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PRODUCTION ORALE DELF B2 – I.

L’INTRODUCTION
23 DÉCEMBRE 2020 - B2 , PRODUCTION ORALE - PAS DE COMMENTAIRES

La production orale a toujours été un moment particulier de l’examen DELF B2.

C’est pour cette raison que j’ai décidé de réaliser une série de 3 articles qui vont
tenter de répondre aux questions suivantes :

1. Comment commencer une production orale B2 ?


2. Comment développer ses idées ?
3. Comment conclure une production orale ?

Comme vous le savez probablement tous, la production orale du DELF B2 se


déroule en deux parties :

⇒ Le Monologue suivi : il s’agit de la présentation défense de votre point de vue


argumenté sur un texte que vous aurez choisi préalablement ;
⇒ L’exercice en interaction : un débat avec les examinateurs (enfin, un débat, c’est
un grand mot, je dirais plutôt que les examinateurs vont vous demander de
développer certaines idées que vous avez abordées et essayer de prendre l’opinion
contraire à la vôtre afin que vous soyez obligé de la défendre).
En premier lieu, il faut souligner que cette épreuve est la seule qui se
déroule individuellement, c’est-à-dire que vous allez avoir 30 minutes de
préparation suite à votre choix de texte (on vous en donnera deux et vous choisirez
celui qui vous plait le plus… ou celui qui vous plait moins mais pour lequel vous avez
plus de choses à dire, plus d’idées à développer par la suite…). La consigne qui
vous sera donnée sera celle-ci :

Pendant vos 30 minutes de préparation, voici quelques conseils :


⇒ Ne rédigez pas de texte
Durant toute ma carrière d’examinateur, à chaque fois que j’ai vu un candidat qui
arrive avec un texte bien écrit proprement sur son brouillon, cela s’est avéré presque
systématiquement une catastrophe.
En général, il va « lire » ce texte et vous imaginez bien qu’une petite demi-page va
durer 1 à 2 minutes de lecture… au lieu des 10 minutes attendues (même s’il est
rare que le monologue dure 10 minutes, visez au moins 7 ou 8 minutes. C’est un
bon repère) et les deux examinateurs n’auront pour juger de la qualité de votre
langue (lexique, grammaire, phonétique) que si peu de matière (1 minute de
lecture !! …) que la note va baisser automatiquement.

La seule manière de se rattraper pour le candidat : parler le plus possible pendant la


deuxième partie (le débat), sinon attention à la chute des notes.

Personnellement, si un candidat parle pendant 1 minute durant le monologue puis se


contente de répondre aux questions sans particulièrement développer, même si sa
langue est parfaite je ne pourrai lui donner au maximum que la moitié des points
pour le lexique, la morphosyntaxe et la phonétique et les notes baissent encore et
encore si le niveau linguistique n’est pas satisfaisant par rapport aux critères B2.

⇒ Rédigez un plan détaillé


Sans écrire des phrases construites, notez dans un plan structuré chaque étape de
votre production orale, ainsi que les exemples que vous fournirez pour illustrer votre
propos.

Mais revenons à l’introduction, puisqu’il s’agit du thème du jour !


Il serait dommage de la négliger pour plusieurs raisons :

⇒ Tout d’abord, le barème prévoit 1,5 point pour le candidat qui peut dégager le
thème de réflexion et introduire le débat. C’est un cadeau, non ? Pourquoi vous
en priver ? 😊 Pour le coup, puisque l’introduction est assez courte, on pourra même
la rédiger en partie…
⇒ Parler (dans une langue qui n’est pas la sienne) peut être énormément stressant.
Le candidat pourra tout d’un coup perdre ses moyens et rester bloqué et plus un mot
ne sort de la bouche… Pas de panique cependant, normalement les examinateurs
seront bienveillants et feront tout pour vous rassurer). Ainsi, bien préparer une
introduction avec des phrases modèles que vous aurez apprises par cœur vous
permettra de ne pas être confronté au syndrome de la « page blanche »
⇒ Une bonne introduction va donc mettre le candidat en confiance pour toute la
durée de l’examen oral. Il verra qu’il peut parler et les idées vont pouvoir
s’enchaîner.
L’introduction, donc !

Je vous propose de prendre connaissance des critères d’évaluation officiels du


DELF B2 :

 Le candidat peut dégager le thème du document et les idées principales.


 Le candidat peut formuler une problématique claire et en rapport avec le
document.
 Le candidat peut annoncer le plan de son monologue

Nous y voici ! C’est tout simple.

En réalité, vous n’aurez qu’à répondre aux 3 critères ci-dessus !

Mais rien de tel qu’un exemple pour bien illustrer mon propos (d’ailleurs, l’illustration
par des exemples sera aussi une technique à utiliser lors du développement des
idées d’une production orale, quel que soit le niveau DELF et DALF).

Prenons cet exemple de sujet typique que vous pouvez rencontrer lors d’un examen
DELF B2 :

JOURNÉE SANS VIANDE : CESSONS D’ÊTRE BÊTES !


Polluante, nocive pour la santé, ne respectant pas le bien-être animal, la consommation de

viande est régulièrement dénoncée par les végétariens, végétaliens et défenseurs de la cause

animale et une journée internationale, le 20 mars, est même consacrée à cette cause devenue

politique et provoque bien souvent de violents affrontements. Ces défenseurs d’une alimentation

alternative ont pour eux bien des arguments mais la posture accusatoire qu’ils adoptent révèle

trop souvent une crise de l’humain qu’ils fabriquent sous prétexte de respect pour l’animal, par

une tentative d’effacement de la frontière fondamentale qui existe entre l’homme et la bête.

Moins qu’un discours qui aurait toute sa légitimité sur les dérives de l’industrie agroalimentaire

ou sur le scandale de la maltraitance animale, ces défenseurs post-modernes dénoncent

constamment l’homme et célèbrent l’animal. (…) Leur démarche s’inscrit dans une logique
émotionnelle : le consommateur est invité à ne pas suivre sa raison mais ses réactions

affectives.

Par Théophane Le Méné, publié le 19/03/2015 à 18:14 sur le site Internet du journal « Le Figaro

Bien entendu, pour faire une bonne introduction, il faut avoir compris le thème
principal du texte ainsi que sa nature.
Tout d’abord nous remarquons que la nature de ce texte est POLÉMIQUE : il
critique l’attitude des gens qui luttent contre la consommation de viande. Mettons
cette information dans un coin de notre tête car c’est important : cela aura un impact
à la fois dans mon introduction et dans le point de vue que je développerai, car moi,
je me positionnerai par rapport à ce que dit ce journaliste. On voit donc que
l’aspect D’ACCORD/PAS D’ACCORD va être ici très important.
La deuxième remarque que nous nous faisons immédiatement après avoir lu le texte
est : il y a un jeu de mots dans le titre. Le mot bête signifiant à la fois ANIMAL et
STUPIDE. Je vais le mentionner dans mon introduction.

Reprenons les 3 critères (je les rappelle ci-dessous) un par un :

 Dégager le thème du document et son idée principale


 Formuler une problématique claire
 Annoncer le plan du monologue
VOICI MA PROPOSITION FINALISEE D’INTRODUCTION :
⇒ Le thème et le résumé (très court, le résumé. ne pas répéter tout
l’article !) de l’idée principale :
Le texte que j’ai choisi est tiré du site internet du journal le Figaro et traite du
thème de la consommation de la viande. Comme on peut le voir dans le titre de
cet article, où l’auteur fait un jeu de mots sur le mot « bête », la position du
journaliste est que les gens qui luttent contre la consommation de viande
souffrent plutôt d’un déficit d’amour des hommes qu’ils cacheraient derrière leur
amour et leur défense exagérées des animaux.
⇒ La problématique
La question fondamentale que se pose le journaliste et que je vais me poser
moi aussi est la question de la frontière entre l’homme et l’animal. En d’autres
termes, est-ce que les hommes sont des animaux comme les autres ? Et si
non, à partir de quel moment nous ne devrions pas faire souffrir les animaux ?
D’autres questions peuvent se poser aussi, concernant les conséquences
d’une société où l’on ne mangerait plus d’animaux. Enfin il me semble
intéressant et important d’imaginer le futur : est-ce que nous nous orientons
vers une réduction de la consommation de viande ? Ou au contraire vers une
augmentation liée à l’augmentation de la population mondiale ?
⇒ Le plan détaillé
Ainsi, pour répondre à ces problématiques, ma première partie sera consacrée
à un historique de notre relation aux animaux depuis la préhistoire jusqu’à nos
jours. J’y aborderai la question de la différence fondamentale entre l’homme et
l’animal.

Dans ma deuxième partie, j’évoquerai les causes de l’apparition de ces


mouvements (parfois un peu extrémistes) de protection des animaux, leurs
actions et les conséquences sur notre vie quotidienne. A cette occasion je vous
donnerai plus en détail mon opinion à ce sujet.

Enfin, dans ma troisième et dernière partie, je vais aborder la question du futur


et imaginer l’évolution de notre relation aux animaux, dans un monde où la
population augmente sans cesse au sud et diminue au nord.

Voilà, votre introduction est terminée. 😊

Tous mes arguments et les questions de ma problématique ont été distribués


logiquement sur mon brouillon dans un schéma dans chacune de 3 parties. Je suis
prêt à poursuivre la production orale.

Bien sûr, dans l’exemple que je donne ci-dessus, mon vocabulaire est un peu trop
élevé pour le B2, mais cela donne un assez bon exemple de structure. Pas de
panique si votre introduction n’est pas aussi riche en vocabulaire. Le niveau B2
n’exige pas d’avoir un vocabulaire parfait, loin de là !

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