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La loi comptable1 oblige les entreprises de tenir une comptabilité qui donne une image fidèle de leur
patrimoine : « les états de synthèse doivent donner une image fidèle des actifs et passifs ainsi que de la
situation financière et des résultats de l’entreprise » 2. En d’autres termes, le Bilan et le CPC doivent
refléter au mieux la réalité économique et financière de l’entreprise.
Pour cela, la loi impose aux entreprises l’enregistrement chronologique de toutes les opérations qui
affectent leur patrimoine, notamment la tenue d’un livre-journal 3, en outre, elle leur impose aussi de
réaliser un inventaire des éléments actifs et passifs de l’entreprise au moins une fois par exercice 4.
Pour atteindre cet objectif d’image fidèle, la comptabilité de l’entreprise doit respecter sept principes
comptables fondamentaux retenus par le CGNC 5.
Ces principes comptables fondamentaux sont les suivants :
• Le principe de continuité d'exploitation ;
• Le principe de permanence des méthodes ;
• Le principe du coût historique ;
• Le principe de spécialisation des exercices ;
• Le principe de prudence ;
• Le principe de clarté ;
• Le principe d'importance significative.
Dans ce chapitre préliminaire, nous présenterons d’abord les sept principes comptables, puis nous
aborderons la période et le contenu des travaux d’inventaire.
1
Loi n° 9-88 relative aux obligations comptables des commerçants publiée au Bulletin Officiel n° 4183 bis du 30 décembre 1992.
2
Loi n° 9-88, article 11.
3
Loi n° 9-88, articles 1 et 2.
4
Loi n° 9-88, article 5.
5
Code Général de Normalisation Comptable (CGNC), Commission de Normalisation Comptable (CNC), Ministère de l’Economie
et des finances – Royaume du Maroc - Décembre 1986.
Principe Contenu
Continuité d'exploitation L’entreprise doit établir ses états de synthèse dans la perspective
d'une poursuite normale de ses activités.
Permanence des méthodes L’entreprise établit ses états de synthèse en appliquant les mêmes
règles d'évaluation et de présentation d'un exercice à l’autre.
Coût historique La valeur d'entrée d'un élément inscrit en comptabilité pour son
montant exprimé en unités monétaires courantes à la date d'entrée
reste intangible quelle que soit l’évolution ultérieure du pouvoir
d'achat de la monnaie ou de la valeur actuelle de l’élément, sous
réserve de l’application du principe de prudence.
Spécialisation des exercices En raison du découpage de la vie de l’entreprise en exercices
comptables, les charges et les produits doivent être rattachés à
l’exercice qui les concerne effectivement et à celui-là seulement.
Prudence • Les incertitudes présentes susceptibles d'entraîner un accroissement
des charges ou une diminution des produits de l’exercice doivent être
prises en considération dans le calcul du résultat de cet exercice.
• En application de ce principe, les produits ne sont pris en compte
que s'ils sont certains et définitivement acquis à l’entreprise ; en
revanche, les charges sont à prendre en compte dès lors qu'elles sont
probables.
Clarté • Les opérations et informations doivent être inscrites dans les
comptes sous la rubrique adéquate, avec la bonne dénomination et
sans compensation entre elles ;
• Les éléments d'actif et de passif doivent être évalués séparément ;
• Les éléments des états de synthèse doivent être inscrits dans les
postes adéquats sans aucune compensation entre ces postes.
Importance significative Les états de synthèse doivent révéler tous les éléments dont
l’importance peut affecter les évaluations et les décisions.
6
CGNC, pages 19 à 24.
7
Loi n° 9-88, article 20.
8
Loi n° 9-88, article 13.
9
Loi n° 9-88, article 16.
10
Loi n° 9-88, article 15.
A la fin de l’exercice, qui correspond le plus souvent au 31/12/N, la balance mensuelle du dernier mois
de l’exercice présente des soldes qui ne reflètent pas toujours la réalité économique et financière de
l’entreprise.
En effet, cette balance, appelée balance avant inventaire, ne prend en considération que les opérations
qui ont été enregistrées au cours de l’exercice.
Cette balance ne tient pas compte d’un certain nombre d’informations telles que, par exemple :
- la valeur du stock final ;
- la perte de valeur subie par le matériel suite à son utilisation au cours de l’exercice ;
- la perte de valeur subie par les titres suite à la baisse des cours boursiers ;
- la perte de valeur subie par les stocks suite à la baisse des cours ou suite à une avarie ;
- les difficultés de recouvrement de certaines créances suite à des problèmes financiers chez des clients ;
- certaines dépenses se rapportant à l’exercice mais non encore enregistrées telles que la consommation
d’électricité, la facture n’étant pas encore reçue ;
- etc…
Il faut alors régulariser tous les comptes concernés : c’est ce qu’on appelle les travaux d’inventaire.
Ces travaux se déroulent sur une période plus ou moins longue en fonction de l’entreprise, de son
activité, de sa taille, de son organisation et de ses méthodes de travail…
Le plus souvent, ils sont réalisés au cours du premier trimestre de l’exercice suivant, afin de pouvoir
établir les états de synthèse avant le 31 mars N+1. En effet, la loi comptable 11 exige que
l’établissement des états de synthèse soit fait au plus tard dans les trois mois suivant la clôture de
l’exercice.
Les travaux d’inventaire se traduisent par de nouvelles écritures au journal de l’exercice clos. Ces
écritures, reportées dans les comptes du grand livre, aboutissent à l’établissement d’une nouvelle
balance appelée balance après inventaire. Les états de synthèse sont alors établis à partir des soldes de
la balance après inventaire, comme le montre le schéma ci-après.
11
Loi comptable, article 18.
Documents de base
Enregistrements
Journal
Enregistrements Reports
Grand livre
Etablissement
Travaux
d’inventaire
Etablissement
Les travaux d’inventaire se basent sur un inventaire extracomptable : il s’agit du recensement de tout ce
qui existe dans l’entreprise.
« L’inventaire est un relevé complet, sans lacune ni omissions, un dénombrement détaillé, article par
article de tous les éléments, soit d’actif, soit de passif ; tout doit être appelé, examiné, chiffré ; d’où
deux conditions essentielles : l’exactitude scrupuleuse dans les énonciations, la sincérité dans les
évaluations » 12.
Les différentes étapes des travaux d’inventaire sont présentées dans le tableau ci-après :
12
Cahiers du congrès international de la comptabilité, Paris, 1948
13
André PHILIPPS, Christian RAULET, Pierre SABATIER, Comptabilité générale, Editions DUNOD, Paris, 1983, pages 161 et 162.
Etape Activité
Elle récapitule la situation de chaque compte suite
Balance des comptes avant inventaire aux différentes opérations enregistrées au cours de
l’exercice.
Il permet d’établir plusieurs tableaux comportant
les données d’inventaire. Ces tableaux sont
appelés états d’inventaire :
- état des stocks ;
- états des espèces ;
Inventaire extra-comptable
- état des immobilisations ;
- état des créances en difficultés ;
- état des titres en portefeuille ;
- état des charges et des produits ;
- état de rapprochement bancaire.
Elles permettent de rectifier le solde de certains
comptes à partir des différents états d’inventaire.
Il s’agit :
- des écritures relatives aux amortissements ;
Ecritures de régularisation - des écritures relatives aux provisions ;
- des écritures de régularisation des stocks ;
- des écritures de régularisation des charges et
des produits ;
- des écritures de rapprochement bancaire.
Elle récapitule la situation de chaque compte en
tenant compte des écritures de régularisation.
Balance des comptes après inventaire
Elle permet d’établir le Compte de Produits et
Charges (CPC).
Elles permettent de déterminer le résultat de
Ecritures de regroupement l’exercice, en soldant les différents comptes de
charges et de produits.
Elle récapitule les comptes du Bilan seulement,
car les comptes de charges et de produits ont été
Balance de clôture
soldés.
Elle permet d’établir le Bilan.
Les écritures de régularisation sont passées au journal à la date de clôture de l’exercice, le plus souvent
au 31/12/N, même si elles sont effectuées durant le trimestre qui suit cette date de clôture.