Machines synchrones

Qingsong Wang, PhD, Professeur

Spécialiste en machines électriques
Département de génie électrique
Qingsong.wang@etsmtl.ca
Structure
Comme toutes les autres machines (la machine à courant continu et la machine à
induction), la machine synchrone comprend deux parties: un stator et un rotor.

• Le stator crée un champ d'induction.

• Le rotor crée un champ d'excitation.
• L'interaction entre ces deux champs génère un couple électromagnétique.

Boîte à bornes Noyau de stator

Enroulements
d'induction
Ailettes de
refroidissement Tôle en acier laminé pour reduire
le courant de Foucault
Structure
Enroulement concentré
• Chaque bobine enroulée sur une
seule dent
• Courte fin du bobinage
• Moins de perte de joule
• Plus efficace
• Harmoniques élevées
• Grande variation de couple
Enroulement distribué Fin de bobinage
• Chaque bobine enroulée sur
plusieurs dents
• Longue fin du bobinage
• Plus de perte de joule
• Moins efficace
• Moins d'harmoniques
• Faible variation de couple
Structure
Ø L'espacement des bobinages est le nombre de fentes
traversées par les deux bords actifs d'une bobine sur la
surface circonférentielle du noyau en fer ;
Ø La portée des pôles désigne la zone qu‘occupe un pôle
magnétique sur la surface circonférentielle du noyau ;
Ø L'angle de pas est l'angle mécanique entre deux encoches
adjacentes ;
Ø L'angle électrique de pas est l'angle électrique entre deux
encoches adjacentes, et également la différence de phase
entre les forces électromotrices induites dans les conducteurs
des deux encoches adjacentes. La valeur de l'angle électrique
de pas est égale à l'angle de pas multiplié par le nombre de
paires de pôles.
360° 𝑝
𝛼=
𝑄
Structure 360° 𝑝
𝛼= = 60°
𝑄

C 3,9 Y
2,8

X 4,10 1,7 A

5,11 6,12
B Z
Structure
Structure
"!
Facteur de remplissage des créneaux: 𝑆! = , Ac est la surface totale des conducteurs,
""
As est la surface totale des encoches.
Conducteurs ronds
Bobinages traditionnels Faible facteur de remplissage des créneaux
Faible densité de puissance
Conducteurs ronds
Structure
Conducteurs rectangulaires
Bobinages en épingle à cheveux
• Conducteurs rectangulaires
• Facteur de remplissage élevé
• Haute densité de puissance
Structure
De la même manière, l'inducteur est généralement le rotor. Suivant la technologie
utilisée, le champ magnétique est créé par des bobines ou des aimants permanents.
Lorsque que l'inducteur est bobiné, il est nécessaire de conserver des balais afin de
l'alimenter (mais cette fois sans commutation).
Chaque bobine est enroulée sur une seule dent du rotor et est alimentée par le courant
continu. Les bobines adjacentes ont du courant de sens opposés. Donc, chaque dent
du rotor correspond à un pole.

2 pôles 4 pôles 6 pôles

Structure
Structure
Il existe différentes façons d'utiliser les aimants permanents sur le rotor.
Structure

L'axe direct correspond à la position du pôle du rotor.

L‘axe indirect correspond à la position entre deux pôles adjacents du rotor.

Puisque l’entrefer est plus faible sur l’axe direct de la machine, alors l’inductance directe
Ld dans la machine à pôles saillants, est plus grande que celle de l’axe indirect
(quadratique) Lq.

A cause de l’isotropie existante dans la machine à pôles lisses, l’inductance Ld sur l’axe
direct est égale à l’inductance Lq sur l’axe en quadrature.
Structure

Les machines à pôles saillants:

Le long de la circonférence, la
perméabilité de l'entrefer n'est pas
identique partout.

• La perméabilité du pôle du rotor est plus grande que celle de l’air;

• La perméabilité des aimants permanents est presque la même que celle de l’air.
Structure
• Une configuration du rotor à pôles saillants possédant des pièces polaires servant à la
concentration du flux est montrée à la figure a. Les aimants permanents sont
magnétisés dans le sens radial.
• Une autre possibilité consiste à disposer les aimants permanents radialement (aimants
noyés dans le rotor). Les aimants sont magnétisés tangentiellement comme le montre
la figure b.
• Enfin la figure c représente le cas ou les aimants permanents sont distribués
uniformément sur la surface cylindrique du rotor. L’aimantation des aimants est
radiale.
Structure

Les machines à pôles lisses:

Le long de la circonférence, la
perméabilité de l'entrefer est presque
identique partout.

• La perméabilité du pôle du rotor est plus grande que celle de l’air;

• La perméabilité des aimants permanents est presque la même que celle de l’air.
Structure
Si ce double intervalle polaire se répète un certain nombre de fois, appelé "p", dans
la circonférence, on dit que l’enroulement a « p » paires de pôles. Ce double
intervalle polaire est donc l’angle 360°/p

Distribution de densité de flux à entrefer avec 2 paires de pôles

Structure

On définit l’angle électrique par la relation suivante :

𝜃# = 𝜃 ∗ p
Tel que
θe: l’angle électrique
θ : l’angle géométrique (ou mécanique)
p : le nombre de paire de pôles
Machine synchrone à aimants permanents
Structures à aimants déposés en surface
Les aimants permanents ont généralement une faible résistance mécanique. Lorsque la
machine tourne à grande vitesse, les aimants permanents subissent une grande force
centrifuge, ce qui peut détruire les aimants permanents.
Nous utilisons généralement un anneau de protection sur la surface des aimants
permanents si la machine doit fonctionner à des vitesses élevées.
Machine synchrone à aimants permanents
Structures à aimants enterrés
La structure des inducteurs de ce type de machine est à géométrie complexe. Les aimants
sont enterrés à l’intérieur du rotor. La robustesse mécanique de ce type de rotor permet
d’atteindre de très grandes vitesses pour des puissances importantes. Deux
configurations du rotor peuvent être distinguées, l’une est à concentration de flux et
l’autre à structure classique.

L’avantage de ces deux configurations

réside dans la possibilité de concentrer
le flux produit par ces aimants,
permettant ainsi d’assurer des niveaux
d’inductions élevées dans l’entrefer.
De plus, les aimants enterrés sont bien
protégés contre la démagnétisation.
Machine synchrone à aimants permanents

Les machines synchrones à aimants permanents présentent plusieurs avantages par

rapport aux autres types de machines, Parmi ces avantages, on peut citer :
• Meilleurs caractéristiques thermiques, la localisation des pertes joules et des pertes
fer au stator simplifie le refroidissement de la machine.
• Puissances massique et volumique importantes.
• Un rendement et facteur de puissance élevé.
• Aucun courant d’excitation.
• Une capacité à fonctionner à haute, voire très haute vitesse.
Machine synchrone à aimants permanents

Cependant ils ont tout de même certains inconvénients:

• Coût élevé (à cause du prix des aimants).
• Problème de tenue en température des aimants (250 °C pour le samarium-cobalt).
• Risque de démagnétisation irréversible des aimants par la réaction d’induit.
• Impossibilité de régler l’excitation.
• Pour atteindre des vitesses élevées, il est nécessaire d’augmenter le courant
statorique afin de démagnétiser la machine.
• La non-régulation de ce flux ne permet pas une souplesse de contrôle sur une très
large plage de vitesse.
Structure
Machine à courant continu Machine à induction Machine synchrone
• Le stator est l'inducteur • Le stator est l'inducteur • Le stator est l’induit qui
qui crée un champ fixe. qui crée un champ crée un champ tournant.
• Le rotor est l’induit. tournant. • Le rotor est l'inducteur
• Les bobinages du stator • Le rotor est l’induit. qui crée un champ
sont alimentés en • Les bobinages du stator tournant.
courant continu. sont alimentés en • Les bobinages du stator
• Les bobinages du rotor courant triphasé. sont alimentés en
sont alimentés en • Sans alimentation sur le courant triphasé.
courant continu. rotor. • Les bobinages du rotor
• Avec collecteurs et • Sans collecteur ni balai sont alimentés en
balais. pour le rotor à cage courant continu.
d'écureuil • Sans collecteur.
• Avec collecteur et balais • Avec balais.
dans le rotor bobiné.
Principe de fonctionnement
Moteur
• Le stator crée un champ magnétique tournant.
• Le rotor crée un champ d'excitation tournant.
• L'interaction entre ces deux champs produit un couple électromagnétique
et génère l'énergie méchanique.
Pour produit un couple électromagnétique, les deux champs magnétiques en
présence dans la machine doivent être stationnaires l'un par rapport à l'autre.
Donc: 𝑝" = 𝑝# = 𝑝
120𝑓#
𝑛" = 𝑛# =
𝑝
Générateur
• Le rotor crée un champ d'excitation tournant.
• La tension et le courant seront induits dans les enroulements et génère
l'énergie électrique.
Principe de fonctionnement
Lorsqu'on branche le moteur, c'est-à-dire qu'on connecte le stator au réseau triphasé,
ce stator crée quasi instantanément un champ magnétique tournant. Mais le rotor, à
cause de son inertie, ne peut pas rattraper immédiatement le champ tournant, qui est
tantôt en avance, tantôt en retard. Le couple moteur est alors tantôt positif, tantôt
négatif, ce qui interdit tout démarrage.

Si la fréquence est élevée, la vitesse synchrone est élevée, le rotor ne peux pas attraper
le rotation du champ du stator. Donc, le moteur ne peux pas démarrer. Le rotor va
juste vibrer!!!
Principe de fonctionnement

Pour démarrer le moteur synchrone, on utilise l’une des méthodes suivantes :

1. Le stator étant débranché, on entraîne le rotor jusqu‘à sa vitesse de synchronisme à

l’aide d‘un moteur auxiliaire à courant continu. On observe les tensions apparaissant
au stator (le moteur fonctionne en génératrice à vide): lorsqu’elles ont même
fréquence et même phase que celles du stator, alors seulement on couple le stator au
réseau. C'est une méthode douce, mais assez compliquée, bien qu'elle puisse
s'automatiser, et elle nécessite un moteur auxiliaire. Le moteur synchrone doit
démarrer à vide.
Principe de fonctionnement

2. On court-circuite le rotor et on branche le stator sur le secteur. Le moteur fonctionne

alors en moteur asynchrone, le rotor se met à tourner et lorsque sa vitesse est assez
proche de la vitesse de synchronisme (qu'il n'atteindra pas en asynchrone), on couple le
rotor à la source continue. Le moteur synchrone doit démarrer à vide.

3. Les moteurs synchrones s'utilisent actuellement avec une électronique de puissance

capable de fournir des tensions triphasées à fréquence et valeur efficace variables. Pour
démarrer, on alimente le rotor de façon normale, en continu, et le stator en triphasé à
très basse fréquence et très basse tension, pour que le rotor ait le temps de suivre le
champ tournant, puis on augmente progressivement la fréquence et la tension. Le
moteur peut démarrer en charge.
Circuit équivalent par phase
Hypothèse: 𝑗𝑋$ 𝑅$ 𝐼$
• Circuit magnétique non saturé.
• Au stator, le régime est sinusoïdal.
Moteur: 𝐸$ Moteur 𝑉$
𝑉$ = 𝑅$ 𝐼$ + 𝑗𝑋$ 𝐼$ + 𝐸$
Générateur:
𝐸$ = 𝑅$ 𝐼$ + 𝑗𝑋$ 𝐼$ + 𝑉$ 𝑗𝑋$ 𝑅$ 𝐼$
Où:
• Ia est le courant de phase
• Vaest la tension simple aux bornes d'un enroulement 𝐸$ Générateur 𝑉$
• Ea est la force électro motrice de la machine
• Xa est la réactance synchrone
• Ra est la résistance d'un enroulement
Circuit équivalent par phase
On peut alors tracer le diagramme de phaseur:

Moteur: Générateur:
𝑉$ = 𝑅$ 𝐼$ + 𝑗𝑋$ 𝐼$ + 𝐸$ 𝐸$ = 𝑅$ 𝐼$ + 𝑗𝑋$ 𝐼$ + 𝑉$

𝐸$
𝑗𝑋$ 𝐼$
𝑉$ 𝑗𝑋$ 𝐼$
𝜑 𝑉$
𝐸$
𝑅$ 𝐼$ 𝜑
𝐼$ 𝑅$ 𝐼$
𝐼$

Le courant est en retard sur la tension, le facteur de puissance: 𝑐𝑜𝑠𝜑

Circuit équivalent par phase

Moteur: 𝑉$ = 𝑅$ 𝐼$ + 𝑗𝑋$ 𝐼$ + 𝐸$

𝑗𝑋$ 𝐼$

𝐼$ 𝑗𝑋$ 𝐼$
𝜑 𝑉$ 𝐼$ 𝑉$
𝑅$ 𝐼$
𝑅$ 𝐼$
𝐸$
𝐸$

Le courant devance la tension Le courant et la tension sont en phase

Circuit équivalent par phase

Moteur: 𝑉$ = 𝑅$ 𝐼$ + 𝑗𝑋$ 𝐼$ + 𝐸$

Si la résistance d'un enroulement est trop petite par rapport à la réactance synchrone
𝑅$ ≈ 0 𝑉$ = 𝑗𝑋$ 𝐼$ + 𝐸$
Le courant devance la tension
𝐸$ 𝑠𝑖𝑛𝜃 = 𝑋$ 𝐼$ 𝑐𝑜𝑠𝜑
𝐼$
𝑋$ 𝐼$ 𝑠𝑖𝑛𝜑 𝑉$ 𝐸$ 𝑠𝑖𝑛𝜃
𝜑 𝑉$ 𝑉$ 𝐼$ 𝑐𝑜𝑠𝜑 =
𝑋$
𝜃
𝑗𝑋$ 𝐼$ 𝜑 𝑋$ 𝐼$ 𝑐𝑜𝑠𝜑 3𝑉$ 𝐸$ 𝑠𝑖𝑛𝜃
𝐸$ 𝑃%& = 3𝑉$ 𝐼$ 𝑐𝑜𝑠𝜑 =
𝑋$
Quand 𝜃 = 90° , 𝑃%& est maximale
Circuit équivalent par phase

Pel Pmech
Pertes Joule Perte de fer Pertes Joule Perte de fer Perte de frottement
du stator du stator du rotor du rotor

Puissance électrique: 𝑃%& = 3𝑉$ 𝐼$ 𝑐𝑜𝑠𝜑 = 3𝑉' 𝐼' 𝑐𝑜𝑠𝜑 Facteur de puissance: 𝑐𝑜𝑠𝜑
Pertes Joule du stator: 𝑃(# = 3𝐼$)𝑅$ Pertes Joule du rotor: 𝑃(" = 3𝐼")𝑅"
Puissance mécanique: 𝑃*%+, = 𝑃%& − 𝑃(# − 𝑃(" − 𝑃-# − 𝑃-" − 𝑃- Perte de frottement

𝑃*%+, Perte de fer du stator Perte de fer du rotor

Rendement: 𝜂 =
𝑃%&
𝑃*%+, 2𝜋𝑛"
Couple mécanique: 𝑇*%+, = Vitesse angulaire du rotor: 𝜔 =
𝜔 60
Exemple

Un moteur synchrone a les caractéristiques suivantes:

• tension de ligne: VL= 440 V, connexion en étoile, 3 phases, puissance nominale: 75kW
• 4 pôles, 50Hz, facteur de puissance: 0.8, le courant devance la tension
• la réactance synchrone: 2.5Ω, rendement: 95%
• la résistance d'un enroulement est trop petite par rapport à la réactance synchrone

Tracer le circuit équivalent par phase et calculer:

1) La puissance électrique.
2) Le courant d'induit.
3) La force électro motrice de la machine.
Exemple
𝐼$
𝜑 𝑉$

𝑗𝑋$ 𝐼$
𝐸$

120𝑓# 120×50
𝑛" = 𝑛# = = = 1500 𝑟𝑝𝑚
𝑝 4
𝑃*%+, 75
1). 𝑃%& = = = 78.95 𝑘𝑊
𝜂 0.95

2). 𝑃%& = 3𝑉$ 𝐼$ 𝑐𝑜𝑠𝜑 = 3𝑉' 𝐼' 𝑐𝑜𝑠𝜑 𝐼$ = 𝐼'

𝑃%& 78.95×10.
𝐼$ = = = 129 𝐴
3𝑉' 𝑐𝑜𝑠𝜑 3×440×0.8
Solution
𝐼$
𝜑 𝑉$ 𝑋$ 𝐼$ 𝑠𝑖𝑛𝜑
3). 𝑐𝑜𝑠𝜑 = 0.8 𝜃
𝜑 = 37∘ 𝑗𝑋$ 𝐼$ 𝜑 𝑋$ 𝐼$ 𝑐𝑜𝑠𝜑
𝐸$
𝑉' 440
𝑉$ = = = 254 𝑉
3 3
𝑋$ 𝐼$ 𝑐𝑜𝑠𝜑 322.5×0.8
𝑋$ 𝐼$ = 2.5×129 = 322.5 𝑉 𝑠𝑖𝑛𝜃 = = = 0.5
𝐸$ 516
𝐸$) = 𝑉$ + 𝑋$ 𝐼$ 𝑠𝑖𝑛𝜑 ) + 𝑋$ 𝐼$ 𝑐𝑜𝑠𝜑 ) 𝜃 = 30∘
= 254 + 322.5×0.6 ) + 322.5×0.8 )

= 266820.25 𝑬𝒂 = 516∠30∘

𝐸$ = 516 𝑉
Merci!