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Chapitre III : [MOTEUR A COURANT ALTERNATIF]

III.1. Introduction
Les moteurs à courant alternatif sont des moteurs électriques alimentés par un
courant alternatif. Les moteurs électriques convertissent l'énergie électrique en
énergie de rotation mécanique grâce à l'action mutuelle des champs magnétiques.
Il existe une grande variété de moteurs à courant alternatif, parmi lesquels les
types de base suivants se démarquent:
 Le moteur universel qui peut aussi être à courant continu.
 Le moteur synchrone. Dans ce type de moteur électrique, la vitesse de rotation
est constante et dépend de la fréquence.
 Le moteur asynchrone. C'est un moteur triphasé.
Dans certains cas, comme les bateaux, où la source principale d'énergie est le
courant continu, ou où une large gamme de vitesses est souhaitée, des moteurs
électriques à courant continu peuvent être utilisés. Cependant, la plupart des
moteurs modernes fonctionnent avec des sources de courant alternatif

III.2. Les différents types du moteur à courant alternatif :

III.2.1. Le moteur universel

Le moteur universel est un type de moteur électrique pouvant fonctionner à la


fois en courant continu et en courant alternatif monophasé.
Sa constitution est similaire à celle d'un moteur de série à courant continu, bien
qu'avec quelques modifications:
 Les noyaux polaires et l'ensemble du circuit magnétique sont construits avec
des plaques de fer-silicium isolées et empilées pour réduire les pertes
d'énergie dues aux courants parasites. Ces courants sont dus à des variations
de flux magnétique lorsqu'ils sont connectés à un réseau de courant alternatif.
 Faible nombre de tours dans l'inducteur magnétique pour saturer le noyau non,
réduisant ainsi les pertes et l'hystérésis à courant de Foucault, de plus en plus
courant et donc le couple et l'amélioration du facteur de puissance.
 Plus grand nombre de spires dans l'induit pour compenser la diminution du
débit due au plus petit nombre de spires de l'inducteur.
L'utilisation de ces moteurs en courant alternatif est très répandue en raison du
couple de démarrage plus élevé par rapport à celui des moteurs à induction et de
sa vitesse de rotation élevée, ce qui permet de réduire sa taille et son prix. Ainsi,
il est utilisé dans les machines portatives de tous types, les petits appareils
ménagers, etc.

III.2.2. Le moteur synchrone

Un moteur synchrone est un type de moteur à courant alternatif. Sa vitesse de


rotation est constante et dépend de la fréquence de la tension du réseau électrique
auquel il est connecté et du nombre de paires de pôles du moteur; cette vitesse
est appelée "vitesse de synchronisme".
Les moteurs synchrones fonctionnent comme un alternateur.
Il existe quatre types de démarrages différents pour ce type de moteur:

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 En tant que moteur asynchrone.


 En tant que moteur asynchrone, mais synchronisé.
 Utilisation d'un moteur secondaire ou auxiliaire pour le démarrage.
 En tant que moteur asynchrone, en utilisant un type différent de stabilisateur:
il aura des bagues collectrices qui relieront la roue polaire du moteur au
démarreur.
Les moteurs synchrones sont ainsi appelés parce que la vitesse du rotor et la
vitesse du champ magnétique du stator sont égales. Ils sont utilisés dans les
grandes machines qui ont une charge variable et qui ont besoin d'une vitesse
constante.

III.2. 3. Le moteur asynchrone ou moteur à induction


Le moteur asynchrone est également connu sous le nom de moteur à induction.
Le moteur asynchrone triphasé est constitué d'un rotor et d'un stator.
Le rotor peut être de deux types: cage d'écureuil ou enroulement. Dans
le stator sont les bobines d'inductance. Ces bobines sont triphasées et sont
décalées de 120 degrés dans l'espace. Selon le théorème de Ferraris, lorsqu'un
système de courant triphasé équilibré circule à travers ces bobines, dont le
déphasage dans le temps est également de 120º, un champ magnétique tournant
est induit autour du rotor. Ce champ magnétique variable induira une tension
dans le rotor selon la loi d'induction de Faraday.
Puis l'effet Laplace (ou effet moteur) se produit: chaque conducteur parcouru par
un courant électrique, immergé dans un champ magnétique, subit une force qui
tend à le mettre en mouvement. Simultanément, un effet Faraday (ou effet
générateur) se produit: dans tout conducteur qui se déplace dans un champ
magnétique, une tension est induite. Le champ magnétique tournant, à la vitesse
de synchronisme, créé par l'enroulement du stator, coupe les conducteurs
du rotor, générant ainsi une force d'induction électromotrice.
L'action mutuelle du champ tournant et les courants existants dans les
conducteurs de rotor, génèrent une force électrodynamique sur lesdits
conducteurs de rotor, qui font tourner le rotor du moteur. La différence entre les
vitesses du rotor et du champ magnétique est appelée glissement.

Le moteur à cage d'écureuil

Le moteur à cage d'écureuil est un type de moteur asynchrone.


La plupart des moteurs à courant alternatif monophasé ont un rotor du type à
cage d'écureuil. Les rotors à cage d'écureuil sont beaucoup plus compacts et ont
un noyau de fer laminé.

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Un rotor à cage d'écureuil est la partie rotative couramment utilisée dans un


moteur à induction CA. Une fois installé, le moteur est un cylindre monté sur un
arbre. À l'intérieur, il contient des barres conductrices longitudinales en
aluminium ou en cuivre avec des rainures. Les barres sont connectées ensemble
aux deux extrémités en court-circuitant les anneaux qui forment la cage. Le nom
est dérivé de la similitude entre cette cage d'anneaux, les barres et la roue d'un
hamster.
La base du rotor est construite avec des feuilles de fer empilées.
Souvent, les conducteurs sont légèrement inclinés sur la longueur du rotor pour
réduire le bruit et réduire les fluctuations de couple qui pourraient en résulter, à
certaines vitesses, et à cause des interactions avec les barres du stator. Le nombre
de barres dans la cage d'écureuil est déterminé en fonction des courants induits
dans les bobines du stator et donc en fonction du courant qui les traverse. Les
constructions qui offrent moins de problèmes de régénération utilisent un nombre
premier de barres.
Les enroulements inducteurs dans le stator d'un moteur à induction incitent le
champ magnétique à tourner autour du rotor. Le mouvement relatif entre ce
champ et la rotation du rotor induit un courant électrique, un écoulement dans les
barres conductrices. À son tour ces courants circulant dans les conducteurs
réagissent longitudinalement avec le champ magnétique produisant un moteur de
force tangentielle qui agit sur le rotor, ce qui entraîne un couple de rotation pour
tourner l'arbre. En effet, le rotor est entraîné autour du champ magnétique, mais à
une vitesse de rotation légèrement plus lente. La différence de vitesse est appelée
glissement et augmente avec la charge.
Le noyau de fer sert à transporter le champ magnétique à travers le moteur. Dans
la structure et le matériel, il est conçu pour minimiser les pertes. Les feuilles
minces, séparées par l'isolation de vernis, réduisent les courants parasites qui
découlent des courants de Foucault (en anglais, courant de Foucault).

Le matériau, un acier faible en carbone mais riche en silicium (appelé acier au


silicium), avec plusieurs fois la résistance du fer pur, dans le réducteur
supplémentaire. La faible teneur en carbone en fait un matériau magnétique doux
avec une faible perte due à l'hystérésis.

La même conception de base est utilisée pour les moteurs monophasés et


triphasés sur une large gamme de tailles. Les rotors triphasés présentent des
variations de la profondeur et de la forme des barres pour répondre aux exigences
de conception. Ce moteur est très utile dans les variateurs de vitesse.

III.3. Constitution d’un moteur à courant alternatif


 Le stator est habituellement l'induit (siège de la transformation de puissance), est composé de
3 bobines décalées dans l’espace de 120° et alimentées en triphasé et couplées en étoile,
découpé en p paire de pôles, aussi bien pour le moteur triphasé asynchrone que pour le moteur
triphasé synchrone. Les bobinages sont insérés dans des encoches au sein de culasse en
ferrite.

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 Le rotor (l'inducteur) est formé d'un ensemble de pôles saillants, dont le nombre est égal au
nombre de pôles du stator. Les pôles du rotor sont alimentés par une source de courant
continu, par l'entremise de bagues collectrices pour constituer des pôles magnétiques
alternativement N et S.
- Le rotor comporte également une cage d'écureuil pour permettre le démarrage du moteur de
la même manière qu'un moteur asynchrone.
- Lorsque que l'inducteur est bobiné, il est nécessaire de conserver des balais afin de
l'alimenter (mais cette fois sans commutation).

La structure de la machine synchrone brushless (sans balai, donc à aimants


permanents) réserve plusieurs avantages :

- Pas de pertes au rotor

- Pas besoin de bobinage et de balais au rotor

- Un rotor plus léger (car aimants plus légers que les bobinages) -> servomoteurs à faible
inertie donc très réactifs

- Pour les faibles dimensions, induction plus importante.

Autrefois, cette technologie ne permettait pas de réaliser des machines de très fortes
dimensions (cout trop important) mais avec les progrès réalisés sur les aimants, on observe
une montée en puissance de ces moteurs.

Les aimants utilisés sont généralement soit des ferrites (faible induction mais bon marché) ou
du Samarium cobalt (forte induction mais couteux).

Le rotor du moteur asynchrone court après le champ tournant sans jamais le rattraper.
Il en résulte une vitesse de rotation du rotor inférieur à la vitesse de synchronisme :

ߗோ < ߗௌ

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On définit alors le glissement g du moteur asynchrone comme étant la différence relative


entre la vitesse du champ tournant et la vitesse réelle du rotor :

ߗௌ − ߗோ
݃=
ߗௌ

ߗௌ : La vitesse du champ tournant, appelée aussi vitesse de synchronisme( en rad/sec)

ߗோ : La vitesse de rotation réelle du rotor (en rad/sec).

III.4. Principe d’un moteur synchrone


Le stator alimenté par un système de tensions triphasé crée un champ tournant dans

l'entrefer. Ce champ magnétique tourne à la vitesse de ݊ = ௣ tours par secondes avec f
fréquence d'alimentation des bobinages statoriques, et p le nombre de paires de pôles.
Le rotor composé de p aimants permanents va alors s'aligner avec le champ tournant.
Le rotor tourne ainsi à la même que le champ tournant. La vitesse de rotation du rotor est donc

: ߗ=௣

Rq 1 : Le synchronisme des champs magnétiques induit et inducteur impose une procédure


spécifique de démarrage (de couplage au réseau en mode alternateur).
- En mode moteur : un moteur synchrone ne peut démarrer directement à pleine tension
depuis le réseau de fréquence 50Hz (Car le rotor a une vitesse nulle au démarrage Ω ≠ ‫) ݌ݓ‬.
Pour une alimentation directe en 50 Hz, il faudrait donc au préalable amener la charge à la
vitesse nominale par un moteur auxiliaire puis connecter l'alimentation.

Pour les moteurs brushless, la solution consiste à utiliser un onduleur (système électronique
recréant un système de tension triphasé de fréquence et d'amplitude voulu) . Autrefois, le rotor
devait être lancé à la vitesse de synchronisme par un dispositif tierce et la variation de vitesse
était impossible à réaliser.
- En mode alternateur (pour les machines à rotor bobiné essentiellement) : avant de connecter
la machine synchrone au réseau, il faut lancer le rotor à la vitesse de synchronisme par un
moteur annexe, puis en modulant le courant d'induction, amener la fem crée par l'alternateur à
la même valeur que la tension du réseau.

Rq 2 : Le problème de ce mode de fonctionnement de la machine synchrone est son


instabilité. Les constantes de temps électrique étant beaucoup plus faibles que les constantes
de temps mécaniques, le moindre changement rapide de courant statorique entraîne le
décrochage du champ magnétique crée par le rotor. Pour cette raison, le moteur synchrone, en
pratique, ne peut fonctionner correctement qu'en étant asservi afin de maintenir en
permanence les champs statoriques et rotoriques "en phase".

III.5. Modèle Electrique


La machine synchrone peut être représentée par le schéma électrique suivant (schéma
équivalent monophasé) :

rs : résistance de l’enroulement (Ω)

ܺ௦ = ‫ܮ‬௦߱: Réactance synchrone ‘‘effet secondaire’’ de l’induction (Ω)

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Mailles : ‫ݎ( = ܧ‬௦ + ݆ܺ௦)‫ܬ‬+ ܸ Dans la pratique : ‫ݎ‬௦ ≪ ܺ௦

Dans la phase de l’alternateur ‫݆ܺ = ܧ‬௦. ‫ܬ‬+ ܸ

Dans chaque phase : J courant, V tension

- Branchements en production :
Il y deux sorte de branchement : étoile (Y) ou en triangle (∆)

En étoile :

I=J et ܷ = √3ܸ

En triangle : I =√3 ‫ܬ‬et U=V

- Mesure de la force électromotrice :

‫݆ܺ = ܧ‬௦. ‫ܬ‬+ ܸ

Afin de mesurer la force électromotrice E d’une phase on suit les étapes suivantes :

- Annulation du courant J.

- Enlever la charge (électrique) de l’alternateur

- On obtient alors E=V ( en valeur efficaces), E est mesuré à l’induit avec un voltmètre

Fonctionnement à vide :

A vide, les tensions générées correspondent aux fem induites dans les bobinages du stator par
le champ tournant du rotor : vi(t) = ei(t)

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La valeur efficace des fem induites E = K N f φ

E : fem en volts (aux bormes d’un enroulement statorique)

φ : flux produit par un pôle de l’inducteur ( en Wb)

N : nombre de conducteurs d’un enroulement statorique

K : coefficient de Kapp (2.22)

III. 6. Bilan de puissance :

 Puissance absorbée = puissance mécanique reçue + puissance électrique consommée


par l'inducteur

 Puissance utile = puissance électrique fournie à la charge triphasée

Pertes joule :

Dans l’induit : 3RI2 ( couplage Y)

Dans l’inducteur : r ie2 (r : résistance de l’inducteur)

ࡼ √૜ࢁࡵࢉ࢕࢙࣐
Rendement : ɳ= ࡼ࢛ =
ࢇ √૜ࢁࡵࢉ࢕࢙࣐ ା∑ ࢖ࢋ࢚࢘ࢋ࢙

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III.7. Excitation des alternateurs :


La machine synchrone est réversible, elle peut fonctionner aussi bien en moteur qu'en
générateur. De même, elle peut être de type inductif ou capacitif selon l'excitation, que ce soit
en fonctionnement moteur ou générateur. Il suffit pour cela de jouer sur l’amplitude de E,
c’est à dire sur le courant d’excitation rotorique. Il est possible de constater que lors d’un
fonctionnement capacitif, la f.e.m. E est supérieure à la tension d’alimentation, on dit que la
machine est surexcitée (le moteur génère la puissance réactive). Lors d’un fonctionnement
inductif, la f.e.m. E est inférieure à la tension d’alimentation, on dit que la machine est sous-
excitée ( le moteur absorbe la puissance réactive).

La valeur de la tension induite dans un enroulement d’alternateur dépend de trois facteurs :

- La vitesse de rotation de l’alternateur,

-L’intensité du champ magnétique,

-La longueur du conducteur placé dans le champ magnétique

E= BLV

Etant donné que la vitesse de rotation de l’alternateur doit demeurer constante et que la
longueur du conducteur est fixe, le facteur déterminant est l’intensité du champ magnétique.
L’intensité du champ magnétique ou densité des lignes de force dépend du courant
d’excitation, qui lui-même dépend de la tension d’excitation (loi d’Ohm). C’est donc dire
qu’en faisant varier le courant d’excitation (ou la tension), on peut faire varier la tension aux
bornes de l’alternateur.

Le système d’excitation de l’alternateur est la source du courant continu créant le champ dans
l’alternateur. Il y a deux types d’excitation :

III.7.1. l’excitation dynamique:

Dans la plupart des systèmes à excitation dynamique la source de courant continu est une
génératrice à courant continu fixée en bout d’arbre de l’alternateur. et branchée à l’inducteur à
travers une paire de bagues et de balais.

III.7.2. l’excitation statique

Les alternateurs sans bagues ni balais ont leurs extrémités de bobinages reliées aux pôles
positive et négative du pont de diodes tournantes L’excitatrice est un alternateur triphasé à
inducteur fixe (stator) et à induit tournant (rotor).La tension triphasée induite dans le rotor est
redressée par des diodes, permettant de fournir le courant d’excitation Ir au rotor de
l’alternateur principal. La partie tournante est en rouge. Dans les machines modernes on
utilise plutôt une excitation sans balais ni bagues constituée d’un alternateur triphasé à induit
tournant et d’un redresseur tournant.

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III.8. Intérêts d’utilisation des machines synchrone :


Production de fortes puissances et de faibles puissances

Rendement très élevés (proches de 100% en fortes puissances)

L’alternateur triphasé est à la base de presque toute la production mondiale d’électricité.

- Les moteurs synchrones conviennent parfaitement à des applications nécessitant des vitesses
de rotation inférieures à 600 min-1, telles que les broyeurs de minerai.

- En plus de pouvoir transmettre l'énergie mécanique du moteur à la charge, on peut régler


le F.P. de celui-ci à 1 en surexcitant le rotor.

III.9. Démarrage d’un moteur synchrone:


Au démarrage, les pôles du rotor ne sont pas alimentés par la source de courant continu. Le
moteur synchrone démarre donc comme un moteur asynchrone, à cause de la cage d'écureuil
disposée sur le rotor.

Lorsque le moteur approche de la vitesse synchrone, un interrupteur permet d'alimenter le


rotor avec du courant continu. Une grande attraction s'établit alors entre les pôles nord du
rotor et les pôles sud du stator ; ils se maintiennent donc exactement vis-à-vis les uns des
autres.

On dit alors que le moteur est "accroché" : le rotor tourne à sa vitesse synchrone sous l'effet
du changement continuel de la polarité des pôles du stator.

La figure suivante montre l'alignement parfait des pôles inverses du rotor et du stator.

Alignement des pôles du rotor et du stator d'un moteur synchrone :

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Moteur en charge :

Lorsque la charge mécanique du moteur augmente, le rotor a tendance à se décaler de son axe central, comme
l'illustre la figure suivante. Si la charge devenait trop importante, les pôles du rotor décrocheraient des pôles du
stator, provoquant ainsi l'arrêt du moteur.

Pour prévenir ce phénomène, un dispositif de commande automatisé augmente le courant d'excitation dans les
pôles du rotor.

Moteur synchrone en charge :

Effet du courant d'excitation :

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Lorsque le stator du moteur est branché à la source d'alimentation, une tension est induite dans les enroulements
de phase, à cause du champ magnétique créé dans le moteur.

Si le courant est nul dans les enroulements du rotor, la totalité du champ magnétique est produite par le
stator. De ce fait, le stator laisse un faible facteur de puissance (F.P.) arrière. Le moteur se comporte alors
comme un moteur asynchrone.

A mesure que le courant d'excitation du rotor augmente, il contribue à la production du champ magnétique,
ce qui provoque une augmentation du facteur de puissance.

Dès l'instant où le rotor produit le champ magnétique nécessaire pour éliminer les effets de la tension
induite dans le stator,le F.P. devient unitaire et les courants de ligne atteignent leur valeur minimale.

Si l'on augmente encore le courant d'excitation, le moteur joue le rôle d'un condensateur et le F.P. devient
avant.

La possibilité de faire varier le courant d'alimentation des moteurs synchrones permet de les utiliser pour
augmenter le facteur de puissance.

Lorsqu'ils sont destinés à cet usage, on leur donne le nom de compensateurs synchrones.

La figure suivante illustre les courbes produites par le courant d'un moteur synchrone pour différentes valeurs de
charge en fonction du courant d'excitation.

Courbes du courant d'un moteur synchrone soumis à différentes charges et à différents courants
d'excitation :

III.10. Machine synchrone triphasée


 Elle porte le nom d'alternateur lorsqu'elle transforme de l'énergie mécanique en
énergie électrique. Cependant, lorsqu'elle fonctionne en moteur, on lui donne le nom
de moteur synchrone.

 Avec le développement de l'électronique de puissance, le moteur synchrone vient


remplacer le moteur à courant continu. Des convertisseurs électromécaniques qui
transforment l’énergie mécanique, fournie par un moteur ou une turbine, en énergie
électrique triphasée dont le transport et l’utilisation sont cas plus rationnels et plus
rentables que dans le monophasé.

Il excite 3 types :

Alternateur triphasé : produit 3 phases (+ un neutre si besoin)

Alternateur monophasé : produit 1 phase + 1 neutre

Machine réversible : moteur synchrone ↔ alternateur synchrone

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En résumé sur les moteurs synchrones :

Suite à cette étude, vous devriez retenir particulièrement les points suivants :

- Les moteurs synchrones sont construits de manière identique ou semblable aux alternateurs triphasés.

- Le rotor des moteurs synchrones tourne en synchronisme avec le champ magnétique tournant généré par le
stator.

- On peut faire varier le facteur de puissance (F.P) des moteurs synchrones en variant le courant d'excitation.

- Lorsqu'il est sous-excité, le moteur synchrone a un F.P. arrière. Au contraire, lorsqu'il est surexcité, il
a un F.P. avant.

- On désigne par l'expression "compensateur synchrone" un moteur synchrone tournant à vide et dont la
fonction est d'augmenter le F.P. du réseau.

- Pour des applications à basse vitesse (600 min-1 ou moins), les moteurs synchrones offrent un meilleur
rendement que les moteurs asynchrones.

3. Fonctionnement
Comme tous les moteurs, le moteur synchrone se comporte différemment au démarrage et lorsqu'il est en
charge. Il convient donc d'étudier ces deux situations séparément.

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Le moteur asynchrone

Le moteur asynchrone couplé à un variateur de fréquence est de loin le type de moteur


le plus utilisé pour les applications où il est nécessaire de contrôler la vitesse et le
déplacement d'une charge.
Le système moteur-variateur convient bien pour des applications tels que les ascenseurs car
on recherche une excellente précision à fois au niveau de la vitesse (confort des utilisateurs) et
de la précision de la position de la cabine par rapport aux paliers.
Quant au moteur asynchrone seul, sa popularité résulte du peu d'entretien nécessaire, de sa
simplicité de construction, de sa standardisation et de sa robuste.

IV.1. Principe de fonctionnement


Le principe de fonctionnement d'un moteur asynchrone repose :

 D'une part sur la création d'un courant électrique induit dans un conducteur placé dans
un champ magnétique tournant. Le conducteur en question est un des barreaux de la cage
d'écureuil ci-dessous constituant le rotor du moteur. L'induction du courant ne peut se faire
que si le conducteur est en court-circuit (c'est le cas puisque les deux bagues latérales relient
tous les barreaux).

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 D'autre part, sur la création d'une force motrice sur le conducteur considéré (parcouru
par un courant et placé dans un champ magnétique tournant ou variable) dont le sens est
donné par la règle des trois doigts de la main droite.
Comme montré sur le schéma ci-dessus, le champ tournant, à un instant donné, est
orienté vers le haut. En considérant deux conducteurs diamétralement opposés, on constate
que les courants induits dans ces deux conducteurs sont en sens inverse et, associés au champ
magnétique, créent des forces motrices en sens inverse. Le rotor étant libre de tourner sur
l'axe X-Y, les deux forces s'associent pour imprimer aux deux conducteurs un couple
permettant la rotation de la cage d'écureuil : le moteur électrique est inventé.
Pour entretenir la rotation du moteur, il est nécessaire de faire varier soit le courant
dans les conducteurs de la cage, soit le champ magnétique. Dans un moteur asynchrone, c'est
le champ magnétique qui varie sous forme de champ tournant créé dans le stator.
Au démarrage le champ tournant balaye les conducteurs de son flux à la vitesse
angulaire de synchronisme. Le rotor mis en rotation tend à rattraper le champ tournant. Pour
qu'il y ait un couple entretenu au niveau des conducteurs, la variation de flux doit être
présente en permanence; ce qui signifie que si les conducteurs tournent à la vitesse de
synchronisme comme le champ tournant, la variation de flux sur les conducteurs devient nulle
et le couple moteur disparaît.
Un rotor de moteur asynchrone ne tourne donc jamais à la vitesse de synchronisme (50 Hz).
Pour un moteur à une paire de pôles (à 50 Hz, la vitesse de rotation du champ tournant est de
3 000 [tr/min]) la vitesse de rotation du rotor peut être de 2 950 [tr/min] par exemple;
intervient ici la notion de glissement.

IV.2 Stator
Le stator d'un moteur triphasé (le plus courant en moyenne et grosse puissance), comme son
nom l'indique, est la partie statique du moteur asynchrone. Il se compose principalement :

 de la carcasse,
 des paliers,
 des flasques de palier,
 du ventilateur refroidissant le moteur,
 le capot protégeant le ventilateur.

L'intérieur du stator comprend essentiellement :

 un noyau en fer feuilleté de manière à canaliser le flux magnétique,

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 les enroulements (ou bobinage en cuivre) des trois phases logés dans les encoches du
noyau.

Dans un moteur triphasé les enroulements sont au nombre minimum de trois décalés l'un de
l'autre de 120° comme le montre le schéma ci-dessous.

 Influence du nombre de paires de pôles sur la vitesse de rotation et de la forme du


champ statorique résultant.
Lorsque les enroulements du stator sont parcourus par un courant triphasé, ceux-ci
produisent un champ magnétique tournant à la vitesse de synchronisme. La vitesse de
synchronisme est fonction de la fréquence du réseau d'alimentation (50 Hz) et du nombre de
paires de pôles. Vu que la fréquence est fixe, la vitesse de rotation du champ tournant du
moteur ne peut varier qu'en fonction du nombre de paires de pôles.

Paires de pôles 1 2 3 4 6

Nombre de pôles 2 4 6 8 12

n0 [tr/min] 3 000 1 500 1 000 750 500

IV.3. Rotor
Le rotor est la partie mobile du moteur asynchrone. Couplé mécaniquement à un treuil
d'ascenseur par exemple, il va créer un couple moteur capable de fournir un travail de montée
et de descente de la cabine d'ascenseur. Il se compose essentiellement :

 D'un empilage de disques minces isolés entre eux et clavetés sur l'arbre du rotor afin
de canaliser et de faciliter le passage du flux magnétique.

 D'une cage d'écureuil en aluminium coulé dont les barreaux sont de forme trapézoîdale
pour les moteurs asynchrones standards et fermés latéralement par deux "flasques"
conductrices.

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IV.4. Glissement, couple et vitesse de rotation

IV.4. 1. Glissement
Comme on l'a vu au niveau du principe de fonctionnement d'un moteur asynchrone, la vitesse
de rotation de l'arbre du moteur est différente de la vitesse de synchronisme (vitesse du champ
tournant).
Le glissement représente la différence de vitesse de rotation entre l'arbre du moteur et le
champ tournant du stator; il s'exprime par la relation suivante :

g = ns - n
Avec,

 ns = vitesse du champ tournant.


 n = vitesse de rotation de l'arbre.

Le glissement est généralement exprimé en pourcentage de la vitesse de synchronisme n0.


ఆ ೞିఆ
g = (ns - n) / ns [%] g= ఆೞ

n= ns (1- g)

La vitesse de synchronisme, quant à elle, est fonction de la fréquence du réseau et du nombre


de paires de pôles. Elle s'exprime par la relation suivante :

ns (tr/s)= f /p
Ωs (rad/s) = 2πf/p
Avec,

 ns = vitesse du champ tournant.


 f = la fréquence du réseau (en général 50 Hz).
 p = le nombre de paires de pôles.

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IV.4. 2. Couple
- Puissance et couple
La puissance, le couple et la vitesse sont liés par la relation fondamentale : P = T × Ω
P : puissance en watts (W),
T : Couple en newtons-mètres (Nm),
Ω: vitesse angulaire en radians par seconde (rd /s).
- Inertie au démarrage
Durant la période de démarrage, le moteur doit fournir :
– l’énergie nécessaire pour vaincre le couple résistant ;
– l’énergie cinétique pour la mise en mouvement des parties à l’arrêt (machine entraînée plus
le rotor du moteur).
- Couples résistants
Le démarrage d’une machine par un moteur ne peut avoir lieu que si le couple moteur est à
chaque instant supérieur au couple résistant de la machine entraînée, et ce à toutes les vitesses
(sinon le moteur s’arrête : on dit qu’il cale).
CMoteur_Crésistant = J dΩ/dt
- si ω = ωs alors Cm = 0
- si Cm augmente alors g augmente et Ω décroit.

IV.5. Couplage

Le couplage des enroulements statorique permet de faire fonctionner les moteurs asynchrones
sous deux tensions. Il est fonction de la tension du réseau et de la tension d=que peuvent
supporter les enroulements.

Le couplage est réalisé par une connexion, à l’aide de barrettes, sur la plaque à bornes.

Méthode :

Repérer la plaque signalétique sur laquelle le constructeur a indiqué les caractéristiques du


moteur.

Extraire les indications se reportant à la tension admissible par le moteur asynchrone ainsi que
les couplages possibles.

Couplage triangle : utilisé pour la tension de fonctionnement la plus basse.

Couplage étoile : utilisé pour la tension de fonctionnement la plus élevée.

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IV.6. Bilan de puissance

Pertes constantes : Se mesurent à vide


- Pc = Pa0 – PJS0 = Pfer +Prot

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IV.6. Démarrage des moteurs asynchrones


Deux conditions doivent être recherchées dans le démarrage :
- Un couple de démarrage Cd le plus élevé possible par rapport au couple résistance Cr, de
cette façon le couple d’accélération est lui-même important et la durée du démarrage réduite.
- La limitation de l’appel du courant sur le réseau pendant le démarrage. En effet l’intensité
de démarrage vaut couramment 2 à 9 In et dans la plupart des cas une telle surcharge
provoquerait des chutes de tension en ligne trop importantes pour le moteur.
Egalement on a :
- Lorsque le stator est mis sous tension, le rotor est à l’arrêt : (Ω = 0 ; g = 1)

- Le moteur se comporte exactement comme un transformateur triphasé en court-circuit (les


courants rotoriques ont alors la même fréquence fs que les grandeurs statoriques).

- La valeur efficace Jd des courants appelés est alors très supérieure au courant nominal Jn.

- Jd est le courant de décollage (démarrage).

- Le rapport Jd/Jn appelé pointe de courant varie : de 4 à 10.

IV.6. 1. Contraintes de démarrage :


- Si le rapport Jd/Jn est fort, il donne une chute de tension sur le réseau ;

- Si le réseau est peu puissant par rapport au moteur, la chute de tension devient inacceptable
pour le moteur et pour les autres usagers ;

- En général, on réduit le courant de démarrage à des valeurs acceptables.

Jd/Jn = 2 à 4
௏భ
‫ܬ‬ଶௗ ≅ √ோ మା௑ మ
= ‫ܬ‬ଵௗ

IV.6. 2. Solutions générales aux problèmes de démarrages :

Mis à part le démarrage direct, les différents procédés de démarrage ont pour objectif
fondamental de limiter l'intensité absorbée tout en maintenant les performances mécaniques
de l'ensemble « moteur-machine entrainée »conformes au cahier des charges.

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Chapitre III : [MOTEUR A COURANT ALTERNATIF]

Dans le cas du moteur asynchrone cette limitation de courant est obtenue par :

- Une réduction de la tension d'alimentation, le courant est proportionnel à la tension :

 Action sur le circuit primaire (stator):

On peut réaliser le démarrage par :

· Couplage étoile-triangle.

· Eliminations de résistances statoriques

· Auto-transformateurs.

Inconvénient : le couple moteur qui est proportionnel au carré de la tension est réduit dans
le même rapport.

- Une augmentation de la résistance rotorique :

 Action sur le circuit secondaire (rotor):

On peut réaliser le démarrage par :

· Elimination de résistances rotoriques

· Moteurs à cage multiples.

Cette seconde façon de procéder ne présente pas d'inconvénient sur le plan fonctionnel,
l'augmentation de la résistance du rotor se traduit par :

· Une augmentation du couple de démarrage.

· Une diminution du courant de démarrage.

IV.6. 2. 1 Démarrage étoile triangle :


 Principe :

Ce procédé de démarrage consiste à changer le couplage des enroulements du stator pour


limiter l'appel de courant.

Le démarrage s'effectue en deux temps :

· 1er temps : chaque enroulement du stator est alimenté sous une tension réduite
(couplage étoile Y)

· 2eme temps : chaque enroulement du stator est alimenté sous sa tension nominale
(couplage triangle ∆)

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Chapitre III : [MOTEUR A COURANT ALTERNATIF]

Il consiste à réduire par √૜ la tension aux bornes du moteur grace à une connexion étoile lors
de la phase de démarrage : le courant de ligne est alors divisé par 3, comme le couple moteur :
le démarrage est plus doux, le courant d’appel plus faible. Il faut s’assurer que le couple de
démarrage (= couple d’accélération à Ω = 0) est suffisant pour démarrer le moteur. En outre il
faut commuter en triangle lorsque la vitesse se stabilise pour éviter l’échauffement du moteur
proportionnel à Tmoteur × (Ωs - Ω )
Avantage :
- relativement bon marché.
- Appel de courant de démarrage Jd réduit Jd /√3

- Complication d’appareillage faible.

Inconvénient : couple de démarrage fixé par l’alimentation, couple réduit au 1 /3 de sa valeur


du démarrage direct sur toute l’excursion de vitesse ⇒ mise en régime plus longue et limité

au machine qui démarrent à vide (machine-outil). Coupure brutale puis augmentation brutale
du courant lors du passage étoile en triangle (surtension inductives, phénomènes transitoires
qui apparaissent sur le réseau…)

Emploi :

- Démarrage utilisé pour les engins qui ont un faible couple résistant au démarrage
(ventilateurs, pompes centrifuges, machines-outils)

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Chapitre III : [MOTEUR A COURANT ALTERNATIF]

- Seuls les moteurs asynchrones triphasés avec rotor en court-circuit ou rotor à cage peuvent
être démarrés en étoile-triangle.

- Ce procédé de démarrage ne peut être utilisé que pour des moteurs conçus pour supporter en
fonctionnement normal et pour un couplage triangle la tension composée du réseau.

Exemple :

• Un moteur 380v/ 660v sur un réseau 220v/ 380v,

• Un moteur 220v/ 380v sur un réseau 110v/ 220v.

IV.6. 2. 2 Démarrage direct

Voir courbe donnée par la suite : le courant de ligne vaut 7 × le courant final de régime : il
faut dimensionner les protections mais surtout cela occasionne une chute de tension qui risque
de perturber le fonctionnement des appareils connectés sur la ligne et sur le bon
fonctionnement du moteur lui-même : ce dernier risque de ne plus démarrer (la courbe du
couple moteur s’effondre pour devenir inférieur au couple résistant). En outre le couple
d’accélération est relativement élevé : il y a un à-coup au démarrage ( ce n’est jamais très bon
pour la mécanique)

Avantages :

- Simplicité de l’appareillage ;

- Couple important ;

- Temps de démarrage minimal ;

- Rapidité de la mise en régime.

Inconvénients :

- Démarrage brutal, courant d’appel élevé ce qui perturbe les appareils branchés sur la même
ligne (outre la chute de couple qui résulte de la chute de tension). Procédé utilisé pour des
puissances < 10 × la puissance apparente du réseau ou des moteurs de petite puissance (EDF
impose une puissance utile ≤ 1,5 kW sur le réseau grand public basse tension).

Emploi :

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Chapitre III : [MOTEUR A COURANT ALTERNATIF]

Il convient pour un moteur à cage quand :

Le réseau supporte Jd

La machine entrainée permet le démarrage ‘‘brutal’’

Le cas des machines ayant besoin d’un fort couple de démarrage (moteur de levage, forte
cadence de démarrage)

IV.6. 2. 3 Démarrage par auto - transformateurs :

 Principe :

Cela consiste à réduire la tension d’alimentation en modifiant les nombres de spires


secondaires d’un autotransformateur (2 ou 3 rapports de transformations sont ordinairement
utilisés) : le démarrage s’établit donc en 2 ou 3 temps.

Ce démarrage consiste à utiliser un auto - transformateur, qui est un appareil dont le circuit
primaire est alimenté par le réseau et qui délivre à son secondaire une tension pouvant varier
linéairement de 0 à 100% de la tension primaire.²

Ce démarrage s'effectue en deux temps :

1. 1er temps : Alimenter le moteur par une tension réduite à travers l'auto - transformateur.

2. 2eme temps : alimenter le moteur par la pleine tension de fonctionnement

 Avantage :

- Possibilité de choisir le couple de démarrage, réduit dans le même rapport que le courant
d’appel.

- Passage des divers temps de démarrage sans coupure de courant (absence de surtensions). - -
- S’utilise quand le procédé étoile/triangle abaisse trop le couple de démarrage.

 Inconvénients :

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Chapitre III : [MOTEUR A COURANT ALTERNATIF]

- Onéreux, et donc réservé pour des puissances ≥ 50 kW approximativement.

- Prix d’achat élevé (autotransformateur plus contacteurs)

IV.6. 2. 4. Démarrage par insertion résistances statoriques :


 Principe :

Cela consiste à abaisser la tension de ligne en insérant des résistances en série avec les
enroulements statoriques. On réduit alors ces résistances au fur et à mesure de la lancée du
moteur (soit par fraction, soit en une seule fois si c’est suffisant). La tension statorique ne
reste pas constante lors du démarrage : elle augmente progressivement, ce qui assure, même
avec des résistances non fractionnée, un démarrage doux. En fait les courbes du transparent
(données ci-dessous) supposent que la tension statorique n’évolue pas lorsque Ω augmente :
les sauts d’une courbe à l’autre sont, en réalités, beaucoup plus faibles.

 Avantages :

Possibilité de choisir le couple de démarrage et le passage des différents temps de démarrage


sans coupure de courant. Le courant de démarrage peut être choisi avec précision.

 Inconvénients : Si le courant est divisé par 3 alors le couple est divisé par 9.

En pratique il est peu utilisé car c’est finalement un procédé médiocre, ne peut s’utiliser que
pour les couples résistants faibles (pompes centrifugeuses, ventilateurs…..)

 Remarque :

- Lorsqu'on augmente l'insertion de groupes de résistances, on augmente les temps du


démarrage statoriques.

IV.6. 2. 5. Démarrage par insertion de résistances rotoriques


 Principe :

Ce démarrage consiste à alimenter directement les enroulements du stator sous leur tension
nominale et à coupler les enroulements du rotor en étoile.

Ce démarrage s'exécute en plusieurs temps (minimum 3 temps) :

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Chapitre III : [MOTEUR A COURANT ALTERNATIF]

1er temps : on limite le courant dans les enroulements du rotor en insérant des résistances.

2eme temps : on diminue la résistance du circuit rotor en éliminant une partie des résistances.

3eme temps : on supprime toutes les résistances rotoriques ce qui donne un rotor court-circuité
(couplage étoile).

 Conditions technologiques :

Le moteur doit être du type rotor bobiné avec les sorties reliés à des bagues.

 Avantages :

- Par rapport à tous les autres procédés de démarrage, l’appel de courant est le plus faible pour
un couple de démarrage donné.

- Possibilité de choisir le couple de démarrage (qui peut atteindre le couple maximal vu au


couplage direct) et le nombre de temps de démarrage (démarrage en douceur).

 Inconvénients :

- Cher pour des puissances ≤ 50 kW approximativement.

En générale ce procédé est réservé pour les démarrages difficiles : lorsqu’un couple de
démarrage élevé est exigé (broyeurs, malaxeurs….), pour des machines qui ont un grand
moment d’inertie (grosses pompes) ou lorsqu’un démarrage progressif est nécessaire
(ascenseurs).

IV.7. Variation de la vitesse :

En industrie, on exige dans plusieurs cas le fonctionnement à vitesse variable ; d’où l’on
envisage des solutions :

- Mécanique : En intercalant des engrenages (réducteur ou multiplicateur) entre le moteur et la


charge : (solution onéreuse : variation de Ω limitée, rendement affaibli, maintenance
alourdie…)

- Electroniques : Action sur :

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Chapitre III : [MOTEUR A COURANT ALTERNATIF]

- fs (alimentation à fréquence variable)  Moteurs CAG

- pc (on récupère alors pr de pc qu’on réinjecte au réseau)  Moteurs BAG

Le rendement devient : ɳ = Pu/ (Pa – Pr) = Pu/ (Pa – Pjr)

Le réglage de la vitesse de rotation du moteur peut donc être obtenu par :

a) Action sur le nombre de paires de pôles :

- Machines à bobinage primaire unique ;

- Machines à plusieurs bobinages primaires (machines à enroulements séparés)

b) Action sur la fréquence de la tension d’alimentation statorique :

- convertisseurs de fréquence électromécaniques (alternateur entrainé par un moteur à


courant continue pilotant plusieurs moteurs asynchrones tournant à la même vitesse).

- convertisseurs statiques (onduleurs de courant, de tension, MLI, contrôle vectoriel de


flux, cycloconvertisseurs).

C) Action sur le glissement :

- Action sur la tension d’alimentation statorique (autotransformateur, gradateur)

-Rhéostat de glissement au rotor.

d) Cascade de récupération (cascade hyposynchrone) :

Le réseau fournit de la puissance : Préseau = Pa – Pr

- On récupère la puissance soutirée Pr en utilisant cet ensemble de redresseur +


onduleur.

- les pertes se réduisent aux pertes joule rotoriques à puissance voisine de Pn .

IV.8. Freinage des moteurs asynchrones :

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Chapitre III : [MOTEUR A COURANT ALTERNATIF]

a) Inversion du sens de rotation (ou par courant-courant)

Lorsqu’on intervertit deux fils de l’alimentation, le champ tourne en sens inverse du rotor : le
moteur fonctionne comme un frein ; il absorbe l’énergie cinétique des parties tournantes qui
est dissipée en chaleur dans le rotor. On peut limiter l’intensité en insérant des résistances en
série.

b) Courant continu :

En injectant du courant continu dans deux phases du stator, on provoque l’arrêt rapide du
moteur. On utilise à cet effet un transformateur abaisseur et un pont de diodes pour limiter le
courant à environ 1,3 In.

c) Electro – freins :

Un électro – aimant triphasé ou monophasé assure le freinage.

d) Freinage hyper synchrone

Ce type de freinage s’applique aux moteurs à bagues servant au levage. Le moteur fonctionne
comme une génératrice asynchrone.

IV.9. Fonctionnement en génératrice :

Lorsque le moteur asynchrone est entrainé à une vitesse supérieure à la vitesse de


synchronisme, il fonctionne alors en génératrice asynchrone.
 Couplage sur un réseau triphasé : Elle fournit de la puissance mécanique et absorbe
de la puissance réactive du réseau.

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Chapitre III : [MOTEUR A COURANT ALTERNATIF]

 Génératrice asynchrone autonome :

Elle fournit de la puissance mécanique et absorbe de la puissance réactive des condensateurs.

 Convertisseur de fréquence :

Moteur asynchrone à rotor bobiné entrainé par un moteur à cage d’écureuil.

Le stator est alimenté par le réseau et son rotor alimente la charge à une fréquence variable.

La tension et la fréquence du rotor dépendent du glissement : Fr = gf et Er = g E0

On peut obtenir une fréquence 2 à 3f

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