Vous êtes sur la page 1sur 4

Boussouma est un département et une commune rurale de la province du Sanmatenga, situé dans la

région du Centre-Nord au Burkina Faso.

Histoire

Le royaume de Boussouma est un des principaux États mossé du Burkina Faso. Il a été fondé vers 1530
par Naaba Nabigswendé (à a suite de Naaba Tiraongo), fils du Mogho Naaba Koumdoummyé. Sa devise
est « Boussoum Kougr paam ziig ta loukr lebg toogo », autrement « Le caillou (ou l'autel) de Boussouma
a eu la place et le déplacer devient laborieux ».

Le royaume de Boussouma a définitivement acquis son indépendance vis-à-vis du royaume de


Ouagadougou vers 1880 sous le règne de Naaba Ligdi. Le royaume de Boussouma a connu plusieurs
guerres avec ses voisins tels que Riziam, Ouagadougou et Bogandé, Koalla et Bilanga en pays
gourmantché.

Le royaume compte douze kombèmba (en dehors du canton-chef lieu originel) : Louda, Sanmatenga
(Kaya), Soubeiga, Pissila, Pensa, Mané, Yimiougou, Sabouri, Noungou, Kirougtenga, Piouktenga et
Diguilla. Le canton chef-lieu ou ganganwnooré est constitué par les villages conquis et stabilisés aux
premiers moments de l'arrivée de Nabigswendé (à partir desquels les autres cantons seront incorporés
pour en créer un royaume). Ce canton est géré directement par le Roi et on y trouve des villages à la
tête desquels sont placés des princes de Boussouma qu'on appelle « Rimbiissi » et qui jouent pour la
plupart le rôle de garde-frontières très efficaces. Les limites géographiques du royaume correspondent
exactement à celles de la province de Sanmatenga.

La capitale royale traditionnelle est au lieu-dit Wayugiya, créée en 1723 (à ne pas confondre avec
Ouahigouya, la capitale du royaume frère du Yatenga créée en 1757). Située à 80 km environ au Nord de
Ouagadougou, elle est administrée par le Wayugiya Naaba qui est chef de village et ministre du Roi. La
devise de la capitale est « Wayugi Koonkobr nemd sanw noraad koabga », autrement « La viande d'un
poussin malingre de Wayugiya vaut mieux que celle de 100 meilleurs coqs d'ailleurs ».

On y trouve des collines aussi renommées que sacrées. On peut citer notamment : Goaffa (homme et
femme), Waonglourin, Kissaanna, Tanzouwaka, Tanziinm, Lombré, Nabrollé, Widtanga, Weigui-Tanga,
Tandaogo, Kagmatanga (colline mariale), Kampinga, Komtoukré, Yééré, Soumsintanga, Mouss-Tanga,
Guegmtanga, Kinkirgtanga, Tanzaka, Sagmouusi, Tansablgou, Tandaag-Tanga, Nonguin-Tanga, Rimtanga.
Le département et la commune de Boussouma est administrativement composé de soixante-deux
villages, dont le village chef-lieu homonyme (données de population consolidées en 2012, issues du
recensement général de 2006).

Jumelages et accords de coopération

La commune de Boussouma est jumelée à la ville française de Saint-Jean-de-Braye depuis 1991. Cette
coopération a permis la mise en place à Boussouma de nombreuses infrastructures socio-économiques.
Le nouveau comité communal de jumelage mis en place à Boussouma le 18 août 2011 est dirigé par
Karim Ouedraogo, inspecteur des impôts de formation, et comprend douze membres.

Administration coutumière

Rois de Boussouma

Depuis sa création, Boussouma compte 32 rois (ou « Dima »), l'actuel est Naaba Sigri, deuxième du nom,
qui règne depuis 2019.

Parmi les rois illustres, on peut citer Naaba Roobo (qui stabilisa le royaume en vainquant Riziam Naaba
Mamzi qui écumait la zone), Naaba Kienga (qui fonda Ouahigouya et renforça l'indépendance du
royaume), Naaba Pougla (homme de culture qui agrandit considérablement le royaume), Naaba Ligdi (le
plus célèbre de tous, homme de culture, homme de guerre et conquérant infatigable épaulé par Balm
Naaba Targnèbga et le Tan'Soaba Kiiba), Naaba Koom (qui résista au colonisateur et fut destitué et
déporté à Ouagadougou où il mourut ; sa tombe se trouverait sous l'actuelle "maison du Peuple") et
Naaba Wobgo (qui tenta d'allier tradition et modernité pour mieux pérenniser le système). Il faut
signaler que Naaba Koom élimina l'éminent guerrier de Naaba Ligdi, Balm Naaba Targnèbga (qui
pourtant veilla à son intronisation au détriment du fils aîné) qu'il remplaça d'abord par Balm Naaba
Suuga, avant de le destituer à son tour pour le remplacer par Balm Naaba Anbga qui resta et survécut à
la propre destitution de Naaba Koom. Naaba Koom assassina aussi le Kougr Zoug Naaba Sawadogo
(premier ministre d'alors) et le grand chef de terre (Tangporin Tengsoaba) de Tangporin (commune de
Korsimoro).

L'autre "Boussouma" de la province du Boulgou a été créé par le Prince aîné de Naaba Zaabo du
royaume de Boussouma qui n'aurait pas été retenu pour succéder à son père et qui se serait enfui vers
le pays Boussansé (Bissa).
Résidences des rois de Boussouma

Modifier

Naaba Kẽega transfère la résidence du riungu à Ouahigouya. Naaba Kẽega fonde Ouahigouya. Des
nanambsé comme Piiga, Saaga, Karfo, Sigri, Ligdi et Koom font également de ce village leur capitale.

Il faut cependant souligner que tous les successeurs de Naaba Kyẽẽga n’ont pas résidé à Wayugiya.
Selon les dignitaires de Busm-Kugr Zugu :

Six rois avant Naaba Kyẽẽga ont résidé à Kougr Zougou à savoir : Naaba Nabigswẽndé, Naaba Tirita,
Naaba Tirit Yamba, Naaba Pasiini, Naaba Pasiin Yamba et Naaba Namõnogdo ;

Naaba Mãando a résidé à Kulg-pooré (Baskudré), Naaba Pakãndé à Tãmiiga et Nakyẽdba à Gofila.

Naaba Komisgma, Naaba Koomdaogo, Naaba Réẽgré et Naaba Roobo ont fait de Kugpèla (Korsimoro), à
l’Est de Ouahigouya, leur capitale.

Naaba Pugla choisit Fulla, Naaba Gègemdé Lilla et Naaba Tãnga séjourne à Zombnoogo[2].

Ministres et traditions coutumières

Modifier

Plusieurs dizaines de ministres (dont le premier est le Kougr Zougou Naaba qui réside dans la Commune
de Korsimoro) composent la cour du roi et l'assistent pour une meilleure gouvernance du royaume. Le
roi est élu parmi les princes par un collège électoral coutumier présidé par le premier ministre (Kougr
Zoug Naaba).

On peut noter la présence d'une femme ministre (Weem Naaba), chargée du pardon. Elle intercède
notamment auprès du roi pour gracier des condamnés (à mort le plus souvent) ou pour apaiser sa colère
dans certaines situations et dans des conditions bien réglementées. Le système de gouvernance n'exclut
personne ; chacun a un rôle à jouer et jouit d'une certaine importance suivant son appartenance et son
rang dans la société.

Aussi, il faut signaler que Boussouma a disposé toujours d'éminents griots ou gardiens de la tradition
dont le dernier en date est le célèbre violoniste Boussoum'Roudga Missiri de Baskoudré qui a maitrisé
l'art de raconter les hauts faits du Royaume.
Culture et patrimoine

Fêtes coutumières

D'importantes fêtes coutumières du royaume se déroulent chaque année dans le département et


drainent d'énormes foules ; ces fêtes sont des occasions uniques pour une expression d'une culture
singulière séculaire ; les regalias du pouvoir royal sortent à ces occasions ; on peut notamment citer la
fête du Naab Kitoaga (la plus importante du royaume) qui se déroule chaque année en fin novembre ou
début décembre.

Tous les chefs de canton et de villages relevant directement de son autorité ainsi que toutes les couches
sociales et traditionnelles renouvellent à l'occasion leur allégeance au Roi. Des réjouissances populaires
et un gigantesque marché accompagnent cette fête.

Vous aimerez peut-être aussi