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1 LE MYSTÉRE DE L’ÉGLISE

ECCLESIOLOGIE

MYSTERIUM Le mystère est Jésus lui-même, révélé par la Trinité. L’Eglise


est l’objet de la dispensation du mystère et elle réalise dans le temps la présence du Christ.
Elle est aussi mystère parce qu’elle est sortie de Dieu. C’est la foi qui peut nous permettre
accéder à ce mystère de l’Eglise. Suivant le deuxième chapitre de Lumen Gentium, nous
voyons le déploiement du mystère du salut, préfiguré dans l’ancienne Alliance et dans
l’histoire du peuple d’Israël. Dieu se manifeste au peuple rassemblé (kaal, ekklesia) qui porte
une tradition et une mission (être instrument du salut pour toutes les nations). Jésus, lui-
même, a voulu “rassembler les hommes en vue du Royaume”1 et il a préparé la fondation de
l’Eglise, en enseignant et en préparant les apôtres pour annoncer son Royaume au monde
entier. Le Corps du Christ est l’Eglise, ayant pour Tête Jésus Christ, qui lui donne cohésion
et qui la gouverne. L’Eglise est un corps en construction, en croissance, qui demeure jusqu’au
plein achèvement du Royaume. L’Esprit Saint, répandu à la Pentecôte sur les apôtres,
descend sur ceux qui croient en Christ (inhabitation), et fait de cette Eglise le Temple de
Dieu. Mais l’Eglise ne trouvera sa perfection que dans la gloire du ciel (cf. LG 48). Nous
attendons la venue du Christ dans la Gloire (maranatha¡ : Acclamation eucharistique).

SACRAMENTUM L’Eglise est le sacrement, signe visible d’une réalité invisible,


universelle du salut (cf. LG 9; Gaudium et Spes 45). Cette Eglise unit, en elle, l’Eglise céleste
et l’Eglise terrestre (LG 8), comme le Verbe incarné a, en soi, l’humanité et la divinité. Elle
est Apostolique, Catholique, Unique et Sainte. Il y a trois dimensions dans cette
sacramentalité de l’Eglise: La Parole révélée par Dieu (qui donne l’Esprit) que l’Eglise
actualise, les sacrements (plus que les sept sacrements) et les ministères apostoliques (au
service de l’Eglise). Dans les ministères apostoliques nous soulignons les évêques, succession
des Douze apôtres par la source sacramentelle (l’ordination) et par la communion avec les
autres évêques, qui sont chargés de l’enseignement, du gouvernement et de la sanctification
de la communauté (munus) et qui se groupent dans le Collège des évêques (liens d’unité,
charité et paix entre eux). Le Pontife romain, le Pape, successeur de Pierre, est la Tête visible
de ce Collège dont il a le Primat. Dans la tâche d’enseignement, charge reçue du Christ, le
magistère peut être ordinaire ou solennel (réponse à un besoin particulier) 2. L’objet du
magistère peut être primaire (par rapport aux vérités révélées -Ecriture et Tradition-) ou
secondaire (il n’est pas révélation, mais la doctrine exposée est importante pour la
conservation du dépôt révélé). Un autre ministre sacramental est le presbytérat dont le
ministère épiscopal est la plénitude. Articulés sur le corps des évêques, les prêtres sont au
service du bien de l’Eglise entière, en participant à la charge épiscopal des évêques. Le
ministère diaconal est un service, également sacramentel, pour l’évêque, les prêtres et tout le
peuple de Dieu.
La conclusion que nous pouvons tirer est l’apostolicité de l’Eglise. Cette apostolicité
est la continuité de l’Eglise de la Pentecôte et de l’Eglise de la Parousie, où tout vient du Père
et tout repose sur la Charité et le service. C’est l’Esprit Saint qui guide et conduit l’Eglise, et
l’Unité en est le propos.
L’Eglise, comme sacrement du salut, est le lieu et le moyen de la rencontre
salvifique. Dieu a manifesté que ce salut est universel (Volonté salvifique universelle). Le
Concile Vatican II a manifesté clairement que, pour ceux qui connaissent l’Eglise Catholique
et ne veulent pas entrer ou persévérer en Elle, il n’y a point de salut. Pour ceux qui ne
connaissent pas l’Eglise, ils peuvent se sauver en cherchant Dieu et en le laissant agir par sa
1
La conscience humaine de Jésus, Commission Théologique Internationale (D.C. 83, 1986).
2
Le Pape ou le concile oecuménique auront l’infaillibilité quand ils parlent par rapport à toute l’Eglise avec
une définition précise et explicite (et pour la Pape quand il parle en plus comme Pasteur Universel).
2 LE MYSTÉRE DE L’ÉGLISE

grâce de façon à accomplir sa volonté “telle que leur conscience la leur révèle et la leur
dicte” (LG 16; cf. CEC 846-848). L’Eglise se préoccupe du salut du monde en voyant le
caractère commun à tous les hommes du plan salvifique (cf. 1ère. partie Gaudium et Spes).
Les chrétiens et, en particulier, les laïcs, auront un rôle propre: ordonner le monde vers Dieu 3.
La catholicité (universalité et vérité de l’Eglise) est un don et une exigence à réaliser, qui se
développe dans l’aspect missionnaire. Ce caractère missionnaire, poussé par la charité et en
vue de la plus grande gloire de Dieu, est la volonté révélée en Christ.
L’Eglise est aussi sacrement de communion. L’Eglise universelle et l’Eglise locale
(ou particulière) ont une communion visible (l’unité de la foi, des sacrements et de la
hiérarchie) et une communion invisible (vers Dieu et entre les hommes). Dans l’Eglise
particulière est l’Eglise universelle, et dans l’Eglise universelle apparaît la communion parmi
les différentes églises particulières. L’Eglise est Une et cette unité nous vient du Christ (cf.
CEC 820); cependant elle est aussi une exigence qui n’est pas encore réalisée. Les ruptures de
cette unité ont préoccupé toujours l’Eglise4, qui considère que ces divisions sont un scandale
pour le monde. Le Concile Vatican II donc a parlé d’oecuménisme, en sachant que l’Eglise
du Christ subsiste dans l’Eglise Catholique (cf. LG 8).
Jésus a donné l’Esprit à l’Eglise en la constituant son Corps (Corpus Mysticum). Il
donne son corps aussi dans l’Eucharistie. Ces deux réalités, l’Eglise et l’Eucharistie, ont une
correspondance étroite qui résume, de certaine façon, tout ce que nous venons de dire.
L’Eucharistie est un mystère trinitaire parce qu’elle est un rassemblement par le Père,
instituée par le Fils et oeuvre de l’Esprit Saint; elle est don de Dieu aux hommes et action de
grâce au Père, par le Fils dans l’Esprit; elle nous rend aussi présents au mystère pascal.
L’Eucharistie est sacrement parce qu’elle lie en un même acte parole, sacrement et ministère
apostolique; elle ressaisit par l’Esprit Saint le fruit du travail des hommes, intercède pour le
monde afin de rassembler l’humanité, envoie à la mission ceux qui elle avait convoqués.
L’Eucharistie est un sacrement de communion avec Dieu et entre les hommes.

SPONSA VERBI L’Eglise est l’épouse du Christ (cf. C.E.C. 757). Elle a une
dimension mariale. Dans la foi et la prière, l’Eglise est, comme Marie, Vierge, en gardant le
dépôt de la Foi, et Mère, en priant pour ses fils, enfantés par le baptême. .Dans la charité et la
sainteté, l’Eglise est, comme Marie, Amour pour ses enfants et Sainte par le Christ. “L’épouse
répond par le don de l’amour au don de l’Epoux”5. La vie consacrée nous invite à imiter le
plus le Christ, à suivre les conseils évangéliques. Marie, image de l’Eglise, est aussi le modèle
à imiter. La vie consacrée est une anticipation des Noces au Paradis où on voit le don de la
Trinité et la possibilité de le vivre pour la louange de la Trinité; elle est enracinée dans le
Mystère Pascal, et elle a une dimension eschatologique, image de l’épisode de la
Transfiguration.
L’Eucharistie est mysterium fidei et sommet de la prière, réalité sainte par excellence
et signe de l’amour du Christ, mystère d’alliance nuptiale et anticipation de la Gloire.
Eloy Pascual Arias (Second cycle -1ère année)

3
Epître à Diognète: “Ce que l’âme est dans le corps, il faut que les chrétiens le soient dans le monde”.
4
Cf. Unitatis redintegratio, Concile Vatican II.
5
Mulieris dignitatem 27.

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