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DU MANAGER
Cette collection est destinée à fournir aux cadres, mais aussi à tous ceux qui sont ou seront impliqués dans
la vie quotidienne d’une entreprise moderne, des outils efficaces, pratiques, faciles et rapides à consulter.
Qu’il s’agisse de la rédaction d’un rapport ou d’une note de service, de la préparation de séminaires ou de
voyages d’affaires, de délégation de pouvoir ou de motivation du personnel, les ouvrages publiés dans le
cadre de cette collection se veulent des aides à une gestion optimale de la productivité.
• Laurence Aubourg, Olivier Lecointre, Manager avec les Accords toltèques. Une nouvelle voie vers l’intelligence
collective
• Brigitte André, Self-leadership pour (se) manager. Guide des 8 principes pour la réussite… de soi
• Pierre Bach, Le management de projets de formation en entreprise, administration et organisation – 2e édition
• Richard Barrett, L’entreprise inspirée par les valeurs. Libérer le potentiel humain pour une performance durable
• Jacques Boy, Christian Dudek, Sabine Kuschel, Management de projet. Fondements, méthodes et techniques
+ CD-Rom – 2e édition
• Laurent Chateau, La « Tao-entreprise ». Performance globale et harmonie. Soigner l’entreprise comme un corps
humain par la sagesse traditionnelle chinoise
• Anne Deering, Robert B. Dilts, Julian Russel, Alpha Leadership. Les 3 A : anticiper, aligner, agir
• Robert B. Dilts, Leadership visionnaire. Outils et compétences pour réussir le changement par la PNL
• Ernst & Young, L’écho, Maîtriser la croissance des PME. Gestion, gouvernance, développement
• Daniel Gérard, Supplier Negotiation Made Simple. The 4C Method Compose – Clarify – Confront – Commit
• Jean-Édouard Grésy, Julien Ohana, Ricardo Pérez Nückel, Comment les négociateurs réussissent.
Retrouvez les aptitudes de l’enfance !
• Pierre Guilbert, Le B.A.-BA du management. Guide pratique & roman
• Rasmus Hougaard, Erick Rinner, Martial Vidaud, Une seconde d’avance. Travailler plus efficacement
en pleine conscience
• Kazuo Inamori, Amoeba management. Gestion dynamique pour une adaptation rapide au marché
• Franck Jullien, Christian Gallerey, Catherine Kleinberg, Guy Topall, Les 6 couleurs du manager.
Managez selon votre personnalité… et celle des autres ! – 3e édition
• Franck Martin, Managez humain, c’est rentable ! La bienveillance au coeur de l’entreprise – 2e édition
• Janice Marturano, Le leadership conscient. Guide pratique pour diriger en pleine conscience
• Daniel Ollivier, Catherine Tanguy, Génération Y, Mode d’emploi. Intégrez les jeunes dans l’entreprise ! – 2e édition
• Hugues Poissonnier, Michel Philippart, Nicolas Kourim, Les achats collaboratifs. Pourquoi et comment collaborer avec
vos fournisseurs
• Jean-Philippe Robic, Sébastien Lemeunier, L’entrepreneur face à l’entreprise en difficulté. Guide pratique : prévention,
médiation, soutien et solutions
• Sander Schroevers, Comment… communiquer par écrit en entreprise… en 6 langues
• Sander Schroevers, Comment… faire un communiqué de presse d’entreprise… en 6 langues
• Sander Schroevers, Comment… téléphoner en entreprise… en 6 langues
• Robert Stahl, Management, formation et travail en équipe. Pratiques issues du coaching et de l’intelligence collective
• Rajan Suri, Faites du Temps votre allié ! Quick Response Manufacturing. Vecteur de compétitivité et de croissance
durable
• Pierre-Eric Sutter, Comment… recruter ou se faire recruter Réussir sa recherche de candidat, d’emploi gagnant-gagnant
• Josef W. Seifert, Visualiser, présenter, animer. Outils et techniques de valorisation des rapports, exposés et réunions
• Grégoire Talbot, Camille van Vyve (Avec la collaboration de), Pilotez votre entreprise grâce au Management Cockpit
• Benoit Tas, Jacques Vandersanden, Transmission d’entreprises. Prix et valeur
• Alain Thiry, La PNL en réunion. Trouvez ensemble des solutions… intelligentes !
• Alain Thiry, Les 3 types de coaching. La PNL de 3e génération en entreprises et organisations
• Richard Vairez, Techniques de vente et management des vendeurs. Vendre au détail ou en magasin
Pour toute information sur notre fonds et les nouveautés dans votre
domaine de spécialisation, consultez notre site web : www.deboecksuperieur.com
Dépôt légal :
Bibliothèque nationale, Paris : janvier 2022 ISSN 1373-0274
Bibliothèque royale de Belgique, Bruxelles : 2022/13647/032 ISBN 978-2-8073-3801-2
Sommaire
Bibliographie 187
Chapitre 1
Introduction générale
Manager est un métier, une fonction à part entière, encore insuffisamment recon-
nue comme telle au sein de l’entreprise. Nombreux sont les managers qui disent
ne pas avoir le temps de manager, car ils cumulent ce rôle avec une fonction
d’expertise souvent perçue comme prioritaire. Certains deviennent managers
sans avoir de goût réel pour la fonction, mais parce que c’est bien la seule voie
qui permette d’évoluer à la fois en salaire et en reconnaissance sociale !
Aujourd’hui, un manager doit être au clair sur ses propres motivations à mana-
ger parce que c’est un métier difficile et exigeant. Il doit aussi être très « équipé »
sur le plan de la connaissance humaine et développer de fortes compétences
relationnelles ! Quelles que soient les circonstances dans lesquelles il a pris cette
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Introduction générale
fonction, le manager intégré est une personne qui a développé son autonomie
personnelle, qui passe par la responsabilité pleine et entière de ses actions et
la capacité de développer celles de ses collaborateurs. Pour y parvenir, cette
personne s’est développée dans trois dimensions essentielles : elle-même, sa
relation à l’autre et sa relation à l’environnement. Cela lui permet de mana-
ger dans la complexité et de savoir gérer l’incertitude sans la confondre avec
l’inquiétude. Il ne s’agit pas de « changer » comme la plupart des managers en
formation en expriment le désir, mais de reconnaître ses propres talents avec
justesse. Nous rencontrons des managers qui vont avoir tendance à une remise
en cause systématique, à sous-estimer leurs compétences, et d’autres qui, au
contraire, les survalorisent. Qu’il s’agisse de l’une ou de l’autre tendance, les
problèmes viennent d’une évaluation erronée de leurs ressources réelles et d’une
conscience insuffisante de l’impact de leur comportement sur les autres. Une
personne ne sachant pas avoir un regard juste sur elle-même, c’est-à-dire une
image claire et assumée de ses ressources et de ses points de développement,
aura du mal à l’avoir pour son collaborateur. De là découlent bien souvent les
déficits de confiance dans le management. Pour motiver ses collaborateurs, le
manager doit connaître, comprendre et intégrer pour lui-même cette posture
« gagnant/gagnant » à partir de laquelle il pourra développer l’engagement et
la coopération…
Plus un manager se connaît, plus il s’admet dans ses besoins fondamentaux ; plus
il est authentique, conscient de ses potentiels et de ses limites, plus il devient un
manager intégré. Il connaît son rapport à sa motivation, à ce qui le stresse et à
sa manière de le gérer, son rapport au temps, à la communication, à la décision,
les aptitudes naturelles qui l’amènent à apprécier certaines missions et ses limites
qui l’amènent à en éviter d’autres. Il sait aussi doser cette aisance afin qu’elle
ne se transforme pas en piège pour l’amener selon la formule consacrée « à
faire toujours plus de la même chose, ce qui ne fait qu’entretenir le problème ».
Il ne s’agit donc pas pour lui de changer, mais d’élargir sa vision, de nuancer
son regard, d’affiner son jugement, d’ajuster ses comportements managériaux en
développant sa connaissance de lui-même et en tenant compte de son impact
sur la motivation et le stress de ses collaborateurs.
Il a aussi un rapport juste à la délégation et sait donner les signes de reconnais-
sance adéquats, c’est-à-dire féliciter, remercier ou redéfinir le cadre juste quand
c’est nécessaire, reconnaître ses erreurs et s’excuser si besoin. Il sait que de la
qualité de la relation qu’il entretient avec chacun dépend leur engagement.
Ses collaborateurs et lui-même évoluant dans un contexte plus ou moins contrai-
gnant pour atteindre un objectif, il sait aussi se poser les bonnes questions :
e Ce que nous faisons ensemble produit-il le résultat attendu ?
e La motivation est-elle optimisée ou amoindrie ?
e Les relations sont-elles préservées, délabrées ou renforcées ?
e L’équipe est-elle prête à réussir son prochain challenge ?
e Quel est l’impact du fonctionnement de l’équipe sur le reste de l’entreprise ?
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Les six couleurs du manager
Si les réponses ne sont pas toutes positives, il observe et agit pour initier le
changement.
Le manager intégré a aussi conscience des limites de sa responsabilité et de
son pouvoir. Un manager ne peut pas être responsable de la motivation de son
collaborateur, car elle ne lui appartient pas. Par contre, il est responsable des
moyens qu’il met en œuvre pour la stimuler ainsi que des moyens mis en œuvre
pour alléger le stress. Si identifier son propre style est essentiel, c’est insuffisant.
Connaître les besoins managériaux de ses collaborateurs est aussi indispensable
pour nourrir leur motivation, identifier leurs « stresseurs » et agir dessus… Dans
le contexte actuel, difficile, la responsabilité des chefs d’entreprise est de donner
à leurs managers les moyens de développer la conscience et les connaissances
nécessaires à l’exercice éclairé de leur métier.
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Introduction générale
Ce livre est donc né de l’ambition de proposer une approche qui mette le mana-
ger au cœur du dispositif, en partant de qui il est humainement, pour le guider
dans son développement personnel et lui permettre de mieux décoder les com-
portements de ses collaborateurs.
Le titre de ce livre, Les 6 couleurs du manager, fait référence aux 6 dimensions
personnelles de tout être humain, symbolisées par six couleurs dans le modèle de
personnalité ComColors, qui vont faire en grande partie l’objet de cet ouvrage.
Ce niveau de connaissance et d’intégration des fonctionnements humains nous
fait souvent défaut, car la plupart d’entre nous n’avons pas eu l’occasion à l’école
et dans notre éducation de les apprendre, d’identifier nos besoins psychiques et
nos motivations, de repérer ce qui nous stresse et les comportements contre-
productifs que nous allons alors montrer. Nous grandissons sans cette clair-
voyance, qui engendre des jugements négatifs sur nous-mêmes et sur les autres
et qui compliquent nos relations. C’est un déficit important qui nous entraîne
souvent à faire des erreurs, à vivre des difficultés récurrentes qui pourraient bien
souvent être évitées si nous n’avions pas de telles méconnaissances.
Appréhender ces fonctionnements humains nous aide à développer notre effica-
cité personnelle et relationnelle. La responsabilité essentielle qui nous incombe
est de développer l’autonomie de nos collaborateurs et, pour cela, nous devons
déjà avoir déployé la nôtre. Ce chemin est incontournable pour manager au
XXIe siècle.
Ce que l’on entend par autonomie, c’est la capacité d’une personne à réaliser
une tâche/une mission seule et efficacement. S’il faut l’encadrer ou la soutenir
pour réaliser une tâche/une mission, on la considèrera comme peu autonome. Si
en revanche, elle prend l’initiative de sa tâche ou sa mission et qu’elle organise
efficacement son travail, si elle est capable de former une personne, le tout dans
le degré de qualité attendu, on la considèrera comme totalement autonome.
Une des qualités essentielles du manager, si ce n’est la qualité essentielle – c’est
bien de savoir accompagner ses collaborateurs – pour leur donner les moyens de
l’autonomie et enclencher leur engagement.
Cette notion simple en apparence demande une connaissance des quatre leviers
et la capacité à les lier dans la pratique quotidienne de son management.
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Les six couleurs du manager
Levier no 2 : la personnalité
Les managers le savent, leurs messages ne sont pas compris de la même façon
par tous et n’ont pas le même impact sur chacun. Si tout le monde fonctionnait
de la même façon, manager serait simple. Il suffirait de mettre en place une pro-
cédure unique et le tour serait joué. Heureusement, les choses ne se passent pas
comme cela, car nous sommes tous différents. Manager est donc un véritable
métier qui demande la prise en compte des différences pour obtenir l’adhésion
et la motivation de chacun. Dans cette équation, trois facteurs entrent en jeu :
la personnalité du manager, celle du collaborateur et le contexte de l’entreprise.
La relation managériale est donc la résultante de ces trois facteurs. C’est ce qui
explique pourquoi certaines personnes sont performantes avec un manager et
semblent inefficaces avec un autre. Nous mettrons donc fortement l’accent sur
la communication pour en faire un outil du développement de l’autonomie de
chacun.
Levier no 3 : la motivation
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Introduction générale
Levier no 4 : la compétence
C’est bien volontairement que nous avons placé la compétence en dernier lieu.
Elle a bien sûr une importance capitale puisque c’est sur cette compétence que
les personnes sont recrutées et légitiment leur présence et leur salaire. C’est
pourquoi il est souvent difficile pour un collaborateur d’admettre que sa compé-
tence n’est pas optimale, de peur d’être jugé comme incompétent et d’en subir
les conséquences. Cette réaction freine évidemment le développement de l’auto-
nomie. Elle est l’héritage d’un système éducatif davantage basé sur la sanction
que sur l’encouragement et qu’il est largement temps de repenser. De ce fait,
nous traiterons uniquement dans ce livre des trois premiers leviers que sont la
position de vie, la personnalité et la motivation, puisque le développement de la
compétence des collaborateurs (hormis les formations techniques, bien entendu)
est essentiellement lié aux positions de vie, à la personnalité et à la motivation.
Ces quatre leviers nous montrent que les besoins sont individualisés ; chacun
est à un niveau d’autonomie différent et a un besoin d’autonomie différent. Le
rôle du manager est d’avoir cette perception, sans pour autant devoir s’adapter à
chacun, car il n’est pas non plus Superman ou Superwoman, ce que le système
peut avoir tendance à lui demander.
L’originalité et la puissance de l’approche que nous vous proposons viennent de
la cohérence entre les six profils de personnalité de ComColors et les six styles
de management. Le constat que nous tirons de notre expérience de formateurs
ComColors est le suivant : les managers se reconnaissent totalement à la fois
en tant que personne et en tant que manager. Ils prennent conscience qu’ils ne
sont pas différents, mais qu’ils s’adaptent et que, selon leur profil, leurs moda-
lités d’adaptation individuelle sont spécifiques. Ils apprennent sur eux et recon-
naissent leurs collaborateurs dans leurs façons d’agir et dans leurs réactions.
La plupart ressentent un soulagement. Ils ont des éléments de compréhension
inédits sur des situations parfois très difficiles. Ils font des liens majeurs qu’ils
n’avaient jamais faits entre communication, motivation et stress. C’est alors qu’ils
commencent à modifier leur point de vue et s’engagent à tester de nouveaux
comportements plus adéquats.
Le modèle ComColors est donc le pivot central de cette démarche, car il offre
précisément cette cohérence qui réunifie la personne et le manager. Il participe
activement à développer toutes les qualités du manager sur plusieurs axes :
• reconnaître et s’approprier ses qualités naturelles, identifier ses points forts
pour construire des solutions « écologiques » pour soi et pour l’autre ;
• reconnaître les différents types de personnalité et en tenir compte pour
améliorer les relations et pour optimiser l’attribution des missions ;
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Les six couleurs du manager
Vous l’avez compris, vous ne trouverez pas dans ce livre de techniques managé-
riales ou de recettes toutes faites, car nous nous situons au niveau du développe-
ment de l’autonomie du manager et de ses collaborateurs. L’objet de cet ouvrage
est de vous ouvrir le chemin et vous apporter des réponses sur les questions
suivantes :
e Quel savoir-être pour incarner ce manager intégré ?
• Le chapitre 2 sur la présentation des « positions de vie » et leur influence
sur la communication et la motivation est essentiel pour comprendre
ce qu’est la juste attitude.
e Quelles connaissances intégrer sur les fonctionnements humains ?
• Le chapitre 3 sur la personnalité décryptée à travers le modèle ComColors
vous apportera toutes les informations nécessaires pour mieux vous
connaître ainsi que vos collaborateurs.
• Le chapitre 5 dédié à la motivation vous permettra de décrypter les
mystères de cet autre levier essentiel.
e Comment les appliquer dans les différentes situations relationnelles
auxquelles nous sommes confrontés en tant que managers ?
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Introduction générale
Des fiches récapitulatives en fin de livre sur les styles de management et les
besoins managériaux vous seront utiles pour vous aider dans votre réflexion sur
vos situations concrètes et opter pour le bon comportement face au niveau d’au-
tonomie de vos collaborateurs.
Ce livre est une des briques du modèle ComColors destinées aux managers :
– Il est aussi possible de suivre une équipe projet dans un serious game qui
met en scène les six types de personnalité.
– Vous pouvez répondre au questionnaire ComColors pour obtenir votre
profil de manager en couleurs.
– Une fois que vous avez votre profil ComColors, il est possible d’accéder
à l’application ComColors qui vous permet de constituer votre équipe
(identifier les couleurs de vos collaborateurs) et de recevoir des notifica-
tions quotidiennes pour améliorer votre relation avec chacun d’entre eux.
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Chapitre 2
Levier no 1 de l’autonomie :
développer la position de vie +/+
Abordons maintenant le premier levier. Il est le premier dans l’ordre, mais égale-
ment en tête des trois autres. Sans celui-ci, les autres ne trouvent pas toute leur
puissance.
Le concept des positions de vie est central dans le modèle ComColors, et il est
fondamental pour le manager intégré. En effet, si, en tant que manager, vous
n’avez pas la volonté de vous placer dans la position de vie gagnant/gagnant
(+/+) vis-à-vis de vous-même et de vos collaborateurs, aucune des pistes pro-
posées dans ce livre ne fonctionnera réellement. La volonté de développer la
position de vie +/+ et de la maintenir malgré l’adversité agit pour le manager
comme une boussole. Cette posture lui permet de toujours retrouver le sens de
son action, car c’est un point de repère interne immuable. En se questionnant :
« Suis-je dans le +/+ lorsque je prends cette décision ? », « Suis-je dans le +/+
en gérant cette situation ou cette relation ? », le manager garde une ligne de
conduite sincère, cohérente et rassurante pour les autres. Loin d’être un mana-
ger parfait, le manager intégré qui incarne la position de vie +/+ donne du sens
à son action et de l’épaisseur à son rôle. Mais que sont au juste ces positions
de vie ?
Les positions de vie sont liées aux croyances que nous avons sur nous-mêmes,
sur les autres et sur la vie. Nous pouvons considérer que nous avons de la valeur
(représentée par un +) ou que nous n’en avons pas (représentée par un –). Nous
pouvons également considérer que les autres sont + (ils ont de la valeur) ou
sont – (ils n’en ont pas). Partant de cette lecture très simple, nous trouvons quatre
positions de vie : +/+, +/ –, –/+, –/–.
Le premier signe symbolise l’image que j’ai de moi, le second l’image que j’ai
de l’autre. Lorsque nous parlons de position de vie, nous parlons de la position
que nous percevons à l’intérieur de nous-mêmes face à une personne ou une
Les six couleurs du manager
situation. Il n’est pas question de la relation réelle, mais d’une attitude mentale
que l’on adopte dans son for intérieur. Les autres ne le perçoivent pas forcément
et, s’ils le perçoivent, c’est parce que vous incarnez cette position de vie.
Prenons un exemple. Lorsque nous animons des formations à la prise de parole
en public et que nous filmons les participants, il est toujours étonnant pour les
stagiaires de voir la différence entre le stress qu’ils ressentent pendant qu’ils font
leur présentation et l’image d’eux-mêmes qu’ils voient ensuite sur la vidéo. Très
souvent, lorsque les personnes animent des présentations, elles se sentent –/+
(je n’ai pas de valeur, mais les autres si) c’est-à-dire qu’elles ne se sentent pas à
la hauteur, elles ont l’impression de ne pas trouver leurs mots, de bafouiller, de
rougir, etc. Elles se racontent des histoires très négatives sur elles-mêmes avant,
pendant et après les présentations. La vidéo permet de sortir de cette position
de vie –/+. Elle est neutre et permet de mettre en avant les points forts et les
points à améliorer. Lorsque les stagiaires réussissent à arrêter de se dévaloriser
et prennent en compte les informations telles qu’elles sont pour progresser, elles
sont revenues dans la position +/+.
+, – +, +
Supériorité Coopération
Arrogance Ouverture
Moi +
Agressivité Écoute
Mépris Respect
–, – –, +
Défaitisme Infériorité
Amertume Culpabilité
Moi –
Fatalisme Admiration
Dépression Frustration
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Levier no 1 de l’autonomie : développer la position de vie +/+
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Les six couleurs du manager
Comme nous venons de le voir, dans cette position nous avons une faible opi-
nion de nous-mêmes et une forte opinion des autres. Le manque de confiance
en soi, l’admiration pour un collègue, la culpabilité de n’avoir pas bien fait les
choses ou de s’être mal comporté sont autant de signaux qui indiquent qu’une
personne est dans le –/+. À titre d’exemple, un manager dans cette position peut
ne pas oser dire à son collaborateur ce qui ne lui convient pas en justifiant son
silence par des pensées telles que : « il risque de mal le prendre », « on va se
prendre la tête », « il va m’en vouloir », « je ne suis pas parfait moi non plus ».
Mais en passant en mode silence, les risques sont importants :
• que le collaborateur ne progresse pas, voire développe des comporte-
ments de plus en plus inadéquats ;
• que l’équipe interprète le manque de cadrage d’un collaborateur pour des
autorisations à déroger ou le vive comme une injustice ;
• que le manager lui-même dégrade son image personnelle à ses propres
yeux.
Cette position n’est pas développée dans le modèle ComColors, car elle indique
que cette personne ne s’accorde plus d’importance et n’accorde plus d’impor-
tance aux autres, à ses collègues, son service, son entreprise, ses amis. En général,
une personne qui s’installe dans ce type de comportement devient dépressive,
est en arrêt maladie. Certaines de ces personnes, comme la France l’a découvert
avec stupeur, peuvent aller jusqu’à se suicider sur leur lieu de travail. Cette nou-
velle donne nous amène à penser qu’une limite a été franchie dans la dégrada-
tion des conditions de travail et dans les relations au travail au sein de certaines
entreprises… Fort heureusement, pas dans toutes.
Il ne faut pas croire que ces postures soient figées ; nous passons notre temps à
changer de position de vie. Nous pouvons nous sentir –/+ face à notre patron,
+/– face à un collègue, +/+ avec un collaborateur et ainsi de suite. Nous pouvons
changer de position de vie face à une même personne en fonction du contexte
et de la situation. Par exemple, nous pouvons nous sentir +/– face à un collègue
qui ne nous semble pas assez compétent et –/+ si nous devons parler de notre
domaine d’expertise face à deux cents personnes.
20
Levier no 1 de l’autonomie : développer la position de vie +/+
Dans cette position, nous avons des qualités et des défauts et nous considé-
rons les autres avec leurs qualités et leurs défauts. C’est la position de la juste
confiance en soi. Nous ne nous survalorisons pas et ne nous dévalorisons pas
non plus. Nous sommes conscients de notre valeur et de celles des autres. Nous
nous acceptons tels que nous sommes et les autres tels qu’ils sont.
C’est la position de vie de la proximité, de la capacité à aller de l’avant avec
l’autre. Lorsque les points de vue divergent, nous restons dans une attitude d’ou-
verture à l’autre et adoptons la posture de la négociation et non celle du conflit.
Nous nous plaçons dans une posture d’écoute, de respect, de coopération.
Pour autant, nous sommes dans la réalité et les émotions difficiles sont bien
présentes, mais, dans cette posture, elles sont gérées, exprimées et entendues
de façon productive et contribuent à résoudre les divergences. La bienveillance
et le respect sont omniprésents vis-à-vis de l’autre, mais aussi vis-à-vis de soi…
Dans cette position+/+, nous respectons l’autre, mais nous n’abdiquons pas de
nous-mêmes.
Dans ces situations de tension, tenir cette position +/+ exige de nous d’être très
en contact avec nos ressentis, de faire preuve à la fois de courage pour exprimer
ce qui ne va pas et d’empathie pour rester à l’écoute des besoins de l’autre. C’est
une position subtile qui exige une bonne conscience de soi et des autres et une
bonne gestion émotionnelle.
Pour nous, le principal axe de progrès du manager est d’élargir sa capacité à être
dans le +/+ vis-à-vis de lui-même et vis-à-vis des autres. Nous considérons que
ce développement est central pour permettre que, avant toute chose, les mana-
gers soient de réels et bons gestionnaires de l’humain.
Tous les chapitres de ce livre vont venir équiper le manager intégré pour déve-
lopper cette posture gagnant/gagnant.
21
Chapitre 3
Levier no 2 de l’autonomie :
la personnalité vue sous l’angle
du modèle ComColors
24
Levier no 2 de l’autonomie : la personnalité vue sous l’angle du modèle ComColors
La couleur rouge (qui agit en premier) correspond à notre cerveau reptilien adap-
table, actif, énergique.
Les couleurs violette et orange correspondent au cerveau limbique, celui des émotions.
La couleur violette (qui jauge en premier) symbolise la loi, les valeurs, le sens et
la confiance.
La couleur orange (qui ressent en premier) symbolise la chaleur humaine, la
sympathie et le dévouement.
Les trois autres couleurs (vert, bleu et jaune), en haut dans le diagramme, repré-
sentent le néocortex, la partie cérébrale de notre cerveau.
La couleur bleue (qui analyse en premier) correspond à la rationalité, la struc-
ture, l’optimisation et le sens pratique.
La couleur jaune (qui réagit en premier) est presque à l’opposé, car elle corres-
pond à la spontanéité, la curiosité et la dimension artistique.
Enfin, la couleur verte a la tête dans les nuages et représente notre capacité à
prendre de la hauteur, à réfléchir et à voir loin.
25
Les six couleurs du manager
Une autre manière de mémoriser les six profils et leurs caractéristiques consiste
à associer une image à chaque couleur :
Ces filtres de perception agissent comme si nous avions choisi dans les jeunes
années de notre vie une paire de lunettes avec un filtre de couleur qui nous fait
percevoir le monde à travers elle. Et comme nous intériorisons le monde d’une
certaine manière, nous allons donc communiquer avec le monde dans cette
même logique. Notre façon de communiquer est donc très reliée à nos modes de
perception qui eux-mêmes déterminent nos motivations, nos comportements sous
stress. À travers elle, nous exprimons donc qui nous sommes fondamentalement.
La communication étant le levier crucial dont dispose le manager pour créer les
conditions de la motivation, nous l’aborderons à la fin de ce livre. En effet, c’est
après avoir développé tous les concepts de la personnalité que nous disposerons
des clés pour mieux comprendre et décoder les différentes façons de communi-
quer, pour mieux créer les conditions de la motivation de nos interlocuteurs.
Ce qui est intéressant avec cette métaphore, c’est que nous possédons tous le
même cerveau composé des six perceptions, mais que nous l’organisons chacun
de façon spécifique en déployant un niveau différent d’énergie pour chacune
d’elles, comme nous le voyons représenté ci-dessous.
Le taux d’énergie dans chaque couleur représente notre facilité à utiliser les qua-
lités de chaque couleur. Par exemple, nous allons être plus ou moins à l’aise
avec l’humour et la nouveauté en fonction de notre pourcentage dans la couleur
jaune. Si notre pourcentage est faible, nous serons peu spontanés, mais ce sera
l’inverse si le pourcentage est très élevé, et ainsi de suite pour chaque couleur.
26
Levier no 2 de l’autonomie : la personnalité vue sous l’angle du modèle ComColors
La personne qui est représentée par le profil ci-dessus a une couleur violette
développée à 100 %.
Cette couleur est aussi sa « dominante », ici symbolisée par le cercle extérieur,
qui correspond à la motivation constante et au filtre de perception qu’elle va
privilégier tout au long de sa vie.
La couleur bleue, fortement développée ici est la « secondaire », symbolisée par
le cercle au centre.
Cette personne montrera donc fréquemment les comportements liés à ces 2 cou-
leurs et adoptera aussi aisément ceux de la couleur orange.
Par contre, les couleurs verte et rouge étant peu développées, elle ne montrera
que très rarement les comportements associés à ces couleurs et, si elle se trouve
dans un environnement qui l’y incite, cela va générer assez vite une fatigue
psychique forte et ne la ressourcera pas. À moins que son évolution dans la vie
l’amène à les développer davantage.
Point important : Il n’y a pas de bon ou de mauvais profil. Chaque personne,
quel que soit son profil, peut être heureuse et réussir dans la vie. Ce qui va être
déterminant par contre, c’est sa capacité à être elle-même en nourrissant ses
motivations essentielles et en développant la position de vie gagnant/gagnant.
Nos motivations sont déterminées par notre couleur dominante et notre cou-
leur secondaire
Les motivations liées à notre personnalité sont des besoins psychiques profonds
que nous avons besoin de satisfaire quotidiennement pour aller bien.
27
Les six couleurs du manager
Cette couleur dominante va apparaître très tôt dans l’enfance et va rester constante
tout au long de notre vie. Elle va avoir un impact très important sur nos compor-
tements et nos choix de vie, car elle résonne comme notre note fondamentale.
Une partition en sol majeur n’aura pas la même teinte qu’un morceau en si
bémol mineur. Cette couleur fondamentale émet sur une fréquence bien particu-
lière et entre en résonance avec le monde extérieur de façon singulière. Comme
nous cherchons à satisfaire la motivation de notre couleur dominante tout au
long de notre vie, nous allons, sans nous en rendre compte, organiser notre vie
autour d’elle. De plus, cette couleur dominante correspond à notre filtre de per-
ception, cela veut dire que toutes les informations que nous percevons passent
au travers d’un filtre coloré qui modifie la réalité. Nous portons des lunettes avec
des verres teintés, mais nous n’avons pas conscience de les avoir sur notre nez et
encore moins conscience que les autres possèdent des lunettes avec des verres
de couleurs différentes. Cette méconnaissance provoque de nombreuses incom-
préhensions relationnelles, du stress et des conflits.
Prendre conscience de nos différences de perception et de motivation apaise les
relations, augmente notre tolérance et la qualité de nos échanges. Apprendre à
adapter notre communication aux autres permet de faire passer nos messages
plus efficacement et participe à la motivation de nos interlocuteurs.
Illustration : comme nous allons le voir plus loin dans la vie de l’entreprise vir-
tuelle Voleos, Donia, la directrice générale, est de couleur dominante rouge,
elle est donc très orientée vers l’action et les solutions alors que Valentin est de
couleur dominante verte et perçoit le monde à travers le filtre de sa réflexion.
Lorsqu’ils discutent ensemble sur un sujet, Donia va avoir tendance à rapide-
ment proposer des actions concrètes alors que Valentin va proposer que chacun
prenne le temps de réfléchir de son côté pour ensuite se lancer dans l’action. Si
ni l’un ni l’autre n’ont conscience de leurs différences de perception, il existe des
risques importants pour que des tensions se créent entre eux. Donia trouvera que
Valentin est vraiment trop mou, trop lent et donc pas efficace alors que Valentin
sera effrayé d’avoir une directrice qui réfléchit si peu avant d’agir. Mais s’ils sont
conscients de leurs différences de perception et qu’ils l’acceptent, cela devien-
dra une force pour leur binôme en capitalisant sur leur complémentarité.
Connaître sa couleur dominante est donc essentiel pour comprendre ses com-
portements habituels, son environnement favorable et ses choix de vie. Cela
permet de laisser sa vraie nature s’exprimer et participe à développer son lea-
dership. À force d’accompagner des managers dans leur carrière, nous avons
constaté que ceux qui ont une véritable influence positive sur les autres sont
souvent ceux qui s’acceptent tels qu’ils sont et qui n’essaient pas de changer les
autres à leur image.
28
Levier no 2 de l’autonomie : la personnalité vue sous l’angle du modèle ComColors
Prenons l’exemple d’un manager. Il est rémunéré pour son travail et il mène
un projet qui lui tient à cœur. La rémunération est une condition nécessaire
pour travailler, mais ce n’est pas ce qui motive le manager. Pour qu’il puisse
se sentir motivé, il a besoin de satisfaire deux motivations. Tout d’abord, que
son environnement de travail lui permette de satisfaire la motivation de sa
couleur dominante. Ensuite, ce qui lui tient à cœur, lui donne envie de se
lever le matin et le mobilise est lié à la motivation de la couleur secondaire.
C’est cette couleur qui donne du sel et de l’intérêt à ce qu’il fait. Ce manager a
besoin de satisfaire ces deux motivations pour tenir son rôle. La rémunération
n’est pas un levier de motivation durable, mais peut devenir une source de
démotivation si elle n’est pas en adéquation avec la qualité et/ou la quantité
de travail fourni.
Si la couleur dominante est constante tout au long de la vie, la couleur secon-
daire, elle, peut changer. Deux raisons expliquent ce changement :
• les étapes de la vie : adolescence, entrée dans la vie active, la quaran-
taine, la retraite ;
• un stress très fort (pour la personne) : licenciement, décès, déménage-
ment, divorce, naissance d’un enfant, mariage, etc.
Ces impacts émotionnels forts peuvent occasionner une modification des repères
internes. C’est un grand changement pour la personne.
Prenons l’exemple de Bruno de Voleos qui est de couleur dominante et secon-
daire bleue, c’est-à-dire qu’il n’a encore jamais changé de motivation. Il est
structuré, compétent et, pour lui, l’essentiel est de se sentir efficace dans tout
ce qu’il fait. À quarante ans, alors que tout va bien dans sa vie, il change de
motivation et sa couleur secondaire devient jaune. Il va sûrement vivre un
bouleversement intérieur, car, maintenant, il va avoir besoin de rendre son
travail amusant. Il sera toujours aussi travailleur, mais ne supportera plus un
environnement trop sérieux ou les tâches trop répétitives. L’ennui risque de
29
Les six couleurs du manager
Pour satisfaire notre motivation, nous cherchons à occuper un rôle dans l’équipe
dans laquelle nous sommes impliqués. Nous ne le faisons pas consciemment,
c’est une dynamique dans laquelle nous entrons naturellement. Pour comprendre
ce mécanisme, il est nécessaire de séparer deux notions :
– nos compétences liées à notre formation et à notre expérience ;
– nos aptitudes naturelles liées à notre personnalité.
La plupart du temps, lorsqu’une équipe projet doit être constituée, les pre-
miers critères de choix se font sur les compétences et l’expérience. Et l’on se dit
qu’en ayant les meilleurs des meilleurs, on a une garantie de performance. Or,
rien n’est moins sûr. Les recherches réalisées pour comprendre la dynamique
des équipes qui performent démontrent que la performance n’est pas liée au
cumul des compétences, mais à la complémentarité des rôles. Ce n’est donc pas
30
Levier no 2 de l’autonomie : la personnalité vue sous l’angle du modèle ComColors
31
Les six couleurs du manager
Ensuite, les comportements conflictuels : nous les manifestons quand nous cher-
chons à satisfaire négativement notre motivation, parce que le niveau de stress
est devenu très fort et que nous nous sentons mal. Nous ressentons des émotions
négatives fortes telles que la peur, la colère ou la tristesse.
Par exemple, une personne de type violet apprécie qu’on lui demande son avis.
Si personne ne le fait et qu’en plus on lui demande d’accomplir des tâches pour
lesquelles elle n’est pas d’accord en lui disant : « Tu dois le faire, que ça te plaise
ou non », il y a de grands risques pour que cette personne manifeste son compor-
tement conflictuel en voulant imposer ses convictions coûte que coûte.
Ce concept est présenté en détail dans le chapitre sur la gestion des conflits.
Lorsque nous montrons nos comportements sous stress, nous allons emprunter un
chemin qui va nous conduire de la position de vie +/+ (celle que nous investissons
quand nous nourrissons positivement notre motivation) vers le +/– ou le –/+.
En effet, ces comportements nous conduisent à dégrader notre position de vie
pour opter soit pour le +/ –, soit pour le -/+ selon les couleurs de notre dominante
et de notre secondaire… et à dégrader aussi notre communication et la qualité
de nos relations.
Voici le chemin :
Si tout va bien, nous montrons les qualités de toutes nos couleurs. C’est ce que
nous faisons, par exemple (au début d’une relation amoureuse, lors d’un entre-
tien d’embauche sur un poste longtemps convoité), lorsque nous sommes très
motivés par le projet sur lequel nous travaillons ; nous satisfaisons pleinement
notre motivation, nous sommes alors capables d’allier les qualités des six cou-
leurs et nous obtenons d’excellents résultats dans une position de vie +/+.
Mais si, pour une raison ou une autre, notre motivation est moins satisfaite, nous
risquons de descendre dans le stress comme on descend à la cave selon les
étapes décrites ci-après.
• Niveau 0 (dominante)
Assez naturellement, si nous ne sommes pas au top du top (ce qui est assez
fréquent et c’est, somme toute, normal), nous montrons le comportement
conditionnel de notre couleur dominante.
• Niveau –1 (secondaire)
Si nous avons un petit accroc dans notre journée, nous montrons le compor-
tement conditionnel de notre couleur secondaire.
• Niveau –2 (secondaire)
Si nous ne pouvons pas satisfaire la motivation de notre couleur secondaire,
nous en montrons le comportement conflictuel.
• Niveau –3 (dominante)
Enfin, si rien ne va plus, nous montrons le comportement conflictuel de
notre couleur dominante.
32
Levier no 2 de l’autonomie : la personnalité vue sous l’angle du modèle ComColors
33
Les six couleurs du manager
Figure 3.5
A. Schéma récapitulatif des comportements sous stress
Nous allons maintenant vous présenter dans le chapitre 4 l’entreprise Voleos pour
illustrer à travers ses collaborateurs les différents concepts du modèle ComColors
appliqué au management.
34
Chapitre 4
L’entreprise Voleos
et ses collaborateurs
Paul
PDG
(vert/jaune)
Donia
DG
(rouge/viol.)
36
L’entreprise Voleos et ses collaborateurs
Nous sommes loin du cliché du leader dit charismatique qui doit être à l’origine
de toutes les solutions, mais bien dans une logique où le leader favorise l’émer-
gence des talents et des futurs leaders.
Nous ne présenterons pas davantage Paul, ce livre n’ayant pas pour objet le leader-
ship. Les autres personnages de Voleos, managers opérationnels, vont se présenter
l’un après l’autre. Puis Donia, directrice générale, clôturera cette présentation.
Dans la colonne de gauche, le personnage parle de lui. Dans la colonne de
droite, nous vous communiquons les caractéristiques de sa couleur dominante :
qualités observables – filtre de perception – ressorts de la motivation – environ-
nement favorable – mode de communication.
Nous approfondirons les comportements de chaque type au fur et à mesure des
situations qui seront abordées tout au long du livre à travers différents entretiens :
recrutement, cadrage, gestion de projets… de telle manière que vous puissiez
vous faire une illustration concrète de chaque couleur de la personnalité.
Nous illustrerons ainsi toutes les caractéristiques de la personnalité énoncées
ci-dessus auxquelles se rajouteront les styles de management et les besoins
managériaux de chaque profil et les comportements sous stress jusqu’au conflit.
Les fiches reprennent la synthèse de tous les concepts pour chaque type.
37
Les six couleurs du manager
Me présenter à vous est pour moi un exercice Valentin est de type vert.
difficile. Je n’aime pas trop parler de moi…
Je suis chez Voleos depuis sa fondation. Il perçoit le monde à travers
Le fondateur de Voleos me considère comme le filtre de la réflexion. Il a besoin
son fils spirituel. J’en suis très honoré et je lui tout d’abord d’imaginer les
rends cet honneur puisque je le considère choses et de les projeter dans
comme mon père spirituel. Il m’a fait l’avenir, d’élaborer une vision
partager sa vision de l’avenir des énergies qui donnera du sens à ses actions
renouvelables. Grâce à lui, j’ai pu donner futures.
un sens à ma passion pour le vent. J’ai fait
beaucoup de recherches pour pouvoir réaliser Son mode de communication
les nouvelles éoliennes est inductif. Il apprécie qu’on
que nous avons conçues ensemble. l’incite à s’exprimer, car, de
lui-même, il n’en éprouve pas
Au moment de sa retraite, j’ai pris le relais, forcément le besoin.
et j’ai développé le département R&D qui Comme on peut le remarquer,
planche sur les produits de demain et améliore sa présentation est courte.
les produits d’aujourd’hui. Je passe encore Il préfère se mettre en retrait
beaucoup de temps à imaginer et à concevoir et observer.
de nouveaux systèmes de plus en plus Son ton de voix est calme. Sa voix
perfectionnés et j’éprouve toujours le besoin peut être monocorde. Parfois,
d’en parler avec lui. Alors, je suis ravi quand il son regard semble absent,
me sollicite. comme absorbé par le lointain.
J’ai appris récemment qu’on me surnomme
Géo Trouvetout chez Voleos et qu’on dit À travers ses propos, on ne peut
de moi que je suis souvent dans la lune… que partiellement déceler ses
possible… et possible aussi que ce soit le vent qualités facilement repérables
qui m’y emmène. sur un plus long terme : réfléchi,
tranquille, distancié. Elles
évoquent aussi les ressorts de sa
motivation : son besoin d’espace
et de temps qui lui permettent de
réfléchir pour élaborer sa vision
qui est son moteur.
Son environnement favorable
est orienté vers les tâches.
38
L’entreprise Voleos et ses collaborateurs
C’est vrai qu’à ma manière, je suis un artiste… Roméo est de type rouge.
J’aime séduire… mais surtout conclure. Il perçoit le monde à travers
Les clients le disent… le filtre de l’action. Il a besoin
de faire les choses, d’agir avant
Bon, trêve de plaisanteries… Je suis rentré tout. Sa motivation est de se
chez Voleos il y a quelques mois. C’est très sentir important à ses propres
récent, mais l’adaptation est déjà faite. yeux.
39
Les six couleurs du manager
Côté vie privée ? Ma femme et nos trois Son ton de voix est direct et
enfants vivent toujours dans le Sud, notre affirmé. Pendant sa présentation,
région natale. Nous nous voyons le week- il opte pour une gestuelle vivante
end, je descends souvent en moto, la vitesse et animée. Il l’adapte en fonction
et le vent quand on est chez Voleos, on aime des circonstances et de son public
ça ! Quant à ma femme, que je sois absent la avec agilité. À travers ses propos,
semaine, je crois que ça la repose. En tout cas, on peut déceler ses qualités
moi, tout ça, ça me va, y a de l’action… les plus aisément repérables :
J’ai 42 ans, on dit de moi, depuis que je suis énergique, actif, caméléon.
tout petit, que je suis un acteur-né ! Elles révèlent aussi les ressorts de
sa motivation : son besoin d’être
important à ses propres yeux.
Son environnement favorable
est choisi en fonction du résultat :
soit orienté vers les tâches, soit
vers les personnes. En effet,
son côté caméléon l’amène
à s’adapter instinctivement.
40
L’entreprise Voleos et ses collaborateurs
Olivia – Directeur RH
Dominante orange
Bonjour ! Je suis Olivia, j’ai rejoint l’équipe Olivia, de type orange, perçoit
de Voleos, il y a un an, pour prendre en charge le monde à travers le filtre
la gestion des ressources humaines. Cette du ressenti. Elle est sensible aux
mission était auparavant assurée par Donia. ambiances qui vont faire qu’elle
Mais avec la croissance de l’entreprise, cela va se sentir plus ou moins bien.
ne lui était plus possible. J’ai eu un coup de
cœur pour Donia et pour Voleos ; je n’étais Le mode de communication
plus très bien dans mon précédent poste, et du type orange, c’est la chaleur
j’ai été touchée par l’équipe, le projet et par humaine. Et ce mode apparaît
l’ambiance sympathique qui s’en dégageait. clairement quand Olivia parle
Tout n’est pas parfait, loin de là, mais du coup de cœur qu’elle a eu
justement, c’est ce qui fait l’intérêt de ma pour Donia. Elle dit qu’elle a été
mission ; développer l’organisation sociale, touchée. Elle exprime ainsi son
faciliter les intégrations et la progression des ressenti. La notion d’harmonie
collaborateurs et favoriser la coopération et d’ambiance chaleureuse entre
dans l’entreprise. Je suis préoccupée par la les personnes est fondamentale
consommation endémique des ressources de pour qu’elle se sente bien. La
notre belle planète qui met nos enfants en notion d’harmonie et d’ambiance
danger, alors je me sens d’autant plus fière et chaleureuse entre les personnes
honorée que Donia m’ait choisie comme DRH est fondamentale pour qu’elle
pour participer au développement de Voleos. se sente bien.
C’est pour moi une belle reconnaissance
personnelle d’être rentrée dans ce que je À travers ses propos, on décèle
considère aujourd’hui comme ma deuxième ses qualités les plus aisément
famille. repérables : chaleureuse, aimable
La famille, c’est important pour moi ; je suis et dévouée.
née en Toscane et j’ai gardé de ma Toscane
natale le souvenir des fêtes familiales… J’aime Le ton de voix d’Olivia est doux.
apporter ce côté chaleureux chez Voleos. Sur son visage, un sourire et
un regard soutenu. Sa gestuelle
Au moment de mon arrivée, il y a eu souligne son caractère accueillant
beaucoup d’autres recrutements, alors, la car elle s’avance facilement vers
première chose que j’ai organisée, ce sont les autres les bras ouverts, et,
des petits-déjeuners pour que les différentes en signe de soutien, leur touche
équipes se rencontrent facilement l’épaule ou la main.
et se connaissent davantage… Tout le Elle évoque aussi les ressorts
monde était ravi. Je suis aussi la maman de de sa motivation : son besoin
trois adorables petites filles, Élise, Sonia et d’être en lien avec les autres et
Francesca, et je vis avec leur papa, dans une de sensorialité, quand elle évoque
jolie maison que nous venons d’acheter tout les souvenirs de Toscane,
près d’ici… ainsi que son environnement
J’ai aussi un réel plaisir à la décorer lors de favorable, orienté de préférence,
mes temps de loisirs. bien sûr, vers les personnes.
41
Les six couleurs du manager
J’ai 45 ans et je travaille depuis l’âge de 24 ans Bruno est de type bleu. Il perçoit
dans le monde de la planification et de la le monde à travers le filtre
production. J’ai fait une école d’ingénieur qui de la pensée et de l’analyse.
m’a donné de bonnes bases en organisation
et méthode et j’ai découvert, lors de mon Son mode de communication :
premier emploi au sein d’une entreprise les faits et la logique. C’est
qui installe des pylônes électriques, que là-dessus qu’il base sa
j’avais des compétences et de l’intérêt pour présentation. Il est précis et
l’optimisation des processus et des méthodes. explicatif, il a le souci du détail.
Je me sentais très motivé pour organiser le Il respecte la chronologie. Il donne
travail des équipes pour qu’elles perdent le des informations factuelles pour
moins de temps possible, que le matériel permettre à son interlocuteur de
soit utilisé au maximum, pour optimiser la se faire une représentation la plus
production dans ses moindres détails. Tout précise possible de la situation.
mon travail a permis de réduire sensiblement Quand il s’exprime, son ton de
les coûts et d’augmenter la marge voix est neutre, son visage attentif
d’exploitation. Ensuite, j’ai approfondi mes et sa gestuelle est sobre.
connaissances par des formations spécifiques
qui ont eu pour effet d’augmenter ma À travers ses propos, on décèle
compétence métier. Je change régulièrement ses qualités les plus aisément
de poste pour rester en veille sur les évolutions repérables : logique, compétent,
et j’ai rejoint la société Voleos, structuré. Les ressorts de
il y a maintenant deux ans, car j’avais fait le sa motivation émergent dans
tour de mon précédent poste et je voulais son discours : être reconnu pour
continuer à progresser et m’améliorer. Donia, ses compétences et structurer
à son arrivée, m’a confié la direction d’une le temps.
équipe plus importante avec des objectifs
ambitieux, c’est une belle reconnaissance
pour moi… bien que ce ne soit pas toujours
très simple de gérer des personnes.
42
L’entreprise Voleos et ses collaborateurs
Je suis marié et j’ai deux enfants qui travaillent Son environnement favorable
plutôt bien à l’école. est orienté par souci d’efficacité
vers les tâches.
Quel plaisir pour moi de travailler chez Le type jaune perçoit le monde
Voleos ! J’ai toujours été attiré par tout ce qui à travers le filtre de la réaction
est innovant, je suis curieux, alors le secteur des et de la spontanéité. Il réagit
énergies renouvelables me va très bien. spontanément aux situations,
sur un mode émotif : il aime
Ce qui me plaît aussi, c’est qu’il y a ou il n’aime pas.
de l’enthousiasme chez Voleos. Et travailler
dans cette énergie renouvelle la mienne ! Le mode de communication
En tant que directeur du marketing et de la du type jaune : le jeu et l’humour.
communication, je suis comblé !
Tout est à créer, le travail est passionnant. Jonathan communique sur ce
Je m’amuse tout en contribuant à la mode à la fois ludique et émotif.
préservation de la planète. Il est décontracté et vivant dans
sa présentation, il sort du cadre
Ces éoliennes majestueuses stimulent ma conventionnel. Il fait passer de
créativité et celle de mon équipe, nous l’enthousiasme et de la légèreté.
produisons des événements marquants à
la mesure de nos innovations ; du coup, Le ton de voix est modulé et
la notoriété de Voleos n’arrête pas de se énergique, le visage est rayonnant
déployer… et les yeux pétillants. La gestuelle
est animée, fluide et vivante.
43
Les six couleurs du manager
Autre chose qui me comble aussi dans ma vie : Il évoque aussi les ressorts
j’adore jouer et plaisanter avec mes deux de sa motivation : amusement,
enfants, Sacha, 10 ans, et Emma, 13 ans, dont je nouveauté et son besoin d’être
m’occupe à temps partagé depuis notre divorce. indépendant, ainsi que son
C’est vraiment top de les avoir à moi une environnement favorable,
semaine sur deux ! Je peux m’occuper d’eux et orienté de préférence vers
en même temps avoir l’indépendance dont j’ai les personnes.
tant besoin…
Surtout pour la musique ! Elle joue un rôle très
important dans ma vie ; je joue du saxophone,
je raffole du jazz, il m’arrive même de composer
de temps en temps. J’aime aussi la fête et un
de mes grands plaisirs est de réunir des amis
autour d’un verre de champagne (ma région de
naissance) et de quelques airs de saxo.
44
L’entreprise Voleos et ses collaborateurs
Côté vie privée, j’ai 40 ans, je suis remariée Virginie évoque aussi les ressorts
et mère de deux enfants. J’ai peu de temps de sa motivation : le besoin
pour chacun, mais mon ex-mari et moi-même que son avis soit pris en compte
avons su perpétuer pour eux une structure et qu’on lui confie des missions.
sécurisante, ce qui est essentiel. Son environnement favorable
est orienté par souci d’efficacité
vers les tâches.
45
Les six couleurs du manager
Mon prénom est Donia, je suis directrice Donia, de type rouge, perçoit
générale de Voleos depuis deux ans le monde à travers le filtre
maintenant. Je suis Française et j’ai vécu en de l’action.
Guyane de l’âge de 10 ans à 18 ans. Nous
sommes partis à Kourou à la mort de Maman, Le mode de communication
avec mon frère et mon père ingénieur en du type rouge est directif,
aéronautique qui a alors choisi de travailler centré sur ce qu’il y a à faire.
au Centre spatial de Kourou. J’ai évolué dans À travers ses propos, on décèle
un monde d’hommes ingénieurs passionnés ses qualités les plus aisément
de technologie, d’espace et de conquête et en repérables : active, énergique,
même temps dans un pays luxuriant avec des caméléon.
gens très simples et proches de la nature. J’ai Le ton de voix est affirmé.
dû me débrouiller très tôt dans de nombreux
domaines et m’adapter sans la protection Elle évoque aussi les ressorts de
de Maman. J’ai dû très vite dépasser mes sa motivation : son besoin d’être
peurs de petite fille. Et davantage qu’à la importante à ses propres yeux
conquête spatiale, j’ai été sensible très tôt à la qui se traduit par un fort besoin
préservation de l’environnement. de dépassement de soi.
Et on décèle aussi que son
Ce que j’ai vu de la déforestation, du manque environnement favorable,
de respect de la nature et des espèces en raison de sa forte capacité
vivantes, mais aussi de la fabuleuse richesse d’adaptation, est orienté aussi
amérindienne, de ce mixage culturel bien vers les tâches que vers
incroyable, de cet artisanat fabuleux, c’est tout les personnes.
cela en vrac, le meilleur et le pire qui m’ont
amenée à décider que j’agirais pour préserver La secondaire violette de Donia
l’environnement de ma planète. est perceptible dans la tonalité
d’engagement qui teinte son
C’est pour cela que j’ai fait le choix discours. Ce qui marque aussi
aujourd’hui de diriger Voleos, dont le sa différence avec Roméo qui,
fondateur est un ami de mes parents et chez lui aussi, est en dominante rouge,
qui j’ai vécu quand je suis rentrée en France mais en secondaire jaune.
pour faire mes études en génie civil. On
dit de moi que je suis une boule d’énergie
passionnée, directe, parfois trop.
46
L’entreprise Voleos et ses collaborateurs
47
Les six couleurs du manager
Maintenant que vous avez fait connaissance avec les membres de l’équipe de
Voleos, nous allons aborder le levier fondamental du management qu’est la
motivation dans le chapitre 5. Vous retrouverez les personnages en illustration
de cette partie.
48
Chapitre 5
Levier no 3 de l’autonomie :
la motivation
Nous le savons tous, nous n’avons pas les mêmes hobbies. Nous ne sommes
pas tous motivés par les mêmes choses. Certaines activités nous donnent du
plaisir et d’autres nous rebutent. Nous pourrons donc passer des heures sur un
sujet qui nous passionne et nous sentir épuisés, voire carrément démotivés, après
juste quelques dizaines de minutes sur un autre. Pour comprendre plus fine-
ment ce mécanisme, nous allons introduire la notion d’autodétermination. C’est
la possibilité que nous avons de choisir librement de faire ou de ne pas faire
une activité. L’autodétermination est un facteur essentiel dans notre engage-
ment à faire les choses et a donc un impact très important sur notre motivation.
Les six couleurs du manager
Nous avons besoin de nous sentir autonomes dans les choix que nous faisons
pour ressentir la motivation à les accomplir. De nombreuses études sur la moti-
vation ont même mis en évidence que le fait de recevoir une récompense pour
une action librement choisie avait pour conséquence de diminuer la motivation
de la personne à mener cette action par la suite.
Prenons l’exemple d’Annie qui se dévoue gracieusement dans une association
pour venir en aide aux personnes sans domicile fixe. Elle fait cela par choix
personnel et elle se sent motivée pour mener à bien ce travail qui lui demande
beaucoup de temps et d’implication personnelle. Tout va bien jusqu’à ce que
le président de l’association souhaite la récompenser pour l’immense travail
qu’elle accomplit. Il lui propose de la rémunérer mensuellement, car elle occupe
plus qu’un mi-temps au regard des heures passées. Mais elle a beau refuser cette
rémunération, le président insiste et instaure une rémunération. À partir de ce
moment-là, Annie va voir sa motivation baisser sans en comprendre réellement
la raison. Elle continue de faire ce qu’elle faisait auparavant, mais elle ne ressent
plus le même entrain pour le faire. Le président s’en rend compte et ne com-
prend pas non plus ce qui se passe. Y aurait-il un lien entre la rémunération et la
baisse de motivation d’Annie ?
La découverte de ce processus est assez récente et il remet tellement en cause
les idées reçues que de nombreuses études ont été réalisées pour tenter de l’inva-
lider, sans y parvenir. Voilà le processus sous-jacent qui explique la baisse de
motivation d’Annie. Tant qu’elle se dévoue pour l’association gracieusement,
c’est son choix. Mais à partir du moment où elle le fait pour une rémunération,
elle se sent contrôlée et elle se sent obligée de rendre des comptes sur le travail
qu’elle effectue. Les différentes études sur ce phénomène attribuent la baisse de
la motivation au sentiment d’être sous contrôle, de ne plus être tout à fait libre
de ses faits et gestes. Ce n’est plus seulement un choix librement consenti qui
pousse à l’action, mais également l’obtention d’une récompense. La personne
n’est plus en contact direct avec son autodétermination, car elle doit intégrer
que son travail doit aussi correspondre à l’attente de la personne qui donne la
récompense.
Cette explication peut donner l’impression d’un fonctionnement binaire qui
serait : soit c’est moi qui choisis mon activité et dans ce cas je suis motivé, soit on
m’impose cette activité et dans ce deuxième cas, je suis démotivé. Nous allons
voir que le mécanisme de la motivation liée à l’activité est plus nuancé que cela.
Pour comprendre facilement les différents niveaux de motivation liés à l’activité,
partons du schéma ci-dessous.
50
Levier no 3 de l’autonomie : la motivation
51
Les six couleurs du manager
« JE SUIS » : je suis autodéterminé, car « je suis » moi lorsque je fais cette activité
Ce niveau de motivation très élevé concerne la façon dont je fais l’activité.
Ce niveau de motivation est lié aux six types de personnalité du modèle
ComColors. Si je peux satisfaire la motivation de mon type de personnalité
en faisant cette activité, alors je suis très motivé. Par exemple, le type bleu
aime rassembler et structurer les informations. Renseigner ce tableau lui per-
met de faire une activité motivante. Il ne le vit pas comme une contrainte,
mais comme un moment où il est en contact avec son besoin de structure.
C’est-à-dire que lorsque je fais ce tableau, cela me permet d’être moi. Le type
bleu peut également se sentir compétent, donc motivé, en trouvant le moyen
d’automatiser le traitement des données pour alimenter le tableau. Nous allons
revenir sur cette motivation plus en détail dans le chapitre de la motivation liée
à la façon de faire l’activité.
52
Levier no 3 de l’autonomie : la motivation
Nous, Catherine, Christian, Guy et Franck, nous avons décidé d’écrire ce livre
à partir du modèle ComColors. Nous sommes motivés par l’écriture de ce livre,
car nous voulons montrer les applications concrètes du modèle ComColors dans
le management. Nous savons que le modèle est très opérationnel et nous vou-
lons que ce livre permette aux managers d’avoir des clés simples et efficaces
pour manager. Nous voulons également démontrer qu’il est possible de manager
autrement en individualisant la relation avec ses collaborateurs.
Notre objectif est que les lecteurs de ce livre puissent aborder leur mode de
management différemment en s’appuyant sur le bon sens, l’observation des com-
portements des autres, tout en apprenant à se gérer eux-mêmes.
53
Les six couleurs du manager
par des moments où elle n’écrit pas du tout à des moments où elle ne fait que
cela. Elle agit en dents de scie à la manière du type jaune qui oscille entre
des moments de détente et des moments de forte activité. Elle décide donc d’y
consacrer une journée entière quand elle s’y met. Mais au sein de cette journée,
elle se lève fréquemment pour faire autre chose. Elle a un réel besoin de mobi-
lité, pour rester alerte dans son esprit et garder une spontanéité dans l’écriture.
Elle passe un coup de fil, range des papiers, lit un article, prépare un thé, mais
en toile de fond, son esprit travaille à clarifier sa pensée et ses idées s’assemblent
comme un puzzle pour être enfin suffisamment claires pour reprendre l’écriture.
Catherine écrit très vite entre chaque pause.
Christian est de dominante orange et de secondaire jaune. Comme les autres,
l’écriture lui demande un effort. Et il a besoin de se ressourcer avant de se lancer
dans cette activité. Pour cela, il a besoin d’aller faire une marche en montagne,
sous le soleil, s’emplir de parfums, de magnifiques vues, de partager ce moment
avec des amis pour faire le plein d’énergie, ou bien de faire une descente en
VTT au milieu des bois. Très difficile pour lui de s’atteler au travail d’écriture
si le soleil est présent. L’écriture, c’est pour les jours maussades, ou bien s’il a
quelque chose à créer ou à transformer opérationnellement comme une idée de
graphique, un tableau… Les conditions qui précèdent sont essentielles à sa mise
en action. Après, il peut s’atteler à son travail pendant des heures et « rattraper »
son retard.
Guy est pris dans des contraintes de temps lourdes, projet professionnel et pro-
jet personnel denses qui l’accaparent beaucoup. Il a du mal à libérer du temps
et de la disponibilité pour écrire. De dominante verte, il sait que cela ne sert
à rien de surcharger son agenda. Le seul effet que cela aurait sur lui serait de
l’amener à se disperser au risque de ne plus gérer correctement vie profession-
nelle et personnelle. Il a donc décidé d’écrire pendant ses vacances et ses week-
ends. L’espace et le temps pour se ressourcer (dominante verte), entouré de gens
qu’il aime et qui comprennent ses besoins, lui donnent beaucoup d’énergie
(couleur orange). Il peut s’isoler des contraintes quotidiennes qui prennent faci-
lement le pas sur l’objectif d’écrire. L’isolement « hors site » du week-end et des
vacances est la condition de réussite pour s’atteler à l’écriture de ce livre. Ses
semaines restent chargées d’une multitude de dossiers et d’activités différentes
(secondaire jaune).
L’autre niveau de motivation de Guy est de mettre noir sur blanc les acquis de ses
pratiques professionnelles. Le modèle ComColors les éclaire. Un modèle permet
d’appréhender la réalité en en réduisant sa complexité. Il a trouvé avec ComColors
une nouvelle grille de lecture. Cette grille fonctionne à différents niveaux. Elle
permet de mieux se connaître, mais aussi d’appréhender les styles de leadership
et les modes de management sans changer de référentiel. Elle s’utilise pour analy-
ser le fonctionnement d’une entité et comprendre en quoi les hommes façonnent
les entreprises à leur image ou, à l’inverse, comment les entreprises sélectionnent
les leaders qui répondent à leurs besoins. En cela, elle permet de se situer dans
son environnement et de diagnostiquer la performance attendue de sa fonction.
Contribuer à la mise en œuvre d’un management durable, synthèse originale des
concepts classiques autour de ComColors et de son éthique, est également une
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Levier no 3 de l’autonomie : la motivation
motivation forte pour lui. Atteindre cet objectif satisfera ses motivations verte,
jaune et orange.
Nous voyons bien, dans cet exemple, que c’est notre autodétermination qui nous
pousse à écrire ce livre, mais nous voyons également que c’est parce que nous
tenons compte de la satisfaction de nos motivations liées à notre personnalité
que nous réussissons à avancer au quotidien. Ces différents niveaux de motiva-
tion sont complémentaires et expliquent pourquoi on peut se sentir très motivé
par une idée sans réussir à la mettre en œuvre et pourquoi, au contraire, on
peut montrer peu d’entrain pour une autre et finalement dépenser une énergie
colossale pour la réaliser. En effet, si un projet nous motive, mais que nous ne
pouvons pas satisfaire positivement les motivations de nos couleurs dominante
et secondaire en le réalisant, nous risquons de voir diminuer notre motivation à
le réaliser. Au contraire, si nous ne sommes pas emballés par un projet, mais que
les conditions sont réunies pour satisfaire les motivations de nos couleurs domi-
nante et secondaire, il y a de fortes chances pour que le projet arrive à son terme.
Dans l’entreprise, ces mêmes phénomènes existent.
Si on nous demande de réaliser une tâche sans nous permettre de voir le résultat
final attendu, nous ne nous sentons pas motivés. D’ailleurs, très naturellement,
nous cherchons à en savoir plus pour comprendre le sens de ce qu’on nous
demande. Même si cette tâche n’est qu’une étape parmi un processus plus long,
nous voulons pouvoir avoir une représentation du résultat final. Ainsi, nous pou-
vons placer notre action dans une perspective plus grande et nous sentir motivés
à faire ce qui est demandé.
D’autre part, si on nous demande d’exécuter une tâche d’une certaine manière
sans avoir de marge de manœuvre pour le faire, avec en plus un contrôle per-
manent de la part de notre hiérarchie, notre motivation chute terriblement. Nous
avons besoin de sentir que nous avons une certaine marge de manœuvre dans ce
que nous avons à faire pour nous sentir motivés à le faire.
Et, cette manière de faire les choses est intimement liée aux couleurs de notre
personnalité. En résumé, si un manager crée les conditions de la motivation de
ses collaborateurs en permettant à chacun d’être lui-même et d’accomplir son
travail selon son propre style, ce manager possède les clés de la motivation.
Voyons maintenant comment cela se passe sur le terrain chez Voleos et, en par-
ticulier, comment Donia réussit à sonder et à motiver son équipe.
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Les six couleurs du manager
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Levier no 3 de l’autonomie : la motivation
Valentin : « Vous savez, on dit que je suis Ce que Valentin exprime ici,
quelqu’un d’un peu particulier. Cela doit être c’est son autodétermination,
un peu vrai. Depuis tout petit, je vis dans c’est-à-dire le sens que revêt son
une bulle. Mes parents, mes frères et sœurs travail qu’il puise dans ses plaisirs
ne comprenaient pas très bien, je m’exprimais d’enfance.
peu. J’aimais passer du temps à réfléchir et
imaginer. Pour moi, ces moments étaient très On décèle dans sa façon de
intenses. l’exprimer que ce degré
Et ils le sont devenus encore davantage d’autodétermination est fort.
quand, très tôt, je me suis passionné pour C’est un facteur essentiel dans le
ce mystère qu’est le vent. La maison de développement de son autonomie
mes grands-parents où j’allais passer toutes professionnelle.
mes vacances est située sur une falaise au
bord de la mer en Bretagne ; là-bas, elle est Son autodétermination ne lui
battue par les vents que j’ai appris à aimer et permettrait pas un haut niveau
à connaître. Ils ont un tel pouvoir sur nous, d’énergie si elle n’était pas
celui de nous faire avancer ou reculer si on renforcée par le fait de savoir
ne les maîtrise pas… Tout cela a eu sur moi nourrir sa motivation liée à la
une influence énorme. Je crois même que couleur verte : le besoin d’espace
cela sera ma passion toute ma vie. J’ai fait des et de temps qui lui permettent de
études d’ingénieur en génie civil et je me suis construire la vision qui le mobilise.
spécialisé dans l’énergie éolienne. C’est grâce
au fondateur de Voleos que j’ai pu concrétiser C’est pourquoi son rôle naturel
mon envie de travailler avec le vent ! Je dans l’équipe est d’apporter des
ne le remercierai jamais assez de m’avoir solutions innovantes.
fourni l’environnement de travail adéquat, de
m’avoir laissé le temps
de concevoir ma première éolienne avec lui. »
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Les six couleurs du manager
Tous ces échanges ont permis à Donia de comprendre ce qui, pour chacun, est
important dans son environnement de travail pour se sentir motivé. Elle a identi-
fié à la fois ce qui donne du sens à leur action (l’autodétermination) et la manière
avec laquelle ils ont besoin de réaliser les choses pour sentir cette motivation (les
couleurs de leur personnalité).
En identifiant leur motivation prioritaire liée à leur profil de personnalité, elle sait
donc quels sont leurs besoins managériaux.
C’est précieux et elle en tiendra compte :
1° Dans la délégation des missions pour optimiser leur motivation.
2° Dans les feed-back, elle saura trouver le juste signe de reconnaissance.
3° Dans les moments de forte pression, elle identifiera leurs comportements
sous stress et pourra plus facilement prendre le recul nécessaire et les
aider à en sortir par le mode de communication adéquat.
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Chapitre 6
Leadership et management
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Leadership et management
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Chapitre 7
Les freins à la motivation
ou quand rien ne va plus
Le mot « stress » revient de plus en plus souvent dans les conversations et fait
l’objet d’études sérieuses et nombreuses. En France, on estime le coût du stress
pour la société à 3 % du PIB soit 51 milliards d’euros (CFE-CGC). La gestion du
stress est donc devenue un enjeu essentiel pour chacun.
Mais qu’entend-on par « stress » ?
Cette « réponse » nous permet de nous mobiliser et de nous faire agir. Le stress
est donc une fonction indispensable autant que peut l’être la respiration. Le stress
n’est donc pas en soi une maladie. Face à un danger, le stress est une réaction
de protection de l’organisme soit par la fuite, soit par la lutte contre l’agent stres-
sant : un homme des cavernes croise un ours, il doit adapter sa physiologie pour
fuir ou pour lutter. Ce qui va générer une augmentation du rythme cardiaque, de
la respiration, la libération de corticoïdes… pour ainsi assurer sa survie face à un
danger qui met réellement sa vie en cause. Aujourd’hui, cette réaction physiolo-
gique face au danger existe toujours, même si la situation est une « engueulade »
avec un automobiliste, ou avec son patron… et qu’elle est loin de mettre notre
vie en danger dans l’immédiat. Nos réactions de protection archaïques sont bien
ancrées !
Dans pareil cas, il ne peut être question de fuir ou de lutter, ou si la lutte est
présente, elle est souvent « hors-la-loi » : une bagarre entre automobilistes
Les six couleurs du manager
Illustration :
Ça y est, vous venez de finir la présentation de votre nouveau projet devant un
groupe d’une cinquantaine de personnes. Il est 13 heures et un buffet est dressé
dans une autre aile du bâtiment où tout le monde se précipite. Vous vous êtes
engagé à ranger la salle de réunion qui doit être réutilisée dans une demi-heure.
Il vous faut empiler les chaises et vous voudriez bien arriver au buffet rapide-
ment, car, vous aussi, vous avez faim.
Vous avez deux options :
• soit vous transportez les chaises une à une, mais ça ne vous tente pas, ce
serait long, fastidieux et sans intérêt ;
• soit vous les empilez toutes en une seule fois, mais vous ne voulez pas le
faire non plus, vous prendriez trop de risques.
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Les freins à la motivation
très importantes d’une personne à l’autre. Suivant votre force, votre âge, votre
habileté, votre niveau d’énergie, votre prise de risque, vous allez décider du
nombre de chaises que vous pouvez ou voulez transporter. Eh bien, c’est
cela le stress positif. Il est compris entre la quantité minimale et maximale de
chaises que vous pouvez transporter. En dessous de la quantité minimale, vous
n’avez pas envie de le faire (il n’y a pas assez de stress, de motivation pour
agir). Au-delà de cette quantité maximale, vous n’avez plus envie de le faire,
c’est trop de stress.
Nous avons tous besoin d’un minimum de stress positif pour nous mettre en
action. Mais ce stress positif devient négatif si la charge est trop lourde. Pour
chaque personne, les seuils minimal et maximal sont différents. L’important est
de le connaître. Toutefois, certaines situations professionnelles sont stressantes.
La surcharge de travail, la pression des délais, le manque de personnel, le har-
cèlement moral sont des facteurs particulièrement stressants s’ils perdurent dans
le temps. Le manque de contrôle sur les choses et sur ces facteurs renforce ce
caractère stressant. Le professeur Henri Laborit explique bien ce processus dans
ses expériences et sa théorie de « l’inhibition de l’action » largement populari-
sée. Si des rats sont soumis à des facteurs stressants et qu’ils peuvent agir sur leur
environnement pour le maîtriser, le stress ne s’installe pas ; les animaux restent
en bonne santé. Si en revanche, ils n’ont pas la possibilité d’agir (attaquer ou
fuir), ils développent un terrain privilégié à l’apparition de maladies, l’associa-
tion avec les pathologies psychosomatiques plus ou moins graves est forte.
Cependant, ce qui nous différencie de l’animal, c’est notre capacité à changer
la perception que nous avons de la situation. Victor Frankl explique très bien
ce processus au travers de son vécu dans les camps de concentration durant la
Seconde Guerre mondiale. Il était prisonnier et condamné comme les autres
aux chambres à gaz. Cependant, semaine après semaine et mois après mois, il a
échappé à son sort tout en obtenant un certain respect de ses geôliers. Il raconte
que balayant ou transportant des morts gazés vers les fours pour être incinérés,
il se voyait en train de raconter son histoire à des étudiants dans des universités
une fois que cet enfer serait terminé. Il explique qu’entre le stimulus et la réponse
que notre corps adopte, il existe l’espace de liberté de chaque individu (voir le
schéma ci-dessous).
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Les six couleurs du manager
Cet espace de liberté est constitué de notre imagination, notre éthique, notre volonté
indépendante et de la conscience de soi. Comme nous allons le voir plus loin, notre
approche de la gestion du stress s’appuie sur l’augmentation de notre conscience de
nous-mêmes pour être à même de faire nos propres choix (la volonté indépendante),
d’utiliser notre imagination pour modifier la perception de la situation en faisant
des choix en cohérence avec notre éthique. Avant d’aborder le deuxième point qui
est le cœur de notre sujet, nous voulons tout d’abord préciser l’approche que nous
allons développer dans ce livre à propos du stress. Il existe une multitude de livres
très intéressants pour apprendre à gérer son stress. Les conseils qui y sont prodigués
proposent des solutions pour évacuer le stress : faire du sport régulièrement, pré-
férer une alimentation riche en fruits et légumes, prendre des oméga 3, réduire sa
consommation de café et de sucre, bien dormir, se relaxer, se détendre, respirer, etc.
Tous ces conseils sont fort utiles et apportent un plus pour gérer son stress.
Notre approche du stress est différente et complémentaire. Nous allons nous
intéresser plus spécifiquement à modifier notre réaction aux « stresseurs » de
manière à réduire leur impact sur notre état interne. Et donc à pouvoir agir sur
le stress au plus tôt, avant qu’il ne s’installe et nous conduise vers des compor-
tements trop dégradés. Voyons maintenant la façon dont chaque type de person-
nalité réagit face au stress. Comme nous l’avons vu au début de ce chapitre, ce
n’est pas tant ce qui nous arrive qui est stressant, mais la façon dont on le prend.
Notre stress est en grande partie généré par les comportements conditionnels
présentés au début du livre. En effet, si nous ne sommes pas toute la journée dans
nos comportements conditionnels, nous y consacrons malgré tout beaucoup de
temps chaque jour.
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Les freins à la motivation
Le type violet
Le stress du type violet ressemble par certains côtés à celui du type bleu, car il
peut sembler également perfectionniste. En réalité, il obéit à une dynamique très
différente. Nous avons vu plus tôt dans ce livre que le type violet organise sa vie
autour de son système de valeurs. Mais l’origine de sa pression interne vient de
l’exigence qu’il s’impose pour se sentir légitime vis-à-vis de ce système de valeurs.
Donc le type violet peut être très détendu sur certains sujets et se montrer extrême-
ment exigeant sur d’autres. Prenons l’exemple de l’orthographe. Si un manager de
type violet considère que l’orthographe est une de ses valeurs essentielles, il va se
montrer très attentif lorsqu’il écrit un courrier ou un mail. Généralement, il va relire
plusieurs fois son courrier pour vérifier qu’il n’a pas de fautes avant de l’envoyer.
Dans ce cas, il ressemble au type bleu, car il fait preuve de perfectionnisme. Mais
si vous êtes de type violet et que l’orthographe n’est pas une valeur essentielle dans
votre système de valeurs, vous aurez de la souplesse sur ce sujet. En revanche,
vous pourrez être très exigeant sur d’autres sujets. Il n’est donc pas possible de
trouver des similitudes de comportement entre différents types violets. Ce qui est
commun, c’est cette forte exigence sur les sujets essentiels. En revanche, l’exigence
est si forte qu’elle peut rejaillir sur son entourage. Il est donc fréquent de sentir une
certaine pression des personnes de type violet. Pour comprendre ce mécanisme,
reprenons l’exemple de l’orthographe. Un manager de type violet reçoit un mail
d’une personne de son entreprise avec des fautes d’orthographe. Il les voit, mais il
ne fait aucun commentaire à l’auteur du mail. En revanche, s’il reçoit un mail d’un
membre de son équipe avec des fautes d’orthographe, il lui en fera la remarque et
attendra de son collaborateur qu’il fasse attention à ne pas laisser de fautes dans
les mails qu’il envoie. Pour le manager de type violet, ce collaborateur l’empêche
de se sentir légitime vis-à-vis de son système de valeurs, mais également dans son
79
Les six couleurs du manager
Le type vert
La principale source de stress du type vert vient de son embarras à exprimer
ses sentiments et ses difficultés. Comme il s’exprime peu, il ne dit pas où il
en est dans son travail. Il ne dit pas qu’il a pris du retard ou bien de l’avance
sur un projet. Il ne dit pas qu’il a trop de travail et qu’il n’y arrive plus. Il ne
demande pas d’aide. Il pense qu’il va y arriver tout seul ou que les autres vont
bien finir pas se rendre compte qu’il est en difficulté. Mais ce qui est étonnant
chez le type vert, c’est le décalage qui existe entre ce qu’il croit exprimer et
ce que les autres perçoivent de lui. Le visage d’une personne de type vert ne
laisse pas transparaître grand-chose. Donc, quand il ressent une émotion ou
un malaise, cela ne se voit pratiquement pas sur son visage. Son entourage ne
peut donc absolument pas se rendre compte de l’importance de ses difficultés.
Pour réduire son stress, le type vert doit donc apprendre à dire ce qui va et
ce qui ne va pas. Commencer par dire ce qui va bien est d’ailleurs une bonne
manière de commencer à sortir du stress. En l’exprimant, le type vert accepte
d’être plus proche des autres. Il développe du lien avec les autres et prend un
risque modéré, car, à ce stade, il ne montre pas de faiblesse aux autres. En fait,
en s’approchant plus des autres, le type vert risque de perdre sa tranquillité en
étant plus sollicité, en étant plus impliqué dans la vie de l’entreprise, en devant
rentrer dans les coutumes de l’entreprise. En commençant à exprimer ce qui
va bien, il sera de plus en plus facile d’exprimer ses difficultés. Bien sûr, il doit
commencer par partager de petites choses pour vérifier qu’il ne se montre pas
faible en faisant cela. En effet, ce qui se cache derrière ce comportement, c’est la
crainte d’apparaître à ses propres yeux et aux yeux des autres comme quelqu’un
de faible. Pour lui, dire qu’il n’y arrive pas tout seul peut être interprété comme
un aveu de faiblesse. Le type vert doit juste apprendre à vérifier que ce n’est pas
le cas et que la diminution de son stress passe par cette étape incontournable.
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Les freins à la motivation
Le type rouge
Le stress du type rouge est lié à un sentiment d’urgence. Pour avoir l’impres-
sion de se sentir important à ses propres yeux, il doit trouver une solution…
et vite. Ce qui met le type rouge sous pression est de ne pas avoir de solution
face à un problème. Lorsque cela lui arrive, il ressent le besoin de trouver une
solution à tout prix. D’ailleurs, son leitmotiv est : « Il n’y a pas de problème,
il n’y a que des solutions ». Pour le type rouge, il n’est pas vraiment possible
de ne pas trouver de solution tout de suite. La conséquence de cette pression
interne est qu’il préfère trouver une solution immédiate plutôt que de chercher
la meilleure. Face à un problème, il est capable d’enchaîner plusieurs solu-
tions qui ne fonctionnent pas plutôt que de s’arrêter pour prendre le temps de
la réflexion et mettre en place une solution pérenne. Le stress du type rouge
fait donc le yo-yo. Il monte en flèche lorsqu’il rencontre un problème et des-
cend aussi vite dès qu’il met en place une solution. Cela pose deux soucis.
Le premier concerne le type rouge lui-même. Lorsqu’il n’arrive pas trouver
de solution à un problème, la pression monte très fort et il ressent une boule
au ventre, car, tous les jours, il doit faire face au sentiment de ne plus être
important à ses propres yeux. Pour ses collaborateurs, c’est compliqué, car il
part dans une direction, puis dans une autre, puis encore dans une autre et
ainsi de suite tant qu’il n’a pas trouvé une solution pérenne. Dans ce cas, ses
collaborateurs sont épuisés et ne comprennent plus le sens de ce qu’ils font.
Pour réduire son stress, le type rouge a au moins deux possibilités. La première
consiste à laisser ce problème quelques minutes sans chercher absolument
une solution immédiate. En prenant cette habitude, il va découvrir que les
solutions qu’il trouve sont beaucoup plus efficaces et durables. La deuxième
est de profiter de ce moment de prise de recul pour en parler avec d’autres
personnes : collègues, collaborateurs, responsables, etc.. C’est souvent une
possibilité qu’il ne pense pas à envisager. Pourtant, cette approche ne retire
rien de son importance à ses yeux.
Le type jaune
La principale cause de stress du type jaune est due à sa difficulté de vivre les
choses à sa manière. Le type jaune a besoin de se sentir libre de faire son travail
comme il l’entend. Il a besoin de sentir qu’il tient la barre de son bateau et, si
ça l’amuse de faire des ronds dans l’eau pendant un moment, il veut pouvoir
avoir la liberté de le faire. Toute situation qui le contraint à prendre un chemin
qui n’est pas le sien le met sous stress. Dans ce cas, il souffle, il râle que ça ne
va pas, que c’est ennuyeux, il résiste et fait des efforts pour ne pas faire ce qu’on
lui demande. Ce n’est pas tant ce qu’on lui demande de faire qui le stresse,
mais l’obligation de devoir le faire d’une manière qui n’est pas la sienne ou
qu’il n’a pas choisie. Ce qui peut amplifier ce stress, c’est la passivité du type
jaune à prendre en charge cet aspect de son fonctionnement. En effet, il peut
avoir tendance à attendre que les autres le prennent en charge. C’est-à-dire qu’il
pense que ce sont les autres qui doivent lui proposer de nouvelles manières de
travailler pour le motiver. Que, s’il s’ennuie, c’est parce que les autres ne lui
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Les six couleurs du manager
donnent pas des tâches qui lui plaisent. Du coup, s’il ne fait pas le travail qu’on
lui a demandé, c’est parce qu’on n’a pas su lui donner l’environnement dont il
a besoin pour travailler efficacement. Quand le type jaune est sous stress, c’est
qu’il est entré dans cette dynamique. Il attend que les autres fassent ce qu’il faut
pour qu’il ait envie de faire les choses. Il entre dans une sorte de passivité agres-
sive vis-à-vis des autres, une sorte de lourdeur à faire son travail. Bien entendu,
ce comportement irrite le type jaune et son entourage. Pour sortir de ce stress,
le type jaune doit apprendre à être responsable de son propre bien-être et de
la façon dont il fait les choses. Car il a la capacité à rendre les tâches qu’il doit
accomplir amusantes et il est tout à fait en mesure de mettre du « fun », du jeu,
de l’humour dans tout ce qu’il fait. La principale chose qui peut le faire basculer
et sortir du stress, c’est devenir responsable de lui-même en arrêtant d’attendre
que les autres prennent en charge son besoin de faire les choses différemment.
Le type orange
Sa principale source de stress vient de sa difficulté à dire « non ». Ce n’est pas tant
sa gentillesse ou son sens du service qui pose problème, mais les conséquences
de sa difficulté à mettre des limites fermes. En effet, son point fort qui est d’être
aimable se retourne contre lui lorsqu’il doit faire passer ses priorités avant celles
des autres. Or, c’est là que le bât blesse. Alors que le type orange devrait dire
« Non, je ne peux pas prendre cette tâche supplémentaire, car ma charge de travail
est déjà énorme », il accepte de se surcharger pour faire plaisir aux autres. Et, c’est
à ce moment-là que son stress augmente. Bien sûr, une charge très importante peut
créer du stress, mais ce qui stresse le type orange, c’est de se sentir pris au piège
de sa propre difficulté à dire « non ». Ce manque d’assertivité va se retrouver dans
tous les compartiments de son rôle de manager. On lui reprochera de ne pas savoir
prendre une position ferme en cas de conflit entre deux membres de son équipe.
On peut dire de lui que c’est le dernier qui a parlé qui a raison. C’est-à-dire que sa
difficulté à dire « non » l’amène à dire « oui » à celui qui est en face de lui et, du
coup, celui qui est absent se fait avoir. Pour le type orange, ce peut être un véritable
stress de dire « non » à quelqu’un, car il se dit : « Si je dis “non” à cette personne
que j’apprécie, serai-je toujours aimable à ses yeux ? » Dire « non » comporte un
risque pour le type orange, à savoir celui de ne plus être apprécié par les autres.
Ce risque est très difficile à prendre pour lui. Pour sortir de ce stress, le type orange
doit donc apprendre à dire « non » et surtout à vérifier que les gens continuent de
l’apprécier malgré sa fermeté. Il doit apprendre à faire passer ses désirs avant ceux
des autres. Pour y arriver, il doit commencer par de tout petits « non ». Puis, au fur
et à mesure qu’il vérifie qu’il est toujours « aimable » aux yeux des autres, il peut
prendre plus de risques et dire « non » pour des choses plus importantes. Finale-
ment, le type orange a besoin de se donner plus d’importance à ses propres yeux
pour avoir moins besoin du regard des autres pour se sentir bien.
Passons à la pratique en suivant Olivia, DRH de Voleos, qui va solliciter ses
collègues pour l’intégration d’une nouvelle recrue. La surcharge de travail que
cela va occasionner va amener chacun à montrer ses comportements sous
stress. Entrouvrons la porte et regardons comment ça se passe chez Voleos.
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Les freins à la motivation
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Les six couleurs du manager
Bruno commente :
« Je tiens à lui expliquer moi-même tout cela, Bruno, de type bleu, cherche
car nous allons travailler ensemble par la suite naturellement à optimiser la
et je tiens à donner des explications claires et compétence pour que le travail
précises pour m’assurer qu’elle comprenne bien. soit bien fait. Sa motivation d’être
D’ailleurs, je pense qu’à cette étape, ce serait tout reconnu pour ses compétences
à fait logique que toute l’équipe commerciale le pousse à agir ainsi. Il manifeste
et marketing soit là, ils ont des lacunes sur la ici une insatisfaction sur le niveau
connaissance des produits. Pour cette raison, nous de connaissances des autres
perdons du temps dans les réunions. Ils manquent services.
d’informations et du coup se trompent parfois C’est la raison pour laquelle il
dans les fiches techniques. Il y a trop d’allers- manifeste ici son comportement
retours, l’efficacité n’est pas là ! conditionnel en voulant faire les
Bon je continue, on reviendra plus tard sur ce choses parfaitement, il organise
sujet. » tout dans les moindres détails.
10 h 30 – Tour de l’usine.
Bruno reprend ses commentaires :
« Je lui montre toute l’organisation, de l’arrivée
des pièces aux assemblages, aux essais. Toutes
les informations dans le bon ordre pour bien
comprendre et bien travailler ensuite. On en a
pour deux heures, il sera donc 12 h 30, toute
l’équipe déjeune avec elle à la cantine. » Dès qu’il repère ce comportement,
13 h 30 – « Elle rencontre Deborah, la manager pour éviter d’aller plus loin dans
de projets sur Voleos IV. C’est le sujet important le stress, Bruno doit apprendre à
du moment, nous allons passer deux heures relativiser entre la qualité du travail
dessus. Elle participera à la réunion, c’est le attendu et le temps passé à le
meilleur moyen de la mettre dans le bain, elle réaliser et à déléguer les tâches.
nous verra faire. »
15 h 30 – « Nous allons voir Stefano qui tient
toute la planification. Nous lui expliquerons
les cadences, l’enchaînement des
tâches, etc. ».
16 h 30 – « Nous passons à la logistique, emballage
et transport. Elle est aussi très concernée par cela,
car il va falloir adapter les documentations et toutes
les informations sur la maintenance. »
17 h 30 – « Fin de la journée, elle me pose
toutes les questions qu’elle veut. »
84
Les freins à la motivation
Olivia poursuit :
« Je te remercie de t’impliquer autant ! Il est vrai
qu’il est indispensable que tu sois présent sur une
partie de la journée, pour qu’elle te connaisse et
que tu puisses lui faire passer ta vision du métier,
mais tu devrais en déléguer une partie. Je ne
pense pas nécessaire que tu mobilises autant de
temps… d’autant que ce jour-là, j’ai aussi besoin
de toi pour le recrutement de l’ingénieur, et cela,
c’est encore plus important. »
Bruno répond :
« Ah zut ! je dois refaire le planning, encore Bruno manifeste ici à nouveau
du temps perdu. Comment se fait-il que tu ne son comportement conditionnel,
me l’aies pas dit avant ? J’aurais programmé
différemment. » car son besoin de structuration
du temps n’est pas satisfait.
Il rajoute, les yeux rivés sur le planning : Et là encore se met la pression
« Bon, je vais revoir cela. Dis-moi précisément en surdétaillant le planning.
les horaires des entretiens. Peux-tu me faire
un mail avec tout cela dès que tu peux ? Ainsi Bruno doit aussi apprendre à
que les CV des candidats afin que je puisse les déléguer davantage. À son niveau
regarder avant. Je vais finaliser l’organisation de poste, il aurait pu déléguer
de tout cela dans la journée. cette planification, mais son
En tout cas, c’est une bonne chose, ce perfectionnisme l’amène à vouloir
parcours d’intégration, nous accélérons le
niveau de compétence, cela devrait nous faire tout contrôler et, de ce fait,
gagner du temps ! » à perdre du temps. Ce qui est
paradoxal, car son intention est
Olivia ressort satisfaite du bureau de Bruno, car de l’optimiser.
tout sera prêt et bien fait, elle se dit même que
son implication est tellement importante, il lui faut
tellement être parfait et que tout soit impeccable
qu’elle se demande comment il fait pour
respirer… mais quel confort de travailler avec lui !
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Les six couleurs du manager
–…… ?
– Tu sais, nous avons évoqué son intégration
en comité de direction, je viens te voir pour
qu’on planifie cette journée. »
Valentin réfléchit.
Pas trop concerné par cette histoire-là, moi…
j’ai trop de travail en ce moment, mais bon, je
vais dire oui, on se débrouillera avec Victor.
Expliquer ma charge de travail à Olivia me
demande trop d’énergie et je préfère employer
ce temps à être tranquille pour réfléchir à
Voleos IV, se dit-il.
Olivia laisse Valentin réfléchir un moment.
Il semble parti bien loin comme son regard
en témoigne.
Puis Olivia, en toussotant, lui dit : « Tu peux
me donner une date ? » Valentin, qui a besoin d’espace
et de temps pour nourrir sa
Tout à coup, il semble se réveiller. motivation, est préoccupé par le
« Décide d’une date, la plus tardive possible, temps qu’il doit consacrer à cette
et tu me la transmets, je me débrouillerai. » intégration et qui vient perturber
le temps qu’il souhaite consacrer
Olivia connaissant Valentin avance un peu
à sa réflexion sur Voleos IV.
timidement :
Son comportement conditionnel
« – Merci, Valentin, mais je souhaiterais juste
est de ne pas faire part de sa
une chose, c’est que tu lui consacres un peu
difficulté et de se tenir à distance
de temps toi aussi, pas seulement les gens de
pour se consacrer à la réflexion
ton équipe. Nous tenons à ce qu’Alexandra
qui lui est essentielle.
ait la vision de chaque membre du comité de
direction. C’est important.
– Ah bon ? Je pensais justement confier cette
mission à Victor… »
Après un moment qui parut une éternité à
Olivia, Valentin rajouta, tout en reprenant sa
position face à l’écran de l’ordinateur, ce qui
signifiait que l’entretien était terminé… :
« Je passerai du temps avec elle ».
Olivia quitta la pièce un peu perplexe.
Valentin est vraiment sur une planète bien à lui
par moments, pensa-t-elle. Heureusement que
je le connais maintenant, et que je sais qu’il est
charmant, car sa façon de communiquer est
très frustrante pour moi.
Elle remonte à l’étage, elle croise Marjolaine,
une de ses stagiaires, dans les escaliers. Elles
ont besoin de faire un point sur les dossiers
en cours et elle lui propose de faire cela
autour d’un café. Ce qui la ressource après cet
entretien particulier avec Valentin.
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Les freins à la motivation
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Les six couleurs du manager
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Les freins à la motivation
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Les six couleurs du manager
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Les freins à la motivation
conflit sous le prisme de la relation. Car, s’il existe une grande variété de conflits
par leurs natures et leurs origines, au final, c’est toujours une affaire de personnes.
Par exemple, si un syndicat est en conflit avec une entreprise, cela s’incarne au
travers du représentant syndical et du représentant patronal. Et l’issue du conflit
est en partie liée à la compétence et à la personnalité des acteurs eux-mêmes.
• La compétence dont nous parlons correspond à l’expérience accumu-
lée par les personnes à résoudre des conflits en utilisant des techniques
de résolution de conflits. En effet, il existe un certain nombre de tech-
niques pour appréhender et résoudre les conflits en tant que médiateur.
Néanmoins, il est fort probable qu’un conflit, géré par des personnes
qui ont eu à régler de nombreux conflits dans leur vie professionnelle
ou personnelle et qui en plus appliqueraient des techniques éprouvées
de résolution de conflits, aura beaucoup plus de chance de déboucher
sur une solution viable et acceptable par les deux parties que dans le
cas inverse.
• Les six types de personnalité du modèle ComColors indiquent la manière
dont les personnes perçoivent le problème ou le conflit et va avoir un réel
impact sur la gestion du conflit lui-même.
Nous n’aborderons pas les techniques pour sortir des conflits en tant que média-
teur, mais nous apporterons un éclairage spécifique sur la gestion des conflits
dans lesquels nous sommes réellement impliqués personnellement. En effet,
lorsque nous sommes en conflit avec une autre personne, il est bien rare que
nous ayons un médiateur à nos côtés pour nous aider à résoudre ce conflit. Dans
la plupart des cas, nous sommes seuls avec notre conflit à gérer et nous n’avons
pas toujours la solution à notre problème.
Nous ferons également une différence entre les conflits liés à un désaccord sur
le fond et les conflits liés à la façon dont on parle du sujet lui-même. Prenons
l’exemple d’un manager qui refuse une augmentation à un de ses collaborateurs
pour la deuxième année consécutive. Si le collaborateur considère que cette
décision est injuste, le conflit peut apparaître. Mais bizarrement, rien n’est moins
sûr. Les managers le savent bien, la façon d’annoncer cette décision aura un
impact non négligeable sur la manière dont le collaborateur va réagir. De plus,
un manager qui connaît bien son équipe saura par avance avec quel collabora-
teur cela sera plus conflictuel. Ainsi, la « bonne manière » d’annoncer ce refus
d’augmentation ne sera pas aussi performante pour chacun et dépendra beau-
coup de son type de personnalité.
91
Les six couleurs du manager
Le fond
Il est normal qu’il y ait des conflits d’intérêts entre les personnes. On peut désirer
se garer à la même place qu’une autre personne sur un parking, être plusieurs à
vouloir le poste de son responsable qui part à la retraite, obtenir une augmen-
tation de salaire alors que son patron ne l’envisage pas du tout. Tout au long de
notre vie, de nombreux désaccords peuvent nous pousser au conflit.
La forme
Pourtant, si les raisons de conflits sont nombreuses, force est de constater que
si certaines personnes vont effectivement saisir ces opportunités pour être en
conflit, d’autres y semblent étrangères.
D’ailleurs, il est étonnant de s’apercevoir que, selon les jours et l’humeur, une
personne peut réagir différemment à une même situation. Le conflit n’est pas
inéluctable ni automatique. Ça dépend. Mais cela dépend de quoi au juste ?
92
Les freins à la motivation
Déclenchement du conflit
« Son avis n’est pas pris en compte » ! « il impose ses convictions ».
Sortie du conflit
« Il impose ses convictions » ! « reconnaître son point de vue ».
Attention, reconnaître son point de vue ne veut pas dire être d’accord avec
lui. En effet, dire à une personne de type violet que l’on est d’accord avec
elle alors que ce n’est pas le cas risque de briser la confiance s’il s’en rend
compte. Exemple à ne pas faire : « Oui, oui, tu as raison… » avec la significa-
tion : « Cause toujours, je me moque de ce que tu penses. » En revanche, lui
dire : « Je comprends ton point de vue et je respecte ton opinion et person-
nellement, je vois les choses différemment… » permet de prendre en compte
son point de vue sans pour autant se ranger à son avis. Les personnes de type
violet apprécient les gens qui sont capables de défendre leur point de vue à
partir du moment où leur propre avis est pris en compte. Ce qui peut paraître
difficile dans cette approche, c’est que ce n’est pas facile à faire si vous êtes
effectivement en désaccord. Reconnaître le point de vue de l’autre, dans ces
conditions, peut vous donner l’impression d’abdiquer. Or, il n’en est rien. Vous
serez d’autant plus influent que vous saurez gérer le processus relationnel. En
sachant prendre en compte le point de vue de quelqu’un de type violet, il est
93
Les six couleurs du manager
94
Les freins à la motivation
Déclenchement du conflit
« Il s’ennuie et ne trouve pas son travail amusant » ! « il fait preuve de mauvaise
foi pour justifier ses manquements ».
Sortie du conflit
« Il rejette la faute » ! « rire avec lui de l’énormité de ses excuses ».
Attention, s’amuser avec lui ne veut pas dire que vous cautionnez son attitude.
Cependant, cela reste la meilleure manière de sortir du conflit. En fait, il y a au
moins deux façons de gérer ce comportement conflictuel. Soit vous êtes exaspéré
par son comportement et vous allez lui rappeler fermement sa mission et, dans
ce cas, le conflit risque de s’amplifier, car le type jaune n’a pas peur d’en rajouter
et d’être encore plus de mauvaise foi. La relation avec lui risque de se dégrader.
Soit vous comprenez que son comportement conflictuel est uniquement lié au
fait qu’il n’y a pas assez de fun dans son travail et qu’il cherche à s’amuser en
racontant des histoires aussi énormes pour se justifier. Car c’est en fait pour cette
raison qu’il agit de la sorte. La sortie du conflit réside donc dans votre capacité à
satisfaire sa motivation réelle dans un premier temps pour ensuite lui demander
comment il compte s’acquitter de sa tâche dans les temps. Il est essentiel que la
solution vienne de lui, car il a besoin d’avoir beaucoup d’autonomie dans son
travail. Et lui seul saura comment faire ce qu’il doit faire de manière suffisam-
ment fun pour être motivé.
95
Les six couleurs du manager
et son travail. Mais s’il ne peut satisfaire sa motivation malgré toute l’énergie
qu’il consacre à son travail, il risque de chercher à satisfaire négativement
sa motivation à travers son comportement conflictuel. Pour commencer, il
va travailler encore plus pour que l’on voie bien qu’il travaille beaucoup (il
n’est pas forcément conscient qu’il fait cela pour ça), ensuite, il va reprendre
le travail qu’il a confié à d’autres, c’est-à-dire qu’il ne va plus déléguer. À ce
moment-là, il pense que personne ne pourra faire le travail aussi bien que
lui, en tout cas au niveau de qualité qu’il attend. Le niveau de qualité qu’il
se fixe n’a plus aucun rapport avec le rendu attendu. En général, il dépasse
largement les critères qui ont été fixés au départ. Enfin, il va se sentir frustré
par l’incompétence des autres, leur incapacité à ranger leurs affaires correc-
tement, à respecter les horaires, à être suffisamment précis dans leur travail,
à être logiques dans leurs comportements et leur façon de penser, etc. Suivant
les cas et les situations, cette frustration peut s’exprimer à travers une colère
« frustrée » contre les personnes qui l’entourent. Et au final, il fera le travail à
la place des autres.
Pour sortir de ce comportement conflictuel, il est nécessaire de satisfaire sa
motivation, car si c’est la source du conflit, c’est aussi le meilleur moyen pour
en sortir.
Nous avons donc l’équation suivante :
Déclenchement du conflit
« Son travail et ses compétences ne sont pas reconnus » ! « il reproche aux
autres de mal travailler ».
Sortie du conflit
« Reproche aux autres de mal travailler ou d’être incompétent » ! « reconnaître
son travail et ses compétences ».
En réalité, si le type bleu attaque les autres sur leur insuffisance, c’est pour
que les autres voient ce qu’il fait de bien. Cela ne sert donc à rien de se
justifier ou de prendre ses attaques à titre personnel. Il est nécessaire, à ce
moment-là, de prendre du recul et de commencer par satisfaire sa motiva-
tion. Après tout, il le mérite bien avec tout le travail qu’il fait. Attention mal-
gré tout à la façon de vous y prendre. Si vous lui dites qu’il travaille bien et
que vous êtes satisfait de son travail, cela risque de ne pas porter ses fruits. En
effet, le type bleu entend difficilement les compliments « généraux ». Il faut
être spécifique pour qu’il entende votre reconnaissance. Par exemple : « Tu
as été très performant pour organiser et planifier le dernier projet » ; « Tu es
excellent pour terminer et clôturer les projets. Ce que tu as fait sur le dossier
“Dupont” en est un bel exemple. Bravo ! » La satisfaction de sa motivation
va lui permettre de redevenir réaliste et de retrouver son envie de travailler
avec les autres.
96
Les freins à la motivation
Déclenchement du conflit
« Ne réussit plus à se sentir important » ! « explose et fait beaucoup de bruit ».
97
Les six couleurs du manager
Sortie du conflit
« Explose et fait beaucoup de bruit » ! « lui donner de l’importance en lui lan-
çant des défis ».
En réalité, si le type rouge explose et fait beaucoup de bruit, c’est pour se sentir
important. Cela ne sert donc à rien de vouloir résoudre le conflit, de vouloir
calmer la situation ou de vouloir arranger les choses. Le problème est ailleurs. La
cause du conflit n’est qu’un prétexte et il faut plutôt se concentrer sur la satisfac-
tion de sa motivation. Ce qui paraît incroyable est que le fait de challenger le type
rouge à ce moment-là, sur un sujet qui n’a pas forcément de lien avec le sujet en
question, remobilise son énergie positivement. Prenons un exemple : une per-
sonne de type rouge explose parce que quelqu’un a pris « sa place de parking »
(même s’il n’y a jamais eu de places de parking attribuées dans l’entreprise).
Comme vous l’avez déjà vu exploser de la sorte pour d’autres sujets sans impor-
tance vous n’allez pas sur ce faux sujet et vous lui dites : « T’es au courant du der-
nier scoop ? » ou « J’ai un mouton à cinq pattes pour toi, tu te crois capable de t’en
occuper ? » ou « J’ai une information confidentielle pour faire un max de pognon
sur une action en bourse. » Vous serez surpris de constater qu’il a oublié sa place
de parking et qu’il est maintenant focalisé sur ce que vous venez de lui dire.
98
Les freins à la motivation
Déclenchement du conflit
« Manque de reconnaissance en tant que personne » ! « commet des erreurs ».
Sortie du conflit
« Commet des erreurs » ! « lui dire qu’on l’apprécie et que c’est quelqu’un de bien ».
En réalité, si le type orange commet des erreurs ou culpabilise, c’est pour obtenir
une prise en compte de sa personne par l’autre. Encore une fois, se focaliser sur
le problème (contenu) et tenter de le résoudre sans prendre en compte la rela-
tion n’arrangera rien. Par exemple, prendre quelques minutes pour rappeler à la
personne la procédure qui doit être appliquée pour qu’il n’y ait plus d’erreurs
ne résoudra pas le problème de fond, sauf si la personne ne connaissait pas la
procédure ou l’avait mal comprise. Le problème est ailleurs. Ce qui provoque ce
« loupé », c’est le manque d’échanges personnels ou de chaleur humaine, pas
une mauvaise compréhension des procédures. L’erreur qui est commise pro-
voque normalement un échange avec les autres personnes qui sont impliquées.
Si cet échange permet de resserrer des liens ou de développer une relation
plus sympathique, les erreurs vont nettement diminuer, voire disparaître. Si, en
revanche, il n’y a pas d’échanges ou que la discussion est uniquement factuelle,
il est fort probable que les erreurs vont continuer.
99
Les six couleurs du manager
Déclenchement du conflit
« N’a pas assez de temps pour prendre du recul et être seul » ! « il ne décide plus ».
Sortie du conflit
« Il ne décide plus » ! « l’inviter à prendre du temps pour lui ».
En réalité, lorsque le type vert ne décide plus, il ne décide surtout plus de prendre
du temps pour lui. Et c’est là que le bât blesse, car c’est la source de son com-
portement conflictuel. Il ne réussit plus à prendre la décision la plus importante
quand la pression monte : faire un break. Il n’a pas besoin de beaucoup de temps,
une quinzaine de minutes le matin et l’après-midi sont largement suffisantes pour
recharger ses batteries. Mais ces quelques minutes sont précieuses pour pouvoir
donner 100 % de ses capacités sur tout le temps restant. Donc, l’action la plus
efficace pour aider une personne de type vert à sortir de son comportement
conflictuel, c’est de l’inviter à prendre du temps pour lui. Par exemple, faire une
pause seul, aller déjeuner tout seul à midi, faire une mini-sieste de dix minutes
100
Les freins à la motivation
dans son bureau avec la porte fermée (cette attitude paraît presque inconcevable
en Occident alors que c’est une pratique valorisée en Orient).
Une entreprise sans conflit, cela n’existe pas et c’est plutôt sain de ne pas être
d’accord sur tout. Mais comme nous allons le voir avec la société Voleos, les
causes de conflits sont beaucoup plus souvent dues à la forme qu’au fond.
L’entreprise Voleos grandit vite et les murs deviennent trop étroits pour assurer le
développement futur. Donia a déjà lancé plusieurs fois la discussion sur le sujet
lors des comités de direction et tout le monde est d’accord sur l’idée de trouver
des locaux plus grands et adaptés à leur activité. Il y a pourtant des désaccords
sur le lieu pour plusieurs raisons : le temps de trajet supplémentaire pour certains
si on s’éloigne trop des locaux actuels et le prix du loyer. Trouver un compromis
n’est pas simple, car, dans tout changement, ceux qui y gagnent maintenant
pourraient y perdre et inversement.
Donia annonce qu’elle vient de prendre sa décision pour les nouveaux locaux.
Elle surprend tout le monde. Ils avaient évoqué ces locaux parmi d’autres sans
les retenir au final à cause de leur position géographique et de leur prix trop
élevé. Donia explique son choix : elle a obtenu une remise importante, le local
est sur un axe de circulation, bien desservi par les transports, elle connaît le pro-
moteur, il est fiable.
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Les six couleurs du manager
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Les freins à la motivation
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Les six couleurs du manager
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Les freins à la motivation
1° Scénario catastrophe
105
Les six couleurs du manager
Et très vite, Donia rompt le silence : « Avant Donia a compris ce qui était à
que tu n’arrives, j’en étais à me poser la l’œuvre entre elles. Elle a modifié
question suivante : que se passe-t-il ? Comment son ton de voix et le contenu
avons-nous fait pour en arriver là ? J’ai de ses propos. Elle « méta-
confiance en toi, si tu agis comme cela tu dois communique » sur ce qui s’est
avoir tes raisons, bien que je n’accepte pas la passé, ce qui a pour effet
forme. Alors, dis-moi d’aborder le fond du sujet.
ce qui ne va pas. »
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Les freins à la motivation
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Les six couleurs du manager
Olivia prend sur elle pour maîtriser des Olivia évoque le rôle naturel qu’elle
émotions où la colère se mêle à la tristesse : joue dans une équipe et continue
« Il ne s’agit pas de se mêler ou non de cette sur le mode de communication
histoire, comme tu dis… C’est mon rôle en empathique.
tant que DRH de savoir ce qui se passe dans
l’entreprise et de jouer éventuellement un rôle
de médiateur, mais avant tout tu es mon amie,
et je suis là pour mes amis… »
108
Les freins à la motivation
Elle revient et pousse la porte du bureau de Virginie exprime avec dureté son
Virginie qui la voyant arriver lui dit sur un ton stress en résistant très fortement,
sans réplique : « Non, mais tu ne penses tout se disant qu’on ne résout pas
de même pas m’amadouer avec ton cake ! des conflits de valeur avec des
Décidément, tu ne comprends rien ! Ce n’est gâteaux !
tout de même pas comme cela que je vais
modifier ma décision. »
Tout à coup, Virginie entre en trombe : « Mais Le type violet est naturellement
qu’est-ce que tu fais là, Olivia ! Te voilà qui porté à réfléchir sur l’axe méfiance/
colportes cette histoire auprès de mon équipe ! confiance et remet très vite en
Reste à ta place de DRH ! Ta fonction ne te question sa confiance quand il est
donne en rien le droit de venir semer le trouble sous stress, et impose sa manière
dans mes équipes ! Tu te crois tout permis, de faire.
qu’est-ce qui t’amène à outrepasser tes droits
et tes fonctions ? Ce différend ne regarde que
Donia et moi. Tu n’as pas à t’en mêler encore
une fois !
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Les six couleurs du manager
La résolution du conflit
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Les freins à la motivation
Elle éprouve le besoin d’en parler à un de ses Olivia prend conscience de son
amis, Thierry, coach en entreprise. Motivée comportement de « sauveur »,
par 3 raisons : piège dans lequel le type orange
1° Elle tient fortement à cette relation à la fois peut tomber facilement quand il
professionnelle et amicale. cherche à soutenir une personne.
2° Elle sait que dans le cadre de ses fonctions,
comprendre les enjeux relationnels est une clé
indiscutable.
3° Elle veut cesser de se positionner en
« sauveur » face à un supposé persécuteur
(Donia) pour soutenir une supposée victime
(Virginie).
111
Les six couleurs du manager
112
Les freins à la motivation
Jonathan, un peu déstabilisé, continue en Ce qui met ici le feu aux poudres
se disant que le sujet est plutôt léger et de entre eux, c’est que le type jaune
nature à détendre l’atmosphère entre eux… par sa réactivité va venir au
« J’adore les déménagements… Un peu de contact quand le type vert va tout
nouveauté, cela casse les habitudes, c’est faire pour l’éviter.
vivifiant, tu ne trouves pas ? »
Valentin ne répond toujours pas, il n’a pas C’est ce décalage qui crée
envie de se laisser entraîner sur ce sujet du le conflit ; Jonathan entre dans
déménagement, il le considère personnellement la dérision et renvoie le fiasco de
comme assez anodin et ne comprend pas que leur échange sur Valentin qui, tout
cela déclenche autant de passions ! Il ne se sent d’abord, ne dit ni ce qu’il ressent
pas très concerné et préfère garder ses distances. ni ce qu’il pense. Et suite à la
Jonathan, mal à l’aise et frustré par l’atonie de réaction ironique de Jonathan,
Valentin, essaie d’établir la communication Valentin entre dans son
toujours sur ce même ton badin, mais son comportement conflictuel
propos va un peu plus loin que ce qu’il aurait en s’extrayant totalement de la
souhaité : relation. Il laissera passer le temps
« Ben, dis-moi ce déménagement, il délie bien sans se manifester.
des langues, mais toi, par contre, il te rend
muet ! »
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Les six couleurs du manager
La résolution du conflit
114
Les freins à la motivation
Il attend deux ou trois jours. Laisser du temps Ce que fait Jonathan est tout
à Valentin est indispensable, Jonathan le sait. à fait adapté : laisser du temps à
Valentin pour qu’il se ressource et
À la fin de la semaine, Jonathan décroche son initier le contact tout en lui laissant
téléphone. le temps de réfléchir à l’entretien
« Allô Valentin ? Je souhaiterais qu’on fixe un avant qu’ils ne se rencontrent
rendez-vous pour discuter tranquillement tous à nouveau.
les deux. »
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Les six couleurs du manager
116
Les freins à la motivation
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Les six couleurs du manager
Cette fois-ci, Roméo explose et en sortant Quant à Roméo, il finit par exploser
du bureau ne peut s’empêcher de lancer en sortant après avoir mis une
avec mépris : « Il faut que la cheftaine arbitre ! pression et du défi négatif sur
Quels enfantillages ! » Bruno pour parvenir à son objectif,
sans tenir compte du tout de ce
Bruno est ulcéré, il se sent totalement qu’il en pense et des contraintes
disqualifié par ce que vient de dire Roméo. de la production.
La résolution du conflit
118
Les freins à la motivation
119
Les six couleurs du manager
Identifier les comportements sous stress et les liens directs avec la non-satisfaction
de la motivation est une compétence essentielle pour que le manager intégré
puisse fluidifier la communication dans l’équipe.
Une autre dimension qui est une ressource essentielle pour le manager intégré
est le temps. Connaître les rapports au temps de chaque « couleur » est fon-
damental, car cette valeur existentielle est déterminante dans nos actions au
quotidien et la gestion du temps est un enjeu majeur de la vie des entreprises.
Nous abordons les relations au temps de chacun des 6 types dans le chapitre
suivant.
120
Chapitre 8
Les rapports au temps
Le temps est une dimension tellement forte pour chacun d’entre nous qu’il joue
un rôle essentiel dans les fondements de notre motivation.
À tel point que l’on peut se demander si notre motivation profonde n’est pas
la conséquence de notre lien existentiel au temps et à l’espace, ces deux
dimensions essentielles, inséparables et constitutives de notre rapport au
monde.
Si l’espace et le temps ont un tel rapport avec notre motivation, ils ont donc aussi
un rapport étroit avec notre stress…
Nous allons aborder maintenant les liens entre le rapport au temps et la moti-
vation de chaque type. Ce rapport est positif si la personne a conscience de son
rapport au temps et le gère de façon équilibrée, elle manifeste alors les qualités
observables, citées précédemment, caractéristiques de sa couleur dominante et
secondaire.
Si, par contre, elle ne respecte pas ses besoins temporels… ou si elle les res-
pecte trop, elle tombe dans le « piège » et connaît des désagréments liés aux
comportements conditionnels et conflictuels de ses couleurs dominante et
secondaire.
Dans un contexte managérial, il est capital de comprendre ce rapport au
temps, car il a des incidences sur la délégation que l’on soit manager ou
managé…
C’est en ayant identifié vos préférences temporelles et donc votre couleur domi-
nante surtout, mais aussi votre couleur secondaire, que vous pourrez le mieux
profiter de toutes les méthodes de gestion du temps.
Les six couleurs du manager
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Les rapports au temps
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Les six couleurs du manager
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Les rapports au temps
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Les six couleurs du manager
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Les rapports au temps
Pas à pas, le type bleu apprécie chaque tâche accomplie : la façon méthodique
de franchir chaque étape est aussi importante que la réalisation de la tâche elle-
même et cela satisfait à la fois son besoin de logique, de structuration et de
perfection.
Mais son piège est qu’il peut passer plus de temps à organiser, à planifier et
à récapituler les tâches, qu’à faire le travail lui-même… trop de temps passé
à essayer d’être parfait… Là est sa faille, et pendant ce temps-là, le temps
passe, et hop, il est passé, et le type bleu se retrouve débordé. Son besoin
de perfection l’amène à être englouti par le travail au détriment de sa vie
personnelle.
« Ouf quel soulagement ! Depuis que j’ai compris l’intérêt pour moi
de planifier des imprévus parce qu’évidemment dans la vie tout ne se
déroule pas parfaitement, je vais nettement mieux. Je ne dis pas que
127
Les six couleurs du manager
128
Les rapports au temps
« Je vais vite, les choses sont à peine décidées que je les ai déjà faites.
La vie, c’est de l’action. Je souffre de la lenteur des autres, du temps dont
ils ont besoin pour se mouvoir ou pour décider. Ils réfléchissent trop, ils
palabrent.
Moi j’agis. Je fais ce que je dis et je dis ce que je fais. C’est direct et clair.
Mais cela me pose deux problèmes. Parfois je veux tellement saisir une
129
Les six couleurs du manager
« J’ai appris de mes erreurs. À force de me prendre des murs parce que
j’allais trop vite dans mes décisions, j’ai enfin compris qu’une action effi-
cace se nourrit d’une réflexion et d’une analyse et aussi qu’il faut savoir
compter sur et avec les autres et prendre le temps de les écouter avant
de décider. La vitesse n’est plus le plus grand des défis pour moi… Ce
serait plutôt “le bon tempo au service de la réussite”… Investir du temps
dans l’analyse, la réflexion, et le discernement, considérer que ce sont
des actions, et qu’elles sont indispensables pour avancer tout droit et
atteindre sans détour l’objectif ! »
Vous avez pu déceler à travers ces analyses et ces illustrations l’importance du
temps sur nos comportements et évidemment l’orientation que cela imprime à
nos vies par des micro-détails qui, au final, la constituent. En avoir conscience
est primordial dans la gestion des hommes, pour leur faire jouer leur bonne par-
tition et ne pas rentrer en lutte.
Il ne sert à rien de lutter contre le temps, il est un allié si nous l’acceptons tel
qu’il nous a investi.
Conseils pour faire du temps son allié :
1° Prendre conscience de ses motivations prioritaires et de ses modes de
fonctionnement inhérents, parce qu’ils sont les révélateurs de notre
manière de structurer le temps.
2° Accepter ses couleurs et satisfaire ses motivations, cela veut dire prendre
soin de soi. C’est indispensable pour être bien dans son temps et dans ses
rapports avec autrui.
130
Les rapports au temps
Grâce à cela, chacun développe une bonne énergie et peut utiliser plus faci-
lement les autres couleurs de sa personnalité et « s’autoréguler », c’est-à-dire
adopter les comportements adéquats en fonction du contexte.
Le rapport au temps dans l’entreprise est très compressé, l’action doit être immé-
diate et la hiérarchie des tâches souvent bousculée, ce qui favorise le stress néga-
tif lié à l’impression que l’on ne va pas y arriver. Ce stress individuel est encore
amplifié par les tensions dans les relations professionnelles générées par des
rapports au temps différents.
Dans le chapitre suivant, vous allez découvrir comment en intégrant les six
dimensions de ComColors dans le pilotage de votre équipe, vous pouvez
non seulement optimiser la qualité des relations, mais aussi celle de votre
organisation.
131
Chapitre 9
La communication
interpersonnelle
Mais qu’y a-t-il de si gênant dans cette démarche ? Après tout, si quelque chose
ne va pas, il suffit de le dire, non ?
Les choses ne sont pas si simples. Car s’il suffisait de rappeler à l’ordre une
personne pour qu’elle se remettre au travail avec toute la motivation attendue,
manager serait facile. Le vrai problème de fond, c’est la motivation ou plutôt
comment préserver ou renforcer la motivation des collaborateurs à faire le travail
demandé. Pourquoi certaines personnes se mettent-elles au travail facilement
et pourquoi d’autres non ? Pourquoi certains collaborateurs traînent-ils à faire
certaines tâches et se dépensent sans compter pour d’autres ?
Dans nos formations, les managers disent souvent se sentir à l’aise avec les deux
tiers de leurs équipes et rencontrer des difficultés avec le dernier tiers. Si c’était
un problème d’incompétence reconnue par tous, ce ne serait pas trop compliqué
à gérer, il suffirait d’un peu de temps pour permettre au collaborateur de trouver
une nouvelle fonction ou un nouveau poste. En réalité, toute la difficulté de cet
exercice vient de la complexité de la situation et de la relation.
Car les choses sont rarement aussi simples. Le manager se sent responsable de la
réussite de son service et de ses collaborateurs. Si une personne ne réussit pas,
c’est qu’il a raté quelque chose, qu’il n’a pas su la manager.
Après avoir apporté du soutien à un collaborateur qui ne fait pas bien son tra-
vail et l’avoir formé pour améliorer ses compétences, le manager peut se sen-
tir démuni devant un travail mal fait, des objectifs non atteints, des délais non
respectés, etc.
Il lui reste donc l’entretien de cadrage pour faire avancer les choses.
Ce qui est intéressant dans l’expression « entretien de cadrage », c’est que l’on
peut considérer que le collaborateur est sorti du cadre. L’entretien serait donc là
pour le faire revenir dans le cadre. En prenant ce point de vue, il y a de grandes
chances pour que l’entretien ne soit qu’un rappel à l’ordre de règles que tous
connaissent déjà, en l’occurrence, le manager et le collaborateur. Dans ce cas,
qu’attendre de ce type d’entretien. Pas grand-chose…
L’enjeu est ailleurs, car si le problème n’est pas lié à un manque de compétence,
il est alors lié à un manque de communication.
Si vous êtes manager et que vous lisez ces lignes, vous pouvez vous dire : « Com-
ment ça un problème de communication ? Je lui ai donné toutes les informations
pour faire ce qu’il a à faire. J’ai donc bien communiqué, non ? » La communica-
tion dont nous allons parler maintenant n’est pas liée au fond (le contenu), mais
à la forme (la façon de dire les choses).
Rentrons dans le vif du sujet et voyons comment diriger un entretien de cadrage.
134
La communication interpersonnelle
Dans cette recherche de solutions, il est important d’être le plus neutre possible,
car la nature de l’entretien sera très différente si le problème se situe au niveau
de la compétence ou au niveau de la personnalité.
Dans tous les cas, la question qui est sous-jacente est la question de la confiance.
S’il y a bien une chose qui a le pouvoir de détruire la relation, c’est le manque
de confiance. En restant neutre et en mettant en perspective le problème d’au-
jourd’hui avec le travail réalisé hier, il est plus facile de garder la confiance. Car
si vous abordez un entretien de cadrage en ayant perdu la confiance dans l’autre,
il y a peu de chance que cet entretien serve à quelque chose.
Si tel est le cas, l’entretien risque d’être un monologue où vous allez rappeler les
règles en ajoutant des points de contrôle supplémentaires. Cela dit, de nombreux
entretiens de cadrage se déroulent aujourd’hui de la sorte.
135
Les six couleurs du manager
136
La communication interpersonnelle
décision qu’elle prend est une décision concertée. En effet, pour elle qui est
dans l’action, les échanges doivent permettre de prendre des décisions rapides
et efficaces. De plus, c’est la directrice générale et, de toute façon, c’est elle qui
prendra la décision finale.
Pour Virginie, la perception de la situation est tout autre. De son point de vue, les
discussions ne faisaient que commencer et on était loin d’arriver à la décision.
Dans cette histoire, le problème n’est donc pas la décision elle-même, mais la
perception que chacun a de la façon de prendre la décision. Personne n’a tort
et personne n’a raison. C’est juste le filtre au travers duquel nous percevons la
situation qui change.
Les filtres de perception propres à chaque couleur soulèvent exactement le
même problème. Chacun d’entre nous agit avec une grande cohérence de com-
portement liée à son type de personnalité. Mais ce qui provoque autant d’in-
compréhension, c’est l’ignorance de nos différences de perception. Parce que
nous sommes Français, nous pensons parler la même langue. Il n’en est rien. Si
nous utilisons effectivement les mêmes mots, nous ne leur attribuons pas tou-
jours le même sens. Apprendre à comprendre la façon dont les autres types de
personnalité perçoivent le monde est essentiel pour faire passer ses messages
efficacement.
Lors d’un entretien de cadrage, la principale source de discorde vient de ce
décalage entre ce que je dis et la façon dont l’autre le perçoit et inversement.
Plus nous sommes conscients de ces différences, plus il devient simple de se
mettre d’accord sur le fond puisque nous faisons attention à la forme.
Mais une chose essentielle est à retenir, quel que soit le filtre de perception et de
communication, il est indispensable d’offrir de la reconnaissance à votre colla-
borateur en sachant le féliciter, le remercier, et de ne jamais perdre une occasion
de lui dire ce que vous pensez de positif de son travail. Ainsi nourri positivement,
il prendra confiance en lui et progressera et surtout acceptera plus aisément l’en-
tretien de recadrage. Il évitera de penser et de dire : « mon manager ne voit que
ce qui ne va pas… » ce qui est le meilleur moyen de casser sa motivation. Vous
serez ensuite aux premières loges pour observer en fonction de sa personnalité
sa communication sous stress…
Le type orange perçoit le monde à travers ses sentiments et ses émotions. Il ressent
les atmosphères, les relations, les événements un peu comme une éponge qui
absorbe toutes les émotions qui y sont attachées. Il perçoit toutes les nuances
des états d’âme des autres. Ainsi, il sait si quelqu’un va bien ou pas. Il ressent
les tensions relationnelles. Il sait si quelqu’un est en difficulté et a besoin d’aide.
Il est très sensible aux autres et à leur bien-être.
Comme il vit au milieu de ses émotions, il s’adresse aux autres sur ce registre.
Il prend toujours le temps de demander « comment ça va ? », de dire bonjour, de
prendre soin des autres.
137
Les six couleurs du manager
Il utilise donc :
• un vocabulaire : j’apprécie, je ressens, je suis touché, ça me fait plaisir… ;
• un ton de voix : chaleureux, doux, affectueux… ;
• et des gestes d’ouverture, tournés vers l’autre, qui cherchent le contact
physique.
Le type bleu perçoit le monde à travers les faits, les informations et la logique. Sur
le diagramme ComColors, il est situé à l’opposé du type orange, car il est souvent
aussi difficile pour un type bleu d’être naturellement dans les émotions que pour
un type orange d’être dans les faits et la logique. Le type bleu a besoin de com-
prendre le monde logiquement. Face à un problème, son équation est : « S’il y a
un problème, il faut en trouver la cause. Une fois la cause identifiée, la solution
sera trouvée facilement. » Il va donc rassembler les faits, les informations qui
vont lui permettre de comprendre les choses logiquement. Car, pour lui, tout est
affaire de logique, et d’ailleurs, il a du mal à comprendre une idée si elle n’est
pas logique. Pour cette raison, il a besoin de trouver une logique à toute chose
pour être sûr d’avoir bien compris.
Il utilise donc :
• un vocabulaire : je pense, avez-vous des informations, quels sont les
faits… ;
• un ton de voix : monocorde, neutre, avec peu d’émotion ;
• et des gestes : peu importants, car inutiles.
Le type violet perçoit le monde à travers son jugement, ses opinions et son sys-
tème de valeurs. Le type violet a besoin de se forger une opinion sur toutes
choses. Confronté à un problème, il cherche le sens, car tout pour lui est une
question de sens. À l’image de l’ouvrier qui est en train de tailler une pierre
et à qui l’on demande ce qu’il fait, il répond : « Eh bien, vous ne voyez pas,
je construis une cathédrale. » Un type violet donne du sens à chacune de ses
actions. C’est pour cette raison que la confiance est au cœur de sa vie. Il évalue,
se forge son opinion pour savoir s’il peut faire confiance aux autres.
Il utilise donc :
• un vocabulaire : je crois, je suis convaincu, à mon avis, il faudrait… ;
• un ton de voix : monocorde, convaincu, avec peu de modulation ;
• et peu de gestes.
138
La communication interpersonnelle
du poids et du sens à chacun de ses mots, autant le type jaune est léger et virevol-
tant. Il ne faut pas y voir un manque de profondeur de réflexion, car ce n’est pas
le sujet. Lorsque l’on parle des filtres de perception, nous parlons de la manière
de s’exprimer, pas de l’intérêt du contenu. Donc un type jaune dira légèrement et
spontanément ce qu’un type violet dira gravement après mûre réflexion.
Il utilise donc :
• un vocabulaire : yesss, génial !, super, trop fort… Il a un langage très
imagé avec des expressions qui lui sont personnelles (il n’aime pas qu’on
le copie) ;
• un ton de voix : modulé, avec de fortes variations ; très dynamique ou bien
dans les chaussettes… ;
• et des gestes : animés, fluides, expressifs.
139
Les six couleurs du manager
Il utilise donc :
• un vocabulaire : je me lance, j’y vais ; « bon, qu’est-ce qu’on fait ? »,
« arrête de réfléchir et fais-le ! » ;
• un ton de voix : adapté à celui de son interlocuteur donc monocorde ou
modulé ;
• et des gestes : adaptés à ceux de son interlocuteur.
140
La communication interpersonnelle
Donia répond du tac au tac et avec un clin Donia répond sur le même ton
d’œil : humoristique tout en mettant
« Si tu préfères un complet veston… une bonne dose de défi qui
à ta disposition ! » correspond au filtre de la couleur
rouge.
Elle est, comme Jonathan,
à la porte d’entrée du stress.
Leurs regards s’accrochent un instant très bref, Elle adopte une position plus
et Donia enchaîne : neutre pour recadrer Jonathan
« Bonjour Jonathan, assieds-toi. Heureusement sur son entrée en matière.
que je te connais bien, Jonathan, parce qu’une
entrée comme celle-là ne passe pas auprès de
tout le monde ! »
141
Les six couleurs du manager
142
La communication interpersonnelle
Donia trouve l’explication un peu légère : Le type jaune sous stress peut
« Jonathan, enfin, tu n’es pas sérieux ! » avoir du mal à reconnaître son
Jonathan s’exclame spontanément : erreur.
« Mais si ! »
Jonathan est irrité, il a très envie de dire : Le type jaune sous stress risque
« Je ne vois pas pourquoi je devrais prendre de faire preuve de mauvaise foi
à la place de Valentin, c’est lui qui est en retard et de rejeter la faute sur l’autre.
au départ », mais il sait maintenant retenir ce
type de réactions infantiles qui le piègent.
143
Les six couleurs du manager
Exemple de mode de
Et Jonathan de répondre avec facétie : communication du type jaune
« Oui, sauf pour les procédures, je vais basé sur l’humour, en +/+.
recruter une Shéhérazade qui me les lira
comme un conte des 1 001 nuits, c’est le
seul moyen pour moi d’y trouver un peu de
motivation… » Et reprenant son sérieux :
« Allez, ok ce sera fait fin de semaine. »
L’entretien est positif et se termine même sur une note d’humour, les écueils
relationnels ont été contournés, Donia est parvenue à garder un ton décontracté
en phase avec la manière de communiquer de Jonathan tout en restant factuelle
et affirmée sur la situation et ce qu’elle attend de Jonathan.
Elle a réussi grâce à la connaissance qu’elle a des comportements sous stress
de Jonathan et par le maintien de la position +/+. Elle incite ainsi Jonathan à
l’adopter.
Il n’en reste pas moins que ce type d’entretien mobilise une énergie psychique
forte pour les deux protagonistes. Il se peut donc que Donia sorte de cet entretien
avec l’envie d’aller courir un sprint et que Jonathan se dise : « vivement ce soir,
que je puisse jouer du saxo et évacuer tout ce stress dans ma musique ! »
144
La communication interpersonnelle
145
Les six couleurs du manager
146
La communication interpersonnelle
Donia poursuit :
« Je t’ai demandé de venir parce que j’ai
constaté que les procédures de contrôle et
d’alertes mises au point sur le projet Voleos IV
et dont tu as la charge ne sont pas appliquées
et, du coup, nous sommes dans une situation
délicate sur ce projet. Comment se fait-il que les
procédures soient à ce point mises de côté ? »
Virginie : Virginie entre dans son
« Mon avis est très clair, personne ne s’y comportement conditionnel, elle
intéresse ! Je passe pour une enquiquineuse montre un haut niveau d’exigence
rigide dans cette entreprise, alors que je n’essaie sur elle et les autres et se focalise
que de faire appliquer des procédures pour le sur ce qui ne va pas.
bon fonctionnement de l’entreprise… Ce que
je constate, c’est que personne ne prend ses
responsabilités et ça me retombe sur le dos. »
Donia : Donia recadre en reformulant les
« Ce que tu dis, c’est qu’à force de vouloir propos de Virginie. Ce qui est très
imposer tes procédures, tu t’es fait mal juger par efficace, particulièrement vis-à-vis
tes pairs, c’est cela ? » d’un type violet, car il a besoin que
son avis soit pris en compte pour
Virginie : sortir du stress et écouter. L’effet
« Oui exactement ». produit est de responsabiliser
Virginie et de l’amener à une
Donia enchaîne : analyse et un comportement
« Et que, toi aussi, maintenant, tu les juges mal ? » plus positif.
Donia reprend :
« Que personne ne s’y intéresse est un fait, mais
ce n’est pas une fatalité, Virginie. Communiquer
et sensibiliser sur l’absolue nécessité de les
utiliser fait aussi partie du périmètre de ta
fonction. Que peux-tu mettre en œuvre de
différent pour réussir cela ? »
Virginie :
« Je ne vois pas, j’ai fait tout ce qui me
semblait possible, je ne comprends pas qu’on
m’empêche de faire mon job et d’assumer mes
engagements, le respect des procédures, c’est
aussi pour leur bien ! »
147
Les six couleurs du manager
Donia :
« Je n’accepte pas que tu penses que tes
collaborateurs t’empêchent de faire ton travail,
si toi-même tu ne te remets pas en question
de ton côté, Virginie. Et puis c’est plus une
question de forme que de fond. Pour
être écoutée, il faut aussi savoir écouter…
As-tu écouté et recueilli leurs freins ? »
Virginie :
« … Non ! Il faudrait en plus qu’ils donnent
leur avis ? »
Donia poursuit :
« Et pourquoi pas ? Si tu ne vois pas quoi
modifier dans ta communication pour que ton
message passe mieux, à ton avis, que peux-tu
proposer de constructif ? »
Virginie :
« Je n’avais pas pensé à recueillir leur avis…
Tu me mets sur la piste, je vais aller les voir
et écouter ce qui ne leur va pas… mais
comment je fais s’ils ne sont d’accord sur
rien ? »
Donia :
« Reste confiante sur le fait que l’initiative
de les écouter va faciliter les choses et leur
permettre peut-être de te faire des propositions
intéressantes. Si toi je ne te demandais pas ton
avis sur un dossier, comment réagirais-tu ? »,
lance Donia avec malice.
Virginie :
« … J’ai compris le message, je m’en charge
cette semaine et je fais le point avec toi
ce vendredi ».
Donia :
« C’est parfait, et merci de ton engagement
sur ce dossier pas facile. »
148
La communication interpersonnelle
Donia ne s’attendait pas du tout à voir Bruno Donia écoute Bruno jusqu’au bout
dans cet état, elle tente de comprendre ce qui et accuse réception de sa colère
se joue pour lui : en reformulant tout simplement
« Tu trouves la situation totalement ce qu’il vient de lui dire.
inacceptable et en plus d’être en colère tu es L’effet est soulageant.
épuisé d’avoir tant donné, c’est ça ? »
Donia :
« Et tu te demandes maintenant comment tu
vas faire pour t’en sortir. »
Bruno :
« Oui, j’aimerais retrouver un sommeil serein. »
Donia :
« Je t’ai demandé de venir pour un entretien,
mais je ne m’attendais pas à te voir dans un tel
état d’épuisement. Je voulais justement parler
149
Les six couleurs du manager
Donia, ayant compris le silence ulcéré de Donia félicite Bruno pour la qualité
Bruno, lui dit : de son travail, ce qui correspond
« Je sais que tu trouves ma remarque injuste. au besoin du type bleu.
Je vais te faire part de mon analyse qui
m’amène à te dire cela. Tout d’abord, je veux
que tu saches que je reconnais toute la qualité
de ton travail, et ce dans les moindres détails.
Ton sens de l’organisation, ton ingéniosité
nous sont très précieux, tu as toute ma
reconnaissance. Ton travail méthodique et
rigoureux est remarquable. De plus, quand
vous alliez vos compétences, Valentin et toi,
vous faites des merveilles.
Vous nous l’avez déjà prouvé. Et si Voleos
a pu prendre son envol ces dernières
années, c’est en grande partie grâce à votre
complémentarité. »
Donia :
Donia a compris que le
« C’est précisément cela que je souhaite te
comportement perfectionniste
faire passer comme message, tu tiens tellement
de Bruno peut entraîner une
le projet à bout de bras à tous les niveaux
déresponsabilisation des autres
que tu te l’es complètement approprié et
et le lui fait comprendre.
qu’implicitement tu as amené les autres à te
laisser faire quasiment seul ! Tes compétences
ne sont pas contestables. J’insiste pour que tu
sois rassuré sur ce point. Le problème, c’est
ton niveau d’investissement dans le travail.
150
La communication interpersonnelle
Face au brusque silence de Bruno, elle Ce que propose ici Donia est tout
rajoute : « Reprenons cette conversation plus à fait adapté. Quand le niveau
tard quand tu auras analysé la situation et pris de stress du collaborateur est
un peu de recul. » trop important, il est souvent
préférable de différer l’entretien.
« Écoute Bruno, il n’y a pas une urgence telle Sur une dominante bleue
que nous ayons absolument besoin de traiter qui souvent travaille trop, c’est
le sujet tout de suite. d’autant plus adéquat, car son
Rentre chez toi, décompresse, profite de ta perfectionnisme l’empêche
famille. Je te propose que nous laissions passer de se détendre, c’est un moyen
la nuit là-dessus. Revoyons-nous à la fin de la de l’aider à gérer son stress et de
semaine. Tu auras pu y penser tranquillement et revenir à une pensée plus réaliste.
envisager des solutions à tête reposée. »
151
Les six couleurs du manager
Bruno :
« Mieux, j’ai passé un bon moment avec
Aurélie et les enfants. Ils étaient tellement
surpris de me voir rentrer à 17 heures deux
jours de suite, qu’ils m’ont sauté dans les bras.
On a même pris le temps de jouer au ballon
avant de faire les devoirs ! »
Donia :
« Ah quel soulagement et quel plaisir de te
voir plus détendu… »
Bruno :
« Oui, ma pensée est plus claire, j’analyse
différemment la situation grâce à ce que tu
m’as dit. Mais, tout de même, ce que je ne
saisis pas, c’est le comportement de Valentin,
il m’a obligé à tout prendre en charge. »
Bruno :
« Je suis d’accord, mais comment faire pour
se sortir de là ? »
152
La communication interpersonnelle
Donia :
« Je fais le constat que notre écueil sur
Voleos IV n’est pas lié à un problème de
compétences techniques ou organisationnelles.
Nos savoir-faire sont bien réels dans ces
domaines. Et je nous en félicite. Par contre,
mon diagnostic est que l’équipe manque de
compétences relationnelles… Et que nous
ne pourrons progresser vers le stade d’une
équipe performante sans cette dimension
interactionnelle essentielle. Il est impératif
que chacun d’entre nous progresse dans ces
compétences-là, pour que sur nos prochains
projets nous soyons une équipe performante
d’un bout à l’autre !
Je vais prendre une décision à ce sujet et
en ferai part au comité de direction la semaine
prochaine. »
153
Les six couleurs du manager
Donia :
« J’ai souhaité te voir parce qu’il y a
des retards qui se cumulent sur plusieurs
dossiers : le logiciel de paie, les documents
pour les entretiens annuels et la préparation
des augmentations. Peux-tu me dire ce qui
se passe ? »
Olivia :
« Excuse-moi Donia, je ne t’en ai pas parlé parce
que je te sentais préoccupée par d’autres sujets
et je n’ai pas voulu te déranger davantage. »
Donia, interloquée :
« Olivia, comment peux-tu penser me déranger
quand il s’agit d’enjeux importants… ?
Tu cherches à me préserver de quoi, Olivia ?
J’aimerais comprendre. »
Donia :
« J’aurais besoin, Olivia, non pas que tu
justifies les retards, mais que tu me dises
comment tu vas faire pour les rattraper. »
Olivia rajoute :
« Je ne sais pas, je suis débordée, je fais tout
ce que je peux… »
154
La communication interpersonnelle
Donia reprend :
« En voulant me préserver, tu nous as exposés. En matière de management, le
Viens me solliciter quand tu sens que tu as type orange a besoin de se sentir
du mal à être ferme ou à dire “non”, tu auras soutenu et Donia l’a très bien
toujours mon soutien, si tu le fais à temps, compris.
et sois rassurée je ne ferai pas à ta place. Et,
concernant ton équipe, comment vas-tu faire
pour qu’ils te sollicitent moins ? »
Donia continue :
« Cela me paraît très adapté, quand mets-tu
cela en place ? »
Olivia, rassérénée :
« Dès ma prochaine réunion d’équipe. Merci
Donia, c’est tout à fait ce dont j’ai besoin en
matière de management, pouvoir échanger
facilement avec toi et avoir l’assurance de ton
soutien à condition que je vienne te voir sans
perdre de temps et que personne ne fasse à ma
place. Je suis ravie de cet entretien. »
155
Les six couleurs du manager
156
La communication interpersonnelle
157
Les six couleurs du manager
Quand Valentin entre dans son bureau pour Donia fait l’analyse des risques
l’entretien, Donia est dans l’état d’esprit relationnels qu’elle pourrait
suivant : prendre si elle entre sous stress
« Ne pas lui mettre une pression trop forte en pendant l’entretien et qu’elle
me focalisant sur ce qui ne va pas, mais lui quitte la dynamique +/+ en
dire clairement ce que j’attends de lui pour passant en +/-.
que cela aille bien ». Elle connaît bien les
travers de sa secondaire violette !
Ne pas lui faire passer le message que c’est un
grand garçon et qu’il doit se débrouiller tout
seul… avec sa dominante rouge conditionnelle
qui pourrait aussi reprendre le dessus…
Donia introduit en rappelant
« Bonjour Donia, je peux entrer ? » dit les raisons qui ont provoqué
Valentin d’une voix à peine audible l’entretien et donne le cadre.
Son approche est factuelle.
« Bonjour Valentin, oui, assieds-toi »
158
La communication interpersonnelle
Donia poursuit sur un ton calme qu’elle Bien qu’un peu décontenancée,
s’étonne d’avoir, sûrement influencée par Donia évite d’interpréter le silence
l’attitude posée de Valentin : de Valentin et poursuit avec
une question formulée de façon
« Concernant les retards sur Voleos IV, je dois te neutre.
dire que la manière dont cela est géré me pose
un réel souci. En fait à l’analyse de la situation,
je pense que les retards n’ont pas été gérés…
Je n’ai pas été alertée, la procédure d’urgence
qui aurait dû être appliquée ne l’a pas été. Les
conséquences peuvent être importantes et je ne
dispose pas aujourd’hui des informations qui
me permettent d’analyser le risque. Or si nous
ne pouvons honorer le contrat dans les délais
aux clients qui attendent Valeos IV, le CA de
l’année sera fortement impacté à la baisse avec
toute une série de conséquences… »
159
Les six couleurs du manager
Donia est ulcérée, et dans un effort énorme Donia contrôle son stress
pour contrôler son ton de voix, elle dit à provoqué par sa difficulté à
Valentin : « Nous sommes assujettis à des comprendre le fonctionnement
objectifs dans des contraintes de délais sur de Valentin et continue
le projet Valeos IV. Valentin, tu ne peux pas son recadrage.
l’ignorer ! Tu ne peux plus l’ignorer ! Tu fais
partie d’une organisation qui se développe
fortement, qui attend des résultats dans des
délais précis, car nous avons des comptes à
rendre à nos actionnaires autant qu’à notre
personnel. Et de fortes attentes sont fondées
sur Valeos IV !!
Donia prend en compte
Elle se tait et attend, mais Valentin ne répond le comportement non verbal
pas. Alors, elle continue : de Valentin et adapte le ton
« Valentin, je conçois que tu sois plus motivé de sa communication
pour concevoir des systèmes inédits que pour
suivre les procédures d’organisation. Mais ton
job en tant que manager est de tenir compte
des 2. Le temps et donc les retards sont
des facteurs déterminants dans la vie d’une
entreprise et je te demande de les prendre en
compte. Les objectifs de cette année sont liés Elle rappelle qu’il a toute sa
à la sortie de Valeos IV, plus nous tardons, confiance sur ses compétences
plus nous perdons d’argent… et nos banques techniques et le met sur sa
risquent de ne pas suivre ! » motivation essentielle pour
lui demander d’améliorer
Elle a une envie quasi irrépressible de l’organisation de son
prononcer les mots « faute professionnelle », service : « prendre son temps
mais au dernier moment devant le regard pour réfléchir »
insaisissable et le silence de Valentin, elle opte
pour une formulation plus positive en utilisant
son pouvoir de persuasion :
160
La communication interpersonnelle
161
Les six couleurs du manager
162
La communication interpersonnelle
163
Les six couleurs du manager
Conclusion :
164
Chapitre 10
Conclusion
Vous trouverez à la fin du livre des fiches récapitulatives de tous les concepts de
la personnalité par couleur ainsi que les styles et les besoins managériaux.
166
Fiches outils
Sur chacune de ces fiches, vous trouverez les grandes lignes de votre style mana-
gérial ainsi que les besoins managériaux de vos collaborateurs.
168
STYLE DE MANAGEMENT
TYPE BLEU
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BESOINS MANAGÉRIAUX
TYPE BLEU
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STYLE DE MANAGEMENT
TYPE VIOLET
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STYLE DE MANAGEMENT
TYPE VIOLET
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• Exige un niveau trop fort de qualité sur les tâches, même si elles sont de routine, à
l’équipe. A tendance à focaliser sur les erreurs et à ne plus voir le positif, ce qui peut
amener du découragement.
• Comportement en conflit / pression sur l’autre.
• Impose sa manière de faire et ses convictions.
• N’écoute plus, refuse de se remettre en question.
Apport en management de projet
• De nature méfiante, va chercher à trouver l’erreur ou le truc qui pourrait empêcher
le projet d’avancer.
• Donne facilement son avis sur ce qu’il faut faire.
• Évalue les « pour » et les « contre » avec pertinence.
Zones de risque sur le projet
• Risque de manque de souplesse.
• Éclaire le projet, plus par les réussites du passé que par l’anticipation des besoins
à venir.
• Peut freiner les initiatives innovantes.
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BESOINS MANAGÉRIAUX
TYPE VIOLET
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173
STYLE DE MANAGEMENT
TYPE VERT
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Tempérament : calme
• Il privilégie la réflexion à la relation.
• Peu participatif, il préfère intervenir ponctuellement lorsque l’on a besoin de lui.
• Laisse de la souplesse, ce qui facilite la prise d’initiative.
Rapport au temps : projeté sur l’avenir
• Peut penser que ses collaborateurs doivent interrompre ce qu’ils font pour se
concentrer sur des tâches urgentes pour lui comme de réfléchir sur un projet à
moyen ou long terme, car son besoin est de penser, imaginer le futur. Il peut ainsi
oublier de structurer le présent via des procédures et des routines.
Mode de communication avec l’équipe : distanciée
• Organise peu ou pas de réunions : ses collaborateurs doivent le solliciter pour faire
des points. Oublie parfois de communiquer les informations dont il dispose. Risque
d’engendrer des insatisfactions dans l’équipe et un défaut de présence et de prise
de décision.
174
STYLE DE MANAGEMENT
TYPE VERT
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175
STYLE DE MANAGEMENT
TYPE VERT
Page 1/1
• Éprouve peu le besoin de s’exprimer, bien qu’il ait des choses à dire.
• Le solliciter pour qu’il s’exprime.
• Il évitera d’aborder l’aspect émotionnel.
Ses leviers de motivation
• Pouvoir se ressourcer seul.
• Avoir une vision à moyen et long terme pour diriger son action quotidienne.
Son rapport au temps
• Il se projette dans l’avenir.
• Peut donner l’impression de fonctionner au ralenti.
Ses zones de vigilance
• Comportement sous stress : ne montre pas ses sentiments et ses difficultés.
• Comportement en conflit : se paralyse devant ce qu’il y a à faire.
• Impacts négatifs potentiels sur le projet :
– N’informe pas des retards et des dérives. De même, le reporting n’est pas naturel
pour lui.
Comment manager quand le stress est là
Le manager devra :
• présenter à son n-1 la vision de l’entreprise, du projet, pour qu’il puisse se projeter
dans l’avenir ;
• lui laisser le temps de la réflexion tout en lui donnant un délai précis ;
• faire un suivi régulier de ses actions en demandant des livrables, en identifiant les
besoins et en affectant les ressources nécessaires pour qu’il ne se mette pas en situa-
tion de blocage ;
• lui parler calmement, posément et le stimuler si les choses se paralysent.
176
STYLE DE MANAGEMENT
TYPE ROUGE
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177
STYLE DE MANAGEMENT
TYPE ROUGE
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BESOINS MANAGÉRIAUX
TYPE ROUGE
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STYLE DE MANAGEMENT
TYPE ORANGE
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STYLE DE MANAGEMENT
TYPE ORANGE
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BESOINS MANAGÉRIAUX
TYPE ORANGE
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STYLE DE MANAGEMENT
TYPE JAUNE
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STYLE DE MANAGEMENT
TYPE JAUNE
Page 2/2
• Son manque d’anticipation peut l’amener à manquer de temps pour terminer dans
les délais, d’où risque de projets inachevés dans les délais.
• Comportement sous stress / pression sur l’autre.
• Rejette la faute sur les autres en faisant preuve de mauvaise foi.
• N’assume pas ses responsabilités. A du mal à s’excuser.
Son apport en management de projet
• Très concerné dès lors qu’un projet ou un événement est unique.
• Fait sortir de la routine, crée des opportunités de rencontres et d’innovations. À
l’aise pour réaliser un benchmark, aller prendre de l’info à l’extérieur. Sait célébrer
les succès et féliciter l’équipe.
Ses zones de risque sur le projet
• Aime travailler dans l’urgence, avec densité tant sur le fond que sur la forme. Obser-
vation et intuition guident le projet.
• Les rapports au sein de l’équipe peuvent se tendre par manque de structure et remise
en cause de dernière minute.
• Doit apprendre à doser anticonformisme et décontraction naturelle avec les néces-
sités de structure et planification. Risque de s’user sur des projets longs.
184
BESOINS MANAGÉRIAUX
TYPE JAUNE
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185
Manager, vous allez vous appuyer sur vos talents naturels et donc sur le style, la
couleur que vous impulsez à votre environnement.
Toutefois, pour développer votre leadership et la puissance d’une équipe, il est
essentiel que les talents de chacun soient valorisés pour contribuer à la réussite.
Voici une nouvelle synthèse :
• style de management et ressources que vous pourrez identifier chez vos
collaborateurs ;
• questions que se posent vos collaborateurs.
Type violet. Pose le cadre. S’appuie sur des valeurs et des règles
de fonctionnement.
Type rouge. Est orienté objectifs. Engage tout un chacun dans l’action.
Est orienté sur la satisfaction client.
FICHES OUTILS
Type violet Mes valeurs sont-elles en ligne avec celles du service, de l’entreprise ?
Le cadre de missions est-il clair ?
Qui contrôle et évalue mon travail ?
Type jaune Quelles initiatives puis-je prendre, quelle est ma marge de manœuvre ?
Que puis-je apporter de nouveau ?
Les idées nouvelles sont-elles bien accueillies et encouragées ?
186
Bibliographie
188
Table des matières
Sommaire 5
190
Table des matières
Bibliographie 187
191
À propos de ComColors®
ComColors® est une marque de la société ComColors Partners.
COMCOLORS PARTNERS
149 Avenue du Maine 75014 Paris
Tél. 01 69 23 39 19
www.comcolorspartners.com – www.comcolors.com – contact@comcolors.com
L’App Comcolors
L’application ComColors présente sur l’Apple Store et Google Play vous permet de découvrir les 6 types de
personnalité gratuitement sous une forme synthétique accompagnée de vidéos. Il y a également de nom-
breuses solutions payantes adaptées à la cohésion d’équipe, au management, à la vente et la motivation
personnelle. Ces solutions sont proposées en fonction des formations que vous souhaitez mettre en place.
Séminaires
La lecture de ce livre vous a plu et vous souhaitez aller plus loin. Il est possible de suivre la formation en
présentiel ou en distanciel pour approfondir et mettre en pratique les concepts développés dans ce livre.
Vous trouverez toutes les informations sur le site www.comcolors.com
Certification
Si vous êtes formateur, coach ou consultant et que vous souhaitez intégrer l’approche ComColors dans
votre pratique, il est possible de suivre la formation en présentiel et/ou en distanciel. Vous trouverez toutes
les informations sur le site www.comcolors.com
Voici les applications possibles à l’issue de la certification
– Animer des séminaires ComColors®
– Cohésion d’équipe
– Coaching
– Recrutement
– Orientation professionnelle ou scolaire
– Possibilité d’intégrer les concepts ComColors® dans les formations suivantes : gestion du stress, gestion
des conflits, animation de réunions, prise de parole en public, vente, management, argumentation et
négociation.