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Aube, Rimbaud

Recueil « Illuminations », inspiration soudaine, source de lumière, qui inspire une vérité. Marche
initiatique est en lien avec l’élévation poétique de Rimbaud.

I. Une nature endormie, début du voyage initiatique


Le « je » du poète embrase la confidence. Imparfait descriptif : le lecteur sait qu’il s’agit d’une forêt.
Inactivité et morosité qui règne dans la forêt. Poète décide de réveiller la nature ; opposition d’animé
et d’inanimé. Langueur, temporalité statique, se heurte au mouvement du poète. De nouveau, la
Nature agit, force créatrice. Agitation de la Nature est à venir.

II. Le réveil, les étapes du voyage initiatique


Temporalité plus dynamique, marche du poète réveille la Nature. Personnification amplifie la féerie
du poème. Mention de la fleur : aspect lyrique, rappelle le romantisme, wasserfall les auteurs
allemands. L’inspiration est le but de son voyage. Cime argentée : le jour arrive progressivement.
Caractéristique de l’univers romantique allemand. Excitation croissante, il court, en agitant les bras.
Mendiant / marbre : représentent chacun la pauvreté et la richesse.

III. Accomplissement poétique : réalité ou illusion ?


Laurier ; représente la victoire. Pour Rimbaud, l’enfant représente le poète. Le réveil clôture le
poème. Éléments font penser au rêve, au fantasme. Aspect cyclique ; l’aube revient et disparaît
chaque jour.

Lien entre marche et inspiration poétique.

Reprise

Aube appartient à la même lignée que Ornière, Mystique et Fleur, placés sous le signe d’une vision
poétique de la jeunesse retrouvée du monde. J.P. Richard dit que Rimbaud est le poète de l’Aube.
Inversion Des Déserts de l’Amour, séquence du poète où il est en haillons, et la femme qui lui
échappe. Aube est épiphanique. Anagramme de Beau : rapport à la Beauté, que la déesse peut
incarner. Le poète commence et se termine sur deux séquences d’octosyllabes : texte comme encadré,
invite à une lecture circulaire du texte. Pb : pour changer la vie, Rimbaud veut réinventer l’Amour.
Réinventer l’Amour, c’est réinventer la poésie. René Char : feuillet d’hypnose « la poésie est
l’amour réalisé du désir de me ré-désir . » Dans ce poème, Rimbaud désire l’Aube personnifiée sous
les traits de la déesse, il ne l’atteint pas, et le désir demeure bien désir. Mouvement parabolique ;
courbe ascendante, puis un sommet, et une courbe descendante.

I. Récit d’une course matinale : les retrouvailles avec l’état originel de la Nature
1. « J’ai embrassé l’Aube d’été » : la rencontre amoureuse. L’érotisme est consubstantiel à
l’initiation. À l’origine, pour Rimbaud, le rapport érotique au monde.
2. De l’immobilité au mouvement : de la mort à la vie. Immobilité et mort : paragraphe s’ouvre sur le
mot « rien » et sur des images de stagnation et de mort, d’absence de lumière. Renforcé par les
structures négatives « ne pas », « ne encore » suggère l’imminence du mouvement. Mouvement et
vie : Marcher est au passé composé, tandis qu’au début il était à l’imparfait. La marche est
fondamentalement liée au processus de création. Le mouvement est principe de vie, donne la vie. Le
mot central est «réveillant », la poésie pour Rimbaud a pour fonction de réveiller le monde. Ébauche
de parallèle avec La Belle au bois dormant : réveille la Belle et le monde endormi. Mouvement
suggéré par l’énergie rythmique de la polysyndète. Signifiant « air » relié au souffle. La vie naît,
mise au monde par la poésie. Pourtant, on baigne dans un profond silence.
3. L’entreprise démiurgique du langage : animisme de Rimbaud, « Tout dit, dans l’Infini, quelque
chose à quelqu’un » Victor Hugo. « Qui comprend sans efforts le langage des choses, et des fleurs
muettes » Baudelaire. Virginité de l’instant où naît la parole.

II.
1. Sommet de la parabole : lien avec les impressionnistes, immédiateté du rapport à la lumière
proche des impressionnistes. Wasserfall : signe linguistique inconnu, valeur phonique. Au centre de
la parabole, mot en quête de sens. Gradation en luminosité.
2. Connaissance par l’érotisme, réinventer l’amour c’est souligner ce lien. L’érotisme comme base de
la connaissance « lever les voiles ». Le « je » du poète change de statut : de démiurge, il devient
mendiant. Irruption de l’imparfait duratif : l’élan s’enlise, il reste figé sur les quais de marbre.
3. Allégorie poétique et déception : chute et dénouement en forme d’énigme. Au plus près de la
possession, on assiste à la rupture. Mouvement de bascule important, marqué par le passage de « en
haut » à « en bas », dissonance avec le « bois ». Aube et « haut / bas ». Dans la chute, le Je devient
un Autre. Surgit la troisième personne, l’enfant. Rêve de chute renvoie à une angoisse de castration,
selon Freud.

Dimension érotique du désir jamais satisfait : marche et démarche vers la connaissance.


Rimbaud est à l’origine de toute poésie qui se réfère à la marche, comme pour Jaccottet. Aube
et déesse comme métaphores de l’écriture et l’expérience poétique, toujours double chez
Rimbaud. Épiphanie et déception. Pierre Brunel : réécriture du mythe d’Apollon et Daphné.
Impressionnisme de Rimbaud : Monet et ses Aubes, Van Gogh, Millet Rosée. Poème
fondamentalement pictural. Renvoie à un travail de la musique : Debussy, de l’Aube à Midi
sur la Mer. Poètes de l’Aube : Eluard, René Char.

Génie, Rimbaud
L’un des derniers poèmes de Rimbaud. Positivisme, espoir et mélancolie sont côte à côte dans ce
poème. Poésie rimbaldienne évolue dans sa forme, dans ses thèmes.

I. Une révolution de l’écriture : le fragment poétique


Rimbaud veut tuer la vieillerie poétique des vers. Renouvellement nécessaire, renie une partie de lui-
même pour créer quelque chose de nouveau. Tradition est perçue comme ennuyeuse. Mélange de
poésie et prose : 1-14 prose, 15-23 poésie, versification, 24-fin prose. Poétique du fragment :
performance d’inachèvement. Inconstance, fracture, poème est un tout, un assemblage.

II. Représentation ambivalente du génie


Génie bienveillant, affection, amour très fort, redondance de ces termes. Haut amour qui agit au
cœur de l’Univers. L’amour véhiculé par le Génie est tourné vers le futur, le présent. Opposition
franche et claire avec la religion, à Chateaubriand (transcendance religieuse, élévation vers Dieu).
Poème est un réceptacle de tout. Le Génie devient l’égal du Christ. Âge sombre doit faire place à une
époque plus lumineuse : celle du génie. Rimbaud propose une vision utopique, il espère un nouveau
monde. Mélancolie latente : l’hiver écumeux, rumeur d’été. Tonalité triste partagée : rumeur est un
bruit lointain chez Rimbaud. Écume : référence à la mer. Pas d’extase sans nuage : tumultueux. Rêve
nuancé. L’homme est aimé du génie, guide pour l’humanité.

III. L’allégorie rimbaldienne


Image de la purification liée à la mer et au voyage : le génie devient aussi une force purificatrice.
Nouvel être qui régit le monde de façon plus juste. Il vante le génie, mais aussi la force de l’être
humain. L’homme est à lui-même son propre salut, lorsqu’il est prêt à assumer son destin.
Dimension philosophique. Le génie agit comme révélateur : montre à l’homme ce qu’il est possible
d’avoir. Amour multiple et complexe. Figure de rêverie et d’Utopie.

Forme et fond évolue. Le Génie transcende l’espace, et forme un duo avec l’Homme. Lui permet de
se libérer de la pression de la rédemption.

Reprise : lien entre la quête de l’harmonie et de la quête de l’amour. Connaître par la musique l’être
divin qui habite en nous, et changer ainsi notre destinée. Pb : pour changer la vie, faut-il réinventer
l’amour ? Réinvention de l’amour par le génie. Casser la vieillerie poétique du vers pour changer la
vie.

I. La clé de l’harmonie : l’amour


S’accomplit par le génie la réinvention de l’amour. Vie II : Rimbaud suggère la coïncidence entre
quête de l’harmonie, de la musique, l’amour.
Redéfinition de l’amour et parodie du christianisme : Brunel « Le Génie se définit comme un anti-
Christ ».

II.
Mouvement et vitesse : antithèse des assis. Élan, course.
Harmonie musicale et dansée : chorégraphie du génie, ellipses, syncopes. Nietzsche voit dans le
danseur un philosophe. « Des vérités dansées ».

III. Euphonie
émancipation des consonnes, poème incantatoire. Incantation rythmique, brisée. Réinvention de
l’amour se fait par le rythme, la délivrance du rythme intérieur.

IV. Pouvoir de l’harmonie


Projet d’une nouvelle jeunesse
Pour une harmonie collective, il s’agit du destin de Tous.
Élargissement cosmique.

V. Précarité et suspension de l’harmonie et de l’amour


Instabilité harmonique ; nécessité d’une distance entre l’homme et le génie. Il faut savoir ailler et
voir le génie, mais il faut aussi savoir le renvoyer. Volonté de toujours mettre dans l’ordre de
l’inachèvement l’acte de changer le monde. Le génie n’est jamais que de passage.

Ungaretti
Manque expérience de la guerre. Période métaphysique. Éclatement

Rome et le baroque : le recueil sentiment du temps. Rome devient sa ville par excellence : premier
contact néanmoins difficile, il ne parvient à saisir l’unité de cette ville. Ce qui aidera Ungaretti à
aimer Rome, c’est le baroque, et en particulier celui de Michael Ange. Période baroque caractérisée
par deux éléments : affleurement de formes et rythmes plus traditionnels. Amour mort, mémoire,
nostalgie. Époque entièrement placée sous le symbolisme de l’été romain, solaire par excellence,
violent. Il l’identifie aussi au baroque. C’est ainsi que l’été romain devient l’équivalent du baroque en
architecture. Ungaretti aime la pierre de Rome, du travertin desséché par l’été, importance de la
sensation. Pierre vivante qui épouse les saisons. Rome devient le centre d’un approfondissement
d’une expérience religieuse. 1928 : poème de la Pieta, retour à la foi catholique. « Le baroque, c’est ce
qui a profondément horreur du vide. » Baroque comme sentiment de la catastrophe.
Le temps des épreuves : recueil la Douleur. 1936 : part pour le Brésil. Vitalité et exubérance de la
Nature. Il a le sentiment de faire un retour à l’élémentaire. Professeur à l’université de Rome : il écrit
la Douleur. Déterminé par deux morts : celle de son frère, son fils. Coïncide avec l’expérience
douloureuse de la deuxième guerre mondiale. Critique Garouche : prend le titre d’Eluard « Capitale
de la douleur » pour parler de cette période de la poésie d’Ungaretti.

La terre promise (1954) : les mythes prennent de plus en plus d’importance, exil, éden perdu,
trouvent leur accomplissement. Placée sous le signe de l’automne : passe de l’immédiate possession
des choses à la contemplation des souvenirs. Histoire individuelle s’inscrit dans l’histoire culturelle
toute entière. La poésie d’Ungaretti est l’imparfaite liaison avec la transcendance. Recueil de la
vieillesse, de la sagesse. Propose une interprétation de Phèdre comme tragédie de la vieillesse. Trois
étapes majeures dans l’œuvre d’Ungaretti ; L’Allegria (époque métaphysique) langage disloqué,
versification traditionnelle et syntaxe mises à mal. Dislocation permet de redonner à la parole sa
nudité et sa force originelle. Laconisme soustractif. Sentimento del tempo et il Dolore (époque
baroque), Terra promessa (livre de la vieillesse). Ungaretti est poète et traducteur (il traduit
Mallarmé, Racine, Gongora, Blake, Shakespeare). Lien entre poésie et traduction, profondément liées,
comme pour Baudelaire et Mallarmé. Chef de file de l’hermétisme italien : doctrine occulte des
alchimistes. Par l’hermétisme, Ungaretti se place sous le signe de l’œuvre de Mallarmé, de sa poésie
pure, du mystère, du secret, qui explore la frange entre le dicible et l’indicible. Montale « personne
n’écrirait plus de poésie si le problème était de se rendre compréhensible ». Innocence et mémoire,
essais sur la poésie par Ungaretti. Recherche de l’innocence, et la mémoire, deux pôles qui
structurent son œuvre.

In Memoriam, Ungaretti

Problématique : Comment Ungaretti, à travers l’hommage à un ami disparu, cristallise la perdition


d’un homme qui a renié son identité, qui a perdu sa patrie ?

I. Trahison de la terre ancestrale et perte de soi, au nom d’une intégration tragique


II. échos de mémoires hantées par les souvenirs d’un temps perdu
III. Devoir de mémoire du poète, porte-parole d’un oublié, qui n’a su trouver sa voix

Transformation de l’identité au nom de l’intégration. Mohamed renie ses ancêtres, sa culture, ses
racines, mais ne se fait pas accorder le nom de français pour autant. Passage du « je » au « nous ».
Endroit pauvre, maussade, décrépitude de la rue. Suicide d’un homme privé de son essence, de son
identité. Porte parole de cet homme et de sa mémoire. Mohamed incapable de formuler la chanson
qui l’aurait délivrer : Ungaretti l’écrit, chanson à deux voix. Tragique du poème.

Reprise : il y va de la fonction de la poésie, devoir de mémoire vis à vis d’un ami exilé, suicidé. Un
poème qui appartient à la tradition des tombeaux littéraires.
I. Détresse de l’émigré non intégré
a. Portrait en négatif : hypertrophie du négatif. Structures négatives qui décrivent son destin.
b. Crise d’identité, angoisse existentielle : déracinement, crise du nom propre. Perte des points de
repères arabes, tant la musique (cantilène) que la religion (coran)
c. Suicide comme conséquence de la perte de la patrie et de l’identité

II. Un poème épitaphe


a. épitaphe, en résonance avec TS Eliot « every poem is an epitaph ».
b. caractéristiques : aucune éloquence, une grande tension verbale, mise en crise du lyrisme par les
ellipses, laconismes, le blanc, les coupes, les vers courts réduits à l’essentiel. Jaccottet parle d’une
écriture calcinée.
c. Poétique de la trace : écrire pour garder une trace d’un passage de l’homme sur terre. Oasis dans le
désert de la vie.
III. Mohamed : un double d’Ungaretti ?
a. Poème tombeau, autoportrait
b. Alter ego, double malheureux d’Ungaretti
c. Intégration d’Ungaretti grâce à la poésie, se délivre du Mohamed en lui.

Poésie et de l’exil. Michon « Vies minuscules » Nabil Fares, L’exil et le désarroi.

Le dormeur du val / Veillée


Poésie et guerre à l’époque moderne : lecture croisée, comparatisme différentiel (qualité distinctive
de chacun des écrivains).

I. poésie et violence historique : deux poèmes de guerre


a. Rimbaud : guerre franco-allemande de 1870, accent sur le décor naturel diurne. Témoin à distance,
qui atténue la violence.
b. Ungaretti : 14-18, accent sur la nudité du décor nocturne. Posture opposée à Rimbaud, immersion
dans la guerre de tranchées. Immersion dans la guerre exacerbe la violence.

II. Poésie et tension extrême entre vie et mort


a. Rimbaud : évocation de la vie, puis révélation différée de la mort du soldat. Dernier vers exige une
relecture du poème sous le signe de la mort, nature devient tombeau.
b. Ungaretti : commence par l’évocation crue de la mort et s’ouvre sur un hommage à la vie. Chez
Ungaretti, la mort est toujours initiale. Exacerbation de l’amour et de la vie par l’expérience de la
guerre.

III. Écriture de la guerre


a. Choix du sonnet ponctué, picturalité du poème qui souligne l’accord du corps et de la nature.
Fêlures prosodiques discrètes, importance des coupes prosodiques. Violence par contraste du dernier
vers. Il y va malgré tout du lyrisme.
b. Ungaretti : le poème est libéré de tout carcan classique, en vers libre, sans ponctuation. Placé sous
le signe de la dislocation du vers. Parole nue, laconisme, non-dit, ellipse. Silence et emprise du blanc
typographique. Des mots-cris isolés seuls sur un vers (massacré). Mise en question du lyrisme.

Le dormeur du val réécrit par Georg Heym, Le dormeur dans la forêt. Triptyque entre les trois
poèmes. Maulpoix : la tête de Paul Verlaine, réponse aux trous. Dimension artistique : Courbet,
l’Homme blessé (rappelle Rimbaud), Kieffer Le dormeur du val. Marino Marini sculpte des cris de
soldats, Moore guerriers en train de tomber.

Vagabond : tableau des aléas de la vie.


Problématique : en quoi le personnage du vagabond préfigure-t-il le rapport que le poète entretient
avec le monde ? Qu’en est-il de sa relation avec lui-même ?

I. Ungaretti, poète vagabond


Omniprésence du Je. Portrait, le Je en fait le portrait qu’à travers l’errance. Pronom personnel
souvent suivi d’un verbe : homme d’action qui se caractérise par ses actions. Poème sous le signe
du mouvement. Poétique du mouvement, rythme de marche.

II. Le refus de l’immobilité


Constante recherche d’un ailleurs : se caractérise par le refus de la sédentarité. Je ne peux :
impossibilité à l’immobilité. Refus de l’habitude, changement perpétuel recherché. Habitude liée
à un sentiment d’ennui ; pluralité des actions pour se délivrer de la routine. Monde qui
s’essouffle, déclin. Etre étranger à son propre monde. Changement de statut entre vagabond et
étranger : fatalité du changement. Celui qui ne peut s’établir est celui qui devient étranger au
monde.

III. Vagabond comme figure de la quête de soi


Vagabondage ; fait partie de la vie d’un homme, comme une étape ? Se souvenir en poésie :
« mettre la main dans des plaies profondes ». Ecriture de l’intime. Redécouverte de la poésie,
redéfinition de l’art poétique. Poème de l’inconstance.

Trois premiers paragraphes : mal être.


Deuxième partie : cherche une solution.
Inconfort existentiel d’Ungaretti. Recherche de la pureté. Structure cyclique qui pose la question
du renouveau et de la renaissance. Réflexion sur l’essence de l’être humain. « Vie initiale » :
isolée du reste de la strophe. Pureté virginale et innocente. Quête de soi : retour à une pureté
originelle.

L’infini chez Ungaretti : notion d’infini est centrale dans son œuvre. Leopardi : s’appuie sur une
phrase de Pascal. Triangle Pascal-Leopardi-Ungaretti. I. Infini spatial II. Infini temporel III. L’extase
de l’infini IV. L’angoisse de l’infini V. Oscillation entre finitude et infini. « La mort de Dieu, telle que
Nietzsche l’a posée, a libéré, intensifié le désir d’infini ? ».

Ungaretti et la guerre dans « Frères » « Italie » et « Soldats »


I. Grande famille des soldats, dans laquelle le poète a du mal à s’intégrer
II. La peur de la mort qui tourmente le soldat
Fragilité du soldat. Aspect éphémère de la vie d’un homme avec l’automne. Maintient le lecteur
dans une certaine angoisse.
III. Une poésie de la simplicité en apparence, mais profondeur
Poèmes courts. Phrases écrites sur plusieurs vers.

Fleuve ; géographie fluviale ;

I. fleuves dépositaires de l’identité d’Ungaretti.


Nil : fleuve de l’Egypte, naissance d’Ungaretti. Insonzo : fleuve de la guerre, apparaît
plusieurs fois, ascendant
II. Ecartèlement entre extase et angoisse : extase quand harmonie avec le cosmos. Angoisse
quand perte de l’harmonie avec le cosmos
III. Définition de la vie et de la poésie par la coïncidence de contraires
Holderlin : le Rhin.

Eluard : 1895-1952. Capitale de la douleur 1926. « Mes poèmes sont tous des poèmes de
circonstances ». Mann Rey et Dali : portraits d’Eluard. Deux axes structurent CDD : lien entre
poésie et amour, lien entre la poésie et la peinture. Les poèmes d’amour viennent s’intercaler entre
des poèmes hommages au peintre. Le livre est bati sur un jeu de contrepoint entre hommages à la
femme, hommages au peintre.
I. Lien entre poésie et amour

Filiation rimbaldienne : équivalence profonde entre changer la vie et réinventer la vie. Eluard la
travaille à son tour. Capitale de la douleur : placé sous le signe d’Eluard avec Gala. Relation
difficile, tumultueuse, qui fait passer le poète de l’extase à la souffrance. Repères biographiques :
obtient le brevet mais ne peut continuer ses études, malade (tuberculeuse). Sanatorium : il lit
beaucoup, devient autodidacte, se construit en marge de la scolarité. Rencontre Elena Diokonova,
étude russe, exaltée et troublante, surnommée Gala. Il l’épouse en 1917 : à peine majeur. Crise
vient rapidement, monogamie ne comble ni Paul ni Gala. Chez Eluard, désir de libérer l’amour,
va de pair avec libérer le langage. Nouveau langage poétique et réinvention de l’amour. Relation
à trois avec Max Ernst. N’apaise pas les tensions du couple. Premier titre de CDD : l’art d’être
malheureux. CDD suit les courbes ascendantes et descendantes de l’amour pour Gala. Idéalisée,
dégradée. Rechute de tuberculose renvoie Eluard au sanatorium : il écrit les poèmes de l’Amour,
la Poésie. Quitte Eluard pour Dali. Réinvention de l’amour est une condition de vie : années
Nush succèdent, où Eluard poursuit la réinvention de l’amour. La mort de Nush. Troisième
muse : Dominique, à qui il dédie le Phénix. Personnalité d’Eluard, ses amours renaissent de ses
cendres.

II. Lien entre poésie et peinture

Musée imaginaire d’Eluard. Creuset de la revue Littérature (fondée pour Aragon). Dadaïsme :
Dada surgit avec la première guerre mondiale. Maître mot : révolte. Ecriture de l’ekphrasis.

Lien entre poésie et musique : Eluard. Certains ont été mis en musique. Poulenc : un soir de
neige. Notion d’espoir malgré la guerre. Poulenc le transpose dans un plus grand pessimisme.

L’amour dans la poésie d’Eluard

Comment la poésie de Paul Eluard lui permet-elle d’exprimer les variations de ses sentiments
amoureux ?

I. L’œuvre poétique ou le miroir des sentiments de Paul Eluard


1. Une poésie de l’intimité
« Je » prend le pas, « jeu » de l’amour. Poésie comme miroir de la réalité humaine. La poésie ramène
l’homme devant sa propre condition. Satisfaction constante, réelle ? Ressemble plus à de
l’insatisfaction. Portrait imparfait, zones d’ombres qui se remplissent au fil de sa vie par des amours
nouveaux
2. L’œuvre comme reflet de la réalité

II. De la douleur de la perte au bonheur d’un amour nouveau


1. La poésie comme culte de la femme
2. Un second souffle donné à la passion

III. L’artiste surréaliste en proie à la réalité de ses sentiments

La parole, Eluard
Comment Eluard donne la parole à la parole et pose un art poétique pour réinventer l’amour et la
poésie ?

Prosopopée : Eluard donne la parole à la parole.

I. Prosopopée et éloge de la parole poétique par elle-même


1. Facilité
2. Liberté
3. Beauté
4. Sensualité
5. Pureté
6. Aérianité
7. Universalité
8. Part d’ombre

II. Pouvoir de la parole poétique


1. Prise en charge des contraires et dépassement des antinomies
2. Union de l’être et du cosmos
3. Poétique de l’amour
4. Poétique du partage et ouverture à l’autre
5. Noyau secret

III. Réinvention de la poésie par l’écriture poétique d’Eluard


1. Simplicité du vocabulaire et fluidité de la syntaxe
2.Poème construit autour de l’anaphore « je » à dimension incantatoire
3. Liberté prosodique : crescendo de la taille des vers
4. Lien avec le surréalisme
5. Rupture grammaticale
6. Ecriture automatique
7. Poétique de l’image : rapprochement de réalité éloignée pour donner à voir
8. Poétique du son : chinois nu : rappelle et annonce oiseau. Du rythme : pour donner à entendre.
9. Structure circulaire du poème : rimes. Accordée à la forme de l’œil
10. Libération du langage : prosopopée qui parle, annonce l’art poétique

La courbe de tes yeux, Eluard

S’inspire de la poésie courtoise.


Comment le lien entre l’amour et le regard chez Eluard s’ouvre sur l’acte rimbaldien de la
réinvention de l’amour ? Désir de changer la vie, il faut alors réinventer l’amour.

I. Hymne au regard
1. Poétique du blason réinventé par le surréalisme
2. Circularité : du cercle de l’œil à la circularité du poème

II. Poétique de l’amour


1. Fusionnel et protecteur
2. Centre de la renaissance
3. Ouverture de l’amour sur le cosmos : synesthésie
4. Caractère sensuel de l’amour
5. Caractère sacré de l’amour
6. L’amour donne la vie et transforme le monde
7. L’amour donne l’innocence : mot clé de la poésie d’Ungaretti
III. Ecriture poétique d’Eluard
1. Omniprésence du « o » lié à l’œil et à la circularité
2. Simplicité de la langue
5. Travail des images associées librement
6. Décrypter la poésie Eluard : lire « feuille » autrement : on y retrouve « œil »

Conclusion : comment Eluard accomplit la réinvention de l’amour voulue par Rimbaud


Thème de l’œil dans la peinture surréaliste : Dali et Magritte.

Le front aux vitres

Poésie et absence de l’être aimé, poésie et manque. Mythe d’Orphée : il le renouvelle, en explorant le
lien entre la poésie et le manque.

I. Douleur de l’absence comme centre générateur


II. Egarement du poète : confusion entre je lyrique et être aimé
III. Poésie comme exorcisme

Pour changer la vie, il faut réinventer l’amour.

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