Troubles bipolaires et apparentés Troubles liés au traumatisme et au stress Les troubles bipolaires et apparentés.
• Le trouble bipolaire (anciennement appelé psychose
maniaco-dépressive) est une pathologie chronique. • Trouble récurrent de l’humeur alternant des phases d’expansion de l’humeur avec une augmentation de l’énergie et des activités (manie ou hypomanie), et des baisses de l’humeur (dépression), avec des intervalles libres plus ou moins longs. • Ce trouble affecte donc le niveau d’énergie, influence les pensées, les émotions, les comportements de la personne CIM 11 Très nombreuses sous catégories Troubles bipolaires I
Le sujet présente au moins un épisode maniaque; celui-
ci précédant ou succédant éventuellement des épisodes hypomaniaques ou dépressifs. DSM 5 Trouble bipolaire type 1 – Episode maniaque Episode maniaque
• L’accès maniaque est particulièrement difficile à
supporter par l’entourage et dangereux pour le patient. • La perte du besoin de sommeil, l’excès d’énergie, l’augmentation de l’estime de soi, la fuite des idées, le besoin irrépressible de parler, la distractibilité, une tendance à dépenser sans compter, la prise inconsidérée de risques sont caractéristiques de cet épisode. • Cet état peut paraître comme très agréable au patient qui n’aura dès lors ni envie de consulter ni de s’inscrire dans un traitement Caractéristiques diagnostiques épisode maniaque
• Une période nettement délimitée d'au
moins 1 semaine (ou n'importe quelle durée si une hospitalisation est nécessaire) d'humeur anormalement élevée, expansive ou irritable et d'augmentation anormale de l'activité ou de l'énergie dirigée vers un but, de façon persistante, la plus grande partie de la journée, presque tous les jours. • Au cours de cette période de perturbation de l'humeur et d'énergie ou d'activité accrue, 3 (ou plus) des symptômes suivants (4 si l'humeur est seulement irritable) sont présents à un niveau significatif et représentent un changement notable par rapport au comportement habituel • La perturbation de l'humeur est suffisamment sévère pour entraîner une altération marquée du fonctionnement social ou professionnel ou pour nécessiter une hospitalisation (afin d'éviter de se nuire à soi-même ou aux autres), ou il y a présence de caractéristiques psychotiques (idées délirantes, hallucinations et trouble de la pensée formelle). • L'épisode n'est pas dû aux effets physiologiques directs d'une substance (p. ex. substance donnant lieu à abus, médicament ou autre traitement) ou d'une affection médicale générale. a) Modification de l’humeur : • exaltation euphorique de l’humeur. Toutes les sensations sont éprouvées avec une acuité et un plaisir inhabituels. • sentiment de familiarité à l’égard des objets et des choses. • Variations de l’humeur importantes. L’optimisme domine la crise mais il est entrecoupé de brèves périodes d’angoisse ou de colère. Le sujet est impatient, survolté, s’irrite à la moindre contrariété. b) Augmentation de l’estime de soi ou idées de grandeur : la personne a une haute opinion d’elle, elle se croit capable de tout entreprendre, de tout réussir. c) Réduction massive du besoin de sommeil : la personne dort très peu mais se sent pleine d’énergie, capable de réaliser de nombreuses activités. d) Fuite des idées : constitue l’élément essentiel de la pensée : Les images défilent, les souvenirs surgissent en désordre, les mots se pressent en une logorrhée intarissable. Le malade passe constamment d’une idée à l’autre, son attention s’éparpille au gré des sollicitations extérieures, ce qui rend difficile la réflexion et la synthèse. e) Plus grande communicabilité ou désir constant de parler : le patient s’exprime beaucoup. Son langage est cependant le reflet de sa pensée désordonnée. f) Distractibilité : le patient est plus rapidement distrait, son attention est plus que par le passé attirée par des stimuli extérieurs non pertinents. Cette distractibilité se marque dans le langage et dans les actions. g) Hyperactivité : - Augmentation de l’activité orientée vers un but - Hyperactivité désordonnée : elle est brouillon, ne se tient à rien, c’est un moulin à paroles, elle vit à un rythme accéléré, gesticule, fait les cent pas… Son esprit comme son corps sont continuellement en mouvement, elle est agitée de façon incessante et dispersée h) Engagement excessif dans des activités à potentiel élevé de conséquences dommageables : débordement instinctuel : relâchement des censures morales et sociales contrastant avec le fonctionnement antérieur de la personne, habituellement réservée. Le sujet peut faire preuve de gloutonnerie, de recherche intense de plaisir, d’une attitude de séduction, d’excitation érotique, de dépenses inconsidérées, …. Episode hypomaniaque.
- Symptômes identiques à ceux de l’épisode maniaque
mais d’intensité moindre - Durée : au moins 4 jours (et non une semaine) - Sévérité moindre car n’entraine pas d’altération marquée du fonctionnement professionnel ou social ni d’hospitalisation Episode dépressif caractérisé.
a) Humeur dépressive présente pratiquement toute la
journée, presque tous les jours, signalée par le sujet (p. ex., se sent triste ou vide) ou observée par les autres (p. ex., pleure). • Tristesse profonde, permanente, indépendante des circonstances extérieures. Rien ne peut le réconforter, il a perdu goût à la vie. b) Diminution marquée de l'intérêt ou du plaisir pour toutes ou presque toutes les activités pratiquement toute la journée, presque tous les jours (signalée par le sujet ou observée par les autres). • Diminution importante des activités habituelles, repli sur soi. . • Tonalité générale triste, rien ne semble pouvoir l’effacer, • Sensation de plaisir largement atteinte c) Perte ou gain de poids significatif en l'absence de régime (p. ex., modification du poids corporel en un mois excédent 5%), ou diminution ou augmentation de l'appétit presque tous les jours d) Insomnie ou hypersomnie presque tous les jours. L’insomnie est courante et rebelle. Elle survient fréquemment en fin de nuit, le malade se réveillant au petit matin avec l’angoisse de la journée à vivre. • Dans certains cas, le malade éprouve un besoin accru de sommeil. e) Agitation ou ralentissement psychomoteur presque tous les jours (constaté par les autres, non limité à un sentiment subjectif de fébrilité ou de ralentissement intérieur). • Inhibition de la volonté : indécision , sentiment d’impuissance, voire aboulie complète. • Activité freinée, ralentie. • Cas possibles d’agitation f) Fatigue ou perte d'énergie presque tous les jours. • Cette fatigue n’est pas en lien avec l’activité du malade. Il manque d’énergie, n’a pas la force d’entreprendre ses activités habituelles, y compris les actes de la vie quotidienne . g) Sentiment de dévalorisation ou de culpabilité excessive ou inappropriée (qui peut être délirante) presque tous les jours (pas seulement se faire grief ou se sentir coupable d'être malade). • Estime de soi profondément touchée , sentiment d’inutilité, de charge pour les autres, • Culpabilité de l’état dans lequel il se trouve. h) Diminution de l'aptitude à penser ou à se concentrer ou indécision presque tous les jours (signalée par le sujet ou observée par les autres). • Inhibition intellectuelle : pensée lente, pauvre, souvenirs évoqués avec difficulté, efforts de réflexion et d’attention impossibles. • Langage ralenti. • i)Pensées de mort récurrentes (pas seulement une peur de mourir), idées suicidaires récurrentes sans plan précis ou tentative de suicide ou plan précis pour se suicider. • La pensée et le discours sont envahis par des idées noires, de mort. • Les passages à l’acte suicidaires sont courants Trouble bipolaire II
• Au moins un épisode dépressif caractérisé et au
moins un épisode hypomaniaque. • Jamais d’épisode maniaque. Trouble cyclothymique.
• Perturbation chronique et fluctuante de l'humeur
impliquant de nombreuses périodes de symptômes d'hypomanie et périodes de symptômes de dépression qui ne sont pas assez sévères (à cause de leur nombre, leur sévérité ou leur durée) pour rencontrer les critères diagnostiques des épisodes d'hypomanie et de dépression majeure qui sont caractéristiques du trouble bipolaire de type 2. • Cette perturbation s’étire pendant au moins deux ans au cours desquels - les épisodes se sont succédés au moins la moitié du temps - le sujet n’est pas resté pendant plus de deux mois sans symptômes. • Elle entraîne une grande souffrance ou une altération du fonctionnement dans les domaines sociaux, professionnels, ou d'autres domaines importants.