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TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION GENERALE ............................................................................................................. 2


1. DEFINITION DES CADRES DE L’ETUDE ................................................................................. 2
1.1. DEFINITION DU CADRE CONCEPTUEL DE L’ETUDE ...................................................... 2
1.1.1. HISTOIRE ............................................................................................................................... 2
1.1.2. EGLISE ................................................................................................................................... 3
1.1.3. PRIMITIVE ............................................................................................................................. 4
1.2. DEFINITION DU CADRE SPATIO-TEMPOREL DE L’ETUDE ............................................ 4
1.2.1. DELIMITATION DU CADRE GEOGRAPHIQUE DE L’ETUDE SUR L’EGLISE
PRIMITIVE ............................................................................................................................................. 4
1.2.2. DEFINITION DU CADRE TEMPOREL DE CETTE RECHERCHE ................................... 5
2. L’EGLISE PRIMITIVE .................................................................................................................. 5
2.1. LA NAISSANCE DE L’EGLISE ............................................................................................... 5
2.1.1. LE RECIT DE PENTECOTE DE L’AN 30 : NAISSANCE D’UNE NOUVELLE
COMMUNAUTE ECCLESIALE ........................................................................................................... 5
2.1.2. LA COMMUNAUTE CHRETIENNE FACE AU JUDAÏSME : SECTE JUIVE.................. 6
2.2. LES TRAITS CARACTERISTIQUES DE L’EGLISE PRIMITIVE ......................................... 7
2.2.1. LA COMMUNION ................................................................................................................. 7
2.2.2. LA REUNION ......................................................................................................................... 9
2.2.3. LA MULTIPLICATION ....................................................................................................... 10
CONCLUSION GENERALE ............................................................................................................... 11
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................................ 12

1
L’EGLISE PRIMITIVE

INTRODUCTION GENERALE
Connaitre le passé de l’Eglise nous permet de bien cerner son présent et de mieux définir
une perspective pour son avenir. Or il n’est possible d’étudier le passé que par l’histoire. Alors,
cette recherche qui porte sur l’Histoire Ecclésiastique se concentre seulement sur l’aube de la
vie de l’Eglise chrétienne comme le sujet le décrive en Eglise Primitive. Nous nous demandons
alors à ce qui était vraiment cette première Eglise chrétienne. Pour satisfaire à cette soif de
connaissance sur ce point, nous allons au prime abord définir les cadres de cette étude et au
second lieu, nous parlerons de l’Eglise Primitive proprement dite.

1. DEFINITION DES CADRES DE L’ETUDE


Cette première partie est consacrée à la définition des cadres dans lesquels cette étude
s’effectue. En premier lieu, nous allons définir quelques concepts clés qui cadrent la présente
recherche. Et en second lieu, nous délimiterons les cadres spatio-temporels où s’exerce cette
étude.

1.1. DEFINITION DU CADRE CONCEPTUEL DE L’ETUDE


Histoire, Eglise, Primitive, tels sont les termes clés de la présente étude. Ces termes
représentent pour cette recherche trois colonnes supports et qui la cadre conceptuellement.
Ainsi, nous allons en parler un par un.

1.1.1. HISTOIRE
Etymologiquement, le mot « histoire » vient du grec ἱστορια qui, lui aussi, est tiré du
verbe ἱστορέω. Ce verbe a trois groupes de sens. Premièrement, il signifie « chercher à savoir,
recherche, examiner, observer et explorer ». Deuxièmement, il est du sens de « questionner,
interroger, et s’informer de quelques choses ». Troisièmement, ἱστορέω veut dire « savoir,
connaitre, rapporter verbalement ou par écrit ce qu’on sait, raconter, et décrire ».1 Ce verbe
désigne donc tous les exercices qui se rapportent à la recherche d’informations sur une chose,
ou sur un lieu, ou sur une personne, ou sur un événement bien définis. Par rapport au sens de
ce verbe, le nom ἱστορια peut signifier « recherche, exploration, et information ». Il peut
également signifier « résultat d’une information ou connaissance ». Et encore, il peut se définir
comme « relation verbale ou écrite de ce qu’on a appris, ou tout simplement un récit ».2

1
Abrégé du Dictionnaire Grec-Français, 1951 éd., s.v. « ἱστορέω ».
2
Ibid., s.v. « ἱστορια ».

2
Le terme histoire représente donc une grande discipline scientifique qui met en œuvre
des diverses méthodes afin de connaitre la vraie réalité sur un événement d’une période bien
définie, dans un endroit strictement délimité. L’anthropologie, l’archéologie, l’ethnologie…
sont dans la main de l’histoire pour connaitre le passé. L’histoire est donc une science
pluridisciplinaire, et que son objet d’étude est une connaissance interdisciplinaire. En tant
qu’une gigantesque discipline scientifique, l’histoire nécessite des rigueurs et des bonnes
capacités d’analyse.

1.1.2. EGLISE
Le mot « Eglise » tire son origine du grec εκκλησια. Ce dernier est composé de la
préposition εκ- marquant l’idée de « sortir de » ou indiquant « un lieu d’origine »3 ; et de la
racine verbale καλέω qui signifie appeler.4 Dans son sens étymologique, εκ-καλέω veut dire
« appeler au dehors ».5

En grec, le nom εκκλησια a un sens plutôt politique que religieux, car il désigne une
assemblée officielle 6 ou l’assemblée générale des citoyens d’une ville.7

Pourtant, le LXX traduit en εκκλησια le ‫ קָּ הָּ ל‬de la bible hébraïque.8 Ce terme hebreux
désigne l’assemblée du peuple convoqué par Moïse au desert.9 Alors, par rapport à cette
traduction grecque de l’hebreux ‫קָּ הָּ ל‬, εκκλησια signifie peuple de Dieu assemblé au désert (Ac.
7: 38).10

L’Eglise est donc « l’ensemble de tous ceux qui croient en Jésus Christ et confessent
son nom » (Mt. 16 : 18, Ac. 2 : 42 – 47) 11 ou aussi « une communion de personnes unies par
une même foi chrétienne »12 et « que les membres de cette communion défendent la même
doctrine »,13 et ils choisissent de se réunir dans un même endroit pour faire des cultes.

3
Abrégé du Dictionnaire Grec-Français, s.v. « εκ- ».
4
Ibid, s.v. « καλέω ».
5
Ibid, s.v. « εκ-καλέω ».
6
Jean Daniélou et Henri Marrou, Nouvelle Histoire de l’Eglise Tome 1 : Des Origines à Saint Grégoire
le Grand (Paris : Editions du Seuil, 1963), 41.
7
Etienne Trocmé, « Les Première communautés : De Jérusalem à Antioche, » in Histoire du Christianisme
Tome 1 : Le Nouveau Peuple (Des origines à 250), éd. Jean-Marie Mayeur, Charles, Luce Pietri, et al. (Desclée,
2000), 61 – 95.
8
Ibid.
9
Ibid.
10
Jean Daniélou et Henri Marrou, Nouvelle Histoire de l’Eglise Tome 1 : Des Origines à Saint Grégoire
le Grand, 41.
11
Petit Dictionnaire Biblique, 1905 éd., s.v. « Eglise ».
12
Dictionnaire Hachette Encyclopédique Illustré, 1994 éd., s.v. « Eglise ».
13
Ibid.

3
1.1.3. PRIMITIVE
Le terme « primitive » est un adjectif qualificatif en forme féminine du primitif. Il veut
dire « qui est le plus ancien ». Il peut signifier également « le premier » ou « le plus près de
l’origine » ou « tel qu’une chose apparut à l’origine ».14 Cet adjectif qualifie donc l’état de ce
qui est original, ou plus près de l’original.

En somme, quand on parle de l’histoire de l’Eglise primitive, c’est de s’informer sur la


vie de la première communauté chrétienne, tel qu’elle soit à l’état original. Cette étude est donc
cadrée sur le domaine historique du groupe qui « se considère comme une nouvelle
communauté et un nouveau peuple de Dieu »15, plus précisément, sur sa nature originelle :
l’Eglise primitive. Dans la prochaine section, nous allons parler du cadre spatio-temporel de la
présente étude.

1.2. DEFINITION DU CADRE SPATIO-TEMPOREL DE L’ETUDE


Un événement donné dont on fait son histoire doit être rigoureusement situé d’une
manière géographique et aussi temporelle. Cette section est consacrée à cela. Nous allons alors
dans ce cas parler du cadre géographique et du cadre temporel de cette recherche.

1.2.1. DELIMITATION DU CADRE GEOGRAPHIQUE DE L’ETUDE SUR


L’EGLISE PRIMITIVE
L’événement raconté par l’auteur des actes des apôtres dans le deuxième chapitre parle
d’un phénomène qui s’est produit pendant la célébration de pentecôte de l’an 30.16 Et quand on
parle de pentecôte, c’est une des fêtes religieuses du judaïsme. Tous les juifs doivent alors se
rendre à Jérusalem pour y assister. Face aux peuples de Jérusalem et pèlerins des diasporas
juives, un phénomène de glossolalie affectait les apôtres après avoir reçu le Saint-Esprit. Cela
marque la naissance de l’Eglise chrétienne. Nous en parlerons plus tard dans la deuxième partie
de cette étude.

Quand on parle alors de l’Eglise primitive, Jérusalem, son lieu de naissance et de son
enfance, est incontournable. L’étude sur l’histoire de l’Eglise primitive est donc cadré dans la
ville de Jérusalem et aux autres villes de Palestine où elle se propageait avant d’atteindre les
frontières hellénistiques, en dehors de la Palestine. Mais dans la présente recherche nous
n’allons parler que de l’Eglise Primitive chrétienne à Jérusalem.

14
Dictionnaire Hachette Encyclopédique Illustré, 1994 éd., s.v. « Primitive ».
15
Jean Daniélou et Henri Marrou, 41.
16
Ibid., 33.

4
1.2.2. DEFINITION DU CADRE TEMPOREL DE CETTE RECHERCHE
La naissance de l’Eglise chrétienne s’étend vers la célébration de la pentecôte juive de
l’an 30.17 D’ailleurs, la définition que le Dictionnaire Hachette Encyclopédique Illustré édition
1994 donne sur l’adjectif qualificatif primitive (voir 1.1.3.) nous permet de situer cette étude à
la période apostolique. La raison de cette délimitation est non seulement le fait que les apôtres
avaient été les premiers membres et dirigeants de cette Eglise mais aussi et surtout sa première
période se déroulait au temps des apôtres. C’était à cette époque apostolique que naquit l’Eglise
chrétienne et qu’elle vit son enfance. L’Eglise primitive que nous traitons ici est donc la
communauté ecclésiale dirigée par les apôtres. Nous allons parler donc son histoire pendant le
temps apostolique.

Cette étude est donc délimitée entre l’an 30 et la période de la dispersion des apôtres en
dehors de Jérusalem et Palestine.

Bref, cette partie porte sur la définition des cadres dans lesquels cette étude se fait. Elle
consiste à s’informer sur la vie de la première communauté chrétienne à Jérusalem pendant la
période apostolique. Nous allons parler, dans la prochaine partie, de ce qui était l’Eglise
primitive d’une manière historique.

2. L’EGLISE PRIMITIVE
Dans cette partie, nous allons parler premièrement de la naissance de l’Eglise et
deuxièmement, nous verrons quelques traits caractéristiques qui marquaient la vie de cette
première Eglise chrétienne. Il se peut que ces deux points nous permettrons d’accepter le fait
que cette église était encore vraiment dans son état primitif ou original.

2.1. LA NAISSANCE DE L’EGLISE


L’Eglise chrétienne n’était pas tombée du ciel mais elle naquit. Il est donc, dans ce cas,
incontournable de parler de sa naissance. Le récit de la pentecôte juive de l’an 30 et l’image de
la nouvelle-née face au judaïsme seront successivement exposés dans cette section.

2.1.1. LE RECIT DE PENTECOTE DE L’AN 30 : NAISSANCE D’UNE


NOUVELLE COMMUNAUTE ECCLESIALE
Le texte des Actes des apôtres raconte dans le deuxième chapitre ce qui s’est passé
pendant la célébration de la pentecôte juive de l’an 30. Ce récit marque la naissance de l’Eglise
chrétienne. Les disciples de Jésus furent réunis dans une pièce enfermée de l’intérieur. La salle

17
Jean Daniélou et Henri Marrou, 33.

5
fut soudainement bondée du vent venant du ciel et ils furent remplis du Saint-Esprit que celui-
ci se voyait comme des flammes sur leur têtes, séparées les unes des autres. Ils s’exprimèrent
ensuite en d’autres langues qu’ils ne savaient pas. Ce qu’ils ont dit était du témoignage sur la
mort et la résurrection de Jésus Christ. Des diasporas juives issues de tout côté du monde furent
étonnants de les entendre parler leurs langues. Beaucoup furent baptisés au nom de Jésus Christ.
Cette circonstance marque la naissance de l’Eglise chrétienne. Elle est donc la communauté qui
reçoit le témoignage des apôtres et accepte de se faire baptiser au nom du Seigneur Jésus Christ.
En tant que communauté, elle s’évoluait en vivant sa vie comme tout être vivant. C’est la
communauté ecclésiale chrétienne.

2.1.2. LA COMMUNAUTE CHRETIENNE FACE AU JUDAÏSME : SECTE JUIVE


Les premiers chrétiens furent des juifs (les apôtres qui ont eu reçu le Saint-Esprit avec
les baptisés le jour de la pentecôte de l’an 30). En tant que juifs, ils étaient auparavant membres
de la communauté judaïque. Leur conversion n’était pas tout à fait soudaine et radicale mais
petit à petit. Ils étaient encore rattachés au judaïsme.18 Ils avaient encore du zèle pour la loi.19
Cela peut signifier que leurs enfants avaient été encore circoncis selon la tradition mosaïque,
ils observaient encore les prescriptions relatives au rituel de la purification, ils avaient encore
pratiqué le repos du sabbat comme la loi l’exige.20 Ac. 2 :46 raconte qu’ils ont encore participé
aux prières quotidiennes du temple. Par exemple, selon Ac. 5 :21, Pierre et Jean allaient au
temple pour la prière du matin. Ils assistaient également à la prière de la 9e heure (Ac. 3 :1).21
Tout cela est possible parce qu’il y avait parmi eux des pharisiens convertis (Ac. 15 :5).22 Ils
étaient des chrétiens parmi la première communauté, mais ils restaient des strictes observant du
judaïsme.

Alors, à cause de ces gestes qui les rattachaient encore à la religion judaïque, ils étaient
aussi vus comme des membres du judaïsme. Pourtant, le fait qu’ils avaient mené une autre vie
communautaire ecclésiastique à part de celle du temple poussaient les gens à les considérer
comme une nouvelle secte du judaïsme. Ainsi, face au judaïsme, les premiers chrétiens qui
formaient l’Eglise chrétienne primitive étaient des sectes juives. Cette manière de voir
conduisait les fervents du judaïsme à persécuter ces premiers chrétiens considérés comme
sectes. Ac. 4 :3-23 raconte que Pierre et Jean furent arrêtés et jugés devant le sanhédrin, puis ils

18
Jean Daniélou et Henri Marrou, 38.
19
Ibid., 41.
20
Ibid.
21
Ibid.
22
Ibid., 37.

6
furent relâchés après le procès. Ac. 5 :17 et 24 parlent aussi de l’arrestation des apôtres par
ordre du grand souverain sacrificateur.23 Pas mal de persécutions s’exécutaient contre cette
communauté chrétienne, mais cela n’arrivaient pas à l’anéantir.

En somme, l’événement raconté par l’auteur des Actes des apôtres était donc le récit
fondateur de la naissance de l’Eglise chrétienne. Puis le fait que les premiers chrétiens étaient
à la fois rattachés au judaïsme et au christianisme menait les gens à penser qu’ils étaient des
sectes. Ensuite, cela avait ouvert la porte de la persécution qui marquait une période sombre de
la vie de l’Eglise primitive. Nous allons ensuite parler de quelques spécificités de cette première
communauté ecclésiale chrétienne.

2.2. LES TRAITS CARACTERISTIQUES DE L’EGLISE PRIMITIVE


Nous allons parler dans cette section, 3 points qui marquaient et qui caractérisaient la
vie de l’Eglise chrétienne primitive : la communion, la réunion et la multiplication.

2.2.1. LA COMMUNION
La communion figure parmi les caractéristiques majeures de la première communauté
chrétienne. Le grecque κοινωνια traduit en communion signifie « ce qui est en commun, ce qui
constitue un lien, une communauté ».24 Et, c’est ce que les membres de l’Eglise primitive ont
fait. Un lien de fraternité solidifiait la communion entre eux. Ils se considéraient comme frères
et sœurs. C’est pour cette raison que l’Eglise primitive s’appelait αδελφητος (fraternité) ou
communauté des frères.25 Ils s’unissaient par la fraternité. Ils sont des frères du Christ par le
baptême26 et devenus frères en Christ par le baptême (Ac. 1 :15).27 Ils ont reçu cette communion
par l’unique mission du Saint-Esprit entre eux : créer en leur sanctifiant (Ac. 2 :4). Ainsi, ils
ont vit cette communion par l’accomplissement de la commission (Mt. 28 : 19-20) commune
entre eux : témoigner sur la mort et sur la résurrection de Jésus Christ (Ac. 2 :1).28 Nous allons
voir ensuite trois facettes qui représentaient cette communion.

L’EUCHARISTIE ET LE REPAS

La fraction du pain que Jésus a ordonné de faire était devenue une pratique qui solidifiait
la communion de l’Eglise primitive. Chaque fois qu’ils réunissaient, ils prendraient ensemble

23
Jean Daniélou et Henri Marrou, 35.
24
Dictionnaire Encyclopédiques du Christianisme Ancien Tome 1, 1990 éd., s.v. « κοινωνια ».
25
Michel Dujarier, Eglise-Fraternité : L’Ecclésiologie du Christ-Frère aux Huit Premiers Siècles
(Paris : Les Editions du Cerf, 2013), 99.
26
Ibid., 151.
27
Ibid.
28
Jean Daniélou et Henri Marrou, 32.

7
l’Eucharistie (Ac. 2 :42 ; 20 :7).29 Après la célébration de l’eucharistie, l’Eglise primitive avait
également l’habitude de faire un repas ensemble.30Cela occupait une place très importante dans
leur communauté31 et représentait également la vive communion qui existe entre les membres.

L’INDISCRIMINATION

On voyait que cette communauté avait combattu contre la discrimination pour garder la
communion. Même qu’ils étaient en majorité juifs, ils ne marginalisaient plus les femmes. Des
femmes se sont chaleureusement accueillies à bras ouverts, elles se sont considérées, comme
les hommes aussi. Ac. 1 :14 raconte que les apôtres se sont réunis pour la prière et il y avait des
femmes. Ceux qui s’exprimaient en d’autres langues selon Ac. 2 :17-18 n’étaient pas seulement
des hommes mais aussi des femmes qui se sont réunies avec eux. Elles ont également donc reçu
le Saint-Esprit. Ainsi, la prophétie de Joël (Jo. 3)32 s’accomplit. Le Saint-Esprit est promis non
seulement aux fils mais aussi aux filles.33

On voyait également que les femmes pouvaient croire en Jésus Christ comme les
hommes (Ac. 5 :14).34 Cela signifie donc qu’elles réunissaient avec eux et entendaient les
témoignages et les prédications des apôtres. Et ceux qui se sont baptisés selon Ac. 8 :12
n’étaient pas seulement des hommes mais aussi des femmes.35

Il n’y avait pas donc de la discrimination sexuelle dans la vie de l’Eglise primitive. La
communion s’étendait jusqu’à la relation hommes-femmes qui se considéraient comme frères
et sœurs dans l’Eglise. Ils acceptaient alors de loger leur réunions chez des femmes (Ac. 12 :12 ;
16 :40).36

La communauté fraternelle de l’Eglise primitive a également vaincu la discrimination


relative à la classe sociale. Des gens issus des classes différentes se voyaient en communion
dans une fraternité. Nous savons surement que la plupart des 12 apôtres sont de la basse classe

29
Jean Daniélou et Henri Marrou, 41.
30
Ibid.
31
Lois Ligier, « La Prière et la Culte dans les Premières Communauté, » in Histoire du Christianisme
Tome 1 : Le Nouveau Peuple (Des origines à 250), éd. Jean-Marie Mayeur, Charles, Luce Pietri, et al. (Desclée,
2000), 53 – 62.
32
Alfred Kuen, La Femme dans l’Eglise (Suisse : Edition Emmaüs, 1994), 55.
33
Ibid., 53.
34
Ibid., 54.
35
Ibid.
36
Jean Daniélou et Henri Marrou.

8
sociale. Ils étaient des Galiléens. Mais des pharisiens convertis acceptaient de vivre avec eux
dans la communauté sans tenir compte de la classe sociale (Ac. 15 :5).37

LA MISE EN COMMUN DE LEUR BIENS


La communauté de l’Eglise primitive avait une organisation économique spécifique qui
justifie leur communion. Ils ont mis en commun ou en possession de la communauté leurs biens
personnels (Ac. 2 : 44 ; 4 : 34).38 Cette organisation leur permettait d’avoir une caisse commune
pour subvenir aux besoins de la communauté, pour prendre en charge les veuves (Ac. 6 :1)39 et
pour aider les pauvres. Le développement de cette organisation conduisait à l’institution des 7
personnes qui collaboraient avec les 12 apôtres pour prendre en charge et gérer les dons.40 Cette
mise en commun des biens n’était pas obligatoire.41 Mais le sens de la communion qui se
revivifiait chez eux conduisait beaucoup d’entre eux de donner les leurs. Nous voyons par
exemple dans Ac. 4 :36-37 que le lévite Joseph, appelé aussi Barnabé a mis en possession de la
communauté ses richesses.42 Marie, la mère de Jean-Marc, a mis également sa maison à la
disposition de l’Eglise selon Ac. 12 :12 et que la communauté s’y réunissait pour la prière.43
Cette mise en commun de leurs biens représentait donc la vraie communion qui existe entre
eux.

2.2.2. LA REUNION
La célébration de l’eucharistie que nous venons de dire ci-dessus ne se faisait que par
chaque réunion, et accompagnée de la prière et de la louange (Ac. 2 :46).44 Ac. 20 :7 nous parle
pareillement d’une réunion dans la nuit de samedi au dimanche pendant laquelle Paul faisait
une longue prédication.45 Les réunions se tenaient dans des maisons particulières disponibles
de chaque membre. Nous avons déjà dit qu’une réunion s’est faite chez Marie, la mère de Jean-
Marc (Ac. 12 :12), et aussi chez Lydie à Philippes (Ac. 16 :40).46

Par rapport à cela, nous pouvons dire que la réunion n’était pas une chose minime pour
la vie de l’Eglise primitive. Ils se réunissaient tant que possible. La réunion était à la fois cause

37
Jean Daniélou et Henri Marrou, 37.
38
Ibid., 41.
39
Ibid.
40
Ibid.
41
Ibid.
42
Ibid.
43
Alfred Kuen, La Femme dans l’Eglise, 53.
44
Jean Daniélou et Henri Marrou, 41.
45
Ibid.
46
Ibid.

9
et résultat de la communion. Ils se réunissaient parce qu’ils avaient de la communion. Et ils se
réunissaient aussi pour qu’ils aient eu de la communion.

Des différents types d’enseignements accompagnaient chaque réunion. Les apôtres


faisaient de la prédication kérygmatique quand il y avait des incroyants qui assistaient à la
réunion.47 (Nous avons déjà dit qu’il n’y avait pas de la discrimination). Pour ceux qui se
préparaient au baptême, les apôtres faisaient du didachè (enseignement ou catéchèse). Il y avait
aussi des homélies d’entretien familier (Ac. 20 :11) et des exhortations destinées à fortifier la
fois et la charité (Ac. 14 :22 ; 15 :32).48

La réunion fréquente était donc un grand point qui caractérisait la communauté


ecclésiale chrétienne primitive.

2.2.3. LA MULTIPLICATION
L’Eglise primitive n’était pas une statuette morte mais une pierre vivante qui s’évoluait
en se multipliant.

D’abord, d’une manière numérique, l’Eglise se multipliait beaucoup selon Ac. 2 : 47 :


« Et le Seigneur ajoutait tous les jours ceux qui devaient être sauvés ». Ainsi, dans le 41e verset
du même chapitre, l’auteur dit qu’environ 3000 personnes furent baptisées. Le fait que l’effectif
des membres de la communauté accroissait est justifié également par le choix de la vaste espace
en plein air pour célébrer les fêtes religieuses. Etienne Trocmé a dit que les premiers chrétiens
avaient célébré des fêtes sur la place de martyre de Jésus.49

A cause de l’augmentation numérique de la communauté, les services s’accroissaient


également. L’Eglise ne se contentait pas seulement sur la prédication, mais elle s’engageait
aussi sur des œuvres diaconaux. Elle a pris en charge les veuves (Ac. 6 :1)50 et aidé les pauvres.51
Le développement de ce nouveau service diaconal de l’Eglise rendu envers les veuves et les
pauvres impliquait l’institution des 7 personnes qui collaboraient aux apôtres.52

47
Jean Daniélou et Henri Marrou, 41.
48
Ibid.
49
Etienne Trocmé, « Les Première communautés : De Jérusalem à Antioche, » in Histoire du
Christianisme Tome 1 : Le Nouveau Peuple (Des origines à 250), 63.
50
Jean Daniélou et Henri Marrou, 41.
51
Ibid.
52
Ibid.

10
L’Eglise primitive n’était pas donc statique mais elle se multipliait. L’effectif de
membre augmentait rapidement et les services par lesquels elle accomplissait sa mission
agrandissaient en conséquence.

CONCLUSION GENERALE
En somme, cette étude concernant l’Eglise primitive nous a permis de trouver quelque
point que nous jugeons important. Nous avons défini, dans la première partie, les cadres dans
lesquels l’étude est faite. D’une manière conceptuelle, si nous nous souvenons bien, nous
sommes à la recherche des informations sur la vie de la première communauté ecclésiale
chrétienne. Nous n’avons choisi de mener cette étude que dans le cadre de la période
apostolique à Jérusalem. Nous avons parlé, dans la deuxième partie, de l’Eglise primitive
proprement dite. Elle naissait, et continuait de vivre son existence même qu’il y avait des
persécutions suites au fait qu’elle était jugée comme une secte juive. La communion, la réunion
et la multiplication étaient parmi les grands traits qui caractérisaient l’Eglise primitive.

Cette première Eglise chrétienne était donc, en tant qu’un être nouvellement née, une
communauté de fraternité vivante qui prenait le relais d’accomplir la commission de Mt. 28 :
19-20. Elle résistait à toutes sortes de persécutions et surmontait pas mal d’obstacles. Tout cela
se fait sous l’étendard de son chef : Jésus Christ de Nazareth qui fut crucifié, meurt, ressuscité
et vit au siècle des siècles.

Au premier siècle, c’étaient les apôtres qui dirigeaient l’Eglise. Mais après leur décès,
c’étaient les pères apostoliques qui se sont assis dans la locomotive.

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BIBLIOGRAPHIE

BIBLES
La sainte Bible, édition 2015 par Bibles & Publications Chrétiennes
Ny Baiboly Protestanta Malagasy, navoakan’ny Fikambanana Mampiely Baiboly tamin’ny
1965.
DICTIONNAIRES
Abrégé du Dictionnaire Grec-Français, 1951 éd., s.v. « ἱστορέω », « ἱστορια », « εκ- »,
« καλέω », « εκ-καλέω ».

Dictionnaire Encyclopédiques du Christianisme Ancien Tome 1, 1990 éd., s.v. « κοινωνια ».

Dictionnaire Hachette Encyclopédique Illustré, 1994 éd., s.v. « Eglise », « Primitive ».

Petit Dictionnaire Biblique, 1905 éd., s.v. « Eglise ».

OUVRAGES HISTORIQUES

Daniélou, Jean et Henri Marrou. Nouvelle Histoire de l’Eglise Tome 1 : Des Origines à Saint
Grégoire le Grand. Paris : Editions du Seuil, 1963.

Dujarier, Michel. Eglise-Fraternité : L’Ecclésiologie du Christ-Frère aux Huit Premiers


Siècles. Paris : Les Editions du Cerf, 2013.

Kuen, Alfred. La Femme dans l’Eglise. Suisse : Edition Emmaüs, 1994.

Ligier, Lois. « La Prière et la Culte dans les Premières Communauté, » in Histoire du Christianisme
Tome 1 : Le Nouveau Peuple (Des origines à 250). Edité par Jean-Marie Mayeur,
Charles, Luce Pietri, et al. Desclée, 2000.

Trocmé, Etienne. « Les Première communautés : De Jérusalem à Antioche, » in Histoire du


Christianisme Tome 1 : Le Nouveau Peuple (Des origines à 250). Edité par Jean-Marie
Mayeur, Charles, Luce Pietri, et al. Desclée, 2000.

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