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Recueil « Illuminations », inspiration soudaine, source de lumière, qui inspire une vérité. Marche
initiatique est en lien avec l’élévation poétique de Rimbaud.
Reprise
Aube appartient à la même lignée que Ornière, Mystique et Fleur, placés sous le signe d’une vision
poétique de la jeunesse retrouvée du monde. J.P. Richard dit que Rimbaud est le poète de l’Aube.
Inversion Des Déserts de l’Amour, séquence du poète où il est en haillons, et la femme qui lui
échappe. Aube est épiphanique. Anagramme de Beau : rapport à la Beauté, que la déesse peut
incarner. Le poète commence et se termine sur deux séquences d’octosyllabes : texte comme encadré,
invite à une lecture circulaire du texte. Pb : pour changer la vie, Rimbaud veut réinventer l’Amour.
Réinventer l’Amour, c’est réinventer la poésie. René Char : feuillet d’hypnose « la poésie est
l’amour réalisé du désir de me ré-désir . » Dans ce poème, Rimbaud désire l’Aube personnifiée sous
les traits de la déesse, il ne l’atteint pas, et le désir demeure bien désir. Mouvement parabolique ;
courbe ascendante, puis un sommet, et une courbe descendante.
I. Récit d’une course matinale : les retrouvailles avec l’état originel de la Nature
1. « J’ai embrassé l’Aube d’été » : la rencontre amoureuse. L’érotisme est consubstantiel à
l’initiation. À l’origine, pour Rimbaud, le rapport érotique au monde.
2. De l’immobilité au mouvement : de la mort à la vie. Immobilité et mort : paragraphe s’ouvre sur le
mot « rien » et sur des images de stagnation et de mort, d’absence de lumière. Renforcé par les
structures négatives « ne pas », « ne encore » suggère l’imminence du mouvement. Mouvement et
vie : Marcher est au passé composé, tandis qu’au début il était à l’imparfait. La marche est
fondamentalement liée au processus de création. Le mouvement est principe de vie, donne la vie. Le
mot central est «réveillant », la poésie pour Rimbaud a pour fonction de réveiller le monde. Ébauche
de parallèle avec La Belle au bois dormant : réveille la Belle et le monde endormi. Mouvement
suggéré par l’énergie rythmique de la polysyndète. Signifiant « air » relié au souffle. La vie naît,
mise au monde par la poésie. Pourtant, on baigne dans un profond silence.
3. L’entreprise démiurgique du langage : animisme de Rimbaud, « Tout dit, dans l’Infini, quelque
chose à quelqu’un » Victor Hugo. « Qui comprend sans efforts le langage des choses, et des fleurs
muettes » Baudelaire. Virginité de l’instant où naît la parole.
II.
1. Sommet de la parabole : lien avec les impressionnistes, immédiateté du rapport à la lumière
proche des impressionnistes. Wasserfall : signe linguistique inconnu, valeur phonique. Au centre de
la parabole, mot en quête de sens. Gradation en luminosité.
2. Connaissance par l’érotisme, réinventer l’amour c’est souligner ce lien. L’érotisme comme base de
la connaissance « lever les voiles ». Le « je » du poète change de statut : de démiurge, il devient
mendiant. Irruption de l’imparfait duratif : l’élan s’enlise, il reste figé sur les quais de marbre.
3. Allégorie poétique et déception : chute et dénouement en forme d’énigme. Au plus près de la
possession, on assiste à la rupture. Mouvement de bascule important, marqué par le passage de « en
haut » à « en bas », dissonance avec le « bois ». Aube et « haut / bas ». Dans la chute, le Je devient
un Autre. Surgit la troisième personne, l’enfant. Rêve de chute renvoie à une angoisse de castration,
selon Freud.
Génie, Rimbaud
L’un des derniers poèmes de Rimbaud. Positivisme, espoir et mélancolie sont côte à côte dans ce
poème. Poésie rimbaldienne évolue dans sa forme, dans ses thèmes.
Forme et fond évolue. Le Génie transcende l’espace, et forme un duo avec l’Homme. Lui permet de
se libérer de la pression de la rédemption.
Reprise : lien entre la quête de l’harmonie et de la quête de l’amour. Connaître par la musique l’être
divin qui habite en nous, et changer ainsi notre destinée. Pb : pour changer la vie, faut-il réinventer
l’amour ? Réinvention de l’amour par le génie. Casser la vieillerie poétique du vers pour changer la
vie.
II.
Mouvement et vitesse : antithèse des assis. Élan, course.
Harmonie musicale et dansée : chorégraphie du génie, ellipses, syncopes. Nietzsche voit dans le
danseur un philosophe. « Des vérités dansées ».
III. Euphonie
émancipation des consonnes, poème incantatoire. Incantation rythmique, brisée. Réinvention de
l’amour se fait par le rythme, la délivrance du rythme intérieur.
Ungaretti
Manque expérience de la guerre. Période métaphysique. Éclatement
Rome et le baroque : le recueil sentiment du temps. Rome devient sa ville par excellence : premier
contact néanmoins difficile, il ne parvient à saisir l’unité de cette ville. Ce qui aidera Ungaretti à
aimer Rome, c’est le baroque, et en particulier celui de Michael Ange. Période baroque caractérisée
par deux éléments : affleurement de formes et rythmes plus traditionnels. Amour mort, mémoire,
nostalgie. Époque entièrement placée sous le symbolisme de l’été romain, solaire par excellence,
violent. Il l’identifie aussi au baroque. C’est ainsi que l’été romain devient l’équivalent du baroque en
architecture. Ungaretti aime la pierre de Rome, du travertin desséché par l’été, importance de la
sensation. Pierre vivante qui épouse les saisons. Rome devient le centre d’un approfondissement
d’une expérience religieuse. 1928 : poème de la Pieta, retour à la foi catholique. « Le baroque, c’est ce
qui a profondément horreur du vide. » Baroque comme sentiment de la catastrophe.
Le temps des épreuves : recueil la Douleur. 1936 : part pour le Brésil. Vitalité et exubérance de la
Nature. Il a le sentiment de faire un retour à l’élémentaire. Professeur à l’université de Rome : il écrit
la Douleur. Déterminé par deux morts : celle de son frère, son fils. Coïncide avec l’expérience
douloureuse de la deuxième guerre mondiale. Critique Garouche : prend le titre d’Eluard « Capitale
de la douleur » pour parler de cette période de la poésie d’Ungaretti.
La terre promise (1954) : les mythes prennent de plus en plus d’importance, exil, éden perdu,
trouvent leur accomplissement. Placée sous le signe de l’automne : passe de l’immédiate possession
des choses à la contemplation des souvenirs. Histoire individuelle s’inscrit dans l’histoire culturelle
toute entière. La poésie d’Ungaretti est l’imparfaite liaison avec la transcendance. Recueil de la
vieillesse, de la sagesse. Propose une interprétation de Phèdre comme tragédie de la vieillesse. Trois
étapes majeures dans l’œuvre d’Ungaretti ; L’Allegria (époque métaphysique) langage disloqué,
versification traditionnelle et syntaxe mises à mal. Dislocation permet de redonner à la parole sa
nudité et sa force originelle. Laconisme soustractif. Sentimento del tempo et il Dolore (époque
baroque), Terra promessa (livre de la vieillesse). Ungaretti est poète et traducteur (il traduit
Mallarmé, Racine, Gongora, Blake, Shakespeare). Lien entre poésie et traduction, profondément liées,
comme pour Baudelaire et Mallarmé. Chef de file de l’hermétisme italien : doctrine occulte des
alchimistes. Par l’hermétisme, Ungaretti se place sous le signe de l’œuvre de Mallarmé, de sa poésie
pure, du mystère, du secret, qui explore la frange entre le dicible et l’indicible. Montale « personne
n’écrirait plus de poésie si le problème était de se rendre compréhensible ». Innocence et mémoire,
essais sur la poésie par Ungaretti. Recherche de l’innocence, et la mémoire, deux pôles qui
structurent son œuvre.
In Memoriam, Ungaretti
Transformation de l’identité au nom de l’intégration. Mohamed renie ses ancêtres, sa culture, ses
racines, mais ne se fait pas accorder le nom de français pour autant. Passage du « je » au « nous ».
Endroit pauvre, maussade, décrépitude de la rue. Suicide d’un homme privé de son essence, de son
identité. Porte parole de cet homme et de sa mémoire. Mohamed incapable de formuler la chanson
qui l’aurait délivrer : Ungaretti l’écrit, chanson à deux voix. Tragique du poème.
Reprise : il y va de la fonction de la poésie, devoir de mémoire vis à vis d’un ami exilé, suicidé. Un
poème qui appartient à la tradition des tombeaux littéraires.
I. Détresse de l’émigré non intégré
a. Portrait en négatif : hypertrophie du négatif. Structures négatives qui décrivent son destin.
b. Crise d’identité, angoisse existentielle : déracinement, crise du nom propre. Perte des points de
repères arabes, tant la musique (cantilène) que la religion (coran)
c. Suicide comme conséquence de la perte de la patrie et de l’identité
Le dormeur du val réécrit par Georg Heym, Le dormeur dans la forêt. Triptyque entre les trois
poèmes. Maulpoix : la tête de Paul Verlaine, réponse aux trous. Dimension artistique : Courbet,
l’Homme blessé (rappelle Rimbaud), Kieffer Le dormeur du val. Marino Marini sculpte des cris de
soldats, Moore guerriers en train de tomber.
L’infini chez Ungaretti : notion d’infini est centrale dans son œuvre. Leopardi : s’appuie sur une
phrase de Pascal. Triangle Pascal-Leopardi-Ungaretti. I. Infini spatial II. Infini temporel III. L’extase
de l’infini IV. L’angoisse de l’infini V. Oscillation entre finitude et infini. « La mort de Dieu, telle que
Nietzsche l’a posée, a libéré, intensifié le désir d’infini ? ».
Eluard : 1895-1952. Capitale de la douleur 1926. « Mes poèmes sont tous des poèmes de
circonstances ». Mann Rey et Dali : portraits d’Eluard. Deux axes structurent CDD : lien entre
poésie et amour, lien entre la poésie et la peinture. Les poèmes d’amour viennent s’intercaler entre
des poèmes hommages au peintre. Le livre est bati sur un jeu de contrepoint entre hommages à la
femme, hommages au peintre.
I. Lien entre poésie et amour
Filiation rimbaldienne : équivalence profonde entre changer la vie et réinventer la vie. Eluard la
travaille à son tour. Capitale de la douleur : placé sous le signe d’Eluard avec Gala. Relation
difficile, tumultueuse, qui fait passer le poète de l’extase à la souffrance. Repères biographiques :
obtient le brevet mais ne peut continuer ses études, malade (tuberculeuse). Sanatorium : il lit
beaucoup, devient autodidacte, se construit en marge de la scolarité. Rencontre Elena Diokonova,
étude russe, exaltée et troublante, surnommée Gala. Il l’épouse en 1917 : à peine majeur. Crise
vient rapidement, monogamie ne comble ni Paul ni Gala. Chez Eluard, désir de libérer l’amour,
va de pair avec libérer le langage. Nouveau langage poétique et réinvention de l’amour. Relation
à trois avec Max Ernst. N’apaise pas les tensions du couple. Premier titre de CDD : l’art d’être
malheureux. CDD suit les courbes ascendantes et descendantes de l’amour pour Gala. Idéalisée,
dégradée. Rechute de tuberculose renvoie Eluard au sanatorium : il écrit les poèmes de l’Amour,
la Poésie. Quitte Eluard pour Dali. Réinvention de l’amour est une condition de vie : années
Nush succèdent, où Eluard poursuit la réinvention de l’amour. La mort de Nush. Troisième
muse : Dominique, à qui il dédie le Phénix. Personnalité d’Eluard, ses amours renaissent de ses
cendres.
Musée imaginaire d’Eluard. Creuset de la revue Littérature (fondée pour Aragon). Dadaïsme :
Dada surgit avec la première guerre mondiale. Maître mot : révolte. Ecriture de l’ekphrasis.
Lien entre poésie et musique : Eluard. Certains ont été mis en musique. Poulenc : un soir de
neige. Notion d’espoir malgré la guerre. Poulenc le transpose dans un plus grand pessimisme.
Comment la poésie de Paul Eluard lui permet-elle d’exprimer les variations de ses sentiments
amoureux ?
La parole, Eluard
Comment Eluard donne la parole à la parole et pose un art poétique pour réinventer l’amour et la
poésie ?
I. Hymne au regard
1. Poétique du blason réinventé par le surréalisme
2. Circularité : du cercle de l’œil à la circularité du poème
Poésie et absence de l’être aimé, poésie et manque. Mythe d’Orphée : il le renouvelle, en explorant le
lien entre la poésie et le manque.