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Section 3 - Règles de Détermination Du Résultat Fiscal
Section 3 - Règles de Détermination Du Résultat Fiscal
L’autonomie du droit fiscal à l’égard des autres disciplines, et en particulier par rapport au droit
comptable, est devenue très nette notamment depuis la promulgation de la loi 09-88 du 31/12/92 relative
aux obligations comptables des commerçants.
L’une des principales conséquences de la promulgation de cette loi est la différenciation juridique, opérée
entre le résultat fiscal et le résultat comptable.
Cette distinction résulte du fait que la déduction d’un certain nombre de charges n’est pas admise sur le
plan fiscal, ou l'est partiellement alors que celles-ci doivent être nécessairement constatées en
comptabilité. Mais elle découle également du fait que certains produits, préalablement inclus lors de la
détermination du résultat comptable, ne sont pas imposables ou sont partiellement imposés.
Ainsi, le calcul du résultat fiscal - et donc de la base imposable- se fait en prenant comme référence , le
résultat obtenu suivant les prescriptions de la loi comptable, et en y opérant les corrections prévues par la
loi fiscale telles qu'exposées ci-dessous.
Le passage du résultat comptable au résultat fiscal se fait en opérant un certain nombre de réintégrations
et déductions, et ce d’une manière extra-comptable, par le biais d’un imprimé modèle intitulé “Etat des
rectifications extra-comptables”.
Les réintégrations qui doivent être effectuées au résultat net comptable ont pour effet d’annuler,
totalement ou partiellement, la déduction opérée en comptabilité, des charges considérées non déductibles
du point de vue fiscal (1), et qui d’une manière générale, ne répondent pas aux conditions prévues ci-
après :
être exposées dans l’intérêt de l’activité imposable de l'entreprise: l’article 5 de la loi relative à l’IS
dispose à ce sujet que les charges qui s’imputent sur les divers produits imposables, sont celles
engagées ou supportées pour les besoins de l’activité imposable ;
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ainsi que d'autres éléments extra-comptables, tel que la réintégration du profit de cession en cas de non
réinvestissement dans les délais
CHAPITRE 6 : LES COMPTES DE RESULTAT
SECTION 3 : REGLES DE DETERMINIATION DU RESULTAT FISCAL
se traduire par une diminution de l’actif net de l'entreprise : ne sont donc pas déductibles les dépenses
qui engendrent une revalorisation des biens immobilisés (à travers notamment le prolongement de leur
durée de vie), ainsi que celles qui ont pour effet l’entrée à l’actif d’un nouvel élément amortissable ;
correspondre à des dépenses effectives et être appuyées par des pièces justificatives probantes ;
Les principales réintégrations prévues pas la loi fiscale et les plus courantes sont les suivantes:
la fraction de la plus-value réalisée par la société absorbée, et dont l’imposition est différée au nom de
la société absorbante ;
la réintégration totale ou partielle du profit net global de cession, (après application des abattements
prévus), suite à l'absence de réinvestissement dans le délai de trois ans, et/ou, non conservation des
biens acquis en actif pendant une période de cinq ans...
la réintégration de 50% du montant des dépenses afférentes aux achats, frais généraux, frais
d'établissement et les dons dont le montant facturé est égal ou supérieur à 10.000 DH et dont le
règlement n'est pas justifié par chèque barré non endossable, effet de commerce ou virement bancaire.
CHAPITRE 6 : LES COMPTES DE RESULTAT
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Les déductions qui doivent être opérées ont pour effet principal d’annuler, totalement ou partiellement, les
produits constatés en comptabilité, du fait qu'ils ne sont pas, ou sont partiellement imposés.
Les principales déductions prévues par la loi fiscale sont les suivantes :
la fraction de l’amortissement ayant fait l’objet d’une réintégration antérieure non régularisée sur le
plan comptable;
les provisions faisant l’objet d’une réintégration au résultat comptable et dont la déduction fiscale
avait été antérieurement annulée ;
l’abattement sur le profit net global ou la plus-value nette globale des cessions ou des retraits effectués
au cours de l’exercice;
l’abattement sur plus-value constatée par la société absorbante sur les titres de participation détenus
dans la société absorbée lors de la fusion ;
le profit net global de cession exonéré en cas de réinvestissement du produit global de cession d’un
bien immobilisé ;
En matière d’imposition des revenus, les entreprises peuvent être assujetties soit à l’Impôt Général sur le
Revenu (IGR), soit à l’Impôt sur les sociétés (IS).
Cet impôt a été institué par la loi n°17-89 du 21/11/89 sur le revenu global des personnes physiques et
assimilées ayant leur résidence au Maroc, et sur le revenu global de source marocaine, pour les personnes
physiques non résidentes.
Le revenu global imposable est constitué par la somme des revenus nets des différentes catégories prévues
par la loi :
Le revenu net de chacune de ces catégories est déterminé suivant les règles édictées par la loi pour
chacune d’elles.
Pour les sociétés de personnes ayant une activité commerciale ou industrielle, non soumise à l’impôt sur
les sociétés, le résultat bénéficiaire ou déficitaire est rattaché aux revenus professionnels de l’associé
principal.
Le contribuable assujetti à l’IGR pour une activité professionnelle est soumis de plein droit au régime du
résultat net réel (RNR), mais peut opter pour le régime du résultat net simplifié (RNS) ou le régime du
bénéfice forfaitaire, si les conditions requises pour l’exercice de l’option sont réunies.
Régime du résultat net simplifié : ce régime est prévu pour les contribuables dont le chiffre
d’affaires TTC ne dépasse pas :
4.000.000 DHS pour les contribuables fabricants ou vendeurs de produits artisanaux, ceux qui
vendent en gros des denrées alimentaires dont les prix sont réglementés, ainsi que les armateurs de
pêche ;
2.000.000 DHS, s’il s’agit de professions commerciales, industrielles ou artisanales autres que
celles visées ci-dessus ;
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500.000 DHS pour tout contribuable exerçant une profession libérale, ou toute autre activité non
prévue pour les seuils précédents (à l’exclusion des bourses d’études) (1).
Régime du bénéfice forfaitaire : ce régime est applicable sur option mais exclut toutefois :
les contribuables exerçant une des professions ou activités prévues par le décret n° 2-89-590 du
4/12/89 ;
2.000.000 DHS pour la fabrication et vente de produits artisanaux, la vente en gros des denrées
alimentaires dont les prix sont réglementés, et les armateurs de pêche ;
1.000.000 DHS s’il s’agit de professions commerciales, industrielles ou artisanales autres que
celles visées précédemment ;
250.000 DHS s’il s’agit d’une part, d’une profession autre que les professions commerciales,
industrielles, artisanales, de promotion immobilière, de lotissement de terrains, de commerce de
biens, et d’autre part, d’un revenu répétitif autre que celui provenant des exploitations agricoles,
d’un travail salarié, d’une location d’immeuble ou de capitaux mobiliers.
La loi de finances n°26-99 pour l’année budgétaire 1999/2000 a modifié le barème de l'IGR pour l’établir
ainsi :
Jusqu'à 20.000 DH 0%
20.001 à 24.000 DH 13%
24.001 à 36.000 DH 21%
36.001 à 60.000 DH 35%
Au delà de 60.00 DH 44%
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Une réglementation particulière est prévue pour le cas des contribuables dont les activités relèvent à la fois de
deux ou trois des limites précitées
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Les contribuables dont les revenus professionnels sont déterminés selon les régimes RNR ou RNS, sont
obligés d'acquitter spontanément une cotisation minimale et ce, au plus tard le 31 Janvier de l'année
suivant celle d'acquisition des revenus.
La cotisation est imputable sur le montant de l'IGR à concurrence de la quote-part de cet impôt
correspondant au revenu professionnel par rapport au revenu global imposable.
La cotisation minimale qui aurait été acquittée durant un exercice déficitaire ainsi que l'excédent de cette
cotisation par rapport à l'impôt acquitté au titre d'un exercice (bénéficiaire) est imputable sur l'excédent de
l'impôt par rapport à la cotisation minimale des exercices suivants jusqu'au troisième exercice (suivant
l'exercice déficitaire ou celui au titre duquel il a été enregistré un excédent de cotisation minimale sur
l'impôt).
1/ 0,25% pour les opérations réalisées par les commerçants au titre des ventes portant sur :
2/ 6% pour les professions libérales ou toute profession autres que celles qui sont commerciales,
industrielles, artisanales, de promoteur immobilier, de lotisseur de terrains ou de marchand de biens ;
3/ 0,5% pour les professions ou activités autres que celles visées au 1 et 2 ci-dessus.
Cet impôt a été institué par le dahir n°1-86-239 du 31/12/86 portant promulgation de la loi n°24-86 et
concerne les bénéfices réalisés les sociétés visées à l’article 2 de cette loi, à l’exception de celles exclues
du champ d’application de l’impôt sur les sociétés.
Les sociétés, qu’elles aient ou non leur siège au Maroc, sont imposables en raison de l’ensemble des
bénéfices ou revenus qu’elles réalisent au Maroc.
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SECTION 3 : REGLES DE DETERMINIATION DU RESULTAT FISCAL
Pour les sociétés n’ayant pas leur siège au Maroc, elles sont imposables en raison des produits bruts
qu’elles perçoivent, en contrepartie des prestations qu’elles exécutent pour des personnes domiciliées au
Maroc.
L’impôt sur les sociétés est calculé d’après le bénéfice réalisé au cours de chaque exercice comptable
d’une durée maximale de 12 mois.
Toutefois, il existe plusieurs autres taux d’imposition à l’IS prévus par l’article 14 de la loi n° 24-86 et qui
sont :
10% pour certains produits bruts perçus par les sociétés étrangères (Cf. article 12 de la loi), ainsi
qu’aux produits des actions ou parts sociales et revenus assimilés prévus à l’article 9 de la loi ;
20% applicables aux produits de placement à revenu fixe tels que prévus par l’article 9 quater de la loi
précitée.
Quelque soit le résultat fiscal de la société, celle-ci est tenue d’acquitter une cotisation minimale au taux
de 0,50% ou de 0,25% retenus sur la même base que celle édictée plus haut pour l’IGR, sans que ce
montant puisse être inférieur à 1.500 DH.
Les sociétés déficitaires qui paient la cotisation minimale, ainsi que celles qui ont acquitté une cotisation
minimale excédant l'IS, peuvent l’imputer sur le montant de l'excédent de l’impôt sur les sociétés par
rapport à la cotisation minimale correspondant aux exercices suivants, et ce jusqu’au troisième exercice
qui suit l’exercice déficitaire ou celui au titre duquel, il a été acquitté une cotisation minimale supérieure à
l'IS.
L’impôt sur les sociétés donne lieu, au titre de l’exercice comptable en cours, au versement par la société
de quatre acomptes provisionnels, dont chacun est égal à 25% du montant de l’impôt payé au titre du
dernier exercice clos, et ce avant l’expiration du troisième, sixième, neuvième et douzième mois suivant
l’ouverture de l’exercice en cours.
La société qui estime que le montant d’un ou de plusieurs acomptes versés au titre d’un exercice, serait
égal ou supérieur à l’impôt dont elle sera redevable en définitive, peut se dispenser d’effectuer de
nouveaux versements, et ce en faisant une déclaration à l’administration fiscale quinze jours avant la date
d’exigibilité du prochain versement (notamment à partir du deuxième).
N.B. La société exonérée totalement de l'IS est tenue d'acquitter 25% de l'IS "théorique" en cas de
résultat fiscal positif au titre de la PSN. Celle-ci est recouvrée dans les mêmes conditions que l’IS lui-
même.