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Pr. Peoc’h
Le 27/09 à 13h30
Ronéotypeurs et Ronéoficheurs : Morgane Commelin et Noémie Zeil
Les points importants du cours sont la régulation du métabolisme du fer et les pathologies du fer : carence en fer,
anémie inflammatoire, surcharges en fer. Il faut bien connaître tous les mécanismes de régulation du fer, la prof
n’ayant pas eu le temps de parler des anémies syndromiques.
Objectifs
Introduction
I. Fonctions du Fer
A) Fonctions du Fer
B) Métabolisme du Fer
C) Anomalies du métabolisme du Fer en pathologie
Introduction :
Le Fer est un oligoélément très abondant. C'est un métal participant aux réactions d'oxydoréductions.
Il oscille entre deux formes ioniques Fe2+ ferreux et Fe3+ ferrique.
C'est un élément extrêmement important dans la structure de l'hème et donc dans le métabolisme de l'oxygène.
I -Fonctions du Fer
A) Fonctions du Fer
Il participe :
• au transport de l'oxygène
• à la respiration cellulaire
• aux réactions de transfert d'électrons
• à la synthèse d'ADN, ARN, et protéines (entre dans la constitution de certaines enzymes)
Il peut avoir des effets nocifs du fait de sa grande réactivité : il favorise la formation de formes radicalaires de
l'oxygène. ( elles ont un électron peu retenu et peuvent donc l'échanger facilement) ce qui est responsable
d'altération cellulaire :
-cassures de l'ADN
- inactivation des enzymes
- peroxydation lipidique → rigidification des lipides,
anomalies de structure des membranes
Le Fer peut passer de l'état ferrique Fe3+ à l'état ferreux Fe2+ ce qui modifie ses propriétés.
Fer ferrique Fe3+ :
• Insoluble → s'aggrège dans la cellule
• Lié à des protéines de transport (comme la transferrine) systématiquement
Fer ferreux Fe2+ :
• Soluble
• Toxique car favorise la synthèse de radicaux libre de l'oxygène par la réaction de Fenton
→ associations et localisations différents du fer ferreux et ferrique dans l'organisme.
B) Métabolisme du Fer
• Accumulation : hémochromatose
Maladie génétique la plus fréquente en France
Surcharge majeure en Fer → dépôts de fer dans les organes
Inflammation et infection : les microorganismes nécessitant du Fer pour se développer les en priver permettrait de
diminuer leur prolifération
II – Stock et besoins
A) Stockage du Fer
B) Le cycle du Fer
C) Homéostasie du fer
Absorption digestive :
• au niveau du duodénum et du haut jéjunum
• métabolisme différent en fonction des sous types cellulaires
Au niveau entérocyte villositaire :principale zone d'absorption
Le fer héminique pourrait entrer dans la cellule directement via un canal sans ces étapes d'oxydoréduction
préalables ce qui expliquerait sa meilleure absorption. Ceci est mal connu.
E) Recyclage du Fer
Les systèmes de transport du Fer jouent un rôle extrêmement important dans sa concentration dans la circulation.
La ferroportine sert à :
• L’export du fer depuis l'entérocyte ou le macrophage vers la circulation
• Elle régule l'entrée de fer dans l'organisme depuis le tube digestif et le retour du fer recyclé par les
macrophages
→ La ferroportine est donc la protéine qui régule la quantité de fer dans la circulation
Transferrine (3q21 )
• C'est une beta1Glycoprotéine avec deux sites de fixation du fer sous forme ferrique Fe3+
• Transport de fer dans le plasma protège l'organisme contre la toxicité du fer libre
Récepteur à la transferrine I (3q29)
• Glycoprotéine dimérique transmembranaire avec 2 sites de fixation de la transferrine
• Le type I est prédominant
• Majoritairement erythroïde
Récepteur à la transferrine II (7q22)
• 66% d’homologie
• Expression majoritairement hépatique (participe au stockage du fer dans les hépatocytes)
IRP : Iron Regulatory Protein : apoprotéine capable de fixer du Fer libre dans la cellule
IRE : Iron Responsive Element
•Système de régulation post-transcriptionnelle
(interagit avec des protéines déjà formées)
•La protéine cytosolique IRP (iron regulatory protein) se
lie ou non à une séquence tige-boucle d’un ARNm = IRE
(iron responsive element)
•Il favorise soit la transcription de l'ARNm soit sa
destruction
•La fixation de l’IRP sur l’IRE et donc la régulation par
le couple IRP-IRE dépend directement du pool labile en
Fer (qui est lui-même proportionnel à la quantité de fer
dans l'organisme)
En effet en cas de carence en Fer il n'y a pas de fer à stocker donc aucune nécessité de produire de la ferritine→
répression de la traduction de l’ARNm de la ferritine.
Par contre nécessité de capter le Fer depuis la circulation pour combler le manque dans la cellule → expression
du récepteur de la transferrine.
En cas de grande quantité de Fer dans la cellule nécessité de le stocker → activation de la traduction de l’ARNm
de la ferritine .
Par contre la cellule n’a pas besoin de Fer donc pas besoin de capter le Fer depuis la circulation sanguine →
dégradation de l’ARNm du récepteur de la transferrine
On a mis en évidence un certain nombre de zones IRE dans les protéines impliquées dans le métabolisme du fer.
La H-Ferritine, L-ferritine (chaînes lourdes et légères de la ferritine) et ferroportine (transporteur qu’on retrouve au
niveau des macrophages et des entérocytes) ont un IRE en 5’ alors que le récepteur de la transferrine r-Tf et DMT1,
élément d’import du fer dans la cellule au niveau digestif, possèdent un IRE en 3’.
La bilirubine est un pigment jaune qu’on retrouve dans la circulation sanguine. Elle est éliminée de façon
importante dans les selles, ce qui donne en partie leur coloration.
Dans la jaunisse (aussi appelé ictère), on a une accumulation de bilirubine dans le corps. On ne le voit pas toujours
au niveau de la peau, mais surtout au niveau de la conjonctive avec des yeux qui deviennent jaunes.
Une hémolyse importante de la cellule peut entraîner une accumulation de bilirubine.
La ferritine est la principale protéine de stockage du fer dans l’organisme. C’est une très grosse protéine
formée d’une coquille protéique creuse d’hélices alpha, qui est un hétéropolymère de 24 su (H et L, 50%
homologie). Elle contient jusqu’à 4500 atomes de fer, ce qui forme un noyau ferrique.
On la retrouve au niveau des
- hépatocytes et entérocytes : stockage du fer absorbé au niveau duodénal
- macrophages de la rate, du foie, de la moelle osseuse : fer recyclé héminique.
Tout le fer qui vient de l’absorption digestive va être stocké au niveau du foie, c’est pourquoi il a un rôle si
important dans le métabolisme du fer.
Elle subit une régulation post transcriptionelle via le système IRE et au niveau transcriptionel via un élément de
réponse antioxydant (ARE).
En fonction des organes on aura des structures de ferritine qui seront différentes avec une proportion de sous unité L ou H
qui varie.
La ferritine se dose dans la circulation sanguine. La quantité de ferritine circulante n’est pas intéressante en
Ferritine sérique
• Valeurs normales: 20 à 300 µg/L environ
• Propriétés: Contient peu de fer partiellement glycosylée
• Composée principalement de sous-unité L
• Causes d’élévation
– Principalement en cas de surcharge en fer génétique ou secondaire
– Etats inflammatoires et infectieux
– Syndrome cataracte-hyperferritinémie
– Autres: cancer...
Grande analogie de structure avec la ferritine, on la retrouve dans le système reticulo-histiocytaire et dans
les macrophages hépatiques. Elle est constituée de 35 à 40% de Fer, c’est une forme à libération très lente.
C’est une petite molécule plus facile à mettre en évidence que la ferritine, grâce à la coloration de Perls. Cette
coloration met évidence de l’hémosidérine en quantité proportionnelle à la quantité de fer dans l’organisme
(comme le dosage de la ferritine circulante). Permet de mettre en évidence certaines pathologies de surcharge en
fer. Aujourd’hui on préfère étudier l’ADN : c’est plus simple, plus rapide et moins embêtant pour le patient.
L’hepcidine est une hormone hyposidérémiante (=diminue le fer circulant) systémique, c’est-à-dire une
hormone de régulation du fer, découverte récemment, il y a environ 20 ans.
Elle est synthétisée par le foie et elle va jouer un rôle à 2 niveaux :
- au niveau des entérocytes donc de l’absorption digestive
- au niveau du déstockage du fer des macrophages de la rate.
Elle va jouer principalement sur la ferroportine.
En inactivant des souris pour le gène de l’hepcidine, on constate un excès de fer (grâce à la coloration de
Perls) un peu partout (au niveau du foie, du cœur et pancréas ) sauf au niveau de la rate. Au niveau de la rate on
observe qu’on a en fait plus de fer lorsque le gène de l’hepcidine est activé. Cela correspond aux macrophages dont
c’est le rôle physiologique de stocker le fer (et pour lesquels ce n’est pas dangereux de contenir du fer), alors que
trop de fer au niveau du cœur est mauvais pour son fonctionnement musculaire.
En cas de surcharge en fer on a une surexpression de l’hepcidine, puisqu’un excès de fer est mauvais pour
l’organisme. Une des voies d’activation de l’hepcidine est associée au récepteur de la transferrine. En cas de
surcharge en fer dans la circulation, il y a captation de la transferrine par son récepteur, interaction avec HFE qui va
activer HAMP1 donc la synthèse d’hepcidine.
Au niveau intestinal :
- l’hepcidine interagit avec la ferroportine en l’empêchant d’exporter le fer
(par internalisation de la ferroportine).
- elle interagit aussi avec DMT1, nécessaire à l’import de fer depuis le bol
alimentaire dans l’entérocyte, en entraînant son internalisation ; il n’y a ainsi
plus de captation à partir du bol alimentaire.
→ L’hepcidine participe ainsi à l’absence d’efflux de fer depuis le site de
stockage vers la circulation.
Pour interpréter un bilan de fer il est important de vérifier le statut inflammatoire du patient, car
l’inflammation peut induire la production d’hepcidine et donc crée une fausse carence martiale (ou
carence fonctionelle).
- coloration de Perls
- mise en évidence des sidéroblastes qui sont des précurseurs de globules rouges contenant beaucoup de fer
- par microscopie électronique
Une carence modérée chez la femme est considérée comme normale du fait de sa fréquence
(menstruations et des grossesses). Le fer, la ferritine sont présentes en quantité moins importantes chez les
femmes. Cependant cette vision sera sans doute amenée à évoluer dans les années à venir.
C ) Pathologies
Dans le cas d’une carence en fer (carence martiale), la synthèse d’hémoglobine va être diminuée ce qui va
entraîner une anémie microcytaire hypochrome. Pour compenser le manque d’hémoglobine le volume des globules
rouges diminue afin de garder la même concentration en hémoglobine.
Hypochrome signifie que les globules rouges sont moins colorés, ceci étant lié au manque
d’hémoglobine et donc de fer. Le manque de fer entraîne une diminution du transport d’oxygène.
Parallèlement, le manque de fer entraîne une diminution des capacités oxydatives tissulaires à cause d’un
dysfonctionnement des enzymes à fer et à centre Fer-Soufre impliquées dans la chaîne respiratoire.
Ainsi on a une diminution des capacités de travail et une fatigue chez les personnes atteintes de carences en Fer.
La pathologie la plus fréquente du mtéabolisme du Fer est la carence liée à un manque dans l’alimentation
ou à des saignements.
L’hepcidine peut être synthétisée en quantité trop importante ou, au contraire, en quantité insuffisante (ces
dérèglements pouvant être innés ou acquis).
Elle est inversement corrélée à la quantité de fer puisqu’elle diminue ce dernier (hormone hyposidérémiante).
Attention, dans le cas d’une anémie microcytaire par carence martiale, l’hepcidine n’est pas augmentée (la carence
en fer n’est pas toujours associée à une augmentation d’hepcidine).
Certaines formes d’anémie microcytaire sont d’origine génétique, notamment ce qu’on appelle les IRIDA.
Par contre, dans le cas d’une anémie inflammatoire, on a une induction d’hepcidine. On a alors une « fausse »
carence en fer liée à l’augmentation d’hepcidine.
On regarde la taille des globules rouges. S’ils sont trop petits on va doser la ferritine circulante et la CRP (qui est un
marqueur important dans la réaction inflammatoire) puisque l’inflammation joue un rôle important dans le
métabolisme du fer.
Si on a une ferritine basse et CRP normale : carence martiale
Si ferritine normale et CRP augmentée : anémie inflammatoire
Attention, carences martiales et anémies inflammatoires peuvent parfois être combinées.
Certaines anémies peuvent avoir d’autres causes comme la thalassémie. (pas développé à l’oral)
Dans le cas de carence martiale, la HAS préconise de ne doser que la ferritine. Le dosage du fer seul est moins
informatif que celui de la ferritine. Calculer le coefficient de saturation de la transferrine peut également être utile
notamment quand il y a un contexte inflammatoire, car la ferritine est une protéine de l’inflammation donc dépend
du statut inflammatoire.
Anémie inflammatoire :
Carence relative et non absolue en fer liée à une rétention dans le système macrophagique et à une diminution de
l’absorption en fer. Ceci est lié à une augmentation de la sécrétion d’hepcidine à cause de l’inflammation.
Le traitement par le fer est inutile tant que l’inflammation n’est pas maîtrisée. Le fer n’est pas retenu dans
l’organisme mais l’apport en fer est correct.
Pour diagnostiquer une surcharge en fer, on mesure la ferritine ou bien le coefficient de saturation de la
transferrine. Quand il n’y a pas de suspicion d’anomalie métabolique du fer, on aura plutôt recours à une IRM.
Dans l’hémochromatose, l’hepcidine est produite en quantité moins importante ce qui entraîne une surcharge en
fer. Il existe 6 types d’hémochromatoses différentes qui sont toutes liées à des mutations différentes. La plus
fréquente est celle qui touche le gène HFE. Au niveau des cellules cryptiques et hépatiques, favorise
l’internalisation du fer dans les cellules donc son stockage. De nombreux organes vont être touchés.
L’hémochromatose est plus fréquente en cas de consanguinité. Elle se caractérise par des atteintes multiviscérales
liées à des dépôts de Fer (foie, cœur, pancreas…).
A retenir :
o Le déficit en fer cellulaire entraîne une hypofixation de l’IRE sur l’IRP conduisant, d’une part, à la
diminution de la ferritine (protéine de stockage) et, d’autre part, à une augmentation du TFR1 (protéine
d’import cellulaire du fer). L’augmentation de la charge cellulaire en fer produit les effets inverses.
o Le foie est un organe majeur du métabolisme du fer : il produit protéines de circulation (transferrine), de
régulation (hepcidine) et de stockage (ferritine).
o Le déficit en fer circulant diminue la production d’hepcidine, laquelle accroît l’absorption digestive du
fer et la libération du fer splénique provenant de l’érythrophagocytose. L’augmentation du fer circulant
produit les effets inverses.
Conclusion :
• Le fer plasmatique sert avant tout à la synthèse de l’hémoglobine des globules rouges.
• La transferrine permet au fer de circuler dans le plasma sans être toxique.
• La ferritine permet au fer d’être stocké dans la cellule sans être toxique.
• L’hepcidine, produite par le foie, est l’hormone de régulation de la biodisponibilité́ du fer dans le plasma.
• La ferroportine est le seul exporteur identifié du fer cellulaire non héminique, et la cible de l’hepcidine qui
contrôle son activité.
• L’érythroferrone, produite par les érythroblastes, est une hormone qui diminue l’hepcidine.
• Les désordres du métabolisme du fer conduisent à des pathologies de surcharge ou de déficience en fer,
génétiques ou acquises