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Guide d’écriture

de la langue
soninké
Sooninkanxannen
safandimoxon
geesundidokko

Bandiougou S. DRAME (Diallan)


et Marianne HAGG (Pays-Bas)
Guide d’écriture
de la langue
soninké
Sooninkanxannen safandimoxon
geesundidokko

Bandiougou S. DRAME (Diallan)


et Marianne HAGG (Pays-Bas)

SIL Sooninkanxannen Golliɲaŋaanon Sapa


Équipe Soninké SIL Mali
Site Web : www.asawan.org
Adresse e-mail : ets.asawan@gmail.com
Orthographe : soninké du Mali

Nous remercions l’ensemble du personnel de la Direction


Nationale de l’Education Non-Formelle-Langues
Nationales (DNENF-LN) pour la vérification et la
validation de ce guide. Nous remercions aussi Babri
Gallédou (chef de département communication
AMALAN), Kaba Diouara et Ousmane Séméga (personnes
ressources).

Pour la réalisation de ce guide, nous tenons à remercier


Paul Solomiac conseiller linguistique de SIL WAF et
Pamela Morris, coordinatrice linguistique de SIL WAF.

Première édition, 75 exemplaires, janvier 2020


© SIL Mali, 2020
B.P. 2232, Bamako, République du Mali
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés pour
tous pays.
Introduction

Voici un guide d’écriture qui est fait pour les animateurs


et les éducateurs en alphabétisation et en éducation
non-formelle, pour tous les enseignants, étudiants,
écrivains, utilisateurs de médias sociaux et toute autre
personne écrivant la langue soninké. La lutte contre
l’analphabétisme, la perte de la langue chez certains
Soninkés, l’harmonisation de l’orthographe de la langue,
mais aussi la promotion, la valorisation et le
renforcement du patrimoine et de l’identité culturelle
soninké sont les principaux facteurs qui nous ont poussé
à élaborer ce guide.

Ce guide pour écrivains se base sur le décret du 29 juillet


1982 relatif aux règles d'orthographe des langues natio-
nales reconnues au Mali. En plus de cela, il incorpore les
différentes décisions prises pour l’harmonisation de
l’orthographe soninké : les rencontres de Bakel (Sénégal)
en novembre 1995, d’Aulnay-sous-bois (Région
parisienne, France) en 2010, de Nouakchott (Mauritanie)
en 2014, de Bamako (Mali) en 2016 et de Serekunda
(Gambie) en avril 2017 et décembre 2018.

Les langues internationales comme l’anglais et le français


possèdent plusieurs variétés selon les pays ou les régions.

1
Malgré cela, leurs utilisateurs ont lutté afin de se mettre
d’accord sur une seule façon de les écrire, une standardi-
sation qui assure la cohérence et la survie de ces langues.
La langue soninké ne fera pas exception à cette tendance.
L’harmonisation de la transcription de la langue soninké
est en marche au vu des rencontres internationales qui
ont eu lieu déjà citées.

Pourtant, quand vient le moment de prendre une


décision sur comment écrire un mot (une décision
d’ordre orthographique), un dilemme se présente : d’une
part, on veut standardiser l’écriture (n’avoir qu’une seule
façon d’écrire), d’autre part, on veut respecter les
différents parlers et les décisions de chaque pays.
Pendant la rencontre d’Aulnay de 2010 par exemple, il a
été mentionné le fait que les différents pays n’ont pas
toujours les mêmes règles d’orthographe.

Le soninké est parlé dans plusieurs pays et est reconnu


comme langue nationale au Mali, au Sénégal, en Gambie,
en Mauritanie et en Guinée Bissau. Il y a aussi un grand
nombre de locuteurs dans la diaspora, notamment en
France et Côte d’Ivoire.

Au Mali, le gouvernement a choisi les parlers Gangari et


Gansoyi de la Mauritanie et de l’Ouest du Mali pour la
standardisation de l’orthographe. Par ailleurs, le Mali

2
tient à utiliser la lettre « ɲ » et non « ñ » pour toutes ses
langues nationales.

Quand l’orthographe est standardisée, cela aide


fortement les enseignants et les apprenants, facilite la
communication écrite entre les Soninkophones et cela
aide les concepteurs dans l’élaboration des manuels.
Standardiser ne veut pas dire changer sa manière de
parler mais plutôt avoir une seule façon d’écrire les mots.
Dans ce guide, nous suivons les règles du Mali, le pays
qui a le plus de locuteurs soninkés. Si l’orthographe est
bien standardisée au Mali, c’est un grand pas vers une
harmonisation internationale.

Dans ce guide, nous avons utilisé un français facile et


nous avons évité les termes linguistiques trop compliqués
afin de le rendre accessible au plus grand nombre
possible d’écrivains soninkés.

D’autres contributions, critiques et suggestions sont les


bienvenues pour améliorer ce guide. Pour cela, envoyez
vos messages à Bandiougou (bandiougou_drame@sil.org)
et à ets.asawan@gmail.com.

Les sujets traités


Les sujets traités dans ce guide sont :
- comment écrire les sons soninkés (les lettres et
combinaisons de lettres) ;

3
- comment bien séparer ou coller les mots ;
- quelques conseils pour la ponctuation et l’écriture sur
clavier électronique ;
- quelques conseils pour écrire de bons textes de divers
genres avec des exemples ;
- une bibliographie et une liste des termes linguistiques
en soninké et en français.

Comment utiliser ce guide


On peut utiliser ce guide de deux façons. D’abord on
peut y trouver des réponses aux questions spécifiques, en
cherchant le thème dans la table des matières. On peut
aussi étudier le guide entier. Les paragraphes commen-
cent par des explications, avec les règles d’écriture prin-
cipales encadrées. À la fin de quelques paragraphes et
chapitres on trouve des exercices de lecture et d’autres
exercices.

Note sur la notation de la prononciation des mots


La prononciation est mise entre crochets carrés [...]. Pour
faciliter l’accès aux non-linguistes, elle n’est pas notée en
alphabet phonétique mais dans l’alphabet soninké selon
la prononciation de base de chaque lettre. Les voyelles
longues sont notées comme des voyelles doubles et les
consonnes géminées sont notées comme des consonnes
doubles.

4
Exemples :
Prononciation Français Remarque
[hare] âne prononciation des
h-phones du mot « fare »
[kompe] chambre doit être écrit « konpe »

5
1 Comment écrire les sons
en soninké

1.1 L’alphabet soninké


L’écriture de la langue soninké tente de faire
correspondre une lettre à un son, et réciproquement,
mais, pour diverses raisons, cette règle n’est pas
strictement suivie.

Pour écrire la langue soninké, on utilise l’alphabet latin


avec une extension de quelques caractères spéciaux :
ŋ et ɲ.

Il y a des écrivains qui utilisent l’alphabet ajami, basé sur


les lettres arabes, d’autres qui utilisent le Nko, spéciale-
ment développé pour les langues mandées. Concernant
ces graphies différentes de l'alphabet latin, il existe
d’autres guides (voir la Bibliographie).

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Voici l’alphabet soninké et la prononciation de chaque
lettre, avec un exemple et sa traduction en français.
Lettre Prononciation Exemple Traduction
soninké en français soninké en français
a a Alla Dieu
b b barama marmite
c th, ti, tch ceero perroquet
d d dala mare
e é gesere généalogiste
f f (ou h aspiré) fare âne
g g, gu(e), gu(i) gede puits
h h aspiré hoore noble
i i iyo oui
j di, dj jaare griot
k k ka maison
l l labo couteau
m m ma mère
n n na vache
ɲ* gn, ny ɲogome chameau
ŋ ng fanŋe fleuve
o o orodoome bouteuille
p p pandi pioche
q q uvulaire samaqe serpent
(qaaf en arabe)
r r roulé renme enfant
s s sere personne
t t te champ
u ou unmu Oumou
w ou, w waaga l’an prochain
x kh uvulaire xaaxo hivernage
(kha en arabe)
y y yaaxe œil

La lettre ɲ est utilisée au Mali et ñ (n tilde) au Sénégal, en


*

Gambie et en Mauritanie.

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L’alphabet soninké compte 26 lettres :
a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l, m, n, ɲ, ŋ, o, p, q,
r, s, t, u, w, x, y.
Les 5 voyelles sont : a, e, i, o, u.
Les 21 consonnes sont : b, c, d, f, g, h, j, k, l,
m, n, ɲ, ŋ, p, q, r, s, t, w, x, y.

1.2 Les voyelles brèves et longues


L’alphabet soninké comprend cinq voyelles : a, e, i, o, u.
Toutes ces voyelles existent dans leurs formes brèves et
leurs formes longues.

Les voyelles longues s’écrivent comme


doubles voyelles :
aa, ee, ii, oo, uu.

Cette distinction nous permet d’indiquer la différence


entre des paires de mots comme :
fare âne — faare messager ; message
kara traverser, mourir — kaara chez, village d’origine
sere personne — seera apprendre, imiter
bire vivre, moment — biire hangar
kine crocodile — kiine mari, époux
gore ligne de pêche — goore enclos de troupeau
dome canari — doome ensemble
bure méchant, mauvais — buure criquet
sugu téter — suugu chanter

8
En général, quand on prononce une voyelle longue, on
l’écrit doublée. Mais il y a des exceptions, citées ci-
dessous.

On n’écrit pas de double voyelle au début


d’un mot, même si on la prononce allongée.

Exemples :
Écriture Prononciation Traduction en français
ayi [aayi] non
Isa [iisa] Issa

Exception : les interjections avec une voyelle longue :


ee ! interjection d’étonnement
aa ! interjection de joie

On n’écrit pas de double voyelle à la fin d’un


mot, même si certains locuteurs la prononcent
allongée.

Exemples :
Écriture Prononciation Traduction en français
ka [kaa] maison
ta [taa] pied
na [naa] vache

On peut constater une distinction entre l’auxiliaire ga


prononcé [gaa] quand il est utilisé avec l’inaccompli
(pour indiquer que l’action n’est ou n’était pas encore
finie), et le ga prononcé [ga] quand il est utilisé avec

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l’accompli (pour indiquer que l’action est ou était déjà
finie). Cette forme [gaa] vient de ga wa, et elle est
prononcée dans certaines zones du Soninkara.

Exemples :
A ga ri, o yige. Quand il est venu, on a mangé.
A ga riini, o ɲi yigene. Quand il était en train de venir,
on mangeait.
A ga wa riini, o ɲi yigene. Quand il était en train de venir,
on mangeait.

Masalankitte – Texte
Guwaanen da tabun su jaga. Kanjanbaren soomen toxo
kanmun di. Buuren kira soxofoonun yigana. Ceeron da
kiyen muuman ɲa teenun di. Murunton wa diiren (giire)
deerendini. Goxonaanun (boxonaane) da suxuban ɲa
yaxarun kaaran ŋa. Boorun wuyi suugunu kiiden tooren
di ti xanaaxu. Soxaana xoore Buubu da kiyen do wuron
ɲa jootiyen ŋa.

Exercices
1. Lire ce texte couramment et à haute voix.
2. Souligner tous les mots du texte avec la lettre x, la
lettre c et la lettre j.
3. Souligner tous les mots du texte avec la lettre ɲ et la
lettre ŋ.
4. Souligner tous les mots du texte avec des voyelles
longues.

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1.3 Les voyelles nasales
En soninké, toutes les voyelles brèves peuvent être
nasalisées.

Les voyelles nasales s’écrivent :


an, en, in, on, un.

Exemples :
sanke moustiquaire
lenbe cache-sexe féminin
yinte cheveu, poil
tonge houe
sunpo nombril

Ainsi, en soninké, chaque voyelle existe sous trois formes


différentes : brève, longue et nasale.

Exemples : a, aa, an; o, oo, on


kara casser — kaafa sabre — kande panier
toge cuisse — toore pouvoir — tonge houe

Lecture
1. Tudo ma kanden fayi.
2. Tuntu da i sinqen si.
3. Tagen da tongen dabari.
4. Dinden nan gaba Ganbiya.
Exercices
1. Lire ce texte couramment et à haute voix.
2. Souligner tous les mots du texte avec des voyelles
nasales.

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1.4 Les consonnes simples et
géminées
Certaines consonnes peuvent être géminées, leur
prononciation étant plus lourde et plus accentuée que
celle des consonnes simples. On trouve les consonnes
géminées seulement entre des voyelles, à l’intérieur d’un
mot.

Les consonnes géminées sont des consonnes


doubles.

Voici quelques exemples avec consonnes simples et


consonnes géminées :
kite obtenir — kitte main, bras
kale fard pour noircir — kalle la mort
les sourcils
xene pubis — xenne chute

k, l, n et t sont souvent géminés entre


voyelles.

Exemples :
cakka collier — caka prostituée
bulla chair sans os — bula poudre bleue
xotte os — xote dur
banna riche — bana repousse de céréale

b, d, g et j sont rarement géminées.

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Exemples :
gobbe poignée — gubo récipient en
calebasse
fedde association d’âge — bado grossesse rapprochée
dugge faire le marché — kage balle de mil
bajjo couverture en laine — bajo enfant unique

Certains prononcent et écrivent bajo (couverture en


laine) sans doubler le j.

Les consonnes m et ŋ ne s’écrivent pas


doublées. Si elles se prononcent de façon
lourdes, elles sont précédées de n : nm, nŋ.

Exemples :
ganma coq
kanme pluie
fanŋe fleuve
kanŋe or
Certains prononcent faŋe, avec un ŋ léger

f, h, q, r, s, w, x et y ne sont jamais géminées.


p et c s’écrivent avec une consonne simple,
même si leur prononciation est lourde entre
voyelles.

Exemples :
Écriture Prononciation Traduction en français
sape [sappe] sel
kace [kacce] corde

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Texte : Galle Mukke do i kore
Mukke faaba toxon ni Golle Silla. Golle gollen ɲi soxen
ya yi. A ɲi makka, yille, a do tigan soxono ganni. Mukke
ma toxon ni Galle Bacili. Galle gollen ɲi lepawurunden
ya yi. Mukke maama toxon ni Xudejja. Xudejja ɲi bajjo
gaagene Balle saxan di. Mukke kisima toxon ni Waali.
Waali gollen ɲi na sapen do kacen ya gaaga debun do me
naxa. Kallen da i su yiga.

Mukke ɲa togaana yi. A ɲi bunan katta tumujon ŋa kiyen


do wuro. A yaqen toxon ni Daali Silla. Daali da
renyaxaru sikki do renyugu filli saara a danŋa.
Renyaxaru ku su da kiine kita, nan saare i danŋa.
Renyaxarin fanan kiina ni Karidige, ken wa bakka Gupu,
Jaalanŋuɲe. Fillandin yaxi Buubakari ya, ken wa gilli
Jaaxo, Soroma. Sikkandin yaxi Jaaje ya, ken wa bakka
Jeema, Kaarata.

Yugu fanan da Unmu ɲa yaqe. Ado i koren taaxu Soboku,


Gajaaga. Yugu fillandin da Xadijja Aja ɲa yaqe, i taaxu
Komowullu, Jaafunu. Xadijja Aja kiina ɲa bunakattaana
yi, a kitten liŋen ni. Xadijja Aja ni yaxare yi, a wa
hinnene gigirun ŋa. Alla koota su, Mukke ɲi mukkun
bisimillana i kan di. Beesu ti Mukke kitten lawaranten ni,
baawo a wa hinnene seron ŋa. An nt’a toxon mukku
nanbaratanfi di. Seri faamunten do seri kaarinten ya
ni a yi.

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Exercices
1. Lire ce texte couramment et à haute voix.
2. Souligner tous les mots dans ce texte avec des
consonnes géminées.

1.5 Changement des consonnes


1.5.1 Distinction entre f et h
Parmi les locuteurs de la langue soninké, on trouve les

f-phones c’est-à-dire ceux qui font la distinction entre les


sons f et h, et les h-phones, ceux qui prononcent toujours
h. Au Mali, on trouve les f-phones dans l’Ouest de la
région soninké et les h-phones à l’Est et au centre.

L’orthographe standard du soninké au Mali est


basée sur la distinction entre f et h.

Il est donc fortement recommandé pour des documents


officiels au Mali et pour un public général d’adopter cette
orthographe standard.

Standard Prononciation Traduction en


h-phones français
fare [hare] âne
faayi [haayi] regarder
A faaba. [A haaba] Son père.

Pour l’harmonisation de l’orthographe, voir 1.6.


Pour l’orthographe de f et h après une nasale, voir 1.5.7.

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1.5.2 R ou l au début d’un mot

Un r au début d’un mot est souvent prononcé


l au début d’une phrase ou après une nasale,
mais il s’écrit toujours r.

Écriture Prononciation Traduction en français


Ri yere ! [Li yere !] Viens ici !
N ri. [n li] Je suis venu.
renme [lemme / remme] enfant
an renme [an lemme] ton enfant

Astuce :
Pour vérifier comment écrire un mot commençant par r ou
l, on peut le placer après le pronom a. Si on entend r après a,
il faut écrire r. Si on entend l après a, il faut écrire l.
Exemples :
Écriture Prononciation Traduction en français
A ri. [A ri.] Il est venu.
A renme. [A remme.] Son enfant.
A lemine [A lemine.] Son enfant.
Mais, il y a aussi des cas de variation dialectale, dans ce
cas, on peut écrire les deux variantes selon le parler.

Exemple :
Est Ouest Traduction en français
lege rege danser
Voir 1.5.9 pour l’utilisation de r ou l après une nasale.

16
1.5.3 X ou q au début d’un mot
Un son uvulaire au début d’un mot se prononce x dans le
parler de l’Ouest du Mali et q dans le parler de l’Est.

Dans tous les parlers, on écrit x au début d’un


mot pour indiquer une uvulaire, jamais q.

Écriture Prononciation Est Traduction en français


xunbane [qunbane] demain
xirise [qirise] un vieux
xanne [qanne] voix, langue
Voir 1.5.10 pour l’utilisation de x ou q après une nasale.

1.5.4 N+m, n+b, n+p

Si une nasale précède m, b ou p, elle se


prononce m, mais elle s’écrit n.

Écriture Prononciation Traduction en français


kanme [kamme] pluie
kanbe [kambe] dent
konpe [kompe] case, chambre

Explication :
Les lettres m, b et p sont des consonnes faites avec les
lèvres qui se ferment. La nasale précédente s’adapte et se
fait aussi avec les lèvres fermées, prononcée comme m.

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1.5.5 N+ŋ, n + a

Si une nasale précède ŋ, l’ensemble se prononce


comme ŋ géminée, mais il s’écrit nŋ.

Écriture Prononciation Traduction en français


fanŋe [faŋŋe] fleuve
benŋe [beŋŋe] couscoussière

Remarque : certains prononcent un ŋ léger entre deux


voyelles : faŋe, beŋe.

Si une nasale précède un mot qui commence


par la lettre a, l’ensemble se prononce comme
ŋ lourd. Mais, à l’écrit on garde n + a.

Écriture Prononciation Est Traduction en français


N alimaami [ŋŋalimaami] mon imam
N Alla [ŋŋalla] mon Dieu

1.5.6 N+w, n+y

Si une nasale précède w, la nasale se


prononce comme ŋ lourd, mais, à l’écrit on
garde n + w.

Écriture Prononciation Traduction en français


n wulle [ŋŋulle] mon chien
gundunwulle [gunduŋŋulle] chacal
an waaxi [aŋŋaaxi] ton parent

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Astuce :
En cas de doute s’il faut écrire w ou ŋ, cherchez la forme
originale.
Exemples :
An waaxi (ton parent) contient le mot waaxi. On l’entend
clairement quand on remplace an par a : a waaxi. Alors
on écrit waaxi toujours avec w.
N ŋoomi gelli yugo ga ni an ŋa (provoque-moi si tu es
homme !) contient le mot ŋoomi. On l’entend clairement
quand on remplace n par a : a ŋoomi. Alors on écrit ŋoomi
toujours avec ŋ.
Gundunwulle (chacal) vient de gunne + dun + wulle
(brousse + dun + chien). Alors on écrit gundunwulle
avec w.
Voir 2.3.4 pour plus d’explications sur le cas de dun.

Si une nasale précède y, l’ensemble se


prononce comme ɲ géminé. Mais, à l’écrit on
garde n + y.

Écriture Prononciation Traduction en français


an yaqe [aɲɲaqe] ta femme
n yaaxe [ɲɲaaxe] mon œil
annabinyinme [annabiɲɲime] prophète

Astuce :
En cas de doute entre y et ɲ à l'écrit, basez-vous sur la forme
originale.

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Exemples :
An yaqe (ta femme) contient le mot yaqe. On l’entend
clairement quand on remplace an par a : a yaqe. Alors on
écrit yaqe toujours avec y.

N ɲaxali (je suis content) contient le mot ɲaxali. On


l’entend clairement quand on remplace n par a : a ɲaxali.
Alors on écrit ɲaxali toujours avec ɲ.

Annabinyinme (prophète) vient de annabi + n + yinme


(prophète + n “de liaison” + tête). Alors on écrit
annabinyinme avec y.

1.5.7 N+f, n+h et np


Pour la question de f-phones et h-phones, voir 1.5.1.

Pour la plupart des Soninkés, f se prononce p après une


nasale. Pour d’autres la prononciation de f ne change pas
après une nasale. Plus précisément c’est le cas pour le
parler de Gansoyi, Gangari au Guidimakha en Mauritanie
et au Mali.

Écriture Prononciation Prononciation Traduction


majoritaire minoritaire en français
kanfallu [kampallu] [kanfallu] zone autour du
village
n fare [m pare] [n fare] mon âne

Pour la plupart des Soninkés, h se prononce p après une


nasale. Pour d’autres, dans le Gadiaga, la prononciation
de h change en ŋ après une nasale.

20
Écriture Prononciation Prononciation Traduction
majoritaire Gadiaga en français
n hanmi [m pammi] [ŋ ŋammi] mon souci
an haqile [am paqile] [aŋ ŋaqile] ton intelligence

1.5.8 N+s et nc
Pour la plupart des Soninkés, s se prononce c après une
nasale. Pour d’autres, la prononciation de s ne change
pas après une nasale. Plus précisément c’est le cas pour
les parlers Gansoyi et Gangari du Guidimakha en
Mauritanie et au Mali.

L’orthographe est basée sur les parlers où la


prononciation ne change pas après une
nasale.

Exemples de mots composés :


jaxe (jaxa) + n + sokke jaxansokke herbe pour
moutons
yeliŋe (yeli) + n + sonka yelinsonka nid d’oiseau
banŋe (ban) + n + sire bansire bon côté

Dans les mots simples, on écrit ns.

Écriture Prononciation Prononciation Traduction


majoritaire minoritaire en français
gansi [ganci] [gansi] annoncer
xawansa [xawanca] [xawansa] égal
xense [xence] [xense] mesurer

21
Dans les mots dont l’origine des éléments
n’est pas claire et dans les formes figées, on
écrit ns.

Exemples :
tansege quatre-vingt
taagumanse marque, signe
kinsiga midi, zénith
mexensi vélo

Pour les noms propres, les deux écritures ns


et nc sont acceptées, selon la préférence du
porteur du nom.

Exemples :
Xanso Xanco
Mansita Mancita
Ansumaana Ancumaana

1.5.9 N+r, n+l


Dans aucun parler soninké on ne trouve la prononciation
avec r des mots comme « fonraqe » et « sapinroxe » ;
alors il est recommandé de les écrire avec « -nl »
fo + n + raqe fonlaqe porte ; famille
sape (sapi) + n + roxe sapinloxe impopulaire
tere (tera) + n + lenma teranlenma voyageur
yitte (yitti)+ n + renme yittinlenme petit arbre

22
1.5.10 N+x et nq
Dans la plupart des parlers soninké, x se prononce q
après une nasale.

Dans les mots simples, on écrit nq.

Exemples :
yanqa descendre
yanqe vaincre, terrasser
sonqo dispute, bruit , disputer, crier

Dans les mots dont l’origine des éléments


n’est pas claire et dans les formes figées, on
écrit nq.

Exemples :
tunqanŋe forge
muntunqulu difforme
menqalle quantité d’or correspondant à 3-4
grammes

Textes
Kaara gollu
Xaaxon ga na kiɲe, giri in kaane, giri in falle ya ni tanni.
Ganda wa du danŋa. Fenda wa du danŋa. Beesu wa
wurunu katta gunnen ŋa. Tagon wa tuntunden ŋa
tunqanŋun ŋa. Tagon wa soxanyokkun dabarini : gofe,
pandinun do yidu.

23
Suxubanfon yige falle, tangandaano Bonko do Ganda da
gunnen killen raga. Yelinŋun wa tabun jagana.
Tangandaanon wa i xatana. Yaxarun do soronden wa me
yi soronkonpen di. I wa leminun saxundini sankun wure.
Xirisun wa xiidifatayen ŋa koranun kanma. Murunton wa
suwanŋen ŋa. Jabaren wa du danŋa. Fanken giri,
kanmen ri. Mullen sukke do i ya. Buxutinden do
wurekaranden kiɲe. Girindinden do fatanden wa du
danŋa. Yugo do yaxare ma toxo kaanun di. Katunden ri,
yugun faayi ! Waayinden ri, yaxarun faayi ! Waayinden
do katunden ɲame falle, tuufakatten da i yinmen
bagandi. Tuufakatten ri, fonnanxayun giri. Sapinden do
taganden ri, fonnanxayun giri xadi !

Tiga
Tigan ni soxofo ya yi a sigiran gaben ga ni. Do tigan ŋa,
ten wa bakka. A ten wa roono yigandun ŋa. Tigafunsen
do tigadaren wa roono maxafonjiinun ŋa. Ken yigande
wa dullen bakka seren ŋa, na senben ro a di. Yaxarun wa
ten roono i yintun ŋa.
Tigadegen wa ɲaana sonbin ŋa deenan danŋa. Tigan wa
ɲaana saabunen ŋa, seron wa yanqini ti a yi, yiraamun
wa yanqini ti a yi, konpun do jooxun wa yanqini ti a yi,
yokki mexenton wa yanqini ti a yi, wurufoonu, mobili,
moto, mexensi i su wa yanqini ti a yi.

24
Maraxen wa bakka tigan ŋa, a wa kinni daabanun ŋa.
Tigan wa koromen saarana, a wa ɲaana jabande yi
teenun danŋa. Tigafunsen wa ɲaana soxoden ŋa.

Tigan ra wa xaalisin saarana ti a gaaganden ŋa. Konpen


na xobe ti ken xaalisi yi. Sinlen faranfarun na xobe ti ken
xaalisi yi. Ken xaalisi na seren ɲa xaranlenma yi. Ken
falle, xaranŋen na seren ɲa tuwaana. Ken xa falle,
alimaamaaxu, ma xaranmoxaaxun na kite a di deben di.
Xaranlenma ke na xusa ɲa deben seri xoore yi. A na ɲa
Allankannaana do tonŋukonnaana yi. Xa, maxa duŋe nan
ɲa gaarante yi, ken falle, xunbane yinben wa an kaane !

Exercices

1) Lire ces textes couramment et à haute voix.

2) Souligner tous les mots et les combinaisons de mots


des textes où la nasale influence la prononciation de
la lettre suivante.
Par exemple :
in falle
Tagon wa
suxubanfo
tigan ra wa

3) Souligner tous les mots dans ces textes qui


contiennent la combinaison nq ou nx.

25
1.6 L’harmonisation et les variantes
Dans cette section, nous parlerons de la variation au
niveau du parler car il en existe beaucoup. Avec tous ces
parlers, comment avoir une seule manière d’écrire les
mots si on veut que la langue soninké tende vers une
standardisation ? La variation se trouve par exemple au
niveau des voyelles et du pluriel. L’orthographe des mots
étrangers que la langue a empruntée est aussi traitée
dans cette partie.

1.6.1 La variante la plus répandue


On trouve cette règle générale :

S’il existe plusieurs variantes, la forme la plus


répandue est maintenue, sauf si on a déjà
accepté une autre règle spécifique.

Pluriel en –nu ou –ni ?

Certains parlers utilisent un pluriel en –nu, où d’autres


utilisent –ni. Pendant la rencontre de Bakel, il a été décidé
de marquer le pluriel avec –nu car il est le plus répandu.

Il est préféré d’utiliser le pluriel –nu


plutôt que –ni.

26
Singulier Pluriel préféré Variante Français
booto bootonu bootoni sacs
mango mangonu mangoni mangues

Voyelles influencées par des voyelles suivantes


ou pas ?
Certains parlers ont tendance à changer les voyelles sous
l’influence de la voyelle suivante du même mot. Par
exemple, certains disent jexe au lieu de jaxe (mouton) et
fere au lieu de fare (âne). Les formes jaxe et fare étant les
plus répandues et non changées sont celles qui sont
préférées. Une exception est la forme soro (gens) parce
qu’elle est plus répandue que seru.

Il est préférable d’écrire les voyelles non-


changées (non-influencées par les voyelles
suivantes), sauf pour le mot soro.

Exemples
Préférence Avec changement Traduction en français
jaxe jexe mouton
fare fere âne
lagare legere dernier
kari keri tuer
jamu jomu paix
daroye doroye respect
leminu lemunu enfants

Attention :
Préférence Alternative Traduction en français
sere, soro sere, sero / seru personne, gens

27
1.6.2 L’intégration des emprunts
Toutes les langues du monde empruntent des mots de
l’une à l’autre pour des termes auparavant inconnus afin
de faciliter la communication. Cette utilisation des mots
empruntés apporte souvent un changement de la
prononciation et de l’écriture d’une langue à l’autre.

Les mots d’emprunt s’adaptent


à la langue soninké.

A part quelques exceptions, les mots en soninké ont une


structure consonne-voyelle-consonne-voyelle. La langue
essaie de respecter cette structure pour les mots
empruntés. Par exemple : « ordinateur » devient
« oridinateeri » et « bic » devient « biki / bikki ».

On adapte également les lettres aux sons et à l’ortho-


graphe soninké.

Parfois les emprunts gardent un élément qui est étranger


à la langue soninké. Exemple : normalement les mots
soninkés commencent rarement par une voyelle (sauf les
pronoms a, an, i, in, o et quelques rares mots comme ayi,
iyo), mais beaucoup d’emprunts en arabe commencent par
a ou al. Par exemple : alimaami (imam).

28
Des emprunts du fulfuldé ont parfois des consonnes
géminées qui sont rares en soninké : bb, dd, gg, jj. Par
exemple coggali (troupeau).

Exemples
Emprunts à l’arabe Traduction en français
Alla Dieu
arijanna paradis
alimaami imam
Alixuraane Coran
kitaabe livre
taalibe étudiant islamique
sapa rangée

Il existe aussi des mots d’origine soninké qui sont des


synonymes valables de mots empruntés.
Emprunts au français Source française Synonyme
sipu jupe yaxarinŋuno
lanpa lampe fitolle
arobaasi arobase funixoqe
kilo, kilogaramu kilogramme nigife
Musoro mouchoir yinsiitaade
Emprunts à l’anglais Source anglaise Synonyme
parikingi parking wurufosigira
bisineesi business haaju
takisigume taximan takisiwurundaana
Emprunts au En français Synonyme
bambara
tila finir duguta, ɲame
mali hippopotame wungaame /
yingaame
furudimi brûlure d’estomac kuusinwatte

29
Emprunts au fulfulde En français Synonyme
kopali divagation duworeye
hange génisse nanyeere

30
2 Comment écrire les
mots en soninké

2.1 Catégories de mots


Chaque mot s’écrit à part. Pour pouvoir reconnaître un
mot, il est utile de distinguer les différentes catégories de
mots (voir le tableau).

Catégorie Terme en Exemples en soninké


soninké

nom toxo ka, soxaana, Xunba,


butte, fare, Maali

adjectif maxankutaade xoore, liŋe, xote, sire,


xase, binne, laate

verbe ɲangolle daga, ɲa, soxo, xara,


soro, yige, wurundi

auxiliaire ɲangolli- wa, da, ma, nta, ga, ga


deemandaana wa, na, nan, ɲi, nda,
ntaxa, maxa

copule ɲangollinseega ni, feti, wa, ɲi, nta,


ntaxa, do, a do

adverbe sabatindaana siri, buru, daaru,


yere, xosi, doome

31
Catégorie Terme en Exemples en
soninké soninké

pronom saagabatte n, in, an, a, o, axa,


xa, i, me, du, nke,
anken, aken, oku,
axakun, ike, ikun
postposition fallanke / yi, ya, ŋa, di, danŋa
préposition kaananke katta (katti), ti, ma

déterminant bagumandaana ke, ku, ken, kun,


yogo, mani, kan
démonstratif koyindaade ke, ken, ku, kun
quantificateur haqindaana gabe, baane

numéral yirigande baane, fillo, sikko

ordinal haqisigiran- fana, fillandi


daana (fillande),
tanjikkendi
cardinal haqineeranda siinu karagi, jaxu
tanmi, leminu karagi
pronom yetundaana be, beenu
relatif
conjonction tokkindaade do, ma, walla, wo,
baawo, saado,
sababu

32
Catégorie Terme en Exemples en soninké
soninké

marque de tirindin- ba, xori, yaala


question disefeta

focalisateur fatanfansiye, A da si ke ya xobo.


xotaade A ya n da a xobo.
I dan ken golle ma siro.
onoma- seerande ee, muus, kuus, waayi,
topée kecebu-kecebu, firifiri,
puriti
interjection alihaalan borototo, palipali,
ɲanmoxon xeretete, kirititi, layilayi
koyindaade

2.2 Mots simples, composés, dérivés


et redoublés
Pour bien écrire une langue, il faut savoir quand il faut
coller les éléments, les séparer ou les unir par un trait
d’union.
Mots simples
Comme tous les mots, les mots simples ont un sens en
soi ; mais contrairement aux mots complexes, on ne peut
pas les découper en plus petits éléments ayant eux-
mêmes un sens.

33
Exemples :
ka (maison), daga (aller), xoore (grand), o (nous, notre),
ke (ce, cette), sikko (trois).

Mots composés et connecteurs

Un mot composé est construit d’éléments qui existent


aussi comme mots seuls. Dans un mot composé, les
éléments sont collés. Si le premier élément est un nom, il
prend sa forme de base.

Voi 2.3 pour des explications sur la forme de base des noms.

Exemples :
tiga + dare tigadare feuille d’arachide
jaxe + ta jaxata patte de mouton

Dans certains cas, il faut un connecteur entre les deux


éléments pour les lier. Le tout est collé.

Exemples :
makka+n+futo makkanfuto couscous de
maïs
tiga+n+sunsu tigansunsu tas d’arachide
noxo+dun+wure nuxudunwure diarrhée
kille+maxan+saqaana killimaxansaqaana brigand

La langue soninké est très riche en mots composés.

Dérivations, racines et suffixes


Le soninké connait aussi un grand nombre de mots
dérivés. Ce sont des mots construits à partir d’une racine

34
de mot à laquelle on ajoute un élément dérivationnel à la
fin (suffixe). Les suffixes n’existent pas en tant que tels,
mais seulement en combinaison avec la racine. C’est la
différence entre un mot dérivé et un mot composé.

Exemples :
racine + suffixe mot dérivé traduction en français
Xaayi + nke Xaayinke Kayésien
soxo + aana soxaana cultivateur
wuru + nde wurunde course, filage

Dérivations avec préfixes

Quelques cas des préfixes de verbes :


maxa + n + sefe maxansefe médire
la + liŋo laliŋo offrir un cadeau
ra + kutu rakutu bénir

Voir 2.3 pour d’autres mots dérivés.

Mots redoublés
En soninké, certains mots peuvent être redoublés pour
indiquer l'intensité d’une action ou d’une qualité. Dans ce
cas, les mots sont écrits séparés avec un trait d’union.
Exemples :
kutu-kutu morceler
wuru-wuru courir très vite, se précipiter
sanqi-sanqi disperser complètement
fonne-fonne un petit peu, peu à peu
buru-buru à l’excès
baane-baane un à un
fillo-fillo deux à deux

35
Attention :
Quand un verbe redoublé est transformé en nom par
dérivation, le tout devient un seul mot.

Exemples :
kutu-kutu + nde kutukutunde morceler
wuru-wuru + ye wuruwuruye course

Dans la suite de ce chapitre nous entrons dans des détails


d’orthographe des différentes catégories de mots et leurs
compositions et dérivations.

2.3 Les noms et leurs compagnons :


les adjectifs, la marque du défini, les
déterminants, les postpositions et les
prépositions

2.3.1 Le nom et sa forme de base


Un nom est un mot qui désigne une personne, un animal
et une chose.

Exemples :
sere personne
sugo chèvre
ka maison

Un nom s’écrit selon sa forme de base s’il est


suivi d’un adjectif ou s’il est le premier
élément dans un mot composé ou dérivé.

36
Exemples :
debe + xoore debi xoore grande ville
sugo + fate sugufate peau de chèvre
debe + gume debigume chef de village

Forme de base des noms d’une seule syllabe


La syllabe est un groupe de sons que l’on prononce en
une seule fois. En soninké, la plupart des syllabes ont la
structure consonne-voyelle. Exemples : na, si.
Pour plus de détails sur les syllabes, voir 2.11.

Un nom d’une seule syllabe ne change pas s’il


est suivi d’un adjectif.

Exemples :
ka ka dinka grande maison
si si depe cheval court sur pattes

Si un nom d’une seule syllabe est le premier


élément d’un mot composé ou la racine d’un
mot dérivé, il s’écrit selon sa prononciation avec
une voyelle longue. S’il y a un connecteur n entre
les éléments, la voyelle n’est pas allongée.

Exemples :
ka + gume kaagume chef de famille
ka + du + nko kaadunko famille
ma + renme maarenme parent
ka + n + bera kanbera cour de la maison
ta + n + mise tanmise caprin

37
C’est aussi le cas pour le pluriel des noms d’une
seule syllabe.
Exemples :
na + nu naanu vaches
te + nu teenu champs; huiles
ma + nu maanu mères

Forme de base des noms qui se terminent


par –a, –i, –u

Si le nom se termine par –a, –i ou –u, il ne


change pas dans sa forme de base.

Exemples :
kaafa kaafa sire bonne épée
ganma ganma dinka gros coq
na na binne vache noire
si si xulle cheval blanc
xatti xatti marace lait caillé
xaalisi xaalisi gabe beaucoup d’argent
jikku jikku bure mauvaise attittude

Forme de base où la dernière syllabe tombe

Si le nom se termine par –ŋe, –me ou –ne,


souvent la dernière syllabe tombe et la nasale
n apparait dans sa forme de base.

Exemples :
fanŋe fan laate fleuve lointain
benŋe ben xoore grand couscoussier
kenne ken dinka grosse pintade

38
yiraame yiran xulle tissu blanc
gondanme gondan gille long pilon
ɲogome ɲogon binne chameau noir

Exemples où la dernière syllabe ne tombe pas :


teŋe teŋe sire joli front
genme genmi liŋe bonne entente
gene geni binne rat palmiste

Formes de base des noms qui se terminent par –e

Si un nom se termine par –e, il peut s’altérer


en -i dans sa forme de base. Mais attention, il
y a des exceptions.

Exemples :
debe debi xoore grande ville
yide yidi liŋe hache aiguisée

Mais attention :
yaaxe yaaxa dunbe œil rouge
jaxe jaxa xulle mouton blanc

Forme de base des noms de 2 syllabes qui se


terminent par –o

Si un nom se termine par –o, il peut s’altérer


en -u dans sa forme de base. A ne pas
confondre avec le pluriel. Mais attention, il y a
des exceptions.

39
Exemples :
yugo yugu binne homme noir
xaaxo xaaxu sire bon hivernage

Attention :
booto booto duuro sac vide
goro goro xulle noix de cola blanche
xedo xedo sire bonne faucille

2.3.2 Le pluriel des noms et des adjectifs

Pour former le pluriel, le soninké ajoute les


suffixes –u, –o et –nu à la fin d’un mot.

Exemples :
yaxare + u yaxaru femmes
jaxe + o / u jaxo / jaxu moutons
mara + nu maranu greniers

Si le nom est suivi d’un adjectif, le nom prend


sa forme de base et l’adjectif prend un des
suffixes de pluriel –u, –o ou –nu.

Exemples :
na dinka + nu na dinkanu grosses vaches
yugu gille + u yugu gillu hommes grands
siina gabe + o / u siina gabo / gabu beaucoup
d’années

Pour le pluriel des noms d’une seule syllabe, voir 2.3.1

40
On n’écrit pas de voyelles longues à la fin d’un mot, mais
au milieu d’un mot on le fait.

Pour le choix entre les deux formes dialectales –nu et –ni,


voir 1.6.1 Nous recommandons d’écrire –nu pour tout le
Sooninkaara.
Chacun peut écrire -o ou -u selon son parler, mais il faut
le faire de façon régulière.

2.3.3 La marque du défini et les


déterminants

Le défini –n ou « –n de clarification » est collé


au nom ou à l’adjectif, même si c’est
prononcé avec le mot suivant.

Exemples :
Yaxarun daga Bamako. Les femmes sont allées à Bamako
I da yiraamun yanqi. Elles ont lavé les habits.
O bara soxen ŋa. On a refusé le travail aux
champs.
A laaten ya ni. C’est loin. (adjectif avec –n)
Na dinkan ya yi. C’est le gros bovidé. (adjectif
avec –n)

Il y a rarement de mot soninké qui se termine par une


consonne, sauf s’il porte le suffixe –n, sinon ils se
terminent toujours par une voyelle.

41
Les autres déterminants ne sont pas collés au
nom ou à l’adjectif, mais sont des mots à part.

Exemples :
ke yaxare cette femme-ci
yugo yogo un certain homme
lemine ke cet enfant-là

2.3.4 Mots composés et mots à part


Un mot composé est construit d’éléments qui existent
aussi comme mots seuls. Dans un mot composé, les
éléments sont collés.

A. Nom + nom, collés ou séparés

Deux noms peuvent se coller et former un


mot composé pour donner une seule unité.

Exemples des mots composés :


Eléments Mots composés Français
na + yinme naayinme tête de vache
ta + batte taabatte empreinte de pas
tiga + dare tigadare feuille d’arachide
yille + jogode yillijogode épi de mil
kiide + tiŋe kiiditiŋe baobab

Dans les exemples ci-dessus, il n’y a pas de connecteur


entre les deux noms.

Dans beaucoup d’autres cas, il faut un connecteur


entre les deux noms pour en faire un mot composé.

42
Ce connecteur est souvent n, parfois du(n), ra(n) ou
maxa(n).

Exemples :
Eléments Mots composés Français
jaxe + n + kace jaxankace corde pour les
moutons
yille +n + kande yillinkande panier de mil
kitte +ran + gode kittirangode bracelet
gunne + dun +na gundunna buffle
noxo + dun + wure nuxudunwure diarrhée
kille +maxan + saqaana killimaxansaqaana brigand

Dans les mots composés, on garde le f du deuxième


élement.
suxuba + n + fo suxubanfo petit déjeuner
gunne + dun + fare gundunfare phacochère
gunne + du + fo gundufo animal sauvage

Dans les mots composés on garde le s ou le c du


deuxième élément.
kanŋe + cakka kancakka collier en or
xaranŋe + suuge xaransuuge poème
fare +n +sokke farinsokke herbe pour ânes

Dans les mots composés et les mots dérivés, on écrit nl à


la frontière des éléments (et non pas nr ou ll).
fo + n + raqe fonlaqe porte
fanŋe + raqe fanlaqe bord du fleuve

Dans les mots composés, on garde la forme originale du


dernier élément, c’est à dire qu’on écrit nx.
fate + n + xulle fatanxulle personne blanche
digaame + xanne diganxanne son
suume + xaso sunxaso mois de Ramadan

43
On écrit les noms séparés seulement si le premier
élément est à la forme définie. Comparez les deux cas :
jaxen ta patte du mouton (d’un mouton spécifique)
jaxata patte de mouton

Dans le premier cas on a deux noms séparés car il s’agit


d’un mouton spécifique. Dans le deuxième cas on a un
mot composé (jaxata), car il ne s’agit pas d’un mouton
spécifique.

Yugo et yaxare, collés au nom

Les termes yugo ou yaxare sont collés au


nom.

Exemples :
fariyaxare ânesse
renyugo fils, enfant mâle
tagayugo forgeron
komoyaxare servante, captive, femme esclave
leminayugo concubin
sigirirenyaxare voyelle
doronyugo pouce
tandoronyugo gros orteil

Explication :
Les mots sont composés parce qu’ils expriment une seule
unité, une seule idée. Ils sont spécifiés pour le genre.

44
B. Nom + adjectif, séparés ou collés
Nom et adjectif séparés
En général le nom et l’adjectif s’écrivent en deux mots

séparés. Le nom a sa forme de base.

nom + adjectif = 2 mots

Exemples :
fanŋe + xoore fan xoore fleuve vaste
jaxe + dinka jaxa dinka gros mouton
yaxare + xase yaxarin xase vieille femme

Nom et adjectif avec un connecteur dans


un mot composé
Pourtant il y a des cas où un adjectif est collé à un nom
pour former un nom composé.

Comparez ceux-ci :
ta xulle pied blanc — tanxulle hérisson
fo binne chose noire — fonbinne Noir

Dans le premier cas on a deux mots séparés, un nom (ta)


et son adjectif (xulle). Cet adjectif décrit une qualité de
ce nom (c’est un pied qui est blanc). Dans le deuxième
cas on a un mot qui est composé d’un nom et d’un
adjectif, lié par le connecteur –n–. Ce mot composé est
une nouvelle unité, une seule idée, c’est-à-dire que son
sens n’est pas la somme des sens des différents

45
composants. Tanxulle n’est pas un pied blanc, mais un
hérisson, le nom d’un animal.

D’autres exemples de mots composés :


Eléments Mot composé Traduction en
français
fate + n + binne fatanbinne Africain
kitte + ran + xote kittiranxote avare
yinme + ran +liŋe yinmaranliŋe chanceux
noxo + dun + bure nuxudunbure individu pas
gentil
yugo + maxan + roxe yugumaxanloxe individu faible

C. Verbe + nom
Un nom peut être collé à un verbe pour former un mot
composé. Dans ce cas, le verbe ne subit aucun
changement au niveau du radical.
Exemples :
gaage + tiga gaagetiga l’arachide à vendre
xobe + tiga xobetiga l’arachide à acheter
yanqi + saabune yanqisaabune savon pour toilette
yige + fo yigefo chose à manger
mini + ji miniji eau potable

Pour le cas avec l’infixe (-nan-) :


daga +nan + saageye daganansaageye va et vient
giri + nan + xenne girinanxanne se battre pour
une activité

2.3.5 Noms et adjectifs dérivés


En soninké, il existe beaucoup de noms qui sont dérivés
d’un verbe par l’ajout des suffixes tels que –aana, –aade,
–aaxu, –nde, –ŋe, –nte.

46
Exemples :
Verbe + suffixe Nom dérivé Traduction en français
soxe + aana soxaana cultivateur
sella + aade sellaade balai
sere + aaxu seraaxu humanisme
yiga + nde yigande nourriture
gaja + ŋe gajanŋe guerre, querelle
dulle + nte dullinte affamé
bara + ye baraye refus

Quand les suffixes –aaxu, –nke, –gume sont ajoutés à des


noms, ils restent toujours des noms.
Exemples :
Nom + suffixe Nom dérivé Traduction en français
Soroma + nke Soromanke ressortissant de Soroma
ka + gume kaagume chef de famille
xana + aaxu xanaaxu amitié

Quand les suffixes –nma, -nbali, -ntanŋe sont ajoutés à un


nom, le mot dérivé est un adjectif (c’est-à-dire, qu’il
exprime un état).

Exemples :
Nom + suffixe Adjectif dérivé Traduction en français
kire + nma kirinma de couleur cuivre
ji + nma jinma liquide
makka + nma makkanma jaune
xara + nbali xaranbali illettré
xaalisi +ntanŋe xaalisintanŋe qui n’a pas d’argent

Quand les suffixes –la/–ra, –lenme, –lenma sont ajoutés à


un nom ou à un verbe, le connecteur –n– est inséré entre
la racine et le suffixe.

47
Attention : nous recommandons d’écrire un –n–
connecteur suivi d’un r ou d’un l comme nl. Voir 2.3.4 A.

Exemples :
racine + n + suffixe Nom dérivé Traduction en
français
xara + n + ra xaranla école
debe + n + lenma debinlenma autochtone
taaxu +n + lenma taaxanlenma voisin
sefe +n + lenma sefanlenma interlocuteur
yaagu + n + roxe yaagunloxe effronté

Exercice
Yugon da naayinmen su yiga.
Yaasa da yillijuran fasi.
Kittirangoden do taarangoden ni ɲaagaarun ya yi.
Xaaxudunkiyen ma kutte toxo gundunwullen ŋa.
Yinmaranliŋaaxun wa kaaransiraaxun do
nuxudunxullaaxun kaane.
Killisellandaanun da sellandifoonun kita.

Dans les phrases ci-dessus :

1) Noter tous les mots composés et leurs éléments, y


compris les connecteurs.
Exemples : naayinme : na + yinme ;
kitirangode : kitte+ ran + gode

2) Noter les mots dérivés, leurs racines et les suffixes.


Exemples : liŋaaxu : liŋo + aaxu

48
3) Noter les formes de bases et les mots correspondants
en isolation.
Exemples : naa – na ; yilli - yille ; jogodi – jogode

4) Souligner tous les mots définis du texte.


Exemples : yugon da naayinmen su yiga.
A kittirangoden fayi.

2.3.6 Les postpositions et prépositions


Postpositions
Les noms peuvent être suivis par des postpositions, des
petits mots comme yi, ya, ŋa, di, da, maxa, wure, noxo,
kanma, falle, kaane... Souvent, les postpositions aident à
indiquer un lieu ou une direction : par exemple geden di
- dans le puits.

Les postpositions s’écrivent séparées du mot précédent.

Exemples :
Yaxarun daga kan ŋa./ Les femmes sont allées à la
Yaxarun daga kan di. maison.

Yugun daga gunnen di. / Les hommes sont allés en


Yugun daga gunnen ŋa. brousse.

Gundo wa lanben di. / Goundo est allée au marigot.


Gundo wa lanben ŋa.
Attention :
Il ne faut pas coller la marque du défini –n à la
postposition ŋa ou di.

49
Ya yi
La combinaison ya yi s’écrit toujours en deux mots. Dans
ce cas ya est un petit mot qui met l’accent sur le mot
précédent, et yi est la postposition.
Exemples :
Diŋa ni Sooninken ya yi. Dinga est bel et bien Soninké.
Ganda ni geseren ya yi. Ganda est un griot traditionnel.

Prépositions
En soninké, les prépositions sont moins fréquentes que
les postpositions. Ce sont des petits mots devant un nom
comme ti, ma, katta (katti), do, xoyi…

Exemples :
Kille kati ti guman ŋa. Killé a été frappé avec un bâton.
A daga do gunnen ŋa. Il est parti sans destination.
A wuru xoyi dagaame. Il a couru comme un lynx.
Xaranlenmon daga katta Les élèves sont allés vers le
xaranŋundaanan ŋa. maître.

2.3.7 Les noms propres et les majuscules

Les noms propres s’écrivent toujours avec une


majuscule au début.

Un nom propre est un nom qui désigne une personne, un


lieu, un jour des fêtes ou un livre spécifique.

Il y a plusieurs catégories de noms propres.

50
Noms de personnes
Prénoms :
Xunba, Biire, Sunqutu, Tuntu, Sinne
Patronymes ou noms de famille :
Jaawara, Tunkara, Daraame, Siise, Kebe, Gakku
Noms attribués à Dieu :
Alla, Tunka, Kamaane, Banna, Ari (Hari)
Appellation respectueuse quand on s’adresse à
quelqu’un :
Baaba, Taata, Maama, Kisima, Kaawu, n Ma,
Gidanyaxare, Gidanyugo…
Les animaux personnifiés dans les contes :
Laxabure do Kanjaane daga tangi.
L’hyène et le Lièvre sont partis pêcher.
Jarinte do Tuune daga sunka.
Le Lion et le Chacal s'en allèrent veiller.
Laxabure ri Ɲogome siginten ŋa.
L’hyène trouva le Chameau arrêté.

Noms géographiques
Noms de pays et de régions :
Maali, Murutaane, Senegaali, Ganbi, Gidimaxa, Soroma,
Gajaaga, Jaafunu, Jaalanŋuɲe, Kingi, Karata, k d m...
Noms de villes et de villages :
Xaayi, Xusaane, Bakkeli, Jaaxon, Lanbiidu, Pari,
Dakaaru

51
Noms de quartiers :
Budubuda, Sillakunda, Jaawarala

Noms des lieux dans la brousse :

Murunton daga suwa Deebu.

Les garçons sont allés chercher du bois à Débou.

Henda ten wa Sonqontonqolo.

Le champ de Henda est à Sonqontonqolo.

Noms d’ethnies :
Sooninke, Banbara, Fulle, Xaasonke, Tamaseki, Koroboro

Attention : si ces mêmes mots sont utilisés comme noms


d’une langue, ils n’ont pas de majuscule.
Binne ni Sooninken ya yi.
Binné est Soninké.
A nta sooninkanxannen mukku.
Elle ne comprend pas le soninké.

Noms de fêtes :

Sallibuccine, Sallixoore (Baanansalle), Noweli, Pakki

Noms de livres saints :


Xuraane, Tawureeta, Linjiili, Jabuuru

Quand on cite le titre d’un livre, seulement le premier


mot porte une majuscule.
An da « Fonnanxayaaxun do terende » xara ba ?

52
As-tu lu « Jeunesse et émigration » ?

2.3.8 Les sigles


Les sigles des associations, sociétés et autres
organisations s’écrivent en majuscules, leur
prononciation est entre parenthèses :

APS (Apesi), INPS (Inepesi), CAP (Kapu), SMK


(Sooninkon Maarinden Kafo), OXSF (O Xannun Siginden
Fedde), ADEMA (Adeema), RPM (Eripemu), PARENA
(Parena), MNLA (Emela), ONU (ONI), CEDEAO
(Sedeyawo), MINUSMA (Minisima), CMA (Sema),
k d m…

2.4 Les pronoms personnels


Pronoms personnels
Un pronom prend la place d’un nom. Les pronoms
remplacent une personne, un être, une chose ou une idée
qui est déjà mentionnée. Les pronoms personnels et les
pronoms possessifs ont les mêmes formes en soninké.

Voici les pronoms personnels :


n / in je
an tu
a il, elle
o nous
axa / xa vous
i ils, elles

53
L’utilisation de n ou in

Le pronom n est employé au début d’une


phrase et après une pause. Le pronom in est
employé au milieu d’une phrase quand il n’y a
pas de pause.

Exemples :
Sanbu do in faaba daga gunnen di.
Sambou et mon père sont partis en brousse.
N ga yige, n daga ten di.
Quand j’ai mangé, je suis parti au champ.

Les pronoms s'écrivent toujours détachés du mot


précédent ou suivant (quel que soit ce que l'on entend).

L’utilisation de xa ou axa
Il a été attesté dans certaines zones que le mot xa est
utilisé pour donner un commandement et un ordre.
Par contre dans d’autres zones, on emploie toujours xa
pour la deuxième personne du pluriel ou pour donner un
commandement et un ordre.

Pour éviter la confusion nous faisons cette


recommandation :

Écrivez le pronom xa seulement pour les


ordres et axa pour les autres cas.

54
Exemples :
Axa da a yiga ? L’avez vous mangé ?
Xa da a yiga ! Mangez-le !
Axa golli. Vous avez travaillé.
Axa daga ten ŋa ? Êtes-vous partis au champ ?
Xa daga ten di ! Partez au champ !
Xa giri ! Levez-vous !
Xa xara ! Étudiez !

Pronoms emphatiques
Le pronom emphatique met l’accent sur le pronom.
Il s’obtient en collant ke / ken, dont leur pluriel est ku /
kun, au pronom personnel. Il s’écrit alors en un seul mot.

Les pronoms emphatiques sont :


nke, anken, aken, ike, oku, axakun, ikun.2

Les pronoms anken, aken, axakun, ikun portent toujours


un -n à la fin. Les pronoms emphatiques fonctionnent aussi
comme des possessifs.

Exemples :
Nke yaqen ya ni. C’est mon épouse.
Anken ya ni. C’est toi !
Aken wullen faayi. Voici son chien.
Ikun naanun ya ni. Ce sont leurs vaches.

2L’équipe soninké de la SIL et les différentes rencontres sur


l’harmonisation proposent de les écrire comme un seul mot,
par exemple (nke, anken, axakun...) ce qui est contraire aux
décisions étatiques au Mali.

55
Axakun daga kan di ba ? Est-ce que vous êtes partis
à la maison ?
Ganda ti ike ni geseren ya yi. Ganda dit qu’il est
généalogiste.
Les pronoms « du, me » et leurs
composés et dérivés
On a le pronom réflechi du et le pronom réciproque me.

Exemples :
Murunten da du yanqi. Le garçon s’est lavé.
Gunbun da me takki. Les taureaux se sont battus.

Les pronoms du et me peuvent être les premiers éléments


dans des mots composés, des mots dérivés ou des formes
figées.
Exemples :
du + ko + n + aana dukonŋaana vantard
dun+ ware dunware miroir
me +daronde medaronde respect mutuel
Duwutten me nta !
Rien ne vaut l’indépendance.
Tanpiyen yitten feti dukalle yi.
Le suicide n’est pas la solution de la pauvreté.
Merenyigayen ya n da suxuɲaaxun liŋondi.
C’est le cannibalisme qui rend la sorcellerie agréable.
Maali minisirinun wa mewallen ɲaana araba su di.
Les ministres du Mali se réunissent chaque mercredi.

56
2.5 Les numéraux
Le numéral cardinal
Les éléments d’un nombre s’écrivent comme des mots
séparés, sauf les multiples de dix.
Exemples :
baane 1 tanmu 10
fillo 2 tanpille 20
sikko 3 tanjikke 30
naxato 4 tannaxate 40
karago 5 tankarage 50
tunmu 6 tandume 60
ɲeru 7 tanɲere 70
segu 8 tansege 80
kabu 9 tankabe 90

Les multiples de dix s’écrivent en un seul mot. Parfois ce


sont des formes figées. On reconnaît encore l’origine,
mais la prononciation a changé et on a adapté
l’orthographe.
Par exemple, on écrit tanpille avec np, parce que
personne ne prononce tanfille avec nf, même pas les gens
qui normalement ne changent pas la prononciation de f
après un n.
Il en est de même pour tanjikke (30) qui vient de tanmu
(10) et de sikko (3) ainsi que tandume (60) qui vient de
tanmu (10) et de tunmu (6).

Exemples :
tanmu do karago 15
kamo filli do tanpille 220
kamo sikki do tansege do kabu 389

57
wujuune do kamo kabi do tanɲere 1970
wujuunu filli do tanmu do tunmu 2016

Cardinaux et noms
Dans le cas de l’emploi des chiffres cardinaux allant
jusqu’au 19, ils suivent le nom et se terminent par la
voyelle (-i). Les noms prennent une marque du pluriel
sauf si c’est suivi par baane, dans ce cas le nom prend la
forme de base.

Exemples :
jaxa baane un mouton
jaxu filli deux moutons
sugu tanmi dix chèvres
naanu tanmi do segu dix-huit vaches

Mais, à partir de 20, les cardinaux précèdent le nom ;


nous avons :
tanpille na vingt vaches
tanjikke jaxe trente moutons
tannaxate sugo quarante chèvres
tankarage do si baane cinquante un cheval
kame do yiraamu filli cent deux habits
wujuune xaranlenma mille étudiants /apprenants

Le numéral ordinal
Pour exprimer l’ordinal, on emploie le suffixe (-ndi) ou
(-nde) : baanandi ou fana (premier), fillandi (deuxième),
sikkandi (troisième), tanmundi (dixième), tanpillendi
(vingtième), kamandi (centième), wujuunandi
(millième)...

58
Par contre dans certaines zones, c’est le suffixe (-nde) qui
est ajouté à l’ordinal.

baanande, fillande, tanmunde, tanpillende, kamande,


wujuunande, etc.

Pour les verbes dérivés du numéral, voir 2.6.4.

2.6 Le verbe, ses auxiliaires et ses


objets
2.6.1 La forme de l’accompli et de
l’inaccompli du verbe
Le verbe exprime une action ou un état. On peut
identifier un verbe à cause de sa possible association
avec la particule de l’infinitif (nan) ou (na a) , par
exemple nan daga (aller), nan yige (manger), na a kini
(donner), na a soxo (cultiver).

Les verbes peuvent avoir deux formes : la forme de


l’accompli (par exemple A daga. A yige.) indique que
l’action est déjà faite ou a été déjà faite. Et la forme de
l’inaccompli (comme A wa dagana. A nta yigene.) indique
que l’action n’est pas ou n’a pas été encore terminée.
« nta, ntaxa, wa, ga wa (gaa), ɲi, ra wa, ra nta, na » sont
des auxilaires de l’inaccompli. « da, ma, maxa, na » sont
des auxilaires de l’accompli. L’auxiliaire nda correspond

59
à l’auxiliaire subordinatif ga na. Un auxiliaire aide à
connaitre le temps de conjugaison.

Exemples :
Leminun ma daga. Les enfants ne sont pas partis.
(forme de l’accompli)
Leminun wa dagana. Les enfants vont partir.
(forme de l’inaccompli)
I nda ri, o na yige. S’ils viennent, on va manger.
I ga na ri, o na yige.

Pour le cas des verbes réguliers à la forme de


l’inaccompli, on ajoute (-n) suivi de la dernière voyelle du
verbe : -na/-ne/-ni/-no/-nu

Exemples :
yige + ne yigene Gundo wa yigene.
Goundo mange.
daga + na dagana Gundo nta dagana.
Goundo ne part pas.
suugu + nu suugunu Jaaren ɲi suugunu.
Le griot était en train de chanter.

Pour les verbes monosyllabiques, on allonge la voyelle :


ri + ni riini Kanja wa riini. Kandia vient.
ro + no roono Kanja ɲi roono kan di. Kandia entrait
dans la maison.

Voici quelques formes irrégulières de verbes à la forme


de l’inaccompli.

Exemples :
Accompli Inaccompli Français
Sira mini. Sira ɲi minni. Sira buvait.
Sira da a katu. Sira wa a katta. Sira le frappe.

60
Sira sigi. Sira wa sikki. Sira s’arrête.
Sira ma giri. Sira nta gilli. Sira ne se lève pas.

L’existence de la gémination de (m) sur certains verbes à


la forme de l’inaccompli est attestée, donc pour le
moment, on ne l’écrit pas mm mais nm.
A da nan xamu. A wa nan xanma. Il trait la vache.
A da a temu. A wa a tenme. Il le goûte.

2.6.2 Le verbe, ses objets et les objets


cachés
Verbes avec et sans objet
Comparez ces deux phrases :
Soxona da futon yiga. Sokhona a mangé le couscous.
Soxona yige. Sokhona a mangé.

Dans la première phrase, il est indiqué que Sokhona a


mangé le couscous. On dit que futo (le couscous) est
l’objet du verbe yiga (manger).

Dans la deuxième phrase, il n’est pas indiqué ce que


Sokhona a mangé. Le verbe yige n’a pas d’objet.

Un autre exemple :
Galaje da Jeneba yaxi. Galadié a épousé Djénéba.
Galaje yaxi. Galadié s’est marié.

Ici, on voit que le même verbe yaxi (épouser, se marier)


peut être utilisé avec un objet (Djénéba) ou sans objet.

Un objet est une chose ou un être qui subit l’action


exprimé par le verbe (comme le couscous qui a été

61
mangé par Sokhona, ou Djénéba qui a été épousée par
Galadié).

Il y a des verbes qui n’ont pas d'objet (comme yige),


d’autres qui demandent toujours un objet (comme yiga)
et encore d’autres qui peuvent avoir un objet, mais pas
obligatoirement (comme yaxi).

D’autres exemples de verbes sans objet :


Muusa daga. Moussa est parti.
Asa ga ri, a saxu. Quand Asa est venue, elle s’est
couchée.

Un objet peut être un nom (comme futo, Jeneba, kitaabe,


yugo) ou un pronom (a, i, in, an, o, axa).

Exemples de verbes avec objet, soit un nom,


soit un pronom :
Un nom comme objet Un pronom Français
Binne wa soronden tu. Binne wa a tu. Biné la connait
(la cuisine).
Kanni da kitaaben xara. Kanni da a xara. Kani l’a lu (le
livre).
Asa ma yiraamen yanqi. Asa ma a yanqi. Fanta ne l’a pas
lavé (l’habit).
A nta bantaran yigana. A nta a yigana. Il ne le mange
pas (le manioc).

Objets cachés
Une faute d’orthographe très fréquente est qu’on oublie
d'écrire les « objets cachés ». Au lieu de le faire, on écrit
mal comme ci-dessous :

62
Incorrecte Orthographe correcte
Xunba wa tu. Xunba wa a tu.
Galaje nta yigana. Galaje nta a yigana.

La difficulté est que l’on n’entend pas le pronom


personnel objet a si cela suit un auxiliaire qui se termine
par -a, comme da, wa, nta, ma, na, ga, ga wa, maxa, ntaxa,
ra wa, ra nta.

Astuce :
Pour vérifier s’il y a un objet caché on peut essayer
d'insérer ke juste après l’auxiliaire. Si ça marche et que la
phrase garde à peu près le même sens, ça veut dire qu’il y
a l’objet a qu’il faut écrire.

Exemples :
On peut dire : Alors il faut écrire :
Binne wa ke tu. Binne wa a tu.
Kanni da ke xara. Kanni da a xara.
Asa ma ke yanqi. Asa ma a yanqi.
Daama nta ke yigana. Daama nta a yigana.

Attention :
Après l’auxiliaire da il y a toujours un objet.
Exemple :
Bakari da a yiga. Bakary l’a mangé.
On a également le pronom personnel objet i caché juste
après ɲi.
Asa ɲi yiraamun yanqini. Asa ɲi i yanqini.
Asa était en train de les laver.

63
On peut le trouver en essayant d'insérer ku juste après ɲi.
Si ça marche sans changer le sens, il y a l’objet i qui est
présent et qu’il faut écrire.
Asa ɲi ku yanqini. Alors il faut écrire : Asa ɲi i yanqini.

Il faut vérifier s’il y a un objet caché après un


auxiliaire et l’écrire s’il y en a.

ra wa, ra wa a yi
Les auxiliaires ra wa (pouvoir) et ra nta (ne pas pouvoir)
s’écrivent en deux mots séparés. Ra wa a yi et ra nta a yi
(avec l’objet a) s’écrivent en quatre mots séparés.

Exemples :
Dalla ra wa a ɲaana. Dalla peut le faire. /
Dalla sait le faire.
Juma ra nta a yi. Diouma ne le peut pas.
An ra wa a yi ba ? Est-ce que tu le peux ?

2.6.3 Nom + verbe


En général, quand un nom est suivi d’un verbe, les deux
s’écrivent séparés. Mais dans le cas où l’objet est intégré
dans le verbe, on les écrit collés.

Exemples :
A da mangon gaaga. Elle a vendu la mangue.
A daga mangugaage. Elle est partie vendre des
mangues.
yille + fate yillifate récolter de mil
yille + danpu yillidanpi faire tomber le tige de mil
avec le pied

64
doore + xooti doorixooti pétrir le banco
makka + korosi makkakorosi décortiquer les grains de
maïs
tiga + girindi tigagirindi déterrer l’arachide
tiga + wayi tigawayi vanner l’arachide

2.6.4 Verbes dérivés du numéral


Pour former un verbe d’un numéral, on change la
dernière voyelle en a ou en u:
A da guman filla. Il a utilisé deux fois le baton.
A da a sikka. Il l’a fait trois fois.
I da a naxata. Ils l’ont fait quatre fois.
Xa da suwan karaga. Divisez le bois en cinq parties.
N da a tunmu. Je l’ai fait six fois.
I da tiyen ɲeru. Ils ont divisé la viande en sept tas.
O da a tanmu. Nous l’avons fait dix fois.
N da a kama. Je l’ai fait cent fois.

2.7 Conjonctions
Une conjonction sert à lier deux ou plusieurs mots.

Exemples : do, a do, ma, walla, xa, katta, ti, xoyi.

Elle s’écrit toujours comme mot séparé et ne se colle à


aucun mot.
Exemples :
Manmadu do Muusa daga doome.
Mamadou et Moussa sont allés ensemble.
A da naanu, siinu, a do faru xobo.
Il a acheté des vaches, des chevaux et des ânes.
Les conjonctions ma et walla expriment un choix. Elles
sont toujours précédées d’une pause, indiquée par une
virgule.

65
Exemples :
Ma inke, ma anke, seri baane nan daga do sugun ŋa.
Soit moi, soit toi, quelqu’un doit accompagner les
chèvres.
An na Denba, walla Bonje xiri in danŋa.
Appelle-moi Demba ou Bondié.

2.8 Focalisateurs
Le soninké connaît plusieurs petits mots qui mettent
l’accent sur une partie de ce qu’on dit. Le focalisateur ya
ou ya n souligne le mot précédent. La combinaison dan ke
ou dan ku met l’accent sur le terme suivant. Il faut
toujours écrire ces focalisateurs comme mots à part.

Exemples :
Janqa ya kitaaben ni. C’est bien le livre de Dianka.
Diŋa ni Sooninken ya yi. Dinga est bel et bien
Soninké.
Binta daga ya ! Binta est déjà partie !
A ya n ri daru. C’est lui qui est venu hier.
Binta binnen ya ni. Binta est vraiment noire.
A dan ken golle ma siro. Son travail là n’est pas bon.
An dan kun sefo ma gemu. Tes paroles ne conviennent
pas.

2.9 Exclamations, cris et


onomatopées
Dans des échanges vifs, on trouve souvent des cris, des
exclamations (interjections) comme
ee, aa, oo, waayi, he, de, sa.

66
Exemples :
Kanjamaane ti : « Ee ! » Lièvre dit : « Eh ! »
Laxabure ti : « Aa ! » Hyène dit : « Ah ! »
Waayi ! N yinme ! « Aïe ! Ma tête ! »
He ! Kantan kare ! « Hé ! C’est terrifiant !
Kanta est détruit ! »
Giri bakka in yinmen di de ! Laisse-moi tranquille !
Daga sa ! Va-t’en !

Voici quelques mots redoublés pour décrire un type de


marche.
Exemples :
kaaɲa-kaaɲa, tekkesu-tekkesu, pegetu-pegetu, muula-
muula, kecebu-kecebu, dikki-dakka.
Gelli ganni, o na sugon terexannen tu kecebu-kecebu ya.
Depuis la nuit des temps, on reconnaît le son
particulier des pas d’une chèvre.
A pegetu-pegetu ri a yi.
Il est rapidement venu vers lui.
Fanta tere xa kaaɲa-kaaɲa.
Fanta a marché sans faire un bruit (marche d’un djinn).

Voici quelques cris d’animaux.


Exemples :
nbuu-nbuu, prononcé [mbuu mbuu] (vache)
nbee-nbee, prononcé [mbɛɛ mbɛɛ] (mouton)
mee-mee, prononcé [mɛɛ mɛɛ] (chèvre)
kokoriyokoo-kokoriyokoo (coq)
kekekekee, prononcé [kɛkɛkɛkɛɛ] (pintade)

Des exclamations pour appeler des animaux.


Exemples :
gep-gep, prononcé [gɛp gɛp] (cheval)
kru-kru (âne)
tub-tub (vache)

67
prononcé comme en langue peulh (le dos de la
langue touche à l’alvéole)
ce-ce, prononcé [cɛ cɛ] (chèvre)
muus-muus (chat)
Des exclamations pour chasser des animaux.
Exemples :
kuus-kuus ! (poule)
tik-tik ! (vache)
hari-hari ! (âne)
yaa-yaa ! (oiseaux)
jaa-jaa! (chien)
Quelques onomatopées.
Exemples :
Lenburun wa xeqeti ! Le citron est trop acide !
Mangon dunbu xa borototo ! La mangue est trop mûre !
A da sonbin mini pewu ! Il a complètement fini la
bouillie !
Leminen kuuru xa tequ ! L’enfant s’est tu d’un
coup !
Yaxarinnen xura xa palli ! La jeune fille est claire
comme la lune !

2.10 Les élisions et


les mots complets
À l’oral, quand deux voyelles se suivent sans pause entre
elles, la première voyelle est avalée, on ne la prononce
pas en parler courant. En écriture on peut marquer la
voyelle tombée par une apostrophe pour stimuler une
prononciation naturelle du texte. Le désavantage est que
l’apostrophe rend la reconnaissance des mots plus
difficile au lecteur. Pour cette raison il est préférable de
ne pas écrire la forme élidée, mais la forme pleine.

68
Avec des nouveaux apprenants, on écrit les
formes pleines, même si on les prononce avec
une élision.

Exemples :
Mots complets Avec élision Traduction en français
A ti a danŋa. A t’a danŋa. Il lui a dit ...
A da a wari. A d’a wari. Elle l’a vu.
A kini in ŋa. A kin’in ŋa. Donne-le-moi.
A do i faaba ri. A d’i faaba ri. Il est venu avec son père.
Maxa a yiga ! Max’a yiga ! Ne le mange pas !

N’oubliez pas d’écrire les objets cachés derrière ces


auxiliaires. Voir 2.6.

2.11 Les syllabes


Pour enseigner la lecture aux débutants, il peut être utile
de découper les mots en syllabes. En langue soninké, les
consonnes (C) et les voyelles (V) se suivent de façon
régulière. En général, on voit le modèle CV-CV
(consonne-voyelle-consonne-voyelle). Cela rend la
division en syllabes facile. Les voyelles peuvent être
brèves, longues ou nasalisées.

Exemples :
CV ŋa, na, te, di, ya, ke 1 syllabe
CV-CV yu-go, kon-pe, maa-ɲo 2 syllabes
CV-CV-CV ya-xa-re, do-ro-ke 3 syllabes
CV-CV-CV-CV fa-tan-bin-ne, le-mi-naa-xu 4 syllabes

69
Il existe aussi des mots qui commencent par une voyelle.
Exemples :
V a, an, o, in 1 syllabe
V-CV a-xa, o-ku, a-yi, a-ken 2 syllabes
V-CV-CV a-ra-ba, U-maa-ru 3 syllabes
V-CV-CV-CV a-li-maa-mi, a-ba-ja-da 4 syllabes

Il y a un mot qui est juste une nasale (N).


N n 1 syllabe
Quelques rares mots commencent par une nasale (N)
suivie d’une consonne puis d'une voyelle : NCV.
Exemples :
NCV nke, nta, nba 1 syllabe
NCV-CV nta-xa 2 syllabes
Quelques suffixes commencent par une nasale suivie
d’une consonne puis d’une voyelle : NCV.
Par exemple:
-nte, -nke (pluriel –nko), -ndi, -nde.
Exemples :
CV-CV-NCV bi-ra-nte, tu-ru-nde
CV-CV-CV-NCV Ba-ma-ko-nke, ka-ra-ga-ndi
Pour les consonnes géminées, le découpage en syllabes se
fait ainsi :
Exemples :
makka ma-kka 2 syllabes
kitte ki-tte
falle fa-lle
Pour les mots qui contiennent une voyelle nasale, le
découpage en syllabes se fait ainsi :
Exemples :
gunne gun-ne
tonbe ton-be

70
konpe kon-pe
kunke kun-ke

Le découpage en syllabes des mots très longs à la


fin d’une ligne
En principe on ne coupe pas de mots en soninké.
Pourtant, comme cette langue a des mots composés, on
peut avoir des mots très longs. Pour des raisons de mise
en page nous proposons de permettre la coupure de
longs mots à la fin d’une ligne. On coupe des mots
composés seulement entre les composants, et après le
connecteur, s’il y en a, si chacun des éléments a au moins
deux syllabes.
Exemples des cas où les mots composés peuvent être
coupés à la fin d’une ligne :
karadigin-janba
xaalisin-doronma
fatan-binne
kittiran-xote
ɲangolli-deemandaana
masalan-kitte
sigiri-renme
sigiriren-yaxare, sigiri-renyaxare
saaga-batte
sefe-moxo
tirindindi-tonbe

Là où on coupe un mot, on insère un trait d’union.


Pour faciliter l’apprentissage des débutants, on pourrait
indiquer les éléments des mots composés par un trait
d’union dans tous les cas. Le mot se coupe toujours à la
syllabe.

71
3 Comment écrire des
phrases en soninké

3.1 La ponctuation
Pour la ponctuation nous recommandons de suivre les
règles françaises.

Une phrase commence toujours par une


majuscule et se termine par un point (point
final, point d’interrogation, point
d’exclamation).

Signes de ponctuation
Signe Terme en soninké Terme en français
. tonbe point
, gorobe virgule
; tonben do gorobe point-virgule
: tonbun filli deux points
? tirindinditonbe point d’interrogation
! kaawatonbe point d’exclamation
« » jaru, solinŋu guillemets (ouvrant /
fermant)
‛ ’ jarineye, solinŋu griffes
( ) bundanŋun filli parenthèses
(ouvrante / fermante)
’ senbende apostrophe
… tonbun sikki trois points (de
suspension)
- xiire, solli saxunte tiret
- tokkaade trait d’union
/ solli ɲengente barre oblique

72
Le point final est employé à la fin d’une phrase.
Banbi xara. Bambi a étudié.

La virgule est employée pour indiquer une pause dans


une phrase.
Banbi ga xara, a ɲa minisiri ya Maali noxo.
Quand Bambi a étudié, elle est devenue ministre au Mali.

L’auxiliaire ga est employé dans des phrases complexes,


c'est-à-dire constituées de deux propositions. Entre les
deux, il y a une petite pause où il faut mettre une
virgule.

L’apostrophe est employée quand deux voyelles se


suivent et que la première voyelle laisse sa place à la
seconde. Voir 2.10.
Mots complets Avec élisions Traduction
en français
Yaxarun da a goro. Yaxarun d’a goro.
Les femmes l’ont pilé.
A da a kari ti i labon ŋa. A d’a kari ti i labon ŋa.
Il l’a tué avec son couteau.

Le point-virgule est employé pour combiner deux


phrases qui ont entre elles une relation faible,
généralement une relation logique.
Muusa ɲi xarana ; a xoxone ɲi yigene.
Moussa étudiait ; son petit frère mangeait.

Le point-virgule est aussi utilisé dans des listes, des


énumérations, après chaque élément.
Konpitagayen ŋa, Pour la construction d’une
o haajun wa : maison, on a besoin de :
1000 tuufa ; 1000 briques ;

73
sengu 50 ; 50 feuilles de tôles ;
baafu 2 ; 2 battants ;
palanterinu 2. 2 fenêtres.

Les deux points sont utilisés dans une explication, une


énumération et une citation.
Kanjaane ti : « Kawu Laxabure, o n daga tangi. »
Le Lièvre dit : « Oncle Hyène, allons pêcher. »
I da mani mundu leminun maxa : golle.
Qu’est ce qu’on demande aux enfants : le travail.

Le point d’interrogation est employé à la fin d’une


question.
Xunba daga ba ? Est-ce que Koumba est partie ?

Le point d’exclamation est employé pour des


exclamations : à la fin d’une phrase de surprise, d’un
commandement ou d’un interdit.
Kantan kare ! C’est terrifiant ! (Kanta est détruit !)
Ri yere ! Viens ici !
Maxa a katu ! Ne le frappe pas !

Les guillemets sont employés pour encadrer les paroles


directes de quelqu’un (des citations).
Sooninkon ti : « Kanmen ga na kuti, a na i falle toqo
nigijen ya maxa. »
Les Soninkés disent : « Après la pluie, la rosée. »
Bonje ti : « Xa daga ! »
Bondié a dit : « Partez ! » / « Allez-y ! »

Attention : Les paroles de quelqu’un peuvent aussi être


rapportées de façon indirecte, sans modifier le sens. Dans
ce cas, on n’utilise pas de guillemets.
Bonje ti, o nan daga. Bondié nous a dit de partir.

74
Si on a une citation dans une citation, on peut utiliser les
griffes ( ‛ ’ ).
Xaranmoxon ti : « Sooninkon ti : ‘ Xaaxon ga na siro,
nigijen xa sirono ya. ’ »
L’enseignant dit : « Les Soninkés disent : ‘ La
quantité de rosée dépend de l’abondance de
pluie. ’ » (Tel père, tel fils.)

Les parenthèses sont employées pour donner une


explication.
Yaxaren ri ti yigandun ŋa (maaro, fonde).
La femme a apporté des plats (du riz, de la bouillie).

Les points de suspension sont employés pour indiquer


que la phrase n’est pas finie.
Tuntu naaburun ni jaxe, sugo, na…
Le bétail de Tountou sont des moutons, des
chèvres, des vaches...

Le tiret indique un changement d’interlocuteur dans un


dialogue ou un élément d’une énumération listée.
- An wuyi jamu. - Bonjour.
- Ma jamu baane. An xa ? - Paix seulement. Et toi ?
- N wuyi an sagon di. - J’ai passé la nuit selon ton
souhait.

Le trait d’union est employé pour lier deux éléments


d’un mot. En soninké c’est utilisé dans l’enseignement
aux débutants pour indiquer les syllabes ou les
composants d’un mot composé. Si on coupe un mot à la
fin d’une ligne, on met également un trait d’union. Voir
2.11.

75
On met aussi un trait d’union entre deux éléments
redoublés s’ils n’existent pas comme mots seuls, comme
muula-muula, kecebu-kecebu.

La barre oblique est employée dans les unités de mesure


et à la place du trait d’union.
Yugon da mobilin wurundi ma 90 kilometiri/leeri (90
km/h).
L’homme circulait à 90 kilomètres/heure.
Binne daga Lafiyabugu/Bamako.
Binné est allée à Lafiyabougou/Bamako.

3.2 Les messages téléphoniques et


électroniques
Pour les messages téléphoniques il faut quelques signes
spéciaux.
Signe Terme en soninké Terme en français
* saane astérisque
_ wuredunxiire trait en bas
- naxadunxiire tiret au milieu
# jeesi dièse
@ arobaasi arobas, arrobase

Conseils techniques pour les lettres spéciales


Pour taper les lettres ŋ et ɲ il faut des claviers spéciaux.

Par manque de clavier spécial, on peut


remplacer ŋ par nw. On peut remplacer ɲ par
ñ ou ny.

76
On trouve des claviers spéciaux pour la langue soninké
(ou d’autres langues) sur le Web. Par exemple, on peut
utiliser pour un ordinateur le logiciel keyman pour taper
le ŋ et ɲ : http://keyman.com/desktop/download.php
(tapez « soninke » et vous trouvez un clavier du Mali
Azerty ou Qwerty). Il y a aussi un clavier pour les
téléphones Androïd dont on peut le télécharger dans Play
Store (tapez « clavier Asawan »). Tous ces logiciels
peuvent être téléchargés gratuitement.

Il est important de choisir une police Unicode. Sinon, les


lettres spéciales peuvent changer quand quelqu’un
d’autre ouvre votre texte et ça devient illisible. On peut
utiliser par exemple Lucida Sans Unicode ou Arial
Unicode MS. Sur le site Web http://www.sil-mali.org/fr/
software on trouve d’autres polices Unicode, adaptées
pour le Mali : SIL Andika Basic Mali (pour les lecteurs
débutants) et Charis SIL Mali.

77
4 Conseils pour écrire
de bons textes

4.1 Introduction
Rien ne vaut la langue maternelle pour toucher les cœurs
et communiquer clairement. Si on parle seulement sa
langue sans l’écrire, on n’utilise que la moitié de son
potentiel. Pourquoi toujours utiliser d’autres langues
pour les lettres, les messages sur les médias sociaux, les
journaux, les affiches ou les livres ? Ecrire dans sa langue
maternelle facilite la communication entre locuteurs. Elle
facilite l’apprentissage des adultes et des enfants. Elle
aide à la sauvegarde de la langue et de la culture ainsi
qu’à son développement. Elle permet à une communauté
d’avoir son autonomie sur le plan de la littérature. Elle
peut contribuer au développement économique et social
d’une communauté. Elle aide dans la réflexion et les
débats. Bref : écrire dans sa langue vaut la peine.

Ecrire un bon texte se fait en trois étapes :


1. préparation ; 2. ébauche ; 3. rédaction.

Avant de se mettre à écrire, il est utile de se préparer.


Posez-vous des questions. Qu’est-ce que vous voulez

78
écrire ? Pourquoi ? Pour qui ? Comment structurer le
texte ? Quel genre de texte allez-vous écrire ? Un
message électronique, une lettre officielle, un conte pour
des enfants ? Si vous avez entendu ou lu de bons
exemples d’un certain genre, cela peut vous aider à
écrire votre propre texte du même genre. Alors, la
lecture vous aidera à bien écrire.

Après avoir écrit votre texte, il est bien de le relire. Si le


texte est important, cela vaut la peine de demander à
quelqu’un d’autre de le relire.

Si vous n’avez pas conçu votre texte vous-même, mais si


l’original vient de quelqu’un d’autre, c’est un cas spécial.
Voir les conseils pour les traductions (4.6) et pour les
transcriptions (4.7) des textes oraux.

4.2 Objectif, groupe cible, style et


registre
En écrivant, pensez toujours à votre objectif
pour ce texte et à vos lecteurs.
Rendez votre texte clair et intéressant pour
vos lecteurs. Adaptez votre style à eux.

L’objectif du texte
Quand on se met à écrire, on vise toujours un objectif. Il
y a quelque chose qui vous pousse à écrire un texte.

79
Chaque texte a un objectif spécifique, par exemple
informer, exprimer des goûts et des sentiments,
convaincre, expliquer ou divertir. Pour bien véhiculer
votre message, gardez cet objectif en tête et n’en
déviez pas.

Le groupe cible
Le groupe cible (public cible) est l’ensemble des lecteurs
auxquels le texte est destiné. Par exemple un journal
personnel est écrit pour soi, une lettre est destinée à une
personne spécifique, un livre est pour un public plus
large.

Pour un public plus large il est important de déterminer


l’âge, le sexe et surtout le niveau d’étude (instruit ou pas)
des lecteurs en vue. Si par exemple vous écrivez pour des
débutants (ceux qui viennent de commencer à lire et à
écrire), vous utiliserez des mots courts et simples, juste
quelques petites phrases.

Une fois que vous avez toutes ces informations en tête, il


vous sera plus facile de commencer votre travail.

Astuce
Il est utile de penser à une personne que vous connaissez
bien et qui représente le groupe cible. Imaginez que ce
que vous écrivez lui est adressé. Mettez une photo de
cette personne pour vous rappeler d’elle.

80
Le style
Le style est la manière qu’un individu utilise pour parler
ou écrire. On adapte son style au public et au genre. Il
est important de rendre le texte clair et intéressant pour
les lecteurs et que cela coule naturellement.

Chaque personne a un style personnel. Les manières


qu’un vieux ou qu’un jeune raconte des contes et des
histoires ne sont pas les mêmes.

Le registre
Le registre est la façon de parler que l’individu utilise
selon la situation et la personne à laquelle il s’adresse.
Par exemple quand il s’adresse à un père, une mère, un
cousin, un ami, un grand frère, un petit frère, un
enseignant ou à un haut responsable. Le registre peut
être par exemple formel, informel, familier, tragique,
comique ou fantastique. La manière dont un vieux
s’adresse à quelqu’un est différente de celle d’un jeune et
de celle d’une femme. Donc, nous avons le langage
simplifié et le langage plus élaboré.

4.3 Un texte bien structuré

Présentez vos pensées une à une d’une façon


claire, cohérente et facile à suivre pour les
lecteurs.

81
C’est à l’écrivain de guider le lecteur à travers son texte,
d’une pensée à l’autre.

Un texte bien écrit a une structure claire et cohérente.


Un texte est composé de phrases. On groupe les phrases
qui parlent d’une seule idée dans un paragraphe. Il faut
que les idées se suivent logiquement. On divise le texte
en paragraphes.

Si un texte est très long, on peut le diviser en chapitres.


Chaque chapitre traite un thème qu’on peut mentionner
dans le titre.

Astuce
Pour bien organiser ses pensées, on peut commencer par
un brouillon. On écrit ses idées sur une feuille, puis on
les met dans un ordre logique. On vérifie s’il manque des
éléments et s’il y a des choses qu’il vaut mieux laisser
tomber. Après cela, on peut élaborer chaque idée,
paragraphe par paragraphe.

4.4 Les genres et leurs


caractéristiques

Respectez les caractéristiques du genre du texte.

Le genre est un type de texte. Chaque type de texte a des


caractéristiques, c’est-à-dire des éléments spécifiques qui

82
les différencient des autres. Il existe plusieurs genres.
Voici quelques exemples ci-dessous.

L’histoire (la narration)


Dans une histoire, on a en général un héros, une
personne ou un animal personnifié, qui fait des actions et
qui fait face à des problèmes. Souvent un ennemi apporte
des complications à ce héros. Les évènements (malheur
ou bonheur) se suivent. Dans une histoire il y a une intro
-duction, un déroulement, une tension (suspens) qui
s’amplifie jusqu’au point culminant, puis un dénouement
et enfin une conclusion. Par exemple, les contes et les
romans sont des textes narratifs.

L’écrivain dispose de plusieurs outils pour rendre ses


histoires vivantes. Il montre ou suggère des émotions,
comme les sentiments de joie, de colère, de surprise ou
de peur. Il utilise des dialogues. Il exploite des cris, des
exclamations, des expressions vives.

L’écrivain doit respecter le style oral du narrateur.

Tunka do i maaɲo
Ke ni yaxare ya yi, Tunka d’a yaxi, a haranparen ya ni.
Yaxare ke ni hinkinten ya yi. I ga wa dagana hallandiran
ŋa, i da baaxan ro a xannen ŋa. I ti a danŋa : « Sere nan
maxa baaxa ke bagu an xannen ŋa de ! » Ken di, i da
komoyaxare yogo wara do a batten ŋa. I ga ware killen

83
di, komoyaxaren xusa baaxa ke bagu a xannen ŋa, a
yinme d’a rondi. I ga kiɲe kiinankan ŋa, komoyaxare ke
daga saxu konpen di n’i du ɲa maaɲon ŋa. Hinkinte ke
ɲa yelinxataana yi gunnen di.

Koota yi, Tunka nagaanan daga gunnen di, yeliŋun ga ri,

hinkinte ke ti :
« Caa ! Ceero ! Caa guluba !
N faaba d’in do kanŋe jelle sigindi Tunka da !
N ma d’in do gode jelle sigindi Tunka da, ma ke
tunbaare mexente ! Ma ke tunbaare timinte!
A ga d’in ɲa banba yi yoo !
A ga d’in ɲa komo xooron banba yi yoo ! »
Nagaanan ga ri kan di, a ti Tunka danŋa : « Tunka, nke
ma saxu an dan ke yelinxataana yi. Lenki a da suuge ko,
a na xoyi a ya ga ni an maaɲon ŋa de ! »

A ga da ken ko Tunka danŋa, koota ya, i daga gunnen di.


I ga kiɲe non ŋa, i da hinkinte ke kuuɲi. Hinkinte ke
saage suuge ke di, Tunka danŋa.

Ken di, i ga ri kan di, Tunka ti maaɲon danŋa : « He ! An


na mani ya konpe ke di, bugu riini yere. » Ken di,
hinkinten bagu ti hiinun moxonun ŋa n’a su ko. Ken
halle, Tunka da yaxaren katu i boroden di n’a bagandi i
konpen di, na hinkinte ke rondi...

Source : Texte raconté par une ressortissante de Diafounou, enregistré et


transcrit par Bandiougou DRAME, Kayes 2011.

84
Le texte argumentatif ou exhortatif
Dans un texte argumentatif, on fait des critiques ou bien
on tente de convaincre les auditeurs ou les lecteurs à
croire et à faire quelque chose. On les invite à un
changement de comportement face à des problèmes.
Quelques exemples de ce genre sont un essai, un discours
d’un politicien, une publicité, une prédication. Dans un
bon texte, les idées se suivent d’une façon logique et
convaincante, avec des arguments bien fondés.

Saaxen w’i renyaxaren toŋono yaxun kanma


N renyaxare, an haayi dagana an kiinan kan di, an n’an
kalluyaxarun raga n’an kalluyugon raga. An ga d’in raga
moxo ke be, an n’i xa raga kundun ŋa. An saaranun ya ni
i xa yi. An n’an dumaxayanqandi i da. Yaxun ni gundon
ya yi, an nan maxa sigi n’an kiina wayiba n’an kiina koyi
duna yi. An kiina ga na ti ke be, an na ti ken. A ga na ti
an na ke be toxono, an n’a toxono. An ga da kan ɲi moxo
be, anken xa xoto i ya, an wa sooxo tinmun ŋa do an
kiina batten ŋa. Yaxun ni bariken ya yi. An na bariken ya
xobono. Anken na bariken kita, an kiina n’a kita, an
renmun n’a kita. Bari anken ga na daga, anken ma ware
ho wo ho su yi keeta an kalluyaxaren ya ga heti, m’an
kiina haaba. Anken na kun ya loxono. An kiina, a ga na
ti ke be toxono, hari a ga na ɲi kuttun wa hi be toqono,
anken haayi jamana ken ya yi. An n’a ɲorondi ti

85
kaadunkon ŋa. An ga n’an tayinne ɲi an kaane, an n’a
ɲorondi a yi. Axa su na ro laxa baane, axa su na bugu
laxa baane, axa su na gemu xanne di, kan na liŋo, kan na
yiruwa. Alla n’i xeerin riti kan noxon di. Alla ti i ra nt’i
xeerin ritini kan noxon di, genmen ga nta ka be di. Axa
su na gemu xanne, axa na soyi, axa na sanga. An kiina ga
n’i yaaxen hoyindi ke be kanma, an ga d’a tu a nta liŋi
an kiina da, an n’a tu a yaaxen kanma. Bari anken wa do
kan ŋa turuku-turuku. Kiinen ga na ti an na hi be toxono,
anken ɲaŋono ti ken ya yi, an xa ma ken ɲi a ma maxa,
an m’a ɲi an haaba maxa. An kiina ga na ti ke be toxono,
an na ken toxono.

Ayiwa, o na ku digaamu ya konni o renyaxarun da, i nda


ɲi dagana i kiinankaanun di. Sere be ga n’i raga,
kiinankataaxen na liŋo anken ŋa. Sere be xa ga m’i batu,
ayiwa, hi be nd’an kita, an yinme ya n d’a mundu.
Source : Texte raconté par Fanta DRAME, enregistré et transcrit par
Bandiougou DRAME, Diallan, Avril 2013.

La description
Dans un texte descriptif, on décrit des personnes, des
choses, des événements, des problèmes ou le
fonctionnement des choses. S’il s’agit d’une description
de faits, assurez-vous qu’ils soient vérifiés. On peut
prendre pour exemples un livre de géographie ou un
article dans un journal qui décrit ce qui s’est passé.

86
On n’a pas seulement des descriptions qui se limitent aux
faits, mais aussi des descriptions vivantes, qui évoquent
une image. On les utilise par exemple dans des histoires
et des reportages.

Exemples :
Yaxarin xasen ro konpen di, a kanbon bagunte sellan ŋa.
Toute souriante, la vieille entrait dans la
maison.
Ke yugo ni nan ya yi. Cet homme est une vache.
A wa muɲini xoyi fare. Il est aussi docile qu’un âne.

Xeranxera
Xeranxeran ni muruntansangen ya yi a ga n gaba ɲaana
Sooninkara. Ken ŋa, a ɲaana kan moxo di ? Xeranxeran
nan gaba ɲaana wuron ya di xasunxullen wure. A ra wa
ɲaana ganlaqen ŋa, ma dingira tana di. A nda yi ɲaana,
sanganlenmon wa genme a di na saaxe do renme
sugandi. Sugandinden ga na ɲaŋi, sanganlenmon kuttun
na sanqi-sanqi do sangaberan ŋa.

Ken halle, saaxen do i renmen na sanganlenmon baanan-


baanan xata. Saaxen ga na sere be raga, a renmen n’i
kitten ro ken yinmen di. Ken wure ni ti ken kaman taaxu,
a taqen bagu sangen di. Sanganlenma xa be nda renmen
raga n’i kitten ro a yinmen di, ken xa wa taaxunu. Xa ken
kaman ni firan ya yi. Firagumun do i taaxura, sero xa
beenu ga rage, kun xa do i taaxura sangabera ke di. Ken
ŋa, kun ɲanmoxonu hilli ya n toqo-toqo ɲaana.

87
Dinma be, sere ragante ga ntaxa, sangen na ri sigi. Xa,
xerexeran sangen ra wa dallana, baawo a yogonu wa
leeri baane, ma leerinu hilli me ɲaana. Ken dallaye wa
kitene do sanganlenman gaboyen ŋa. Xeranxeran
wavleminun xaranŋundini senbentaaxun do gotontaaxun
ŋa. Ayiwa, huurinte ra nta walli a beran di.
Source : Bandiougou DRAME, Diallan, Avril 2013.

Les instructions
Dans des instructions, on explique les étapes à suivre
pour faire quelque chose. Par exemple un manuel, un
guide, une recette. Il est important de tester si la
description est compréhensible pour le groupe cible, c’est
-à-dire s’ils arrivent à faire ce qu’il faut, basé sur la
description. Des illustrations bien précises ou des
exemples peuvent aider à clarifier le texte.

Tigansonbin dabarindimoxo
1) An na xaranxan fakko filli yillijura wutu.

2) An na xaranxan baane tigajura wutu.

Ken di, an na jin ro a yi, a do ji be ga ra wa me wuttu.


Ken falle, an n’a warindi. A ga na wari siri, an n’a
yanqandi, n’a wara m’a ga n mulo. A ga na mulo, an na
lenburu mallacen bolli, n’a ro a yi, walla faajuran fonne.

88
Ken di, an n’a kini leminen ŋa. Ken sonbi ra wa kinni
lemine yi, lemine be wuyun ga xasu karagi yi.

Xa maxa sukkara kafu yigandu ku yi, baawo sukkaran


ma ɲa ti leminen kanbon ŋa !
Source : Texte tiré du Manuel pour les hygienistes –secouristes du
Ministère de la Santé du Mali en 1982. Traduit en soninké « Laabayen
do faabande » : pas encore publié

Le dialogue

Dans un dialogue, on a une conversation entre plusieurs


personnes à propos d’un sujet, par exemple une
discussion ou un débat. L’écrivain peut utiliser le
discours direct ou indirect ou les deux. Dans le cadre de
la pédagogie, le style direct est plus conseillé que le style
indirect dans le dialogue. Pour le discours direct, on
utilise des guillemets et les deux points.

Yugon do i renyaadante
Ke ni leminan yaadante yogo ya yi, a xibaaren gabo
deben di.

Faaben ti : « An ga ma sabari, n wa duna koyini an ŋa. »

Renmen ti : « Kan moxo ? »

Faaben ti : « Xunbane, n w’a koyini an ŋa. »


Renmen da wuron su ɲa na jin ro girifen ŋa. Renmen
furute na faaben wulli ti i nan daga.

89
Faaben ti : « Maxa xoroti ! »
Renmen ti faaben danŋa, an ma ti duna xooren ya ni !
Faaben ti : « N wa duna koyini an ŋa, kiyen nta
tawono. »
A da ɲogome ɲi faaben maxa, i setu ken ŋa. I do jama
fana gemu. Jaman ti, hinneye nta ke yugu xase do i
renme.
Faaben ti : « Baane. »
Renmen ti : « N faaba, o da mani ɲa ku ya ? »
Faaben ti : « Hari baane, o nan daga. »
Faaben yanqa, a da renmen toxo ɲogomen kanma. I do
jama fillandi gemu. I ti, ke renme nta yaagunu.
Faaben ti : « Fillo. »
Renmen yanqa. Faaben setu. I do jama sikkandi gemu. I
ti, ke yugu xase nta hinnene.
Faaben ti : « Sikko. »
I soro filli su tere. I do jama naxatandin ga gemu, i ti ku
xa su ga wa terene na ɲogomen duuron toxo.
Faaben ti : « N renme, o kiɲe duna xenpen ŋa. »
Source : « Dangamaanu /les contes soninké, Banjugu S. Daraame, février
2016 »

90
La lettre

Nous avons plusieurs types de lettres. Par exemple des


lettres personnelles, administratives ou commerciales. La
lettre ci-dessous est une lettre administrative. On
commence par le lieu d’envoi et la date, puis on salue le
destinataire. À la fin, on met une phrase de politesse et
on signe.

Jaala, suwenxaso 24, siine 2016

O debigumen do i jama,
Kuuɲinden do nawaarinden wa katta an ŋa. Ken dangi
falle, o da ke bataaxe safa n’an do an jaman xibaari
« Yaaxaraxuraye » ya yi, o deben xaranlenmon kafon ga
wa riini a ɲa sunxason dangi falle, a ga genme
sallibucinnen bita naxatandin ŋa. Ken yaaxaraxuraye
maanan ni n’o xanne, o danben do o xillun koyi o lenki
renmun ŋa, baawo o d’a koroosi nan ti o ganni fi gabe
sanku i ya. Ken ŋa, o xirinden wa katta axa su yi, axa
nan bisimilla bera xoore ke di !

Kafon yinmanke, Fenda Tuure

Xirindindaade: +223 79 12 19 21

91
La poésie

Dans la poésie, le rythme est important et les mots


évoquent des images. Les poèmes utilisent souvent la
répétition. Pour chaque phrase on va à la ligne.

Le chant est un sous-genre de la poésie. Voir cet exemple


ci-dessous, un chant traditionnel pour une nouvelle
mariée.

Maaɲonsuuge
A ti Dalla Jaabi yoo wo yoo,
Dalla Jaabi Maraamu Jaawoyi yoo,
konpisellaanun ga na ri, m’i n’an tirindi an
maanu yi yoo,
duyinbiwuttaanun ga na ri, m’i n’an tirindi an
haaba yi yoo,
ayiwa, nke nta ke tu, ken da hooro sire wasa de !
Sira an haayi telle wandika, haabe nt’an da wandika,
Sira an haayi telle wandika, saaxe nt’an da wandika,
dukonpofaayanon ga na ri, m’i n’an tirindi an
maanu yi yoo,
duyinbiwuttaanun ga na ri, m’i n’an tirindi
an faaba yi yoo,
ayiwa, nke nta ke tu, ken da hooro sire wasa de !
A ti Dalla Jaabi, Maraamu Jaawoyi yoo,

92
nke nta ke tu, ken da hooro sire wasa de !
Dalla Jaabi, Maraamu Jaawoyi yoo.

Source : Chanté par Aminata DRAME. Enregistré et transcrit par


Bandiougou DRAME, Diallan, Avril 2013.

4.5 Correction, rédaction, mise en


page et publication
La correction d’un texte commence par la relecture de
l’écrivain-même et l’autocorrection. Pour cela il faut une
attitude d’autocritique (se critiquer soi-même). On dit
qu’écrire c’est réécrire.

Il y a deux étapes pour la révision :

1. Révision globale
Est-ce que le texte est compréhensible et intéressant pour
votre groupe cible ? Pour cela, il faut se mettre dans la
peau d’un lecteur qui ne connaît pas vos pensées.

Le texte, est-il bien structuré : logique, facile à suivre,


bien divisé en paragraphes ?

Est-ce qu’il manque de l’information ? Y a-t-il des parties


qu’on peut laisser tomber ?

Correction détaillée
Est-ce que tous les mots et toutes les phrases sont bien
écrits ? Contrôlez l’orthographe, la grammaire et la
ponctuation.

93
Astuces
 Lisez votre texte à haute voix et constatez si cela
coule.
 Si vous travaillez sur un ordinateur, imprimez votre
texte pour le corriger plutôt que de le faire sur
l’écran.

Pour s’assurer qu’un texte est vraiment bien écrit et qu’il


sera bien compris, il faut l’aide des autres. Vous pouvez
tester le texte en le donnant à lire à d’autres ou en le
lisant à haute-voix aux autres. Ayez le courage
d’encourager les lecteurs ou les auditeurs à donner leurs
commentaires et pour vous d’accepter leurs critiques.
Psychologiquement ce n’est pas facile pour un écrivain
de changer son texte basé sur ce que les autres disent.
C’est parce que son œuvre est devenue comme son enfant
qu’il veut le défendre. Mais si vous constatez qu’il y a des
gens qui ont mal compris des mots ou des passages, il
vaut mieux les adapter. N’hésitez pas à changer votre
texte, à laisser tomber des parties ou à en ajouter si cela
rend le texte plus compréhensible, plus intéressant ou
plus naturel.

Si vous voulez publier votre texte, il faut qu’un rédacteur


fasse des corrections. Lui aussi fait une révision en deux
étapes : globale et détaillée.

94
Pas seulement le texte même, mais aussi sa position sur
la page est importante. Une mise en page soignée rend
un texte plus attractif et plus facile à lire.

Si vous ajoutez des images, assurez-vous qu’elles soient


claires et qu’elles aillent bien avec le texte. Il faut aussi
tester les images pour voir si elles sont claires,
compréhensives et attrayantes pour le groupe cible.

Le droit d’auteur

Respectez les droits d’auteur.

Si dans votre texte vous citez d’autres auteurs ou si vous


utilisez leurs informations, il faut mentionner la source :
le nom de l’auteur et le titre du livre ou l’adresse du site
web. On peut mentionner la source de l’information dans
le texte-même, comme renvoi et note en bas de page, ou
avec des références à une bibliographie à la fin de votre
texte.

Evitez le plagiat : prendre le texte de quelqu’un d’autre


pour le publier sous votre nom, c’est du vol. C’est aussi le
cas s’il s’agit d’une traduction, d’une adaptation ou d’une
transcription d’un texte oral. Dans ce cas il faut
l’autorisation de l’auteur de l’original ou du conteur.
À votre tour, quand vous publiez un texte, vous aussi

95
voulez que d’autres respectent vos droits. Alors,
mentionnez votre nom d’auteur et l’éditeur, la maison
d’édition.

Le droit d’auteur s’applique également aux illustrations,


aux dessins et aux photos.

4.6 Traduction
Traduire un texte est un travail délicat. Il ne faut pas
seulement bien maîtriser les deux langues, mais aussi
avoir une connaissance profonde des deux cultures :
la culture source, d’où vient le texte original, et la culture
cible.

Une traduction est une interprétation d’un texte,


exprimée dans une autre langue. En gros, il y a deux
options : une traduction plutôt littérale (mot à mot) ou
plus libre (idée à idée).

Une bonne traduction est compréhensible, naturelle et


exacte. C’est-à-dire :
- compréhensible : pour ceux qui ne connaissent pas
forcément la culture source.
- naturelle : en respectant la langue cible.
- exacte : en accord avec le texte source.

Si vous voulez traduire un livre et le publier, il faut avoir


l’autorisation de l’auteur de l’original. Il existe des livres

96
canevas qui mentionnent déjà cette autorisation sur leur
page de copyright (droits d’auteurs). Dans tous les cas, il
faut mentionner le nom de l’auteur de l’original et la
source des illustrations.

4.7 Transcription des textes oraux


Quand on transcrit un texte oral (ou verbal), on garde la
manière de parler, d’utiliser des mots, de la personne qui
l’a raconté. Pour écrire de tels textes, d’abord, le mieux
serait d’avoir du matériel pour les enregistrer.
Aujourd’hui, avec le développement de la technologie,
nous avons comme matériel les téléphones mobiles, les
dictaphones, etc.

Quand on veut transcrire et publier ces textes, il est


nécessaire de demander l’accord du conteur parce que
s’il n’est pas d’accord, et que vous les utilisez, cet acte est
considéré comme un vol. Il est aussi important de
vérifier auprès du conteur si votre transcription est
correcte, surtout s’il s’agit d’un récit historique.

Un texte oral transcrit doit faire ressortir le parler


naturel, mais, si nécessaire, l’auteur peut rédiger le texte
pour le rendre plus clair et compréhensif. L’auteur peut
aussi réduire des passages ou faire des ajouts, tout en
gardant la beauté du texte.

97
Bibliographie

Anonyme, 2016. Sooninkon Jando Loogonte 2016


Bamako Mali.

CNR-ENF, 2006. Xaranŋen do safande 2. Xaranŋunden


do jikkunden Minisitirinka, Maali Jamaane, Xaranŋe ti o
yinme xannen yinmanka.

Diagana, Ousmane Moussa et al., 1995. Rapport final,


Séminaire sous régional sur l’harmonisation de l’orthographe
du soninké du 27 au 30 novembre 1995. Centre d’Échanges
et de Formation Pratique (CEFP), Bakel, Kayes, Selibaby.

Daraame, Banjugu, 2017. Ganbi meɲiye :


Sooninkanxannen safanden laadanu, Serekunda (Ganbi)
awirilinxaso 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, siine 2017

Diagana, Yacouba, 1994. Éléments de grammaire du


soninké, tome 1, tome 2. Association Linguistique Africaine,
Paris.

Diouara, Kaba, (pas publié). Grammaire de référence.

DNAFLA. Sooninkanxannen maxangemunde.

DNAFLA, 1990. Guide de lecture et d’écriture du Soninké.


Ministère de l’Education Nationale, DNAFLA, République
du Mali.

98
Girier, Christian et al. 1992. Enseignement du soninké
(sarakolé), Série D : public non-soninké, Fascicule 1 :
Grammaire et Syntaxe. APS, Paris.

Hill, Margaret, 2000. Manuel de rédaction. SIL, Dakar,


troisième édition.

Institut des Langues Nationales, 1986. Guide de


transcription et de lecture du Sooninke. Ministère de
l’Education Nationale, Mauritanie, deuxième édition.

Institut des Langues Nationales, 1988. Eléments de


terminologie Sooninké, Education – Formation: Grammaire.
Ministère de l‘Education Nationale, République
Islamique de Mauritanie, seconde publication.

Institut des Langues Nationales, 1988. Eléments de


terminologie Sooninké, Millieu scolaire – Enseignement.
Ministère de l‘Education Nationale, République
Islamique de Mauritanie, seconde publication.

Jagana, Yaxuba, 1992. Sooninkan xannen sigiru


(Xaranŋen do Safande). Sooninken Wuruginden Kafo
(S.W.K. – A.P.S.), réédité avec la participation de
L’ACCT, Paris.

METFPALAN, 2001. Livret d’autoformation soninké.


Ministère de l’Enseignement Technique, de la Formation
Professionnelle, de l’Alphabétisation et des Langues
Nationales, Dakar.

99
Scherrer, Heidi, Mahamadou Bomou et Matty Stroo,
1998. O wa telle sooninkanxannen xara – Cours pratique
pour apprendre le soninké. M.E.S., Kayes.

SIL International et DNAFLA, 2001. Xannun xaranka


Sooninken do tubaabun xannun sefetaanu (Lexique Soninké
– Français – Anglais). SIL International, Bamako, Mali.

Touré, Dieynaba Bathily, 2002. Formation des


formateurs pour l’introduction des langues nationales:-
Module : Etude de la langue soninké. DPLN/IGSF-CESA,
Dakar.

D’autres livres et aides


recommandés
Recommandation pour des débutants
en écriture soninké
Abécédaire avec des mots-clés illustrés pour toutes les
lettres : ABCD kitaabe-sooninkanxannen sigiru, Equipe
Soninké SIL Mali.

Pré-syllabaire et syllabaire pour les tout-débutants :


Xarankitaabe 1 et 2 (gemuxanne,
kinbakkansooninkanxanne, gidimaxa), SIL Mali.

Guide de transition français-soninké : O n’o


sooninkanxannen xara n’a safa, Dramé Bandiougou S.,
Marianne Hagg et Moctar Sylla, SIL Mali.

100
Syllabaire de transition arabe-soninké en écriture arabe
et latine : Sooninkanxannen xarankitaabe Ajami, Sneller,
Hannah, OXSF Paris, 2014.
Lexique et dictionnaire
Lexique Soninké-Français-Anglais : Xannun xaranka,
Sooninken do tubaabun xannun sefetaanu, SIL International,
2001.
Dictionnaire soninké-français (Mauritanie) par Ousmane
Moussa Diagana, édition KARTHALA, 2013.
Sites Web , applis, claviers et polices
Lecture en soninké: www.asawan.org , www.sil-mali.org,
www.soninkara.com, www.soobe.8m.net, www.oxsf.org
Lexique soninké en ligne ou comme appli, mis à jour
régulièrement : www.asawan.org ou Play Store
(cherchez : soninke dictionnaire asawan).
Clavier pour les langues du Mali en ligne et pour
téléphone android : www.asawan.org ou Play Store
(cherchez : clavier asawan).
Keyman pour taper le ŋ et ɲ : http://keyman.com/
desktop/download.php (tapez « soninke » et vous trouvez
un clavier du Mali Azerty ou Qwerty).
La ponctuation en français : http://www.la-
ponctuation.com/.
Polices SIL Andika Basic Mali et Charis SIL Mali : http://
www.sil-mali.org/fr/software.

101
I. Appendice : Termes soninkés et
français pour décrire la langue

Termes en Soninké Exemples (ou


français explications)

lettre sigirirenme d, a, ŋ, B

syllabe xanne da, buu, dan, bu-ru,


tan-pi, xoo-re

mot sefeta daga, sooninke,


xara, sire

phrase diganta A daga Moodink-


aanu.

paragraphe selenda (kuturaqe) (plusieurs phrases


sur une même idée)

chapitre hijibe, soora (partie d’un long


(kuturaxoore) texte découpé)

Catégories de lettres

alphabet sigire abcdefhijklm


n ŋ ɲ ... w x y

lettre sigirirenme d, a, ŋ, B

voyelle sigirirenyaxare a, e, i, o, u

i
voyelle sigirirenyaxari a, e, i, o, u
brève depe

voyelle sigirirenyaxarin aa, ee, ii, oo, uu


allongée fuutunte

voyelle nuxunsigriyaxare an, en, in, on, un


nasale

consonne sigirirenyugo b, c, d, f, g, h, j, k, l,
m, n, ŋ, ɲ, p, q, r, s, t,
w, x, y

consonne sigirirenyugu neye b, d, g, j, k, l, m, n,


simple t ...

consonne sigirirenyugu kk, ll, tt, nn, bb, dd,


géminée dunfillanto gg, jj
(fillanto)

nasale nuxunsigirirenme n, m, ŋ, ɲ (son fait


avec le nez)

majuscule sigiriren baraxate A, B, C, D, E, F, G, H, I,


J, K, L, M, N, Ŋ, Ɲ, O...

minuscule sigiriren mise a, b, c, d, e, f, g, h, i,


j, k, l, m, n, ŋ, ɲ, o...

ii
Signes de ponctuation

signe de ponctuation sigaade

point tonbe .

virgule gorobe ,

point virgule tonben do gorobe ;

deux points tonbun filli :

point d’interrogation tirindinditonbe ?

point d’exclamation kaawatonbe !

guillemets jaru, solinŋu « »

griffes jari neye ‛ ’

parenthèses bunbu, bundanŋun ( )


filli

apostrophe senbende ’

trois points de suspension tonbun sikki ...

tiret xiire, solli saxunte -

trait d’union tokkaade -

barre oblique solli ɲengente /

iii
Types de mots et leurs éléments

mot simple sefetaneye ka, tiga, yugo, daga,


wuru, liŋe

mot composé sefetakafumante tigadare, jaxayinme,


yillinkande

connecteur tokkindaade -n-, -dun-, -maxa- ;


tanxulle, yillinkande,
gundunfare,
killimaxasaqaana

mot dérivé maxabage / wurundi, birante,


maxabakke komaaxu, Maalinke

racine xotte wurundi, birante,


kome, Maalinke

suffixe fallankapamaxe -ndi (wurundi),


-nte (birante), -aaxu
(yugaaxu), -nke
(sooninke), -nu
(bootonu)

préfixe kaanan- maxa- (maxansefe),


kapamaxe ra- (rakuto)

mots sefeta fillanto kutu-kutu, fillo-fillo


redoublés

iv
Catégories de mots

nom toxo ka, soxaana, butte,


Sooninke, Kille, Tuntu

nom propre durantoxo Kille, Bonje, Jooxe, Silla,


Gidimaxa, Bamako, Jaala

adjectif maxankutaa- xoore, liŋe, xote, sire,


de xase, binne, laate

verbe ɲangolle daga, ɲa, soxo, xara,


soro

auxiliaire ɲangolli- da, ma, wa, nta, ɲi, na,


deemandaana nan, ga, ntaxa

copule ɲangolliseega ni, feti, wa, ɲi, nta, ntaxa

adverbe sabatindaana siri, buru, daaru, yere,


xosi, doome

pronom saagabatte n, in, an, a, o, axa, xa, i,


me, du, nke

postposition fallanke ya, yi, ŋa, di, da, falle,


wure, maxa

préposition kaananke katti (katta), ma, ti

v
D’autres termes concernant la langue

orthographe safandimoxo

grammaire maxangemunde

vocabulaire sefanseera

élision senbende A d’a wari.


A w’a yigene.

origine lasili (tiŋe) gundunwulle vient de


gunne+dun+wulle

marque du fatanfansin- -n ; yaxaren ya ni ;


défini daana a laaten ya ni

déterminant bagumandaana ke, ku, ken, kun, yogo,


mani, kan

démonstratif koyindaade ke, ken, ku, kun

quantifieur haqindaana gabe, baane

numéral yirigande fillo, tanmi, sikkandi,


tanmu do karago

pronom relatif yetundaana be, beenu

conjonction tokkindaade do, ma, walla, wo,


baawo, saado

marque de tirindindisefeta ba, xori, yaala


question
focalisateur fatanfansinte, ya, yan, dan
xotaade

interjection alihaalan ee, muus, kuus, waayi,


ɲanmoxon kecebu–kecebu
koyindaade

vi
Sujet et objet

sujet kamaane Muusa da maaron yiga.


(gollamaxa) Asa ma yige.

objet tinmanda Muusa da maaron yiga.


(gollamaxe) A da a yiga.

Aspects des verbes

infinitif ɲangolli (nan) daga, (na a ) wutu


xuruxute

verbe tran- ɲangolli na a kita, yiga, sella,


sitif tinmante jaara, tuga, kafu

verbe in- ɲangolli nan daga, yige, ri, ro,


transitif tinmantanbali bara, sellandi

forme de ɲaŋintanbali dagana, telle (A wa telle.)


l’inaccompli

forme de ɲaŋinte daga (A daga kan di.)


l’accompli soro (A da maaron soro.)

Aspects des noms

forme de sefetalasili debi (debe), yugu (yugo),


base kan (kanme)

singulier bajjo ka, yaxare, jaxe,


na dinka, yugu baane

pluriel gaboye kaanu, yaxaru, jaxo /


jaxu, na dinkanu

vii
Table des matières
Introduction 2
1 Comment écrire les sons en soninké 6
1.1 L’alphabet soninké 6
1.2 Les voyelles brèves et longues 8
1.3 Les voyelles nasales 11
1.4 Les consonnes simples et géminées 12
1.5 Changement des consonnes 15
1.5.1 Distinction entre f et h 15
1.5.2 R ou l au début d’un mot 16
1.5.3 X ou q au début d’un mot 17
1.5.4 N+m, n+b, n+p 17
1.5.5 N+ŋ, n + a 18
1.5.6 N+w, n+y 18
1.5.7 N+f, n+h et np 20
1.5.8 N+s et nc 21
1.5.9 N+r, n+l 22
1.5.10 N+x et nq 23
1.6 L’harmonisation et les variantes 26
1.6.1 La variante la plus répandue 26
1.6.2 L’intégration des emprunts 28
2 Comment écrire les mots en soninké 31
2.1 Catégories de mots 31
2.2 Mots simples, composés, dérivés et redoublés 33
2.3 Les noms et leurs compagnons : les adjectifs,
la marque du défini, les déterminants, les
postpositions et les prépositions 36
2.3.1 Le nom et sa forme de base 36
2.3.2 Le pluriel des noms et des adjectifs 40
2.3.3 La marque du défini et les déterminants 41
2.3.4 Mots composés et mots à part 42
A. Nom + nom, collés ou séparés 42
B. Nom + adjectif, séparés ou collés 45
C. Verbe + nom 46
2.3.5 Noms et adjectifs dérivés 46
2.3.6 Les postpositions et prépositions 49
2.3.7 Les noms propres et les majuscules 50
2.3.8 Les sigles 53
2.4 Les pronoms personnels 53
2.5 Les numéraux 57
2.6 Le verbe, ses auxiliaires et ses objets 59
2.6.1 La forme de l’accompli et de l’inaccompli
du verbe 59
2.6.2 Le verbe, ses objets et les objets caches 61
2.6.3 Nom + verbe 64
2.6.4 Verbes dérivés du numéral 65
2.7 Conjonctions 65
2.8 Focalisateurs 66
2.9 Exclamations, cris et onomatopées 67
2.10 Les élisions et les mots complets 68
2.11 Les syllabes 69
3 Comment écrire des phrases en soninké 73
3.1 La ponctuation 73
3.2 Les messages téléphoniques et électroniques 76
4 Conseils pour écrire de bons textes 78
4.1 Introduction 78
4.2 Objectif, groupe cible, style et registre 79
4.3 Un texte bien structuré 81
4.4 Les genres et leurs caractéristiques 82
4.5 Correction, rédaction, mise en page
et publication 93
4.6 Traduction 96
4.7 Transcription des textes oraux 97
Bibliographie 98
D’autres livres et aides recommandés 100
Appendice : Termes soninkés et français
pour décrire la langue I
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