Vous êtes sur la page 1sur 8

INTRODUCTION

Le jubilé de l’an 2000 est une porte ouverte au développement de l’Eucharistie, pour
un plus ample développement de l’Eglise1. A ce développement, le père Jean GALOT a voulu
apporter sa modeste contribution. Ceci s’est concrétisé par la publication d’un livre qu’il
intitula L’Eucharistie, amour plein de vie. Paru en effet aux Editions Parole et silence en mars
2000, L’Eucharistie, amour plein de vie le chef-d’œuvre du père GALOT est un traité sur
l’Eucharistie, sacrement de l’année jubilaire. A travers cette œuvre, notre auteur fait une
réflexion sur les divers aspects du Mystère Eucharistique. Notre travail sera alors de présenter
d’abord la problématique et la biobibliographie de l’auteur ; ensuite nous évoquerons la thèse
à travers les différents chapitres traités dans l’œuvre ; enfin nous ferons une brève évaluation.
Dans cette dernière partie, nous montrerons d’une part la pertinence de l’œuvre de Jean
GALOT et d’autre part nous ferons une actualisation.

1- Préliminaires.
1-1. Problématique2.
Là où Dieu agit, se produisent des merveilles, et les vérités de la Révélation se
présentent à nous avec un caractère merveilleux. Selon le père GALOT, si les apôtres, en une
Pentecôte toute nouvelle, ont proclamé les « merveilles de Dieu » (Ac 2, 11), ces merveilles
n’ont cessé, par la suite, de se produire, car l’Eglise vit d’une Pentecôte continuelle. En effet,
l’Esprit Saint poursuit son œuvre de sanctification par la distribution de ses dons. Il développe
dans les cœurs la vie du Christ, de telle sorte que les merveilles qui se sont révélées dans
l’Evangile aient leur prolongement dans la vie actuelle des chrétiens. Ainsi, pour notre auteur,
un des lieux d’expression de ces merveilles est l’Eucharistie. Autrement dit, le développement
de la vie du Christ par l’Esprit s’accomplit plus spécialement en nous par l’Eucharistie. Ceci
dit, l’Eucharistie est elle-même une merveille, et plus précisément une merveille qui contient
toutes les autres, dans le but de nous les communiquer.
Par ailleurs, en rendant présents le Corps et le Sang du Christ, l’Eucharistie nous fait
vivre de manière plus concrète, plus immédiate, le Mystère de l’Incarnation : le Verbe fait
chair nous offre sa chair en nourriture. Ainsi, l’Eucharistie nous engage-t-elle profondément
dans le Mystère de la Rédemption, par le fait qu’elle renouvelle l’offrande du sacrifice de la
croix dans l’intention d’approprier ce sacrifice à la communauté chrétienne. Elle stimule alors
1
Cf. Jean GALOT, L’Eucharistie, amour plein de vie, Parole et silence, Paris, 2000, p. 7.
2
Cf. Ibid., pp. 2-7.

1
les participants à faire leur offrande personnelle en partageant l’unique offrande du Sauveur.
De même, elle donne une valeur actuelle au Mystère de la Résurrection. En effet, dans le
repas, c’est le Christ ressuscité qui se donne en nourriture et en breuvage, afin de nous
communiquer sa vie triomphante et sa victoire sur les forces du mal.
1-2. Qui est Jean GALOT et qu’a-t-il écrit3 ?
Né le 31 août 1919 à Ougrée près de Liège en Belgique, Jean GALOT ente chez les
Jésuites en 1941. Devenu prêtre et professeur de christologie, GALOT a donné des cours de
théologie à l’Université Grégorienne de Rome et dans divers séminaires (Australie, Japon,
Taïwan, Etats-Unis, Allemagne, Pays-Bas, Croatie…). Jusqu’à son éméritat en 1991 à
l’Université Grégorienne de Rome, il a élaboré un corps de doctrine qu’il a appelée « la
spiritualité du Cœur ». Grand auteur de spiritualité catholique, le père Jean GALOT est connu
mondialement comme exégète et surtout dans le domaine de la christologie. Il meurt le 18
avril 2008, à l’âge de 89 ans.
Par ailleurs, en dehors de l’œuvre que nous exposons, le père GALOT a écrit plus
d’une centaine d’ouvrages et publiait régulièrement des articles de doctrine spirituelle dans
L’Osservatore Romano et la revue des Jésuites La Civilta Cattolica, entre autres… Parmi ces
ouvrages, nous pouvons citer : l’Eucharistie vivante (1963), Vivre l’Eucharistie (1971), Père
qui es-tu ? (mars 1996), Qui dites-vous que je suis ? (mars 1997), Notre Père qui est amour
(novembre 1998), L’Esprit Saint, personne de communion (novembre 1997), Réconciliez-vous
avec Dieu (juin 1999), Dieu en trois personnes (novembre 1999), Christologie : le
témoignage de l’Ecriture, Vol. 1. Christ, qui es-tu ? (Octobre 2000), Christologie : le
témoignage de l’Ecriture, Vol. 2. Christ de notre foi (Mars 2001), Christologie : le
témoignage de l’Ecriture. Volume 3, Libérés par l’amour (janvier 2002), De la croix au
triomphe de la vie (février 2003), Le cœur du Christ (juillet 2015)4…

2- Structure et contenu de l’œuvre.


2-1. Structure.
Œuvre de 254 pages, L’Eucharistie, amour plein de vie est subdivisée en trois (3)
grandes parties organisées en treize (13) chapitres. Alors que la première partie comporte huit
(8) chapitres, la deuxième en contient trois (3). La troisième partie, quant à elle, est composée
cinq (5) chapitres.

3
Cf. https://www.coeureucharistique.org/pere-jean-galot-s-j, consulté le 23-02-2019 à 22h 15 min.
4
https://www.laprocure.com/eucharistie-amour-plein-vie-jean-galot/9782911940750.html, consulté le 28-02-
2019 à 21h 33 min.

2
2-2. Contenu.

 Première partie : La profondeur du Mystère.

Chapitre 1 : « Eucharistie ». Mot et réalité : Action de grâces5.

En nous demandant pourquoi le terme « eucharistie », « action de grâces », désigne le


principal sacrement du culte chrétien, nous avons constaté qu’il venait d’un emploi
délibérément adopté par les premiers chrétiens. En effet, ce terme constituait une nouveauté
par rapport à la « bénédiction » juive traditionnelle. Alors que l’attitude essentielle du Juif
consistait à « bénir » ou à louer Dieu, le Christ fait prévaloir une attitude de remerciement ou
d’action de grâces. Par ce mystère, le don divin le plus complet est fait à l’humanité, et
l’action de grâces tend à faire remonter le don le plus complet de l’humanité vers le Père. En
effet, par l’action de grâce qui a institué l’Eucharistie, Jésus a voulu former dans l’Eglise une
spiritualité d’action de grâces. En ce sens, chaque Eucharistie porte en elle la joie et
l’espérance du Christ, et contribue à épanouir cette spiritualité d’action de grâces qui doit
caractériser la vie de tout chrétien.

Chapitre 2 : Les Paroles eucharistiques de Jésus6.


La recherche des paroles prononcées par Jésus lors de la dernière Cène sur le pain et le
vin permet de remarquer que les paroles actuellement employées dans la célébration
eucharistique reproduisent le sens des formules originelles. Vraisemblablement, Jésus a dit :
« Ceci ma chair pour beaucoup »7, « Ceci mon sang, de l’alliance, pour beaucoup »8. En
effet, dès le début de l’Eglise, ces paroles très simples, prononcées en araméen ont été
traduites en grec, et dans les traductions s’est introduite une certaine diversité de formulation,
avec des termes qui tendaient à préciser ou à expliciter les formules originelles, fort
laconiques. En outre, dans leur simplicité, les mots prononcés par Jésus énoncent un mystère
qui dépassera toujours les traductions et interprétations que nous nous efforçons de leur
donner. Mais les mots actuels, « Ceci est mon corps livré pour vous » 9, correspondent à ce
qu’a dit et à ce qu’a voulu dire Jésus.
Chapitre 3 : Eucharistie et Incarnation10.

5
Cf. Jean GALOT, Op.cit., pp. 25-26.
6
Cf. Ibid., pp. 50-51.
7
Traduction littérale de l’Araméen en français
8
Idem.
9
Traduction liturgique actuelle.
10
Cf. Ibid., pp. 74-75.

3
Les controverses au sujet de l’Eucharistie ont contribué à faire apparaître le lien entre
ce sacrement et le mystère de l’Incarnation puisque Incarnation et Eucharistie sont associées
parce que le Père donne le pain de vie en envoyant son Fils. En d’autres termes, ces deux
gestes sont foncièrement paternels. Ils se rejoignent dans la même réalité. C’est toute la
richesse de présence divine dans le monde, assurée par le mystère de l’Incarnation, qui
culmine comme présence sacramentelle dans l’Eucharistie. Ceci dit, dans sa consommation
pascale, l’Incarnation livre à l’humanité un « Je suis » permanent et fait vivre l’Eglise de
l’Eucharistie.
Chapitre 4 : Le « Mystère » Eucharistique11.
Dans l’Eucharistie se révèle le « mystère » qui surprend l’intelligence humaine et fait
connaître les merveilles de l’œuvre du salut. Ces merveilles résident dans le fait que des
paroles humaines puissent produire un effet aussi vaste. Véritablement, ces paroles
déclenchent l’acte souverain d’offrande par lequel le Christ renouvelle sacramentellement le
sacrifice rédempteur et en procure le bénéfice à toute l’humanité.
Par ailleurs, la transsubstantiation est le signe d’une transformation par laquelle le
Christ glorieux prend de plus en plus possession de l’univers, pour le faire contribuer au
développement de la vie divine dans l’humanité. Elle est le signe de la transformation de toute
l’humanité, où finalement Dieu doit être tout en tous (cf. 1 Co 15, 28), grâce au pouvoir
acquis par le Christ sur l’ensemble de la création.
Chapitre 5 : La célébration eucharistique : importance dans la vie chrétienne12.
Lorsqu’on l’observe dans son origine, l’Eucharistie apparaît comme d’une importance
essentielle pour l’œuvre du salut. Le fait que la mission du Christ se soit développée selon une
structure eucharistique marquée par les fêtes de Pâque, suffit déjà pour suggérer que
l’Eucharistie appartient indissolublement au Mystère rédempteur. En outre, son enseignement
concernant l’importance essentielle de l’Eucharistie a trouvé écho dans la communauté
chrétienne primitive, où la fraction du pain était pratiquée pour entretenir et développer la
« communion ». Autrement dit, dans la vie liturgique de l’Eglise, l’Eucharistie, la Messe, tient
une place irremplaçable. Ceci dit, elle doit être célébrée dignement selon les règles de
l’Eglise.
Chapitre 6 : Valeur de la concélébration13.

11
Cf. Ibid., p. 91.
12
Cf. Ibid., pp. 107-108.

13
Cf. Ibid., pp. 109 et 121-122.

4
La valeur de la concélébration a fait l’objet récemment de discussions entre
théologiens. En effet, l’esprit de communauté, qui inspire la concélébration, devrait
normalement porter les prêtres à un souci plus prononcé pour les besoins de la communauté
chrétienne. Manifester l’unité sacerdotale dans le Christ, cela ne peut se réaliser qu’en
manifestant l’esprit de service de celui qui a déclaré : « Le Fils de l’Homme n’est pas venu
pour être servi, mais pour servir et donner sa vie comme la rançon pour la multitude »
(Mt 20 : 28). Autrement dit, l’engouement pour la beauté de la concélébration est légitime,
mais il doit s’accompagner du désir plus fondamental de servir les chrétiens en leur rendant
plus aisé l’accès au mystère de l’Eucharistie.
Chapitre 7 : Le Culte de la présence14.
Dans la piété chrétienne, l’adoration eucharistique témoigne que le don divin de la
présence est accueilli et apprécié. En effet, le culte de la présence permet à l’adoration de
s’exprimer davantage. Ceci dit, la présence du Christ au tabernacle suscite des gestes
d’adoration et l’exposition de l’hostie consacrée invite à une adoration contemplative. Alors,
on doit reconnaître dans cette adoration eucharistique une remarquable manifestation de culte.
En outre, l’adoration désigne plus précisément l’hommage adressé à celui que l’on
regarde comme possédant l’absolue souveraineté de Dieu, elle exprime la foi au Christ, à sa
personne divine de Fils de Dieu. L’adoration eucharistique discerne cette souveraineté dans
un signe sensible, où elle découvre la révélation la plus concrète et la plus humble de la
présence divine.
Chapitre 8 : Le Christ eucharistique, Maître de la vie15.
Celui qui est Dieu se fait manger et boire dans le don de sa chair et de son sang afin de
faire pénétrer en nous sa richesse de vie divine. Que celui qui est, en qualité de Créateur et de
Rédempteur, le Souverain Absolu de la vie humaine, ait voulu devenir le pain offert à tous les
hommes, c’est une vérité qui ne cesse de nous étonner. C’est la vérité de l’amour qui va
jusqu’au bout du don de soi. En effet, la vie qui nous est livrée dans l’Eucharistie déborde de
cet amour divin qui désire devenir notre propre amour. Et le Maître de la vie, en se faisant
pain de vie, a voulu nous donner son amour dans sa forme la plus extrême. La vie qu’il nous
communique tend donc à nous faire aimer comme lui-même nous a aimés. L’Eucharistie tend
à nous entraîner vers l’amour suprême.

 Deuxième partie : Richesse spirituelle du Mystère.


14
Cf. Ibid., p. 135.
15
Cf. Ibid., pp. 153-154.

5
Chapitre 9 : L’Eucharistie, appel à la foi16.
L’Eucharistie demeure un objet essentiel de la foi chrétienne. En effet, l’exclamation
« mystère de la foi » qui retentit dans la célébration eucharistique tend à réveiller cette foi au
moment où, par la puissance de l’Esprit, vient de s’accomplir le sacrifice où le Corps et le
Sang du Christ se sont rendus présents sur l’autel. D’ailleurs, la profession de foi de Pierre
avait été une réponse d’attachement inconditionnel à la personne de Jésus. En ce sens, dans la
vie actuelle de l’Eglise, la foi en l’Eucharistie demeure une réponse à l’amour du Christ et
attachement absolu à sa personne.
Par ailleurs, si l’Eucharistie est livrée aux hommes comme actualisation de
l’Incarnation, de la Rédemption, du don de la grâce et de la formation de l’Eglise dans l’unité
de l’amour, elle doit être objet fondamental de la foi. Ainsi s’explique que Jésus a requis de la
part de ses apôtres l’adhésion de foi en l’Eucharistie pour continuer à les engager comme
collaborateurs de sa mission.
Chapitre 10 : L’Eucharistie, Aliment de l’espérance17.
La célébration eucharistique nous fournit l’occasion de dilater nos aspirations. Elle
nous appelle à une espérance qui rejoigne les dimensions universelles de l’espérance du
Christ. Toutefois, elle ne vise pas à nous enfermer en nous-mêmes mais plutôt à nous faire
échapper à la tyrannie de désirs et d’espoirs trop centrés sur notre personne. En effet, le
souffle d’espérance qui a animé l’institution de l’Eucharistie et qui demeure dans le Christ
perpétuellement présent, cherche à passer en nous, à travers le regard de contemplation,
comme par la voie de la nourriture eucharistique. Ainsi, toute adoration eucharistique doit être
pour nous un renouveau d’espérance.
Chapitre 11 : L’Eucharistie, Source de charité18.
L’Eucharistie a toujours été regardée et célébrée dans l’Eglise comme mystère de
charité et d’unité. En effet, lorsque dans les Actes des Apôtres, saint Luc dépeint la première
communauté chrétienne, il la caractérise par la fidélité à l’enseignement des Apôtres, à la
« communion », à la fraction du pain et aux prières (Ac 2, 42). Ainsi donc, communion
fraternelle et fraction du pain sont intimement liées, d’autant plus que la fraction du pain,
c’est-à-dire l’Eucharistie, se célébrait quotidiennement à l’occasion des repas 19.

 Troisième partie : Orientations du Mystère.

16
Cf. Ibid., pp. 170-172.
17
Cf. Ibid., p. 188.
18
Cf. Ibid., p. 189.
19
Cf. Témoignage de Saint Justin

6
Chapitre 12 : Eucharistie et Mission20.
L’Eucharistie tend à communiquer une vie nouvelle, la vie du Christ, et par là elle tend
à susciter et à développer une activité de mission. Ceux qui prennent part au repas
eucharistique sont enrôlés dans la mission de témoignage et de diffusion de la Bonne
Nouvelle. En effet, c’est la mission assumée par le Christ lui-même qui cherche à s’exprimer
dans leur conduite. A cet effet, l’Eucharistie veut susciter une venue de plus en plus large du
Christ dans l’humanité. Elle assure la réalisation du « jusqu’à ce qu’il vienne » (1Co 11)
durant tout le cours de l’histoire, c’est-à-dire par une venue toujours actuelle. Par conséquent,
en entretenant le zèle de ceux qui assument leur mission de témoins, l’Eucharistie contribue à
étendre l’influence du Christ sur la destinée de tous et de chacun.
Chapitre 13 : Marie et le Mystère de l’Eucharistie21.
Marie qui a été choisie pour être mère du Christ n’aurait pu, selon le plan divin,
demeurer étrangère au mystère de l’Eucharistie. Elle était destinée à jouer un rôle dans ce
sacrement, si important pour la vie de l’Eglise. Comme les textes évangéliques ne nous
fournissent pas de doctrine particulière à ce sujet, du moins en termes explicites, nous devons
réfléchir sur tout ce qui nous y est dit de la collaboration de Marie à l’œuvre du salut, en
tentant d’y discerner les implications qui concernent l’Eucharistie.

3- Analyses critiques.
3-1. Pertinences.
L’Eucharistie, amour plein de vie est l’écho du souci du père Jean GALOT d’apporter
une modeste contribution, par une réflexion sur divers aspects du Mystère Eucharistique. Par
ce texte, il apporte quelque chose de neuf à la compréhension de l’Eucharistie. Son intention
est d’inviter à la méditation des éléments fondamentaux de ce mystère. Dans son œuvre, le
père GALOT a eu le mérite de présenter le sacrement de l’Eucharistie comme la merveille de
l’humble amour de Jésus. Nous trouvons L’Eucharistie, amour plein de vie comme une
préfiguration de l’Encyclique « Ecclesia de Eucharistia » (2003) du pape Jean-Paul II, car
beaucoup des idées abordées par notre auteur seront développées dans cette encyclique.
Cependant, le pape, dans son document, donne plus de directives.
Pour ce qui est de la forme, le livre présente, malgré son volume une facilité de lecture
à cause de sa structure et du caractère d’écriture. Bref, c’est un livre qui mérite d’être lu en

20
Cf. Ibid., p. 215.
21
Cf. Ibid., p. 235.

7
entier et lentement. Toutefois, une question demeure : en tant que futur pasteur comment vivre
nos célébrations eucharistiques comme une rencontre d’amour plein de vie ?
3-2. Actualisation22.
Nous trouvons la réponse à notre question en nous référant au chapitre sept (7) de
l’Encyclique « Ecclesia de Eucharistia » du pape Jean-Paul II intitulé : A l’école de Marie,
femme « eucharistique ».
Si nous voulons redécouvrir dans toute sa richesse le rapport intime qui unit tout
chrétien et l’Eucharistie, nous ne pouvons pas oublier Marie, Mère et modèle de tous les
chrétiens. Autrement dit, par sa vie tout entière, Marie est une femme « eucharistique ». En
effet, Marie a exercé sa foi eucharistique avant même l’institution de l’Eucharistie, par le fait
même qu’elle a offert son sein virginal pour l’incarnation du Verbe de Dieu. Cependant, en
allant au-delà de sa participation au Banquet eucharistique, on peut deviner indirectement le
rapport entre Marie et l’Eucharistie à partir de son attitude intérieure. Par sa vie tout entière,
Marie est une femme « eucharistique ». Ainsi, regardant Marie comme notre modèle, nous
sommes appelés à l’imiter dans son rapport avec ce Mystère très saint. En d’autres termes,
nous devons entrer dans la « spiritualité de Marie », par la porte du Magnificat. Ceci dit, « si
le Magnificat exprime la spiritualité de Marie, rien ne nous aide à vivre le mystère
eucharistique autant que cette spiritualité. L’Eucharistie nous est donnée pour que notre vie,
comme celle de Marie, soit tout entière un Magnificat! »23.

CONCLUSION.

En somme, le père Jean, par son œuvre, nous a aidés à redécouvrir plusieurs aspects de
l’Eucharistie. En effet, le Sauveur a fait de l’Eucharistie une condition du maintien de la vie
chrétienne et de l’expansion de l’Eglise. L’Eucharistie a donc, dans le domaine sacramentel,
toutes les dimensions du Mystère du salut, y compris la présence même du Sauveur. En elle
s’exprime toute la grandeur de ce Mystère, mais d’une manière familière et toute proche de
nous, pour nous accompagner dans notre existence quotidienne. Mais pour découvrir ce
Mystère, il nous faut nous mettre à l’école de Marie, femme « eucharistique ».

22
Cf. Jean-Paul II, L’encyclique «Ecclesia de Eucharistia», Rome, 2003.
23
Ibid., n. 58.

Vous aimerez peut-être aussi