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POURBAIX Adrien – Ing 2021

MECANIQUE DES
FLUIDES

Bachelier en Automobile 1ère Année


POURBAIX Adrien-Ing Bachelier en Automobile 1ère Année

1. PROPRIÉTÉS DES FLUIDES ....................................................................................................... 4

1.1. DÉFINITION D’UN FLUIDE ........................................................................................................... 4


1.2. LA MASSE VOLUMIQUE ............................................................................................................. 5
1.3. LA DENSITÉ ............................................................................................................................ 6
1.4. LES FLUIDES INCOMPRESSIBLES ................................................................................................... 6
1.5. LA PRESSION .......................................................................................................................... 7
1.5.1. LES DIFFÉRENTES PRESSIONS 10
1.6. PROPRIÉTÉS EN STATIQUE DES FLUIDES ....................................................................................... 10
1.6.1. PRESSION EXERCÉE PAR LE POIDS D’UNE COLONNE DE FLUIDE 11
1.6.2. RELATION FONDAMENTALE DE LA STATIQUE DES FLUIDES 12
1.6.3. LE PRINCIPE DE PASCAL 15
1.7. VISCOSITÉ D’UN FLUIDE........................................................................................................... 16
1.7.1. GÉNÉRALITÉS SUR LA VISCOSITÉ DES FLUIDES 16
1.7.2. MESURE DE LA VISCOSITÉ 18
Le viscosimètre de couette.................................................................................................................... 18
Le viscosimètre à chute de bille ............................................................................................................ 20
1.7.3. LA VISCOSITÉ DES HUILES MOTEUR 20
Huile monograde ................................................................................................................................... 21
Huile multi grade ................................................................................................................................... 21
1.8. LA TENSION SUPERFICIELLE....................................................................................................... 22
1.8.1. NOTION DE MOUILLABILITÉ 25

2. POUSSÉE ET FLOTTAISON, LE PRINCIPE D’ARCHIMÈDE .......................................................... 28

2.1. LE PRINCIPE D’ARCHIMÈDE ...................................................................................................... 28


2.2. STABILITÉ DES CORPS FLOTTANTS ET DES CORPS SUBMERGÉS ............................................................ 30

3. PROPRIÉTÉS MÉCANIQUES DES FLUIDES EN MOUVEMENT (FLUIDE INCOMPRESSIBLE)........... 34

3.1. DÉFINITIONS DES FLUIDES EN MOUVEMENT.................................................................................. 34


3.2. EQUATION DE CONTINUITÉ ...................................................................................................... 35
3.3. THÉORÈME DE LA CONSTANTE DES ÉNERGIES (THÉORÈME DE BERNOULLI) ............................................ 36
3.4. PRESSION STATIQUE VS PRESSION DYNAMIQUE ............................................................................. 39
3.5. LE NOMBRE DE REYNOLDS (RE)................................................................................................. 40

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3.6. VIDANGE D’UN RÉCIPIENT........................................................................................................ 41

4. LES FORCES PRESSANTES ...................................................................................................... 43

4.1. RÉSULTANTE DES FORCES SUR LE FOND D’UN RÉCIPIENT .................................................................. 44


4.2. RÉSULTANTE SUR UNE PAROI LATÉRALE RECTANGULAIRE ................................................................. 44

5. BIBLIOGRAPHIES .................................................................................................................. 46

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1. Propriétés des fluides

1.1. Définition d’un fluide

Les liquides et les gaz s’écoulent c’est pourquoi on les appelle des fluides. Leurs atomes
et/ou leurs molécules peuvent se déplacer assez librement ; cela leur confère tout un
ensemble de propriétés communes.
La mobilité inhérente aux fluides les rend indispensables à toute forme connue de vie. Le
corps humain lui-même est un système dynamique de fluides ; nous respirons, buvons et
saignons des fluides.

C’est l’agitation des atomes constituant la matière qui définit l’état solide (pratiquement pas
d’agitation), liquide (agitation modérée) et gazeux (agitation forte).
Rem : L’agitation des molécules augmente notamment avec l’augmentation de la
température.

- Les liquides : très peu de liquides existent dans la nature en grandes quantités. A part
l’eau et le pétrole, la plupart des autres liquides sont fabriqués.
Le liquide est un état intermédiaire entre la violence aléatoire du gaz et le calme
relatif du solide. La température du liquide doit être « juste ce qu’il faut » pour
équilibrer les forces intermoléculaires : à haute température, il se transforme en un
gaz et à basse température il se transforme en un solide.
L’aptitude à couler, qui est la propriété caractéristique des fluides, varie avec la force
de cohésion d’une substance à une autre ; c’est ce qu’on appelle la viscosité et qui
sera traitée par la suite.
- Les gaz : malgré leur similitude mécanique fondamentale, les gaz offrent des
propriétés variées. Beaucoup de ces gaz (azote, oxygène, …) sont transparents.
Quelques-uns sont colorés : le chlore est jaune pâle, le brome est brun-orange.
L’ozone a une odeur métallique, le sulfure d’hydrogène sent l’œuf pourri et la vapeur
d’eau rien du tout.

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L’alchimiste van Helmont (vers 1920) a transposé le mot grec chaos (qui veut dire
chaos) en flamand, obtenant le mot gaz, qui est effectivement un sacré chaos vu le
désordre des molécules qui y règne.

L'azote, le constituant
principal de l'air devient
liquide à une température très
basse (-196°C). Il ressemble
alors à de l'eau et peut être
versé comme de l'eau mais
s'évapore beaucoup plus vite.

1.2. La masse volumique

La masse volumique (ρ) : C’est le rapport entre la masse d’une certaine quantité de matière
« m » et le volume occupé par cette même quantité de matière « V ».
𝑚 𝑘𝑔
𝜌= [ ]
𝑉 𝑚3
Rem : le volume massique correspond à l’inverse de la masse volumique.
1 𝑉 𝑚3
𝑣= = [ ]
𝜌 𝑚 𝑘𝑔
Pour un liquide, la masse volumique dépend surtout de la température et peu de la pression.

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1.3. La densité

La densité (d) : c’est le rapport entre la masse volumique d’un certain corps et la masse
volumique d’un corps de référence.
ρcorps
d= [−]
ρréférence
• Pour les liquides et les solides la référence est la masse volumique de l’eau à 4°C :
ρeau = 1000kg/m3.
• Pour les gaz la référence est la masse volumique de l’air sec dans les conditions
standards de température et pression (CNTP): ρair sec = 1,293 [kg/m³] à 0°C et
101325Pa.

1.4. Les fluides incompressibles

On appelle un fluide incompressible, un fluide qui ne voit pas sa masse volumique varier
avec la pression.
Une propriété qui permet de caractériser la compressibilité d’un fluide est le coefficient de
compressibilité (χ, khi).
(𝑉0 − 𝑉)
𝑉0
χ= [1⁄𝑃𝑎]
𝑝 − 𝑝0

V0 [m³] : le volume initial correspondant à la pression initiale p0 [Pa];


V [m³] : le volume final correspondant à la pression finale p[Pa].

Prenons l’exemple de l’eau, son coefficient de compressibilité χ vaut 4,58*10-10 [Pa-1] à 20°C
et est fonction de la pression.
Le tableau ci-dessous indique la variation relative de volume ainsi que la variation du volume
massique de l’eau à 20°C en fonction de sa pression.

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On peut conclure que dans la limite d’utilisation classique, la compressibilité de l’eau reste
tout à fait négligeable. Ce résultat est généralisable aux autres fluides.
En résumé, on peut donc admettre que tous les liquides se comportent comme des fluides
incompressibles.

1.5. La pression

Avant de parler de la pression exercée par un fluide, introduisons la notion de pression.

Qu’est-ce qu’une pression : La pression est définie comme le rapport de la force normale
(perpendiculaire) exercée sur une surface par cette même surface :

F N
P= [ ]
S m²
S

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Les unités de pressions employées couramment sont : le [N/m²], le [Pa], le [kPa], le [bar],
mètre de colonne d’eau, millimètre de Hg.

Ci-dessous quelques conversions d’unités :


1[N/m²] = 1[Pa] = 1/1000 [kPa];
105 [Pa] = 1[bar];
1 mètre de colonne d’eau = 9809,65[Pa] (voir théorie statique des fluides)
1mm de Hg = 133,32[Pa] (voir théorie statique des fluides)

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L’exemple ci-dessous permet d’illustrer le concept de pression de manière pragmatique :


quelle est la force exercée sur la porte d’un avion de ligne qui se trouve entre 5000 et 7000m
d’altitude ?

Pression à l’intérieur de l’avion : ± 1 [bar]


Pression extérieure entre 5000 et 7000 mètres d’altitude : 0,5 [bar]
Surface de la porte : 2 [m²]

Porte : 2m²
1bar 0,5bar

La porte subit donc une différence de pression de 1 – 0,5 = 0,5 [bar] vers l’extérieur. Ce qui
représente une force de :

𝐹 = 𝑃 ∗ 𝑆 = 0,5 ∗ 105 ∗ 2 = 100.000𝑁

Sachant que g = 9,81 [m/s²] = ± 10 [m/s²] et sachant que F = m.a

𝐹
𝑚= = 10.000𝑘𝑔 = 10 𝑇𝑜𝑛𝑛𝑒𝑠
𝑎

C’est donc comme si la porte devait supporter une masse de 10Tonnes.

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1.5.1. Les différentes pressions

Lorsque l’on parle de pression il faut être certain de parler de la même chose. En effet il
existe différents types de pression :
- Pression absolue : c’est la pression mesurée en référence au vide absolu (0[Pa]) ;
- Pression relative : c’est la pression mesurée en référence à la pression
atmosphérique (101325Pa) ;
- Pression différentielle : différence entre deux pressions.

1.6. Propriétés en statique des fluides

Cette partie de la mécanique des fluides qui se nomme la statique des fluides et où le fluide
doit être au repos est en opposition avec la dynamique des fluides où le fluide est en
mouvement.

Considérons un récipient contenant un liquide. La pesanteur agit sur le fluide et le comprime


très légèrement, en poussant les molécules les unes contre les autres et transmet pour finir,
la force au fond du récipient qui réagit avec une force ascendante sur le liquide. Comme un
tas de sable sec ; le liquide pourrait sortir des parois latérales du récipient ou les pousser si
elles n’étaient pas assez solides. En d’autres termes, le fluide exerce une force de pression
vers l’extérieur sur la base et sur les parois latérales du récipient.
La force exercée par un fluide au repos sur toute surface rigide est toujours perpendiculaire
à cette surface. Il ne peut pas en être autrement : le fluide n’a aucune rigidité et ne peut
subir ou exercer aucune contrainte de cisaillement. Un bâton rigide peut être utilisé pour
pousser sur un mur dans une direction oblique et la même chose pourrait être faite avec un
jet d’eau sortant d’un tuyau. Mais un fluide au repos ne peut exercer sur une surface qu’une
force normale. En effet si, pour une raison quelconque, le fluide exerçait une force oblique
sur la paroi, celle-ci réagirait avec une force opposée (action/réaction), également oblique,
dont la composante tangentielle serait opposée à celle de la force exercée par le fluide.
Etant incapable de résister à une contrainte de cisaillement, le fluide coulerait dans cette
direction tangentielle et il ne serait pas au repos.

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1.6.1. Pression exercée par le poids d’une colonne de fluide

On prend comme convention que l’on travaille dans le champ de force pesanteur (0, 0, -g)
correspondant à (x, y, z).

Pression exercée par le poids d’une colonne de fluide de masse volumique constante :

Hauteur du liquide : h

S : 2m²

Calculons la pression exercée par la colonne de fluide dans le fond du récipient :

F N
On sait que : P= [ ]
S m²

Or ici la seule force exercée est le poids de la colonne de fluide

𝐹 =𝑚∗𝑔
𝑚 = 𝜌 ∗ 𝑉𝑜𝑙𝑢𝑚𝑒
𝑉𝑜𝑙𝑢𝑚𝑒 = 𝑆 ∗ ℎ

𝐹 = 𝜌∗𝑆∗ℎ∗𝑔
Donc :
𝐹 𝜌∗𝑆∗ℎ∗𝑔
𝑃= = = 𝜌∗𝑔∗ℎ
𝑆 𝑆

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On peut donc écrire que la pression exercée par une colonne de fluide vaut : P = ρ * g * h et
est indépendante de la surface.

Effectuons maintenant l’analyse dimensionnelle de cette relation :


𝑃 = 𝜌∗𝑔∗ℎ
𝑘𝑔 𝑚 𝑁
=[ 3
] ∗ [ 2 ] ∗ [𝑚] = [ 2 ]
𝑚 𝑠 𝑚

Si le fluide n’est pas homogène, l’équation de base n’est plus valable (car la masse
volumique n’est plus constante) ; mais on peut l’appliquer dans le cas de couches
superposées de fluides de différentes masses volumiques en additionnant simplement les
pressions engendrées par les différentes couches. D’autre part si la surface du liquide est
soumise à une pression (due à d’autre fluide (air comprimé) au-dessus ou à un système
mécanique (piston)) celle-ci doit être ajoutée à la pression 𝜌 ∗ 𝑔 ∗ ℎ du liquide ; alors la
pression à une profondeur h du liquide est égale à :
𝑃 = 𝑃𝑠 + 𝜌 ∗ 𝑔 ∗ ℎ [𝑃𝑎]

1.6.2. Relation fondamentale de la statique des fluides

Dans un même fluide au repos, la pression est la même en tout point d’un même plan
horizontal.
Par conséquent, la pression en tout point du fond horizontal et plat d’un récipient contenant
un fluide, est la même indépendamment de la forme du récipient, car la pression dépend
seulement de la profondeur au-dessous de la surface libre du liquide.

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Cette relation peut s’exprimer mathématiquement et plus généralement au sein d’une


même fluide au repos par :

𝑃 + ρ ∗ g ∗ z = constante [Pa]

ρ : Masse volumique du fluide [kg/m³] ;


g : Accélération gravitationnelle [m/s²] ;
z : l’altitude d’un point dans le fluide selon un axe z imposé et dirigé vers le haut[m] ;

On écrira généralement cette égalité entre 2 point quelconque d’un même fluide. La relation
sera alors :
𝑃1 + ρ ∗ g ∗ z1 = 𝑃2 + ρ ∗ g ∗ z2 [𝑃𝑎]

Les applications concrètes pour lesquelles cette relation pourra être utilisée sont multiples
par exemple : le cric hydraulique, les systèmes de freins, les systèmes de suspensions
hydrauliques et pneumatiques, …

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Une autre application, plus historique, utilisant ce principe de statique des fluides est le
baromètre de Torricelli : Torricelli, grand disciple de Galilée fut l’un des premiers à utiliser
cette relation pour mesurer la pression atmosphérique. Il scella adroitement l’une des
extrémités d’un tube en verre de 2 m de long, le remplit de mercure, boucha avec son doigt
l’autre bout du tube, le retourna et la plongea dans une cuve pleine de mercure et retira
alors son doigt. Au début, du mercure coula du tube dans la cuve mais s’arrêta lorsque le
niveau du mercure dans le tube fut environ de 76cm plus haut que celui de la cuve, laissant
le haut du tube apparemment vide. Aucune entré d’air n’ayant pu se produire, l’espace dans
le tube au-dessus du mercure était bel et bien « plein de vide ». La pression de l’air (pression
atmosphérique) produit une force normale à la surface libre du mercure de la cuve et le
pousse à l’intérieur du tube jusqu’à une hauteur telle que la pression exercée per le mercure
du tube sur celui de la cuve est égale à celle de l’atmosphère. Torricelli a construit ainsi le
premier baromètre à mercure.

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1.6.3. Le principe de Pascal

Vers 1651, Pascal écrivit un ouvrage intitulé Traité de l’équilibre des liqueurs et de la masse
de l’air. Il contenait le premier énoncé précis de ce qui sera connu comme le principe de
Pascal : Une pression externe appliquée à un fluide confiné à l’intérieur d’un récipient
fermé est transmise intégralement à travers tout le fluide. Quand une pression exercée sur
une certaine région d’un liquide confiné (comme, par exemple, en poussant un piston sur un
liquide dans un cylindre), le fluide se comprime légèrement et la pression augmente
uniformément partout dans le liquide.

Une liste d’exercices types concernant cette partie du cours se trouve en annexe
I du cours.

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1.7. Viscosité d’un fluide

1.7.1. Généralités sur la viscosité des fluides

Un fluide est considéré comme parfait si sa viscosité est nulle, c’est-à-dire si les différentes
couches de fluide peuvent glisser les unes par rapport aux autres sans frottement, donc sans
perte d’énergie.
La perfection n’existant pas, en pratique tout fluide possède une certaine viscosité. On
définit la viscosité comme étant la résistance dynamique (car elle n’apparait que quand le
fluide est en mouvement) du fluide à une force tangentielle qui est générée essentiellement
par la cohésion moléculaire.
Réalisons une expérience permettant d’évaluer la viscosité d’un fluide. Considérons une
surface plane fixe sous une couche de liquide d’épaisseur « y ». Une plaque de surface « S »
flotte sur le liquide. Si une force constante « F » lui est appliquée, la plaque accélère d’abord
puis atteint très vite une vitesse limite constante « vx » lorsque la force appliquée est
exactement contrebalancée par la force de viscosité. Si on double la force appliquée, la
vitesse finale de la plaque doublera également, on peut donc conclure que « vx » est
proportionnel à « F ». D’autre part, une augmentation de l’épaisseur du liquide entraînera
une augmentation proportionnelle de la vitesse de la plaque, pour une force donnée on peut
donc conclure que « vx » est proportionnelle à « y ». Et comme on s’y attendait, une
augmentation de la surface « S » engendre une diminution de la vitesse on peut donc
conclure que « vx » est inversement proportionnelle à « S ».
On peut transformer cette proportionnalité en une égalité, en introduisant une constante de
proportionnalité qui dépend du fluide utilisé et qui s’appelle la viscosité dynamique noté
« μ » ou « η ».

𝑣𝑥
𝐹 =𝜇∗𝑆∗
𝑦

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𝐹
La viscosité dynamique s’exprime en [Ns/m²] et équivaut à des Poiseuille (Pl). Le rapport 𝑆
𝑣𝑥
dans la formule précédente correspond à une contrainte de cisaillement et le facteur est
𝑦

appelé le gradient de vitesse, c’est le taux de variation de « vx » en fonction de la profondeur


mesuré à partir de la surface du liquide. La couche de liquide en contact avec la plaque en
mouvement est entrainée par celle-ci, tandis que la couche de liquide en contact avec la
surface fixe est immobile. Le fluide se comporte comme s’il était composé de plusieurs
couches minces qui se déplacent, les unes par rapport aux autres.
Cette loi est assez bien vérifiée par un grand nombre de substances, connues sous le nom de
fluides newtoniens, comme l’eau et l’air.
Certains fluides ne se comportent pas comme cela et on des comportements différents
représentés sous forme graphique dans la figure ci-dessous.

1 : fluides newtoniens (μ cst) ;


2 : fluides Bingamiens (contrainte limite τ0) ;
3 : fluides d’Ostwalds (μ diminue avec v) ;
4 : fluides dilatants (μ augmente avec v).

Nous n’étudierons que des fluides newtoniens qui restent les plus courants.

La viscosité des fluides est fonction de la température. Pour ce qui est des liquides, la
viscosité diminue lorsque la température augmente, c’est la raison pour laquelle on chauffe
le goudron avant de la répandre. Cependant pour les gaz, leur viscosité augmente avec
l’augmentation de la température. Voici un tableau donnant des valeurs de viscosité de
fluides pour certaines températures.

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On peut également retrouver dans la littérature la notion de viscosité cinématique qui est le
rapport entre la viscosité dynamique du fluide et sa masse volumique. Elle se note « ν » et
s’exprime en [m²/s] ou encore en [stokes].
𝜇 𝑚2
𝜈= [ ]
𝜌 𝑠

1.7.2. Mesure de la viscosité

Il existe différents moyens de mesurer la viscosité d’un liquide. Nous verrons ici deux
méthodes pour la mesurer que sont : le viscosimètre de Couette qui est le plus utilisé et
précis et le viscosimètre à chute de bille qui lui est beaucoup plus simple de conception !
D’autre viscosimètre existe tels que le viscosimètre d’Ostwald, de Saybolt, …

Le viscosimètre de couette

Il est constitué de deux cylindres concentriques dont l’espace entre eux est rempli du liquide
à étudier. Pour mesurer la viscosité, on fait tourner l’un des deux cylindres à une vitesse
angulaire constante « ω », et on mesure le couple subit par l’autre (ou le couple à exercer
pour maintenir l’autre cylindre immobile).
Par la suite connaissant les caractéristiques géométriques du dispositif, la vitesse angulaire
et le couple subit par l’autre cylindre ; il est possible via une relation empirique de
déterminer la viscosité dynamique du fluide étudié.

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On supposera par ailleurs que les cylindres sont de longueurs infinies (pas d’effet de bord),
que les effets de la pesanteur sont négligeables et que l’écoulement du liquide généré par
l’entraînement du cylindre extérieur est un écoulement laminaire.

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Le viscosimètre à chute de bille

On lâche une bille en acier de rayon « r » sans vitesse initiale dans un liquide contenu dans
un cylindre de rayon « R » (r << R). Au début de sa chute la bille est accélérée. Nous
supposerons que sa vitesse « v » deviendra constante à partir d’une première marque « A ».
On mesure alors le temps nécessaire à la bille pour parcourir la distance entre deux repères
« A » et « B ».

Etant donné que la vitesse est constante entre ces deux repères, nous pouvons écrire que la
somme des forces exercées sur la bille est nulle.

On détermine alors toutes les forces agissant sur la bille (poids, poussée d’Archimède et
frottement). Les forces de frottement sur une bille pouvant être calculées grâce à la relation
de Stokes (𝐹𝑓 = 6 ∗ 𝜋 ∗ 𝜇 ∗ 𝑟 ∗ 𝑣) dans laquelle intervient le paramètre de la viscosité du
fluide. Il suffira alors d’isoler mathématiquement la viscosité dans l’égalité afin de pouvoir la
calculer.

Valable uniquement pour des objets sphériques dont r est petit face au R du récipient !!!

Viscosimètre à chute de
bille

1.7.3. La viscosité des huiles moteur

La viscosité de l’huile moteur joue un rôle essentiel elle contribue à :


• Réduire les frottements entre les pièces en mouvement, source d'usure importante,
particulièrement lors du démarrage ;
• Refroidir les pièces mécaniques du moteur ;
• Protéger les surfaces internes du moteur contre la corrosion ;
• Maintenir la propreté du moteur en évitant son encrassement ;

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• Favoriser l’étanchéité des pistons.

Le "grade" d'une huile définit sa viscosité, c'est à dire le fait qu'elle soit épaisse ou fluide.
Cette normalisation internationale est établie par Society of Automotive Engineers,
autrement dit la SAE.

Huile monograde

Cette huile est identifiée par un seul grade de viscosité.


Sa viscosité est soit définie à froid SAE10W, soit à chaud SAE30 selon la classification du
lubrifiant. Le « W » signifiant WINTER qui correspond à hiver en français.
Une huile monograde ne satisfait jamais à une plage de viscosité à froid et à chaud, mais
seulement à une des deux. Ce type d'huile parfois utilisée pour la lubrification des
automobiles, correspond à une zone d'utilisation très restreinte et spécifique.

Huile multi grade

Ce type de lubrifiants a été mis au point il y a déjà une trentaine d'années aux Etats-Unis afin
de faciliter la circulation entre les états du Nord et ceux du Sud. En effet il existe une grande
différence de température entre ces états. C'est ainsi que, pour éviter en hiver à une
automobile du Nord se déplaçant vers le Sud, d'avoir à remplacer son huile (d'hiver) SAE10W
en cours de voyage, par une huile (d'été) SAE40, il a été créé un lubrifiant « toutes saisons»
ou «multigrade».
Ces huiles multigrades se distinguent des monogrades par l’ajout d’additifs qui leurs
procurent des caractéristiques de viscosité différentes en fonction de la température.

Une huile multigrade (15W40) est donc définie par deux grades de viscosité. Le premier 15W
indique la viscosité à froid. Le second, 40, désigne la viscosité à chaud. Ce lubrifiant peut être
utilisé aussi bien par temps froid que par temps chaud. En effet, lorsqu'il fait froid, la
viscosité de l'huile (dans le cas d'une 15W40) est de "15W", et lorsque la température du
moteur s'élève, l'huile se comporte comme une "40", pour redevenir une "15W" dès que le

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moteur est à nouveau froid. Une huile multigrade satisfait donc aux spécifications de
viscosité à froid et à chaud. Elle est donc conforme à 2 grades de viscosité.
Ci-dessous, un tableau récapitulatif reprenant le temps nécessaire à l’acheminement d’huile
de différents grades à différents endroits stratégiques du moteur :

1.8. La tension superficielle

Dans un champ de pesanteur, chaque molécule d’un liquide descend jusqu’à ce qu’elle ne
puisse plus le faire ; elle se maintient alors en équilibre, les forces qu’elle subit ayant une
résultante nulle. Le système a alors la plus basse énergie potentielle possible ; c’est pourquoi
un liquide prend toujours la forme du récipient. Mais dans un environnement d’apesanteur
(dans l’espace), les molécules d’un liquide s’attirent pour former une sphère ! Si on prend les
gouttes de pluies, elles ne sont qu’approximativement sphériques, à cause du frottement de
l’air. De la même façon, si nous secouons du mercure dans un bocal dans le champ
gravitationnel de la Terre, des milliers de minuscules gouttelettes, presque sphériques, se
forment sur la surface du verre, refusant de prendre exactement la forme de la paroi du
récipient. Ce comportement des liquides est une manifestation macroscopique
d’interactions internes, qui sont à l’origine de la tension superficielle.
Toute molécule au sein d’un liquide est entourée par d’autres molécules qui l’attirent plus
ou moins uniformément dans toutes les directions du fait des interactions responsables de la
cohésion du liquide (force de Van Der Waals). En revanche, une molécule à la surface libre
du liquide (séparant la plupart du temps le liquide d’un gaz) n’a pas de congénères à
l’extérieur ; elle n’est donc pas (ou moins) attirée par des molécules situées de l’autre côté
de cette surface. Elle est donc attirée plus fortement vers le liquide.

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Par conséquent, les molécules de la surface se comportent comme celles d’une membrane
élastique confinant le liquide et attirées vers le liquide.
Pour évaluer quantitativement cette notion de tension superficielle, mesurons directement
la force exercée par une telle surface. La méthode pratique la plus simple et de loin la plus
précise, consiste à attacher un fil métallique plié en U au plateau d’une balance de précision
et de mesurer son poids avec les deux extrémités effleurant l’eau. Ensuite, on plonge le fil
complétement dans le liquide et on le soulève lentement, formant ainsi une couche mince
confinée entre les deux branches du fil en U renversé. La force ascendante supplémentaire
« Ft » (en plus du poids initial du cadre et le poids négligeable du film) nécessaire pour tenir
le fil en équilibre est une mesure directe de la force descendante « Ft » du liquide. Cette
force est dans le plan de la couche, dirigée vers le bas, s’opposant à l’étirement et distribuée
sur la longueur « L » de l’intersection de la couche et de la surface du liquide. La tension
superficielle « ϒ » est définie comme la force par unité de longueur exercée par la surface.
Elle a la même valeur en tout point de la surface et elle s’exprime en [N/m]. Dans ce cas, la
couche limitée par le fil a effectivement deux surfaces (correspondant aux deux faces du
film), la force vaut donc :

𝐹𝑡 = 2 ∗ ϒ ∗ L

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La tension de surface (superficielle) dépend des deux substances formant l’interface. De


plus, comme on pouvait s’y attendre, une augmentation de la température diminue en
général la tension superficielle jusqu’à disparition au point où la substance ne peut plus
exister à l’état liquide. Ci-dessous la valeur de la tension superficielle pour plusieurs couples
de fluides en fonction de la température.

Un certain travail doit être effectué pour amener une molécule de l’intérieur d’un liquide
jusqu’à la surface, écarter les molécules de surface et installer cette nouvelle molécule sur la
couche de surface. Il faut donc fournir une certaine énergie pour « créer » cette couche de
surface. En général un système évolue sous l’influence des forces qu’il subit vers une
configuration d’équilibre qui correspond à un minimum d’énergie. La sphère contient le
maximum de volume pour le minimum de surface extérieur : elle minimise donc l’énergie de
surface.

24
POURBAIX Adrien-Ing Bachelier en Automobile 1ère Année

1.8.1. Notion de mouillabilité

Définition : Propriété d'une surface qui, en présence d'un liquide, manifeste son aptitude aux
effets de mouillance. (www.larousse.fr)

Un liquide mouillant sur une surface s’étalera très bien sur celle-ci alors qu’un liquide peu
mouillant sur cette même surface ne s’étalera que très peu et formera des gouttes de forme
pour ainsi dire circulaire.
Pratiquement on cherchera dans certains cas à avoir un liquide fortement mouillant
(exemple d’une peinture qui doit s’étaler un maximum sur une surface pour obstruer tous
les orifices et limiter la quantité de peinture à appliquer) et dans d’autres applications
l’inverse (exemple d’un vêtement hydrophobe qui doit limiter l’étalement des gouttes d’eau
pour qu’elles puissent perler le long de celui-ci).

Cette notion de mouillabilité sera caractérisée par l’angle entre la surface solide et la surface
liquide. Cet angle appelé angle de contact sera fonction des différentes tensions
superficielles en présence.
Prenons une goutte de liquide posée sur une surface solide plane. Il y a 3 surfaces de
séparations. Examinons les forces de tension agissant sur la périphérie de la goutte
(frontière des 3 milieux).

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POURBAIX Adrien-Ing Bachelier en Automobile 1ère Année

• ⃗⃗⃗⃗⃗
𝐹𝑙𝑔 : Force exercée sur les molécules de liquide du pourtour par les molécules de
liquide se trouvant à l’interface liquide/gaz (cohésion) ;

• ⃗⃗⃗⃗⃗
𝐹𝑠𝑔 : Force exercée sur les molécules de liquide du pourtour par les molécules de
solide se trouvant à l’interface solide/gaz (adhésion) ;

• ⃗⃗⃗⃗
𝐹𝑙𝑠 : Force exercée sur les molécules de liquide du pourtour par les molécules de
liquide se trouvant à l’interface liquide/solide (cohésion) ;

La goutte étant statique, on peut lui appliquer la relation : ∑ 𝐹 = ⃗0


Ce que l’on souhaite étudier c’est l’étalement de la goutte c’est-à-dire ce qu’il se passe selon
l’axe des x ! De plus le lien entre la force de tension superficielle et la tension superficielle
est une constante (𝐹𝑡 = 2 ∗ ϒ ∗ L), on peut donc remplacer sans souci les force par la valeur
de tension superficielle (𝛾𝑠𝑔 étant alors une tension d’adhésion).
En projetant sur l’axe des abscisses ça donne donc :

𝛾𝑠𝑔 = 𝛾𝑙𝑠 + 𝛾𝑙𝑔 ∗ cos (𝜗)


𝛾𝑠𝑔 − 𝛾𝑙𝑠
( ) = cos (𝜗)
𝛾𝑙𝑔

On peut considérer que 𝛾𝑙𝑠 et𝛾𝑙𝑔 correspondent à la tension superficielle du liquide (𝛾𝑙𝑖𝑞𝑢𝑖𝑑𝑒 )
et ont donc la même valeur. Ce qui donne donc :

𝛾𝑠𝑔
( − 1) = cos (𝜗)
𝛾𝑙𝑖𝑞𝑢𝑖𝑑𝑒

« 𝜗 » correspondant à l’angle de contact on peut donc dire que :

• si 𝛾𝑙𝑖𝑞𝑢𝑖𝑑𝑒 <𝛾𝑠𝑔 alors cos (𝜗) sera positif et 𝜗 sera inférieur à 90° ce qui correspond
à un liquide mouillant. Ce qui signifie que lorsque la tension superficielle
(cohésion) est inférieure à la tension d’adhésion avec la surface solide alors le
liquide s’étalera facilement (mouillant).

26
POURBAIX Adrien-Ing Bachelier en Automobile 1ère Année

• si 𝛾𝑙𝑖𝑞𝑢𝑖𝑑𝑒 >𝛾𝑠𝑔 alors cos (𝜗) sera négatif et 𝜗 sera supérieur à 90° ce qui
correspond à un liquide non mouillant. Ce qui signifie que lorsque la tension
superficielle (cohésion) est supérieure à la tension d’adhésion avec la surface
solide alors le liquide ne s’étalera pas (non mouillant).

27
POURBAIX Adrien-Ing Bachelier en Automobile 1ère Année

2. Poussée et flottaison, le principe d’Archimède

2.1. Le principe d’Archimède

On peut dire que l’étude de l’hydrostatique a commencé avec Archimède au troisième siècle
av. J.-C. Le plus grand physicien de l’Antiquité, Archimède, était probablement un parent de
Hiéron II, Tyran de Syracuse. La légende dit que ce roi commanda une couronne en or
massif. Quand la pièce fut livrée, bien que son poids fût juste, Hiéron soupçonna son
bijoutier d’avoir mélangé de l’argent et de l’or. On mit Archimède au défi de trancher, sans
abîmer le trésor royal. Après avoir réfléchi au problème pendant un certain temps, la
solution lui vint à l’esprit pendant qu’il rêvait dans une baignoire d’eau chaude aux bains
publics. Ce qu’il avait effectivement trouvé, comme nous allons tout de suite le voir, avait
beaucoup plus de valeur que la couronne de Hiéron.

Soit un corps immergé dans un liquide de masse volumique « ρ », la force de pression « F’ »


exercée sur la face inférieure du solide est plus grande que celle « F » s'exerçant sur la face
supérieure de ce même solide ; en effet la pression « p » régnant sur la face supérieure est
plus faible que la pression « p’ » régnant sur la face inférieure.
Nous savons qu’au sein d’un même fluide au repos nous pouvons écrire :

𝑝’ + 𝜌 ∗ 𝑔 ∗ 𝑧 ′ = 𝑝 + 𝜌 ∗ 𝑔 ∗ 𝑧

Où « z » et « z’ » sont les altitudes où se trouvent les faces supérieure et inférieure.


On peut dire que :
p’ > p car z' < z
Et si on multiplie par « S », « S » étant la surface des faces inférieure et supérieure.on peut
alors conclure que :
p'*S > p*S ;
F’>F
En manipulant la relation fondamentale de la statique des fluides on peut donc en ressortir :

𝑭𝑨 = 𝐹’ − 𝐹 = (𝑝’ – 𝑝) ∗ 𝑆 = 𝜌 ∗ 𝑔 ∗ ( 𝑧 − 𝑧’ )𝑆 = 𝝆 ∗ 𝒈 ∗ 𝑽𝒊𝒎

28
POURBAIX Adrien-Ing Bachelier en Automobile 1ère Année

• FA force verticale dirigée vers le haut et appelée poussée d’Archimède en [N] ;


• V est le volume immergé du corps en [m³] ;
• Ρ est la masse volumique du fluide en [kg/m³].

F
h

poids P h'

z’
F' fluide

En résumé : tous les corps flottants ou immergés dans un liquide, sont soumis à une poussée
égale au poids du volume liquide déplacé.

Après avoir défini et démontré la force de poussée d’Archimède, on peut interpréter


quelques aspects de flottabilité du quotidien :
Si un objet pèse plus lourd que le volume total du fluide qu’il peut déplacer, il coule. Si le
fluide est de l’eau, cela équivaut à dire qu’un objet de densité supérieur à 1 coule. Un cm³
d’or, de cuivre, de béton ou de verre pèse plus qu’un cm³ d’eau ; ces corps coulent donc
malgré la poussée d’Archimède.
Si l’objet est moins lourd que le fluide de même volume, il s’y enfonce jusqu’à ce que le
poids du fluide déplacé par sa partie immergée équilibre son poids total.

29
POURBAIX Adrien-Ing Bachelier en Automobile 1ère Année

Si le poids de l’objet est exactement égal au poids du fluide qu’il peut déplacer, c’est à-dire la
poussée d’Archimède maximum, le corps ne peut ni couler ni flotter partiellement ; il est
totalement immergé en équilibre statique, n’importe où en-dessous de la surface du liquide.
Certains poissons réalisent cet équilibre en emmagasinant un gaz dans une vessie ; restant
ainsi en équilibre à une profondeur fixe, sans avoir besoin de se déplacer. En revanche, les
requins, qui possèdent plutôt une structure primitive, manquent de tels systèmes et doivent
continuellement nager pour ne pas couler.
Le point d’application de cette force s’appelle le centre de poussée. Il se trouve au centre de
gravité du liquide déplacé.
Si le poids est supérieur à la poussée alors l'objet coule, dans ce cas le poids apparent « Pa »
vaut la différence entre le poids réel et la poussée.
Si l'objet flotte, alors le poids de l'objet est égal à la poussée.

2.2. Stabilité des corps flottants et des corps submergés

Un corps stable doit revenir dans sa position initiale après une certaine perturbation. Pour
assurer la stabilité d’un corps submergé, le centre de gravité du corps doit se trouver juste
en-dessous du centre de poussée du liquide déplacé. Si les deux points sont confondus, le
corps submergé est en équilibre pour toutes positions et l'équilibre est indifférent. La
stabilité des autres objets flottants varie selon que le moment de force qui prend naissance
quand le centre de gravité et centre de poussée ne sont plus alignés verticalement l’un sous
l’autre, tend à les redresser ou à les retourner. Le centre de poussée se déplace, parce que
quand l’objet flottant s’incline, la forme du volume de liquide déplacé varie et donc le centre
de gravité de ce volume se déplace.

30
POURBAIX Adrien-Ing Bachelier en Automobile 1ère Année

Imaginons un flotteur parallélépipédique homogène en équilibre à la surface d’un liquide,


son grand axe étant vertical. Son poids « P » s’exerce toujours en son centre de gravité « G »
(figure ci-dessous).

La poussée hydrostatique « Fv » s’applique quant à elle au centre de poussée « C », qui est


aussi le centre de gravité du liquide déplacé par le flotteur.
Ces deux forces sont toujours verticales, égales et opposées. Le flotteur étant homogène,
son centre de gravité « G » est au-dessus du centre de poussée « C ».

Cet équilibre est instable. En effet, si le flotteur s’incline, le centre de poussée « C » se


déplace latéralement. On a alors un couple de forces « P et Fv » qui entraîne le basculement
irréversible du flotteur jusqu’à ce que son grand axe soit horizontal.

Maintenant si on prend le même flotteur mais lesté en sa partie inférieure (figure ci-
dessous) de façon que son centre de gravité « G » soit plus bas que son centre de poussée
« C ». En inclinant le flotteur, on voit apparaitre le couple de force « P et Fv » qui tend à le
ramener dans sa position initiale. Celle-ci est donc stable.

31
POURBAIX Adrien-Ing Bachelier en Automobile 1ère Année

32
POURBAIX Adrien-Ing Bachelier en Automobile 1ère Année

Une liste d’exercices types concernant cette partie du cours se trouve en annexe
II du cours.

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POURBAIX Adrien-Ing Bachelier en Automobile 1ère Année

3. Propriétés mécaniques des fluides en mouvement


(fluide incompressible)

A tout moment, nous interagissons d’une manière ou d’une autre avec des fluides en
mouvement. Nous marchons, nous conduisons, nous volons en avion, nous respirons au
moins 7 litres d’air par minute. Avec le sang circulant dans nos vaisseaux sanguins, nous
sommes en fait des systèmes hydrodynamiques. A une plus grande échelle, chaque ville
possède un système d’eau assurant la vie à ses habitants, les fleuves, les océans et
l’atmosphère sont des systèmes hydrodynamiques géants. Comment le liquide coule-t-il
dans des tubes, des pompes et des artères ? Quel est l’effet de la pression de l’air sur les
ailes d’avion ? Comment évaluer quantitativement l’écoulement d’un fluide et quelles sont
ses lois ? Tant de questions qui peuvent être traitées et analysées grâce aux théories de la
dynamique des fluides.

3.1. Définitions des fluides en mouvement

Tout d’abord quelques définitions :


- Ligne de courant : ligne imaginaire tracée pour indiquer la direction du mouvement,
tangent en chacun de ces points au vecteur vitesse des particules du fluide en ce
point ;
- Débit volumique (Qv) [m³/s] : quantité de matière en volume qui traverse une section
droite (perpendiculaire au ligne de courant) en un temps donné ;
par unité de temps

Qv = V*S = vitesse x section


[m³/s] = [m/s]*[m²]

- Débit massique (Qm) [kg/s] : quantité de matière en masse qui traverse une section
droite (perpendiculaire au ligne de courant) en un temps donné ;

Qm = V*S * ρ - Qm = Qv x Rho

[kg/s] = [m/s]*[m²]*[kg/m³]

34
POURBAIX Adrien-Ing Bachelier en Automobile 1ère Année

3.2. Equation de continuité

Considérant une tuyauterie transportant un fluide en régime permanent (écoulement


régulier). La masse du fluide qui est à l’instant « t » entre S1 et S2 est à l’instant « t+dt » entre
S1’ et S2’. Donc c’est comme si on voyait passer une masse de S1/S1’ à S2/S2’

On peut donc écrire :


m1=m2
ρ1*Vol1= ρ2*Vol2
ρ1*Vol1= ρ2*Vol2
ρ1*S1*v1*dt= ρ2*S2*v2*dt
Qm1 = Qm2
C’est l’équation de continuité, le débit massique est toujours constant.

De plus si on est en présence d’un fluide incompressible (masse volumique indépendant de


la pression) alors on peut écrire :
ρ1 = ρ2
Qv1 = Qv2
On dit alors qu’il y a conservation du débit volumique.

Cette équation implique que, si la section du tube augmente, la vitesse d’écoulement


diminue et vice versa. Un fleuve coule rapidement en traversant une gorge étroite dans une
région montagneuse et lentement en traversant une plaine. De même, dans le corps
humain, le sang circule d’abord dans l’aorte seule, se répartit dans les diverses artères puis

35
POURBAIX Adrien-Ing Bachelier en Automobile 1ère Année

en diverses artérioles et finalement en des milliards de capillaires, la vitesse d’écoulement


diminue bien qu’individuellement, les vaisseaux sanguins soient de plus en plus fins.

3.3. Théorème de la constante des énergies (théorème de Bernoulli)

Le premier traitement moderne de l’hydrodynamique fut réalisé en 1734 par le


mathématicien, physicien et médecin suisse Daniel Bernoulli.
Le premier point à considérer est qu’un fluide sous pression contient de l’énergie car un
travail sur lui a été nécessaire pour établir cette pression. Si vous ouvrez subitement une
canette de soda qui a été bien secouée, le fluide en sort avec plein d’énergie cinétique. Il est
clair que de l’énergie a été emmagasinée dans le système sous pression. Un fluide dont la
pression varie subit une variation d’énergie.
Considérons un fluide idéal et incompressible, dans lequel il n’y a pas de pertes dues à la
conversion de l’énergie mécanique en énergie rotationnelle, thermique ou autre. La pression
agissant sur un élément de volume de ce fluide en mouvement exerce un travail sur lui, qui
se traduit par une variation de son énergie cinétique ou son énergie potentielle donc :

∆𝑊 = ∆𝐸𝐶 + ∆𝐸𝑃

Déterminons d’abord ΔW pour ce fluide. La figure (a) ci-dessous représente un tube d


courant étroit. Imaginons que le tube de courant est limité à ses extrémités par des disques
d’aires S1 er S2 qui se déplacent avec le fluide. La force de pression, F1 = P1*S1, exercée par le
milieu extérieur sur le disque d’aire S1, et qui pousse dans la direction du mouvement,
effectue un travail moteur F1*Δs1. Dans ce processus, les molécules dans tout le tube de
courant sont déplacées vers la droite, avec pour conséquence que le disque d’air S2 s’est
déplacé de Δs2. Cette fois le fluide extérieur agit sur le disque avec une force F2 = P2*S2
dirigée vers la gauche, donc contre le mouvement. Elle exerce donc sur le disque un travail
résistant –F2*Δs2. Le travail total exercé sur le fluide du tube est donc :

36
POURBAIX Adrien-Ing Bachelier en Automobile 1ère Année

∆𝑊 = 𝐹1 ∗ ∆𝑠1 − 𝐹2 ∗ ∆𝑠2 = 𝑃1 ∗ 𝑆1 ∗ ∆𝑠1 − 𝑃2 ∗ 𝑆2 ∗ ∆𝑠2

Comme Δs1 = v1*Δt et Δs2 = v2*Δt, nous pouvons écrire :

∆𝑊 = 𝑃1 ∗ 𝑆1 ∗ 𝑣1 ∗ ∆𝑡 − 𝑃2 ∗ 𝑆2 ∗ 𝑣2 ∗ ∆𝑡

Utilisant l’équation de continuité, S1*v1 = S2*v2= S*v, nous trouvons :

∆𝑊 = 𝑣 ∗ 𝑆 ∗ ∆𝑡 ∗ (𝑃1 − 𝑃2 )

Comme la masse de l’élément de volume déplacé d’une extrémité du tube à l’autre est :

∆𝑚 = 𝜌 ∗ ∆𝑉 = 𝜌 ∗ (𝑆 ∗ 𝑣 ∗ ∆𝑡)

Donc :

∆𝑚
∆𝑊 = ( ) ∗ (𝑃1 − 𝑃2 )
𝜌

Ce qui signifie que si le fluide se déplace d’une région de haute pression à une région de
basse pression, la pression lui fournit un travail.

37
POURBAIX Adrien-Ing Bachelier en Automobile 1ère Année

Considérons maintenant la variation de l’énergie cinétique. Le système initial auquel nous


nous intéressons est le tube de courant (figure (a)) qui s’étend entre A et C. Une masse de
fluide Δm occupant la région 1 située entre A et B se déplace avec une vitesse v1. Au bout
d’un temps Δt (figure (b)), cet élément est entré dans la région 3 et une masse équivalente
Δm est sortie de la région 3 pour occuper la région 2 située entre C et D. Le système
considéré s’étend maintenant de B à D. Le résultat effectif est donc le transfert de la masse
Δm de la région1 où la vitesse est v1 à la région 2 où la vitesse est v2. La variation de
l’énergie cinétique est donc :

1
∆𝐸𝐶 = ∗ ∆𝑚 ∗ (𝑣22 − 𝑣12 )
2

La variation de l’énergie potentielle est due au déplacement global des molécules du fluide
de la position (a) à la position (b). Ce qui équivaut au déplacement de la masse Δm de la
région1 vers la région 2. Quelle que soit le niveau de référence pour la mesure de l’altitude
« y », la variation d’énergie potentielle est :

∆𝐸𝑃 = ∆𝑚 ∗ 𝑔 ∗ (𝑦2 − 𝑦1 )

D’après les trois dernières équations, nous obtenons :

∆𝑊 = ∆𝐸𝐶 + ∆𝐸𝑃
∆𝑚 1
( ) ∗ (𝑃1 − 𝑃2 ) = ∗ ∆𝑚 ∗ (𝑣22 − 𝑣12 ) + ∆𝑚 ∗ 𝑔 ∗ (𝑦2 − 𝑦1 )
𝜌 2

Soit :

1
(𝑃1 − 𝑃2 ) = ∗ 𝜌 ∗ (𝑣22 − 𝑣12 ) + 𝜌 ∗ 𝑔 ∗ (𝑦2 − 𝑦1 )
2

38
POURBAIX Adrien-Ing Bachelier en Automobile 1ère Année

Réarrangeant les termes, nous pouvons écrire l’équation de Bernoulli :

𝑣12 𝑣22 𝐽
𝑃1 + 𝜌 ∗ 𝑔 ∗ 𝑦1 + 𝜌 ∗ = 𝑃2 + 𝜌 ∗ 𝑔 ∗ 𝑦2 + 𝜌 ∗ 𝑒𝑛 [ 3 ]
2 2 𝑚

En français, le théorème de Bernoulli exprime le fait que si on prend un fluide parfait et


incompressible en régime permanent et soumise à un champ de force (0, 0, -g), l’énergie
totale est constante en tout point de cet écoulement.

𝑣2
𝑃+ 𝜌∗𝑔∗ℎ+𝜌∗ = 𝑐𝑠𝑡
2

3.4. Pression statique vs pression dynamique

Le premier terme de l’équation de Bernoulli « P » est appelé pression statique alors que le
𝑣2
troisième « 𝜌 ∗ » est la pression dynamique, la somme de ces deux pressions étant la
2

pression totale. Le dernier terme « 𝜌 ∗ 𝑔 ∗ ℎ » porte le nom de pression hydrostatique dans


le cas des liquides.

mesure de la pression statique mesure de la pression dynamique mesure de la pression totale


1 2 2 1 2 1 2

h' h" h

La pression statique est toujours présente que le fluide s’écoule ou pas. Seule sa valeur
varie.
La pression dynamique est quant à elle liée à la vitesse d’écoulement du fluide. Pour la
mesurer, on la convertit en pression en arrêtant le fluide comme l’illustrent les 2 schémas ci-
dessus.

39
POURBAIX Adrien-Ing Bachelier en Automobile 1ère Année

3.5. Le nombre de Reynolds (Re)

Des expériences réalisées par O. Reynolds en 1883 sur les mouvements des fluides dans des
tubes ont montré qu’il y avait deux régimes distincts d’écoulement : laminaire et turbulent.
Si vous soufflez doucement l’air entre vos lèvres, vous obtenez le cas extrême d’un
écoulement régulier et précis. Si vous toussez, vous obtenez l’autre cas extrême d’un
éclatement de l’air en un mouvement complexe et tourbillonnant.

Le fluide idéal a dans un tube horizontal de section constante, un profil de vitesse droit, en
revanche, pour un fluide visqueux (réel) s’écoulant à travers un tube, le liquide en contact
avec la paroi du tube est au repos et les autres couches cylindriques successives se déplacent
avec des vitesses de plus en plus grandes. La vitesse maximale est au centre du tube, et dans
le cas d’un écoulement laminaire le profil des vitesses est parabolique.

profil de vitesse profil de vitesse pour


pour un liquide idéal un fluide visqueux laminaire

Pour un écoulement turbulent, l’écoulement est beaucoup plus complexe, des tourbillons et
turbulences apparaissent modifiant complètement le profil des vitesses dans le tube.

La fumée d'une cigarette


monte d'abord suivant
une colonne d'écoulement
laminaire puis éclate en un
mouvement turbulent.

40
POURBAIX Adrien-Ing Bachelier en Automobile 1ère Année

On introduit alors un nombre de Reynolds, sans dimension, dont la valeur permet de prédire
si l’écoulement est laminaire ou turbulent. Le nombre de Reynolds est en fait le rapport
entre la force d’inertie et la viscosité du fluide, il est donné par :

(𝜌 ∗ 𝑉 ∗ 𝐷)
𝑅𝑒 =
𝜇
𝜇
Sachant que γ = 𝜌

(𝑉 ∗ 𝐷)
𝑅𝑒 =
γ

avec «  » la masse volumique, « v » la vitesse moyenne du fluide et « D » le diamètre du


tube et «  »la viscosité dynamique du fluide et « γ » la viscosité cinématique.
Expérimentalement on constate que dans une tuyauterie cylindrique si Re < 2000
l’écoulement est laminaire et si Re > 3000 alors l’écoulement est turbulent. Dans ce dernier
cas l'inertie du fluide l'emporte sur la viscosité. La vitesse critique est la vitesse en dessous
de laquelle toute turbulence est amortie par la viscosité du fluide. Donc si la vitesse est telle
que le nombre de Reynolds atteint la limite de l’écoulement laminaire (2300), cette vitesse
est appelée vitesse critique.
Rem : -dans le cas de conduit non cylindrique on définit la notion de diamètre hydraulique :
4∗𝑆
𝐷𝐻 =
𝑃
Avec S la section de passage du conduit et P le périmètre mouillé
Dans le cas d’un conduit cylindrique DH = Diamètre hydraulique.

3.6. Vidange d’un récipient

Ce point plus spécifique est une application directe du théorème de Bernoulli.

On cherche à vider un récipient contenant un liquide de masse volumique « ρ » par un


orifice. Nous voulons déterminer la vitesse d’écoulement du liquide de cet orifice. Le
réservoir est supposé être assez grand pour que ni le niveau du liquide ni la pression (PA) au-

41
POURBAIX Adrien-Ing Bachelier en Automobile 1ère Année

dessus de sa surface ne varient de façon appréciable durant l’écoulement. La surface de ce


récipient « S » est grande devant la section « s » de l’orifice (S>>>>s).
On appellera « vs » la vitesse de descente du liquide dans le récipient et « v » la vitesse du
fluide à la sortie.
En appliquant l’équation de continuité pour un fluide de masse volumique constante, on
peut écrire :
𝑣𝑠 ∗ 𝑆 = 𝑣 ∗ 𝑠

Vu que S>>>>s on peut facilement dire que vs <<<<<v.


On pourra donc dans un premier temps négliger la vitesse de descente du fluide dans le
récipient devant la vitesse de sortie.
En prenant l’origine des cotes au fond du récipient. On applique le théorème de Bernoulli
entre A (surface) et B (orifice).

On peut écrire selon Bernoulli :


1 1
𝑃𝐴 + 𝜌 ∗ 𝑔 ∗ ℎ𝐴 + ∗ 𝜌 ∗ 𝑣𝐴2 = 𝑃𝐵 + 𝜌 ∗ 𝑔 ∗ ℎ𝐵 + ∗ 𝜌 ∗ 𝑣𝐵2
2 2

Or la pression au niveau de la surface libre du liquide « PA » et la pression au niveau du jet


libre « PB » sont toutes deux égales à la pression atmosphérique, et d'autre part on peut
négliger la vitesse du liquide au point A : vA par rapport à vB.
On en déduit l'expression de la vitesse du liquide au point B :

𝑣𝐵 = √2 ∗ 𝑔 ∗ ℎ𝐴

42
POURBAIX Adrien-Ing Bachelier en Automobile 1ère Année

Cette relation constitue le théorème de Torricelli. Une expression, légèrement plus


compliquée, peut être établie si nous ne négligeons pas la baisse du niveau du réservoir dans
le cas où la section « S » n’est pas très grande.

Une liste d’exercices types concernant cette partie du cours se trouve en annexe
III du cours.

4. Les forces pressantes

Soit un élément de paroi situé dans un fluide à la profondeur h, donc de cote z par rapport à
la surface (h=z).
L’élément de paroi de surface dS subit deux forces élémentaires exercées, l’une par le fluide,
l’autre par l’atmosphère extérieure.

La relation de définition de la pression permet d’écrire: ⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗


𝑑𝐹1 = 𝑃 ∗ 𝑑𝑆
Cette force élémentaire est exercée vers l’extérieur du récipient et perpendiculairement à
l’élément.
⃗⃗⃗⃗⃗⃗2 = 𝑃𝑎𝑡𝑚𝑜 ∗ 𝑑𝑆
La force extérieure dirigée vers l’intérieur s’écrit: 𝑑𝐹 ⃗⃗⃗⃗

La résultante de ces deux forces est dirigée vers l’extérieur et vaut: 𝑑𝐹 = 𝜌 ∗ 𝑔 ∗ ℎ ∗ 𝑑𝑆


Le liquide subit de la part de la paroi une force de même norme et de sens opposé (principe
des actions réciproques).

43
POURBAIX Adrien-Ing Bachelier en Automobile 1ère Année

4.1. Résultante des forces sur le fond d’un récipient

Sur le fond horizontal, la résultante est verticale et vaut:

𝐹 = ∫ 𝜌 ∗ 𝑔 ∗ ℎ ∗ 𝑑𝑆 = 𝜌 ∗ 𝑔 ∗ ℎ ∗ 𝑆
𝑆

C’est le poids du volume de liquide contenu dans le cylindre de génératrice verticale appuyé
sur la surface de la base. Cette force n’est égale au poids que dans le cas d’un vase
cylindrique.
Cette relation est valable uniquement si la pression atmosphérique agit sur la surface et sur
les côtés du récipient !

4.2. Résultante sur une paroi latérale rectangulaire

On décompose la paroi en éléments de hauteur dz, situés à une profondeur -z tels que la
pression exercée sur un élément soit la même en tous points.

Alors : ⃗⃗⃗⃗⃗
𝑑𝐹 = 𝑃 ∗ ⃗⃗⃗⃗
𝑑𝑆 = 𝑃 ∗ 𝐿 ∗ ⃗⃗⃗⃗
𝑑𝑧
La pression utilisée est la pression relative, puisque l’élément de paroi subit une force due à
la pression atmosphérique de l’autre côté, et vaut: 𝑃 = −𝜌 ∗ 𝑔 ∗ 𝑧
On peut alors intégrer sur toute la paroi verticale de z=0 (surface) à z=-h (fond):
0
−𝜌 ∗ 𝑔 ∗ 𝐿 ∗ 𝑧 2
𝐹 = ∫ −𝜌 ∗ 𝑔 ∗ 𝑧 ∗ 𝐿 ∗ 𝑑𝑧 = [ ]
2 −ℎ

𝜌 ∗ 𝑔 ∗ 𝐿 ∗ ℎ2
𝐹=
2

44
POURBAIX Adrien-Ing Bachelier en Automobile 1ère Année

On peut identifier S=L*h (surface de la paroi) et (pression à la mi-hauteur de la paroi) :



𝑃1/2 = 𝜌 ∗ 𝑔 ∗
2

On peut alors écrire :


𝐹 = 𝑃1/2 ∗ 𝑆

45
POURBAIX Adrien-Ing Bachelier en Automobile 1ère Année

5. Bibliographies

PICARD Denis, Mécanique des fluides BTS industriels. Ellipses, 2004, 168p

Cours de DOCQUIER Laurent en ingénieur industriel. Mécanique des fluides & Mécanique
appliquée

Thibaut R, Mécanique appliquée : mécanique des fluides et thermodynamique. De Boeck,


1978, 86p

Hecht Eugene, Physique. De Boeck, 1998, 1302p

Wikipedia. Adresse URL : http://fr.wikipedia.org/wiki/Wikip%C3%A9dia:Accueil_principal

Distribution des fluides, Mécanique des fluides et thermodynamique. J. BOUTELOUP – M. LE


GUAY – J. LIGEN. Edition Edipa, 135p

46
POURBAIX Adrien-Ing Bachelier en Automobile 1ère Année

ANNEXE I

47
POURBAIX Adrien-Ing Bachelier en Automobile 1ère Année

1 - Si 6 m3 d’huile de pétrole ont une masse de 5080 kg, calculer la masse


volumique et la densité de cette huile.
(Rép : 847 kg/m3).

2 - Quand un sous-marin plonge à une profondeur de 120 m, à quelle pression


absolue est soumise la coque du submersible ? La densité de l’eau de mer est de
1,03. (Rep : 13,1 bar).

3 - Quelle est la valeur de la pression mesurée en 0 juste sous la surface d’un


piston cylindrique (en gris) qui comprime 30 litres d’huile ( = 910 kg/m3) ?
On donne :
- la masse du piston : 52 kg
- son diamètre : 10 cm
Que vaut la pression mesurée en 0’, situé au fond du cylindre ?
Piston

o'
(Rép. : Po = 6,5 x 104 Pa, Po' = 9,91 x 104 Pa)

4 - Complétez le tableau suivant : sachant que 1 bar vaut 100000 Pa, et une atm
101300 Pa, ...

Pa 1 101300 100000
Atm 1
bar 1,013 1
kg/cm2 1
psi 1
mmHg 760 1
mmH20 1
Hg inch 1

Avec : 1 inch = 1 pouce = 25,4 mm


1 pound = 1 livre = 0,45359 kg

5 - Un piston lesté comprime un gaz dans un récipient étanche (voir dessin), le


piston lesté a une masse totale de 20 kg, la section du piston est de 8 cm 2. Quelle
est la pression (relative) mesurée au manomètre?
(Rép : 245 kPa)

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POURBAIX Adrien-Ing Bachelier en Automobile 1ère Année

piston avec lest

Gaz

6 - Une presse hydraulique, comme celle ci-dessous, présente un grand piston A


de 800 cm2 de section et d’une masse de 600 kg et un petit B de 25 cm2 de section
d’un poids négligeable vis à vis de A. Si une force F de 250 N est appliquée, du
haut vers le bas, au petit piston, trouver la force FA qui doit être exercée sur le
grand piston du haut vers le bas sachant que les niveaux sont ceux représentés
ci-dessous. Si, par la suite, on laisse déplacer le piston A et que celui-ci se trouve
0,8 m au dessus de B, quelle est alors la force FAE d’équilibre qu’il faut exercer
sur le grand piston ?
Le liquide hydraulique est de l’huile de masse volumique  = 780 kg/m . 3

(Rép : FA = 2114 N, FAE = 1624 N)

7 - Pour quelle valeur indiquée au manomètre A la glycérine s’élèvera-t-elle au


niveau B ? Les masses volumiques de l’huile et de la glycérine sont
respectivement de 832 et 1250 kg/m3.
(Rép : PB = 34386 Pascal = 0.34386 bar)
A
B
1,5 m air

3,9 m huile

2,1 m glycérine

8 - Comme indiqué à la figure suivante, une colonne d’eau de 40 cm supporte une


colonne de 31 cm d’un liquide de densité inconnue. Déterminez cette densité d.

49
POURBAIX Adrien-Ing Bachelier en Automobile 1ère Année

(les deux liquides sont séparés par une membrane qui transmet les pressions)
(Rép : d = 1,29)

9 - Le cylindre et les conduits de la


figure ci-contre contiennent de
l’huile de densité 0,902. Si le
manomètre indique 2,2 bars, quel
est le poids total du piston et du
poids W.
Rép : 600 362 N

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ANNEXE II

51
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1- Une péniche de masse 250 tonnes flotte sur de l’eau douce.


a) Quel est le volume d’eau déplacé ?
b) Que vaut la poussée d’Archimède exercée par l’eau sur la péniche ?
c) Si elle navigue en mer (densité de l’eau de mer = 1,025) quel est le volume d’eau déplacé ?
(Réponses : 250 m³, 2.452.500 N, 243.9 m³ )

2- Un bloc de béton (densité 2.4) d’un volume de 200 litres est totalement immergé dans de
l’eau douce, mais retenu par le câble d’une grue de bateau.
Que vaut la poussée d’Archimède ?
Quelle est la force exercée par le câble sur le bloc ?
(Réponses : 1962 N, 2746.8 N )

3- Un bloc de liège d’un m³ flotte sur de l’alcool de masse volumique ρ alcool = 800
kg/m³. 29% du bloc sont immergé dans l’alcool.
Que vaut la poussée d’Archimède exercée par l’alcool sur le liège ?
Que vaut la masse volumique du liège ?
(Réponses : 2275.92 N, 232 kg/m³ )

4- Un bloc d'aluminium a une masse de 2500 g, quel est son volume si sa densité
est de 2,7?
Quelle sera la tension dans le fil auquel il est suspendu lorsque le bloc est
complètement immergé (voir schéma ci-dessous)?
(Réponses : 0.926 dm³, 15,44 N)
Bloc
d'aluminium

eau

5- La densité de la glace est de 0,917, quelle fraction f du volume d’un cube de


glace dépasse lorsque celui-ci flotte sur de l’eau douce ?
(Rép. : f = 0,083).

6- Quel doit être le diamètre d'un flotteur cylindrique d'un carburateur d'une
masse de quatre grammes, pour que celui-ci émerge d'un quart de sa hauteur? La
hauteur du flotteur est de 23 mm, et la masse volumique de l'essence de 760
kg/m3.
(Rép : 19.7 mm).

7. Une sphère de 120 cm de diamètre flotte demi-immergée dans l’eau salée ( =


1025 kg/m3). Quel est la masse minimale de béton ( = 2400 kg/m3) qui utilisé
comme ancre, peut l’immerger complètement? Rappel : volume d’une sphère = 4/3
πR³

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(Rép : 809,4 kg).

8- Un aréomètre de masse 2,2 g présente une tige cylindrique à son extrémité


supérieure de 0,28 cm de diamètre. De combien de cm s'enfonce-t-il de plus dans
l’huile de densité 0,78 que dans l’alcool de densité 0,821.
(Rép : 2,29 cm)
h

d = 0,821 d = 

9 - Un ballon vide ainsi que l’équipement qui l’accompagne ont une masse de 50
kg. Quand on gonfle le ballon à l’hélium à 15°C (masse volumique 0,169 kg/m 3 ),
le ballon est sphérique et a 6 m de diamètre. Quelle est la masse maximum que
peut « porter » le ballon, en admettant que la masse volumique de l’air est de 1,22
kg/m3.
(Rép : 68.87 kg).

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ANNEXE III

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POURBAIX Adrien-Ing Bachelier en Automobile 1ère Année

1- On mesure qu’une quantité de 50 cm3 d'eau traverse un tube de 7 mm de diamètre


intérieur en 41 secondes. Quelle est la vitesse moyenne du fluide? L'écoulement est-t-il
laminaire ?
(Rép : 0,032 m/s, Re = 221)

2 - Quelle quantité d’eau s’échappe par minute d’un trou de 3 cm de diamètre pratiqué dans
la surface latérale d’un réservoir à 5 m du niveau supérieur ? (La hauteur du niveau d'eau ne
varie pas au cours du temps).
(Rép : 420 l/min)

3- Un injecteur de moteur diesel est soumis à une pression interne de 300 bars. Le gasoil
venant de l’injecteur pénètre dans le cylindre où règne une pression de 50 bars. Estimez la
vitesse du jet de gasoil. (gasoil = 860 kg/m3)
(Rép : ~ 240 m/s)

4 - Quelle est la vitesse de l’eau circulant


5,58 m
dans ce tube pour le montage suivant 4,65 m
(tube de Pitot) :

(Rép : 4,2 m/s)

5 - Un tuyau horizontal présente une constriction comme indiquée sur le dessin ci-dessous.
Au point 1 la vitesse de l'eau est de 2 m/s et la pression relative de 180 kPa. Calculez la
vitesse au point 2 ainsi que la pression. Quelle serait la hauteur du mercure dans le tube
manomètre?

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POURBAIX Adrien-Ing Bachelier en Automobile 1ère Année

6 cm

1 2 2 cm

(Rép : 18 m/s, 15 cm Hg)

6 - On pratique trois ouvertures, l’une au-dessus de l’autre, dans une bouteille remplie
d’eau, quel jet ira le plus loin et pourquoi?

7 - Déterminez le débit d’eau à faire


circuler dans le venturi représenté ci-
dessous (venturi différentiel) pour que la
différence de hauteur de mercure soit de
22 cm. Au point 1 le diamètre est de 12
cm alors qu’il est de 6 cm au point 2.
(Rép : 22,26 litres/s).

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8 - Dans le tube de Venturi représenté ci-


contre, la dénivellation du mercure du
manomètre différentiel (appelé ainsi
parce qu'il mesure une différence de
pression statique) est de 35,8 cm.
Calculer le débit volumique d'eau qui
entre à travers l'appareil si aucune perte
de charge n'est à déplorer.

Rép : Qv ~ 0,17 m3/s.

9 - Pour le tube de l'exercice précédent, considérons que de l'air à 27°C circule en A avec une
pression égale à 2,65 kg/cm2. Supposons que la dénivellation du manomètre soit de 35,8 cm
d'eau. En admettant que la masse volumique de l'air ne change pas entre A et B, calculer le
débit massique de l'air.
(Rép : Qm ~ 3,1 kg/s.)

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