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UNIVERSITE DE MONASTIR

Faculté de Médecine

Laboratoire de Physiologie

Année Universitaire 2023-2024

Document destiné aux étudiants de PCEM2

Certificat: FONCTIONS ENDOCRINO-METABOLIQUES


REPRODUCTION

Module: physiologie

Mini- Module d’Auto-Apprentissage


PHYSIOLOGIE DU METABOLISME PHOSPHO-CALCIQUE

Préparé par Pr. Ag. Ridha BEN CHEIKH

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Préambule
L’homéostasie phosphocalcique est soumise à trois challenges. Le premier consiste à
accumuler et maintenir un important stock osseux de phosphates de calcium qui leur confère
leur résistance mécanique. Cet objectif est assuré par l’augmentation de l’absorption
intestinale phosphocalcique par la vitamine D (calcitriol) le verrouillage de la calciurie par la
parathormone (PTH). Le second challenge consiste à maintenir constants le calcium
extracellulaire et le stock cellulaire de phosphates. La calcémie ionisée est un déterminant
vital de l’excitabilité neuromusculaire et de la coagulation. Le dernier challenge
homéostatique est de permettre l’accrétion osseuse tout en prévenant la formation de dépôts
phosphocalciques dans les tissus mous.

Taches de l’apprenant
- Validation du pré requis
- Lecture des objectifs éducationnels
- Lecture du document de base
- Réponse aux questions du post-test
Concepts Clés :
- Le maintien de l’homéostasie phosphocalcique est possible grâce à la régulation du
métabolisme de l’os, de l’absorption intestinale des ions calcium et phosphate et leur
élimination rénale
- La régulation de la sécrétion de la PTH se fait essentiellement par rétrocontrôle négatif
de la calcémie
- L’os est en perpétuel remaniement
- La PTH a un effet global catabolique sur l’os (augmente la résorption osseuse) et un
effet sur les reins
- La vitamine D3 a une action anabolisante sur l’os, stimule l’absorption digestive du
calcium et la réabsorption rénale du calcium et du phosphate
- La calcitonine a des effets antagoniste à la PTH pour la calcémie et synergique pour la
phosphatémie
- Les contraintes mécaniques favorisent la formation de l’os

Objectifs éducationnels
1. Reconnaitre les différentes formes du calcium et du phosphate dans l’organisme en
précisant leurs fonctions

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2. Décrire la répartition phosphocalcique dans l’organisme

3. Décrire les actions de la PTH sur les os, les reins et le tube digestif

4. Décrire les étapes de synthèse de la vitamine D

5. Décrire les actions de la vitamine D en précisant ses tissus cibles

6. Décrire le métabolisme et la sécrétion de la calcitonine

7. Reconnaitre les actions de la calcitonine sur les os et les reins

8. Enumérer d’autres facteurs (hormonaux et non hormonaux) impliquées dans le


métabolisme phosphocalcique

Pré-requis
- Structure histologique de l’os
- Biochimie des hormones stéroïdes et des hormones peptidiques

Vignette et prétest
Un sujet a une calcémie mesurée de 2,1 mmol/l, son albuminémie est de 30 g/l. Ce sujet est –
il en hypocalcémie ?

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DOCUMENT DE BASE

1- Introduction

Le calcium et le phosphate sont indispensables pour de nombreuses fonctions biologiques :


formation et structure des os, perméabilité et propriétés électriques des membranes, couplage
excitation-contraction dans les muscles, sécrétions hormonales, coagulation…la calcémie et la
phosphorémie doivent donc maintenues dans des limites étroites pour la normalité de ces
différentes fonctions. Le maintien de l’homéostasie phosphocalcique est possible grâce à la
régulation du métabolisme de l’os, de l’absorption intestinale, du calcium et son élimination
rénale, cela sous l’action de plusieurs hormones (Parathyroid hormone ou PTH) sécrétée par
la glandes parathyroïdes, la vitamine D jouent un rôle essentiel dans ces régulations. La
calcitonine et d’autres hormones sont également impliquées mais à un degré moindre.

2- Métabolisme phosphocalcique
2-1- Calcium
2-1-1- Répartition :

L’organisme contient 1 à 1,5 kg de calcium (25 à 37,5 moles) dont la plus grande partie (99%)
est contenue dans le squelette. L’os est non seulement un site de stockage pour le calcium,
mais aussi un tissu vivant en renouvèlement continu : 500 mg de calcium sont échangés
chaque jour entre le tissu osseux et le milieu extracellulaire. Le 1% restant se repartit entre les
secteurs intra et extracellulaires. Le pool extracellulaire est d’environ 1 g (25 mmol). La
calcémie normale est comprise entre 2,25 et 2,5 mmol/l elle comprend deux fractions :

- Une fraction non diffusible (environ 40% de la totalité de la calcémie) : calcium lié
aux protéines globulaires et surtout l’albumine dans le plasma : 10 g d’albumine fixent
0,2 mmol de calcium.
- Une fraction diffusible : comportant le calcium actif et le calcium lié aux citrates,
lactates et phosphates avec les quels il forme des complexes solubles.

Le calcium ionisé est la fraction biologiquement active du calcium sanguin. Il représente


environ 50% de la calcémie totale. La mesure du calcium ionisé est possible mais peu utilisée.
En pratique courante seule la calcémie totale est mesurée car les variations des calcémies
totale et ionisée sont en générale parallèles. Il n’en est pas de même dans l’hypo-
albuminémie, ou il faut alors corriger la calcémie totale.la calcémie corrigée est égale à la
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calcémie mesurée + (40-albuminémie/40). la concentration intracellulaire de du calcium est
très basse (environ 100 nM), mais elle peut augmenter de 1 µM après libération du calcium
des pools intracellulaires, ou captage du calcium extracellulaire en réponse à la stimulation de
la cellule.

Tableau I : répartition des ions calcium et phosphate dans l’organisme et leurs fonctions

Ions calcium Ions phosphate


Contenu osseux 1000 à 1500 g 600 g (85%)
(%totalité) (99%)
Secteur extracellulaire
Concentration
sérique :
- Calcium total 2,5 mmol/L 1 mmol/L
- Calcium libre 1,2 mmol/L 0,85 mmol/L
-
Fonctions Echange avec l’os Echange avec l’os
Excitabilité
membranaire
Coagulation
Secteur intracellulaire
Concentration sérique 100 nmol/L 1 à 2 nmol/L

Fonctions Transduction signal Composant de nombreuses molécules


pour : essentielles :
-Excitabilité - Acide nucléique
neuronale - Phospholipides
-Sécrétion - Phosphoprotéines
hormonale - Cofacteurs d’enzymes et protéines
-Contraction cellulaires
musculaire

2-1-2- Homéostasie

L’alimentation apporte environ 1 g/j de calcium dont 35% sont absorbés. L’excrétion fécale
de calcium est d’environ 800 mg, comportant la fraction non absorbée (650 mg) et une
fraction d’origine digestive (150 mg). L’absorption intestinale nette est donc d’environ 200
mg/j. l’élimination urinaire est en moyenne 200 mg/j. l’os n’est pas un tissu inerte, le
remodelage osseux est permanant, avec un échange de calcium portant sur 500 mg/j.

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Figure 1 : Bilan du calcium

2-2- Phosphore

2-2-1- Répartition

Le pool total des phosphates est de l’ordre de 800 mg (20 mmol), dont la plus grande partie
est dans le tissu osseux sous forme d’hydroxyapatite (Ca10[PO4]6[OH]2), principal composant
de l’os. La concentration normale de phosphates dans la corculation est de 1 à 2 mmol/l,
composés de phospholipides, d’esters de phosphate et de phosphate inorganique. Ce dernier
est ionisé, circulant sous forme de H2PO4- - et de H2PO4-.

2-2-2- Homéostasie

L’alimentation apporte 1g/j de phosphates (75 mmoles), l’excrétion se faisant pour 350 mg
(16 mmoles) par l’intestin et pour 650 mg (29 mmoles) dans les urines. Le remodelage osseux
est réalisé grâce à un échange d’environ 250 mg/j (7 mmoles) entre l’os et le milieu
extracellulaire. La vitamine D stimule l’absorption alimentaire des phosphates. Le principal
site de régulation de la phosphorémie est le rein : 90% du phosphate sont filtrés par les
glomérules, la majorité de la réabsorption s’effectuant dans le tube proximal. PTH et
calcitonine inhibent cette réabsorption, et augmentent l’élimination urinaire du phosphate.

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Figure 2 : Bilan des ions phosphate

Le maintien de l’homéostasie phosphocalcique est possible grâce à la régulation du


métabolisme de l’os, de l’absorption intestinale des ions calcium et phosphate et leur
élimination rénale

3- Régulation hormonale

Les concentrations plasmatiques du calcium et phosphore sont régulées par des hormones,
principalement, la PTH, et la vitamine D qui agissent sur l’absorption intestinale, la formation
et la résorption osseuse et l’élimination urinaire. Le rôle de deux autres hormones, spécifiques
du métabolisme phosphocalcique, calcitonine et PTH-related Peptide (PTH-rP) est moindre.
Enfin, plusieurs autres hormones ou cytokines y participent aussi, avec des effets notables sur
la structure osseuse.

3-1- La parathormone (PTH)

3-1-1- Métabolisme

Les quatre glandes parathyroïdes situées aux pôles supérieur et inférieur de la face postérieure
des deux lobes thyroïdiens, ont la taille d’un petit pois (poids total de 130 mg), et sont
richement vascularisées.

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Figure 3 : Emplacement des glandes parathyroïdes

Elles constituées par les cellules principales, riche en granules de sécrétion, qui sécrètent la
PTH, et par du tissu graisseux, le tout entouré par une fine capsule de tissu conjonctif.

La PTH est un peptide de 84 aa, synthétisé sous la forme d’un précurseur, la pré-pro-PTH. La
sécrétion de PTH est continue avec superposition de plusieurs pulses toutes les heures. Les
sécrétions basale et pulsatile de PTH représentent respectivement 70 et 30% de la totalité de la
sécrétion. La PTH est dégradée par les reins et le foie pour donner un fragment 1-34
biologiquement actif et dont la demi-vie est de 4 à 20 min, un fragment COOH-terminal
biologiquement inactif, dont la demi-vie est plus longue. Dans la circulation, la PTH est
présente sous formes :

- 10% PTH intacte 1-84

- 10% de PTH 1-34

- 80% ensemble hétérogène de COOH terminal

La méthode immunoradiométrique, qui permet de mesurer spécifiquement la PTH intacte,


donne une estimation correcte de la sécrétion de l’hormone. La concentration plasmatique
moyenne est comprise entre 10 et 50 pg/ml, et elle doit être appréciée en fonction de la
calcémie en raison de rétrocontrôle de celle-ci sur les glandes parathyroïdes.

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3-1-2- Régulation de la sécrétion

Le rôle physiologique de la PTH est de maintenir une calcémie normale. Sa sécrétion est
régulée par le rétrocontrôle exercé par le niveau du calcium circulant.

Cette régulation est mise en jeu pour des variations faibles de la calcémie ionisée, qui sont
détectées par un récepteur du calcium spécifique localisé sur les glandes parathyroïdes. Ce
récepteur transmembranaire est couplé aux protéines G. son activation induit une cascade de
signalisation impliquant l’activation de la phospholipase A2 et la voie de l’acide
arachidinique, avec une augmentation de la synthèse du leucotriène. Une élévation de la
calcémie active le récepteur de et la formation de leucotriène, dont les métabolites inhibent la
sécrétion de PTH. Cette inhibition est surtout due à l’augmentation de la dégradation de PTH
préformée. Inversement, dans l’hypocalcémie, la sécrétion de PTH est stimulée, le récepteur
du calcium n’étant pas occupé. Il y a une augmentation rapide de sécrétion de PTH stockée,
puis stimulation de la synthèse de l’hormone.

La sécrétion de PTH est aussi contrôlée par d’autres facteurs.

- La vitamine D inhibe l’expression du gène de la PTH et la sécrétion de l’hormone.

- La phosphorémie stimule la sécrétion de la PTH par double action sur les


parathyroïdes, directe et indirecte par diminution de la calcémie. C’est le cas dans
l’insuffisance rénale, ou l’élévation chronique de la PTH réduit alors la masse osseuse
en augmentant la résorption.

- Le déficit en magnésium stimule la sécrétion de la PTH. Il est souvent associé à une


hypocalcémie

- La stimulation des récepteurs β-adrénergiques augmente la sécrétion de PTH.

La régulation de la sécrétion de la PTH se fait essentiellement par rétrocontrôle


négatif de la calcémie

3-1-2- Actions

La PTH maintient l’homéostasie phosphocalcique en agissant sur trois niveaux : sur l’os ou
elle stimule la résorption osseuse, sur le rein ou elle facilite la réabsorption du calcium, et
indirectement sur l’intestin ou elle augmente l’absorption intestinale du calcium par
l’intermédiaire de l’activation de la vitamine D. les deux tissus cibles de la PTH sont donc
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l’os et le rein. La PTH se fixe sur un récepteur transmembranaire couplé aux protéines G, le
PTHR-1. Cette fixation stimule le système adénylate cyclase-AMP cyclique et induit les
modifications biologiques spécifiques de chaque tissu.

3-1-2-1 Actions sur l’os

Le tissu osseux est constitué d’une matrice extracellulaire et des cellules. La matrice
extracellulaire a des propriétés mécaniques de résistance utiles à la motricité et à la protection
d’organes vitaux et propriétés métaboliques avec une contribution essentielle à l’homéostasie
phosphocalcique. Elle comprend une fraction organique constituée par le collagène de type I
et des protéoglycanes, et une fraction minérale constituée par des cristaux d’hydroxyapatite de
calcium.

Les cellules sont de trois types :

- Les ostéoblastes assurent la synthèse de la matrice extracellulaire et sa minéralisation.


Ils sécrétent plusieurs substances : collagène de type I, ostéocalcine, phosphatase
alcaline…

- Les ostéocytes sont les cellules les plus nombreuses et représentent le stade terminal
des différenciations des ostéoblastes. Ils évoluent vers l’apoptose ou la phagocytose
durant la résorption ostéoclastique.

- Les ostéoclastes sont des cellules multinucléées dérivant des précurseurs


hématopoïétiques de la lignée monocyte-macrophage. Ils brodent et résorbent l’os en
acidifiant la zone de résorption pour dissoudre les cristaux d’hyproxyapatite.

L’os est le siège d’un remodelage permanant qui lui permet de s’adapter aux stress
mécaniques et réparer les microdomages pour maintenir sa force.

A l’équilibre il y a une résorption osseuse et apposition d’une quantité équivalente de matrice


extracellulaire. Ce processus physiologique résulte de du couplage de entre l’activité des
ostéoblastes et des ostéoclastes qui réalisent des unités de remodelage. Il existe de type d’os,
l’os cortical prédomine au niveau des os longs et constitue la majorité du squelette (80%) et
l’os trabéculaire prédominant au niveau des os plats, dans le rachis et les extrémités des os
longs et constitue 20% du squelette. L’os trabéculaire est le siège de 80% du remodelage
osseux alors que l’os cortical n’intervient que pour 20% du renouvèlement osseux.

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Chez l’homme, environ 25% de l’os trabéculaire et 3% de l’os cortical sont résorbés et
remplacés chaque année. Il y a d’abord l’action des ostéoclastes avec résorption de l’os, suivie
de la phase de formation avec l’afflux des ostéoblastes sur le site. Ce processus est contrôlé
par des facteurs hormonaux dont la PTH qui joue un rôle prépondérant.

Les actions de la PTH sur l’os sont complexes, elle agit sur les différents groupes cellulaires,
directement et indirectement. In vivo, l’effet sur la résorption osseuse prédomine et s’exerce
surtout sur l’os cortical. L’activité ostéoclastique induite par la PTH est indirecte puisqu’il n’y
a pas des récepteurs de PTH sur les ostéoclastes. Ces récepteurs sont présents sur les
préostéoblastes et ostéoblastes. La fixation de la PTH sur ces cellules induit la synthèse d’une
protéine, le receptor Activator of Nuclear factor-K B ligand (RANKL) exprimé par les
précurseurs des ostéoclastes. Ceux-ci se différencient ainsi en ostéoclastes fonctionnels. La
maturation ostéoclastique est inhibée par l’ostéoprotégérine. Cette protéine soluble se lie à
RANKL et inhibe la maturation ostéoclastique. La PTH diminue la production
d’ostéoprotégérine (OPG) de même que les glucocorticoïdes, alors que les estrogènes la
stimulent.

L’os est en perpétuel remaniement

Figure 4 : Equilibre entre la résorption et la formation osseuse

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Les effets de la PTH sont illustrés par les altérations du remodelage osseux, observées dans
l’hyperparathyroïdie et l’hyperparathyroïdie. L’excès chronique de PTH accélère le
remodelage osseux. Il y a globalement une diminution de la densité osseuse minérale qui
prédomine sur l’os cortical (siège de l’action catabolique de PTH) et le volume de l’os
trabéculaire (siège de l’action anabolique de PTH) est maintenu, voire augmenté. Une
hyperparathyroïdie est responsable d’une résorption excessive de l’os avec comme
conséquences une hypercalcémie et une ostéoporose.

Des altérations du remodelage osseux sont responsables de maladies métaboliques osseuses


telle l’ostéoporose qui se voit préférentiellement chez les femmes après la ménopause ou aussi
en cas de traitement prolongé par les glucocorticoïdes.

3-1-2-2- Actions sur les reins

Elles sont triples : stimulation de la réabsorption du calcium, diminution de la réabsorption


des phosphates et la stimulation de l’activité de la 1α-hydroxylase, enzyme responsable de la
dernière étape de la synthèse de la vitamine D. La PTH augmente la réabsorption calcium au
niveau du tubule distal du néphron. Cet effet est le plus souvent masqué par l'élévation
concomitante de la charge filtrée de calcium, consécutive à l'élévation de la calcémie induite
par la PTH. De même, la diminution de la réabsorption tubulaire de calcium provoquée par
l'absence de PTH n'aboutit pas, le plus souvent, à une élévation de la calciurie puisque la
charge filtrée de calcium diminue en raison de l'hypocalcémie.

Cependant, à calcémie et charge filtrée de calcium égales, la calciurie des patients


hypoparathyroïdiens est significativement plus élevée que la calciurie des patients atteints
d'ostéomalacie, dont la sécrétion de PTH est augmentée. Ainsi, la PTH règle le seuil
d'excrétion urinaire du calcium et joue, par ce biais, un rôle majeur dans la régulation de la
calcémie à l'état stable.

La PTH augmente en plus, la réabsorption d’ions Mg++, H+ alors qu’elle diminue celle des
ions Na+, K+, aminoacides et des phosphates. La PTH réduit la réabsorption des phosphates
dans le tubule proximal.

3-1-2-3-Actions sur le tube digestif

La PTH stimule indirectement l’absorption intestinale du calcium en activant la dernière étape


de la formation de la vitamine D biologiquement active.

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La PTH a un effet global catabolique sur l’os (augmente la résorption osseuse) et un
effet sur le rein

3-2- La vitamine D

3-2-1- Métabolisme

La vitamine D est une vitamine liposoluble qui peut être synthétisée dans la peau sous l’action
du soleil (2/3 des besoins de l’organisme), ou apportée par l’alimentation (1/3 des besoins).

Pendant l’exposition solaire de la peau, le 7-déhydrocholesterol (ou provitamine D3) est


transformé par les rayons UVB (290-315 nm) en prévitamine D3 qui est secondairement
isomérisée en vitamine D3. La vitamine D3 passe dans le sang circulant, transportée jusqu’au
foie grâce à une protéine porteuse la vitamin D-binding protein (VDBP). La quantité de 7-
déhydrocholesterol stockée dans la peau diminue avec l’âge ce qui induit une nette diminution
de la synthèse cutanée de vitamine D3 au cours du vieillissement. La vitamine D d’origine
cutanée représente la majeure partie de la vitamine D circulante. Ceci explique le fait que les
taux circulants de vitamine D varient avec les saisons et la latitude donc le degré
d’ensoleillement.

Dès qu’elle arrive dans le foie la vitamine D3 est hydroxylée en position 25 par la 25-
hydroxylase et ainsi transformée en 25-OH vitamine D ou calcidiol. L’activité de cette
enzyme hépatique n’est pas régulée de façon précise, ce qui fait de la 25-OH vitamine D3 la
forme de stockage et celle que l’on dose pour apprécier un état de carence ou d’intoxication.
La 25-OH vitamine D3 est biologiquement inactive. Elle est transportée par la circulation
générale jusqu’au rein où elle est hydroxylée en position 1 par le 1-alpha hydroxylase en 1,25
[OH]2 vitamine D ou calcitriol. Le rein est à l’origine de l’essentiel du calcitriol circulant.

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Figure 5 : Métabolisme de la vitamine D

3-2-2 -Formes circulantes

La vitamine D circule donc sous trois formes

- La vitamine D3 : 3-7 mg /ml (demi-vie de plusieurs mois)

- La 25(OH) D3 : 20-50 ng/ml (demi-vie de 20j)

- La 1-25 (OH)2 D3 : 20-60 pg/ml (demi-vie de 10 heures)

En pratique courante celle que l’on mesure est la 25 (OH) D car elle évalue le stock
disponible.

3-2-3- Sources alimentaires de Vitamine D

La vitamine D3 d’origine alimentaire est présente dans les poissons gras (thon, saumon
maquereau) ou leurs produits dérivés et la vitamine D2 d’origine végétale. Elles n’ont aucune
différence d’activité biologique. L’alimentation n’apporte en moyenne que 120 à 200 UI par
jour alors que les besoins sont de 400 à 1000UI /jour.

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- Enfants : 0 –2 ans : 1000 UI

- Enfants 2 ans- adulte jeune : 400 UI

- Sujet âgé (>70 ans) : 800UI

L’apport alimentaire devient crucial lorsque l’exposition solaire est insuffisante. Comme les
vitamines A, E et K la vitamine D est liposoluble et nécessite un apport en graisse par
l’alimentation pour être absorbée par l’intestin, d’où la possibilité de développer une
ostéomalacie à l’occasion de malabsorption digestive et de stéatorrhée.

3-2-4- Actions

- Actions sur l’intestin

La vitamine D stimule l’absorption intestinale du calcium en stimulant la synthèse de l’ARN


de la calcium-binding-protéine (Ca BP) notamment au niveau du duodénum. Le calcitriol
stimule le transport intestinal du Ca2+ en augmentant l'expression du gène de la Ca2+-
ATPase basolatérale. La calbindine-D28k serait également capable de stimuler l'activité de la
pompe à Ca2+, à l'instar d'autres protéines liant le Ca++.

- Actions sur l’os

Les cellules osseuses possèdent des récepteurs de la vitamine D. Le calcitriol participe à la


différenciation ostéoblastique. La vitamine D stimule la synthèse de molécules de matrice
extracellulaire comme l’ostéocalcine et l’ostéopontine, ainsi que de certaines cytokines. Le
calcitriol, est un puissant inhibiteur de la synthèse de l’ARN messager de la pré-pro-PTH
(rétrocontrôle négatif)

- Action sur le rein

La vitamine D stimule la réabsorption proximale du phosphore et du calcium en stimulant


l’expression des protéines semblables à celle du tube digestif. Cependant les effets de la
vitamine D sur le rein sont modestes par rapport à celles de la PTH.

- Autres actions

 Elle diminue la synthèse et la sécrétion de la PTH. Cette propriété est utilisée en


thérapeutique pour freiner la sécrétion de la PTH dans l’hyperparathyroïdie secondaire
de l’insuffisance rénale

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 Elle inhibe la prolifération et stimule la différenciation cellulaire

 Elle a une action immunomodulatrice

 Elle augmente la pénétration des acides aminés dans les muscles et stimule la synthèse
de troponine C protéine de liaison du calcium. Le rôle de la vitamine D est démontré
par la survenue d’altérations musculaires en cas d’hypovitaminose D.

La vitamine D3 a une action anabolisante sur l’os, stimule l’absorption digestive du


calcium et la réabsorption rénale du calcium et du phosphate

Figure 6 : Régulation de l’homéostasie calcique

3-3- la calcitonine

3-3-1-Synthèse et sécrétion

La calcitonine est sécrétée par les cellules C, parafolliculaires, de la glande thyroïde. Chez
l'homme, les cellules C sont concentrées dans la partie médiane des lobes thyroïdiens où elles
représentent 0,1 % des cellules épithéliales.

La calcitonine est un polypeptide de 32 acides aminés de 3,4 kDa. Elle est synthétisée â partir
d'une préprohormone de 17 kDa. La calcitonine circule dans le sang, non liée â une protéine.
Sa demi-vie est d'une heure, et elle est essentiellement dégradée par le rein.
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3-3-2- Contrôle de la sécrétion

La synthèse et la sécrétion de la calcitonine sont régulées par le niveau de la calcémie.


L’élévation du calcium stimule sa sécrétion alors que l’hypocalcémie l’inhibe. Ce
rétrocontrôle s’effectue par l’intermédiaire du récepteur du calcium, comme dans le
rétrocontrôle dans la sécrétion de PTH. Cependant il est mis en jeu par des variations
beaucoup plus marquées de la calcémie. D’autres facteurs contrôlent la sécrétion de la
calcitonine: la gastrine la stimule et la somatostatine l’inhibe.

3-3-3- Actions

La calcitonine entraine une hypocalcémie et une hypophosphatémie. Elle se comporte donc


comme un antagoniste de la PTH pour la calcémie, et est synergique pour la phosphatémie.

- Os : La calcitonine inhibe la résorption osseuse liée â l'activité des ostéoclastes. Cette action
inhibitrice puissante sur la résorption osseuse est démontrée in vivo et in vitro, il n’y a pas
d'action sur la formation osseuse.

- Rein : elle augmente l'excrétion de sodium, de chlore, de calcium et de phosphate. Ses effets
se font par l'intermédiaire de récepteurs membranaires.

La calcitonine a des effets antagoniste à la PTH sur la calcémie et synergique sur la


phosphatémie

3-4- Autres hormones

3-4-1- Parathormone-Releted-Protein (PTH-rP)

La PTH-rP présente une certaine parenté structurale à la PTH. Elle est largement exprimée
dans le placenta et les tissus fœtaux. Elle joue un rôle dans le transport du calcium à travers le
placenta. Elle est présente aussi dans les glandes mammaires en lactation. La PTH-rP a un
rôle physiologique important dans le développement du squelette. Elle est hypercalcémiante
et stimule la résorption osseuse par activation ostéoclastique.

3-4-2- les stéroïdes sexuels

La diminution des œstrogènes à la ménopause est associée à une perte du capital osseux qui
peut être ralentie par l’administration des œstrogènes. Ceux-ci stimulent la prolifération des
ostéoblastes.

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3-4-3-l’hormone de croissance (GH)

La GH stimule la prolifération et la différentiation des ostéoblastes et leur production IGF-


1. Celui-ci produit par le foie et les os, stimule la formation de los en accélérant la
prolifération des précurseurs des ostéoblastes.

3-4-4- les hormones thyroïdiennes

Elles augmentent la résorption osseuse.

3-4-5- les glucocorticoïdes

Sécrétés ou administrés en excès, les glucocorticoïdes ont une action catabolique. Ils
stimulent la résorption osseuse et inhibent sa synthèse.

4- Facteurs non hormonaux

- Facteurs génétiques: le pic de masse osseuse est atteint à l’âge de 30 ans, il est
déterminé génétiquement. il présente une importante variabilité interpopulationnelle.

- Facteurs nutritionnels: l’influence des apports en calcium et en vitamine D est


évidente. La masse osseuse diminue dans les états de maigreur. Elle diminue aussi lors
de la consommation excessive d’alcool, de café et du tabac.

- Facteurs mécaniques: l’activité physique apporte une contribution efficace au


maintien de la masse osseuse.

Ces facteurs non hormonaux interviennent dans la structure de l’os mais ils n’ont pas
d’influence sur la calcémie ou la phosphorémie.

Les contraintes mécaniques favorisent la formation de l’os

5- Conclusion

La régulation du métabolisme phosphoclacique fait intervenir les os, le tube digestif et les
reins. La PTH, la vitamine D et la calcitonine jouent un rôle prépondérant dans la régulation
de ce métabolisme et dans l’homéostasie du calcium et du phosphore. Leurs actions
s’exercent de façon directe ou indirecte sur les os, le tube digestif et les reins.

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Post test (autoévaluation)
1. Concernant le métabolisme du calcium :
A. la plus grande partie du calcium de l’organisme (99%) est contenue dans le
squelette
B. la fraction non diffusible du calcium est liée surtout à l’albumine
C. le calcium ionisé représente 80% de la calcémie totale
D. le calcium ionisé est la fraction biologiquement active
E. le calcium intracellulaire est constant

2. Le calcium extracellulaire joue un rôle dans :


A. la sécrétion hormonale
B. les échanges avec l’os
C. l’excitabilité neuronale
D. la coagulation sanguine
E. la contraction musculaire

3. La sécrétion de la PTH est stimulée par:


A. l’hypercalcémie
B. la vitamine D
C. la phosphorémie
D. le déficit en magnésium
E. le système nerveux parasympathique

4. La PTH :
A. inhibe la résorption osseuse
B. inhibe l’absorption digestive du calcium
C. augmente la réabsorption rénale du calcium
D. diminue la réabsorption rénale des phosphates
E. stimule de l’activité de la 1α-hydroxylase

5. La vitamine D :
A. stimule l’absorption intestinale du calcium
B. participe à la différenciation ostéoblastique
C. stimule la sécrétion de la PTH
D. stimule la réabsorption proximale du phosphore et du calcium
E. diminue la pénétration des acides aminés dans les muscles

6. La calcitonine :
A. est sécrétée par les cellules C parafolliculaires de la glande thyroïde
B. circule dans le sang liée à des protéines
C. est sécrétée suite à une hypocalcémie
D. augmente l’excrétion rénale du calcium et des phosphates
E. inhibe la résorption osseuse

(Réponse au pré-test et post test sera délivrée au de la séance d’ED)

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