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Littératures Comparées

I. L’enfer de Dante
Son ouvrage a l’ambition de tout dire sur la nature humaine, mais lui est celui qui a peut-
être eu accès à une vision de l’homme inédite.
Dante imagine un voyage dans l’au-delà , d’aller jusqu’au fond de l’enfer, de remonter, et
de sortir de l’autre cô té de la terre. Il monte sur la montagne et arrive au paradis et là il
commence à monter dans les cieux. Donc il fait son voyage au fond des enfers jusqu’au
paradis. Ainsi il découvre le secret d'univers : le visage de dieu (vision chrétienne) et la
trinité (dieu est à la fois une et trois personne). Il comprend le mystère de la trinité, de
l’incarnation de dieu s’est fait comme homme. Les deux choses sont liées. Il voit un
visage et c’est celui de dieu. Le cœur de l’ordre du cosmos est le point le plus profond de
notre être. La clé qui réunit le visage de dieu au visage de l’homme est l’amour : “l’amour
qui met en mouvement le soleil et les étoiles”, et “la gloire de celui qui à l’origine du
mouvement”.
Il y a cette immense question de cathédrale où chaque parole/mot à sa place et se trouve
en parfaite correspondance avec tout le reste. On dirait que tout est construit avec une
intelligence mathématique. C’est un univers où tout à un sens, un sens qui transporte.
C’est une véritable émotion intellectuelle de connaitre la divine comédie.
Pour l’Italie c’est un ouvrage au cœur de la culture italienne.
A. Point sur l’Italie.
Dans la littérature italienne, il y a trois ouvrages fondamentaux : la divine comédie, le
décaméron, Pétrarque.
Ouvrages du début de la littérature italienne qui marquent la spécificité de cette
littérature. Ce sont des récits qui représentent le début et le sommet des genre (épopée,
poésie lyrique et prose). Ce sont des ouvrages qui grâ ce à leur perfection, jour un rô le
important pour la langue et l’unité italienne.
Pendant la renaissance, le latin domine, les lague vernaculaire se développent et
subissent une transformation profonde entre le MA et la renaissance. En Italie, la langue
de Florence s’impose comme modèle et reste le paradigme auquel e réfère pendant 4
siècles. La question de la langue est un problème essentiel de l’Italie, la langue italienne
n’existe que depuis 2 siècles. Après l’unité politique de l’Italie (1861), l’italien n’était
qu’une langue littéraire parlée par un nombre restreint, les autres parlaient leurs
dialectes. La langue administrative était encore le latin. L’italien existe comme langue
littéraire influencée par les 3 auteurs. L’italien arrive tard au XIX° à être une unité
politique. Avant cela, les Italiens existaient dans le sens où les Italiens pouvaient se
reconnaitre autours de ces chefs d’œuvres. L’identité italienne a pu exister pendant
plusieurs siècles grâ ce à cette identité commune.
Dante a une influence parmi les analphabètes. Il y a encore aujourd’hui 3000 italiens qui
connaissent par cœur la divine comédie. Dante crée un ouvrage qui est très simple à
mémoriser du fait de la poésie et du rythme.
Dante a été celui qui a eu le moins d’impact à l’étranger, car c’est difficile de s’identifier
aux autres. Cependant, l y a eu un culte pour la divine comédie à l’époque romantique.
EN 2021 se fut l’année de Dante en Italie car c’était les 700 ans de sa mort.
B. L’immensité du projet
La poésie a été amenée. Il imagine un voyage autobiographique, a travers duquel il dit
qu’il découvre la structure physique de l’univers et sa structure morale. Dès le premier
vers, il y a une correspondance entre la description physique et la signification morale. Il
a laissé des ouvrages théoriques sur ce projet.
Le personnage de Dante franchit la porte de l’enfer et va chercher la figure de dieu ; c’est
un voyage initiatique à travers lequel il parvient à une compréhension de soi-même et la
volonté de dieu pour lui.
 Le lien entre la représentation du cosmos et le destin personnel.
 Comment les poètes ont pu exprimer ce lien.

A. Les guides
Pour accomplir cet immense voyage Dante a besoin de Virgile, (qui représente la raison
(a vécu avant la naissance de jésus, ne peut monter au paradis), et il disparait et c’est le
moment ou Béatrice arrive (la femme aimée par Dante) et elle représente la théologie.
Béatrice est la femme aimée par excellence des poètes, Dante lui avait dédié La vie
nouvelle c’est à dire la vie qui a changée grâ ce à l’amour. Dante très jeune (son premier
amour, à 9 ans). Il a la chance de rencontrer un être qui lui donne un sens à sa réalité,
une promesse de bonheur. Il est transformé par la vision de la jeune fille.
Dante dan sa jeunesse faisait partie d’un groupe de poète avant-garde de florence, ces
poètes formaient le groupe : le doux style nouveau. Ces poètes avaient conscience de
changer le monde. Dante était engagé politiquement, donc il y a dans toute la divine
comédie le thème de l’engagement politique. Quad il y a une recherche sur les sens de la
vie de l’homme il n’y a jamais le thème politique.
Dante tombe amoureux très jeune de Béatrice (celle qui donne la béatitude, celle à travers
laquelle on reçoit la béatitude). Ils se correspondent parfaitement mais Béatrice meurt et
plonge Dante dans un désarroi absolu : il attend tout de la vie mais la vie ne répond plus.
Donc Dante décide de raconter leur amour, il reprend tous ses poèmes et les explique, à
la fin il avoue qu’il ne comprend, qu’il ne peut pas expliquer pourquoi il se retrouve
confronter à la mort et il termine avec « j’espère pouvoir dire de cette femme ce que
jamais personne n’a dit d’aucune femme ». Et c’est ça la clé pour comprendre la divine
comédie. Il veut que tout le monde ait accès a ce qu’il a compris.

B. Le voyage dans l’au-delà


Ce n’est pas un thème inédit, ce topos est déjà présent dans l’Ancien testament, Virgile,
Cicéron, les métamorphose d’Ovide, l’apocalypse de saint jean. Le gout médiéval est
présent dans le poème. Il est construit sur des parallélisme, des allégories, qui
construisent une structure rigoureuse rythmée par le nombre 3 et 10 (et multiple). Le
poème est divisé en 3 parties qui composent de 33 chants, et il y a un chant
d’introduction pour l’enfer. L’œuvre comprend 100 chants : 3 quantiques, 100 chants. Le
3 est le symbole de la trinité, et le 100 est celui de la perfection (comme ses multiples). Au
niveau de la versification : c’est un tercet enchainé (série de 3 vers de 11 syllabes
enchainées à travers la rime ABACBCDCD). C’est un rythme qui peut continuer à l’infini et
c’est un mètre populaire.
 La divine comédie
Le titre du poème était uniquement « comédie » lié à la fin heureuse du récit. C’est aussi
l’idée de plusieurs registres différents avec des mots populaire. L’épithète divine a été
rajouté pour rappeler la prospérité par Boquasse. C’est à la Renaissance que s’est
imposé ce titre via l’impression.
Il n’est pas évident de dater le poème. Il y a eu plusieurs phases d’écritures : 1307 pour
le début. Avant 1814 on parlait à Florence d’un ouvrage appelé « comédie » mais qui
parle de l’enfer. Vers 1319, Dante affirme être absorbé par le paradis. Il l’a terminé avant
1321. Dante imagine que ce voyage a lieu en avril 1300, pendant la semaine sainte :
moment de la résurrection du christ et le printemps.
 Le premier vers (page 4) :
Au milieu du chemin de notre vie
Je me trouvai dans une forêt sombre
Après avoir perdu le droit chemin
Ah ! combien il est dur de la décrire,
Cette foret sauvage et âpre et rude
Dont la pensée fait renaitre ma peur !

La vie de l’homme était en moyenne de 70ans, donc Dante devait avoir environ 35 ans
son véritable â ge. Il était dans un moment de réussite, une bonne situation, reconnu
publiquement pourtant il y a une contradiction entre le « nous » et le « je ». il s’adresse
au lecteur mais raconte sa propre vie, donc c’est une ouverture à l’humanité entière. Il y
a une image d’égarement, il a perdu le droit chemin. ( Fait référence à l’Iliade quand
l’homme est perdu et doit comprendre quelque chose) . Symboliquement, la scène de secours
sombre pour montrer dans quelle situation se trouve l’homme, c’est le moment où il n’y
a plus de sens. Il est difficile de décrire la forêt parce que c’est très sauvage, donc difficile
de décrire quelque chose qui n’est pas humain. Dans la pensée, la peur renait. La
condition du pêché, de l’aveuglement est aussi associé à la peur.
 Vers 7-9 :
La mort même est à peine plus amère,
Mais pour traiter du bien que j’y trouvais,
Je vous dirai ce que j’y vis d’abord.

Tout résonne avec le mot « mort », tout ce qui concerne la mort est difficile à dire. Mais il
le fait pour décrire le bien, il veut montrer qu’on peut trouver quelque chose de bien et
le montrer. L’objectif de la divine comédie est de dire le bien qu’il a vu.
 Vers 10-12
Comment j’y pénétrai, je ne sais dire,
Tant j’étais plein de sommeil au moment
Où hors du bon chemin je m’égarai.

On se retrouve dans la foret sombre parce qu’on est plein de sommeil, notre vison est
voilé et c’est là qu’on se retrouve seul et abandonné, sans aucune ressource.

 Vers 13-18
Mais arrivé au pied de la montagne
Où s’en venait finir cette vallée
Qui avait transpercé mon cœur d’effroi,
Levant les yeux, je la vis revêtue
Déjà les rayons de cette planète
Qui par tous les chemins qui guide nos pas.

Il se retrouve à la fin de la vallée, il voit une montagne. Quand on est perdu, on lève les
yeux, donc Dante levé les yeux vers la montagne et voit le soleil. Il est heureux et veut
courir vers le soleil.

 Vers 19 à la fin.
Alors s’apaisa quelque peu l’angoisse
Qui au lac de mon cœur était restée
Toute la nuit passée en ce tourment
Et comme un nageur qui, le souffle court,
Ayant pris pied sur la rive, se tourne
Vers les flots périlleux et les regarde,
Mon âme, poursuivant toujours sa fuite,
Se retourna pour contempler la passe
Qui ne laissa jamais homme vivant.

Dante retourne et veut sortir de la vallée amis rencontre une panthère qui lui barre le
chemin. Il voit ensuite un lion, puis une louve. Ces animaux représentant des péchés
capitaux : la luxure, l’orgueil, la cupidité (ou avidité). Il veut sortir de cette condition
mais il n’y arrive pas parce que les animaux font obstacles. Les animaux sont placés dans
un ordre croissant de dangerosité. Lorsqu’il perd espoir de se sauver, il voit une forme
de solitude « misère mi » est le premier mot prononcé par le personnage de Dante,
premier cri qui demande de l’aide et grâ ce à ça le dialogue commence. C’est-à -dire, c’est
le fait de déclarer sa faiblesse, c’est une demande d’aide. La forme représente Virgile, et
déclare son admiration pour l’auteur.
Après cette scène de reconnaissance jouée sur l’émotion, Virgile annonce à Dante le
voyage (lien avec le chant des sirènes). Dans l’univers de Dante, Dieu rejoint l’homme à
travers sa propre vocation. Les deux guides sont la poésie et la femme qu’il aime. Virgile
lui dit qu’il ne pourra pas aller vers la lumière directement mais faire un autre voyage.
Cette idée de ne pas pouvoir suivre les chemins les plus direct pour la connaissance est
quelque chose d’archétype. On voit comment chaque poète reprend ce mythe. Il ne
pourra pas y aller directement parce que chacun à son chemin individuel, il devra
trouver son chemin. On voit ensuite comment Virgile guide Dante dans les enfers.
La divine comédie se termine à travers les derniers mots de Dante l’utilisation du verbe
« se mouvoir » est très présent parce que le dernier vers de la Divine comédie est :
« l’amour qui met en mouvement le soleil et les autres étoiles ».
CHANT 2 :
 Qu’est-ce qu’il se passe pour Virgile et Dante pour qu’ils se mettent encore en
marche ?
Dante lui dit qu’il est prêt à le suivre. Immédiatement après, il repense et revient sur sa
décision parce qu’il a peur. On voit ce moment d’hésitation de Dante et ce que lui dit
virgile et comment il le pousse à entreprendre ce voyage.
« le jour s’en allait, et les airs embrunis
Otaient les êtres animés sur la terre
Aux travaux de leurs vies, et moi tout seul (unique)
Je m’apprêtais à soutenir la guerre »

C’est le moment où il faut commencer ce voyage, il faut rentrer au cœur de son destin et
la il se retrouve seul. C’est un moment de solitude que l’homme ressent dans les
moments difficiles, donc pour l’illustre Dante prend l’image de la guerre. Mais c’est la
guerre qu’il faut faire pour tenir un engagement, pour affronter le chemin intérieur avec
miséricorde, la pitié.
La descente aux enfers, chaque étape de l’enfers implique le personnage de Dante,
chaque foi c’est une partie de lui qu’il rencontre, tout le mal qui est en lui. Cette
connaissance demande beaucoup de courage. Lorsqu’il comprend qu’il doit avoir ce
courage-là , il se dit que Virgile s’est peut-être trompé et qu’il ne peut pas faire ce voyage.
 Vers 10 :
Son voyage était accompagné par la volonté de dieu et de Saint Paul.
« Mais pourquoi moi ? qui m’octroie cette venue ?
Je ne suis pas Enée et je ne suis pas Paul,
Ni moi ni personne ne m’en croit digne.
Donc, si je me résous à l’entreprendre,
Je redoute que ma venue ne soit folle ».

Dante est pris dans ce doute. C’est une attitude humaine, il se retrouve bloqué.
« Comme est celui qui ne veut pas ce qu’il voulait,
Et par nouveaux penseurs change son dessein ».

Il change son destin parce que la pensée envahie ses esprits. « Ton âme est accablée de
couardise » Ici Virgile lui dit qu’il est lâ che. Sa peu le détourne d’une chose honorable. La
couardise envahit les pensées comme une bête dont on ne voit pas bien les contours.
 Vers 49-54
« Ses yeux brillaient davantage que l’étoile » fait référence aux derniers vers de la divine
comédie puisqu’il reprend le thème des étoiles mais aussi le thème du regard qui est
omniprésent dans les romans courtois, puisque l’amour passe par les yeux.
« ô âme courtoise, grand Mantouan,
Dont le renom sur la terre dure encore
Et durera aussi longtemps qu’elle tourne,
Man ami, qui n’est pas ami de fortune
Sur la déserte pente est si empêché
Dans son chemin de peur et de recule »

Dante est bloqué à nouveau pas les trois bêtes, il n’a pas décider de se mettre en chemin
seul mais on parle de lui dans le ciel « selon ce qu’au ciel j’ai entendu ». Cette
connaissance est censée être transmise par la poésie selon le poète pur qu’il accomplisse
son destin. Béatrice est mise en correspondance avec Dieu, elle fait avancer le
mouvement de Virgile. Elle se révèle. Virgile a envie de lui obéir mais il veut savoir
comment Béatrice a eu envie de venir, pourquoi elle vient aux enfers alors qu’elle vient
du paradis. Béatrice n’a aucune crainte de descendre aux enfers.
« On ne doit craindre les seules choses
Qui ont le pouvoir de nous causer du mal ;
Les autres non, qui ne sont pas redoutables. »

Ça parle du pouvoir de la peur, du courage et de la lâ cheté. De quelle attitude avoir pour


vivre. Ce n’est pas Béatrice qui a choisi de descendre mais la mère cosmique, qui est
émue par la souffrance de Dante. « Elle fit mander Lucie » Il s’agit de la Sainte Lucie.
Dante nous fait voir la condition des bienheureux, la madone demande à Lucie de
prévenir Béatrice sur la condition de l’homme qui l’aime. Pour prendre cette décision il
doit être courageux mais Dante est lâ che même après les paroles de Virgile.

C’est un chant au thème central de la connaissance des mouvements de la peur du


courage, et de l’attitude juste pour vivre. Il y a la comparaison des fleurs qui montre le
mouvement de vitalité, à ce moment il reçoit du courage.

L’idée est que pour le destin individuel de Dante, de lire son chemin, sa vie comme si
c’était la nô tre. Il propose un récit auquel nous pouvons tous adhérer. Le destin de
chaque individu est regardé du at du ciel, et en quelque sortes suivis par les cieux, se
manifestent dans un courant d’Amour qui descend du haut du ciel et qui arrive vers
l’homme qui en a besoin. Ça doit s’aligner avec l’ordre du cosmos. Sans cette résonnance
du destin individuel au niveau de tout le cosmos, ce voyage n’aurait aucun sens et
n’existerait pas.

 La porte de l’enfer

« Par moi l’on va dans la cité de douleur


Dans le tourment éternel,
Parmi la race perdue.
La justice mut mon souverain auteur :
Je suis l’œuvre de la divine puissance,
La haute sagesse et premier amour.
Avant moi ne furent choses créées
Sinon éternelles, éternelle je dure.
Laissez toute espérance, vous qui entrez.
Je vis ces paroles de couleur obscure
Ecrites au sommet d’une haute porte ;
Aussi : « maître, leur sens, dis-je, est terrible »
Et lui à moi, en personne avisée :
« Il faut ici laisser toute peur douteuse,
Toute lâcheté ici doit être morte.
Nous sommes venus au lieu où je t’ai dit
Que tu allais voir les foules douloureuses,
A jamais sans le bien de l’intellect. »
Puis ayant mis sa main dessus la mienne,
D’un air souriant, où je me confortais,
Il me dit entrer dans les secrètes choses.
Là des soupirs, des pleurs, des plaintes stridentes
Résonnaient dans la nuit dépourvue d’étoiles,
Ce qui d’abord me vit verser des larmes. »

La condition infernale nous la connaissons, quand certaines conditions se réunissent.


Donc la porte de l’enfer existe depuis l’éternité comme tout le reste. C’est un lieu sans
espérance. C’est un lieu où les damnés n’ont aucun espoir, la condition de l’espérance est
niée. Les enfers est un gouffre, les damnés ne peuvent que baisser les yeux et lever les
yeux est impossible. Les damnés ne voient que des choses horribles, ils ne voient et ne
vivent que du mal, ile n’ont pas accès aux bonnes choses. Il y a cette idée de transmission
de la connaissance, l’image du maître et de l’élève. Virgile enseigne les secrets de
l’univers à Dante en le prenant par la main d’un air souriant. Il y a l’idée de la présence et
de joie.

C’est une vision différente de l’odyssée d’Homère. Dante ne connaissait pas Homère. Au
moyen-â ge la connaissance du grec est perdue. On savait qu’Homère était un grand
poète mais on ne lisait pas ses textes. Dans l’Eneide Ulysse était l’ennemi. Chez Virgile,
Ulysse était un personnage négatif, rusé, menteur, très intelligente et redoutable. C’est ce
personnage qui est condamné en enfers par Dante. Dans les enfers il est condamné
comme conseiller perfide. C’est cette caractéristique de la manipulation dans les
discours qui le condamné dans les enfers pour Dante. Ulysse a utilisé sa langue pour le
mal et est condamné a être dévorer à jamais par une langue de feu.

« Mon guide, en voyant si absorbé,


Dit : « A l’intérieur des feux sont les esprits ;
Chacun se revêt de ce qui le consume ».

« Maître, répondis-je, à l’entendre de toi


J’en suis plus sûr ; mais déjà j’avais idée
Qu’il en fut ainsi, et voulais te dire :

Qui est dans ce feu, qui vient divisé


Au bout comme s’il s’élevait du bûcher
Où furent mis Etéocle avec son frère ? »
Dante enfers, XXVI, vers 45-54

 Comment Ulysse est mort ?

« Puis, quand la flamme fut arrivée là


Où mon guide jugea temp et lieux propices,
Je l’entendis qui parlait en cette forme :

« Ô vous qui êtes deux dans le feu unique,


Si j’eus en ma vie, pour vous, quelque mérire,
Si peu ou prou j’ai de vous mériter

Quand au monde j’écrivis mes hauts vers,


Ne vous éloignez pas ; mais l’un de vous dise
Où, perdu de lui-même, il alla mourir ».

Virgile demande à Ulysse de raconter sa mort

« La maitresse corne de la flamme antique


Commença à tressaillir en murmurant
Comme si un vent l’avait travaillé

Puis, mémenant sa pointe ça et là


Ainsi qu’une langue qui allait parler
Exhala soudain une voix et dit :
« Quand je me dus dépris de Circé que me tient »

L’Ulysse de Dante, à la fin de la guerre, ne rentre pas, il décide de ne pas retourner chez
lui, c’est là qu’il devient le héros de la curiosité. Il y a l’image du héros qui résiste à son
destin, et prend le large. Dante imagine que son Ulysse a choisi de se lancer avec ses
compagnons dans l’océan et voilà comment il faut ce voyage. Ils arrivent aux colonnes
d’Hercule, au détroit de Gibraltar (mythe selon lequel on ne dépasse pas ses colonnes, sinon
on sort d’un cadre) Ulysse prend la décision d’aller au-delà de ces frontières. Le destin du
s’oppose au héros.
C. Organisation de la divine comédie
Il y a une correspondance dans les chants entre l’enfer et le paradis, au chant 26 Dante
rencontre Ulysse et l’autre.
Dante va traverser la terre allant des enfers au purgatoire, puis il va s’élever dans le
paradis terrestre, puis dans l’empire.
Au plus profond des enfers, il y a Lucifer dans un fond glacé, l’enfer est donc lié au froid,
sans vie car le feu est synonyme de vie. Le poète qui essaye de représenter toutes les
possibilités de l’être humain pour représenter le mal absolu est le froid.

Les personnages poursuivent leur voyage pour arriver au point le plus haut auquel
l’homme peut accéder. Le voyage commence par le bas. Il faut aller au fond de soi-même
pour aller vers la purification / connaissance en se libérant du mal. L’enfer est l’abime de
douleur d’un être lorsqu’il refuse volontairement la perfection qu’il détient par nature.
On a 9 cercles dans l’ordre de leur gravité. Les peines sont punies selon la loi du Talion
(faute proportionnelle à la peine encourue). Pour Ulysse, il est puni parmi les conseillers
perfides donc il brû le dans une langue de feu.
La descente est le mouvement des enfers, l’enfer est un état intérieur. C’est un texte qui
ouvre quelque chose de très mystérieux. L’enfer, donc la souffrance de tous les hommes,
a une sortie possible : la montée vers le paradis. En regardant vers le bas, donc ayant
cette concentration sur ce qu’est la souffrance, on ne fait que descendre donc on est
entrainé vers ce monde. Ce texte est le purgatoire, le moment où l’organisation des
peines est similaire, mais les peines sont tournées vers le haut. Donc pour sortir des
enfers il faut tourner son regard vers le haut, il faut se détacher de sa souffrance. Les
enfers sont un lieu dépourvu de lumière, mais il y a aussi beaucoup de bruit. Les actions
des damnés sont sans but, faites dans le vide.
Il y a l’impossibilité de lever les yeux des souffrances et d’avoir une cause dans les
enfers. Dans le purgatoire, la situation change, les â mes sont tournées vers le ciel, c’est
un mouvement ascendant donc c’est la représentation du changement intérieur passant
de la souffrance au neutre.

Dans le paradis, Dante fait l’expérience de la béatitude. C’est un état difficile à


comprendre. Dante fait l’expérience de devenir une sorte de « dieu », de contempler
dieu, il sort du purgatoire. Il remplace sa volonté personnelle par la volonté de dieu, il y
a un détachement vis-à -vis des choses.
Le voyage de Dante est une suite de rencontre, de cause. Ce sont des personnes qui ont
eu un rapport avec Dante, des personnages historiques qui ont une symbolique
puisqu’elles représentent une forme de limite de la nature. Dante ouvre une grande
variété de personnages. Donc ce sont des personnages qui restent gravés dans la
mémoire du lecteur. A travers les rencontres il peut se métamorphoser. Il n’a pas encore
intégré ces aspects de lui-même.

D. Analyse de texte
Ulysse est le thème de la connaissance. On a la connaissance du voyage entier. Ulysse est
le premier personnage qui représente l’exilé : rapport avec le lieu d’appartenance, donc
plusieurs analogies. Dante veut connaitre la mort d’Ulysse. La connaissance passe à
travers la parole du poète. Il y a une volonté pour ce voyage. Il y a toujours le rapport
entre Ulysse et l’homme. Ulysse veut aller là où l’homme n’est jamais allé. Arrivé où il a
cette possibilité de connaissance ultérieure, ce n’est pas là où il doit renoncer. Il rappelle
que la nature de l’homme est différente que celle des animaux, il peut suivre la vertu et
la connaissance. L’homme a la possibilité de changer et de connaitre son comportement,
ses relations avec les autres. Toutes ces questions où l’homme de trouve dans une vie, et
quand il est dans une condescende et où il est par nature : ce que Ulysse propose.
LA PROPOSITION DES SIRÈNES :
On assiste à une métamorphose entre l’homme, la nature et le navire, les sirènes se
métamorphosent, il y a un changement mécanique. On doit rendre une connaissance a
un rapport mécanique, nos connaissances nous permettent de dominer à l’infini.
Le dernier vers entre en résonnance avec les vers 100 entre l’ouverture et la fermeture
de la mer. La décision d’Ulysse de se lancer vers la haute mer, crée une conséquence : le
lien avec aujourd’hui la surpêche, la mondialisation et le progrès. Dante suit la
philosophie d’Aristote. Retour de son destin, il démissionne pour se lancer vers l’océan
et avoir cette ardeur de connaissance. Ulysse va persuader ses compagnons de manière
perfide, à travers le mensonge : c’est pour ça que c’est un conseiller perfide. Donc il y a
une parfaite cohérence avec la version de se personnage chez Dante, il est en enfers, en
train d’utiliser ses mensonges. C’est un personnage immense pour lequel Dante utilise
ses moyens les plus puissants, qu’il met au cœur d’une série de références.

 Dans le premier chant du purgatoire : l’enfer s’oppose à la meilleure eau. Dante


sort de cette descente aux enfers, de cette prise de conscience. Il est puni pour
connaitre tout ça. Il commence à s’orienter vers une nouvelle dimension.

Dante arrive où Ulysse a connu son naufrage. Virgile et Dante se retrouve dans un
paysage où l’atmosphère change (couleur, perspective -> regarder vers le haut). L’attitude
de Dante change. Pour chaque royaume il y a un gardien. Le gardien du purgatoire est un
romain solitaire. Un personnage surprenant -> les païens ne sont pas admis au
purgatoire et au paradis. Le purgatoire s’ouvre sur une énigme : Que fait un païen au
purgatoire ?

L’explication de la présence du romain : Virgile est obligé d’expliquer la présence d’une


â me condamnée en enfers au purgatoire. Il rappelle que leur voyage est d’accompagner
les être célestes. Dante défini le voyage comme une entreprise, qui sorte du domaine
psychique de l’homme. Dante avait utilisé ce mot au chant 2 quand il avait exprimé sa
peine. Ici, Virgile précise que ce n’est pas de la folie. Il termine en disant que l’accent est
mis sur la liberté, il cherche la liberté qui est si chère.
 Donc on a la réponse à pourquoi cet homme ? c’était un romain qui a décidé de se
suicider pour s’opposer à la dictature de César. Il a refusé la vie pour la liberté. On
voit se dessiner la vertu enfermée de ce vieillard.
Il faut beaucoup de courage pour, en plein moyen â ge, imaginer que le gardien du
purgatoire amène au salut. Donc ça désigne même qui est digne du salut. Il s’agit d’un
suicidaire, donc un péché mortel.
Dante consacre le chant 13 au péché mortel, il s’est inspiré de L’Eneide : un courtisant
qui s’est donné la mort à cause de la pression des autres courtisant. Il s’est suicidé et
donc il était condamné en enfers. Le suicide est condamné.
L’accent est mis d’une manière puissante sur la liberté, le vieillard devient le gardien
donc il n’est pas condamné. La liberté est le thème du purgatoire. C’est le seul état où on
a la possibilité de choisir, en enfers les damnés sont damnés pour l’éternité. Quand on
est en condition infernale cela coïncide avec l’impossibilité de changer. Au paradis, c’est
le mouvement perpétuel, plus on monte plus le mouvement est rapide. Là aussi on n’a
pas le choix, l’â me ne peut que jouir de ce mouvement qui l’emmène dans la gloire à la
terre. C’est un purgatoire avec un changement de condition humaine, il faut choisir.
 Comment Dante fini ce premier chant du purgatoire ?
Il y a une coïncidence géographique. Dante se retrouve à l’endroit de la mort d’Ulysse.
Donc il y a une référence au Voyage d’Ulysse. Dante doit se purifier. A chaque étape, il y a
un rite, c’est la façon la plus humaine de vivre la transcendance. Il y a des gestes qui
permettent d’exprimer ce besoin intérieur d’accéder à un état de conscience plus dure.
La vie est ponctuée de rituels, de changement de condition. Nous avons des rites de
purifications puisque nous sommes au purgatoire des â mes.

 v. 94 : Donc là nous avons une allusion au baptême. Virgile doit prendre une
jonque et le passer sur le visage de Dante pour effacer ses tâ ches. La purification
est d’abord celle du regard, elle permet de purifier le regard de Dante pour
passer à une autre étape de consigne. (Une chose souple) représente la capacité
de se repentir.
 Il doit suivre la lumière pour son voyage. Le soleil se lève, donc Dante et Virgile
sont sorties de l’enfer.
 Passage du purgatoire : Dante se serre contre Virgile, il le regarde donc c’est une
description de leur lien. Il y a la définition de l’attitude du guide qui n’hésite pas
à se proposer comme modèle et connait ce qu’il sait faire.

On voit comment le paysage prend une proportion considérable. Ils sont rassurés à
l’idée d’être sur le bon chemin. Virgile prend la rosée comme une rosée pure, il la met
dans ses mains et pose sa tête au sol pour la ressentir, Virgile lui tend son visage plein de
larmes : les pleurs sont une manifestation du repentir. Donc c’est comme un rite de
pénitence. Son émotion et sa joie de se libérer des péchés. C’est vraiment la réaction à la
prise de conscience du pardon.
 D’abord le baptême et ensuite le sacrement.
Ils découvrent la douleur de l’enfer qui été caché. Dante reprend son véritable visage, car
dans les péchés de l’enfer il a perdu ses couleurs.
 Allusion très forte au chant 26 du purgatoire.
Quand il y a deux mots qui reviennent, il y a quelque chose a mettre en relation. Il est en
train de parler d’Ulysse. Aucun homme n’a plus navigué sur ces eaux. Il y a une citation
précise du passage d’Ulysse. La mort d’Ulysse ne sera pas acceptable. Il reprend les
mêmes mots qui rime exactement pareil, c’est la seule fois dans toute la divine comédie
ou ces mots riment entre eux. Le poète dit attention je suis en train d’expliquer pourquoi
Ulysse a fait naufrage. Ulysse dit à travers ces allusions ce qu’il souligne dans l’attitude
de Dante.
Dante sait qu’il aura une fin heureuse car il a suivi Virgile, il a été capable de faire un
autre voyage. Il a repris le chemin de la connaissance dans tout le royaume des enfers.
Ce n’est pas un voyage où il se précipite, en ne s’arrêtant pas dans les villes qu’il nomme,
il fait se voyage en pleine conscience, étape par étape. C’est la seule façon où la
connaissance peut arriver, au moyen â ge c’est la seule façon acceptable. Le savoir est
inséparable de la connaissance morale. Les sirènes proposaient leurs connaissances qui
venaient de l’extérieur, c’est une connaissance qui a une emprise sur Ulysse, c’est le
contraire de celle de Dante, qui a la connaissance de la liberté. La connaissance est
dangereuse mais la connaissance des retrouvailles est celle de la sagesse. Ulysse
interroge une série d’épreuve qui lui permet de reprendre son rô le social. La
connaissance qu’il se propose de communiquer à travers la divine comédie n’est pas
celle de quelqu’un en dehors de la réalité, alors que L’Ulysse de Dante interroge au plus
profond de lui-même est un personnage qui refuse de faire un retour, il refuse le voyage.
CHANT 16 :
Demande à un personnage qu’il rencontre. Marc lombardo : Dante pose une question
fondamentale. Ce n’est pas un hasard s’il ne pose pas la question à un philosophe. Ce
personnage se présente. Dante demande quelle est l’origine du mal, c’est un sentiment,
une pulsion que l’homme vit d’une manière instinctive, bestiale et toute l’histoire de
L’Illiade raconte comment Achille a pu dépasser cette colère. C’est l’idée que pour sortir
du mal on sort en prenant conscience.
Lombard souffre en donnant sa réponse : passage capital, l’auteur revient sur le libre
arbitre.
 Etude faite récemment sur l’utilisation des ordinateurs par Charles Singleton qui a étudié
la divine comédie avec l’ordinateur. Il se rend compte que le mot « libre arbitre » est placé
au centre du chant 16 du purgatoire. Ce chant est exactement le cœur du poème. Le mot
est donc au cœur de la divine comédie. Liberté indissociable de la vertu.
<

La dignité de l’homme à la renaissance :

Modi di conoscenza Attitudini conseguenti Esseri


Sens Appétit (désir physique instinctif) Animaux
Raison Choix (considéré comme le cœur de l’univers Hommes
= liberté)
Intellect Volonté Anges
A la renaissance, l’homme est considéré comme celui qui construit le monde avec Dieu.
Le choix est au centre du tableau donc il est au centre de l’univers, c’est une
caractéristique de l’homme qui qui fait de l’homme, lui aussi, le centre de l’univers. Cela
lui permet de se purifier.
Cela est dit qu’une manière différente dans la divine comédie. Le cercle où se trouve
Lombardo se trouve à moitié du purgatoire.
 Chant 30 du purgatoire :
C’est le moment où Dante retrouve Béatrice lorsqu’il arrive au sommet du purgatoire. Il
a fait tout le voyage, il est remonté par les cavernes et là il arrive au sommet. Il voit
soudain apparaitre un char. Il y a l’apparition d’une femme voilée, vêtu des couleurs de
l’Italie. C’est une scène de reconnaissante mais il n’a pas encore reconnu Béatrice. Dante
senti la puissance de l’ancienne amante. Il ressent les mêmes émotions que la première
fois qu’il la rencontra.
LE PARADIS :
Pour Dante, le paradis se trouve au-dessus de la terre. Chacun des 7 premiers cieux ont
une planète, dans les 8 premier il y a une étoile et dans le 9eme il n’y a aucune présence
astrale. Le 10eme ciel est l’Empire, il est constitué de matière, ce ciel entoure tous les
autres. C’est une sorte de lumière intellectuelle, une plénitude d’intelligence donc selon
Dante une plénitude d’amour. Le paradis serait là .
Le paradis selon la vision de Dante a une forme de rose candide, blanche, parfaite. L’idée
de la rose mystique est un symbole très ancien, qui revient dans toues les traditions
initiatiques. Cette rose est une forme d’antithéâ tral immense, avec mille escaliers
concentriques. C’est donc à l’intérieur de cette rose, que se trouve les â mes des biens
heureux, habillés en blanc donc d’une lumière transparente, plongés dans la béatitude,
dans la contemplation de dieu et habités par la vérité.
Dante ne décrit pas immédiatement le paradis. Cette vision de la rose constitue la vision
grandiose que Dante a à la fin du voyage, à partir du chant 30 au chant 33. Avant il
raconte son passage à Béatrice, comment il passe d’un cercle à un autre, et c’est grâ ce à
la présence de Béatrice. Le paradis est un lieu de rencontre, les â mes descendent où
Dante se trouve pour le rencontrer. Chaque planète correspond à une vertu, donc c’est le
cercle de la vertu qui a permet aux défunts de mériter le paradis que la rencontre se
passe. Il y a toujours cette analogie entre le lieu de la rencontre et la qualité humaine de
l’â me.
C’est grâ ce à Dante qui a eu l’expérience du salut éternel, ainsi il pourra assurer le salut
de l’humanité à travers la narration de cette connaissance. C’est un genre poétique
ambitieux. Dante affronte les grandes vérités, les grandes questions philosophiques,
religieuses. Il ne recule face à rien face à cette possibilité d’exprimer cette vision
mystique.
 CHANT 1° :

« la gloire de celui qui meut le monde »


Dans le premier et le dernier vers, il y a l’idée de mouvement, le même vers reviens.
Nous sommes donc dans la condition qui s’oppose à la situation immobile, figée de
l’enfers. Nous pouvons retenir cette idée que la condition des biens heureux qui
partagent l’essence divine et le mouvement. L’empire est l’endroit où se trouve Dieu. Le
cercle autours de Dieu, donc la rose, ne font que bouger très rapidement pour que
chaque point du ciel puisse trouver leur place au sein du principe de dieu. Il y a ce
mouvement d’élévation pour que tout correspond, ce qui explique la rapidité du
mouvement.
Quand on ressent un sentiment de haine, on se sent bloqué, on n’arrive pas à remettre
en mouvement quelque chose. Alors que lorsqu’on est en situation d’amour, on ressent
même physiquement un mouvement perpétuel.
La différence entre l’enfers et le paradis est quelque chose de bloqué et quelque chose en
mouvement perpétuel.
Les quatre premiers tercets décrivent le lieu du paradis, en disant qu’il a vu des choses
qui ne peuvent pas être redites parce que ce que l’intellect a vu ne peut pas remis en
question par la mémoire. Quelque chose que la conscience peut capter mais ne peut pas
retenir.
Puis il y a une invocation à Apollon et non à Dieu.
 Vers 37 :
Donne l’idée de la reprise du voyage. Dante été arrivé au sommet du purgatoire, il a
retrouvé Béatrice après 10 ans. Ici ils se remettent en mouvement.
 Comment Dante exprime le fait qu’en regardant le visage de Béatrice, qui elle
regarde la lumière (Dieu), il se sent transporté par le haut ?
 Comment approche-t-il les hauteurs des cieux et comment l’exprime-t-il ?
« le soir ici, tout blanc était cet hémisphère, et tout le nôtre dans l’ombre » c’est l’idée que
c’est le début du printemps.
« Aigle » comparaison avec l’aigle qui regarde le soleil. Dante imité Béatrice et regarde
vers la lumière.
« Beaucoup est permis là et non ici à notre force, à cause de ce lieu créé pour accueillir le
genre humain » : Une fois arrivé aux cieux, les lois changent. Ce qu’on ne pouvait pas
faire sur terre est possible (ici, idée de voler).
Dante à l’impression de voir un nouveau soleil. Il voit une sorte de métamorphose.
« tresumanar » condition qui ne peut pas être transmis par verbe. Ce qu’il évoque doit
suffire a la compréhension. C’est encore une fois une manière de dire que la
connaissance, au-delà de la condition humaine, même ce que l’homme peut connaitre
dans une situation particulière ne peut pas être transmise de l’extérieure. C’est quelque
chose que l’exemple peut transmettre. Il n’y a pas d’explications, seulement le récit. Il
parle à Dieu, il applique à lui-même une citation de Saint Paul, il vit une expérience tel
que Dieu l ’avait prédite.
 Vers 103 :
Toutes les choses ont entres-elles un ordre. Dans la vision de Dante, c’est cet ordre qui
témoigne de l’existence de Dieu puisque Dieu crée l’univers à sa ressemblance. Le fait
que dans tout l’univers il y a ait des normes auxquelles les choses obéissent (gravité)
rendent l’univers ressemblant à Dieu. Grâ ce a cet ordre universel, chaque être a une
inclination. Il y a cette comparaison immense où chaque être a un destin et donc tout
suit l’ordre imprimé par dieu. Tout est pris dans le même mouvement. L’homme aussi
est pris dans ce mouvement. L’homme (la créature) a le pouvoir de décliner sa direction.
Le désir peut diriger l’élan premier de l’homme, comme le fait le feu. Béatrice dit à Dante
de ne pas s’étonner par le fait qu’il monte au ciel, pas plus qu’une rivière descend par le
bas. Au contraire il devrait s’émerveiller s’il restait en bas.
Il ne faut pas que Dante s’émerveille de monter mais du contraire. Finalement il y a deux
images contraires. C’est l’idée d’un paradoxe dont la proximité provoque une forme
d’intuition différent. Il a utilisé l’image de la foudre qui descend : donc possible de dévier
le court normal des choses mais il prend aussi l’image de la rivière qui descend pour
montrer que l’homme qui monte.
Le poète a la possibilité à travers des comparaisons, d’évoquer des concepts qui donnent
une explication concrète de la réalité, de la nature humaine. Donc ici, dans le premier
chant du paradis, il y a le message que la nature humaine est prévue par dieu pour le
maximum de perfection et de joie, de pureté, et de lumière, mais Dieu a laissé à l’homme
la liberté de changer son destin, de dévier de son inclination (purgatoire et Ulysse).
 Paradis 17
Passage de Dante avec ses ancêtres, qui lui font une prophétie sur son destin. Le milieu
représente le lien entre la vision cosmique et le destin humain. On le retrouve au cœur
de L’Enéide, au chant 6. Dante reprend exactement cette tradition. Il était très engagé
politiquement à Florence, pendant une guerre civile, Dante se retrouve exilé (condamné à
mort, brulé vivant, qu’il revenait à Florence). Il a eu une proposition de retour à Florence en
assumant sa culpabilité en public et il l’a refusé.
Il y a le thème de l’appartenance à la partie et de l’injustice. Il s’est senti victime d’une
injustice, et il la représente dans cette vision cosmique où il a la possibilité de remettre
les choses en place.
 Quel est le lien entre la condition humaine et l’exil ?

 Vers 55 :
Le premier coup de l’exil est de quitter tout ce qu’il a de plus cher et la dureté d’être
dépendant d’autrui pour survivre. Son grand-père il dit qu’il sentira l’amertume de cette
condition, le fait que lorsqu’on n’est pas chez soi tout geste naturel est amer. Là , la
prophétie rentre dans les détails : ce qui lui pèsera sera le fait d’être trahi par les autres,
« auront le front rougi » ils seront tués. La prophétie concerne aussi le fait qu’il sera bien
accueilli par un homme puissant.
 Si nous acceptons que Dante représente l’humanité, à travers le voyage de son personnage
il veut représenter l’humanité entière, nous pouvons aussi apprécier la valeur symbolique
de l’exil.
Pour accomplir ce voyage de connaissance, ce mouvement d’élévation de l’homme par-
delà les lois de la nature, il faut qu’il soit prêt à laisser quelque chose, qu’il soit prêt a
affronter cette condition d’exiler dont nous pouvons faire l’expérience à tout moment de
notre vie. Il y a quelque chose de vrai sur la nature humaine. Si on n’est pas prêt à faire
ca alors il n’y a pas de voyage possible. Donc l’exil est la condition humaine nécessaire
pour répondre à la nature humaine. Quand l’homme vit l’exil et travers cette épreuve, il
est ensuite en mesure de transmettre quelque chose à la postérité alors il a le devoir de
al faire.
 Vers 100 :
Quand grâ ce à la prophétie Dante est capable de voir le dessein de sa vie, il peut
s’adresser à son ancêtre (la partie la plus intime de soi-même, son intime). Il a aussi le désir
d’avoir une réponse, un conseil. La prophétie est liée à l’amour. La véritable prophétie ne
peut venir que de quelqu’un qui veut le bien de celui qui la demande.
On peut y voir un passage que l’humanité a accomplie, il y a l’idée d’amour dans le fait de
connaitre son destin. Il y a le passage d’une génération à une autre.

Il a besoin d’une autre prophétie, il craint que s’il quitte tout et qu’il écrit tout ce qu’il
pense, d’autre lieu lui seront interdits. Donc il se fera d’autres ennemis. Donc il se
demande s’il peut dire la vérité ou s’il doit omettre quelques détails. Il vient d’apprendre
que l’exil à la saveur de sel mais il dit aussi que ses mots ont une saveur â pre. Il craint de
ne pas avoir de vie au sein de la postérité. Mais il doit redire ce qu’il a vécu pour
l’humanité. Chaque rencontre doit être exemplaire.

Ayant eu accès à cette connaissance, Dante poète a le devoir de redire toute la vérité
sans crainte, alors il accomplira son destin. On retrouve l’idée du passé, du présent et du
futur au cœur du paradis. Il y a l’idée d’avoir reçu quelque chose (prophétie de son grand
père), d’avoir accompli son destin (Ulysse accompli son talent de poète) et il transmettra ça
à la postérité. Le verbe qui revient le plus dans la divine comédie est le verbe « voir »
donc le fait d’affronter son destin suffit pour accomplir son destin, pour atteindre la
maturité. On arrive toujours à une vision de l’homme qui a trouvé la raison.

 Chant 33 :

C’est l’accomplissement du voyage et la vision de Dieu. La vierge (la mère de Dieu) ouvre
la réflexion sur Dieu père, elle met toujours en relation le ciel et la Terre.
Béatrice laisse son rô le de guide à un saint en relation à une prière. Il y a cette
communication entre la poésie et la prière.

Il y a l’idée de la fleur du paradis qui nait du ventre de la vierge, donc l’idée de se féminin
cosmique. « Vierge mère fille de ton fils » il y a une série d’oxymore, d’opposition, de
contraste donc l’expression du paradoxe absolu qui nous met devant quelque chose qui
est seulement conçu par le surnaturel. Nous accédons à quelque chose de l’ordre de la
fois pour que le message soi compris. La volonté de Dante est d’ouvrir immédiatement
quelque chose de bouleversant.
La volonté
Avec le voyage de Dante nous nous sommes concentrés sur toutes les facettes du mal. La
fin du paradis nous propose la vision de Dieu selon la religion chrétienne et il y a le
chant 33 qui explique les mystères de la religion : celui de la trinité et de la
réincarnation. Le thème de la connaissance est celui qui s’impose au poète, c’est la
réponse à la première question qi fait commencer les histoires : pourquoi le mal existe et
comment l’homme peut faire face a la réalité de la souffrance, de la douleur, de la mort ?

Il y a une série de paradoxe qui frappe le lecteur comme un coc mystique


« Vierge mère, fille de ton fils,
Humble et haute plus que créature,
Terme arrêté d’un éternel conseil,
Tu es celle qui as tant anobli
Notre nature humaine, que son créateur
Daigna se faire créature ».

On a la vision du créateur qui devient créature.


 La pitié, Michel-Ange, XVI°.
Sur cette sculpture la vierge a 17 ans, c’est l’â ge où elle devient mère. Le paradoxe est
qu’elle a dans ses bras le corps de son défunt fils qui a 33 ans, donc elle a l’â ge qu’elle
pourrait avoir de l’homme dans ses bras. Elle représente le mystère de l’incarnation où
la mère est créature de dieu donc fille de son fis. L’oxymore que représente cette
sculpture est qu’il y a quelque chose qui nous met face au mystère. Il y a un niveau
théologique et un niveau humain selon laquelle lorsqu’on est face a à la souffrance ou à
la mort de son enfant on retrouve l’â ge que l’on avait lors de la naissance. Il y a l’idée de
la résurrection : les coordonnées du temps sont bouleversées, ainsi la jeunesse de la
vierge est une assurance de la résurrection du fils. Le visage de la vierge n’est pas dans la
douleur, elle est dans un état de prière, de contemplation. Enfin la forme de la sculpture
est telle qu’on reconnait une forme de triangle. Cette forme triangulaire renvoie à la
trinité. Donc il y a une correspondance dans l’idée d’expliquer les deux mystères de la
fois chrétiennes.
Les messages peuvent être lu au niveau théologique mais aussi à d’autres niveaux. Il y a
un message dans l’idée que la maternité ne passe pas uniquement ne passe pas par la
biologie. L’idée d’une possibilité d’engendrement dans la réalité qui n’est pas lié à la
reproduction physique. L’Homme peut et doit engendrer, ils sont créés pour ça. « Fille de
ton fils » peut être expliqué par le fait que les générations suivantes nous dépassent, c’est
ça la fertilité, si on engendre quelque chose on accepte que ce que l’on a créé va nous
dépasser. Cette prière est un hymne à la vie.
C’est l’idée que la vierge interfère avec es croyant et parfois anticipe leur demande. « en
toi miséricorde » : c’est la dernière réponse à l’appelle de Dante. Saint Bernard prie pour
que Dante accède à une vision de béatitude. Donc il s’agit d’une question de regard. Il lui
demande de le rendre immortel, « que tu le délies de tout nuage », qu’elle enlève au-
dessus de sa tête ce poids.
Ici il ressent le désir qui arrive à sa fin. On a déjà vu le thème du désir de la connaissance.
La connaissance d’Ulysse était dirigée vers le monde alors que le désir de connaissance
de Dante est porté vers le haut, vers le mystè re. La connaissance de Dante est
accompagnée, tout le ciel prie pour lui. Cela montre la conscience que Dante a pris,
lorsque Saint Bernard lui annonce des choses, il les a déjà comprises, il anticipe ce que
son dernier guide lui conseille de faire.
 Vers 85 – 93 :
Il a la vision selon laquelle tout est liée dans une forme grâ ce à l’amour, tout est réuni,
tout a un sens. Il a une vision de l’unité de l’univers, vu à travers l’amour de l’univers.
C’est l’idée du cahier de Dieu, toute l’information de l’univers dans une forme précise. On
est dans un moment où les découvertes des sciences quantiques peuvent se retrouver
dans ces textes ?
« Je crois bien que j’ai vu la forme universelle
De ce nœud, car en disant cela,
Je sens en moi s’élargir la jouissance ».

La jouissance est le critère de la vérité. Cette correspondance entre la connaissance,


l’amour et la joie. On voit Dante a un moment où c’est trois choses ne font qu’une.
 Vers 96 – 114 :
La vision même et tout ce qui autours d’elle. Il y le thème de la parole qui n’est pas en
mesure de dire ce qu’il a vécu. Ilo regarde et la vision change, mais en réalité il
s’apperçoit qu’il change et que ce n’est pas la vision. Il y la métamorphose de Dieu qui est
à l’origine de sa même métamorphose. Il y a cette correspondance entre ce qu’iil regarde
et ce qu’il pense regarder qu’il a l’apparition de la trinité.
 Vers 115 – 123 :
Il y a une description de la trinité. Le thème de l’ineffable, de ce que l’on ne peut pas dire
à travers les mots. Il y a le rapport de la trinité où chaque thème permet aux autres de
communiquer, il ne cesse pas communiquer mais en même temps ils ne font qu’un.
 Vers 129 – 141 :
La vision du cercle sur quelque chose de plus étonnant. Il est en train de devenir cette
vision, la métamorphose le change lui-même. Il voit une image, celle de l’homme. Il voit
qu’au cœur de l’image de Dieu il y a l’homme. Si on arrive à la fin du voyage on découvre
que l’humanité correspond complètement à Dieu. C’est-à -dire son propre destin, son
destin individuel est l’univers entier. Cette vision est impossible, il ne parvient pas à
expliquer la mesure du cercle. Il essaye de comprendre ça lorsqu’il se sent frappé :
« mais pour ce vol mon ail est trop faible, sinon qu’alors mon esprit fut frappé par un éclair
qui vint à son désir ». Il vit cette expérience mystique d’être frappé par la compréhension
elle-même. Il comprend que l’univers entier est habité par et fait par l’amour. Il devient
lui-même l’univers, c’est la fin du voyage, c’est la connaissance absolue à laquelle il a
accès et correspond au mouvement de l’Amour. L’amour est le mouvement de la
connaissance. Il contemple le visage de dieu, dans la vision de l’univers il ne voit
qu’amour et mouvement. Il y est arrivé grâ ce au changement de regard, en changeant
son regard sur le monde on peut changer les choses.
Il s’abandonne à cette connaissance. En reconnaissant sa faiblesse l’homme peut
atteindre la connaissance absolue. La suggestion que Dante laisse à l’humanité entière
est que le mouvement coïncide avec l’amour. Donc c’est le cœur d’une conception
philosophique.

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