Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
L ÉNA S OLER
Les quanta de lumière d’Einstein en 1905, comme
point focal d’un réseau argumentatif complexe
Philosophia Scientiæ, tome 3, no 3 (1998-1999), p. 107-144
<http://www.numdam.org/item?id=PHSC_1998-1999__3_3_107_0>
Lena Soler
Archives Poincaré - Université Nancy 2
Résumé : l'hypothèse des quanta de lumière introduite par Einstein en 1905 est ici
présentée comme le point de convergence de huit lignes argumentatives - l'expression
désignant des raisonnements (soit explicites, soit reconstitués par l'historien des
sciences) qui, pris ensemble, conduisent Einstein à prendre très au sérieux l'idée d'une
structure discontinue de la lumière, en dépit du fait qu'ils ne sont pas tous ni des
démonstrations physiques irréprochables, ni des inférences logiquement valides, ni
même des développements plausibles aux yeux des membres de la communauté
scientifique d'alors. L'épisode historique ainsi analysé met en évidence sur un exemple
précis la complexité du processus d'élaboration des théories scientifiques et la diversité
des facteurs qui y interviennent.
2
[Einstein 1905a]. Pour une analyse globale de ce travail d'Einstein, voir [Klein, 1963].
3
Pour une vue d'ensemble des représentations de la lumière de l'antiquité jusqu'à nos
jours, voir [Maitte, 1981].
110 Lena Soler
[Holton 1981b, p. 9]. Holton propose une analyse thématique des conceptions
einsteiniennes, dans [Holton 1981a].
Les quanta de lumière d'Einstein en 1905, comme point focal d'un réseau 111
argumentatif complexe
«Le but de la science, écrit par exemple Einstein en 1936, est, d'une part,
la compréhension, aussi complète que possible, et la mise en relation des
expériences sensibles dans toute leur variété, et, d'autre part, le parachèvement
de ce but en employant un minimum de concepts primaires et de relations. (En
cherchant, autant que possible, l'unité logique dans l'image du monde, c'est-à-
dire la simplicité logique de ses fondements)» [Einstein 1936, p. 26].
Cet idéal einsteinien, maintes fois réaffirmé, est sans conteste
réductionniste. L'expérience nous met en présence d'une très grande diversité
de phénomènes, lesquels sont coordonnés à un très grand nombre d'énoncés. Le
scientifique a avant tout pour tâche de réduire cette multitude d'énoncés à un
nombre aussi petit que possible de propositions fondamentales commensurables
et non contradictoires. Celles-ci doivent permettre, combinées entre elles,
l'édification d'un modèle cohérent et unifié de la réalité physique, duquel
puisse être déduite Y intégralité des données empiriques.
Tout repose, on le voit, sur la nature des fondements, ceux-ci étant
comme un condensé de la théorie déployée. D'où la concentration de l'effort
einsteinien sur l'unité et la simplicité des propositions premières de la
physique.
s
[Lorentz 1899, p. 507]. Sur l'électromagnétisme et ses transformations de Maxwell à
lorentz, voir [Buchwald 1985] ; [Darrigol 1993] ; [Me Cormmach 1970] ; [Whittaker
1951].
114 Lena Soler
' [Einstein 1928, p. 223]. Pour plus de détails sur le contenu de cet 'acte libérateur', voir
[Einstein 1949, pp. 31-32]. Pour un compte rendu très clair de révolution
conceptuelle qui se produit de Maxwell à Lorentz, voir [Balibar 1992].
Les quanta de lumière d'Einstein en 1905, comme point focal d'un réseau 115
argumentatif complexe
que l'énergie d'une radiation [Strahl] lumineuse émise par une source de
lumière ponctuelle est, selon la théorie de Maxwell de la lumière (ou, selon
toute théorie ondulatoire), distribuée de façon continue sur un volume sans
cesse croissant» [Einstein 1905a, trad. fr. p. 39].
7
Voir en particulier les pages indiquées des articles suivants : [Einstein 1906, pp. 75-
77] ; [Eistein 1909a, p. 186] ; [Einstein 1911, pp. 409-410].
116 LénaSoler
â
Pour une analyse d'ensemble des travaux correspondants de Planck, voir [Kuhn 1978] ;
[Darrigol 1992, première partie].
Les quanta de lumière d'Einstein en 1905, comme point focal d'un réseau 117
argumentatif complexe
%7W2
Pv=k
c3
T r o i s i è m e l i g n e a r g u m e n t a t i v e (L3) : P a b s u r d e loi de
Rayleigh/Jeans serait dissoute si l'éther était discontinu
Présentation de L3
Examinons à présent la troisième ligne argumentative. Le problème
d'Einstein est celui de la conversion de l'énergie mécanique d'un système
discontinu, en l'énergie électromagnétique d'un système continu - à savoir la
118 LênaSoler
lumière, ou, ce qui revient au même, l'éther qui en est le siège. Le théorème de
Téquipartition de l'énergie, très usité à l'époque, stipule que la matière tranfère
à chaque degré de liberté de l'éther une énergie proportionnelle à la température
T. Comme l'éther est un milieu continu, il possède une nombre infini de degrés
de liberté. Si l'éther est doté d'un nombre infini de degrés de liberté, et si
chacun de ces degrés de liberté reçoit en partage une énergie proportionelle à la
température qui est un nombre positif, rien de surprenant à ce que l'on soit
conduit à attribuer à l'éther une énergie infinie.
D'où le raisonnement probable d'Einstein : si l'éther était doté d'un
nombre fini de degrés de liberté, l'équilibre rayonnement-matière deviendrait
possible, et l'on échapperait à la conclusion aberrante à laquelle conduit la
théorie de Lorentz. Ceci suggère l'idée d'un éther discontinu, et du même coup
- l'éther étant le siège de l'énergie électromagnétique - celle d'une distribution
spatiale discrète de l'énergie lumineuse.
Valeur et statut de L3
Le raisonnement qui sous-tend L3 est en lui-même incontestable : toutes
choses égales par ailleurs, on n'aurait effectivement plus à attribuer une énergie
infinie à l'éther si ce dernier, du fait de sa structure discontinue, possédait un
nombre fini de degrés de liberté. Ce raisonnement n'est par ailleurs pas
explicité par Einstein. C'est une reconstitution de l'historien des sciences,
lequel considère qu'il est plausible qu'Einstein ait raisonné de la sorte,
consciemment ou non.
Qu'est-ce qui justifie cette interprétation de l'historien des sciences ?
C'est qu'outre le fait qu'Einstein en vient effectivement à faire l'hypothèse
d'un rayonnement discontinu, la nature même des difficultés mises en évidence
par Einstein dans la partie critique de l'article heuristique - les données
physiques du problème - suggèrent très fortement et tout naturellement que la
contradiction provient de ce que l'on a affaire à un éther (ou à une énergie
électromagnétique) continu.
Il est certes toujours risqué pour l'historien des sciences d'affirmer
qu'un raisonnement ou qu'une conclusion est 'tout naturel', car il est bien
connu que le sentiment de naturel n'est pas une donnée objective universelle,
mais dépend largement d'habitudes de pensée devant être rapportées à un
Les quanta de lumière d'Einstein en 1905, comme point focal d'un réseau 119
argumentatif complexe
contexte théorique précis9. Seulement, il se trouve que l'historien dispose dans
le cas présent d'éléments pour étayer son point de vue.
Indépendamment d'Einstein et à peu près à la même époque, un autre
physicien, Lord Rayleigh, obtient en effet (par une voie assez différente) la
même loi absurde qu'Einstein dans la partie critique de l'article heuristique de
190510. Discutant par publications interposées de son résultat avec l'un de ses
collègues, James Jeans, Rayleigh commence par en souligner les conséquences
absurdes : si la loi examinée «était applicable à toutes les longueurs d'onde,
l'énergie totale du rayonnement serait, à une température donnée, infinie»,
commente-t-il dans la même veine qu'Einstein. C'est alors qu'il enchaîne sur
cette remarque : «ceci est une conséquence inévitable de l'application de la loi
d'équipartition à un milieu uniforme dépourvu de structure [i. e. continu]»
[Rayleigh 1905, p. 55]. Un éther atomique, précise-t-il encore, dissoudrait en
revanche le problème.
Rayleigh émet ces quelques propositions comme 'en passant'. Il n'y a là
manifestement à ses yeux rien de plus qu'une pure virtualité conceptuelle,
presque automatiquement suggérée par les données du problème considéré,
mais n'ayant pas lieu d'être prise au sérieux d'un point de vue physique. Si
Rayleigh prend néanmoins la peine de la formuler, c'est apparemment animé du
scrupule de montrer à ses lecteurs que toutes les possibilités logiques ont bien
été répertoriées. L'éventualité d'un éther atomique se voit de toutes façons
éludée aussitôt après avoir été mentionnée, puisque c'est le théorème
d'équipartition qui se trouve, à la suite du passage cité, rendu sans plus de
développements ni de justifications responsable des contradictions rencontrées.
Il y a là à mes yeux un argument non négligeable en faveur de
l'affirmation selon laquelle la ligne L3 était en 1905, en tant que possibilité
conceptuelle, naturelle pour un physicien confronté à l'expression de la loi de
Rayleigh-Jeans.
9
II en est de même pour un grand nombre de modalités intervenant dans les jugements
des hommes de science à propos des théories scientifiques. Ainsi en va-t-il par
exemple de la simplicité, de l'élégance, ou encore du 'pouvoir explicatif conféré ou
dénié à la théorie. Autour de ces questions et notamment des affirmations touchant au
pouvoir explicatif, voir [Bitbol 1996, en particulier chapitre 1] ; [Soler 1997].
10
Sur cet aspect des travaux de Rayleigh, voir [Kuhn 1978, pp. 137-138 et chapitre 6] ;
[Pais 1982, pp. 369-370].
120 Lena Soler
11
Voir [Klein 1967] ; [Klein 1974] ; [Klein 1979].
12
Pour une vue d'ensemble sur les débats du 19 eme siècle relatifs à l'atomisme, voir
[Pais 1982, chapitre 5] (Pais insiste en particulier sur le statut de l'hypothèse
atomiste) ; [Nye 1972, chapitre 1] (Nye retrace l'histoire de l'hypothèse atomiste et
de la question de la réalité moléculaire qui lui est associée, en faisant une place
importante au mouvement brownien, et en replaçant les débats dans le contexte
épistémologique de l'époque). Pour une perspective plus particulièrement centrée sur
la théorie cinétique des gaz, voir le premier chapitre de [Brush 1976].
Les quanta de lumière d'Einstein en 1905, comme point focal d'un réseau 121
argumentatif complexe
justesse des principes de la théorie, ce qui signifie que je suis convaincu que
dans le cas des gaz, l'on a vraiment affaire à des masses ponctuelles discrètes
de taille définie, qui se meuvent selon des lois déterminées» [Einstein 1987,
pp. 260-261]. Tous les premiers travaux d'Einstein d'avant 1905 s'inscrivent
dans le paradigme moléculaire et obtiennent dans ce cadre un certain nombre de
succès.
Le point important pour la suite, c'est qu'Einstein, contrairement à bon
nombre de ses contemporains, a toute confiance dans le paradigme atomiste
discret. Cette confiance n'est encore une fois pas la conclusion obligée d'un
raisonnement imparable. Elle s'ancre certes dans un certain nombre de résultats
positifs incontestés, mais doit sans doute, plus fondamentalement, être
rapportée à l'attachement du jeune Einstein au théma du discret.
Le théorème d'équipartition
Outre le modèle moléculaire, il est un autre ingrédient de la mécanique
statistique qui intervient de manière centrale dans la démonstration
einsteinienne de la loi de Raigleigh-Jeans. Il s'agit d'un théorème tout à fait
central de la mécanique moléculaire : le dit théorème d'équipartition de
l'énergie, qui prescrit à chaque degré de liberté d'un système matériel une
dotation équitable en énergie.
C'est en apppliquant le théorème d'équipartition à l'équilibre
résonateurs-molécules de gaz qu'Einstein obtient, dans la partie critique de
l'article heuristique de 1905, l'expression de l'énergie moyenne d'un
résonateur. Il est donc important de caractériser le point de vue d'Einstein sur
ce théorème.
Valeur de la ligne L5
Justifier une telle caractérisation exigerait une assez longue immersion
dans les travaux d'Einstein d'avant 1905 sur les fondements de la
thermodynamique13. Je m'en tiendrai ici, faute de place, à une rapide
14
Voir par exemple [Brush 1967].
13
Voir notamment [Einstein 1903] ; [Einstein 1904].
Les quanta de lumière d'Einstein en 1905, comme point focal d'un réseau 123
argumentatif complexe
W=
KV0
On obtient donc pour la variation d'entropie recherchée :
•Y1
S-Sn=*ln| —
v
oJ
Einstein retrouve ainsi, selon un cheminement qui lui est propre, la
formule à l'époque bien connue de la dépendance volumique de l'entropie d'un
gaz parfait, d'ordinaire obtenue à partir de considérations de thermodynamique
macroscopique.
^ y YAV
S-Sn =*ln
KvoJ
Par ailleurs, le principe de Boltzmann, S - S0 = k In W, est supposé par Einstein
être extrêmement général et valoir tant pour le gaz que pour le rayonnement. Le
rapport des volumes qui, dans la formule du rayonnement, intervient comme
argument du logarithme, peut donc être identifié à une probabilité : la
probabilité pour qu'à un instant quelconque, toute l'énergie du rayonnement de
fréquence v et d'énergie E passe du volume VQ au volume V.
16
Pour les déclarations originales correspondantes, voir notamment : [Einstein 1903,
trad. fr. p. 19] ; [Eistein 1905a, trad. fr. p. 46] ; [Einstein 1909a, pp. 187-188] ;
[Einstein 1910, pp. 1276-1278] ; [Einstein 1911, pp. 436-446].
Les quanta de lumière d'Einstein en 1905, comme point focal d'un réseau 127
argumentatif complexe
17
L'article heuristique explicite ces diverses caractéristiques. L'introduction mentionne
« un nombre fini de quanta [Lichtquant] localisés en des points de l'espace, chacun se
déplaçant sans se diviser et ne pouvant être absorbé ou produit que tout d'un bloc »
[Einstein 1905a, trad. fr. p. 40] (nombre fini, localisation, mouvement, indivisibilité),
tandis la conclusion fait état de « quanta d'énergie, indépendants les uns des autres,
de grandeur [bh] » (Ibid., p. 48) (indépendance, extension énergétique déterminée).
128 Lena Soler
Ensuite, parce qu'elle se fonde sur des arguments fort peu solides.
L'hypothèse des quanta de lumière repose uniquement sur une analogie
formelle, et le raisonnement par analogie, s'il est parfois extrêmement fécond
pour la suggestion de nouvelles idées, ne constitue pas en lui-même, tout le
monde en convient, une, justification logique de ces idées.
Enfin, parce que l'analogie considérée reste tout de même assez pauvre :
elle s'appuie en effet sur une formule mathématique (celle de la dépendance
volumique de l'entropie) certes très générale mais néanmoins unique.
En dépit de tout cela, l'analogie formelle apparaît à Einstein hautement
significative. On peut postuler que l'un des éléments de la conviction
einsteinienne - que je signale ici en passant et sur lequel je ne reviendrai pas
par la suite, en raison de son caractère relativement périphérique par rapport au
réseau de contraintes proposé - est le suivant.
Les deux formules homologues mises en jeu dans l'analogie formelle
peuvent toutes deux être obtenues à partir de considérations de
thermodynamique macroscopique - dans l'article heuristique, celle qui se
rapporte au gaz est dérivée au moyen d'un argument original faisant appel au
principe de Boltzmann, mais la démonstration thermodynamique de cette
formule était en 1905 bien connue.
Or, la thermodynamique macroscopique était à l'époque, assez
unanimement, jugée extrêmement fiable - et Einstein se rallie de ce point de
vue à l'avis général -, étant dans une large mesure assimilée à une simple
description des relations qui corrèlent les grandeurs macroscopiques
directement mesurables, à une traduction immédiate et donc assurée des
phénomènes empiriques, représentation exempte de toute hypothèse
métaphysique indésirable. Et il se trouve que cette description si assurée, loin
d'indiquer la moindre opposition entre gaz et rayonnement, caractérise au
contraire ces deux systèmes au moyen d'équations tout à fait semblables : elle
n'introduit quant à elle, contrairement à la théorie de Lorentz basée sur
l'utilisation conjointe de la mécanique et de l'électromagnétisme, aucun
dualisme en physique. Du coup, le dualisme continu/discontinu caractéristique
de la théorie de Lorentz peut être vu comme un cas particulier d'asymétrie
théorique dépourvue de corrélat observationel (la thermodynamique étant
assimilée à une sorte de résumé d'observations, l'électromagnétisme de Lorentz
à une théorie toujours récusable visant à rendre compte des observations
disponibles).
Les quanta de lumière d'Einstein en 1905, comme point focal d'un réseau 129
argumentatif complexe
Présentation générale de L7
La septième ligne argumentative vise à montrer la fécondité empirique
de l'hypothèse des quanta de lumière. Elle est présentée dans la partie
constructive de l'article heuristique, à la suite du développement de l'analogie
formelle entre gaz et rayonnement. Jusqu'alors, l'hypothèse d'une structure
énergétique discrète se rapporte uniquement au rayonnement libre dans l'espace
(indépendamment de toute interaction avec la matière). A présent, Einstein
s'emploie à faire opérer l'hypothèse révolutionnaire dans le cas de situations
expérimentales connues d'interaction rayonnement-matière (émission,
absorption et/ou de transformation de la lumière par la matière).
30
Voir par exemple [Solvay 1911].
21
Dans les termes de Duhem : « le physicien ne peut jamais soumettre au contrôle de
l'expérience une hypothèse isolée, mais seulement tout un ensemble d'hypothèses ;
lorsque l'expérience est en désaccord avec ses prévisions, elle lui apprend que Tune
au moins des hypothèses qui constituent cet ensemble est inacceptable et doit être
modifiée ; mais elle ne lui désigne pas celle qui doit être changée » [Duhem 1906,
p. 284]. Ou, dans les termes de Quine : « Nos énoncés sur le monde extérieur sont
jugés par le tribunal de l'expérience sensible, non pas individuellement, mais
seulement collectivement » [Quine 1951, p. 107]. Duhem s'en tenait aux énoncés
physiques. Quine étend la thèse à n importe quel énoncé intervenant d'une manière
ou d'une autre dans nos jugements à propos du monde extérieur (les énoncés de la
logique ne font en particulier pas exception).
En bref : soit une série d'énoncés quelconques ; si, pris tous ensembles, ces énoncés
conduisent à des contradictions ou soulèvent des problèmes d'ordre divers, le
physicien n'est jamais absolument contraint de mettre en œuvre telle ou telle solution.
Différents remaniements sont en général logiquement possibles, entre lesquels il reste
libre de choisir.
Les quanta de lumière d'Einstein en 1905, comme point focal d'un réseau 135
argumentatif complexe
22
Pour une analyse détaillée de la conception newtonienne corpusculaire de la lumière,
voir [Blay 1983].
Les quanta de lumière d'Einstein en 1905, comme point focal d'un réseau 137
argumentatif complexe
Bibliographie
Balibar, F.
1992 Einstein 1905, de l'éther aux quanta, PUF, 1992.
Bitbol, M.
1996 Mécanique quantique, Flammarion, 1996.
Blay, M.
1983 La conceptualisation newtonienne des phénomènes de la couleur,
Vrin, 1983.
Brush S. G.
1967 Toundations of Statistical mechanics 1845-1915', Archives for
Historical Studies in the Exact Sciences, 4, 1967, pp. 145-183.
1976 The kind of motion we catl heat (an history of the kinetic theory of
gases in the XIX century), volume 1. Physics and the atomists, E.
W. Montroll et J. L. Lebowitz éd., Amsterdam, North Holland
Publishing Company, 1976.
Buchwald, J.
1985 From Maxwell to Microphysics, Aspects of Electromagnetic Theory
in the Last Quarter of the Nineteenth Century, The University of
Chicago Press, 3985.
Cormmach, R. Me
1970 'H. A. Lorentz and the electromagnetic view of nature', Isis, 61,
1970, pp. 459-497.
Darrigol, O.
1992 From c-Numbers to q-Numbers, The Classical Analogy in the
History of Quantum Theory, University of California Press, 1992.
1993 Introduction au volume sur la relativité Albert Einstein, Œuvres
choisies, éditions Seuil/CNRS, volume 2, 1993, pp. 9-25.
Duhem, P.
1906 La théorie physique, son objet, sa structure, Paris, Vrin, 1981.
Ehrenfest, P.
1
1911 Welche Ziige der Lichtquantenhypothese spielen in der Théorie der
Wàrmestrahlung eine wesentliche Rolle ?\ Annalen der Physik, 36,
1911.
Les quanta de lumière d'Einstein en 1905, comme point focal d'un réseau 141
argumentatif complexe
Einstein, A.
1902 'Kinetische Théorie des Wàrmegleichgewichtes und des zweiten
Hauptsatzes der Thermodynamik', Annalen der Physik, 9, 1902,
pp. 417-433.
1903 'Eine Théorie der Grundlagen der Thermodynamik', Annalen der
Physik, 11, 1903, pp. 170-187 ; traduction française : 'Une théorie
des fondements de la thermodynamique', Albert Einstein, Œuvres
choisies, éditions Seuil/CNRS, volume 1, pp. 18-28.
1904 'Zur allgemeinen molekularen Théorie der Wàrme', Annalen der
Physik, 14, 1904, pp. 354-362 ; traduction française: Théorie
moléculaire générale de la chaleur', Albert Einstein, Œuvres
choisies, éditions Seuil/CNRS, volume 1, pp. 29-35.
1905a 'Ûber einen die Erzeugung und die Verwandlung des Lichtes
betreffenden heuristischen Gesichtpunkt', Annalen der Physik, 17,
1905, pp. 132-148 ; traduction française : 'Un point de vue
heuristique concernant la production et la transformation de la
lumière', Albert Einstein, Œuvres choisies, Seuil/CNRS, volume 1,
pp. 39-53.
1905b 'Sur l'électrodynamique des corps en mouvement', Albert Einstein,
Œuvres choisies, Seuil/CNRS, volume 2, pp. 39-53.
1905c 'Lettre d'A. Einstein à J. K. Habitch, printemps 1905, Albert
Einstein, Œuvres choisies, éditions Seuil/CNRS, volume 1, p. 36.
1906 'La théorie du rayonnement de Planck et la théorie des chaleurs
spécifiques', Albert Einstein, Œuvres choisies, éditions Seuil/CNRS,
volume 1, pp. 75-77.
1909a 'Zum gegenwàrtigen Stand des Strahlungsproblem', Physikalische
Zeitschrift, vol. X, 6, 1909, pp. 185-193.
1909b 'Uber die Entwicklung unserer Anschauungen iiber das Wesen und
die ^Constitution der Strahlung', Physikalische Zeitschrift, volume
10, 1909, pp. 817-825 ; traduction française : 'L'évolution de nos
conceptions sur la nature et la constitution du rayonnement'
(Conférence de Salzbourg, 21 septembre 1909), Albert Einstein,
Œuvres choisies, éditions Seuil/CNRS, volume 1, pp. 86-100.
1910 'Théorie der Opaleszenz von homogenen Flussigkeiten und
Fliissigkeitsgemischen in der Nàhe des kritischen Zustandes',
Annalen der Physik, 33, 1910, pp. 1276-1278.
142 Lena Soler
Soler, L.
1997 'Les régularités phénoménales requièrent-elles une explication ?\
Physique et réalité, un débat avec Bernard d'Espagnat, sous la
direction de Michel Bitbol et Sandra Laugier, Editions Frontières,
1997, pp. 249-263.
Solvay
1911 La théorie du rayonnement et les quanta. Rapports et discussions du
premier Colloque Solvay (réunion tenue à Bruxelles du 30 octobre
au 3 novembre 1911), Paris, Gauthier-Villars, 1912.
Zahar, E.
1983 'Logic of discovery or psychology of invention ?', The British Jour-
nal for the Philosophy of Science, 34, 1983, pp. 243-261.
Whittaker, E.
1951 A History of the Théories of Aether and Electricity, 2 volumes,
Tomash Publisher, 1987.