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Comment Identifier Le Ton D’un Texte

Le ton d’un texte n’est pas toujours simple à identifier, surtout lorsqu’on lit dans une
langue étrangère. Or, c’est un exercice souvent demandé dans les examens.
Prenons tout de suite un exemple. Dans un sujet de compréhension écrite, on trouve
la question à choix multiple suivante :
Quel est le ton de cet article ?
— Moqueur
— Passionné
— Polémique

Qu’est-ce que le ton d’un texte ?

Mais qu’est-ce qu’un ton d’abord ? Appelé aussi tonalité, cela désigne l’intention de
l’auteur, c’est-à-dire l’effet qu’il cherche à produire sur son lecteur. Un article de
presse peut présenter plusieurs tonalités différentes selon les passages, mais ce que
l’on demande le plus souvent, c’est la tonalité générale, dominante.
Le problème sera d’abord de comprendre la consigne… En effet, les différents tons
sont caractérisés par des adjectifs qu’il est nécessaire de connaître. Voyons les plus
fréquents.

Un peu de vocabulaire..
Ironique ? Cynique ? Moqueur ?… Autant de nuances qu’il faut apprendre à saisir. À
vous de jouer !

Activité 1
Dans le tableau ci-dessous, associez chacun de ces adjectifs à sa définition :
didactique, injonctif, ironique, alarmiste, polémique, critique, passionné, optimiste.

Adjectifs Définitions

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Activité 2
À votre tour, cherchez la définition des adjectifs suivants : cynique, engagé,
enthousiaste, moqueur, sceptique, pessimiste.

Comment identifier le ton d’un texte ?


Maintenant que vous avez augmenté vos chances de comprendre la question…
voyons comment y répondre ! Autrement dit, quels sont les outils à la disposition des
auteurs ? Ils sont nombreux, essayons de les classer en 4 grandes catégories :
La situation : l’ironique peut jouer à exprimer le contraire de ce qu’il pense, car il
sait que le lecteur le comprendra grâce à l’ensemble du texte.
Le vocabulaire : le critique use de mots péjoratifs (négatifs) pour juger une action,
tandis que l’alarmiste exploite le lexique de la peur.
La ponctuation : le passionné aime les points d’exclamation ! Le didactique, au
contraire, est beaucoup plus sage.
Les formes grammaticales : l’enthousiaste n’économise pas les superlatifs et
l’injonctif lance ses impératifs à la tête du lecteur…

Prenons maintenant des exemples concrets.


Dans l’exercice de compréhension écrite que j’ai indiqué au début de cet article, il
faut répondre que le ton est passionné. En effet, on voit au vocabulaire employé que
l’auteur lutte pour une cause : « la partie n’est pas gagnée », « faire avancer la cause
». Il se montre très impliqué en exprimant des sentiments : « hélas », « irritant ».
Enfin, il utilise des formes grammaticales énergiques pour s’adresser au lecteur : «
stop », « à proscrire », « point final… »

Un autre exemple :

Le véganisme est dangereux. Il participe à la rupture programmée de nos liens avec


les animaux domestiques. Il menace de nous condamner à la disette en nous
ramenant à l’agriculture prédatrice des temps anciens. Il menace paradoxalement de
nous faire perdre notre humanité incarnée et notre animalité en nous coupant des
réalités naturelles par des zoos virtuels, des paysages transformés en sanctuaires,
avec des chiens et chats remplacés par des robots. Le véganisme est l’allié objectif
d’une menace plus grande encore. Car, après tout, la meilleure façon de ne plus
abîmer la nature est de s’en couper totalement. De s’enfermer dans des villes,
alimentées par des flux de molécules et des flux de données. Un monde terrifiant. La
consommation de la viande a introduit, dès la préhistoire, l’obligation du partage,
l’invention de la logique du don et du contre-don car un chasseur ne consomme
jamais son propre gibier. Don et contre-don sont aussi au fondement de nos
rapports sociaux avec les animaux. Donner - recevoir - rendre est le triptyque de nos
liens. Que sera l’humanité sans cet échange fondamental ?

Le ton de cet extrait d’article de presse est particulièrement alarmiste. L’auteur répète de
nombreuses fois le mot « menace ». Il parle d’un monde qui pourrait devenir « terrifiant ».
Enfin, il conclut en exprimant ses craintes pour le futur : « Que deviendra l’humanité
sans… »

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Activité 3
Identifiez le ton des 3 textes suivants et justifiez votre réponse.

Texte 1
Si la France a contribué à limiter l’usage de trois de ces substances – clothianidine,
imidaclopride et thiaméthoxam – en 2013 au niveau européen, le moratoire doit être
revu ces prochains mois. En attendant, une action nationale plus ambitieuse se fait
attendre. Le projet de loi sur la biodiversité est l’occasion qu’il faut saisir. Mesdames
et messieurs les Parlementaires, ces produits sont toxiques. Pouvons-nous faire fi de
toutes les alertes que les scientifiques mettent à notre disposition pour éclairer nos
choix ? Pouvons-nous repousser indéfiniment les décisions à prendre ? En détruisant
la biodiversité, notre propre sort est en jeu. Interdisons les pesticides
néonicotinoïdes.

Texte 2
La baisse est « historique », selon les mots de la ministre de la Santé Agnès Buzyn.
Entre 2016 et 2017, le nombre de fumeurs dans la population française est passé de
13,2 à 12,2 millions de personnes. Outre l’augmentation du prix des cigarettes, prévu
pour atteindre 10 euros le paquet en 2020 et l’instauration du paquet neutre en
janvier 2017, ce recul du tabagisme illustre aussi la réussite des mesures
d’accompagnement de l’arrêt du tabac. Il est possible de cesser de fumer seul,
toutefois on considère qu’un fumeur a 80% de chances en plus d’arrêter
durablement s’il reçoit l’aide d’un professionnel de santé pour évaluer sa
consommation de tabac et ses habitudes et choisir la stratégie de sevrage la plus
adaptée.

Texte 3
Aux jeunes, on a menti, et abondamment. On leur a menti, d’abord, en forgeant un
dispositif appuyé sur une rhétorique de la «responsabilisation» qui voudrait que
chaque élève de 17 ans soit en mesure d’avoir un projet professionnel ainsi qu’une
idée claire du type d’orientation académique qui y correspond, tout en interdisant,
via Parcoursup, auxdits élèves de hiérarchiser leurs vœux. On leur a encore menti en
leur demandant d’écrire ces fameuses lettres de motivation. Cette exigence est
absurde au fond : demander à des jeunes de 17 ans de rédiger des lettres de
motivation à l’appui d’une demande d’admission dans des disciplines qu’ils ne
connaissent guère ne peut conduire qu’à des lettres stéréotypées. Mais elle est en
outre mensongère : au moment où ces lettres étaient demandées, il apparaissait
déjà clairement que, dans leur grande majorité, elles ne seraient pas lues.

À vous !

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