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TPN°3 MDF

LES PERTES DE CHARGES


DANS LES CONDUITES
(HM150-11)
1. INTRODUCTION
La plupart des installations hydrauliques ou thermiques sont conditionnées par le
déplacement des fluides dans les conduites. Ce déplacement s’effectue à travers des appareils à
l’aide de pompes (pour les liquides), ventilateurs et souffleries (pour les gaz). Le fonctionnement
de ces installations demande une grande consommation d’énergie qui est dépensée en général
pour :
- transporter un fluide d’un niveau inférieur vers un supérieur
- surmonter la différence de pression entre les appareils
- surmonter les pertes de charges (ou les pertes de pressions) lors du déplacement des fluides
dans les conduites et les appareils.
Les pertes de pression ou pertes de charges sont appelées aussi pertes d’énergie dues aux
frottements qui apparaissent dans le fluide (effet de la viscosité), entre le fluide et les parois de la
canalisation et au niveau des éléments de tuyauterie (raccords coudés, changements de section,
vannes, clapets,..) et autres appareils. Le calcul des pertes de charges au cours de l’écoulement des
fluides réels (i.e. visqueux) est l’un des problèmes essentiels en mécanique des fluides.

Les pertes de charges dans un circuit hydraulique sont de deux types différents :
- Pertes de charges linéaires 𝒉𝑳 dues aux frottements dans les conduites.
- Pertes de charges singulières 𝒉𝑺 ou locales dans les éléments de tuyauterie.

La perte de charge totale est en général une combinaison de deux catégories.

2- OBJECTIF DU TP
L’objectif du TP est d’effectuer des essais pratiques permettant d’étudier des cas de pertes
de charges linéaires et singulières. Les pertes de charges ainsi que les coefficients de frottement
pourront être mesurées en utilisant les bases théoriques et comparées aux valeurs calculées à l’aide
de relations et diagrammes empiriques (voir rappels ci-dessous).

3 RAPPELS THEORIQUES
3.1 Nature d’un écoulement et nombre de Reynolds
Les expériences réalisées par Reynolds en1883 lors de l'écoulement d'un liquide dans une
conduite cylindrique rectiligne ont montré l'existence de deux régimes d'écoulement (régime
laminaire et régime turbulent).
En utilisant divers fluides à viscosités différentes, en faisant varier le débit et le diamètre de la
canalisation, Reynolds a montré que le paramètre qui permettait de déterminer si l'écoulement est
laminaire ou turbulent est un nombre sans dimension appelé nombre de Reynolds donné par
l’expression suivante :
𝑉. 𝑑
𝑅𝑒 = (1)
𝜈

𝑉 [𝑚/𝑠] Vitesse moyenne d’écoulement à travers la section considérée


𝑑 [𝑚] Diamètre de la conduite ou largeur de la veine fluide en (m).
𝜈 [𝑚2 /𝑠] Viscosité cinématique du fluide

On considère que l’écoulement est laminaire lorsque Re  2320. Si Re  2320, l’écoulement est
turbulent.

3.2- Équation de continuité et équation de Bernoulli


L’écoulement dans une conduite d‘un fluide incompressible est régi par l’équation de
continuité (conservation de masse) et l’équation de Bernoulli (conservation d’énergie).

- L’équation de continuité

𝑄 = 𝑉1 𝑆1 = 𝑉1 𝑆1 = 𝐶𝑡𝑒 (2)

𝑃1 𝑉12 𝑃2 𝑉22
+ + 𝑍1 = + + 𝑍2 + ℎ𝐿1−2 + ℎ𝑆 (3)
𝜌𝑔 2𝑔 𝜌𝑔 2𝑔

𝑄𝑉 [𝑚3 /𝑠] Débit Volumique


𝑉 [𝑚/𝑠] Vitesse
𝑆 [𝑚2 ] Section
𝑍 [𝑚] Hauteur par rapport au niveau de la référence
𝑃 [𝑁⁄𝑚3 ] Pression Statique
ℎ𝐿 [𝑚] Pertes de charge linéaires
ℎ𝑠 [𝑚] Pertes de charge Singulières
𝜌 [𝐾𝑔⁄𝑚 3] Masse volumique
𝑔 [𝑚/𝑠] Accélération de la pesanteur

Dans l’équation (3), on distingue les différents termes par les désignations suivantes :

𝑃 La charge piézométrique caractérisant l’énergie potentielle spécifique de la pression



𝜌𝑔 en un point ou une section donnée (J/N= m).
𝑉2 La charge dynamique caractérisant l’énergie cinétique spécifique dans la section

2𝑔 donnée (J/N= m).
La charge géométrique exprimant l’énergie potentielle spécifique (par unité de poids
𝑍 ∶
du fluide) de la position (J/N= m).

Remarques :
- L’équation de Bernoulli peut être exprimée en unité de hauteur de charge telle que
représentée par l’équation (3), en unité de pression ou en termes d’énergie.
- Pour une canalisation horizontale à section constante, par exemple, les pertes de
charges totales (ℎ𝑙 + ℎ𝑠) entre deux sections correspondent à (𝑃1 – 𝑃2)/ 𝜌𝑔 ).

3.3 Relations empiriques des pertes de charges


3.3.1 Pertes de charge linéaires dans une conduite
Les pertes de charge linéaires dans une conduite droite de longueur L et de diamètre d est
donnée par la relation suivante :
𝐿 𝑉2
ℎ𝐿 = 𝜆 (4)
𝑑 2𝑔

où 𝜆 : coefficient de résistance par frottement ou coefficient de pertes de charge linéaires. C’est


une constante sans dimension, fonction du nombre de Reynolds de l’écoulement et de la rugosité
k de la surface interne de la conduite. La rugosité k indique la hauteur en mm des élévations de la
paroi interne.

La relation entre 𝜆, Re et k est représentée pour tout type d’écoulement dans le diagramme de
Colebrook et de Nikuradsé.
Lorsque le régime d’écoulement est laminaire où l’effet de la rugosité (frottement contre la
paroi) est négligeable, le coefficient de résistance est donné par l’expression :

64
𝜆= (5)
𝑅𝑒

Lorsque le régime est turbulent, l’effet de la rugosité devient important. On distingue dans ce
cas :
- Les tubes considérés hydrauliquement lisses lorsque (𝑅𝑒 < 65𝑑/𝑘) et (2320Re105000
- Les tubes rugueux lorsque (65𝑑/𝑘 < 𝑅𝑒 < 1300𝑑/𝑘) 𝑒𝑡 𝑅𝑒 > 105000
Remarque : Dans le cas de tube hydrauliquement lisse, le coefficient de frottement 𝜆 est
généralement calculé selon la formule de Blasius :

𝜆 = 0.3164 4√𝑅𝑒 (6)

Tableau : Variation de la viscosité cinématique en fonction de la température

Température en Viscosité cinématique en


°C 10E-6 (m²/s)
15 1,134
16 1,106
17 1,079
18 1,055
19 1,028
20 1,004
21 0,980
22 0,957
23 0,935
24 0,914
25 0,894
26 0,875
27 0,856
28 0,837
29 0,812
30 0,801
TRAITEMENT DES DONNEES EXPERIMENTALES
4.1- Ecoulement tubulaire avec frottement (Section de mesure II)
Les caractéristiques du tube au niveau de la section de mesure II sont :

𝑇𝑢𝑏𝑒 𝑃𝑉𝐶 20𝑥1.5, 𝐿𝑜𝑛𝑔𝑢𝑒𝑢𝑟 ∶ 𝐿 = 0.8𝑚 𝐷𝑖𝑎𝑚è𝑡𝑟𝑒 ∶ 𝑑 = 0.017𝑚

L’essai consiste à effectuer une série de mesures en faisant varier le débit afin de déterminer
les pertes de charges linéaires sur la longueur L du tube de la section de mesure II selon le principe
de conservation d’énergie (équation de Bernoulli). Ces pertes de charges mesurées seront
comparées à celles calculées sur la base de l’équation (4).
Sur le premier tableau, vous devez reporter les débits volumiques correspondant à chaque perte
de charge mesurée.

Perte de charge hL 1-2


Temps pour 10 litres
Débit volumique

Les pertes de charge calculées suivant les relations empiriques et leur comparaison avec celles
mesurées précédemment seront reportées sur le tableau suivant.

Perte de charge mesurée hL1-2 en (m)

Débit volumique Q en (l/min)

Débit volumique Q en (m3/s)

Vitesse d’écoulement V en (m/s)

Nombre de Reynolds Re

Coef de frottement 𝜆 selon Blasius

Perte de charge calculée hLcal

Travail demandé :
Tracer sur une même feuille millimétrée un graphe des pertes de charges mesurée et calculée en
fonction du débit et faire une comparaison.

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