfront possèdent un certain nombre de docks qui s'avancent
sur le fleuve. Cependant, peu de marchands venant d'ailleurs
dans la ville choisissent d'accoster dans le quartier, car la
sécurité de leur cargaison et de leur personne n'est jamais
assurée. La piraterie n'est pas si courante (les bateaux à moteur à
essence de la Guilde sont plus rapides que tout ce que les autres
ont réussi à construire), mais plus d'un marchand s'est réveillé en
apprenant que quelqu'un avait cambriolé son entrepôt de
Riverfront la nuit précédente.
Les taudis hurlants
Situés à côté des taudis de Riverfront, les taudis hurlants sont
ainsi nommés en raison des forts gémissements qui résonnent
périodiquement dans les égouts, provoquant une douce
réverbération dans tout le quartier. Les gémissements étaient
plus fréquents dans les années précédant l'Événement, et depuis,
on ne les entend plus que deux ou trois fois par mois. Personne
dans les taudis hurlants ne semble savoir d'où vient le son, et peu
de gens sont prêts à braver le dédale d'égouts sous le quartier
pour découvrir la vérité.
Mis à part les sons peu fréquents qui émanent du sol, ces taudis
ont une apparence similaire à celle des taudis voisins de
Riverfront. La pauvreté et le désespoir sont la monnaie du
royaume, et les commerces disséminés dans les rues exiguës sont
de mauvaise qualité et en mauvais état. D'un autre côté, leurs
prix ont tendance à être bon marché (principalement par
nécessité), de sorte que les résidents économes des autres
districts font parfois des voyages dans les taudis de Hurlevent
afin d'acheter des meubles à prix réduit, des produits secs et des
viandes mystérieuses.
Les taudis de Hurlevent sont dirigés par une poignée de gangs
qui se livrent une bataille sporadique pour le district.
Actuellement, les gangs les plus influents du quartier sont les
Wild Ones, les Might Dogs et les Trollkillers, mais il y a
toujours un autre gang qui cherche à se tailler un morceau de son
propre territoire. Pour la plupart, les gangs subsistent grâce à
l'argent de la protection et aux agressions occasionnelles, au
détriment des autres résidents du district.
Les trois asiles
Dès les premiers jours de l'effort de reconquête, le gouverneur
général Kitchener est conscient de la tension qui résulte de la vie
dans un autre monde. Il y avait eu des rapports de personnes
ayant perdu la raison pendant les jours de la première Brèche, et
il n'avait aucune raison de douter que les choses seraient
différentes cette fois-ci. Une fois que la Guilde a couvert les
bâtiments qui allaient bientôt devenir son enclave, il a choisi un
bâtiment en pierre voisin et a ordonné qu'il soit transformé en
Sanatorium. Le gouverneur général estimait que le bâtiment était
suffisamment grand pour répondre aux besoins de la Guilde
pendant les décennies à venir.
En huit mois, le Sanatorium de Malifaux fonctionnait à plein
régime. Six mois plus tard, il y avait tellement de personnes
entassées dans ses cellules crasseuses que la sécurité de ses
employés ne pouvait plus être garantie.
Afin de combattre la surpopulation, les médecins du Sanatorium
ont commencé à libérer les patients plus tôt, les déclarant guéris
de leurs maladies et aptes à être réintroduits dans la société polie.
Pour la plupart, ces patients devenaient simplement un fardeau
pour leurs proches, mais d'autres - comme ceux qui pouvaient
entendre les murmures de l'Esprit des Graves - étaient poussés au
meurtre, à la folie. Beaucoup de ces patients libérés sont devenus
les premiers Résurrectionnistes de la ville.
En 1904, la Guilde a finalement été forcée d'admettre que ses
installations actuelles étaient terriblement inadaptées à la tâche à
accomplir et a commencé à chercher une installation de
débordement. Il y avait deux candidats : L'asile de Smedley, qui
adopte une approche chirurgicale du traitement des aliénés, et le
Blackwood Home for Mental Healing, qui préconise des plans
de traitement impliquant la thérapie et la réhabilitation.
L'établissement de Smedley est plus favorisé que celui de
Blackwood, mais à la dernière minute, la Guilde met le
financement de Smedley au profit de Blackwood. Les tentatives
de Smedley pour bloquer l'ouverture de l'asile rival ont pris fin
brusquement lorsqu'il a été découvert mort à son domicile,
victime d'un suicide évident.
Tout le monde pensait que l'asile de Smedley devait fermer ses
portes, mais l'un des médecins, le Dr Stanley Grimwell, a pris les
devants et a commencé à gérer l'asile lui-même. Les clients
étaient rares, mais l'emplacement de l'établissement - il se
trouvait à l'est de la ville, alors que les deux autres sanatoriums
étaient dans les quartiers ouest - en faisait un point de chute
pratique pour les fous découverts de ce côté de la ville. Les
expériences du Dr Grimwell sur ses premiers patients lui ont
donné le personnel dont il avait besoin pour faire fonctionner son
asile à plein régime, et depuis lors, les affaires ont été régulières.
Si l'asile de Smedley soigne parfois des gens, les traitements du
Dr Grimwell sont extrêmement douloureux et invasifs :
électrochocs, hydrothérapie et lobotomies sont monnaie
courante. Si un cas particulièrement intéressant se présente, le Dr
Grimwell va parfois fouiller dans le cerveau de son patient pour
tenter de le "réparer", avec des résultats mitigés. Les personnes
envoyées à l'asile de Smedley ne sont plus jamais tout à fait les
mêmes.
Actuellement, lorsque des malades mentaux sont confiés aux
soins de la Guilde, ils sont soigneusement évalués pour
déterminer leur état d'esprit. Ceux qui montrent les meilleures
chances de récupération sont transférés à la maison de
Blackwood pour la guérison mentale, tandis que les patients les
plus violents sont généralement envoyés dans le cauchemar
qu'est l'asile de Smedley, plus pour les écarter du chemin que
pour leur ôter tout espoir de récupération. Les autres sont gardés
au Sanatorium de la Guilde, où ils sont traités et étudiés par les
médecins et les employés.
Les taudis centraux
26
Situés à l'est de la zone industrielle et de la zone sud des
nouvelles constructions, les taudis centraux sont les plus grands
et les plus variés de la ville. Ils se composent de dizaines de
quartiers différents, des logements d'ouvriers sidérurgiques
bordant la zone industrielle aux manoirs abandonnés et décrépis
le long de la zone de quarantaine est.
Les taudis du centre sont surtout occupés le long de ses
frontières occidentales et dans une étroite bande le long de la
voie ferrée centrale. Dans ces quartiers, la vie est relativement
sûre et on y trouve les magasins généraux, les tavernes et les
réunions sociales typiques que l'on peut s'attendre à trouver
ailleurs dans la ville. Il y a des bals publics, des ligues de rugby
et de cricket, des théâtres à budget et des bals publics, qui ont
tous tendance à attirer de grandes foules.
À mesure que l'on s'éloigne vers l'est, loin du centre-ville et de la
présence réconfortante de la ligne ferroviaire centrale, les
résidents du quartier deviennent plus furtifs et moins
respectables. Les commerces deviennent plus louches et
délabrés, les maisons prennent un air négligé, et il n'est pas rare
de croiser par hasard un cadavre dans la rue, résultat d'une
dispute qui a atteint sa conclusion finale.
Sur le côté est des taudis du centre se trouve le stand des tireurs
d'élite amateurs de Silvercrest. Cette entreprise consiste en une
plate-forme surélevée installée contre les barricades de la zone
de quarantaine, un chapiteau aux couleurs vives et une paire de
projecteurs électriques coûteux. Pour une cotisation de dix scrips
par mois, les membres peuvent passer une heure par semaine sur
la portée à tirer sur les zombies, les résurrectionnistes et tout ce
qui se trouve dans la zone de quarantaine et qui se trouve à
portée.
Le Petit Royaume
La question de savoir si le quartier connu sous le nom de Petit
Royaume peut vraiment être considéré comme un taudis est un
sujet de débat. La Guilde ne met pas les pieds dans le quartier,
du moins pas officiellement, mais malgré cela, le taux de
criminalité est à peu près équivalent à celui du centre-ville ou de
la zone industrielle, plutôt qu'à celui des autres quartiers de
taudis. Pour la plupart des gens, le Petit Royaume est un endroit
étonnamment sûr pour vivre... à condition de respecter les règles
(souvent tacites) du quartier.
Le Petit Royaume est un quartier construit et peuplé par des
expatriés des Trois Royaumes : la Chine, le Japon et le Vietnam.
D'une certaine façon, entrer dans le Petit Royaume, c'est comme
entrer dans un autre monde : les bâtiments ont le style de
l'architecture orientale, des lanternes en papier pendent au-dessus
de la tête et les rues sont encombrées de charrettes vendant du
bouillon, du riz et des nouilles. Les bâtiments sont étiquetés dans
un éventail déconcertant de dialectes chinois, japonais et
vietnamiens, et la quantité de bains, d'herboristes et de boutiques
de curiosités que l'on peut trouver nichés le long de ses rues
étroites est presque stupéfiante.
Les habitants du Petit Royaume sont principalement d'origine
asiatique, et la plupart s'habillent à la manière de leur pays
d'origine. Les kimonos flottants, les robes exotiques, les
tatouages élaborés et les nœuds de tête sont monnaie courante.
De nombreux Occidentaux vivant dans le district ont choisi
d'adopter des éléments de l'esthétique de leurs voisins dans leur
propre garde-robe, même s'il ne s'agit que d'une transition
progressive du noir et du marron vers les couleurs plus vives qui
fleurissent dans le district. D'autres adoptent pleinement la
culture des Trois Royaumes, en portant le kimono, le changshan,
le qipao ou le ao dai.
Comme beaucoup d'autres endroits dans Malifaux, le Petit
Royaume a son côté ténèbres. La discrimination sexuelle est
monnaie courante, et beaucoup de résidents âgés refusent de
faire des affaires avec des femmes. Il est donc extrêmement
difficile de trouver un emploi dans le Petit Royaume pour les
femmes qui n'ont pas de famille prête à les employer. Pour la
plupart de ces femmes, le seul moyen de survivre est de chercher
un emploi dans l'une des nombreuses maisons closes du quartier,
qui accueillent des clients de toute la ville.
Le plus populaire de ces bordels est de loin le Qi and Gong, une
maison de plaisir qui était la préférée des gardes de la Guilde en
congé jusqu'en 1902, date à laquelle le fils du gouverneur
général Kitchener fut assassiné dans la chambre d'une des
prostituées de l'établissement. Après cet événement tragique, peu
de membres de la Guilde ont jugé bon de tenter le Destin (ou le
tempérament du Gouverneur général) en se rendant dans le
célèbre bordel.
Les fumeries d'opium sont également courantes dans le quartier.
Un visiteur n'a pas besoin de chercher bien loin pour trouver une
maison de passe enfumée qui est plus qu'heureuse de vendre ses
drogues pour quelques pièces. Ces repaires de l'iniquité
s'attaquent aux désespérés et aux toxicomanes, et il n'est pas rare
que les toxicomanes se retrouvent privés de leur drogue jusqu'à
ce qu'ils rendent un "petit service" aux propriétaires.
Le plus souvent, ces propriétaires sont les Dix Tonnerres, un
syndicat du crime qui a pratiquement pris le contrôle du Petit
Royaume. Bien qu'ils se présentent comme un simple gang de
rue, les habitants du quartier savent que les Dix Tonnerres sont
bien plus puissants qu'il n'y paraît. Une grande partie de l'argent
qui circule dans le quartier finit par passer par les mains des Dix
Tonnerres, et ils prennent juste assez de part pour s'assurer que
tout le monde se rappelle qu'ils sont aux commandes.
Bien qu'ils profitent des avantages de la richesse comme tout le
monde, les Dix Tonnerres ne sont pas trop préoccupés par les
biens matériels. L'organisation privilégie le pouvoir par-dessus
tout, et elle préfère exercer ce pouvoir en rassemblant des gens.
Les moyens par lesquels ils exercent leur influence sur les autres
varient d'une personne à l'autre : il peut s'agir d'une dette de jeu,
d'un enfant kidnappé, d'un conjoint menacé, des chuchotements
d'une prostituée préférée, d'un chantage féroce, du désespoir ou
simplement de la peur du mal physique.
Le dragon a mille dents, et chacune d'elles est capable de percer
l'esprit d'un homme.
Le casino Honeypot
Le Petit Royaume compte plus de maisons de jeu que n'importe
quel autre quartier de la ville, mais beaucoup d'entre elles ne sont
guère plus qu'une seule pièce enfumée, à peine assez grande
pour maintenir une seule table de mah-jong ou de poker. Le
château des rêves brisés et des vies ruinées, le Honeypot Casino,
règne sur ces petits repaires de désespoir et de chagrin.
Dans à peu près tous les moyens qui comptent, le Honeypot
Casino est un piège. Il appartient à Jakob Lynch, un gentleman
du Sud qui a toujours un sourire chaleureux et une poignée de
main ferme pour quiconque franchit ses portes, et à M. Cheng,
un agent des Dix Tonnerres qui ne semble pas faire grand-chose
d'autre que de surveiller son partenaire commercial.
27
Le casino lui-même est un bâtiment massif de trois étages qui
domine les immeubles sans nom qui l'entourent. Des tubes
géants de Geissler sur la façade du bâtiment proclament son nom
dans des nuances électriques de violet et de bleu, et l'intérieur
comporte plus de tables de poker, de roulettes et de machines à
sous que la plupart des gens n'en ont vu de toute leur vie.
Le Honeypot attire des joueurs de Malifaux et de la Terre, dont
beaucoup viennent pour participer aux fréquents tournois de
poker à gros enjeux du casino. Même si un visiteur n'est pas
intéressé par le jeu, les "working girls" du Honeypot sont
largement considérées comme les femmes les plus attirantes de
Malifaux.
Entre ses tables infâmement mercurielles qui peuvent passer du
chaud au froid en un clin d'œil et la beauté envoûtante, presque
d'un autre monde, de ses prostituées, le Honeypot est un piège
tentant qui détruit des vies chaque nuit.
Les taudis de Southgate
Les taudis de Southgate sont situés au sud des taudis centraux et
se composent principalement de la zone adjacente à la rivière et
à la voie ferrée centrale. Bien qu'il s'agisse des taudis les plus
éloignés de Downtown et de l'Enclave de la Guilde, ce quartier
est étonnamment bien défendu par la Guilde. La gare de
Southgate est plus une forteresse militaire qu'une gare
ferroviaire, bien que les gardes qui y sont stationnés la traitent
plus comme la seconde que comme la première.
Cette atmosphère détendue imprègne l'ensemble du quartier. La
présence de la Guilde décourage les activités criminelles (ou, à
tout le moins, encourage les criminels à rester dans l'ombre), et
les zones environnantes de la zone de quarantaine sont
généralement abandonnées et calmes. La plupart des résidents
sont des mineurs et des cheminots qui utilisent le chemin de fer
pour faire la navette entre leurs maigres maisons et leurs emplois
fatigants. Le M&SU a quelques petits avant-postes ici qui aident
les membres du syndicat dans leur vie quotidienne, offrant des
services tels que des écoles pour leurs enfants et des réfectoires
qui offrent des repas chauds et bon marché aux travailleurs
fatigués qui ne veulent pas cuisiner leur propre dîner.
Malheureusement, la sécurité de Southgate n'est qu'une illusion.
Loin sous la ville, cachée sous la caverneuse Citerne Sept, se
trouve l'Université de Transmortis. Moins qu'une école et plus
qu'une installation de construction pour des abominations
mortes-vivantes d'une intelligence alarmante, l'Université est
dirigée par le professeur Albus Von Schtook, un ancien
professeur d'astronomie devenu l'un des nécromanciens les plus
prolifiques et les plus tordus de l'ère moderne.
Les morts-vivants mécanisés de Von Schtook font des raids
sporadiques et sanglants dans les taudis de Southgate afin de
capturer de nouvelles recrues pour son université. Ceux qui ont
la malchance d'être entraînés dans les égouts sont découpés et
dotés d'une grande variété d'équipements pneumatiques et
mécaniques, tandis que le professeur enseigne à ses créations les
subtilités de la nécromancie, de l'ingénierie, de la physique, de la
sociologie et de tout autre sujet qui lui vient à l'esprit. Pire
encore, beaucoup de ces "leçons" sont diffusées par aethervox
dans toute la ville.
Les taudis du sud
Les taudis du sud sont une poche de civilisation improvisée qui
est pratiquement coupée du reste de la ville. Ses habitants
peuvent toujours se rendre dans les quartiers plus peuplés en
sortant de la ville et en contournant les murs extérieurs jusqu'aux
portes des taudis de Southgate, mais c'est une marche assez
longue pour que la plupart des gens ne fassent le trajet qu'une ou
deux fois par semaine. Cet isolement fonctionne dans les deux
sens, cependant, et en conséquence, les taudis du sud ont
tendance à éviter la plupart des problèmes qui sont communs
dans la ville proprement dite.
Cela ne veut pas dire que les taudis du sud sont entièrement
exempts de conflits. Il y a toujours une poignée de gangs qui se
battent pour le contrôle du quartier, et l'extorsion et la corruption
font malheureusement partie de la vie ici et ne peuvent être
évitées. Tant que le conflit entre les gangs reste discret, la Guilde
se contente de les laisser se disputer le district sans s'impliquer.
La seule exception est la zone de deux pâtés de maisons autour
du pylône de l'Aircar, que la Guilde défend agressivement contre
quiconque est assez fou pour contester ses droits.
Les bâtiments dans les taudis du sud sont le mélange éclectique
typique de styles architecturaux communs à Malifaux City, mais
en général, ils tendent vers des maisons victoriennes à cinq
étages. La plupart des bâtiments ont été subdivisés par leurs
habitants, en utilisant des méthodes dont la portée varie de
"couverture drapée sur une corde à linge" à "mur en bois à la
structure douteuse". Peu de gens se donnent la peine de travailler
à la réparation de leur maison, car de telles améliorations ne font
qu'attirer l'attention des gangs qui vont très probablement
s'approprier la maison améliorée.
Malgré cela, la vie dans les taudis du Sud se déroule de manière
relativement normale. Il y a des saloons, des épiceries, des
cabinets médicaux et d'autres commerces nécessaires disséminés
dans le quartier, offrant les signes de la civilisation. La plupart
de ces bâtiments sont un peu délabrés et crasseux, mais c'est
exactement le genre de vie auquel on s'attend dans les taudis du
Sud ; il est possible de mener une vie décente dans le quartier,
mais ce ne sera pas une vie de grande classe.
Les Brûlures
Si les taudis du Sud sont coupés du reste de la ville, les Brûlures
en sont pratiquement exilés. En 1900, les chasseurs de sorcières
ont tenté d'arrêter une fillette de huit ans qui avait manifesté des
pouvoirs magiques dès son arrivée à Malifaux. Les habitants du
quartier ont pris sa défense, et dans leur désespoir, les Chasseurs
de Sorcières ont mis une balle dans la tête de la fille et ont battu
en retraite précipitée du quartier. Les émeutes qui ont suivi ont
entraîné la destruction du pylône qui reliait les Brûlures au reste
de la ville, et la Guilde a décidé de ne pas le reconstruire.
Au cours des sept années qui ont suivi, les Brûlures ont été plus
ou moins abandonnés à leur propre sort. Un certain nombre de
marchands jouent le rôle d'intermédiaires pour le district,
fournissant à ses entreprises des matériaux achetés ailleurs dans
la ville. Cela conduit à des prix plus élevés à travers le district,
qui à son tour assure que peu de gens ont une raison de visiter les
Brûlures.
Aircars
Malifaux City possède un impressionnant réseau d'Aircars qui
permet le déploiement rapide des troupes de la Guilde.
Un Aircar est un peu plus qu'une grande boîte attachée à un
ballon encore plus grand, les deux étant attachés à des
tyroliennes pour les maintenir sur leur trajectoire. La cabine est
juste assez grande pour maintenir une douzaine de personnes, et
ils filent le long de leurs itinéraires à un rythme soutenu,
28
permettant de traverser rapidement les rues animées ou, dans le
cas des taudis du sud, la zone de quarantaine.
Les frais de voyage en Aircar sont assez élevés, 2§ par personne,
ce qui fait qu'ils sont principalement utilisés par la Guilde et les
voyageurs aisés.
Le réseau d'Aircar rayonne vers l'extérieur à partir du centre
Sourbreak situé dans l'Enclave de la Guilde, de sorte que tout
voyage entre les pylônes d'Aircar nécessite invariablement de
passer par un point de contrôle de sécurité de la Guilde.
La zone de quarantaine
La zone de quarantaine est le nom donné aux parties de la ville
que la Guilde a déclarées interdites. Officiellement, quiconque
est repéré dans la zone de quarantaine sans autorisation de la
Guilde est abattu à vue. Dans la pratique, il y a beaucoup de
zones grises, surtout dans les quartiers de quarantaine comme
Cold Street ou Scapetown, qui sont trop peuplés pour qu'un tel
plan soit réalisable ou dont les habitants ont encore une utilité
aux yeux de la Guilde.
Près de la moitié de la ville est constituée de zones de
quarantaine. Elles se pressent contre les barricades qui les
séparent des parties "habitées" de la ville comme des êtres
vivants, un rappel constant aux résidents de la ville que leur pied
dans Malifaux est plus ténu qu'ils ne voudront jamais l'admettre.
Elle occupe une place importante dans l'imaginaire de la ville,
une scène en ruine sur laquelle sont projetées les peurs les plus
ténues de l'humanité.
Les cartes officielles de la Guilde montrent la zone de
quarantaine comme une étendue sans caractéristiques,
encapsulée en toute sécurité dans les limites des barricades et des
murs extérieurs de la ville. Tous les documents officiels sont
soigneusement rédigés de manière à donner l'impression que la
zone de quarantaine est une étendue sauvage peu pratique mais
sans conséquence.
Officieusement, bien sûr, n'importe qui peut jeter un coup d'œil
par-dessus les barricades pour voir que la zone de quarantaine
est peuplée de bâtiments et de personnes pas très différentes
d'eux-mêmes. La Guilde maintient que la zone de quarantaine est
remplie de monstres, de criminels et de résurrectionnistes qui ne
sont tenus à distance que par une vigilance constante. Dans une
certaine mesure, cette généralisation est vraie : la zone de
quarantaine maintient des monstres, et les Résurrectionnistes ont
plus ou moins revendiqué des quartiers entiers de la zone
interdite pour eux-mêmes. Cependant, parmi ces méchants, il y a
beaucoup de gens qui ont connu des temps difficiles ou qui ont
été forcés de fuir vers le seul endroit où la Guilde ne les
cherchera pas.
Bien qu'il soit facile de comprendre pourquoi un criminel ou un
nécromancien choisirait de se cacher dans la zone de
quarantaine, peu de gens réalisent que la plus grande raison de
leur fuite est due à une simple maladie. La réponse typique de la
Guilde à toute sorte de maladie hautement contagieuse est une
balle à l'arrière de la tête, de peur qu'elle ne se propage dans la
ville ou, potentiellement, sur toute la Terre.
Ceux qui souffrent de tuberculose - ou les parents ou conjoints
de ceux qui souffrent de la maladie - n'ont guère d'autre choix
que de fuir dans la zone de quarantaine ou de se faire abattre par
le premier garde de la Guilde qui remarque leur maladie.
Il y a, bien sûr, des exceptions à cette politique autrement
draconienne. Le garde moyen n'est pas plus apte à faire la
différence entre la tuberculose et un simple rhume qu'il ne l'est à
faire la différence entre les différentes races de Neverborn, donc
à moins que quelqu'un ne crache du sang en sa présence (ou que
son voisin ne le signale), un garde laissera généralement cette
personne poursuivre son chemin.
Le fait que, pendant les mois de printemps et d'été, une petite
partie de la ville soit atteinte d'un "rhume d'été" complique
encore les choses. En réalité, cette maladie est un malaise qui est
propagé par les insectes de Malifaux. Elle a tendance à frapper
les gens le plus durement au cours de leur première année à
Malifaux, avant qu'ils n'aient développé une quelconque
résistance à la maladie. En supposant que la personne infectée
réussisse à survivre à sa première année de maladie, les
infections suivantes ont tendance à être moins graves, à peu près
au même niveau que la grippe en termes de symptômes et de
force.
Les insectes qui infestent la ville proviennent principalement de
la partie sud-est de la zone de quarantaine, où le sol s'est
partiellement effondré, créant un terrain propice aux eaux
stagnantes. Chaque année, la Guilde dépense une petite fortune
pour fumiger la zone. Bien que cela ait été efficace pour
maintenir la population d'insectes à un faible niveau, la
contagion semble se renforcer d'année en année. L'arrêt de la
fumigation n'est plus une option, car si les insectes revenaient à
leur nombre maximal, tous les habitants de la ville risqueraient
d'être infectés.
Ces fréquents épisodes de "rhume d'été" sont généralement assez
répandus pour que la Guilde écarte tout signe de maladie comme
étant le résultat des insectes, mais cela est moins efficace en
automne et en hiver. De même, si une garde remarque qu'une
personne semble être malade pendant de longues périodes, elle
peut l'arrêter et demander à un médecin de la Guilde de poser un
diagnostic.
Dans tous les cas, ceux qui fuient vers la zone de quarantaine
sont livrés à eux-mêmes. Certains quartiers sont tombés sous le
contrôle de petits dirigeants qui maintiennent leur propre version
de la paix en utilisant des fidèles ou des mercenaires engagés,
mais pour la plupart, il n'y a pas de loi dans la zone de
quarantaine au-delà de ce que l'on peut trouver au bout d'un
pistolet.
Les égouts
Un réseau compliqué de canaux de drainage passe sous la ville
de Malifaux. Ils ont été construits pour résister à des tempêtes
d'une intensité inimaginable, et même dans les pires tempêtes
dont l'humanité a été témoin, lorsque le Bayou s'est gonflé d'eau
et que la rivière est sortie de son lit, les rues de la ville sont
restées relativement sèches et claires.
Le réseau labyrinthique de tuyaux et de tunnels défie toute forme
de conception logique, se tordant souvent sur lui-même d'une
manière qu'aucun architecte sain d'esprit ne consignerait jamais
dans un plan. Ces tunnels sont construits sur des tunnels plus
anciens, qui sont à leur tour construits sur des tunnels encore
plus anciens, créant un labyrinthe de passages et de grilles en fer
qui s'effritent. Certains passages sont complètement submergés,
tandis que d'autres sont secs et suffisamment larges pour que
quatre hommes puissent y marcher côte à côte. Au-delà de la
boue et de la crasse, l'architecture est parfois inspirée, avec de
larges chambres aux plafonds hauts et des toits voûtés élaborés.
Il est de notoriété publique dans la ville que des choses terribles
se cachent dans les égouts. Il y a des entrées partout dans la ville,
dans les endroits les plus improbables, et les Résurrectionnistes
29
utilisent fréquemment les tunnels pour aller et venir entre les
parties habitées de la ville et la zone de quarantaine. Les
contrebandiers de tout poil utilisent également les égouts, tout
comme les chasseurs de rats qui luttent sans relâche pour
maîtriser la population de rats de la ville, rongée par la peste.
La nécropole
Si l'on voyage assez profondément, on finit par atteindre la
Nécropole, une série de tunnels et de cavernes enfouis qui sont
aussi grands que la ville qui les surplombe. L'eau et la crasse se
déversent des égouts dans des chambres colossales qui
maintiennent les restes momifiés des anciens Neverborn. De
nombreux artefacts magiques sont également cachés dans cette
ville souterraine, bien que la magie contenue dans ces étranges
objets ne ressemble guère à celle que connaissent les humains.
En bref, la Nécropole est un mystère, un aperçu d'un monde qui
existait bien avant l'arrivée de l'humanité à Malifaux.
Au-delà de la ville
Les terres au-delà des murs de la ville de Malifaux sont
généralement divisées en quatre zones principales : les terres
vallonnées des Collines du Nord et les lointains Dix Pics, les
marais marécageux du Bayou de l'Est, les terres désolées des
Badlands du Sud, et la mystérieuse forêt de Knotwoods qui se
presse contre les frontières occidentales de la ville. L'humanité a
passé la dernière décennie à se répandre dans ces étendues
sauvages et indomptées, grattant de petites parcelles de
civilisation partout où elle le peut.
Les collines du Nord
Les collines du Nord constituent la majeure partie du territoire
au nord de Malifaux City. Ces collines sont riches en pierres
d'âme et en minerais précieux, et en tant que telles, elles ont été
le principal centre d'intérêt de la Guilde depuis la réouverture de
la brèche. Les premières colonies ont vu le jour autour des ruines
centenaires des intérêts miniers du Conseil, mais aujourd'hui, la
plupart de ces villes en plein essor sont tombées en ruine.
Au cours du siècle qui a suivi le règne du Conseil, l'innovation et
le progrès technologique ont conduit à la création de la
locomotive. Une fois la brèche rouverte, la Guilde n'a pas perdu
de temps pour construire des lignes de chemin de fer pour relier
Malifaux City aux mines du nord. La partie la plus difficile de la
ligne ferroviaire était la série de ponts qui traversaient les
Empreintes, les gouffres dispersés situés au nord de la ville. Ces
gouffres avaient été un obstacle important pour le Conseil
lorsqu'il s'agissait de déplacer les gens et les pierres d'âme dans
les deux sens depuis le nord, mais le réseau ferroviaire de la
Guilde a résolu ce problème en quelques semaines.
Depuis les Empreintes, les Collines du Nord se transforment en
une vaste étendue de collines brun rougeâtre légèrement
ondulées qui donnent leur nom à la région. Les montées et
descentes sans fin du terrain font qu'il est difficile de s'orienter,
et la végétation de la région consiste en une parcelle
occasionnelle de bois de noueux tordus et en des arbustes et
buissons beaucoup plus fréquents qui poussent en grappes
denses sur certains versants. Lorsqu'il pleut, l'eau s'accumule en
crues soudaines qui déferlent dans les vallées entre les collines,
balayant tout sur leur passage.
Ridley
Ridley était à l'origine une petite gare ferroviaire dans les
collines du Nord où les différentes colonies se rendaient pour
prendre des cargaisons de fournitures ou déposer des
marchandises. Servant de centre de commerce de la région, ce
n'était qu'une question de temps avant que Ridley Station ne
devienne la plus grande ville des Collines du Nord... et le seul
LIEN entre Malifaux City et les colonies des Collines du Nord.
Le centre commercial est situé au sommet d'un plateau assez
large, lui donnant une vue dominante sur la zone environnante.
Bien que la ville n'ait pas encore occupé la totalité du plateau,
elle s'en approche, et le conseil municipal a déjà commencé à
faire des plans pour une expansion future le long de la base du
plateau.
Alors que Malifaux City appartient à la Guilde, Ridley est
fermement une ville de l'Union. La Guilde a une présence de
maintien de la paix dans la ville, mais la plupart des résidents de
Ridley sont membres de l'Union, comme la majorité du conseil
municipal. La ville est également dotée d'un maire, bien que le
poste soit essentiellement cérémoniel et généralement occupé par
un membre de l'Union qui a pris sa retraite ou qui n'est plus en
mesure de travailler dans les mines.
Hollow Point
Située à côté de Hollow Marsh, la station de pompage de Hollow
Point a commencé comme un projet de construction épique pour
rendre plus sûres certaines des mines rentables de la région. C'est
l'idée du Dr Victor Ramos, qui a utilisé une montagne
monadnock comme base structurelle de la gigantesque pompe
qui maintient les cavernes voisines (et donc les mines)
relativement à l'abri des inondations, même pendant les plus
grosses tempêtes.
L'extérieur de la montagne est recouvert de maisons et
d'entreprises, tandis que l'intérieur sert de logement aux ouvriers
30
de la station de pompage et de bureaux pour le personnel de haut
rang de l'Union. Une partie de l'eau pompée des mines est
redirigée vers l'irrigation, et tout surplus de nourriture cultivée
dans les fermes de la colonie est expédié à travers les collines du
Nord. Ridley dépend entièrement de Hollow Point pour nourrir
ses citoyens, ce qui contribue à garantir que son soutien à la
M&SU ne faiblisse jamais.
Ampersand
La ville délabrée d'Ampersand est située au sud-ouest de Slate
Ridge, une ramification de la chaîne de montagnes Ten Peaks.
L'endroit a été choisi spécifiquement pour son caractère
inhospitalier, car la population d'Ampersand est entièrement
constituée de constructions devenues intelligentes qui ont fui
leurs maîtres humains. Les machines se promènent dans la petite
ville, s'entretenant les unes les autres, jouant au poker et (pour
certaines) complotant leur inévitable conquête de l'humanité.
Mais la plupart du temps, les constructions s'efforcent de trouver
leurs frères éveillés et de les mettre en sécurité. Les humains ne
sont pas interdits de visite dans la ville, mais beaucoup de
machines ont de la rancune envers la Guilde et le M&SU, ce qui
rend tout signe d'allégeance à l'une de ces organisations un
risque pour les visiteurs. Occasionnellement, l'une des
constructions d'Ampersand se louera pour des contrats de
mercenariat, à condition d'être payée en armes avancées, en
pièces détachées ou en informations sur d'autres constructions
intelligentes.
Promesse
Située à l'extrême nord-est des Collines du Nord, à l'ombre des
montagnes, Promise est une ville inexplicablement prospère. Il
n'y a pas de mines de pierre d'âme dans la zone, et sa proximité
avec les montagnes fait que les hivers sont rudes et désagréables.
Néanmoins, la ville a prospéré. Elle est assez proche de la rivière
pour permettre l'agriculture, et les résidents s'adonnent à la
chasse dans les montagnes et dans le Bayou voisin.
La majorité des habitants de la ville sont originaires des Trois
Royaumes et, par conséquent, la culture de Promise est
influencée par l'Orient autant que par l'Occident. Les bâtiments
sont un mélange des deux styles d'architecture, et il n'est pas rare
de voir des constructions en acier, ressemblant à des chiens, se
dressant comme des gardiens devant des bâtiments autrement
peu impressionnants.
À l'insu du monde entier, Promise appartient aux Ten Thunders.
Le syndicat du crime utilise la ville pour faire passer des pierres
d'âme, des personnes et des substances illicites par une brèche
cachée située dans les montagnes voisines. Le portail est l'un des
secrets les mieux gardés de tout Malifaux, et les Dix Tonnerres
le gardent jalousement.
Villes contractuelles
La majorité des colonies des collines du Nord sont des villes
sous contrat de guilde. Ces colonies ont été créées à l'origine
comme un moyen d'établir rapidement une colonie autour d'un
filon lucratif de pierre d'âme tout en maximisant les profits de la
Guilde. Les mineurs libres ou sous contrat qui s'installaient dans
la ville recevaient des logements neufs, un magasin général et un
saloon. Comme tout était techniquement la propriété de la
Guilde, un mineur était payé et remettait ensuite cet argent à la
Guilde pour régler la dette qu'il avait accumulée.
Lorsque la M&SU a été créée, elle a utilisé la menace de grèves
généralisées pour faire baisser les prix des magasins de la Guilde
dans toutes les collines du Nord.
Les Ten Peaks
La chaîne de montagnes des Ten Peaks marque les limites les
plus septentrionales de l'exploration de Malifaux. Leurs pics
enneigés et les vents arctiques qui soufflent toute l'année rendent
leur escalade presque impossible, et toutes les expéditions qui
ont essayé de conquérir les montagnes ont échoué.
L'eau de fonte du sommet des montagnes alimente les rivières
Blackrill et Frostrun, fournissant finalement la plupart de l'eau
qui compose les zones humides du Bayou. Il est bordé à l'ouest
par les Far Peaks, une chaîne de montagnes plus petite qui se
croise et finit par rejoindre sa monstrueuse cousine. Plus à l'est,
une ramification des montagnes connue sous le nom de Slate
Ridge s'avance vers le bas dans les collines du Nord. Ces
montagnes basses n'ont pas de sommets enneigés toute l'année,
mais elles semblent néanmoins toujours être entourées de vents
frais, même pendant les mois d'été.
Très peu de gens vivent dans les montagnes. Ceux qui y vivent
sont principalement des exilés qui n'ont nulle part où aller,
comme des criminels odieux qui se sont regroupés pour se
protéger mutuellement ou le tristement célèbre Culte de
Décembre. Le Culte vénère les montagnes, le froid et le tyran
Décembre, et cette vénération leur a donné la force de prospérer
dans leur maison gelée. Ses membres sont tous cannibales, et
leurs éclaireurs rôdent constamment dans les montagnes et les
contreforts à la recherche d'animaux ou de personnes à
harponner et à ramener à leurs compagnons affamés.
Le culte est dirigé par la sorcière de l'hiver, Raspoutine.
Raspoutine est l'hôte choisie du Tyran de décembre, et son
pouvoir augmente avec chaque hiver qui passe. Si elle n'était pas
engagée dans une lutte perpétuelle avec le Tyran pour le contrôle
de son corps, la menace que représente le Culte serait
probablement bien plus grande qu'elle ne l'est actuellement.
Le Bayou
À l'est de la ville se trouve la vaste et sombre étendue sauvage
connue sous le nom de Bayou. La végétation dense et la faune
foisonnante du Bayou contrastent fortement avec la désolation
des Badlands et le vide aride des collines du Nord. Les bords
orientaux du Bayou sont des collines élevées qui forment les
bords du bassin contenant le marécage, et au-delà se trouve
l'océan.
Les principaux habitants du Bayou sont les Gremlins. Les
Gremlins sont d'immondes créatures vertes et trapues qui vivent
dans des villages de taudis dans tout le Bayou. Bien que non
civilisés et à peine intelligents à l'époque de la première Brèche,
les Gremlins ont rapidement progressé au cours du siècle
dernier. Ils se sont mis à imiter le comportement humain, en
particulier les habitudes humaines de porter des vêtements et
d'utiliser des armes à feu.
Les Gremlins ont une grande passion pour l'alcool (certains
pourraient les qualifier de race d'ivrognes sans espoir), et l'une
des premières choses qu'ils ont apprises des humains est la
fabrication d'alcool de contrebande dans les distilleries délabrées
qu'ils ont pu bricoler à partir de pièces de construction ou de
machines échangées ou volées. Les familles de Gremlin les plus
proches des colonies humaines échangent souvent leur surplus
31
d'alcool de contrebande avec des contrebandiers humains qui
revendent ensuite l'alcool fort aux résidents humains de
Malifaux.
Quelque part au fond du Bayou se trouve la cabane de la sorcière
des marais, Zoraida. Elle vit dans le Bayou depuis aussi
longtemps qu'on puisse s'en souvenir, et on dit que sa présence
pourrait bien être antérieure à l'ouverture de la Brèche. Les
rumeurs entourant la sorcière des marais sont nombreuses, mais
l'une des plus répandues est que si une personne peut la trouver
et la vaincre dans un jeu de hasard, elle exaucera le désir de son
cœur. La mise de contrepartie pour un tel prix, cependant, est
souvent assez élevée pour faire réfléchir tous les joueurs, sauf les
plus désespérés.
Près du cœur du marais se trouvent les ruines de Kythera. Les
Gremlins qui entourent le portail dimensionnel brisé sont
considérés comme effrayants, même selon les normes de leurs
lointains parents, et par conséquent, la plupart des autres familles
de Gremlins évitent la structure "hantée" autant que possible.
Les Badlands
La terre sèche et craquelée des Badlands s'étend loin au sud,
avec une poussière infinie et de petits affleurements rocheux à
perte de vue. Il y a peu de points de repère ici et aucun moyen
facile de s'orienter. Les tempêtes de poussière et les éclairs sont
fréquents, et toute pluie qui tombe semble s'infiltrer dans le sol
presque instantanément.
Les Badlands, au sud de Malifaux City, sont parsemées de
petites fermes, fruit des diverses campagnes de réinstallation de
la Guilde. Après quelques années de dur labeur et de partage des
profits, la Guilde accorde à ces colons la propriété des terres
qu'ils ont travaillées. Ce programme a permis à un grand nombre
de personnes opprimées et appauvries de la Terre de commencer
une nouvelle vie à Malifaux, et en conséquence, ces colons ont
tendance à être des partisans dévoués de la Guilde et de ses
politiques.
L'étendue de l'influence de la Guilde dans les Badlands est
Debtor's Delve, un long canyon qui est à la fois une prison et un
camp de travail. Contrairement à la carrière de Bedlam dans les
collines du Nord, qui est utilisée pour briser l'esprit des
nouveaux détenus avant qu'ils ne soient envoyés dans d'autres
mines, Debtor's Delve est un site à faible sécurité qui compte
davantage sur la désolation des Badlands que sur les pistolets des
gardes pour garder ses prisonniers en place. La plupart des
"condamnés" envoyés à Debtor's Delve sont, comme son nom
l'indique, ceux qui n'ont pas respecté les prêts de la Guilde.
Après une période de travail forcé passée à extraire le fer et la
pierre de la carrière, les prisonniers sont placés dans un train et
renvoyés sur Terre.
Au sud-est se trouve la ville endormie d'Edge Point, qui est
perchée sur les bords du Bayou, et la Forteresse de Latigo, le
ranch fortifié de la famille Ortega. Les Ortega sont célèbres pour
leur maîtrise des armes à feu et leurs nombreuses batailles contre
les Neverborn des Badlands, et cette légende attire chaque année
de nouvelles recrues sous leur bannière. La famille patrouille
régulièrement dans les différents petits villages et colonies des
Badlands, offrant son aide quand elle le peut et tuant tout
Neverborn assez fou pour empiéter sur ce que les Ortegas
considèrent comme "leur" territoire.
Si un voyageur dépasse la désolation des Terres de Kartakan et
traverse les canyons aux formes étranges des Dents de Droma, il
finira par atteindre les Steppes Affamées. Avant que Titania ne
soit libérée de Nythera, ces terres n'étaient qu'un terrain vague
incapable d'accueillir toute forme de vie, à l'exception de la plus
petite. Avec le retour de la Reine d'Automne à Malifaux,
cependant, les vignes, les épines, et d'autres plantes tenaces ont
commencé à pousser leur chemin vers le haut du sol desséché,
créant une forêt primitive comme on n'en avait pas vu depuis des
milliers d'années.
On dit que la reine des morts-vivants maintient sa cour au centre
de ce bosquet tordu. Si c'est vrai, cela pourrait expliquer les
étranges créatures qui ont commencé à vagabonder curieusement
dans le monde rude qui les entoure.
Les Knotwoods
Le bord ouest de Malifaux City est dominé par les Knotwoods,
une forêt épaisse et envahissante qui s'étend vers l'ouest
jusqu'aux Far Peaks. La forêt est l'une des principales forteresses
des Neverborn, et ils punissent toute sorte d'intrusion dans ses
profondeurs remplies de pins par la douleur et la violence.
Le seul établissement humain dans toute la forêt est Fortune
Falls, un camp de bûcherons lourdement fortifié qui vit dans un
état de siège quasi permanent. Les bûcherons de Fortune Falls
récoltent les arbres de la forêt et les ramènent en ville, soit sur la
rivière Fortune, soit sur le Green Cannonball, une locomotive à
grande vitesse qui traverse la forêt à une vitesse destinée à
décourager les Neverborn d'attaquer le train blindé.
Le taux de pertes à Fortune Falls est le plus élevé de toutes les
colonies humaines de Malifaux. Les bûcherons sont bien payés
pour les dangers de leur profession, et beaucoup sont des
vétérans entraînés au combat. C'est un témoignage de leur
ténacité que la ville est encore debout, surtout quand on
considère l'ampleur des magies et créatures étranges que les
Neverborn ont utilisées dans leur tentative de chasser les
humains envahissants de leur terre.
Les factions de Malifaux
Alors que la majorité des résidents de Malifaux sont des gens
normaux qui essaient de s'en sortir dans un monde étrange et
souvent impitoyable, leurs vies sont fortement influencées par
les différentes factions qui luttent pour contrôler la ville et ses
colonies environnantes. Peu de gens peuvent vivre dans la ville
sans entrer en contact avec la Guilde sous une forme ou une
autre, et dans les Collines du Nord, l'Union est tout aussi
omniprésente.
De bien des moyens, la vie à Malifaux est vue à travers les
lentilles de ces factions. Être membre de la Guilde ou de l'Union
n'est pas seulement un travail à Malifaux ; c'est une déclaration
de ses croyances qui colore ses interactions avec tous ceux qui
l'entourent. Malifaux est un foyer de propagande et de conflit, et
même ceux qui essaient de rester en dehors des combats restent
rarement indépendants très longtemps.
La guilde
La Guilde est souvent vue comme une force omniprésente,
toujours vigilante, qui protège les gens contre les criminels et les
32
monstrueux Neverborn. Elle contrôle les parties les plus habitées
de Malifaux City, et avec elle, la brèche qui relie le monde à la
Terre. De retour sur Terre, l'influence de la Guilde est impossible
à ignorer, et ses agents peuvent être trouvés dans les tribunaux et
les salles de trône partout dans le monde. Pour un observateur
occasionnel, la Guilde apparaît comme une organisation
massive, d'envergure mondiale, ayant accès à un pouvoir quasi
illimité.
Ce que peu de gens réalisent, c'est que cette force est une illusion
soigneusement entretenue. La Guilde répond aux menaces contre
son autorité par des démonstrations de force écrasante, et ces
réactions ont donné l'impression que l'organisation est beaucoup
plus grande qu'elle ne l'est en réalité. Sur Terre, une grande
partie du pouvoir de la Guilde est de nature politique et
économique, ce qui l'oblige à compter sur les troupes d'autres
nations pour imposer sa volonté.
A Malifaux, le pouvoir de la Guilde est plus direct. Elle règne
sur Malifaux City avec une main de fer, se présentant comme la
seule chose qui se tient entre l'humanité et les monstres
indigènes du nouveau monde. En réalité, cependant, la Guilde ne
se soucie que de ses propres profits. Tout ce qui passe à travers
la brèche - qu'il s'agisse de personnes, de nourriture, de
fournitures, d'armes à feu ou de produits de luxe - est soumis à
des droits d'importation, et nombre des entreprises les plus
importantes et les plus prospères appartiennent à la Guilde ou lui
sont affiliées.
Bien que ces droits d'importation permettent à la Guilde de
réaliser un profit appréciable sur les personnes vivant à
Malifaux, la majorité de ses intérêts réside dans les pierres
d'âme. Les pierres magiques sont la raison principale de l'intérêt
de la Guilde pour Malifaux, et presque tout ce que l'organisation
fait tourne autour des pierres d'âme d'une manière ou d'une autre.
Chaque cargaison de pierres d'âme que la Guilde renvoie sur
Terre contribue à consolider sa mainmise sur les nations les plus
puissantes du monde, et en tant que telle, elle accorde beaucoup
plus de valeur aux pierres rares qu'aux personnes qui sont
ostensiblement sous sa protection.
La Garde de la Guilde
Bien que l'intérêt principal de la Guilde réside dans la collecte
des pierres d'âme, les défis de la gestion d'une ville de la taille de
Malifaux City ont forcé la Guilde à adopter à contrecœur un rôle
de maintien de la paix dans Malifaux. La première concession à
cette nécessité a été la création de la Garde de la Guilde, une
force de police destinée à assurer la sécurité des résidents de la
ville tout en protégeant les intérêts de la Guilde.
Il y a eu des problèmes dès le début. La Garde de la Guilde a été
créée à partir du Corps de Réinstallation de Malifaux, qui était
lui-même composé de soldats qui avaient été recrutés en fonction
de leurs états de service et de leur expérience du combat. Très
peu de ces soldats ont apprécié d'être transformés en gendarmes,
et encore moins d'apprécier la baisse de salaire qui accompagnait
une telle transition.
Certains se lancent dans le mercenariat, tandis que d'autres
décident simplement de se remplir les poches avec le travail
indépendant qu'ils peuvent trouver en dehors des heures de
service. Alors que de plus en plus de riches colons s'installaient
dans la ville, les gardes ont commencé à réaliser qu'ils pouvaient
gagner beaucoup d'argent en offrant une protection accrue à
certaines maisons et à certains quartiers ou simplement en
"fermant les yeux" lorsque ces riches citoyens commettaient des
crimes. Cette corruption n'a fait que s'aggraver au cours des
années suivantes, et aujourd'hui, la corruption et l'extorsion sont
monnaie courante parmi ceux qui portent l'uniforme rouge et gris
de la Garde de la Guilde.
Le département des relations publiques
Le département des relations publiques est l'organe de
propagande de la Guilde. Il supervise les émissions aethervox de
la Guilde (qui fonctionnent de la même manière que les
émissions de radio), finance les deux journaux de la ville (le
Malifaux Daily Record et le Malifaux Tattler), et couvre la ville
d'affiches proclamant la justice de la Guilde et dénonçant les
crimes de ses ennemis. Ce département finance également des
groupes de voyous qui traquent et détruisent les presses à
imprimer illégales et les diffuseurs aethervox, attaquent
secrètement ceux qui s'expriment publiquement contre les
politiques de la Guilde, et infiltrent les rassemblements du
Syndicat pour semer la confusion et la violence.
Les Chasseurs de Neverborn
Les Chasseurs de Neverborn sont moins une branche officielle
de la Guilde qu'une collection de chasseurs de primes soutenus
par la Guilde. Le programme des Chasseurs de Neverborn a été
formé au début de l'occupation de Malifaux par la Guilde comme
un moyen de traiter les rapports épars d'attaques de Neverborn
sans avoir à puiser dans leurs propres forces. La Guilde offre une
généreuse prime pour les Neverborn morts et donne à toute
personne prête à s'embarquer dans une telle mission dangereuse
un badge en étain et un fusil de chasse bon marché.
Très peu des premiers chasseurs de Neverborn ont survécu à leur
première chasse. La Guilde avait sous-estimé la ruse et
l'intelligence de leurs ennemis invisibles, et à mesure que les
survivants rapportaient des histoires de monstres au sang corrosif
ou de créatures capables de voler la forme d'une personne pour
la leur, les inscriptions aux Chasseurs de Neverborn
commencèrent à diminuer. Beaucoup de ceux qui ont traversé la
brèche se sont inscrits à la Guilde, pour commencer
immédiatement à utiliser leur nouvelle arme et leur statut
douteux d'"agents de la Guilde" pour obtenir des contrats
mercenaires lucratifs.
Il y avait des exceptions, bien sûr. Parmi les désespérés, les sans
talent et les sournois, il y avait des chasseurs compétents qui
voyaient la prime de la Guilde comme un moyen de subvenir à
leurs besoins tout en affrontant les habitants de Malifaux. Ces
hommes et ces femmes s'épanouissaient dans des situations de
vie ou de mort, et peu à peu, ils sont devenus le noyau du
nouveau programme de chasseurs de Neverborn.
Le plus notable de ces chasseurs était (et est toujours) Perdita
Ortega. Elle est arrivée à Malifaux avec le premier groupe de
Chasseurs Neverborn et s'est rapidement fait un nom grâce à ses
talents de tireuse d'élite, qui étaient d'autant plus exceptionnels
en raison de son jeune âge. Avec l'argent qu'elle récoltait sur ses
primes, elle a fait traverser la brèche à d'autres membres de sa
famille, jusqu'à ce que le nom "Ortega" devienne synonyme de
Chasseurs de Neverborn.
La Guilde a reconnu les accomplissements de Perdita en la
plaçant en charge de l'ensemble du programme. Les nouvelles
recrues de la Terre sont maintenant dirigées vers Latigo, le
ranch-citadelle fortifié de la famille Ortega, et on leur demande
de parler avec les Ortega au sujet de la formation, du logement et
de l'équipement.
Les Death Marshals
33
La menace des Résurrectionnistes et des armées de morts-
vivants qu'ils commandent a obligé la Guilde à créer les Death
Marshals. Cette division spéciale a pour mission d'arrêter ces
voyous nécromanciens et leurs créations, à la fois par des
prouesses martiales et des mesures préventives.
Les maréchaux de la mort sont l'une des divisions spéciales les
plus efficaces, principalement parce que leurs ennemis sont
souvent désorganisés et peu qualifiés. Ils réagissent rapidement à
toute apparition de morts-vivants, faisant souvent appel à la
Garde de la Guilde pour renforcer leurs effectifs. En général, la
Garde de la Guilde forme un périmètre autour de la zone et passe
méthodiquement d'un bâtiment à l'autre, éliminant tous les
serviteurs morts-vivants qui pourraient se cacher dans une
embuscade. Les maréchaux de la mort, quant à eux, poussent au
centre de la zone sécurisée pour tenter de débusquer la
nécromancienne et ses sbires à l'extérieur.
Si l'affrontement se termine par un combat, les maréchaux de la
mort sont particulièrement bien préparés pour faire face aux
résurrectionnistes. Leur tactique de combat consiste
principalement à déterminer l'identité du nécromancien qui
contrôle les morts-vivants alignés contre eux, puis à piéger ce
nécromancien dans l'un de leurs cercueils enchantés. Une fois le
nécromancien capturé, les maréchaux de la mort abattent les
morts-vivants survivants et ramènent le nécromancien piégé à
leur quartier général pour l'interroger et, éventuellement,
l'exécuter.
Comme la plupart des résurrectionnistes utilisent des cadavres
animés dans leurs sinistres complots, les Death Marshals ont
promulgué un certain nombre de lois régissant l'élimination des
cadavres. L'une de ces lois stipule que les citoyens ne disposent
que d'un petit laps de temps (généralement environ douze
heures) pour signaler un cadavre à la Guilde avant d'être
considérés comme des "thésauriseurs" (et donc comme des
Résurrectionnistes).
La Guilde emploie également les services d'"hommes-sacs" qui
déterrent les cadavres récents après les funérailles et séparent les
têtes des corps. Les corps des morts sont ensuite ré-enterrés et
les têtes sont incinérées, bien que les Death Marshals continuent
de répandre leurs cendres sur les tombes pour s'assurer que les
morts sont enterrés "entiers".
Les chasseurs de sorcières
De loin la plus détestée des divisions spéciales de la Guilde, les
chasseurs de sorcières sont chargés d'arrêter la propagation de la
magie illégale dans Malifaux. La définition de la magie légale de
la Guilde est à la fois compliquée et étroite. Pour ceux qui font fi
des restrictions de la Guilde - ou ceux qui manifestent des
pouvoirs magiques de façon aléatoire - les Chasseurs de
Sorcières sont les croque-mitaines de Malifaux.
N'importe quelle démonstration étrange de pouvoir qui attire
l'attention est suffisante pour mériter une visite des chasseurs de
sorcières. Ceux qui suivent une des théories magiques légales,
comme la Doctrine Thalarienne, et qui sont capables d'expliquer
suffisamment leurs actions sont simplement avertis de ne pas
causer de telles perturbations dans le futur. Ceux qui puisent
dans des sources de magie moins légitimes - ou pire encore, ceux
qui fuient à la vue des chasseurs de sorcières - ont beaucoup
moins de chance.
Les chasseurs de sorcières emploient d'anciens mages carbonisés
et tordus, appelés sorciers, pour traquer les lanceurs de sorts, les
utilisant de la même manière qu'un limier. Les sorcières et leurs
maîtres chasseurs de sorcières sont tous deux compétents pour
résister à la magie et contrer les sorts de leur proie, et peu de
mages effrayés sont capables de leur échapper très longtemps.
Même les arcanistes tentent de garder leurs distances avec les
chasseurs de sorcières, car ils abandonnent rarement une chasse
une fois qu'elle a commencé.
Bien que les intentions des chasseurs de sorcières soient
admirables, ils dépassent souvent leurs limites. Les histoires de
chasseurs de sorcières entrant par effraction dans les maisons au
milieu de la nuit pour traîner les lanceurs de sorts loin de leurs
familles sont monnaie courante, et les feuilles de chiffon qui
circulent dans les bars de l'Union décrivent fréquemment les
chasseurs de sorcières comme la "police secrète" de la Guilde.
Pour ceux qui sont capturés par les chasseurs de sorcières, il n'y
a aucun droit, aucun procès, et aucun appel. Les mages les plus
dangereux sont exécutés sur place ou transformés en sorciers par
le chef de la force d'intervention, Sonnia Criid. Les lanceurs de
sorts aux pouvoirs mineurs sont souvent équipés de colliers de
contrôle et forcés à servir dans la Guilde en tant que "lanceurs de
sorts sanctionnés". Ces misérables mages ne sont guère plus que
des marionnettes de la Guilde, obligées d'utiliser leur magie pour
le compte de leurs nouveaux maîtres.
Le Bureau d'Amalgamation
Pendant des années, le Bureau des Amalgames n'était qu'un
simple bureau où travaillait Charles Hoffman, toujours surchargé
de travail. Lorsque Franco Marlow est devenu Gouverneur
général, il a augmenté le budget du Bureau pour l'aligner sur
celui des autres divisions spéciales de la Guilde, permettant ainsi
à Hoffman de déménager dans un bâtiment plus grand et
d'embaucher un cadre d'assistants, d'ingénieurs et de
mécaniciens.
Bien que les fonctions officielles du Bureau soient de surveiller
et d'empêcher les actes d'amalgame (la greffe illégale de chair
sur du métal), une grande partie de son temps est consacrée à
l'entretien des dispositifs mécaniques de la Guilde, notamment sa
flotte de constructions de combat. Les subordonnés d'Hoffman
organisent également des inspections périodiques dans les
ateliers et les usines de la ville, enregistrent les brevets des
inventeurs et déchiffrent les mystères mécaniques que les autres
divisions spéciales leur apportent.
La Division d'élite
On sait très peu de choses sur le rôle de la Division d'élite. Elle a
été formée par Lucius Mattheson, le secrétaire du gouverneur, et
fonctionne entièrement à sa discrétion, mais tous les autres
détails sont au mieux obscurs. Les rumeurs qui circulent dans
l'Enclave de la Guilde prétendent que la Division d'élite se livre
à l'espionnage, à la collecte de renseignements et aux assassinats
politiques, et aucun des agents de la Division n'a jusqu'à présent
jugé bon de les discréditer.
La Division d'élite supervise également le système juridique de
la Guilde à Malifaux. Elle emploie de nombreux avocats et juges
qui jugent les affaires à Malifaux City, ainsi qu'un petit
contingent d'avocats et de juges itinérants qui voyagent d'une
ville contractuelle à l'autre, résolvant (ou créant) les litiges
juridiques des colons qui ne peuvent pas se rendre à Malifaux
City pour attendre leur procès.
Colliers de contrôle
34
Les colliers de contrôle sont des dispositifs mécaniques qui
s'adaptent autour du cou d'un lanceur de sorts. Ils permettent à la
personne qui maintient la clé du collier de contrôler la magie du
porteur. Ils sont également équipés de dispositifs explosifs qui
garantissent la conformité du porteur (ou à défaut, sa fin rapide
et désordonnée).
L'installation d'un collier de contrôle sur un personnage prend
une minute et nécessite que le personnage soit inconscient ou
attaché. Une fois le collier en place, le personnage qui maintient
la clé correspondante est au courant de chaque Magie et Immuto
connu par le porteur. De plus, le détenteur de la clé peut
dépenser ses propres PA à son tour pour forcer le porteur à
lancer un de ses sorts ou pouvoirs manifestés avec un coût de PA
similaire. Le porteur fait immédiatement le casting flip en
utilisant sa propre valeur d'action (même si ce n'est pas son tour),
et en cas de succès, le sort ou le pouvoir manifesté prend effet et
mesure sa portée et sa ligne de vue depuis le porteur. Une fois le
sort lancé, le porteur devient alors Ralenti.
Si un personnage portant un collier de contrôle tente de lancer un
sort ou un pouvoir manifesté sans en avoir reçu l'ordre du
détenteur de la clé, le collier explose, tuant le porteur et
infligeant 3 points de dégâts à toutes les personnes se trouvant à
moins d'un mètre de lui. Un personnage en possession de la clé
de son collier de contrôle peut effectivement s'ordonner de
lancer un sort ou un pouvoir manifesté et ainsi éviter ce destin
funeste.
La serrure d'un collier de contrôle peut être crochetée avec un
défi de crochetage TN 12T. En cas de réussite, le collier se
libère, mais si le personnage obtient une Marge d'Échec, le
collier explose comme décrit ci-dessus. Si un personnage tente
de crocheter la serrure d'un collier de contrôle qu'il porte, l'angle
bizarre impose un - au duel. Alternativement, le collier peut être
déverrouillé avec sa clé comme une action de 2 PA.
Le M&SU
La Miners and Steamfitters Union (M&SU en abrégé) est la
principale organisation des Collines du Nord. À la base, le
syndicat représente les mineurs qui travaillent dans les mines de
pierre d'âme de la région et les ingénieurs qui construisent et
entretiennent les structures de creusement et les dispositifs
mécaniques utilisés par ces mineurs. Au fil des ans, le syndicat
s'est élargi pour inclure des avocats qui se battent contre la
Guilde dans les tribunaux, des capitaines et des marins qui
déplacent l'équipement minier sur la rivière depuis Malifaux
City, des lavandières qui nettoient des tas entiers de vêtements
sales à la fois, et d'innombrables autres membres du personnel
non-mineur qui prêtent néanmoins leurs talents à la prospérité du
syndicat.
La mission de la M&SU est d'améliorer les conditions des
travailleurs de Malifaux et de permettre à ses membres de
récolter les fruits de leur dur labeur. La supervision de la Guilde
sur les préoccupations minières, le transit et le commerce
signifie qu'il y a beaucoup d'endroits où la Guilde est l'arbitre
final de la vie des gens, et l'Union exerce une pression sur ces
endroits pour s'assurer que les préoccupations de ses membres
sont satisfaites.
Malgré ces nobles objectifs, l'Union n'est pas une organisation
bienveillante. Il protège et soutient ses membres, mais si une
personne qui n'est pas membre du syndicat a des problèmes (ou
si un membre ne paie pas ses cotisations), le syndicat ne l'aidera
pas. Afin de rester suffisamment forte pour résister à la tyrannie
de la Guilde, la M&SU a été obligée de devenir froide et
pragmatique à l'égard de ceux qui ne sont pas dans ses rangs.
Cela a permis de convaincre des personnes qui ne sont pas
réellement des mineurs ou des monteurs de vapeur de rejoindre
le syndicat pour leur propre protection.
En 1906, le président Ramos démissionne de son poste à la tête
du syndicat et laisse sa place à son successeur, Toni Ironsides. Il
est rapidement apparu qu'elle n'était ni l'inventeur de génie ni le
politicien magistral que Ramos avait été ; en fait, la plupart de
ceux qui ont rencontré Ironsides l'ont décrite comme une sorte de
voyou et de brute. Son dédain pour la politique et sa volonté de
se salir les mains ont cependant trouvé un écho auprès des
mineurs au col bleu, et maintenant la ville est presque couverte
de posters de recrutement inspirants représentant son visage
retourné et son bras levé.
Les Arcanistes
A l'insu de la plupart des résidents de Malifaux, la M&SU a une
troisième branche secrète qui se battait déjà pour le contrôle de
Malifaux lorsque l'Union n'était guère plus qu'un rêve dans
l'esprit d'Erick Ulish. Ce groupe se nomme les Arcanistes, et ils
croient que les humains devraient avoir la liberté d'embrasser la
magie et de se délecter de son pouvoir.
Les Arcanistes ont été créés par Victor Ramos, le brillant
ingénieur qui a sauvé la vie d'innombrables mineurs grâce à ses
innovations. Ramos ne s'est pas contenté de réussir les tâches qui
lui étaient confiées : il les a surmontées et en est sorti plus fort
après chacune d'entre elles. Une partie de son succès est due à
son génie naturel et à son charme, mais plus que tout, Ramos a
compris l'importance du travail d'équipe. Comme un homme qui
construit une énorme machine, il a assigné à chaque membre du
syndicat le rôle le mieux adapté à ses talents, jusqu'à ce qu'il
transforme le syndicat désorganisé des mineurs en un
mastodonte du pouvoir politique, le syndicat des mineurs et des
vapoteurs.
Ce que Ramos n'avait pas dit, c'est qu'en construisant la M&SU,
il avait aussi intégré les Arcanistes au cœur de l'organisation. En
utilisant l'Union comme couverture, les Arcanistes ont pu
financer leurs projets de recherche les plus coûteux, et grâce à la
paperasserie de l'Union, toute personne capturée par la Guilde
avait un alibi documenté, soutenu par la menace d'une extorsion
financière : si la Guilde faisait pression sur les Arcanistes,
Ramos pouvait mettre un terme à la production de pierres d'âme
dans le nord.
Les Arcanistes revendiquent secrètement les plus grandes et les
plus pures pierres d'âme extraites par l'Union pour leurs propres
besoins. Près d'une décennie après la création de la M&SU, ils
possèdent désormais plus de pierres d'âme que la plupart des
nations sur Terre. Ils financent leurs opérations (et le Syndicat)
en vendant les pierres d'âme excédentaires sur le marché noir,
fournissant à la fois aux Résurrectionnistes et aux nations de la
Terre toutes les pierres d'âme qu'ils peuvent se permettre
d'acheter... souvent à un prix bien inférieur à celui que la Guilde
prétend que les gemmes valent. Ces pierres d'âme sont souvent
brutes et non taillées, ce qui contraste fortement avec les
gemmes soigneusement taillées vendues par la Guilde, mais cela
n'affecte en rien leur puissance.
Beaucoup d'activités des Arcanistes dans Malifaux tournent
autour de la tentative de saboter la Guilde et de prendre le
contrôle de la Brèche (et avec elle, Malifaux). Après son élection
au poste de président de l'Union, Ramos a fait en sorte que les
objectifs des Arcanistes soient également ceux de l'Union, et
35
dans les années qui ont suivi, les Collines du Nord et Malifaux
City sont devenues le champ de bataille sur lequel ces deux
organisations se sont affrontées. Pour la plupart, ce conflit a été
politique, mais ce ressentiment latent a éclaté en conflit ouvert à
plus d'une occasion.
Lorsque Ramos a quitté son poste à la tête de la M&SU, il a
laissé les Arcanistes sous le commandement de sa protégée,
Anasalea Kaeris. Alors que Ramos avait toujours manié les
Arcanistes avec précaution, les gardant dans l'ombre sauf en cas
de nécessité absolue, Kaeris croit en des démonstrations de
pouvoir plus ouvertes. L'année dernière a vu une forte
augmentation du nombre et de la férocité des attaques des
Arcanistes sur les maintiens de la Guilde.
La Fonderie
Bien qu'il ne s'agisse pas d'une véritable branche de la M&SU
comme les Mineurs ou les Steamfitters, la subdivision connue
sous le nom de fonderie est l'exemple parfait de l'Union qui
regarde au-delà de ses propres spécialités pour faire avancer son
programme. Les hommes et les femmes de la fonderie travaillent
dur dans des aciéries brûlantes, en coulant les rails nécessaires
pour relier les villes contractuelles dispersées du nord dans un
réseau industriel de plus en plus complexe et étendu.
La fonderie a des liens avec les arcanistes par l'intermédiaire de
sa patronne des rails, Mei Feng, qui forme et protège ses
ouvriers avec toute la férocité d'une mère ourse protégeant ses
petits. Mei est une lanceuse de sorts accomplie, et grâce à elle,
les Arcanistes peuvent s'appuyer sur les cheminots lourdement
augmentés qui castent et couvrent les lignes de chemin de fer à
travers Malifaux. Ce que ni l'Union ni les Arcanistes ne savent,
cependant, c'est que Mei Feng est secrètement un agent des Dix
Tonnerres, et que les membres de la fonderie lui doivent leur
allégeance à elle et à elle seule.
Groupes dissidents
Les Arcanistes ont un objectif ambitieux, bien qu'il soit brouillé
par les activités criminelles et le terrorisme. Il existe d'autres
lanceurs de sorts qui partagent l'ambition et les objectifs des
Arcanistes et qui peuvent être regroupés sous leur égide bien
qu'ils n'aient pas grand-chose à voir avec la M&SU.
Le culte de décembre est probablement le plus remarquable de
ces groupes, car les exploits de la sorcière de l'hiver, Rasputina,
ont déjà ébranlé le monde jusque dans ses fondements. Son culte
de cannibales réside dans les montagnes gelées du nord,
kidnappant les voyageurs et les mineurs malchanceux.
Moins connu mais plus insidieux dans son impact est l'Ordre de
la Chimère, un groupe de naturalistes, de métamorphes et de
primalistes qui ont plongé profondément dans les mystères de la
Chimère. Les magies immondes de ces visionnaires pervertissent
la nature, permettant à l'Ordre de transformer les créatures (et les
personnes) les plus inoffensives en terribles bêtes de guerre.
Les Résurrectionnistes
La cabale de nécromanciens, de pilleurs de tombes et de tueurs
en série que l'on appelle aujourd'hui les Résurrectionnistes a reçu
ce titre du gouverneur général Kitchener lors d'un discours
public sur l'aethervox en 1898. Il s'agissait d'une insulte, d'une
tentative d'atténuer la peur et le mystère qui entouraient leurs
pouvoirs ténèbres en les assimilant à de vulgaires voleurs de
corps. Les Résurrectionnistes, qui venaient d'être nommés, ont
trouvé le nom amusant et l'ont revendiqué comme le leur.
Bien qu'ils présentent des similitudes avec les Arcanistes en ce
sens qu'ils sont des lanceurs de sorts qui se sont unis pour
s'opposer à la Guilde (et à quiconque se mettrait en travers de
leurs plans), la comparaison s'arrête là. Les Résurrectionnistes,
souvent sans le savoir, puisent dans le pouvoir immonde et
contre-nature de l'Esprit des tombes pour alimenter leur magie
noire, et c'est en transmettant l'essence corrompue de cette entité
qu'ils sont capables d'invoquer des miracles ténèbres comme
redonner un semblant de vie à un cadavre ou asservir des
fantômes affamés à leur volonté.
Ce qui est peut-être le plus terrifiant chez les Résurrectionnistes,
c'est que personne ne semble comprendre complètement d'où ils
viennent. L'attrait de la Nécromancie est subtil, il ne s'agit
souvent que d'une voix chuchotant dans le fond de l'esprit ou
d'une page ouverte dans un tome poussiéreux. Si la personne
exprime sa curiosité, elle se retrouve face à des secrets de plus en
plus ténèbres à mesure que les voix dans sa tête deviennent plus
fortes.
En tant que groupe, les Résurrectionnistes sont beaucoup moins
organisés que les Arcanistes. La plupart restent discrets,
travaillant seuls ou avec un ou deux assistants loyaux. En raison
de la nature macabre et illégale de leur travail, ces
nécromanciens sont obligés d'exercer leur métier en secret.
Chacun développe son propre moyen d'exploiter le pouvoir de
l'Esprit de la tombe, que ce soit par la science, la magie ou un
autre pacte. Ce processus d'apprentissage désordonné fait qu'il
est difficile pour un résurrectionniste d'égaler le pouvoir pur d'un
arcaniste (qui a probablement été formé par des lanceurs de sorts
plus expérimentés), mais il favorise également l'ingéniosité
créative, car les cadavres frais et l'intimité sont souvent rares.
Une combinaison de haine publique et de ténacité des maréchaux
de la mort a forcé de nombreux résurrectionnistes à se réfugier
dans la zone de quarantaine abandonnée de Malifaux City. Là,
ces nécromanciens sinistres fortifient les quartiers abandonnés de
la ville et les peuplent de milices de morts-vivants ambulants
afin de repousser les Neverborn (ou autres Résurrectionnistes).
Bien qu'ils préfèrent leur propre compagnie à celle des autres
nécromanciens, les Résurrectionnistes ne s'ignorent pas
complètement. Même le plus solitaire d'entre eux connaît
probablement un ou deux collègues pratiquant les arts ténèbres,
ne serait-ce que parce qu'il leur arrive de déterrer des cadavres
dans le même cimetière. Cette familiarité se prête à des relations
vaguement professionnelles, et il n'est pas rare qu'elles
débouchent sur des recherches communes ou des conversations
occasionnelles. Certains Résurrectionnistes s'associent même
entre eux pour combattre des menaces mutuelles, au grand dam
de la Guilde, qui finit souvent par être cette menace mutuelle.
Les Ten Thunders
Les Ten Thunders sont un syndicat du crime qui se livre à une
grande variété d'activités illicites, dont l'assassinat, le chantage,
le racket, le cambriolage, le jeu, le kidnapping, la contrebande et
le trafic de drogue. Ils sont principalement basés dans le quartier
des taudis du Petit Royaume, ce qui est approprié pour une
organisation dont les membres proviennent principalement des
Trois Royaumes.
Contrairement à la Guilde ou à la M&SU, qui sont toutes deux
dirigées par des personnalités publiques, les dirigeants des Ten
Thunders gardent leur identité secrète. Au centre de
l'organisation se trouvent les Katanaka, une famille japonaise
disgraciée qui a su tirer parti de sa honte pour créer l'un des
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empires criminels les plus influents des Trois Royaumes. Les
Ten Thunders sont une extension de cet empire, le mensonge
dont les Katanaka se sont entourés pour dissimuler à leurs
ennemis leur implication dans Malifaux.
Baojun Katanaka est le daimyo de la famille Katanaka et
l'Oyabun, ou chef, des Ten Thunders. Son implication dans les
affaires quotidiennes du syndicat du crime est minime, car son
attention est concentrée sur le plus grand dessein : prendre le
contrôle de Malifaux. Sa fille, Misaki, s'occupe souvent des
aspects les plus banals de l'organisation, mais les deux sont
souvent en désaccord sur la façon dont les Ten Thunders
devraient aborder leurs problèmes.
Au-delà de la famille Katanaka, il existe un noyau de conseillers
et de lieutenants de confiance qui ont volontairement donné leur
vie aux Ten Thunders. Ces redoutables guerriers et lanceurs de
sorts sont généralement considérés comme les "vrais" chefs des
Ten Thunders, ce qui convient parfaitement à la famille
Katanaka.
De ceux qui siègent aux côtés de l'Oyabun jusqu'au voyou le
plus ordinaire des rues, tous les membres des Ten Thunders ont
juré de garder le secret et sont censés donner leur vie pour
l'organisation plutôt que de révéler ses secrets. Cette attente est
renforcée par une grande surveillance interne, de fréquents tests
de loyauté et l'exécution publique brutale de toute personne qui
trahit leur confiance.
La grande majorité des avoirs des Ten Thunders sont des
entreprises rentables telles que des casinos, des maisons de jeu,
des bordels et des fumeries d'opium. Combinés à l'argent de la
protection qu'ils font payer aux entreprises du Petit Royaume,
ces revenus permettent au groupe de financer certains de ses
projets les plus ambitieux, comme le chemin de fer souterrain
secret qu'ils construisent lentement sous les collines du Nord.
Dans le Petit Royaume, les Ten Thunders sont traités avec un
mélange de respect et de crainte. Les membres de l'organisation
portent fréquemment des masques lorsqu'ils opèrent en public,
afin de s'assurer qu'aucun des habitants du district ne puisse
identifier les membres du groupe. Bien que l'avantage pour un
criminel de protéger son identité soit évident, cela aide
également les Ten Thunders d'un autre moyen : les habitants du
Petit Royaume ne savent jamais si la personne à laquelle ils
parlent pourrait être un membre du syndicat du crime. Malgré
l'omniprésence des Ten Thunders dans le quartier, peu de ses
habitants parlent de l'organisation ou de ses nombreux crimes,
reprochant plutôt aux victimes leur "mauvaise fortune" ou leurs
"mauvaises décisions".
Les Outcasts
Entre les complots des différentes factions de la ville, il y a
d'innombrables hommes et femmes qui, pour une raison ou une
autre, ont tourné le dos à une vie normale pour mener un style de
vie plus coquin. Ces crapules et mercenaires gagnent souvent
leur maigre vie comme petits escrocs ou comme mercenaires.
Quelques-uns de ces désespérés ont réussi à faire preuve de
talents ou de compétences suffisants pour se sortir du caniveau et
devenir des acteurs de poids dans le paysage politique de la ville.
Souvent, ces mercenaires et tueurs qualifiés ont leurs racines
dans la Guilde, car les compétences d'un garde se traduisent
étonnamment bien en chasseurs de primes ou en enquêteurs
indépendants.
Beaucoup d'autres sont des condamnés qui ont soit terminé leur
peine, soit échappé à la prison et n'ont aucun moyen de retourner
sur Terre. Avec peu d'options autres que le crime ou les travaux
forcés, ces personnes désespérées se tournent vers le travail en
freelance pour tenter de survivre sans attirer l'attention de la
Guilde.
Les Outcasts qui réussissent le mieux sont ceux qui se sont
regroupés avec d'autres de leur espèce. Le meilleur exemple en
est le Freikorps, qui est essentiellement une armée privée à louer,
mais il existe des dizaines d'autres groupes de mercenaires
discrets qui ont fait leurs preuves. Un groupe essentiellement
féminin, dirigé par les deux Viktoria Chambers, est réputé pour
son efficacité brutale, bien qu'il ait tendance à n'accepter que les
missions qui font couler beaucoup de sang. Le Corps Catalan,
une bande de fusiliers qui ont combattu pour à peu près tout le
monde à Malifaux à un moment ou à un autre, est moins
exigeant.
Cependant, peu importe qui ils sont, ces hommes et femmes
robustes sont tous en contrôle de leur propre destin, pour le
meilleur ou pour le pire. Ils ont appris à survivre en se frottant au
pire de ce que Malifaux et l'humanité ont à offrir, et ces
expériences les ont endurcis aux petites terreurs humaines qui
surprennent souvent les autres.
Les Gremlins
Niché contre le bord est de Malifaux City se trouve le Bayou, un
vaste marécage qui finit par céder la place à des marais ouverts à
l'est et à des zones humides inondées au nord. Sous ces branches
enveloppées et gluantes se trouvent les cabanes en bois délabrées
qui abritent la population des Gremlin de Malifaux.
De la moitié de la taille d'un être humain, les Gremlins ne
semblent pas être très menaçants par eux-mêmes. Lorsque les
humains sont arrivés à Malifaux, les Gremlins les ont vus
comme des sources d'apprentissage et ont commencé à les
copier. Ce mimétisme a commencé avec les vêtements, et ils ont
offert des conseils et des directions aux premiers voyageurs en
échange d'une chemise ou d'un pantalon de rechange. Cela a eu
l'effet secondaire de permettre aux Gremlins de voir lesquels
d'entre eux étaient rusés simplement par le fait qu'ils avaient
réussi ou non à s'habiller, et en conséquence, les vêtements sont
rapidement devenus un symbole de prestige parmi eux.
Lorsque les humains sont revenus à Malifaux un siècle plus tard,
les Gremlins, auparavant primitifs, avaient bricolé une étrange
société basée sur ce qu'ils se rappelaient l'humanité. Une grande
partie de cette société tournait autour du brassage de l'alcool et
de la domestication de la population de cochons sauvages du
Bayou, ce qui a fait des Gremlins une ressource précieuse pour
les contrebandiers cherchant un moyen de contourner les taxes
d'importation de la Guilde.
En plus d'imiter les vêtements et la cuisine des humains, les
Gremlins ont également appris à utiliser les armes à feu de
l'humanité. Utilisant des mousquets de mauvaise qualité
récupérés à l'époque de la première brèche ou des armes à feu
plus récentes volées aux colons, certaines familles de Gremlins
ont commencé à faire des raids dans les colonies humaines aux
abords du Bayou. Bien que ne représentant pas une menace
sérieuse, les Gremlins étaient une distraction que la Guilde ne
pouvait se permettre de traiter directement. Au lieu de cela, elle a
émis une prime de deux scripts par cadavre de Gremlin, ce qui a
fait de la chasse au Gremlin un passe-temps populaire pour les
mercenaires entre deux emplois.
Les Neverborn
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Les créatures que l'humanité a surnommé les Neverborn sont les
habitants natifs de Malifaux. Certains sont les descendants
corrompus et tordus des premiers habitants de Malifaux, tandis
que d'autres sont des créatures cauchemardesques qui ont été
créées par une magie bizarre ou d'innombrables générations
d'évolution améliorée par la magie. S'il y a un trait qui lie les
Neverborn dans leur ensemble, c'est qu'ils sont tous, à un degré
plus ou moins élevé, des créatures aux formes mutables et à la
magie puissante.
Chez certaines espèces, ce trait s'exprime par des cycles de vie
distincts. Les siluridés, par exemple, sont des créatures
ressemblant à des poissons qui naissent mâles et deviennent
femelles à la fin de leur cycle de vie. Ces femelles peuvent
invoquer des pluies torrentielles pour inonder les terres qui les
entourent, les rendant ainsi propices à la couverture de leurs
œufs.
Les Nephilim, quant à eux, naissent sous la forme de petites
créatures à la peau violette qui ressemblent à des bambins
humains. Si un Néphilim consomme du sang rouge, il grandit
progressivement à chaque repas, et finit par se doter d'ailes
massives et de cornes recourbées qui le font ressembler à un
démon biblique.
société des Neverborn. Titania a senti la présence de ses anciens
ennemis et a tenté d'unifier son peuple sous son règne, mais elle
s'est heurtée à l'opposition de ceux qui se souviennent de la
trahison de leurs ancêtres.
Alors qu'un grand nombre de Neverborn pensent que l'humanité
est un fléau qui doit être éliminé du monde à tout prix, une
minorité bruyante insiste sur le fait que les humains sont destinés
à jouer un rôle important dans la destruction finale des Tyrans. Il
est difficile de savoir laquelle de ces croyances, si tant est qu'elle
soit correcte, car la folie traverse les Neverborn comme des
fractures peu profondes dans une vitre fumée.
Une poignée de Neverborn a même infiltré la société humaine
afin de récupérer une partie du confort qui appartenait autrefois à
leurs ancêtres. Le métamorphe qui se fait actuellement appeler
Anton de Wils a établi une société commerciale très prospère sur
Terre et manipule actuellement les conflits qui s'y déroulent à
son avantage personnel, et il y a eu des rumeurs d'un
doppleganger infiltré dans les rangs supérieurs de la Guilde
depuis ses premiers jours dans Malifaux.

D'autres Nephilim sont de véritables changeurs de forme,

capables de passer sans effort d'une ou plusieurs formes
différentes. L'exemple le plus évident de cette capacité est celui
des Mimics et des Dopplegangers, deux créatures similaires qui
peuvent toutes deux reproduire sans effort l'apparence physique
de ceux qu'elles rencontrent.

Avec l'arrivée de l'humanité et son occupation de la ville de

Malifaux, certains Neverborn ont trouvé utile de prendre forme
humaine. La Nephilim connue sous le nom de Lilith est l'une de
ces conversions, et son corps mince et ses longs cheveux roux
contrastent fortement avec les apparences plus monstrueuses de
ses semblables.

En tant que groupe, les Neverborn sont fractionnés et

désorganisés. Ils sont divisés en plusieurs races qui se fuient
souvent les unes les autres, et même au sein d'une même race, il
existe souvent différents groupes de Neverborn qui ont des
objectifs et des ambitions contradictoires. De ce point de vue, les
Neverborn ne sont pas si différents de l'humanité.

La réapparition de Titania, la Reine d'Automne qui a brisé les

formes mortelles des Tyrans et libéré l'Esprit des Graves sur le
monde, a envoyé des ondes de choc à travers ce qui passe pour la

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