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1 PRINCIPES GÉNÉRAUX
1.1 Fonctionnement – Réversibilité – Constitution
• Fonctionnement et réversibilité. En déplaçant un conducteur fermé dans un champ
magnétique, on engendre un courant (cas de la génératrice). Inversement, ce même
conducteur, parcouru par un courant et placé dans un champ magnétique, est soumis à
une force électromagnétique (cas du moteur). Ces deux principes sont présents dans
une machine à courant continu CC , qui est donc réversible. On a deux parties
principales, séparées par un entrefer :
– un inducteur qui crée le champ magnétique (excitation) ;
– un induit dont le but est de produire le courant (génératrice), ou d’alimenter les
conducteurs en courant électrique (fonctionnement en moteur).
• Constitution. On considère le cas simple d’une machine bipolaire (Fig. 43.1).
– L’inducteur, au stator, est la partie fixe. Parfois c’est un aimant permanent, pour
les petites puissances, mais en général c’est un électroaimant constitué de deux
bobines en série qui, alimentées en courant continu, créent un pôle nord et un pôle
sud (Fig. 43.2). Le champ magnétique dans l’entrefer est maximal dans l’axe des
pôles, et nul dans la direction perpendiculaire à cet axe, appelée ligne neutre.
– L’induit, au rotor, est la partie tournante. C’est un cylindre ferromagnétique
feuilleté constitué d’encoches dans lesquelles sont répartis des conducteurs. C’est
un enroulement fermé sur lui-même. Calé sur le rotor se trouve le collecteur,
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constitué de lamelles conductrices isolées entre elles. Le courant est acheminé
dans le cas du moteur, ou récupéré dans le cas de la génératrice, grâce à deux
balais en carbone frottant sur le collecteur.
Ligne
Bornes de neutre
l'inducteur
Bobines Φ
Φ/2
excitatrices Pôle avec son axe des
N S
épanouissement pôles
Φ
Ie
Φ/2 Induit + -
Bornes de
Stator l'inducteur
Fig. 43.1 Machine bipolaire Fig. 43.2 Inducteur
Ligne
Rotation neutre
F : force de Laplace
D B B : champ d'induction
I
N S C et D : conducteurs
I
C
B
Ligne Ligne
neutre neutre
D D
courant vers
N S N S l'arrière
C I C courant vers
I
l'avant
− + − +
Bornes de Bornes de
l'induit l'induit
Fig. 43.3 Rôle du collecteur
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• Machines à courant continu
Remarques :
– Le collecteur et les balais sont les points faibles d’une machine à CC.
– Une machine bipolaire comporte deux voies d’enroulement en parallèle,
une voie d’enroulement étant l’ensemble des conducteurs entre les balais.
Chaque voie est traversée par la moitié du courant d’induit.
• Symbole et conventions (Fig. 43.4).
Ie I
La plaque signalétique indique les valeurs
nominales des grandeurs de l’induit et de Ue M U
l’inducteur, le mode d’excitation, la vitesse
nominale et la puissance mécanique utile Inducteur Induit
dans le cas du moteur.
Fig. 43.4 Symbole et conventions
U = E + RI R I
E : fém (V) ; UR
U : tension d’induit (V) ; E U
I : courant d’induit (A) ;
R : résistance d’induit (V) qui tient compte
de l’enroulement, du collecteur et des balais. Fig. 43.5 Modèle de l’induit
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• Moment du couple électromagnétique. La puissance électromagnétique est
convertie en puissance mécanique. PEm = EI = TEm V avec E = KFV. D’où :
TEm = KFI
U − RI
V=
KF
EV (V)
n = cte
P
EV : fém à vide
Ie : courant d'excitation
P : point de fonctionnement
ER
0 Ie (A)
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• Machines à courant continu
b) Régime variable
• Équations électriques et mécaniques du modèle dynamique (Fig. 43.7)
di(t) R i(t)
u(t) = e(t) + Ri(t) + L
dt
uL(t) L uR(t)
e(t) = kV(t)
u(t)
TEm (t) = ki(t)
e(t)
dV(t)
J + fV(t) = TEm (t) − TR (t)
dt Fig. 43.7 Schéma équivalent de l’induit
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• Réglage de la vitesse. On peut régler la vitesse en agissant sur F, donc sur l’exci-
tation, ou sur la tension U (alimentation de l’induit) :
– L’action sur l’excitation, avec un rhéostat de champ ou une tension Ue réglable,
n’offre qu’une variation limitée, et n’est pas possible si l’inducteur est à aimants
permanents.
– L’action sur la tension d’induit résout le problème du démarrage.
En conclusion, la souplesse de ces deux réglages indépendants confère à ce moteur
une grande précision.
• Risque d’emballement. Si l’excitation s’annule alors que l’induit est encore ali-
menté, le moteur s’emballe et peut détruire l’induit. En conséquences :
– Il ne faut jamais couper le circuit d’excitation.
– Pour arrêter le moteur, il faut couper l’induit avant l’inducteur.
PA Entrefer PU
U2e
PA = UI + Ue Ie pJe = rI2e = = Ue I e pJR = RI2 PU = TU V
r
W = VA W = VA2 W = VA2 W = Nm rad s−1
U : tension d’induit et Ue : tension de l’inducteur (V) ; I : courant d’induit et Ie :
courant de l’inducteur (A) ; R : résistance de l’induit et r : résistance de l’inducteur
(V) ; TU : couple utile sur l’arbre (Nm) ; V : vitesse de rotation (rad/s).
Remarques :
– À vitesse constante, les pertes mécaniques et les pertes fer sont constantes.
– Les pertes sont groupées sous le nom de pertes collectives , soit
pC = pF + pm , qui, en première approximation, sont proportionnelles à la
vitesse.
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• Machines à courant continu
• Rendement
PU PA − (pJe + pJR + pC )
h= =
PA PA
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E : fém (V) ; V : vitesse de rotation de l’induit (rad/s) ; I : courant d’induit (A) ;
TEm : moment du couple électromagnétique (Nm) ; k : constante du moteur.
Φ (Wb)
Zone b
M
Zone a
U
r
0 I (A)
Fig. 43.11 Moteur à excitation série Fig. 43.12 Saturation (excitation série)
• Conditions de démarrage
– Le courant de démarrage doit être limité comme dans l’excitation séparée.
– On ne doit jamais démarrer à vide sous tension nominale car sinon, le moteur
s’emballe et l’induit peut être détruit.
• Réglage de la vitesse. Il se fait par action sur la tension d’alimentation, comme
pour le moteur à excitation séparée.
En conclusion, ce moteur possède un fort couple au démarrage, supérieur au moteur
précédent, mais s’emballe à vide. Il est utilisé pour des couples élevés à basse
vitesse : traction ferroviaire (TGV Sud-Est), démarreur de voitures, etc.
3.4 Freinage
Il se fait comme dans le cas précédent en utilisant la réversibilité de la machine (voir
§ 43.2.4)
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• Machines à courant continu
Ie I
Moteur à Moteur à M
Caractéristiques M I
excitation séparée Ue U excitation série
U
W (rad/s) W (rad/s)
U = cte U = cte
Ie = cte
W0
Caractéristique de saturation
vitesse W(I) zone
utile
0 I0 I (A) 0 I (A)
U æ R ö W=
U RT
-
W» - çç ÷÷ I
K F èK Fø kI k
La vitesse varie peu avec la charge Le moteur s'emballe à vide
TU (N m) TU (N m) U = cte
U = cte
TEm
Ie = cte
TEm
0 I0 I (A) I0 0 I (A)
TU = k I 2 - TP
TU = (K F ) I - TP
(en l'absence de saturation)
La charge impose le courant dans l'induit
TU (N m) TU (N m)
U = cte U = cte
Ie = cte TUD
saturation
Caractéristique zone
mécanique ou utile
couple-vitesse TU(W)
0 W0 W (rad/s) 0 W (rad/s)
æK F U ö (K F )
2
k U2
TU = ç - TP ÷ - W TU = - TP
è R ø R (k W + R T ) 2
Le moment du couple est
maximal au démarrage
TU (N m) TU (N m)
U2 U1 U2 < U1
Ie = cte
Caractéristique U2 < U1
mécanique TU(W) U1
à tension
d'induit variable U2
0 W2 W1 W (rad/s) 0 W (rad/s)
On règle la vitesse