Vous êtes sur la page 1sur 3

EST – Khénifra 2023 / 2024

Filières : MRH, TCC, GE, MGE & GTER (S1)


Elément : Langue et techniques de communication
Professeur : T. SAADANI

Cours: Le discours
Nous entendons par discours toute prise de parole en public, qui va de discours de table pour
un mariage à la remise de médaille ou au cours magistral, en passant par le grand oral d’un
examen ou l’exposé professionnel.
Toutes ses prises de parole reposent sur quelques principes de base communs avec une même
nécessité : faire savoir, faire comprendre, faire partager. Les discours sont plus ou moins longs,
plus ou moins réguliers, ils sont professionnels ou pas. Ils doivent motiver ou instruire, distraire
ou enseigner. Ils s’adressent à peu de gens ou un public large.
Mais la situation est la même. Le message est descendant. L’orateur parle et les autres écoutent.
C’est cette situation « seul contre tous » qui rend cette opération délicate.
Réussir son discours :
✓ Faire court :
Tout dire ne sert à rien. Mais faire court signifie beaucoup de travail. Voltaire, à la fin
de l’une de ses lettres, écrivait : « Excusez-moi d’avoir été long, je n’ai pas eu le temps
de faire court. » Hiérarchiser ses arguments et ses informations pour ne garder que le
nécessaire, cela prend du temps en effet.
✓ Soigner son accroche :
Quel que soit le type de discours, l’accroche est essentielle. Surprendre, étonner, voilà
un bon moyen d’intéresser dès le début ceux à qui l’on s’adresse. Vous pouvez même
décaler le bonjour ou les formules de politesse pour les placer après l’accroche.
L’humour sera le bienvenu. Cela ne signifie pas qu’il faut, à la manière anglo-saxonne,
raconter systématiquement une blague à mourir de rire avant de commencer.
✓ Commencer par la conclusion :
Lorsqu’on prépare un exposé, un discours sur un thème particulier, il faut commencer
par préparer la conclusion. Cela nous oblige à savoir avec précision où nous voulons
aller. En préparant ensuite la prise de parole, le cheminement sera simplifié. On évitera
les détours inutiles.

Les types de discours :


Les types de discours ne sont pas absolument différents sur tout, mais leurs objectifs
prioritaires et leur déroulement varient sensiblement.
✓ Le discours d’effet :
Le discours d’effet joue essentiellement sur les motivations, les opinions et les
sentiments. Son objectif premier est de mobiliser et de motiver. Il peut être subjectif,
puisqu’il est le reflet de l’opinion de l’intervenant. Il réclame généralement un débat
contradictoire après la présentation. Il est souvent long.
Les qualités premières que doit dégager l’intervenant sont l’énergie, la conviction et
l’engagement. Si le discours d’effet a pour objectif de mobiliser, de toucher l’affectif,
de sensibiliser, il n’en demeure pas moins qu’on doit pour l’étayer trouver des faits sur
lesquels appuyer l’argumentation.
✓ Le discours d’information :
Ce genre de discours consiste à donner l’information. Il doit être objectif. Son rôle
principal étant de porter à la connaissance des autres des messages venus d’ailleurs. Il
exige d’éviter les interprétations personnelles, volontaires ou involontaires. Il faut
annoncer dès le début de l’intervention, que pour supplément d’information, un débat
sera ouvert après. Cela évitera d’être interrompu.
✓ Le discours de formation :
Le discours de formation demande une connaissance parfaite du sujet, une grande
compétence et surtout une méthodologie. Il doit être le plus simple possible. Dans les
deux premières minutes, le formateur doit faire intervenir les membres du groupe sous
peine d’établir un rapport élève-professeur, qui le fera passer pour un donneur de leçon.
L’interaction continue est le principe de base de ce type de prise de parole.
Former, c’est faire trouver par les autres ce qu’on connait déjà.
✓ Le discours d’occasion :
Ce n’est pas la fonction qui parle, c’est l’individu. C’est le moment de vous faire
connaitre en tant qu’être humain. C’est le discours affectif par excellence. La
convivialité, le sourire, l’anecdote sont de mise. Ce type de discours interdit la lecture
mot à mot et privilégie l’improvisation. Il faut éviter de faire des discours d’occasion
trop longs.
Ce type de discours ne suscite pas de débat.
Exemple 1 : Discours de Greta Thumberg, 26 septembre 2019.
Merci à toutes et à tous. C’est un honneur pour moi de me retrouver en présence d’un si grand
nombre de personnes époustouflantes. Applaudissez-vous !
Ce prix revient à ces millions de personnes, de jeunes, qui dans le monde entier, ensemble,
forment le mouvement Fridays for Future. Tous ces jeunes courageux qui luttent pour leur
avenir. Un avenir qu’ils devraient pouvoir considérer comme acquis.
Hélas, force est de constater que ce n’est pas le cas.
En continuant de nous comporter comme si de rien n’était, nous nous dirigeons tout droit vers
un monde où plusieurs milliards de personnes auront à quitter leur foyer, contraintes au
déplacement. Un nombre incalculable d’entre elles se verront privées des conditions de vie les
plus élémentaires. Et de vastes pans de la planète deviendront inhabitables pour les êtres
humains.
Ceci n’est un secret pour personne : cette situation se traduira par des conflits de grande
envergure et de graves souffrances. Pourtant, le lien entre, d’une part, l’urgence climatique et
écologique et, d’autre part, les mouvements migratoires massifs, la famine, les violations des
droits humains et la guerre, n’est pas évident pour nombre d’entre nous.
Les changements et les politiques nécessaires pour s’attaquer à la crise sont tout simplement
absents aujourd’hui.

Exemple 2: Paris, le 9 novembre 2022


Chère famille, chers amis, mesdames et messieurs.
Je ne vous ferai pas une biographie de mon grand-père. Les personnes présentes aujourd’hui le
connaissaient et se souviendront d’un homme heureux, honnête et courageux.
Pour nous, ses petits-enfants, dont je me fais le porte-parole à cet instant, avions toujours une
grande admiration pour notre papi, pour cet homme qui a lutté pour ses idéaux et s’est battu
pour que sa famille ne manque de rien. Il a comblé ma grand-mère de bonheur, il a toujours été
présent pour ses filles malgré une ville professionnelle physiquement dure. Et nous, petits-
enfants, avons reçu tellement d’amour et d’attention, qu’il est très difficile d’imaginer notre vie
sans lui.
Et pourtant, notre grand-père n’est plus là. Je me souviendrai à jamais de ces vacances, que
nous passions autour de lui, avec mes cousins, dans la maison familiale: son imagination
débordante pour nous inventer des jeux, son énergie incroyable lors des journées à la plage, sa
passion –qu’il nous a d’ailleurs transmise- pour son potager. Et ses talents d’orateur ne sont pas
en reste. Je me souviens de ces soirées, où nous nous retrouvions, après le dîner, pour écouter
les souvenirs de sa vie, son enfance, la guerre, la rencontre avec notre grand-mère…
J’aimerais pour finir, citer cette phrase de Victor Hugo, qui prend tout son sens ici: « Tu n’es
plus là où tu es, mais tu es partout là où je suis. »
Adieu papi

Vous aimerez peut-être aussi