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Chapitre : Les machines à courant continu ( MCC ) : G M

I – Introduction
• Ce sont des machines tournantes qui transforment :
* L’énergie mécanique en énergie électrique dans le cas du fonctionnement en génératrice ou
dynamo : G -- :continu
* L’énergie électrique en énergie mécanique dans le cas du fonctionnement en moteur : M
• Dans ces machines , l’énergie électrique apparaît sous forme de tension ou de courant continu.
• Ce sont des machines réversibles : la même machine peut fonctionner en moteur ou en
génératrice :
• La propriété essentielle de ces machines à courant continu est leur capacité de variation de
vitesse. Celle-ci peut être réglée dans un rapport de 1 à 100, en régime permanent.

II – Description schématique de la MCC


La MCC se compose essentiellement de deux circuits magnétiques : une partie fixe ( stator ) et
une partie tournante ( rotor) séparées par un entrefer. Elle comporte aussi, par rapport aux autres
types de machines, une pièce particulière : le collecteur avec des charbons.

1. Le premier circuit magnétique est le circuit inducteur porté par le stator (fixe).Il est à l’origine
de la circulation du flux magnétique longitudinal fixe crée soit par des enroulements statoriques
(bobines inductrices ) soit par des aimants permanents en ferrite. Il est appelé circuit de champ
ou circuit d’excitation.
Le stator comprend :
- une carcasse en acier coulé de forme cylindrique qui enveloppe toute la machine .C’est
la carcasse ( C ) de la machine .Il peut être aussi constitué d’un assemblage de tôles.
- des pôles ( P ) inducteurs en acier . Ils portent le bobinage inducteur ( B ) . Ils sont
toujours en nombre pair : on dit 2p pôles ( exemple une machine ayant 28 pôles , on
écrit 2p = 28 c.à.d p = 14 paires de pôles ) .Les petites machines sont bipolaires ( p=1
) mais dés que la puissance dépasse quelques kW , le nombre de pôles est plus élevé .
Les machines de moyenne puissance et de grande puissance sont multipolaires .
- des pôles auxiliaires ou de commutation : ils sont étroits et situés entre les pôles
inducteurs . Ils servent à améliorer la commutation et à compenser la réaction
magnétique d’induit.

C : Carcasse en acier coulé

Stator D P : Pôles inducteurs


E
NP : Noyau polaire sur lequel sont
EP logées les bobines inductrices
EP : Epanouissement polaire ou
pièce polaire
Nord Sud C B : Bobines inductrices
P Balai
P
Rotor NP E : Encoches
Collecteur
. B
D : Dents
Corne
polaire
Entrefer

Schéma simplifié d’une MCC 1


2. Le deuxième est le circuit induit porté par le rotor ( mobile ) . Il crée des f.e.m induites en
dynamo et f.c.e.m en moteur qui sont à l’origine du couple électromagnétique . Il est appelé
circuit d’armature et comprend :
- un circuit magnétique feuilleté muni d’encoches ( E ) régulièrement distribuées à la périphérie
( feuilleté pour minimiser les pertes par hystérésis et les courants de Foucault ) .
- des conducteurs logés dans les encoches. Ils sont connectés et forment un enroulement fermé sur
lui-même. Il existe deux sortes d’enroulement d’induit :
• l’enroulement imbriqué ou parallèle : il y a autant de pôles p que de voies
d’enroulements a :
2a = 2p
• l’enroulement ondulé ou série : il y a seulement 2 voies d’enroulement :
2a = 2

Bobinage imbriqué Bobinage ondulé

Le choix des bobinages dépendra des courants et tensions appliquées à l’induit :


• bobinage imbriqué : forte intensité, faible tension
• bobinage ondulé : faible intensité, forte tension

Le diamètre extérieur de l’induit est à peine inférieur à celui de l’inducteur et l’espace entre les
deux constitue ce qu’on appelle l’entrefer.

3. La MCC comporte toujours un organe collecteur qui, associé aux balais, réalise l’opération de
commutation , c'est-à-dire , le redressement de la tension induite. Les balais sont en charbon et
fixés à une pièce appelée porte-balai .
On appelle voie d’enroulement l’ensemble des conducteurs parcourus pour aller d’un balai à
un autre. Pour une machine réelle, on a Z conducteurs logés dans les encoches de l’induit qui sont
réparties sur tout le pourtour de l’entrefer. Ils forment a paires de voies d’enroulement entre les
balais.

Stator
Rotor

Vue d’une MCC démontée

2
Borne

Planchette à
bornes

Anneau de manutention Roulement

Roulement

Flasque palier Porte de visite


coté collecteur
Balais
et porte balais
Stator
Collecteur
Induit
Turbine de
Flasque palier ventilation
coté bout d’arbre
Dessin détaillé d’une MCC démontée

Schéma de principe de la commutation

3
Ligne de champ
Spire c Circuit induit
Circuit inducteur (Rotor)
(Stator)
N d S
b
a
B1
f
B2 B1 : balais fixes
e

B2 C : collecteur, tourne
avec le rotor
C
e(t)

Principe de la commutation

• La spire (abcdef) à la position verticale (perpendiculaire aux lignes du champ électromagnétique)


dφ max
sera traversée par le flux max d’où une f.e.m max : e max = − .
dt
π
• Spire(abcdef) à la position horizontale (rotation de + ) : ne sera traversée par aucun flux.
2
π
• Spire à la position verticale (nouvelle rotation de + ) : sera à nouveau traversée par le flux
2
max ,mais au lieu d’être négative, sera captée par le second balai au contact de la deuxième lame
du collecteur et sera ainsi redressée.
• Pour deux spires, on ne passe plus par zéro, car la seconde spire prend le relais et commence à
débiter alors que la première est en train de se décharger.
• Pour n spires, on obtient ainsi une tension quasi-continue.

Tension induite e
Avec n spires

Avec 04 spires

Avec 02 spires

Avec 01 spire

t 4
IV / MODE DE FONCTIONNEMENT DE LA MCC

1) Fonctionnement moteur :
La machine dans ce cas génère un couple.
On envoie un courant Ia entre les balais .Chaque conducteur actif de l’induit, parcouru par un courant

Ia’ , sera soumis à la force de Laplace due à l’induction B :

→  → →
f a =  I a' ∧ B  * l avec l : longueur des conducteurs actifs.
 
→ → →
f a se décompose en une force tangentielle : f t et un force radiale : f r


→ → F
B B
→ →

fa ft I

Ɵ
I
fr →
I →
B
→ →
fr
Ɵ
ft fa
Rotor

Rotor
Enroulement dans
une encoche du rotor

Soient deux conducteurs symétriques : les sens des forces de Laplace sont telles que les composantes

radiales s’annulent deux à deux, et les composantes tangentielles f t créent un couple
électromagnétique. : la machine fonctionne en moteur.

2 ) Couple électromagnétique d’une MCC

a) Machine bipolaire :
2 pôles , donc 2p = 2, soit : p= 1 : une paire de pôles .
Pour une machine bipolaire , le courant Ia envoyé entre les balais se répartit en Ia / 2 dans chaque voie
d’enroulement.
Les conducteurs actifs , de longueur l, sont soumis aux forces

élémentaires f a qui créent un couple électromagnétique
Ia Ia
élémentaire : Γe = ft . R = fa cos θ .R
2 2

5
Ia I
Comme : fa = .B.l , alors : Γe = a .B.l.R cos θ
2 2
Pour Z conducteurs actifs : Γe = Z. Γe

Or le flux par pôle est : Φ = Br . S = B. cos θ .2π.R.l /2 (on divise par 2, car 2 pôles )

Ce qui donne : Z Φ en Wb : flux par pôle.


Γe = ΦI a ( m N)
2π Ia en A .

b) Machine multipolaire :
Pour une machine multipolaire à 2p pôles et 2a voies d’enroulement :

p Z
Γe = Φ.I a ( m N)
a 2π

3 ) Fonctionnement en génératrice ( dynamo ) :


La machine génère une f.é.m.
On entraine le rotor avec une machine auxiliaire et chaque conducteur actif , coupant le flux inducteur

B dans l’entrefer, est le siège d’une f.é.m :
→ → →
 
e = B . l ∧ v  : loi de Lenz – Faraday .
 
4) f.é.m d’une MCC
a) Machine bipolaire :
Le rotor est entrainé en rotation à la vitesse N (tr/mn) .


B

R θ
i

Nord Br Sud

v

Considérons un conducteur sous un pôle :


→ → →
 
On a : e = B . l ∧ v 
 
→ →
→ →
Comme v ⊥ l , alors  l ∧ v  = l.v d’où e = B.l.v.cosθ = Br l v = Br l R ω
 
Ce qui donne avec comme précédemment avec le flux par pôle :

2.Φ.N (tr / mn)


e= : f.é.m. dans chaque conducteur
60

6
Pour une machine bipolaire (02 pôles, 02 voies d’enroulement ,imbriqués ou ondulés ) et pour Z
conducteurs :
Z
E= e soit : E (V ) =
Z
Φ.N (tr / mn)
2 60
b) Pour une machine multipolaire :
Pour Z conducteurs actifs , 2p pôles et 2a voies d’enroulement :

p Z
E (V ) = Φ.N (tr / mn)
a 60

5) Energie transformable :
On a :
p Z
E (V ) = Φ.N (tr / mn) : f.é.m
a 60
p Z
Γe = ΦI a m N : couple
a 2π
Le rapport donne :
E 2π N ω
= =
Γ 60 I a I a
D’où la relation :
E Ia = Γe ω

Puissance Puissance
électrique mécanique
Cette équation montre que la puissance électrique (consommée on fournie par l’induit)
est égale à la puissance mécanique (consommée on fournie par l’induit):
C’est la puissance électromagnétique transformable (on n’a pas encore tenu compte des pertes)

6) Réaction d’induit :
L’expérience montre que la f.é.m en charge E’ est légèrement plus faible que la f.é.m. à vide E . La
différence s’appelle réaction magnétique de l’induit :

ε = E – E’ = f ( Ia )

V ) Différents types de fonctionnement de la MCC :

Les MCC comprenant, comme vu, 02 circuits électriques : inducteur + induit , ces circuits peuvent être
branchés de différentes manières :

• en // machine shunt

• en série machine série

• en // et série machine composée

• pas de points communs aux 02 circuits : machine à excitation séparée


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1) Fonctionnement en excitation séparée :
La représentation conventionnelle d’une MCC en excitation séparée est la suivante :
Circuit inducteur et circuit induit séparés (aucune liaison entre les deux circuits)
Ia (géné.)

If
Ia (moteur) • Ra : résistance de l’induit
Ra
Rf • Indice « a » : circuit induit (rotor)
Va armature.
Vf
Bobinage E Enr. Induit • Indice « f » : circuit inducteur
inducteur non représenté (stator) « field »

Circuit inducteur Circuit induit

E f.é.m. en génératrice (dynamo)

E’ f.c.é.m. en moteur

p Z
E= Φ.N (tr / mn) = K E Φ.N
a 60

Quand la machine fonctionne en dynamo débitant un certain courant Ia , la tension Va entre les
bornes du rotor est plus faible que E à cause de la réaction d’induit ε et de la chute ohmique RaIa
Va = E - ε - RaIa
Va = E - εt

Avec : εt = ε + RaIa : réaction totale d’induit

2) Fonctionnement de la machine shunt :

Les circuits inducteur et induit sont branchés en parallèle .


Donc : Va = Vf = Valim : tension aux bornes de la machine .

a) Moteur shunt :
I
If
Ia Le courant d’alimentation I se partage en :
Ra
Rf - If dans le stator : création du flux Φ.
Valim Vf Va
f.c.é.m. E - Ia dans le rotor : création des f.c.é.m. ou le
Γ
couple Γ

p Z
I = Ia + If et Φ Ia = Kt Φ Ia
Γ=
a 2π
Rf :variable : on démarre généralement le moteur shunt avec un rhéostat de démarrage.
Or , d’après le circuit (et en négligeant la réaction d’induit ε ) : V = Ra Ia + E
8
• Quand le moteur tourne à vide : Ia est très faible ( la puissance fournie correspond seulement aux
pertes rotationnelles : inertie ,frottements… )
• Quand on charge l’arbre en exerçant un couple résistant , Ia augmente tel que la puissance
électromagnétique compense la puissance mécanique .
• En général , Valim étant constante , seules Ia , Γ et N varient .

On définit le fonctionnement d’un moteur par deux caractéristiques qui montrent la variation de Γ et de
N en fonction de Ia .
Γ,N N
D’après ces caractéristiques, le moteur shunt est
Γ très stable quand la charge augmente ( faible
variation de la vitesse ).

Ia (A)

b) Génératrice shunt :
Ia I
If
Ra Rf

V Charge
E f.é.m

3) Fonctionnement de la machine série :

L’inducteur et l’induit son branché en série : Ia = If = I

a) Génératrice série
I

Rs
Ra RaI + Rs I + V + ε = E
Charge

V
E f.é.m
V = E – ( Ra + Rs )I – ε : caractéristique
en charge.

b) moteur série :
I
° ( Ra + Rs ) I + E = V avec I = Ia = If
Rs
Ra
p Z
Or : Γ = ΦI a , Φ étant proportionnel à Ia ,
V a 2π
f.c.é.m E
On peut écrire :
Γ = KI a2 = KI 2 : allure parabole
° et aussi : E = K’I N
9
Ce qui donne :
V − ( Rs + Ra ) I
N = : allure hyperbole pour V donnée.
K 'Γ
D’où l’allure des courbes :
Γ (mN) Risque
N (tr/mn) d’emballement Γ ( parabole) Quand la charge diminue, I diminue . N
devient alors très grande et le moteur risque de
« s’emballer » l’emploi d’un moteur série est à
éviter quand la charge peut s’annuler .

Fonct. N (hyperbole)
normal
I(A)

VI ) Bilan de puissance et rendement :


Le bilan de la conversion d’énergie : électrique - mécanique s’établit en tenant compte des différentes
puissances à savoir :

a) puissances pendues par effet Joule ,dues à la présence de Ra dans l’induit et à Rf des l’inducteur.
b) puissances mécaniques perdues ou pertes rotationnelles ( inertie , frottement …)

Pf Pout
η= =
Pcons PIN

Moteur
P. élect. consommée PIN

Pertes Joules P.électro.mgn transformée Pe = Γeω

Pertes rotationnelles P.méca. utile fournie Pout = Γu ω

Dynamo

P. méca. d’entrainement PIN

Pertes rotationnelles P.électro.mgn transformée Pe = E Ia

Pertes joules P. électrique utile Pout

Applications :---- Moteur série : couple puissant au démarrage, variation de vitesse même pour faible
charge, emballement à vide , arrêt en cas de surcharge :traction , levage(grues , palans) , laminoirs, ventilateurs. 10
----Moteur shunt : vitesse peu variable : machines-outils, ascenseurs.
----Moteur à excitation composée :couple puissant au démarrage, pas d’emballement à vide :
cisailles , broyeurs , concasseurs

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