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Corriges 001 170 5 1 PDF
Corriges 001 170 5 1 PDF
Corriges 001 170 5 1 PDF
Droit
Livre du professeur
Sous la direction de
Patrick MERCATI
Pierre ARCUSET
Alexandra BUCHER
Anne DELALIX
Patrick MERCATI
Christine PALAU
Édition : Samuel Briand-Favard
Fabrication : Christine Aubert
ENTRAÎNEMENT AU
BAC ...............................................................................
.............. 169
Chapitre 1
La formation du contrat
© Nathan Chapitre 1 –
La formation du contrat / 5
Réponses aux questions sur la (les) situation(s)
1. Qualifier un contrat, ses clauses et ses parties (p. 6-7)
1. Qualifiez le contrat évoqué dans la situation (en évoquant sa nature),
identifiez ses parties
et précisez son utilité. (Situation, doc. 1 et fiche 6 p. 160)
Il s’agit d’un contrat de travail à durée déterminée.
Les parties sont : le salarié (le joueur, Kylian Mbappé) et l’employeur (le club,
le PSG).
Remarque : l’article du Code du travail visé dans le document 1 est le L1242-2 3°
et non le L242-2 3°,
qui n’existe pas.
2. Dans ce contrat, qui est « créancier » ? Qui est « débiteur » ? Justifiez.
(Doc. 3)
Dans ce contrat, chaque partie est débitrice et créancière : Kylian Mbappé est
créancier du salaire et
débiteur de la prestation de travail (jouer au football), le PSG est créancier de
la prestation de travail et
débiteur du salaire.
3. Selon vous, quels autres contrats Kylian Mbappé conclut-il dans sa vie
quotidienne ? (Doc. 2)
Remarque : les élèves peuvent citer tout type de contrat de la vie quotidienne :
achat d’objet (voiture),
de biens immobiliers (appartement, villa), contrat de transport (billet d’avion),
contrat d’abonnement
téléphonique, etc.
4. Ces contrats sont-ils destinés à créer, modifier, transmettre ou éteindre
des obligations ?
(Doc. 3)
a. Le contrat conclu entre le PSG et Kylian Mbappé : créer des obligations.
b. Le contrat par lequel le créancier efface la dette d’un de ses proches :
éteindre une
obligation (celle de rembourser).
Remarque : pour illustrer les contrats destinés à modifier une obligation, on peut
citer l’exemple du
contrat par lequel un employeur et son salarié conviennent d’un nouveau mode de
calcul d’une prime
de résultat (avenant au contrat).
On peut illustrer les contrats destinés à transmettre une obligation par l’exemple
du contrat par lequel
une entreprise cède à sa banque la créance qu’elle détient sur un client (cette «
cession de créance »
permet à l’entreprise d’obtenir de la trésorerie).
5. Dans les exemples suivants, indiquez s’il s’agit d’une offre ou d’une
acceptation et si elle
est expresse ou tacite. (Doc. 4 et 5)
a. Une personne monte dans un bus : acceptation tacite.
b. Un épicier expose sa marchandise et indique les prix : offre tacite.
Remarque : pour illustrer l’offre expresse, on utilisera le document 5 présentant
la démarche du
recruteur du PSG auprès de Kylian Mbappé et de sa famille.
Pour illustrer l’acceptation expresse, on pourra utiliser tout exemple de signature
d’un contrat écrit.
6. Kylian était-il obligé de signer avec le PSG ? Quel principe fondateur des
contrats votre
réponse illustre-t-elle ? (Doc. 6)
Non, Kylian aurait pu choisir un autre club. Ce droit est une illustration de la
liberté contractuelle, en
particulier de la liberté de choisir son cocontractant.
7. La forme et le contenu de ce contrat sont-ils libres ? Justifiez. (Doc. 1)
Non, la forme n’est pas libre. Le contrat doit être écrit puisqu’il doit être
homologué par la LFP.
Son contenu doit être conforme aux dispositions législatives et réglementaires.
Remarque : selon l’article L1242-12 du Code du travail, le CDD doit être établi par
écrit et comporter
la définition précise de son motif. Il doit, en outre, comporter des mentions
obligatoires (nom et
qualification professionnelle, date du terme, etc.).
© Nathan Chapitre 1 – La
formation du contrat / 7
Situation Vice
Sanction
c. Un employeur fait pression sur un salarié
pour qu’il accepte une modification de son Violence
Nullité relative
lieu de travail.
13. Dans les cas suivants, indiquez en quoi le contractant n’a pas respecté ses
obligations
légales. (Doc. 11)
a. Lors d’une vente aux enchères, un homme lève le bras et est déclaré
adjudicataire d’un
objet alors qu’il sait qu’il ne pourra pas payer le prix : non-respect
de l’obligation de
bonne foi (déloyauté).
b. Lors de la vente d’un appartement, un propriétaire n’indique pas à
l’acquéreur qu’un
nouvel immeuble sera bientôt construit sur le terrain qui jouxte la
copropriété : non-
respect de l’obligation d’information.
c. Un homme a souscrit un forfait d’abonnement téléphonique 4G mais son
mobile ne
capte pas le réseau. Son opérateur ne lui a jamais donné de
renseignements concernant
la couverture réseau : non-respect du devoir de conseil.
Allez plus loin ! GPA, le marché clandestin des mères porteuses (p. 11)
Expliquez pourquoi les contrats de « gestation pour autrui » ne sont pas
valables en France.
Le contrat de « gestation pour autrui » conduit à « vendre » à un couple (infertile
ou homosexuel) un
enfant porté par une femme appelée « mère porteuse ».
Or, selon l’article 16-1 du Code civil, le corps humain et ses éléments ne peuvent
pas faire l’objet d’un
droit patrimonial tel que le droit de propriété.
Un enfant ne peut donc pas être objet d’un droit de propriété. À ce titre, il ne
peut pas être vendu (la
vente correspondant à un transfert du droit de propriété).
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La formation du contrat / 9
24. Indiquez si les contrats entre professionnels et consommateurs suivants
sont des contrats
de fourniture de biens ou de prestation de services. (Doc. 15)
Situation Fourniture de biens
Prestation de services
a. La location d’une voiture chez Sixt
×
b. L’achat d’un véhicule chez un concessionnaire ×
c. L’abonnement à une salle de sport
×
25. Listez les informations que l’entreprise Good Goût doit fournir à ses
clients. Dans quel but ?
(Doc. 16 et 18)
Comme tout vendeur, Good Goût doit fournir à ses clients des informations sur
l’entreprise (identité,
coordonnées, etc.) et sur les caractéristiques essentielles de ses produits
(mention « bio », notamment).
Le client achète ainsi en connaissance de cause (après d’éventuelles comparaisons).
26. Quelle autre information essentielle le supermarché doit-il fournir aux
clients ? (Doc. 17)
Le supermarché vendeur doit informer les consommateurs sur le prix des produits.
27. Dans chacun des cas suivants, indiquez quelle obligation légale n’est pas
respectée par le
professionnel. (Doc. 16 et 17)
a. Dans une boutique de prêt-à-porter, plusieurs vêtements ne comportent
pas d’étiquette :
obligation d’informer sur les prix.
b. Un contrat de location de véhicule ne comporte pas les coordonnées du
loueur : obligation
du professionnel de fournir ses coordonnées.
c. Un contrat d’assurance ne précise pas la nature des risques garantis :
obligation d’informer
sur les caractéristiques de la prestation de services.
d. Un contrat de vente d’un véhicule neuf ne contient pas de date de
livraison du véhicule :
obligation d’informer sur la date de livraison.
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formation du contrat / 11
Allez plus loin ! Quand peut-on se rétracter après un achat ? (p. 15)
1. Lors d’un achat en boutique, le consommateur bénéficie-t-il du droit légal
de rétractation ?
Justifiez.
Non, la loi ne prévoit pas de faculté de rétractation pour un achat en boutique.
Toutefois, le professionnel
peut proposer une offre de type « satisfait ou remboursé ».
2. Quelle est la différence de nature entre le droit de rétractation et la
garantie de conformité ?
Le droit de rétractation profite à tout cyberconsommateur, qui peut l’invoquer même
si le produit acheté
ne présente aucun défaut.
En revanche, la garantie de conformité ne peut être invoquée que si le produit
présente un défaut.
© Nathan Chapitre 1 –
La formation du contrat / 15
L’essentiel
b. Le consentement
Le consentement représente la rencontre d’une offre et d’une acceptation, l’une et
l’autre pouvant être
expresses ou tacites.
c. La capacité
Pour conclure valablement un contrat, les parties doivent être dotées de la
capacité juridique, qui peut
se définir comme l’aptitude à être titulaire de droits et à les exercer.
(Voir le manuel de Première, chapitre 6. La capacité et l’incapacité.)
© Nathan Chapitre 1 –
La formation du contrat / 17
Ainsi, selon le Code de la consommation, avant que le consommateur ne soit lié par
un contrat de vente
de biens ou de prestation de services, le professionnel doit lui communiquer, de
manière lisible et
compréhensible, différentes informations telles que :
– les caractéristiques essentielles du bien ou du service ;
– le prix du bien ou du service et les conditions de la vente ou de l’exécution du
service ;
– en l’absence d’exécution immédiate du contrat, la date ou le délai auquel le
professionnel s’engage à
livrer le bien ou à exécuter le service ;
– les informations relatives à son identité, à ses coordonnées postales,
téléphoniques et électroniques, à
ses activités, etc.
En cas de litige, il appartient au professionnel de prouver qu’il a exécuté ses
obligations.
http://paris.notaires.fr/fr/les-ventes-aux-encheres/quest-ce-quune-vente-aux-
encheres-
immobiliere – Qu’est-ce qu’une vente aux enchères immobilière ?
Ce site propose une vidéo intitulée « Comment acheter un bien immobilier aux
enchères ». Elle peut
donner lieu à une analyse sur les modalités spécifiques de formation du contrat de
vente aux enchères
d’un bien immobilier.
https://www.voici.fr/tele/video-affaire-christian-quesada-lex-candidat-des-12-
coups-de-midi-
devra-t-il-rendre-ses-gains-658345
Il est souvent difficile pour les élèves (et, plus généralement, pour les non-
juristes) de faire le lien entre
le droit et un fait d’actualité.
Cette vidéo sur l’affaire « Christian Quesada » permet d’amener les élèves à
s’interroger sur la question
juridique qui se pose pour pouvoir répondre à la question que se posent le public
et les journalistes : le
recordman des 12 Coups de midi devra-t-il rendre les gains remportés ?
On peut donc poser ces questions aux élèves :
– À quelle condition cet homme pourrait-il être condamné à restituer les gains à la
production ?
Réponse : à condition qu’il résulte du contrat que l’absence de condamnation pénale
antérieure du
candidat soit, pour la production, une qualité essentielle du joueur, auquel cas il
pourrait y avoir dol si
le candidat a menti.
– Quel type de nullité serait encouru ?
Réponse : il s’agirait d’une action en nullité relative puisque destinée à protéger
les intérêts de la
production.
On peut également demander aux élèves de rechercher si une décision de justice a
été rendue.
© Nathan Chapitre 1 –
La formation du contrat / 19
20 / Thème 5 – Quel est le rôle du contrat ?? © Nathan
Chapitre 2
L’exécution du contrat
2. Identifier l’exécution
du contrat et les différents • L’exception
d’inexécution
cas d’inexécution • Identifier les sanctions • La mise en
demeure
applicables en cas d’inexécution • La
résiliation
3. Identifier les sanctions d’un contrat. • La
résolution
applicables en cas • La clause
pénale
d’inexécution d’un contrat
https://www.bfmtv.com/tech/les-jeux-videos-dematerialises-peuvent-aussi-etre-
revendus-d-
occasion-selon-la-justice-1771015.html
Cet article permet d’illustrer un exemple de clauses abusives dans un domaine
familier aux élèves. En
effet, la plateforme d’achat de jeux vidéo Steam a été condamnée pour ses clauses
abusives, notamment
concernant l’interdiction pour ses clients de revendre leurs jeux téléchargés.
On pourra demander aux élèves de présenter la décision du TGI de Paris ainsi que
ses limites juridiques
(le jugement sera-t-il frappé d’appel ? La décision sera-t-elle confirmée par la
Cour de cassation ?) et
ses limites pratiques (les moyens techniques permettent-ils une application de la
décision ?).
http://www.clauses-abusives.fr/
On pourra demander aux élèves d’effectuer des recherches sur la Commission des
clauses abusives :
missions, composition, décision de justice reconnaissant l’existence d’une clause
abusive.
On pourra également leur demander de choisir une décision de justice et de la
présenter.
https://exeme-avocats.com/les-dettes-contractuelles/
Cette page permet de faire un lien entre la crise sanitaire de 2020 et l’exécution
des contrats. En effet,
l’épidémie de Covid-19 et le confinement ont rendu difficile, voire impossible
l’exécution de certains
contrats. Le législateur est intervenu afin d’instaurer l’état d’urgence sanitaire.
On pourra demander aux
élèves en quoi l’instauration d’une « période juridiquement protégée » assouplit
les conséquences de la
force obligatoire du contrat.
A. La responsabilité pénale
Lorsqu’une personne a commis une infraction, c’est-à-dire un acte considéré comme
répréhensible par
la loi, sa responsabilité pénale est engagée devant les tribunaux répressifs. Le
juge pénal, après avoir
caractérisé l’infraction (contravention, délit ou crime), prononce une peine. Le
but de la responsabilité
pénale est ainsi de punir la personne et de sanctionner l’atteinte à l’ordre
public.
B. La responsabilité civile
La responsabilité civile a pour objectif la réparation des dommages. Toute personne
qui, par son fait, a
causé un dommage à autrui doit le réparer. Pour engager la responsabilité civile
d’une personne, il faut
donc prouver trois conditions : un fait générateur (le fait à l’origine du
dommage), un dommage et un
lien de causalité entre le fait générateur et le dommage.
Lorsque le dommage résulte de l’inexécution d’un contrat ou de sa mauvaise
exécution, la responsabilité
civile est contractuelle. Dans les autres cas (dommages ne résultant pas d’un
problème d’exécution d’un
contrat), la responsabilité civile engagée est extracontractuelle.
A. L’assurance
Le mécanisme de l’assurance est le premier outil de mutualisation des risques : les
assurés versent des
primes d’assurance à l’assureur qui, en contrepartie, s’engage à indemniser les
sinistres couverts en cas
de réalisation d’un dommage. Les assurés acceptent donc de verser des cotisations
même s’ils ne
subissent aucun risque. L’assurance peut couvrir les risques supportés par l’assuré
lui-même (dommages
subis dans sa personne ou sur ses biens) et les dommages que l’assuré a causés à un
tiers (« assurance
de responsabilité civile »).
https://www.juritravail.com/Actualite/indemnisation-prajudice/Id/225691
https://www.service-public.fr/particuliers/actualites/A13368
Ces ressources permettent de faire travailler le préjudice sexuel à partir de
décisions récentes de la Cour
de cassation.
https://www.actualitesdudroit.fr/browse/social/sante-securite-et-temps-de-
travail/23417/la-
reparation-du-prejudice-d-anxiete-elargie-a-d-autres-substances-que-l-amiante
https://www.youtube.com/watch?v=RfhuDile7Ps
Ces ressources permettent de faire étudier l’extension du préjudice d’anxiété à
d’autres substances que
l’amiante (en prolongement de l’activité n° 5).
https://www.lepoint.fr/editos-du-point/laurence-neuer/eco-anxiete-est-ce-au-juge-
de-definir-
la-politique-environnementale-24-07-2019-2326396_56.php#
Cet article en libre accès développe l’apparition d’un nouveau préjudice, « l’éco-
anxiété », en lien avec
le préjudice écologique.
https://www.youtube.com/watch?v=EMQ3fNyMxBE
https://www.youtube.com/watch?v=Z0IPxLcD_fA
Ces vidéos permettent de faire travailler le mécanisme de la protection sociale en
France, en lien avec
la capacité relative à la compréhension de la mutualisation des risques.
Allez plus loin ! Une femme condamnée pour injures racistes (p. 53)
1. Quels sont les faits reprochés à la prévenue ?
Elle a proféré des insultes à caractère raciste à l’encontre d’un agent de
sécurité.
2. Quelles sont les condamnations prononcées par le tribunal ?
Le tribunal correctionnel punit la prévenue en la condamnant à une amende, à un
stage de citoyenneté
et au paiement de dommages-intérêts à la victime.
Allez plus loin ! La batterie d’un téléphone prend feu lors d’un vol (p. 57)
Remarque : les références des articles du Code civil indiquées dans la ressource
numérique sont
erronées : article 1245 au lieu de l’article 1289, article 1245-5 au lieu de
l’article 1293 et
article 1245-3 au lieu de l’article 1292.
1. Quels sont les faits à l’origine de l’affaire ?
Une batterie de smartphone, appartenant à un passager dans un avion, a pris feu.
2. Quel est le régime de responsabilité applicable dans cette affaire ?
L’action est intentée ici sur le fondement de la responsabilité du fait des
produits défectueux.
3. Pourquoi est-il important de déterminer le fabricant du téléphone en cause ?
La responsabilité du fait des produits défectueux pèse sur le fabricant de l’objet
en cause : dans cette
affaire, une enquête est en cours pour savoir si c’est la société Samsung ou un
sous-traitant chinois qui
a fabriqué la batterie en cause. La détermination du fabricant permettra
d’identifier le responsable qui
devra indemniser la victime.
4. À quelles conditions la victime pourra-t-elle engager la responsabilité du
fabricant ?
Pour engager la responsabilité du fait des produits défectueux, la victime doit
prouver que le défaut du
produit (le téléphone n’offrait pas la sécurité à laquelle elle pouvait
légitimement s’attendre) lui a
causé un dommage.
Allez plus loin ! Voiture autonome : le conducteur va-t-il disparaître ? (p. 59)
1. En fonction de quel critère les voitures autonomes sont-elles classées ?
Il existe six niveaux (de 0 à 5) de classement des voitures autonomes, en fonction
du degré de
perfectionnement de la conduite par un système informatique (nombre de fonctions
autonomes,
capacité du logiciel de conduite à effectuer simultanément plusieurs tâches,
voiture totalement
automatisée sans conducteur…).
2. La loi de 1985 vous paraît-elle adaptée pour les voitures totalement
autonomes ?
Pourquoi ?
La loi de 1985 fait peser la charge de l’indemnisation des accidents de la
circulation sur le conducteur.
Or, pour les voitures totalement autonomes (car entièrement automatisées), il n’y a
plus de conducteur.
Quand ces voitures seront commercialisées, il faudra adapter la législation pour
déterminer qui sera
responsable en cas d’accident : l’utilisateur du véhicule ? son propriétaire ? son
concepteur ? son
producteur ? son vendeur ?…
Remarque : il pourrait être intéressant de voir si les élèves sont capables
d’envisager la mise en
œuvre d’autres régimes existants, tels que la responsabilité du fait des produits
défectueux, en cas
d’accident causé par une défaillance du système de conduite autonome.
3. Le conducteur d’une voiture autonome pourra-t-il considérer ne plus engager
sa
responsabilité civile en cas d’accident ? Justifiez votre réponse.
Pour l’instant, à défaut de voitures totalement autonomes, le conducteur reste
responsable de son
véhicule car les systèmes de conduite autonomes actuels nécessitent que le
conducteur puisse, à tout
moment, réagir et reprendre la main sur la conduite. En cas d’accident, c’est sa
responsabilité civile
qui est donc engagée, sur le fondement de la loi Badinter.
Remonte-pente
Embarquement Trajet Débarquement
Obligation de moyens Obligation de résultat Obligation de moyens
Obligation de moyens
4. Quelle est la principale incidence, pour le créancier de l’obligation de
sécurité, que celle-
ci soit de résultat ou de moyens ?
En cas de blessure lors de l’utilisation d’une remontée mécanique, le skieur
(créancier de l’obligation
de sécurité) souhaitera engager la responsabilité civile contractuelle de
l’exploitant de la station en
invoquant un manquement à l’obligation de sécurité.
Si celle-ci est de résultat, la simple preuve de la blessure lors de l’utilisation
d’une remontée
mécanique suffit à prouver que l’exploitant n’a pas exécuté son obligation de
sécurité. Aucune faute
particulière n’est à prouver.
À l’inverse, si l’obligation de sécurité est de moyens, le skieur doit prouver que
l’exploitant de la
station a commis une faute, c’est-à-dire qu’il n’a pas mis en œuvre tous les moyens
nécessaires pour
assurer la sécurité des skieurs.
B. Le lien de causalité
Les preuves d’un fait générateur et d’un dommage ne suffisent pas à engager la
responsabilité civile. Il
faut également prouver que le fait générateur a causé le dommage, c’est-à-dire que
le dommage est la
conséquence logique de ce fait. Lorsque plusieurs faits ont concouru à la
réalisation d’un dommage, le
juge retient, en principe, la cause directe et immédiate de ce dommage, c’est-à-
dire le fait qui a joué un
rôle prépondérant, pour déterminer le régime de responsabilité applicable.
https://www.youtube.com/watch?v=4cJOsQrgPZ4
Cette ressource fournit des précisions sur la responsabilité médicale, en lien avec
l’entraînement au
bac du thème 6. Elle peut servir de support pour une séquence de travail préalable
à la réalisation de
l’entraînement au bac.
Allez plus loin ! Prestation de services : l’utilité d’un contrat (p. 71)
1. Relevez les obligations des parties au contrat de prestation de services.
Les deux parties au contrat de prestation de services ont chacune des obligations.
1. Les obligations du prestataire de services
• Obligation de faire : c’est l’obligation relative à la prestation elle-même.
• Obligation d’information : cette obligation comporte trois volets :
– le devoir de renseignement oblige le prestataire de services à s’informer sur
ce que veut réellement
le client ;
– le devoir de mise en garde consiste à avertir le client des problèmes, risques,
contraintes et limites
que peut rencontrer la prestation envisagée ;
– le devoir de conseil oblige le prestataire de services à aider son client dans
ses choix, en lui indiquant
la meilleure solution.
2. Les obligations du client
• Obligation de payer le prix : c’est son obligation principale.
• Obligation de mise à disposition des moyens utiles permettant la meilleure
réalisation et la meilleure
prestation possible.
2. Justifiez l’obligation d’information à la charge du prestataire de services.
Le prestataire de services connaît mieux que quiconque les possibilités et les
limites des différentes
interventions qu’il peut réaliser pour son client. Il est à même de l’aider à
choisir au mieux et au
meilleur prix la prestation qui convient à ses besoins. L’obligation de conseil
favorise donc la
conclusion du contrat le plus équilibré pour les deux parties.
3. Comment peut-on éviter le risque de requalification du contrat de prestation
de services
en contrat de travail ?
Comme dans toute situation de collaboration avec un travailleur indépendant, il
convient de veiller à
ce que ne puisse pas se vérifier l’existence d’un lien de subordination juridique
entre le client et le
prestataire de services.
Le contrat et son exécution ne doivent donc pas faire apparaître, au profit du
client, des pouvoirs
d’organisation des tâches du prestataire, de contrôle de leur exécution avec de
possibles sanctions.
Concrètement, la différence entre client et employeur se traduit par les conditions
de détermination des
horaires, des méthodes de travail et des conditions de rémunération.
B. Le pouvoir réglementaire
Par son pouvoir réglementaire, l’employeur peut élaborer les règles qui traduisent
son pouvoir de
direction. À ce titre, il rédige le règlement intérieur de l’entreprise, que la loi
rend obligatoire dès que
l’effectif atteint 20 salariés.
Le contenu du règlement intérieur est strictement limité, selon la loi, aux règles
relatives à l’hygiène et
à la sécurité au travail, ainsi qu’aux règles générales et permanentes relatives à
la discipline dans
l’entreprise. À ce titre, il précise les horaires, les règles en cas d’absence ou
de retard, le respect des
ordres. Il indique aussi quelles sont les sanctions encourues en cas de faute et
comment s’exercent les
droits de la défense des salariés.
C’est le chef d’entreprise qui rédige le règlement intérieur, mais celui-ci est
contrôlé par l’inspecteur
du travail, qui peut imposer soit le retrait, soit la modification de clauses qui
lui paraîtraient illégales.
C. Le pouvoir disciplinaire
Il arrive que les salariés commettent des fautes dans l’exercice de leurs tâches :
non-respect des
consignes ou des horaires, refus de travailler sans motif légitime, insultes et/ou
violence envers un
supérieur hiérarchique ou un collègue, détérioration volontaire du matériel,
infractions graves aux lois
et règlements concernant la sécurité du travail. Le pouvoir disciplinaire de
l’employeur lui permet
alors d’infliger des sanctions. Si les sanctions pécuniaires sont interdites par la
loi, les autres sanctions
peuvent prendre diverses formes : avertissement, mise à pied (suspension temporaire
du contrat de
travail), rétrogradation (affectation à un emploi hiérarchiquement inférieur),
licenciement pour faute
(rupture du contrat de travail).
Un salarié qui estime faire l’objet d’une sanction injustifiée ou disproportionnée
à la faute qu’il a
commise, ou qui juge que la procédure disciplinaire n’a pas été respectée, peut
saisir le conseil de
prud’hommes. Les juges apprécient la validité de la sanction infligée. Si la
demande du salarié leur
paraît fondée, ils peuvent annuler la sanction infligée.
https://www.easycompta.eu/obligations-legales/le-reglement-interieur-obligation-
ou-
protection
En consultant la vidéo présentée sur ce site, l’élève peut approfondir sa
connaissance du règlement
intérieur et surtout l’envisager autrement que comme une simple obligation légale.
On peut faire
relever :
– sa définition et sa mise en place ;
– la nature de ce règlement intérieur et ses apports en termes de protection de
l’employeur.
https://cassius.fr/avocat-droit-du-travail/modification-du-contrat-de-travail-
fiche-pratique/
Pour le professeur qui voudrait consacrer quelques minutes à la question des
modifications du contrat
de travail, l’article présenté sur ce site fait la distinction entre les
modifications du contrat de travail,
nécessitant l’autorisation du salarié, et les modifications des conditions de
travail, relevant du pouvoir
de direction de l’employeur.
Sont ainsi passés en revue différents points :
– la rémunération ;
– la durée et les horaires de travail ;
– les fonctions ;
– le lieu de travail ;
– les modalités de mise en œuvre des modifications envisagées ;
– l’attitude à adopter en cas de refus du salarié.
D. Le CDI de chantier
Le CDI de chantier, ou CDI d’opération, est un type particulier de contrat de
travail à durée
indéterminée. En effet, la loi autorise sa rupture à la fin du chantier ou de
l’opération qui a justifié le
recrutement du salarié, ces événements étant considérés comme une cause valable de
licenciement.
La finalité de ce CDI est de permettre à un employeur de recruter des salariés pour
travailler sur un
chantier ou une opération dont la date de fin ne peut être exactement connue à
l’avance.
Une condition est posée pour pouvoir user du CDI de chantier : l’existence d’une
convention
collective ou d’un accord collectif qui en détermine les conditions et les
modalités de mise en œuvre.
De fait, le secteur d’activité pouvant recourir à ce contrat est essentiellement
celui des bâtiments et
travaux publics (BTP), mais le CDI de chantier est également utilisé dans d’autres
branches d’activité,
comme la construction navale.
B. La clause de non-concurrence
La clause de non-concurrence interdit au salarié de se faire embaucher par un
concurrent de son
employeur ou de s’établir à son compte pour le concurrencer après la rupture de son
contrat de travail.
Les inconvénients pour le salarié sont évidents : il subit une atteinte à sa
liberté de travail comme à sa
liberté d’entreprendre. Pour l’employeur, cette disposition du contrat de travail
lui assure qu’un ancien
salarié ne pourra pas dévoiler à un concurrent des renseignements commerciaux ou
techniques
importants, ni qu’il le concurrencera en profitant de l’expérience acquise dans son
entreprise.
La jurisprudence pose des conditions assez strictes à la validité de cette clause :
– sa portée ne doit pas être absolue : les effets de la clause doivent se limiter à
un espace déterminé (la
ville, le département, la région, etc.), pour une durée déterminée et non excessive
(deux, trois, cinq
ans, etc.) et ne concerner que des activités bien définies (par exemple, directeur
commercial dans les
produits optiques, responsable qualité dans l’industrie automobile) ;
https://www.youtube.com/watch?v=MFNBbAV4aD8www.legifrance.gouv.fr/
Dans cette vidéo, Maître Julien Fouray présente le CDI de chantier d’une façon
simple et vivante.
On peut faire rechercher :
– l’évolution du CDI de chantier ;
– sa finalité ;
– ses avantages pour le salarié et pour l’entreprise ;
– les spécificités de sa rupture.
https://www.capital.fr/votre-carriere/coronavirus-mon-employeur-peut-il-me-
refuser-le-
teletravail-1364889
Cette vidéo permet de réfléchir aux problèmes liés au télétravail des salariés lors
de l’épidémie de
Covid-19, en l’absence de clause de recours à ce type de travail. Sont abordés
quelques points
essentiels :
– le choix des entreprises ;
– les pouvoirs de l’employeur ;
– la demande du salarié ;
– la possibilité de refus par l’employeur et ses conséquences.
© Nathan Chapitre 7 –
La rupture du CDI / 101
2. Ces salariés ont-ils quitté Renault du jour au lendemain ? Justifiez. (Doc.
1)
Non, la rupture définitive du contrat de travail par la démission doit être
précédée d’un préavis.
3. Pourquoi un salarié démissionnaire n’a-t-il pas droit aux allocations-
chômage ? (Doc. 1)
Ces allocations sont dues en cas de perte involontaire d’emploi. Or, la démission
est volontaire.
4. Pourquoi le salarié n’a-t-il pas, en principe, la faculté de revenir sur sa
démission ?
Comment se justifie l’exception à cette règle ? (Doc. 2)
La démission entraîne la rupture définitive du contrat de travail : c’est une
décision claire, sérieuse et
non équivoque. Il faudrait que l’un de ces caractères fasse défaut pour que le
salarié puisse revenir sur
sa décision qui, en fait, n’est pas vraiment une démission dans ce cas.
Remarque : il faut insister sur le fait que les cas de remise en cause de la
démission ne correspondent
en rien à un droit de repentir du salarié. Celui qui ne reprend pas le travail
après ses congés, celui qui
quitte son poste après une réprimande n’ont en fait pas démissionné. Bien sûr, les
élèves
s’interrogeront sur le maintien du contrat de travail. On doit leur faire observer
que l’employeur peut
prendre appui sur ces comportements des salariés pour les sanctionner,
éventuellement par un
licenciement, dont ils verront plus loin qu’il est encadré par la loi.
5. Dans les cas suivants, la volonté de démissionner du salarié est-elle libre
ou non ? (Doc. 3)
a. Démission pour accepter un autre emploi Oui Non
b. Démission pour suivre son conjoint muté Oui Non
c. Démission pour mettre fin à un harcèlement Oui Non
d. Démission en réponse à des injures graves Oui Non
6. Pourquoi l’accord Renault favorise-t-il les candidats à la retraite ?
(Situation et doc. 4)
Par des incitations, l’entreprise vise ainsi à se séparer de ses salariés les plus
âgés.
7. Quels sont les points communs entre démissionner et prendre sa retraite ?
(Doc. 4)
La démission et le départ à la retraite émanent de la volonté du salarié, n’ont pas
à être justifiés et
doivent tous deux être le fait d’une volonté claire et non équivoque du salarié.
8. Pourquoi, selon vous, l’âge réel de départ à la retraite est-il supérieur à
62 ans ? (Doc. 4)
L’âge légal de départ à la retraite ne garantit pas la pension maximale. Les
salariés attendent souvent
d’avoir cotisé assez longtemps (au-delà de cet âge) pour cesser de travailler.
© Nathan Chapitre 7 –
La rupture du CDI / 103
2. Quelles sont les obligations de l’employeur invoquant des mutations
technologiques à
l’origine de licenciements économiques ?
L’employeur a une obligation de reclassement préalable aux licenciements
économiques, qui ne
peuvent intervenir que lorsque tous les efforts de formation et d’adaptation ont
été réalisés et que le
reclassement de l’intéressé ne peut être opéré sur les emplois disponibles, situés
sur le territoire
national dans l’entreprise ou les autres entreprises du groupe dont l’entreprise
fait partie.
Sauf impossibilité et accord du salarié, son reclassement s’effectue sur un emploi
relevant de la même
catégorie que celui qu’il occupe ou sur un emploi équivalent assorti d’une
rémunération équivalente.
3. À quelle condition la réorganisation de l’entreprise peut-elle justifier un
ou des licenciements
économiques ? Quelle différence faut-il faire avec le motif de difficultés
économiques ?
Pour justifier un ou des licenciements économiques, la réorganisation de
l’entreprise ne doit pas être
mise en œuvre pour améliorer la productivité de l’entreprise ou accroître ses
bénéfices. Elle doit être
nécessaire à la sauvegarde de la compétitivité de l’entreprise.
La préservation de la compétitivité peut anticiper les difficultés économiques qui,
elles, doivent être
actuelles pour justifier les licenciements.
© Nathan Chapitre 7 –
La rupture du CDI / 105
27. Qu’est-ce qui montre que les allocations-chômage sont conçues comme une aide
pour
retrouver un emploi ? (Doc. 14)
Les allocations-chômage n’ont pas vocation à durer trop longtemps et une des
conditions pour en
bénéficier est d’être en recherche active d’emploi.
Réponses : 1. c – 2. f – 3. b – 4. d – 5. a – 6. e
© Nathan Chapitre 7 –
La rupture du CDI / 107
3. Analyser un document concernant la rupture du CDI (p. 103)
1. De quel type de rupture du CDI s’agit-il ici ? Quelles sont les parties
concernées ?
Il s’agit ici d’une rupture à l’initiative de l’employeur et de la salariée : une
rupture conventionnelle
individuelle. Le document présenté est la convention de rupture entre les deux
parties : c’est un accord
entre l’employeur, M. Berard, représentant l’entreprise, et une salariée, Mme Rami.
2. À quel moment de la procédure ce document a-t-il été rédigé ? Rappelez les
phases
préalables et les phases à venir.
– La présente convention a été rédigée après des entretiens entre l’employeur et la
salariée, qui ont eu
lieu le 4 mai et le 18 mai 2020.
– Après la signature de cet accord, chacune des parties dispose d’une possibilité
de se rétracter si elle
le souhaite.
– Après ce délai de rétractation, l’entreprise se chargera de transmettre ce
document à l’inspection du
travail pour homologation.
– Si l’inspecteur du travail estime que cette convention respecte les droits de la
salariée, il décidera de
l’homologuer de façon expresse ou, s’il préfère, il ne répondra pas durant 15
jours, ce qui correspond à
une homologation tacite.
– Le lendemain de l’homologation, la convention s’appliquera et le contrat de
travail sera rompu.
– La salariée percevra son indemnité et pourra s’inscrire à Pôle emploi pour
bénéficier des allocations-
chômage.
3. Quels articles de cet accord répondent à une obligation légale ?
Les articles 2, 3 et 4 correspondent à des obligations légales. En effet, la
convention de rupture doit
impérativement prévoir la date de la fin du contrat de travail et la durée du
préavis, le montant de
l’indemnité de rupture (pas inférieur à une indemnité de licenciement) et
l’information sur le droit de
rétractation.
4. Jusqu’à quand les parties peuvent-elles se rétracter ? Que se passe-t-il
dans ce cas ?
Le délai de rétractation est de 15 jours : la convention étant en date du 20 mai
2020, chacune des
parties peut donc se rétracter jusqu’au 4 juin 2020.
Remarque : les élèves peuvent s’interroger sur le décompte précis des 15 jours. On
peut leur indiquer
que la loi prévoit de façon expresse qu’il s’agit de 15 jours calendaires : tous
les jours comptent, seule
l’arrivée du terme du délai un samedi, un dimanche ou un jour férié le prolonge
jusqu’au lundi ou au
premier jour ouvrable qui suit.
Si l’une des parties décide de se rétracter, la convention est caduque. Le contrat
de travail continue
donc de s’appliquer normalement.
5. Que se passerait-il en cas de refus d’homologation de cette rupture par
l’inspection du
travail ?
Cette hypothèse, assez rare, remet les parties dans la situation où elles étaient
avant la rédaction de la
convention de rupture. Le contrat de travail continue à s’appliquer. Mais il n’est
pas interdit de rédiger
une nouvelle convention en prenant en compte la raison du refus d’homologation par
l’inspection du
travail.
© Nathan Chapitre 7 –
La rupture du CDI / 109
comportement en faute sérieuse. Dans ce cas, les juges lui auraient reconnu le
droit à l’indemnité de
licenciement, au montant certainement assez élevé du fait de son ancienneté et de
son salaire. Il aurait
également pu bénéficier d’une indemnité de brusque rupture du fait de l’absence de
préavis.
5. Selon vous, quelle sera la solution du litige en justice ? Rédigez votre
réponse en
présentant d’une part les arguments du salarié, d’autre part ceux de
l’employeur.
Pour le salarié, il existait bien une faute de sa part, mais une simple
indélicatesse, qui ne méritait pas la
qualification de faute lourde. Le projet personnel de M. V… ne constituait pas une
faute commise
intentionnellement pour nuire à son employeur. De son point de vue, il ne
s’agissait même pas d’une
faute grave car un rappel à l’ordre aurait suffi à ramener le salarié dans le droit
chemin… sans avoir
besoin de le licencier.
Pour l’employeur, la faute du salarié est manifeste. La perte de confiance dans ce
cadre supérieur qui
en résulte rend impossible le maintien du contrat de travail. La faute grave est
constituée de manière
évidente du fait du détournement des informations confidentielles et sensibles.
Mais on peut
considérer que la volonté de nuire à son employeur est effective, car le salarié
envisageait de racheter
une filiale du groupe et donc, non seulement de favoriser ses intérêts personnels,
mais aussi de nuire à
ceux du groupe.
Pour conclure, la solution des juges sera de retenir la faute lourde du salarié. En
effet, si on ne peut
imaginer que le salarié reste dans l’entreprise (faute grave), on peut dire que ses
agissements ont eu
pour but de favoriser ses intérêts personnels, mais aussi de nuire à son employeur
en menant à bien, de
façon secrète, un projet de rachat préjudiciable à son employeur.
Remarque : on peut lire la fin de l’arrêt de la Cour de cassation du 23 octobre
2019 (n° de pourvoi :
18-10085)
« Attendu qu’ayant relevé, par motifs propres, que le salarié, en sa qualité de
directeur général du
pôle électronique, avait entrepris des démarches afin de mener à bien un projet
personnel de rachat
de l’activité d’une société filiale du groupe sans aucune concertation avec les
actionnaires du groupe,
son président et la direction générale du pôle sécurité, et avait à cette fin
détourné des documents
internes sensibles et confidentiels appartenant à la filiale, et retenu qu’il avait
pour objectif, gardé
secret à l’égard de son employeur, de s’approprier la société filiale dont il avait
la charge, et ce
faisant de favoriser ses intérêts personnels au détriment des intérêts du groupe,
la cour d’appel a pu
en déduire que les agissements du salarié procédaient d’une intention de nuire
caractérisant une
faute lourde ;
D’où il suit que le moyen n’est pas fondé […]. »
110 / Thème 7 – Comment le droit encadre-t-il le travail salarié ?
© Nathan
Corrigé de la synthèse
1. Apprécier la validité de la rupture du contrat de travail par le salarié
La rupture du CDI peut être voulue par le salarié : c’est le cas de la démission,
qui peut survenir sans
justification ; mais le salarié doit agir de façon claire et non équivoque, de
façon sérieuse, et la
démission doit être libre. La démission ne donne droit à aucune indemnité.
Le salarié peut aussi décider de son départ à la retraite, dès lors qu’il a atteint
l’âge légal de la
retraite (62 ans), et demander la liquidation de la pension vieillesse. Il a alors
droit à une indemnité.
© Nathan Chapitre 7 –
La rupture du CDI / 111
L’essentiel
Le CDI peut être rompu par la décision unilatérale de chacune des parties ou par un
accord intervenu
entre l’employeur et le(s) salarié(s).
B. Le départ à la retraite
Le salarié peut décider de rompre son contrat de travail pour partir à la retraite.
Cette faculté lui est
offerte dès lors qu’il a atteint l’âge lui permettant de demander la liquidation de
sa pension vieillesse
(aujourd’hui, 62 ans). Dans ce cas, son employeur ne peut qu’accepter la rupture du
contrat de travail.
Une obligation s’impose au salarié : respecter un préavis.
La loi prévoit que le départ à la retraite ouvre droit à une indemnité de départ
volontaire à la retraite.
La pension « à taux plein » n’est acquise qu’après 167 à 172 trimestres de
cotisation selon l’année de
naissance du retraité.
C. Le licenciement économique
Ce type de licenciement, non inhérent à la personne du ou des salariés, est
précisément défini par la
loi. Il résulte d’une suppression, d’une transformation d’emploi ou d’un refus de
modification du
contrat de travail par le salarié (baisse de son salaire, par exemple), toutes ces
mesures trouvant leur
origine soit dans des difficultés économiques, soit dans des mutations
technologiques, soit dans la
réorganisation de l’entreprise pour sauvegarder sa compétitivité, soit enfin dans
la cessation d’activité
de l’entreprise.
© Nathan Chapitre 7
– La rupture du CDI / 113
4. Les conséquences de la rupture du contrat de travail
A. Les indemnités et allocations dues au salarié
a. L’indemnité de licenciement
Le salarié qui peut justifier d’au moins 8 mois d’ancienneté dans la même
entreprise et qui est licencié,
a droit à une indemnité de licenciement. Le montant minimum de cette indemnité est
fixé par la loi en
tenant compte de l’ancienneté du salarié : 1/4 de mois de salaire par année
d’ancienneté pour les
10 premières années, et 1/3 de mois de salaire par année d’ancienneté à partir de
la 11e année.
Toutefois, en cas de licenciement pour faute grave ou lourde, le salarié perd son
droit à indemnité.
c. Les allocations-chômage
Le salarié démissionnaire n’y a pas droit en principe, ces allocations étant
prévues pour ceux qui
perdent involontairement leur emploi. Par exception, les salariés concernés par une
rupture
conventionnelle du contrat de travail peuvent y prétendre.
La loi précise les conditions à remplir : avoir été salarié au moins 6 mois au
cours des 24 derniers
mois, s’inscrire à Pôle emploi dans les 12 mois qui suivent la perte du travail,
rechercher activement
un emploi, être physiquement apte à travailler et habiter en France.
B. Le préavis
Le préavis est la période comprise entre l’annonce de la rupture du contrat de
travail et la fin effective
de l’exécution des tâches. Pendant cette période, le salarié est payé normalement.
a. En cas de démission
Le Code du travail ne détermine pas la durée du préavis que le salarié
démissionnaire doit respecter.
La loi renvoie à la convention collective ou aux usages, voire au contrat de
travail.
© Nathan Chapitre 7 –
La rupture du CDI / 115
Ressources numériques
https://www.youtube.com/watch?v=IumD7c6NRzQ
Dans cette vidéo préparée par le cabinet d’avocats Gueguen-Carroll, les fautes en
droit du travail sont
présentées selon leur utilisation comme motif de licenciement.
On peut faire rechercher aux élèves la définition des trois types de faute (simple,
grave ou lourde),
ainsi que des exemples et les conséquences attachées à la qualification de la
faute.
https://travail-emploi.gouv.fr/droit-du-travail/la-rupture-du-contrat-de-
travail/article/la-
rupture-conventionnelle-du-contrat-de-travail-a-duree-indeterminee
La présentation de la rupture conventionnelle homologuée est faite sur ce site de
façon exhaustive, au
travers de rubriques structurant de façon claire et rigoureuse la présentation de
ce thème.
On peut ainsi effectuer un approfondissement soit des cas d’application du
dispositif, soit de la
procédure, soit du contenu de la convention de rupture, soit des recours, etc.
https://www.youtube.com/watch?v=OovvQ6hOlTI
La présentation faite de la RCC permet de la rapprocher et de la différencier de la
rupture
conventionnelle individuelle. Cette vidéo permet d’approfondir la connaissance de
la RCC, sur des
points comme la procédure de l’accord collectif, le régime fiscal et social des
indemnités versées.
Allez plus loin ! La SNCF doit-elle payer les grévistes quand ils sont
au repos ? (p. 113)
1. Pour les syndicats de la SNCF, pourquoi avoir choisi la grève «
intermittente » ?
La grève intermittente permet aux salariés de travailler 3 jours et de faire grève
2 jours, cela sur une
période assez longue. Pour les syndicats, il s’agit d’éviter un mouvement long et
continu, usant pour les
salariés et coûteux financièrement.
2. Expliquez la position des syndicats et celle de la SNCF à propos de cette
grève.
– Pour la SNCF, il s’agit d’un mouvement global de grève d’une durée de 3 mois.
– Pour les syndicats, il s’agit de 18 petits mouvements de grève étalés sur 3 mois.
Allez plus loin ! Les 10 points essentiels à retenir sur le CSE (p. 115)
1. D’après vous, pourquoi le CSE a-t-il été créé ?
Le CSE, instance unique, a été créé afin que l’employeur n’ait qu’un seul
interlocuteur.
2. Quels sont les axes de travail du CSE au sein de l’entreprise ?
Le CSE s’occupe d’étudier la santé, la sécurité, les conditions de travail et de
relayer l’expression des
salariés.
3. Comment l’employeur informe et consulte le CSE ? A-t-il des obligations à
respecter à ce
sujet ?
Selon l’effectif de l’entreprise, l’employeur doit organiser 6 à 12 réunions par
an. Quatre réunions
doivent porter obligatoirement sur la santé, la sécurité et les conditions de
travail.
4. À partir de recherches Internet, expliquez ce qu’est une CSSCT.
Dans les entreprises de plus de 300 salariés, il est obligatoire de créer une
commission santé sécurité et
conditions de travail (CSSCT). La CSSCT dispose de tout ou partie des attributions
du CSE relatives à
A. Principes
Les libertés individuelles peuvent être classées en deux catégories.
B. Exceptions
« Pour préserver l’activité, le fonctionnement, l’image et la notoriété des
organisations, l’entreprise peut
poser une limitation aux libertés individuelles des salariés à condition que
celles-ci soient « justifiées
par la nature de la tâche à accomplir [et] proportionnées au but recherché » (Code
du travail, article
L1121-1).
3. Le dialogue social
Dans les organisations, les intérêts des salariés sont préservés par deux organes :
– le comité social et économique (CSE) qui, en tant qu’instance représentative du
personnel (IRP), veille
à l’expression collective des salariés et présente leurs réclamations ;
https://www.editions-tissot.fr/
Les Éditions Tissot proposent des solutions pour faciliter l’application en
entreprise du droit du travail,
de la paie, de la santé-sécurité, du management, etc., en les rendant accessibles
aux non-experts. Les
services et documentations permettent aux dirigeants et responsables du personnel
dans les PME de
bénéficier de conseils opérationnels pour gérer le personnel et appliquer la
réglementation du droit du
travail. La même exigence de praticité est portée aux autres thématiques traitées à
destination des
ingénieurs sécurité, des managers, etc.
http://www.wk-rh.fr/
Wolters Kluwer propose des informations en ligne en provenance de ses deux titres
de presse du social
et des RH : le mensuel Liaisons Sociales Magazine et l’hebdomadaire Entreprise &
Carrières. Il s’agit
d’un site de presse incontournable du social, des RH et du management.
https://travail-emploi.gouv.fr/archives/archives-courantes/les-mots-cles-de-la-
reforme/article/accord-d-entreprise
Le site du ministère du Travail donne une définition complète de l’accord
d’entreprise.
http://www.inrs.fr/demarche/comite-social-economique/regles-fonctionnement.html
L’INRS propose un dossier complet et opérationnel sur le rôle et les attributions
du CSE. Tous les
aspects traités sont mis en relation avec les articles du Code qui réglementent le
fonctionnement du CSE.
https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F34474
Le site donne des explications détaillées sur la mise en place et le rôle des
délégués syndicaux en
fonction de la taille de l’entreprise.
Situation 2
5. Mme Benzecri peut-elle être licenciée ?
La direction de l’entreprise de Mme Benzecri est poussée par le supérieur
hiérarchique de la salariée à
la licencier pour faute. Cela est ici impossible et une rapide réflexion doit
pousser l’employeur à
s’appuyer sur un autre argument : Mme Benzecri, bien que de bonne volonté, ne
parvient pas à
s’adapter à un nouveau logiciel et cela montre son insuffisance professionnelle.
Or, ce motif de
licenciement est valable.
Mme Benzecri peut être licenciée, mais à condition que l’entreprise ne se trompe
pas sur la cause
réelle et sérieuse mise en avant.
Une des conséquences de ce licenciement est le paiement à la salariée de
l’indemnité de licenciement à
laquelle elle a droit (annexes 4 et 5) : avec 14 ans d’ancienneté et un salaire de
2 000 €, elle doit
percevoir : (2 000 × 1/4) × 10 + (2 000 × 1/3) × 4 = 5 000 + 2 667 = 7 667 €.
De plus, la salariée a également droit à l’indemnité compensatrice de congés payés.
Enfin, Mme Benzecri doit bénéficier d’un préavis avant la rupture définitive de son
contrat de travail.
Au regard de son ancienneté – sans préjuger de règles conventionnelles plus
favorables –, il doit être
de deux mois.
6. Quelles seraient les suites de ce licenciement si la salariée le
contestait ?
La contestation de la cause du licenciement se déroulerait devant le conseil de
prud’hommes. La
salariée prétendrait alors que le licenciement est sans cause réelle et sérieuse.
Si la rupture du contrat
de travail a été prononcée pour faute, Mme Benzecri obtiendrait certainement des
dommages-intérêts,
car sa bonne volonté au travail est reconnue et aucune faute ne peut lui être
reprochée.
Si, comme cela est probable, elle a été licenciée pour insuffisance
professionnelle, l’action en justice
ne lui apporterait aucune contrepartie à la perte de son emploi (annexe 5).
7. Quelle règle de droit le cas de Mme Benzecri illustre-t-il ? Quel est le
sens de cette règle ?
La règle illustrée par le cas de Mme Benzecri est celle selon laquelle la cause
réelle et sérieuse du
licenciement pour motif personnel peut être une insuffisance professionnelle ou une
inaptitude à
s’adapter au travail, même en l’absence de faute du salarié.
Le sens de cette règle est que le licenciement pour motif personnel n’est pas
seulement la sanction
suprême des fautes commises par un salarié. C’est un moyen pour l’employeur
d’opérer un ajustement
qualitatif parmi les membres du personnel, que le défaut de qualité soit à voir
dans des comportements
fautifs ou dans des incapacités professionnelles.
Remarque : on peut faire remarquer que le licenciement économique, individuel ou
collectif, procède
d’un ajustement quantitatif des effectifs.
• Le
contrat de société
3. Identifier les éléments • Identifier les éléments •
L’affectio societatis
fondamentaux du contrat fondamentaux du contrat • L’apport
de société de société. • La
limitation de responsabilité
aux apports
4. Identifier
• Identifier les caractéristiques • La
société coopérative
les caractéristiques
de la société coopérative. (SCOP)
de la société coopérative
www.dalloz-actualite.fr
3. Relevez les différentes évolutions des règles concernant le patrimoine
affecté à l’EIRL.
Jusqu’en 2019, le créateur d’une EIRL devait déclarer quels biens de son patrimoine
il affectait à son
activité professionnelle. Un état descriptif de l’ensemble des biens, droits,
obligations ou sûretés
constituant le patrimoine d’affectation devait être dressé. L’entrepreneur devait
spécifier la nature des
biens (immeubles, équipements, etc.), leur qualité, leur quantité et leur valeur.
Ne pas préciser ces
éléments risquait de faire perdre le bénéfice du statut d’EIRL, les patrimoines
privés et d’affectation
étant réunis pour faire face aux créanciers professionnels. De plus, une expertise
était imposée pour
faire évaluer les biens affectés d’une valeur supérieure à 30 000 €.
Depuis la loi Pacte, l’impossibilité d’affecter certains biens à l’activité
professionnelle ne fait plus
obstacle à l’adoption du statut d’EIRL puisque la valeur du patrimoine
d’affectation peut être nulle.
Une autre règle a été supprimée puisque l’expertise des actifs de plus de 30 000 €
n’est plus
obligatoire.
Enfin, la loi autorise, après la naissance de l’EIRL, le retrait de certains biens
du patrimoine
d’affectation dès lors qu’ils ne sont plus nécessaires à l’entreprise.
4. En quoi ces évolutions rendent-elles ce statut plus attractif ? Selon vous,
dans quel but le
législateur veut-il rendre ce statut plus attractif ?
Toute simplification de formalités est jugée comme une simplification. Mais avec la
loi de 2019, on a
également modifié le régime de fond de l’EIRL, en supprimant l’obligation de
constituer un
patrimoine d’affectation. On peut dire que le patrimoine affecté d’une valeur égale
à 0, c’est la
possibilité d’entreprendre sans prendre aucun risque. Cela rend donc très attractif
le nouveau régime
de l’EIRL.
1. L’entreprise individuelle
Le législateur offre à l’entrepreneur qui veut réaliser seul son projet deux formes
d’entreprise
individuelle.
B. La microentreprise
Toute personne physique peut créer une microentreprise : un salarié, un étudiant,
un retraité, un
demandeur d’emploi. La microentreprise est la forme la plus simple d’entreprise
individuelle. Non
seulement les formalités de création sont rapides (en ligne), mais encore, le
microentrepreneur est
libéré des cotisations et contributions sociales et d’impôt sur le revenu par le
versement d’un
pourcentage de son chiffre d’affaires (23,7 % pour les activités de services, 13,8
% pour une activité
commerciale). De plus, les ventes sont exonérées de TVA, ce qui favorise l’activité
du
microentrepreneur en lui permettant d’offrir des biens et services moins chers.
Toutefois, le statut de microentrepreneur est réservé aux entreprises dont
l’activité ne dépasse pas un
certain chiffre d’affaires (72 500 € pour les activités de services et 176 200 €
pour les activités
commerciales).
3. Le contrat de société
A. Les éléments constitutifs de la société
a. Selon la loi
L’article 1832 du Code civil définit la société et en précise les éléments : en
principe, la société est
instituée par deux ou plusieurs personnes qui conviennent par un contrat d’affecter
à une entreprise
commune des biens ou leur industrie en vue de partager le bénéfice ou de profiter
de l’économie qui
pourra en résulter. La loi prévoit donc trois éléments : un contrat entre deux ou
plusieurs personnes,
des apports, le partage du bénéfice ou de l’économie réalisés. Les associés
s’engagent à contribuer aux
pertes.
Les apports sont les biens que les associés mettent à la disposition de la société
en vue de
l’exploitation. L’apport est parfois possible « en industrie », c’est-à-dire formé
par les connaissances,
le savoir-faire, les talents particuliers qu’un associé met au service de la
société. Les apports, à
l’exception des apports en industrie, contribuent à la formation du capital social.
Le partage des bénéfices réalisés par la société entre les associés est en principe
proportionnel aux
apports.
b. Selon la jurisprudence
L’affectio societatis désigne l’élément psychologique propre à la société : c’est
l’intention de
s’associer, la volonté des associés de collaborer à l’œuvre commune, sans
subordination entre eux. La
traduction concrète de cet élément est aussi bien la volonté de partager les
bénéfices que l’acceptation
de participer aux pertes éventuelles.
4. La société coopérative
L’exemple typique de la société coopérative est la SCOP (société coopérative et
participative). Dans
cette société, les associés majoritaires sont obligatoirement des salariés : ils
doivent détenir au moins
51 % du capital social et au moins 65 % des droits de vote. Le dirigeant est élu
par les associés salariés
pour un mandant de 4 à 6 ans.
Lors des votes, au sein du conseil d’administration ou lors des assemblées
générales, le principe qui
s’applique est celui de « 1 salarié = 1 vote », quelle que soit la part du capital
qu’il possède.
http://www.eirl.fr/
Ce site, présenté comme le « site officiel consacré au nouveau statut
d'Entrepreneur Individuel à
Responsabilité Limitée (EIRL) », est géré par le Conseil supérieur de l’Ordre des
experts-comptables
avec plusieurs partenaires, parmi lesquels le ministère de l’Économie et des
Finances. Il prône
l’aventure entrepreneuriale tout en protégeant le patrimoine de l’entrepreneur.
La page d’accueil permet de découvrir l’EIRL en 10 points et permet une approche
précise et complète
de ce type d’entreprise individuelle.
D’autres rubriques sont proposées et pourront être exploitées, en particulier un
simulateur qui permet
de comparer le régime fiscal et social de l’entreprise en fonction du statut
juridique et des options
fiscales choisis.
http://www.legifrance.gouv.fr/
La consultation du Code de commerce peut être particulièrement utile pour
approfondir le thème des
sociétés. On peut renvoyer les élèves aux articles L210-1 à L228-106. L’abondance
des textes,
notamment ceux qui régissent la société anonyme, oblige cependant à un tri
préalable. Les deux modes
de direction des SA et leurs conséquences (articles L225-17 à L225-93) peuvent, par
exemple,
constituer un exercice enrichissant.
https://www.lecoindesentrepreneurs.fr/tableau-comparatif-formes-juridiques-ei-
eirl-eurl-
sasu-sarl-sas/
Ce site, actualisé en février 2020, présente des tableaux comparatifs des
principaux statuts d’entreprise
étudiés « à la loupe ». On peut s’en tenir à l’exploitation des trois premiers
tableaux.
Le premier tableau fait une comparaison des principales caractéristiques de base
des EI, EIRL,
SARL/EURL et SAS/SASU.
Le deuxième tableau compare les règles liées aux apports d’argent et de biens à
l’entreprise : qu’est-ce
qui peut être apporté ? Y a-t-il un minimum ? Quelles sont les règles à respecter
(évaluation, biens
communs…) ?
Le troisième tableau présente le fonctionnement des organes de direction et de
contrôle de ces
différents statuts juridiques.
Les autres tableaux ne seraient utiles que pour des approfondissements ponctuels.
Ils sont dédiés à la
présentation détaillée du statut social du dirigeant et des aides à la création,
des règles en matière de
fiscalité, du fonctionnement administratif et comptable de l’entreprise.
1
été condamnée par les juges.
b. Un commerçant en parfumerie a adopté l’agencement et l’organisation
d’une firme
3
concurrente pour « faire naître la même ambiance ».
c. Un industriel a corrompu le salarié d’un concurrent pour qu’il fournisse
des
4
renseignements sur la stratégie de son employeur.
d. Un concurrent de la société Orange a lancé une campagne de publicité
dont le slogan
2
est : « Toujours client Orange ? Comme c’est dommage ! »
10. Devant quelle juridiction le libraire d’Épinal a-t-il assigné Amazon ? (Doc.
5)
Pour mener l’action en concurrence déloyale, le libraire a saisi le tribunal civil.
11. Dans quelle mesure saisir le tribunal pour des faits de concurrence
déloyale peut-il
suffire à les faire disparaître ? (Situation)
Le concurrent qui use de moyens déloyaux peut craindre la sévérité des sanctions et
renoncer aussitôt
à ses pratiques pour amadouer les juges, voire persuader la victime de renoncer à
la procédure.
12. Quelle sanction le libraire d’Épinal a-t-il demandée à l’encontre d’Amazon
? (Doc. 6)
Il a demandé et obtenu la cessation des agissements (fermeture du casier).
13. Quelle est la finalité de la publication dans la presse du jugement
condamnant une
entreprise pour concurrence déloyale ? (Doc. 6)
Par la publication de la condamnation, les juges font une contre-publicité à
l’entreprise, dont l’image
sera atteinte. Cela peut d’ailleurs dissuader ceux qui seraient tentés par des
pratiques déloyales.
© Nathan Chapitre 10 – Le
respect de la concurrence / 151
Tous les centres de distribution d’e-cigarettes enfreignent donc la législation et
désorganisent l’activité
des buralistes. Il s’agit là d’actes de concurrence déloyale.
2. Quelle règle juridique les vendeurs de cigarettes électroniques invoquent-
ils pour
repousser cette argumentation ?
Pour les autres vendeurs d’e-cigarettes, la liberté du commerce doit jouer ici, car
les produits en
question ne sont pas à proprement parler du tabac dont la vente est réservée aux
buralistes. Cette
affirmation leur semble évidemment pertinente quand les e-cigarettes permettent de
fumer des arômes,
mais peut aussi être défendue en cas de présence de nicotine, celle-ci ne se
confondant pas avec le
tabac puisqu’elle n’est qu’une des composantes des cigarettes.
3. Selon vous, à quelle condition les cigarettes électroniques peuvent-elles
échapper au
monopole de vente des buralistes ?
La différence entre cigarette et nicotine est assez subtile. Toutefois, dans le cas
de ventes d’e-
cigarettes et de recharges ne contenant que des arômes, il semble difficile de dire
qu’il y a là un
produit à réserver aux buralistes.
© Nathan Chapitre 10 – Le
respect de la concurrence / 153
3. Étudier un cas de parasitisme (p. 141)
1. Quels sont les faits opposant les sociétés Andros et PepsiCo dans cette
affaire ?
Pour la promotion de ses jus de fruits, la société PepsiCo France a utilisé un film
publicitaire dont le
dernier plan montre une orange sur laquelle est apposée la marque Tropicana
(exploitée par PepsiCo).
Or, depuis longtemps, la société Andros identifie ses desserts fruitiers et jus de
fruits au moyen d’un
visuel publicitaire représentant un fruit en gros plan sur lequel une étiquette
porte la marque Andros.
2. Pourquoi la société PepsiCo pensait-elle échapper à toute sanction en
justice ?
Pour PepsiCo, il n’y a pas de concurrence déloyale à utiliser un procédé
publicitaire déjà exploité si les
marques présentées au public sont différentes, ce qui est ici le cas. Ce qui marque
les consommateurs,
ce n’est pas l’étiquette sur le fruit mais la marque des produits.
3. Détaillez le raisonnement tenu par les juges pour condamner PepsiCo.
Pour les juges, PepsiCo doit être sanctionnée au titre de la concurrence déloyale
car l’utilisation depuis
1988 du procédé publicitaire par Andros – l’association entre le fruit et la marque
– est originale et a
marqué les esprits. C’est une véritable signature. En reprenant ce procédé
efficace, PepsiCo commet
un acte de parasitisme en soi déloyal, et aggravé par l’utilisation d’un visuel
ressemblant à celui
d’Andros. La différence entre les marques sur les étiquettes n’empêche pas le
risque de confusion chez
des consommateurs « raisonnablement attentifs et avisés ».
© Nathan Chapitre 10 – Le
respect de la concurrence / 155
L’essentiel
Parmi les principes fondamentaux du droit, figure la liberté du commerce et de
l’industrie. Fondement
de la société d’économie libérale, ce principe se décline en plusieurs libertés
complémentaires, comme
la liberté d’entreprendre et la liberté de concurrencer.
1. La libre concurrence
A. Le principe de la libre concurrence
La liberté de concurrencer signifie que chacun peut tenter de développer et
conserver sa clientèle,
voire d’attirer celle de ses concurrents en usant de moyens agressifs comme une
communication
dynamique ou une installation de l’entreprise dans la zone de chalandise des
concurrents. Ce principe
se justifie par les avantages espérés pour les clients : la confrontation des
entreprises leur permet de
disposer d’une offre élargie et de bénéficier de prix tirés vers le bas par la
volonté des professionnels
de conquérir de plus grandes parts de marché.
© Nathan Chapitre 10 – Le
respect de la concurrence / 157
Ressources numériques
https://www.youtube.com/watch?v=UFi9Y6bpeKs
Informations sur l’origine de la liberté de concurrencer, avec un exposé simple
mais assez complet de
la liberté du commerce et de l’industrie, son historique, ses composantes, les
institutions et règles
légales qui s’y rattachent, etc.
https://dimeglio-avocat.com/denigrement
Article intéressant et riche sur le dénigrement.
On a la possibilité d’affiner la notion de dénigrement et de faire émerger quelques
points particuliers :
la différence entre dénigrement et diffamation ou injure, l’existence de
dénigrement en dehors des
situations de concurrence directe, etc.
Des exemples récents de jurisprudence et des arrêts de principe (que l’on peut
faire travailler) sont
aussi proposés.
https://www.franceinter.fr/emissions/net-plus-ultra/net-plus-ultra-15-mars-2019
Un exemple de litige entre Apple et l’entreprise Spotify.
On peut faire chercher aux élèves le reproche fait par Spotify à Apple et quelle
voie de droit est
utilisée.
Le plaignant devant la Commission européenne reproche à Apple de posséder à la fois
un système
d’exploitation sur lequel on peut installer des applications, iOS et son App Store…
et, en même temps,
son propre service de streaming, Apple Music. Selon Spotify, Apple a le pouvoir de
fixer les règles du
jeu pour toutes les applications iPhone… c’est-à-dire pour ses propres concurrents.
a. Les avantages
– Ce type de contrat permet au franchiseur de développer, rapidement et sans avoir
à faire des
investissements importants, un réseau de franchisés pour couvrir un marché donné et
vendre, sous sa
marque, ses biens et/ou ses services produits selon ses procédés de fabrication ou
de prestation.
– Le contrat de franchise permet au franchisé de créer son entreprise en toute
indépendance, de
bénéficier de l’expérience et de l’expertise du franchiseur, de la structure de son
réseau, de ses conseils
et de son accompagnement lors du lancement de l’activité et pendant toute la durée
du contrat.
b. Les limites
Le contrôle mis en place par le franchiseur limite les actions du franchisé en
matière de
communication, de choix de produits, d’aménagement, etc.
Le franchiseur doit, quant à lui, sélectionner avec soin ses franchises, qui
joueront un rôle dans la
préservation de son image et de sa notoriété.
B. Le contrat de sous-traitance
Le contrat de sous-traitance consiste pour une entreprise, appelée le donneur
d’ordre, à confier à une
autre entreprise, appelée le sous-traitant, le soin d’exécuter pour elle une partie
des actes de production
ou de services dont elle conserve la responsabilité. On parle de sous-traitance de
capacité lorsque
l’entreprise donneur d’ordre n’arrive plus à assurer ses commandes, et de sous-
traitance de spécialité
lorsqu’elle ne possède pas le savoir-faire nécessaire pour assurer sa production.
Ce contrat présente aussi des avantages et des limites.
a. Les avantages
– Le contrat de sous-traitance permet au donneur d’ordre de bénéficier de
flexibilité pour faire face à
un surplus de demande que ses capacités de production ne lui permettraient pas
d’absorber (sous-
traitance de capacité) et de profiter de la capacité de production ou de
l’expertise de son sous-traitant
dans un élément de sa production pour lequel il ne dispose pas des moyens ou des
compétences
nécessaires en interne (sous-traitance de spécialité).
– De son côté, le sous-traitant peut travailler de façon régulière avec des
entreprises dont les attentes
sont précisément définies par contrat, sans avoir à négocier le contenu et les prix
des prestations pour
chaque contrat.
A. L’entente
Les ententes entre entreprises qui consistent à se coordonner sur les prix, la
qualité ou la quantité des
biens ou services proposés sont illicites. En privant ainsi le consommateur de la
possibilité de faire des
choix de consommation en toute indépendance, ces entreprises faussent le jeu du
marché.
https://www.europarl.europa.eu/factsheets/fr/sheet/82/politique-de-la-concurrence
Le site du Parlement européen apporte des éléments supplémentaires sur les règles
de la concurrence
au niveau européen.
https://www.autoritedelaconcurrence.fr/fr/missions
Le site de l’Autorité de la concurrence propose notamment une vidéo présentant les
différentes
missions de cette autorité administrative.
© Nathan
Entraînement au bac / 169
6. Comment le litige a-t-il été réglé ?
Le refus de prendre en compte la faculté de rétractation pour les cas de démarchage
a porté préjudice à
plusieurs consommateurs et plusieurs plaintes ont été déposées auprès de la DGCCRF,
qui a mené une
enquête entre 2017 et 2019. Les faits étant établis, l’autorité administrative a
sanctionné l’entreprise de
fourniture d’énergie ENI Gas & Power pour un montant de 315 000 euros.
7. Expliquez la relation que l’on peut établir entre le développement des
techniques
mercatiques et l’essor d’Internet d’une part, et les règles de droit
exposées ici d’autre part.
Le développement des techniques commerciales et l’essor d’Internet sont deux
phénomènes qui
s’enrichissent mutuellement. La facilité avec laquelle on peut conclure un contrat
en ligne et la
pertinence des suggestions faites par les professionnels exploitant les données
personnelles des
consommateurs sont des facteurs efficaces d’incitation à la conclusion de contrats
de consommation.
La législation consumériste a corrigé les risques d’achat irréfléchi ou d’impulsion
: le droit de
rétractation est une entorse au principe de la force obligatoire du contrat,
puisqu’il autorise à revenir
sur son engagement sans avoir à se justifier. Encore faut-il que le contrat soit
conclu dans certaines
circonstances laissant présumer le risque de conclusion hâtive ou sous pression du
contrat. C’est le cas
dans les ventes en ligne ou à la suite d’un démarchage.
Quant au ciblage des clients potentiels par l’exploitation des données
personnelles, la législation
moderne, le RGPD en particulier, vise à redonner à chacun le contrôle de ses
données.
Qu’il s’agisse de veiller au respect de la législation protectrice des
consommateurs ou de s’opposer
aux pratiques d’exploitation illégale des données, le droit a renforcé la
protection des clients en
donnant des pouvoirs très importants d’enquête et de sanction à des organes
administratifs qui
permettent d’engager des poursuites sans avoir à passer par la voie judiciaire et
dont la procédure est
souvent perçue comme onéreuse et longue.