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247 0:55:59 0:56:23 LÚCIO QUESTION 7 - Nous avons identifié des dialogues possibles entre votre

roman « Un papillon dans la cité » et celui de Maya Angelou (Je sais pourquoi
chante l'oiseau en cage), ainsi qu’avec les mémoires de Maryse Condé, dans Le
cœur à rire et à pleurer. Sur ça, on a deux questions. La première : Pourrait-on
penser à un réseau entre les écrivaines antillaises et peut-être les écrivaines
américaines ? Et, d’autre question c’est : Pensez-vous à votre production dans
la lignée de la littérature des femmes guadeloupéennes et/ou des femmes
noires américaines ?

Nós identificamos possíveis diálogos entre o seu romance « Un papillon dans


la cité » e o de Maya Angelou « Je sais porquoi chante l’oiseau en cage »,
assim como nas memórias de Maryse Condé, em « Le cœur à rire et à
pleurer ». Sobre isso, temos duas questões : Poderíamos pensar em uma rede
entre as escritoras caribenhas e, talvez, as escritoras americanas ? Você pensa
a sua produção em uma linha literária das mulheres guadalupenses e/ou das
mulheres negras americanas?
248 0:56:23 0:56:56 1 Ah, oui ! Alors, qu'est-ce que vous avez pu trouver avec « Je sais pourquoi
chante l'oiseau en cage »? Parce que c'est quand même une histoire terrible,
l’histoire dans « Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage ». C’est une histoire
quand même tellement douloureuse, beaucoup pondéreuse que celle de
Félicie. Dans l'histoire de Félicie, il y a l'expérience de l'exil, mais il n'y a pas
cette violence, cette violence qui lui est faite, d’une enfant qui est abusée, qui
est violée, qui est maltraitée... Félicie a échappé ça dans « Un papillon dans la
cité ». On va retrouver de la violence dans d’autres de mes livres dans
quelques-uns nombreux même, parce que c’est un thème qui m’intéresse
beaucoup est la filiation avec les Américaines, bien sûr, d’avantage même avec
Maryse Condé, qui est Guadeloupéenne, il y a l'intérêt pour la femme noire
et sa situation et sont vécus et ses souffrances dans mes livres. Je ne sais pas si
on peut se perceptif dans « Un papillon dans la cité », mais un tout cas dans
d’autre livre dans même, dans « L’exil selon Julia », dans « Cent vies et des
poussières », on retrouve des femmes qui sont maltraitées, qui souffrent et qui
se relèvent aussi, qui se relèvent. Alors, bien sûr, j’étais une grande lectrice très
jeune de Maya Angelou, de Toni Morrisson également et je me reconnais en
tant que femme noire dans ses ouvrages, je reconnais la douleur, je reconnais
la difficulté de dire et de décrire la douleur, je reconnais notamment dans
l'écriture de Toni Morrison, cette viscéralité, quelque chose qui prend aux
tripes, la façon de dire, d'écrire avec tellement de justesse et tellement de force
et puis toute cette beauté aussi à travers la douleur dans les textes aussi bien
de Maya Angelou que de Toni Morrison, ce sont des modèles pour moi, les
deux sont des modèles. Et voilà donc de grandes plumes, vraiment de grandes
plumes. Alors, parce qu'elles racontent avec sincérité, parce qu'elles racontent
de l'intérieur même, parce qu'elles ont étions en contact avec des femmes,
avec tant de femmes et elles ont pu raison, elles ont pu créer aussi dans
leurs livres, ils ont su faire entendre la voix de ces femmes-là et je les en
remercie. Alors, il y a beaucoup de femmes dans mes romans, il y a eu
beaucoup de petites filles, les histoires avec de petites filles et avec des
femmes, il y a aussi les petites filles qui grandis tout au long des pages et qui
vont devenir des femmes qui ne vont pas oublier les violences subies dans
l'enfance.
Ah, sim! O que você pode encontrar em "Eu sei por que o pássaro canta na
gaiola"? Porque é uma história terrível, a história de "Eu sei por que o pássaro
canta na gaiola". É uma história tão dolorosa, tão mais pesada do que a de
Félicie. Na história de Félicie, há a experiência do exílio, mas não há essa
violência, de uma criança que é abusada, que é violentada, que é maltratada...
Félicie escapou disso em "Un papillon dans la cité". Nós podemos encontrar
violência em outros livros meus, em alguns deles, porque é um tema que me
interessa muito, a filiação com as mulheres americanas, claro, e mesmo com
Maryse Condé, que é guadalupense, há um interesse pela mulher negra e a sua
situação, suas experiências e sofrimentos nos meus livros. Não sei se podemos
perceber em “Un papillon dans la cité”, mas, de qualquer modo, em outros livros,
mesmo em L’exil selon Julia, em Cent vies et des poussières, podemos encontrar
mulheres que são maltratadas, que sofrem e que também se erguem, que se
reerguem. Por isso, claro, fui uma grande leitora desde muito jovem de Maya
Angelou, de Toni Morrison também e me reconheço como mulher negra em suas
obras, reconheço a dor, reconheço a dificuldade de dizer e descrever a dor.
Reconheço, particularmente, na escrita de Toni Morrison, essa visceralidade, algo
que nos arrebata, a forma como ela diz e escreve com tanta exatidão e tanta
força, e depois toda essa beleza por intermédio da dor nos textos tanto de Maya
Angelou, como de Toni Morrison. Elas são exemplos para mim, ambas são
exemplos. Essas são, portanto, grandes escritoras, realmente grandes escritoras,
porque contam as suas histórias com sinceridade, porque as contam de dentro,
porque estiveram em contato com tantas mulheres, e tinham razão, foram
capazes de criar em seus livros, foram capazes de fazer ouvir as vozes dessas
mulheres e eu as agradeço por isso. Por isso, há muitas mulheres nos meus
romances, houve muitas meninas, histórias com meninas e com mulheres e há
também meninas que crescem ao longo das páginas e que se tornarão mulheres
que não esquecerão a violência sofrida na infância.

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