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TD1 (non inclus dans le DS) - « Rétrospectives sur la définition de

l’économie», rédigé par M. Deschamps à partir de l’article de R.


Backhouse et S. Medema (2009) : « Retrospectives on the definition of
economics » .
1. Quelles sont les deux conclusions possibles que l’on peut tirer du fait que les économistes ne
sont pas unanimes concernant la définition de l’économie et son objet d’étude ?

Le manque de définition unanime de l’économie parmi les économistes peut signifier deux choses :
soit que définir l’économie n’a finalement pas une importance capitale dans la pratique, soit qu’il est
trop difficile de proposer une seule définition car l’économie est un domaine trop vaste.

2. Pourquoi est-il malgré tout important de définir l’économie ?

Il est tout de même important de définir l’économie car la définition détermine quels sujets les
économistes vont étudier et par quels moyens.

3. Pour Xénophon, inventeur du terme « économie », que désigne ce terme ; qu’impliquera l’ajout
de l’adjectif « politique » ?

Selon Xénophon, l’économie désigne la « gestion du domaine du citoyen ».

L’ajout de l’adjectif « politique » implique que l’on étudie l’économie à l’échelle d’un pays et plus
seulement d’un domaine privé.

4. Comment Adam Smith décrit-il l’économie politique ; de façon générale, pour les économistes
classiques, à quoi s’intéresse l’économie politique ?

Adam Smith décrit l’économie politique comme une branche des sciences qui servent l’État et ceux
qui font les lois.

Pour les économistes classiques, l’économie politiques s’intéresse de façon générale à la richesse
d’un pays et à la croissance économique.

5. Comment Jean-Baptiste Say d’une part, et John Stuart Mill d’autre part, définissent-ils
l’économie politique ; en quoi ces définitions font-elles allusion à une approche méthodologique ?

Pour Jean-Baptiste Say, l’économie traite de « la production, la distribution et la consommation de


richesse ».

Pour John Stuart Mill, l’économie étudie les opérations humaines qui ont pour objectif la
production de richesses et les lois sociales qui les régissent.

Ces définitions font référence à une approche méthodologique car elles sont centrées sur les
comportements qui ont pour motivation la richesse.

6. Comment certaines définitions de l’économie conçoivent-elle, à partir du XIXe siècle,


la richesse, puis la discipline économique elle-même, quand elles introduisent le «
facteur individuel » ?
Quand le facteur individuel est introduit au XIXe siècle dans les définitions de l’économie,
l’échange commence à être considérée comme l’origine de la richesse, et l’échange devient alors
l’objet d’étude principal de la discipline économique.

7. Pourquoi certains économistes commencent-ils également à vouloir remplacer le


terme « économie politique » par le terme « économie » ?

Certains économistes veulent remplacer le terme « économie politique » par le terme « économie
» car ils considèrent d’une part que ce sont les individus qui prennent les décisions même à une
échelle nationale et que l’adjectif politique faisant référence à l’État n’est donc pas nécessaire ; et
d’autre part ils souhaitent que l’économie en tant que science soit détachée des engagements
idéologiques.

8. Comment Lionel Robbins définit-il l’économie ; quelles critiques cette définition soulève-t-elle ;
que traduit le mouvement graduel d’acceptation de cette définition ?

Lionel Robbin définit l’économie comme l’étude du comportement humain dans des situations où
des moyens rares doivent être distribués entre différents objectifs.

L’acceptation graduelle de cette définition traduit une évolution de l’économie vers une discipline
plus limitée et plus technique.

9. La définition de Robbins met en relation rareté et choix : cela entraîne-t-il que l’économie doive
se concentrer sur le processus de choix individuel, et que ce dernier doive forcément être rationnel
?

Bien que la définition de Robbins mette en relation rareté et choix, cela n’implique pas que
l’économie se limite à l’étude des choix individuels et rationnels.

10. Quelles sont les conceptions qui se manifestent dans les définitions de l’économie avancées par
Milton Friedman, George Stigler, Kenneth Arrow, Gary Becker ?

Les définitions de ces auteurs traduisent une évolution des définitions centrées sur la rareté vers
des définitions centrées sur les choix. La définition de l’économie avancée par Milton Friedman, se
concentre sur les problèmes d’attributions de moyens rares à des fins alternatives. George Stigler,
propose une définition similaire mais en ajoutant un objectif global de maximisation des fins. Alors
que les définitions Kenneth Arrow et Gary Becker se concentrent plus sur les comportements
rationnels et/ou maximisateurs.

11. A quoi conduit le fait de ne plus considérer l’économie comme traitant de la rareté, mais
comme centrée sur la notion de choix ?

Centrer l’économie sur la notion de choix plutôt que sur la notion de rareté mène à l’expension des
frontières de l’économie.

12. Comment James Buchanan et Ronald Coase se positionnent-ils par rapport à la définition de
l’économie retenue par Robbins ; comment se définit alors l’économie ?

James Buchanan et Ronald Coase ne sont pas en accord avec la définition de Robbins et ils
définissent l’économie par son sujet – les relations dans le système économique – plutôt que par une
approche particulière.

13. Pourquoi les définitions de l’économie ne sont-elles jamais neutres ?


Les définitions de l’économie ne sont jamais neutres car elles déterminent quels sont les
problèmes que la discipline devrait étudier et quelles méthodes doivent être utilisées pour ce faire.

TD2 - Sen, Amartya (2009), Ethique et économie, Paris, PUF, 4 e


édition, Chapitre 1.

A - Qui est Amartya Sen ?

Éléments biographiques :

Economiste et philosophe

Indien

Prix 'Nobel' d'économie en 1998

Contributions clés :

IDH (PIB, espérance de vie, éducation)

Capabilités

Démocratie

Famines

B – En utilisant exclusivement le document mentionné ci-dessus, répondre aux 13 questions


figurant ci-dessous.

1. Qu’est-ce que Sen appelle « les prétendues exigences de l’économie politique » ; dès lors, en
quoi le quatrain de Bentley est-il ironique ?

Selon Sen, « les prétendues exigences de l’économie politique », désignent la nécessité d'exclure
les comportements basés sur la générosité.

Le quatrain de Bentley est ironique car J. S. Mill, une personne apparemment généreuse, affirmait
que les modèles économiques ne devait pas inclure de motivations altruistes.

2. Quelle est « la question opiniâtre » laissée de côté par l’économie moderne ; comment celle-ci
considère-t-elle les êtres humains ?

La question laissée de côté par l'économie moderne est "comment doit-on vivre ?", qui concerne
les motivations éthiques des individus.

L'économie moderne considère les individus comme des êtres amoraux.

3. Pourquoi le contraste entre le caractère non éthique de l’économie moderne et son origine
historique est-il aussi surprenant ?

Le contraste entre le caractère non éthique de l’économie moderne et ses origines est surprenant
car à l'origine l'économie était une discipline très proche de l'éthique, A. Smith, « père de l’économie
moderne » enseignait par exemple la philosophie morale.
4. Concernant la première origine, éthique, et liée à la politique, de l’économie, comment Aristote
établit-il le lien entre l’économie et le bien de l’homme ?

Aristote établit un lien entre l'économie et le bien de l'homme en affirmant que le but de
l'économie est de produire des richesses mais seulement parce qu'elles sont utiles au bien-être de
l'humain. La science économique n'est donc qu'un outil au service de la politique qui cherche
atteindre des buts fondamentaux pour l'humain.

5. Quelles sont les deux questions centrales pour l’économie, qui confirment que l’on ne peut
dissocier l’étude de l’économie d’un côté, l’étude de l’éthique et de la philosophie politique de
l’autre ?

Les deux questions centrales qui lient l'économie à la philosophie politique et à l'éthique sont : (1)
la question de la "conception éthique de la motivation" c'est à dire le rôle des valeurs dans les
motivations des individus et (2) la question de la "conception éthique de l'accomplissement social"
c'est à dire la définition et l'évaluation du bien-être à l'échelle de la société.

6. Quelles sont les caractéristiques et les sources de la seconde origine, la « conception mécaniste
», de l’économie ; en quoi l’ouvrage de l’indien Kautilîya, contemporain d’Aristote, illustre-t-il cette
conception de l’économie ?

La conception "mécaniste" de l'économie est caractérisée par l'étude des questions "logistiques"
plutôt qu'éthiques et inclut des définitions assez simples des comportements et finalités humaines.
Elle trouve ses sources chez plusieurs auteurs comme Léon Walras (XIXe s.) ou William Petty (XVIIe
s.).

L'ouvrage de Kautilîya illustre une conception mécaniste de l'économie car il traite principalement
de questions techniques pour l'organisation de l'économie (ex : collecte des impôts), en partant du
principe que les individus ont des motivations simples et non éthique.

7. Dans quelle mesure les deux origines de l’économie, éthique et mécaniste, sont-elles présentes
dans les écrits des grands économistes, et dans la littérature économique moderne ?

Les conceptions éthiques et mécanistes sont toutes deux présentes, dans des proportions
variables, dans les écrits des grands économistes; mais la conception éthique est peu présente dans
l'économie moderne.

8. Pourquoi, selon Sen, la séparation de l’économie moderne et de l’éthique est-elle préjudiciable à


l’économie, mais aussi à l’éthique ?

La séparation de l'éthique et de l'économie est une perte pour l'économie car elle limite
l'économie à l'étude des comportements non éthiques. Par ailleurs, cette séparation est aussi
limitante pour l'éthique car les techniques "mécanistes" de la science économique peuvent être
utiles pour résoudre des problèmes éthiques.

9. Par quel double processus la théorie économique moderne caractérise-t-elle la


nature du comportement réel des êtres humains ?

La théorie économique moderne assimile le comportement réel au comportement rationnel, et


définit le comportement rationnel de manière étroite, soit comme des choix ayant une cohérence
interne, soit comme la maximisation des intérêts personnels.
10. Que rejette la conception de la rationalité fondée sur l’intérêt personnel ; est-il irrationnel de
vouloir promouvoir des objectifs désintéressés ?

La conception de la rationalité fondée sur l'intérêt personnel rejette l'inclusion des motivations
éthiques dans la définition de la rationalité.

Il n'est pas forcément irrationnel de poursuivre des objectifs désintéressés auxquels on accorde de
la valeur.

11. Selon Sen, pourquoi la maximisation de l’intérêt personnel n’est-elle pas une bonne hypothèse
de départ pour caractériser le comportement réel ; y a-t-il forcément opposition entre
intérêt personnel et sollicitude pour autrui ?

La maximisation de l'intérêt personnel est une mauvaise hypothèse de départ car elle n'est pas
vérifiée par ce qui est observé en réalité.

L'intérêt personnel et l'intérêt d'autrui ne sont pas toujours en contradiction. Les individus peuvent
faire des sacrifices pour les groupes dont ils font partie, et les groupes peuvent contribuer à satisfaire
les intérêts de leurs membres.

12. Compte-tenu de l’influence de la pensée stoïcienne chez Adam Smith, comment, selon lui,
l’homme doit-il se considérer et se comporter, et quelles vertus doit-il alors avoir ?

Selon Adam Smith, l'humain doit se considérer comme intégré dans le monde, il devrait accepter
de sacrifier son intérêt personnel pour celui-ci. Il doit avoir des vertus de sympathie et
d'autodiscipline.

13. Dans les écrits des économistes se réclamant de Smith, qu’est-ce qui a disparu, et qu’est-ce qui
a été retenu à tort ?

Les économistes se réclamant de Smith oublient l'intérêt de Smith pour l'analyse des
comportements éthiques, pour la "sympathie" et la "prudence", et retiennent uniquement ses
discours sur les comportements égoïstes.

TD3 – Deleplace, Ghislain, Lavialle, Christophe (2008), Histoire de la


pensée économique, Paris, Dunod, 1 ère édition, pp 11-14, pp 27-30,
pp 35-38

1. En Occident, où et quand apparaissent les premières réflexions de nature économique ; qu’est-


ce qui caractérise ces réflexions ?

· En occident, les premières réflexions de nature économique apparaissent en Grèce dans


l'antiquité.

· Elles ne forment pas une discipline ou théorie à part entière mais sont incluses aux savoirs liés à
d'autres sujets comme la philosophie politique, la théologie ou l'administration du patrimoine.
2. Que recouvrent les trois grandes continuités (dans les thèmes, la quête,
l’interrogation conceptuelle) qui conduiront à la formation de la science économique en discours
autonome ?

Les trois grands éléments qui sont présents dans les réflexions qui mèneront à la formation de la
science économique sont :

(1) Le thème de l'articulation entre la liberté individuelle et l'harmonie sociale.

(2) La quête de "l'ordre naturel des sociétés". C'est à dire l'identification de principes immuables
régissant l'ordre public.

(3) L'interrogation conceptuelle sur des idées clés comme la valeur, la monnaie, la propriété privée,
le juste prix, et la justice sociale.

3. Que signifie le « double enchâssement de l’économique dans l’architectonique aristotélicienne »


; qu’est-ce que cela implique pour l’économique ?

· Le "double enchâssement" aristotélicien signifie que l'économique est subordonné à la


politique et à la morale. Cela implique la régulation des pratiques économiques.

4. Quelle est la double rupture qui conduira à l’émancipation de l’économique ?

Les deux ruptures conduisant à l'émancipation de l'économique sont :

(1) La rupture entre réflexions politiques et morales qui mène à une conception amorale de l'Etat.

(2) La rupture de la subordination entre économique et politique qui fait de l'ordre économique
l'ordre naturel des sociétés.

5. Qu’est-ce que le mouvement intellectuel des « Lumières » ; à quoi conduit-il concernant la


pensée économique ?

· Le mouvement des "Lumières" est un mouvement intellectuel, culturel et philosophique du 18e


siècle prônant la liberté et la pensée rationnelle.

· Il mène à la conceptualisation du libéralisme économique et la formation de l'économie comme


science autonome, indépendante des considérations morales et politiques.

6. Quelles sont les grandes idées avancées par les principaux intellectuels des Lumières ?

Les principales idées avancées par les intellectuels des Lumières sont :

- la recherche d'explications rationnelles du monde, y compris l'origine des régimes politiques


(Montesquieu).

- l'athéisme (Helvétius, Holbach)

- des principes politiques de liberté (Voltaire), de démocratie, d'égalité et de droits de l'homme


(Rousseau) - et des femmes (Condorcet).

- la critique de l'injustice, du fanatisme, de l'intolérance (Voltaire), du despotisme, du système


colonial (Abbé Raynal) et de l'esclavage (Condorcet).
7. Au sein du mouvement des Lumières, quelles différences note-t-on entre les grands
pays européens ?

- Le mouvement des lumières se répand dans toutes les élites européennes mais se développe
particulièrement en France et en Angleterre. Pays qui adopteront respectivement les idées du
libéralisme politique la France et du libéralisme économique pour l’Angleterre.

8. Qu’est-ce qui caractérise le libéralisme politique ?

- Le libéralisme politique défend l'idée d'un régime politique (république puis démocratie) fondé
sur la volonté des individus, considérés comme des citoyens égaux disposant de la liberté politique et
doués de raison.

9. Qu’est-ce qui caractérise le libéralisme économique, et la science économique qui apparaît alors
?

- Le libéralisme économique défend l'idée que l'ordre social est basé sur la richesse de la Nation,
qui est elle-même générée par les échanges économiques. Les individus sont considérés comme des
agents rationnels devant disposer de la liberté économique et poursuivant leur intérêt individuel.

- La science économique apparaît alors comme libérale et opposée à l’intervention de l’État


dans les affaires économiques.

Libéralisme politique Libéralisme politique


Ordre social basé sur la… République, ou Démocratie Richesse
Les individus génèrent l’ordre Leur volontés et le contrat L’échange dans un marché
par… social libre
Liberté Politique Economique
Individus conceptualisés Citoyens Agents
comme…
Individus qui sont… Dotés de raison, bons Rationnels, égoïstes

10. Dans quel contexte économique la pensée économique classique émerge-t-elle ?

- La pensée économique classique émerge dans le contexte de la première révolution


industrielle, permis par l'utilisation de l'énergie issue du charbon. Cette mutation mène à
l'augmentation du volume de la production industrielle, la mécanisation du travail et l'émergence
d'un capitalisme basé sur le rapport salarial.

11. Quels sont les principaux économistes classiques ?

- Les principaux économistes classiques sont Adam Smith, Jean-Baptiste Say, David Ricardo,
Thomas Robert Malthus et John Stuart Mill.

12. Quelles sont les conceptions qui s’affrontent concernant la définition des frontières de l’école
classique, concernant la place de l’économie classique dans l’histoire de la discipline ?

- Diverses conceptions s'affrontent concernant la définition des frontières de l'école classique,


certains la définissent comme une période historique, d'autres par certaines l'adoption de certaines
conceptions théoriques.
- Pour Marx il s'agit des concepts de surplus et de valeur travail. Pour Keynes, il s'agit plutôt de
la loi de Say.

13. Que recouvrent la micro-économie et la macro-économie classiques ?

- La micro-économie classique est fondée sur la théorie de la valeur travail et sur l'idée que les
classes sociales sont en conflit pour la répartition des richesses.

- La macro-économie classique est basée sur l'adhésion à la loi de Say (loi des débouchés), l'idée
que la monnaie est neutre dans les échange et une vision politique en faveur du libre-échange.

TD4 – Hobbes, Thomas (1642), Le citoyen, chapitres 1 et 2. (Extraits)


Locke, John (1690), Traité du gouvernement civil, Chapitres 1 à 5,
Chapitre 9. (Extraits)
Biographies

Hobbes : Philosophe anglais

Contributions

 Léviathan
 Contrat social
Contexte

 Angleterre
 Crises politiques
 Guerres civiles

Locke : Philosophe anglais


Contributions

 Contrat social
 Etat de droit
Contexte

 Angleterre
 Oppositions à l’absolutisme

Hobbes
1. Quel est l’axiome que Thomas Hobbes considère comme faux ; selon lui, quelles sont les deux
causes pour lesquelles les hommes s’assemblent ?
 L’axiome que Thomas Hobbes considère comme faux est l’idée que l’homme est un « animal
politique » qui cherche spontanément à vivre avec ses semblables.
 Pour lui, les deux causes qui font que les hommes s'assemblent sont l'honneur et l'utilité.
 (L'honneur se rapporte à la gloire que Hobbes définit comme l'opinion de soi-même. Et l'utile
est le plaisir tiré des sens)

2. Qu’est-ce qui pousse les hommes à commercer entre eux ; dans ce cadre, qu’en est-il de l’amitié
et de la bienveillance ?
 Ce qui pousse les hommes à commercer entre eux est la recherche de l’intérêt personnel.
 Il n’existe alors que des alliances qui ne sont pas basées sur de l’amitié ou de la bienveillance
réelles.

3. Qu’est-ce qui caractérise les rapports entre les hommes qui se réunissent pour commercer, se
divertir, philosopher ?
 Les rapports entre les hommes sont compétitifs.
 Ceux qui commercent veulent faire avancer leurs affaires.
 Les hommes qui se réunissent pour se divertir le font pour se comparer et se réjouir du
malheur des autres.
 Ceux qui philosophent cherchent à se montrer plus intelligents que les autres.

4. D’où vient la crainte mutuelle entre les hommes ; qu’est-ce qui les rend égaux entre eux ; quelles
sont les causes pour lesquelles les hommes se disputent et se nuisent entre eux ?
 La crainte mutuelle entre les hommes vient de la volonté des hommes de faire le mal, et de
leur « égalité naturelle ». Cette égalité vient de la fragilité de la vie, et de la facilité que
chacun pourrait avoir à tuer un autre homme.
 Les hommes se disputent car ils désirent souvent des choses qui ne peuvent pas être
partagées entre eux. Ils doivent alors se battre pour l’obtenir.

5. Quel est le premier fondement du droit de la nature ; qu’a-t-on alors le droit de faire, de
posséder ; dans l’état de nature, quelle est la règle du droit ?
 Le premier fondement du droit de la nature est la possibilité pour chacun de protéger son
intégrité physique.
 Chacun a le droit d’utiliser tous les moyens qu’il juge nécessaire pour cette fin, et de
posséder ce qu’il veut.
 Pour Hobbes « en l’état de nature, l’utilité est la règle du droit », c’est-à-dire que l’homme a
des droits sur tout ce qui est utile à sa survie.

6. Quel est l’état naturel des hommes avant qu’ils aient formé des sociétés, et qui les fait
rechercher la société ; qu’enseigne la droite raison ?
 L’état naturel des hommes avant la formation des sociétés est la « guerre de tous contre
tous » car chacun peut faire valoir ses droits sur tout, attaquer et se défendre.
 Les hommes cherchent à former une société car la guerre perpétuelle n’est pas un état
désirable si l’on souhaite assurer sa survie.
 Selon Hobbes, la « droite raison » enseigne de de faire la guerre quand il n’y a pas d’autres
solutions mais de chercher la paix quand elle est possible.

Locke

7. Quels sont les arguments employés par John Locke pour montrer qu’il faut découvrir une autre
origine du pouvoir politique que celle enseignée par Filmer ; qu’entend-il par pouvoir politique ?
 Filmer défend l’idée que le pouvoir légitime provient de Dieu, qui l’aurait donné à Adam et
qui serait transmis en héritage.
 Locke argumente contre cette thèse en avançant que Dieu n’a pas donné autorité absolue à
Adam sur tous les hommes, que cette autorité n’a pas nécessairement été transmise à ses
descendants, et qu’il est de plus impossible de déterminer qui serait ses héritiers légitimes.
 Pour Locke, le pouvoir politiques est le droit de créer les lois, de les faire appliquer et de
défendre l’État, par la force si nécessaire, afin d’assurer le « bien public ».
8. Quelles sont les deux grandes caractéristiques de l’état de nature ; pourquoi celui-ci n’est-il
nullement un état de licence ; qu’a-t-on le droit d’infliger à quiconque viole les lois de la nature ?
 Chez Locke, l’état de nature est la liberté et l’égalité.
 Il ne s’agit cependant pas d’un état de licence (permissivité, liberté excessive) car les
hommes ont le devoir de respecter la vie et les biens d’autrui, car il faut respecter l’œuvre
divine.
 Il est possible de punir celui qui viole les « lois de la nature » seulement pour réparer les
dommages causés ou pour dissuader de futures violations. Le jugement ne doit pas être
arbitraire et la punition doit être proportionnée à la faute.

9. Qu’est-ce qui porte les hommes à mettre fin à l’état de nature et à composer des sociétés
politiques ?
 Les hommes composent des sociétés politiques afin de pourvoir aux besoins qu’ils ne
peuvent pas satisfaire par leurs moyens individuels.

10. Pourquoi les hommes n’ont-ils originellement aucun droit particulier sur ce que la terre et la
nature produisent ?
 Puisque Dieu a donné la terre au genre humain dans son ensemble, chaque homme n’a donc
au départ aucun droit individuel sur la terre. Il n’a pas non plus de droit sur ce que la nature
produit seule.

11. Qu’est-ce qui justifie le droit de propriété ; quelles sont ses limites ; qu’est-ce qui met du prix
aux choses ; au total, qu’est-ce qui établit le droit de propriété : le travail ou les lois réglant les
propriétés ?
 Locke justifie le droit de propriété par le travail : chacun étant propriétaire de sa personne, il
est aussi propriétaire des fruits de son travail.
 Il le limite en précisant que chacun ne doit prendre que ce dont il a besoin pour ne pas
prendre ce qui reviendrait aux autres.
 C’est surtout « le travail qui met différents prix au choses » et établit initialement la
propriété, qui est ensuite formalisée par la loi.

12. Pourquoi la définition que Locke donne de l’excès de propriété n’interdit elle pas d’accumuler
or et argent, ni le consentement des hommes à des possessions inégales et disproportionnées ; par
rapport à la situation « au commencement du monde », qu’est-ce que ceci laisser
présager concernant les rapports entre les hommes ?
 Pour Locke, l’excès de propriété au « commencement du monde » est l’accumulation de
biens périssables qui mène au gaspillage. Elle n’interdit donc pas l’accumulation des choses
durables comme l’or et l’argent qui n’ont pas d’utilité en soi mais ont de la valeur par
convention entre les hommes.
 Ainsi pour Locke l’invention de la monnaie (et le consentement à l’utiliser) permet à un
homme d’accumuler davantage de biens que ce qu’il peut consommer directement pour ses
besoins.
 La monnaie permet donc des propriétés inégales et donc des rapports d’inégalité entre les
hommes.

13. Qu’est-ce que l’état de nature ne peut pas garantir ; que lui manque-t-il qui justifie que les
hommes s’unissent en communauté et se soumettent à un gouvernement ?
 L’État de nature ne peut pas garantir la protection des personnes et de leur propriété.
 Dans cet état, il manque aux hommes des lois approuvées collectivement et un juge impartial
qui permettraient de régler les conflits, ainsi qu’un pouvoir ayant la force de faire face aux
criminels pour exécuter les sentences.

14. Quels sont les deux pouvoirs dont les hommes se dépouillent alors ; mais comment doivent
alors gouverner ceux qui ont le pouvoir souverain ou législatif ?
 Les hommes se dépouillent d’une partie de leur liberté en acceptant de se soumettre à un
pouvoir législatif, et de leur droit de punir en le confiant au pouvoir exécutif.
 Les gouvernants ne doivent pas étendre leur pouvoir au-delà de ce qui est nécessaire au bien
public. C’est-à-dire ne pas faire des lois arbitraires, maintenir une justice impartiale, utiliser la
force uniquement pour faire respecter les lois et protéger le pays des invasions, etc…

TD6 - Rousseau, Jean-Jacques (1754), Discours sur l’origine de


l’inégalité parmi les hommes, Seconde partie. (Extraits)
1. Qui Jean-Jacques Rousseau désigne-t-il, de façon ironique, comme le vrai fondateur de la société
civile, et pourquoi écrit-il que c’est un imposteur ?

Jean-Jacques Rousseau considère ironiquement l'inventeur de la propriété privée comme le vrai


fondateur de la société civile. Il écrit que c'est un imposteur car les biens matériels devraient appartenir
à tous.

2. Quelle est la condition de l’homme naissant ; qu’est-ce qui force l’homme à évoluer ; que se passe-
t-il à mesure que le genre humain s’étend ?

La condition de l'homme naissant est celle d'un animal suivant ses instincts et vivant des fruits de la
nature.

L'homme est forcé à évoluer par les difficultés de la vie comme les obstacles naturels, la compétition
d'autres animaux, et les conflits entre humains.

A mesure que le genre humain s'étend, il rencontre de nouveaux obstacles, trouve des nouvelles
techniques pour les surmonter, développe sa conscience et construit des relations sociales.

3. Quelles sont les conséquences de la « première révolution » formant l’établissement et


la distinction des familles ?

La "première révolution" formant l'établissement des familles, c'est à dire l'établissement d'un mode
de vie sédentaire, développe les sentiments d'affection au sein de la famille, fait émerger de nouveaux
besoins, encourage la communication et la formation de langues communes, développe le commerce,
puis la création de groupes sociaux plus larges que la famille, avec de nouveaux liens sociaux et de
nouveaux sentiments (jalousie, amour, honte…).

4. L’homme est-il naturellement cruel ; pourquoi la bonté convenant au pur état de nature n’est-elle
plus celle qui convient à la société naissante ?

Selon Rousseau, l'Homme n'est pas cruel à l'état de nature mais le devient avec le développement de
la société. L'Homme "primitif" cherche à répondre à ses besoins et à se défendre mais ne cherche pas
à nuire sans raison ou par vengeance.

Dans la "société naissante", les hommes interagissent plus fréquemment et les conflits sont plus
nombreux, l’homme devient donc cruel pour dissuader les autres de l’offenser.
5. Quand est-ce que les hommes vivent libres, sains, bons et heureux ; quand est-ce que l’on voit
l’esclavage et la misère apparaître ; pourquoi l’agriculture et la métallurgie civilisent-elles les
hommes et perdent-elles le genre humain ?

Selon Rousseau, les hommes vivaient "sains, bons et heureux" quand il n'y avait pas de division du
travail ou de propriété.

Pour lui, on voit apparaître la misère et l'esclavage avec l'agriculture.

L'agriculture et la métallurgie civilisent les hommes car la spécialisation du travail rend les hommes
interdépendants (le forgeron fabrique des outils utiles à l'agriculteur, qui nourrit le forgeron). Mais
elles perdent le genre humain car elles génèrent la propriété privée des terres et le partage inégal des
richesses.

6. Dans le nouvel ordre des choses marqué par la propriété et l’inégalité naissante, quelles sont les
caractéristiques de la situation déplorable dans laquelle se retrouve le genre humain ?

Dans le "nouvel ordre des choses", l'homme devient 'esclave' de ses semblables car il a forcément
besoin des autres pour répondre à ses besoins. Cela pousse les hommes à développer des
comportements de fourberie et de compétition afin de profiter d'autrui.

7. Dès lors que la société naissante fait place à un état de guerre perpétuelle contre les intérêts des
riches, comment ces derniers réagissent-ils, et que proposent-ils à ceux qui ne le sont pas ?

Afin d'éviter la guerre perpétuelle contre leurs intérêts, les riches proposent aux plus faibles d'établir
des institutions 'de justice et de paix' qui garantit des obligations mutuelles entre les forts et les faibles :
les faibles travaillent pour les riches qui les protègent contre les menaces extérieures.

8. A quelle situation conduit l’établissement de la société et des lois donnant, au total, « de nouvelles
entraves au faible et de nouvelles forces au riche » ?

La société des lois qui donne encore plus d'avantages aux riches conduit à une situation de soumission
des hommes au travail et à la pauvreté.

Elle mène aussi au développement des sociétés dans l'ensemble du monde.

TD6 - Smith, Adam (1759), Théorie des sentiments moraux, Partie I,


Chapitres 1 et 2 ; Partie III, Chapitres 1 et 2. (Extraits)
9. Selon Adam Smith, quel est le principe qui produit la pitié ou la compassion ; quelle est la source
de notre sensibilité pour la souffrance des autres ?

Selon Adam Smith, le principe qui conduit à la pitié ou la compassion est le fait de tirer du plaisir du
bonheur d'autrui.

La source de cette sensibilité est de voir les émotions d'autrui ou de notre capacité à imaginer ce que
l'autre ressent et à se mettre à sa place.

10. Dans quels sens peut-on employer le mot « sympathie » ; qu’est-ce qui peut nous amener à
l’éprouver ?

Pour Smith, la sympathie désigne la capacité à partager les émotions des autres. Nous sommes amenés
à l'éprouver en voyant les émotions des autres, mais surtout en imaginant ce que nous ressentirions
dans leur situation.
11. Quelle que soit la cause de la sympathie, qu’est-ce qui nous plaît le plus, et qu’est-ce qui nous
choque le plus ; si plaisir et peine paraissent résulter de la correspondance des impressions des
autres avec les nôtres, pourquoi la sympathie accroît-elle le plaisir et soulage-t-elle la douleur ;
pourquoi est-on plus pressé de partager les sentiments pénibles que les sentiments heureux ?

Quelle que soit la cause de la sympathie, nous aimons la recevoir et nous sommes choqués par son
absence chez les autres.

La sympathie accroît le plaisir car le bonheur des autres est une source de plaisir supplémentaire, et
elle diminue la douleur car nous sommes soulagés de voir quelqu'un partager notre peine.

Nous préférons partager les sentiments pénibles car nous avons plus besoin de partager notre malheur
que notre bonheur. Nous cherchons davantage à soulager notre douleur qu’à augmenter notre plaisir.

12. Comment approuvons-nous ou désapprouvons-nous notre conduite, comment nous « divisons-


nous », en quelque sorte, en nous mettant à la place d’un spectateur impartial ?

Nous jugeons notre comportement comme nous jugeons celui des autres.

Pour cela nous nous imaginons à la place d'un spectateur extérieur et imaginons quelle sympathie
envers nous il aurait face à nos actions.

13. Pourquoi le plus grand bonheur est-il d’être aimé et de sentir que l’on mérite de l’être, et le plus
grand malheur est-il d’être haï et de sentir que l’on mérite de l’être ?

Nous tirons plus de plaisir ou de malheur de nos actions si l'idée que nous avons de nous-même est en
accord avec le jugement des autres. On a moins de plaisir à recevoir des félicitations qu'on ne pense
pas mériter, et moins de peine à recevoir des critiques que l'on pense infondées.

14. Que faut-il de plus que l’amour de la louange et la crainte du blâme pour rendre l’homme propre
à la société ; qu’est-ce que cela implique pour un criminel qui n’est pas démasqué, ou pour un
innocent injustement condamné ?

Pour rendre l’homme propre à la société, la nature lui donne une conscience qui l’amène à juger ses
propres actions.

Un criminel qui n'est pas condamné doit donc ressentir la honte, la terreur et le remord, et désirer son
châtiment.

A l'inverse un innocent injustement condamné peut se révolter contre un jugement qui n'est pas
mérité.

TD7 - Smith : division du travail, valeur, prix, répartition, avenir du


capitalisme. Mills, Catherine (2004), Economie politique, Paris,
Montchrestien, 3 e édition, pp 23-41.
1. Qu’est-ce que la division du travail ; que permet-elle ; quelles sont les trois raisons
pour lesquelles la productivité du travail augmente alors ?

La division du travail est le fait de diviser la production en opérations simples effectuées par des
ouvriers spécialisés sur tâche particulière.

Elle permet l'accroissement de la production pour un même nombre d'ouvriers.


Cette augmentation est due à l'augmentation du savoir-faire de chaque ouvrier sur sa tâche, (2) le gain
de temps car il n'est pas nécessaire de faire des changements de lieu et de matériel entre deux tâches,
la mécanisation des tâches pour faciliter la production.

2. Qu’est-ce qui est à l’origine de la division du travail ; qu’est-ce qui la limite ?

L'origine de la division du travail est la tendance naturelle des hommes à échanger entre eux.

La division du travail est limitée par l'étendue du marché : il faut avoir assez de débouchés pour sa
production pour pouvoir se spécialiser.

3. Selon Smith, quelle est la véritable mesure de la valeur d’échange d’une marchandise ; quel est le
prix réel de chaque chose ; en définitive, à quoi est égale la valeur échangeable d’une chose ?

Pour Smith la véritable mesure de la valeur d'échange est le travail.

Le prix réel de chaque chose est le travail nécessaire pour la produire.

La valeur échangeable d'une chose est la proportion du travail d'autrui qu'elle peut acheter.

4. Pourquoi le travail n’est-il pas, dans la pratique, la mesure servant communément à apprécier la
valeur d’échange d’une marchandise ; comment les échanges s’opèrent-ils quand ils se
développent ; à quoi correspond le prix nominal d’une marchandise ?

Le travail n'est pas utilisé dans la pratique pour déterminer le prix des marchandises car il est difficile
de comparer deux quantités de travail. Il est plus simple de comparer les marchandises.

Quand les échanges se développent, la monnaie devient le moyen principal des échanges.

Le prix nominal d'une marchandise est son prix en monnaie.

5. Selon qu’une société est dans un état primitif ou avancé, quelles sont les parties constituantes du
prix des marchandises ?

Dans un état primitif, seul le travail détermine le prix des marchandises.

Dans une société avancée, le prix est composé des salaires (rémunération du travail), du profit
(rémunération du capital) et de la rente (rémunération de la propriété foncière).

6. A quoi correspond le taux naturel des salaires, le taux naturel des profits, le taux naturel de la
rente ; à quoi correspond, alors le prix naturel d’une marchandise ?

Le taux naturel des salaires, des profits et des rentes est leur taux moyen de rémunération. Il varie
selon les lieux, les époques et les tendances économiques.

Le prix naturel d'une marchandise est la somme des prix naturels des salaires, des profits et des rentes
que coûtent sa production.

7. Qu’est-ce que le prix de marché d’une marchandise ; sur la base de la distinction entre demande
effective et demande absolue, comment se détermine le prix de marché ?

Le prix de marché est le prix auquel la marchandise est effectivement vendue.

La demande absolue est l’ensemble des marchandises que la population voudrait acheter, la demande
effective est l’ensemble des marchandises que la population veut et peut acheter.
Le prix de marché est déterminé par le rapport entre la quantité de marchandise offerte et la demande
effective.

8. Comment s’expliquent les mouvements, la gravitation, du prix de marché autour du prix naturel
?

Pour Smith, le prix de marché évolue autour du prix naturel.

Quand l'offre est inférieure à la demande, le prix augmente au-dessus du prix naturel.

Quand la demande est inférieure à l'offre, le prix diminue en dessous du prix naturel.

Quand le prix est haut, cela encourage plus de production et quand il est bas cela décourage la
production.

Le marché tend donc vers une situation où l'offre est égale à la demande, et où le prix de marché est
donc égal au prix naturel.

9. Qu’est-ce qui distingue une société à l’état avancé d’une société à l’état primitif ; quelles sont,
alors, les trois catégories de classes et de revenus caractérisant une société avancée ?

Dans une société à l'état primitif, l'ouvrier est propriétaire de tous les fruits de son travail.

Dans une société avancée capitaliste, le sol et le capital deviennent la propriété privée de quelque uns
à qui il faut céder une partie des fruits du travail pour payer rentes et profits.

Les trois classes sont donc les travailleurs, les propriétaires de capitaux et les propriétaires fonciers.

Leurs revenus sont respectivement : les salaires, les profits et la rente.

10. Qu’est-ce qui caractérise la rente, et quel regard Smith porte-t-il sur le propriétaire foncier ?

La rente est caractérisée par un prix de monopole : le rentier prélève sur les produits du travail le
maximum possible après rémunération du capital et du travail.

Malgré l'absence de justification du rôle du rentier, Smith a plutôt de la sympathie pour les
propriétaires fonciers.

11. Comment Smith analyse-t-il le salaire, le taux naturel du salaire, le taux courant du salaire, les
intérêts des travailleurs ?

Le taux naturel du salaire correspond au minimum de subsistance pour le travailleur et sa famille.

Le taux courant est déterminé par les rapports de force entre maîtres et ouvriers, en général favorable
aux maîtres (capitalistes) sauf en cas de manque de main d'œuvre.

Pour Smith, les travailleurs ont plutôt intérêt à ce que la société soit en état progressif (croissance) car
l'accumulation du capital s'accompagne de l'accroissement des salaires.

12. Comment Smith analyse-t-il le profit et les intérêts des propriétaires de capitaux ?

Pour Smith, le profit n'est ni une forme d'intérêt de prêt, ni une forme de rémunération du travail de
l'entrepreneur.

Smith justifie le profit par le fait qu'il permet l'accumulation du capital, qui génère des emplois et de
la richesse pour toute la société.
Cependant, pour Smith, l'intérêt des capitalistes n'est pas aligné avec celui de la société car le taux de
profit tend à baisser avec l'accumulation du capital.

La classe capitaliste cherche donc à maintenir ses profits en faisant des accords entre vendeurs et en
essayant de faire adopter des lois qui leur sont favorables.

13. Selon Smith, qu’est-ce qui vient poser des limites à la croissance économique ?

Selon Smith, la croissance est limitée par le fait que lorsque tous les travailleurs sont employés, les
salaires augmentent, le ralentissement de l'accumulation du capital qui en résulte génèrera du
chômage et donc une baisse des salaires.

Augmentation
Accumulation Augmentation
de la demande Plein emploi
du capital des salaires
de travail

Baisse de Baisse de la
Baisse des
l'accumulation demande de Chômage
salaires
du capital travail

Par ailleurs, quand la production est très élevée, la demande effective n'est pas forcément suffisante
pour acheter tout ce qui est produit.

TD8 - Ricardo : valeur, prix, répartition, avenir du capitalisme. Mills,


Catherine (2004), Economie politique, Paris, Montchrestien, 3 e
édition, pp 45-60.
1. Selon Ricardo, quels sont les deux sens du mot valeur ; quel rôle l’utilité joue-t-elle concernant la
valeur d’échange d’un bien ?

Pour Ricardo, reprenant Smith, les deux sens du mot valeur sont la valeur en usage et la valeur en
échange.

L’utilité n’entre pas en compte pour déterminer la valeur d’échange.

2. De quoi dépend la valeur d’échange des biens non reproductibles ; de quoi dépend la valeur
d’échange des biens reproductibles ?

La valeur d’échange des biens non reproductibles dépend de leur rareté.

La valeur d’échange des biens reproductibles dépend de la quantité de travail nécessaire à leur
production.

3. En quoi Ricardo est-il en désaccord avec Smith en matière de théorie de la valeur ?

Ricardo est en désaccord avec Smith sur l’idée que le travail peut être utilisé pour mesurer la valeur
d’échange.

Pour Ricardo, une même marchandise peut nécessiter des quantités variables de travail, il est donc
difficile d’utiliser le temps de travail comme unité fixe de mesure de la valeur d’échange.
Selon lui, il faudrait trouver une marchandise (ex : l’or) qui nécessite toujours la même quantité de
travail afin de l’utiliser comme unité de mesure de la quantité de travail.

4. Comment Ricardo définit-il le prix naturel et le prix courant ; comment explique-t-il


les mouvements du prix courant autour du prix naturel ?

Pour Ricardo, le prix naturel est la somme des salaires (quantité de travail) et du profit moyen.

Si la demande augmente, le prix et le taux de profit augmente. Si la demande diminue, le prix et le taux
de profit diminue.

Les taux de profit élevés attirent le capital et la main d’œuvre, ce qui mène à l’augmentation de la
production et un retour vers le prix naturel et un taux de profit moyen.

Retour vers le
Augmentation Augmentation Afflux de
Augmentation prix naturel et
Offre < Demande du prix du taux de capital et de
de l'offre taux de profit
courant profit main d'oeuvre
moyen

Réorientation Retour vers le


Diminution du Diminution du du capital vers Diminution de prix naturel et
Offre > Demande
prix courant taux de profit d'autres l'offre taux de profit
secteurs moyen

5. Comment Ricardo définit-il la rente ; quelle est sa nature ; comment se règle le prix du blé ?

Ricardo définit la rente comme une « portion du produit de la terre que l’on paie au propriétaire pour
avoir le droit d’exploiter le sol ».

La rente provient de la propriété privée des terres qui sont des biens non-reproductibles (leur valeur
est déterminée par leur rareté).

Le prix du blé est selon Ricardo déterminé par la quantité de travail nécessaire pour produire sur les
dernières terres mises en culture, c’est-à-dire les terres les moins fertiles.

6. Comment Ricardo définit-il le prix naturel et le prix courant du travail ; comment explique-t-il les
mouvements du prix courant du travail autour de son prix naturel ?

Pour Ricardo, le prix naturel du travail est défini par le prix ressources dont les travailleurs ont besoin
pour vivre et se reproduire, sans augmentation ni diminution de la population.

Le prix naturel du travail varie avec le prix des aliments de base (blé), les progrès techniques et le
contexte (époque, pays, modes de vie…).

Le prix courant du travail (ce que perçoivent vraiment les travailleurs) est déterminé par l’offre et la
demande de travail. Pour Ricardo, la population augmente quand les salaires sont hauts (hausse de la
natalité) et diminue lorsqu’ils sont bas (baisse de natalité, hausse de la mortalité).

Baisse des
Offre de travail < Augmentation Augmentation de Plus grande offre salaires vers le
Demande des salaires la natalité de travail prix naturel du
travail

Hausse des
Restriction des
Offre de travail > Baisse des Moins d'offre de salaires vers le
naissances,
Demande salaires travail prix naturel du
mortalité
travail
7. Pourquoi la marche naturelle des sociétés conduit-elle à la hausse des salaires sans pour autant
améliorer la condition des travailleurs ?

La marche naturelle des sociétés conduit à la hausse des salaires car l’accumulation constante de
capital et la mise en culture de nouvelles terres peut maintenir une demande d’ouvriers élevée.

Cependant, cette augmentation ne mène pas à une amélioration de la condition des travailleurs car
l’augmentation du prix du blé (rendements agricoles décroissants) augmentera le prix naturel du
travail (coût de la vie pour l’ouvrier) et l’évolution de la population ramènera les salaires vers le prix
naturel du travail.

Accumulation Baisse des


Demande de Hausse des Accroissement
salaires vers le
de capital bras élevée salaires de la population
prix naturel

Mise en culture Rendements Hausse du prix Dégradation de


Augmentation
de nouvelles agricoles
du prix du blé
naturel du salaire la situation des
terres décroissants (coût de la vie) ouvriers

8. Pourquoi Ricardo critique-t-il les lois sur les pauvres (« Poor Laws ») ?

Ricardo critique la loi anglaise sur les pauvres car il pense ces lois inefficaces.

En accord avec Malthus, il affirme que procurer des revenus aux pauvres augmente leur population et
donc augmente la pauvreté.

9. Pourquoi la marche naturelle des sociétés tend-elle à provoquer une baisse des profits, et tend à
conduire ces sociétés vers un état stationnaire ?

Pour Ricardo, l’augmentation des salaires fait baisser les profits. Les progrès de la société font
augmenter le prix du blé, donc le prix naturel du travail, donc les salaires. Les profits tendent donc
naturellement à la baisse.

En l’absence de profit, l’accumulation de capital s’arrête car il n’y a plus d’intérêt à investir. La société
évolue donc vers un état stationnaire.
Résumé Smith/Ricardo
Smith Ricardo
Sens du mot valeur Valeur d’usage Valeur d’usage
OU OU
Valeur d’échange Valeur d’échange
Origine de la valeur d’échange Le travail Le travail
Mesure de la valeur d’échange Le travail Une marchandise qui
représente une quantité fixe de
travail
Valeur échangeable d’une Proportion du travail d'autrui Quantité de travail nécessaire
chose qu'elle peut acheter pour produire la marchandise
Prix réel Travail nécessaire pour
produire la marchandise
Prix nominal Prix en monnaie
Prix naturel (prix vers lequel Somme des prix naturels des Somme des salaires (quantité
tend le prix courant) salaires, des profits et des de travail) et du profit moyen.
rentes que coûtent sa S+P
production. Si le salaire augmente, le profit
S+P+R baisse.
Si le salaire augmente, le prix
augmente.
Prix courant des marchandises Rapport entre offre et O  D
(prix observé en réalité) demande effective. Le prix courant tend vers le prix
OD naturel (et le taux de profit
Le prix courant tend vers le prix moyen) en raison de la
naturel en raison de la réorientation des capitaux vers
réorientation des capitaux vers les activités les plus lucratives.
les activités les plus lucratives.
Définition de la rente « prix le plus élevé que le « portion du produit de la terre
fermier est en état de payer » que l’on paie au propriétaire
pour avoir le droit d’exploiter le
sol »
Détermination de la rente Prix de monopole. L’augmentation des prix
L’augmentation de la rente augmentent la rente.
augmente les prix. Les terres les plus fertiles
reçoivent une rente plus
élevée.
Prix naturel du travail (salaire) Le taux naturel du salaire Prix ressources dont les
correspond au minimum de travailleurs ont besoin pour
subsistance pour le travailleur vivre et se reproduire
et sa famille.
Prix courant du travail Le taux courant est déterminé O  D de travail et le prix des
par les rapports de force entre denrées dont les travailleurs
maîtres et ouvriers, en général ont besoin.
favorable aux maîtres Le prix courant tend vers le prix
(capitalistes) sauf en cas de naturel en raison des
manque de main d'œuvre. évolutions démographiques.
TD9 – Marx

1. En quoi Marx approfondit-il la vision ricardienne de la théorie de la valeur travail ; quelle


est la « loi de la valeur » subie par les travailleurs ; en quoi consiste l’aliénation à laquelle
elle conduit ?

Marx approfondit la vision ricardienne de la théorie de la valeur travail en précisant que ce n'est pas
le travail individuel qui détermine la valeur des marchandises mais le travail socialement nécessaire,
c'est à dire le travail qui est nécessaire en général/en moyenne pour produire cette marchandise.

La "loi de la valeur" subie par le travailleur est le fait que le lorsqu'il apporte le fruit de son travail sur
le marché, son effort individuel ne sera pas pris en compte et le même prix sera établit pour toutes le
marchandises d'un même type, même si la quantité de travail nécessaire pour les produire est
différent.

La "loi de la valeur" conduit donc à l'aliénation, car les individus ne sont plus reconnus
personnellement pour leur travail, mais sont considérés comme une fraction anonyme de l'ensemble
du travail humain utilisé dans la production.

2. Reprenant l’idée ricardienne d’une relation inverse entre salaires et profits,


comment la distinction introduite par Marx entre travail et force de travail lui permet-elle
de montrer que la profit n’est pas du vol, mais de l’exploitation ?

Marx reprend l’idée ricardienne d’une relation inverse entre salaires et profits : si le salaire
augmente, le profit baisse.

Marx définit la force de travail comme la capacité à produire que le travailleur loue au capitaliste. Sa
valeur est déterminée par la valeur des marchandises nécessaires aux travailleurs pour reproduire
leur force de travail.

Il définit le travail comme les efforts « cristallisés » dans les marchandises produites. Sa valeur est
déterminée par la valeur des marchandises produites.

Avec cette distinction, Marx montre que le profit n’est pas du vol car la force de travail est bien
payée. Mais le profit est une exploitation car le capitaliste s’approprie une partie de la valeur créée
par les travailleurs.

Concept Définition Valeur


Force de travail Ce que possède le travailleur « Valeur des marchandises nécessaires pour
et qu’il loue à un patron (la reproduire la force de travail journalière »
force de son corps).
Travail Ce qui est produit avec la « Valeur des marchandises produites par le
force de travail. travail du travailleur usant de sa force de
travail »
Plus-value Partie de la valeur créée qui Différence entre la valeur du travail et la
ne revient pas au travailleur. valeur de la force de travail.
Exprimée monétairement par le profit.
3. Sur la base de la distinction faite par Marx entre forces productives et rapports de
production, comment caractérise-t-il l’histoire de l’humanité ; comment le mode de
production capitaliste s’inscrit-il dans cette histoire ?

Pour Marx, l’histoire de l’humanité suit la recherche de l’élimination des contraintes matérielles par
le développement des forces productives (travail, outils, ressources…)

Suivant les époques, les hommes développent différents rapports de productions pour organiser les
forces productives. Quand un mode de production atteint ses limites, il est renversé afin de pouvoir
poursuivre le développement économique.

Pour Marx le mode de production capitaliste apparaît en réponse aux limites du mode féodal, et il
devra être remplacé à son tour à cause de ses propres limites.

Concept Définition
Forces productives Moyens utilisés par les hommes pour produire (force de travail
humaine, animale, outils, machines, ressources naturelles…)
Rapports de production Structure sociale qui organise les forces productives et la répartition
ou mode de production de la valeur (féodalisme, capitalisme…)
Matérialisme historique Conception de l’histoire qui affirme que les événements historiques
sont déterminés par les rapports sociaux et l’évolution des moyens
de production.
Elle s’oppose aux conceptions idéalistes, qui s’intéresse plus au rôle
des idées.

4. Dans le mode de production capitaliste, qu’est-ce qui est à l’origine de la baisse


tendancielle du taux de profit ; qu’est-ce qui conduit au déclenchement d’une crise
capitaliste ; quelle peut en être l’issue ?

Pour Marx, la baisse tendancielle des profits est liée à la substitution du capital au travail afin de
rendre le travail plus productif.

L'augmentation de la production fera baisser la valeur des marchandises produites, la plus-value et


donc les profits.

Selon Marx, la baisse tendancielle des taux de profit mène à une crise capitaliste car elle bloque
l'accumulation du capital. La seule issue selon lui est un changement de rapport de production.

Ricardo Marx
Origine de la L’augmentation du prix du blé Substitution du capital au travail afin de
baisse (rendements agricoles rendre le travail plus productif.
tendancielle des décroissants) augmentera le L'augmentation de la production fera baisser
taux de profit prix naturel du travail (coût de la valeur des marchandises produites, la
la vie pour l’ouvrier), donc plus-value et donc les profits.
baisse les profits.

5. Que révèle l’analyse des contradictions du capitalisme ; que signale la récurrence des crises
typiques du mode de production capitaliste ?

Pour Marx les contradictions du capitalisme sont le signe que la propriété privée des moyens de
production est un obstacle au développement économique (développement des forces productives).
La récurrence des crises capitalistes montre qu'il faut socialiser les moyens de production.

6. Selon Marx, quel dépassement faut-il opérer pour organiser rationnellement


l’émancipation définitive de l’humanité ; qui doit être l’acteur de ce dépassement ?

Selon Marx, il faut socialiser la propriété des moyens de production pour émanciper l'humanité.

L'acteur de ce dépassement doit être le prolétariat, les hommes victimes de l'aliénation et de


l'exploitation capitaliste.

7. Comment peut-on évaluer l’œuvre de Marx si l’on retient d’elle qu’il s’agit d’une
philosophie de l’histoire ?

En tant que philosophie de l'histoire, la portée de l’œuvre de Marx est limitée par les observations
des systèmes capitalistes et socialistes : des systèmes capitalistes ont réussi à surmonter les crises
alors que des systèmes socialistes se sont effondrés.

8. Comment peut-on évaluer l’œuvre de Marx si l’on retient d’elle qu’il s’agit d’une critique
de l’économie politique classique ?

En tant que critique de l'économie politique classique, l’œuvre de Marx contribue à l'école classique
mais y apporte une analyse originale de la monnaie.

9. Concernant en particulier l’analyse que Marx fait de la monnaie dans le capitalisme, que
permet la monnaie en tant qu’équivalent général, que permet-elle en tant que capital ?

En tant qu'équivalent général, la monnaie permet de comparer et mesurer la valeur des


marchandises, et donc du travail qui les produit.

En tant que capital, la monnaie permet d'acheter la force de travail et de produire pour générer un
profit issu de la plus-value.

10. Quel est l’objet du Livre II du « Capital », quelle est sa conclusion principale ; quel est
l’objet du Livre III du « Capital », quelle est sa conclusion principale ?

L'objet du Livre II du "Capital" est l'analyse des conditions où le marché peut maintenir une économie
organisée avec la division du travail.

Sa conclusion principale est que ce fonctionnement marchand mène à des crises.

Le Livre III du "Capital" traite des conséquences de l'accumulation du capital à long terme.

Sa conclusion principale est que la baisse tendancielle des taux de profit mènera à des crises et au
renversement du capitalisme via la lutte des classes.

Vocabulaire
 Capital fixe : capital utilisé pour la production sur plusieurs cycles (machines…)

 Capital circulant : capital utilisé sur un seul cycle de production (matière premières, stocks de
marchandises…)
 Effectivement : en effet, en réalité.

 Taux de profit : rapport entre le profit et le volume de capital investi

 Accroissement géométrique : accroissement exponentiel

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