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Module 3 – Séquence 4 :

Séance et introduction au débriefing

Il est maintenant temps de passer à l’action !


Après avoir reçu un pré-briefing et un briefing complet, les apprenants sont invités à s’occuper
de leur patient et à entrer dans le scénario.

Infirmière : Bonjour Monsieur !


Mannequin : Bonjour Madame.

Infirmière : Comment vous appelez-vous ?


Mannequin : Je m'appelle Mr Durant.
Infirmière : OK. Je suis l'infirmière qui va s'occuper de vous aujourd'hui. Que se passe-t-il ?
Mannequin : Je suis venu parce que il y a environ une demi-heure j'ai eu mal dans la poitrine.
Ça a commencé lorsque je tondais ma pelouse. J'ai très peur.

Infirmière : OK. Est-ce que ça vous est déjà arrivé avant ?


Mannequin : Non Madame, jamais.
Infirmière : Vous avez mal ailleurs également ? Ou seulement au niveau du thorax ?
Mannequin : Oui, j'ai un peu mal dans l'épaule à gauche. Et un peu dans la mâchoire, à gauche
aussi.
Infirmière : OK. Je vais évaluer votre respiration, Monsieur.
Mannequin : Ça va.
Infirmière : OK, la respiration est symétrique, elle est ample. Je vais vous mettre une pince au
niveau d'un doigt.
Mannequin : Ça va, Madame.
Infirmière : La saturation est à 95%. Je vais évaluer la circulation, Monsieur, et vous mettre
des électrodes.
Mannequin : OK Madame, merci.
Infirmière : Est-ce que vous avez des antécédents particuliers, Monsieur ?
Mannequin : Moi, non, Madame, mais mon papa, oui.
Infirmière : Qu'est-ce qu'il a eu votre papa ?

Mannequin : On lui a mis ... vous savez... un stent dans une des artères autour du cœur.
Infirmière : OK. Alors, je vais prendre votre pouls. Il est régulier, et bien frappé. Le temps de
recoloration capillaire est de ...
Instructeur : 2 secondes.
Infirmière : Je vais prendre votre tension.

Mannequin : D'accord.
Infirmière : Est-ce que vous prenez des médicaments, Monsieur ?
Mannequin : Je prends juste un cachet pour dormir, mais je ne me rappelle plus du nom,
Madame.

Infirmière : Ça va. Je vais aller appeler le médecin pour qu'il puisse venir vous ausculter,
Monsieur.
Mannequin : Ça va, madame.
Infirmière : Bonjour. Rebecca, infirmière au déchoquage. Je vous téléphone pour Mr Durant,
55 ans, qui vient pour une douleur thoracique typique avec irradiation dans le bras gauche.
Ses paramètres sont bons, mais j'aurais aimé avoir l'avis d'un médecin, s'il vous plaît.
Standardiste : Je vous envoie quelqu'un !
Infirmière : Merci.
Médecin : Bonjour Rebecca. Bonjour Monsieur. Monsieur, nous sommes médecin et infirmier,
et nous allons participer également à votre prise en charge. On prend rapidement la
transmission de notre collègue.
Infirmière : Voilà: Monsieur Durant Stéphane, 55 ans, a une douleur thoracique typique avec
irradiation au niveau du bras gauche qui a commencé lorsqu'il tondait sa pelouse.

Au niveau du A: l'airway est libre.


Au niveau du B, la fréquence respiratoire est de 20/min, c'est symétrique et bien ample.
Au niveau du C, la fréquence cardiaque est à 92, le pouls est bien frappé et la tension est à 16.
Médecin : Bien. Je vais faire une évaluation complète du patient. Rebecca, as-tu déjà pu
réaliser un électrocardiogramme ?
Infirmière : Je m’apprêtais à le faire.
Médecin : D'accord. Pendant ce temps-là, Nicolas, peux-tu mettre en place un cathéter
veineux périphérique, prélever une biologie sanguine, un pH, et mettre en place une perfusion
de 500 mL d'Hartmann ?
Infirmier : OK, je fais cela.

Médecin : Monsieur ?
Mannequin : Oui, Monsieur.
Médecin : Avez-vous toujours mal ?
Mannequin : Oui Monsieur, j'ai toujours mal. Ça serre très fort.
Médecin : D'accord. Donc le A est libre. Au niveau du B... Respirez bien fort !

J'ai une fréquence respiratoire un peu rapide, à 20/min, c'est ample, c'est symétrique,
Monsieur n'a pas de tirage, j'ai une saturation à 95%, comme il est stable, on ne va pas lui
mettre d'oxygène. Je n'ai pas d'emphysème sous-cutané.
Au niveau du C, quel est le temps de recoloration capillaire ?

Instructeur : 2 secondes.
Médecin : 2 secondes... Je vais prendre le pouls. Il n'est pas excessivement rapide, bien frappé,
régulier. J'ai une pression artérielle à 15. Et je n'ai pas de signe de pré-charge.
La perfusion est en place ?

Infirmier : Je viens de placer le cathéter, j'ai mis la perfusion, et j'envoie la bio.


Médecin : Très bien ! Rebecca, tu as fait l'ECG ?
Infirmière : L'ECG est réalisé.
Médecin : Donc on a un rythme sinusal régulier, avec un sus-décalage du segment ST en
inférieur et une image et une image en miroir en antérieur. Dans le contexte de douleur du
patient, ça correspond à un STEMI inférieur.
Je vais aller prévenir la coronarographie pour pouvoir s'y rendre le plus vite possible avec le
patient.

Les scénarii sont rédigés en fonction des objectifs pédagogiques fixés au préalable. Dans ce
cas, les apprenants ont pris en charge le patient et ont réagi face aux changements dans la
situation.

Suite au scénario, à la mise en situation, les éléments observés par les instructeurs durant la
séance seront débriefés.
Instructeur : Je vous remercie d'avoir participé à la simulation.
Pourriez-vous dire en un mot comment vous vous sentez au niveau émotionnel ?
Infirmière : Un peu stressée.
Médecin : Moi, plutôt soulagé.

Infirmier : Et moi, déstructuré.


Instructeur : Nous allons utilisez cela tout à l'heure, nous y reviendrons lors du débriefing.
D'accord ?
Qu'avons-nous mis en scène aujourd'hui comme scénario ? C'était quoi ?
Infirmière : C'était un homme de 55 ans, Mr Durant, qui se présente pour une douleur
thoracique typique.
Instructeur : Donc, quelle était la pathologie, à votre avis ?
Infirmière : Un infarctus ?
Instructeur : Un infarctus. Un infarctus simple ?

Médecin : Plutôt compliqué, puisqu'il a évolué vers un arrêt cardiaque.


Instructeur : Qui s'est compliqué d'un arrêt. De quel type était l'arrêt cardio-respiratoire ?
Infirmière : Fibrillation ventriculaire.
Instructeur : Est-ce que tout le monde est bien d'accord avec cette pathologie que l'on vous a
mise en scène aujourd'hui ?
Un infarctus compliqué d'une fibrillation ventriculaire. OK ?
Médecin/Infirmier : Oui.
Instructeur : Parfait !
J'ai pu remarquer que quand vous avez approché le patient, que ce soit Rebecca, Romain ou
Nicolas, vous avez utilisé une technique particulière d'ABCDE. J'ai trouvé cela intéressant.
Est-ce que vous pouvez m'expliquer ce que vous en avez retiré et pourquoi c'est important ?
Infirmier : Ça nous a permis d'être systématiques, et de savoir où, tous, nous en étions.
Instructeur : Tout à fait. Et les autres, qu'est-ce que vous en pensez ?

Médecin : On est tout à fait d'accord. Je pense que quand on est un peu perdus, ça permet de
retomber sur nos pattes.
La difficulté, c'est de le faire à voix haute, pour que tout le monde ait le même message.
Instructeur : Tu viens de dire que c'était difficile. Qu'est-ce qui est difficile, en fait ?
Médecin: Je pense que je le fais souvent dans ma tête, mais je n'ai pas l'automatisme de le
dire à voix haute.
Or, je pense que c'est bien, ça permet aux autres d'anticiper les tâches et d'être plus efficaces
dans la prise en charge.

Instructeur : En effet. Justement, par rapport à la réalisation des tâches, est-ce que tout le
monde savait ce qu'il avait à faire ?
Infirmière : Oui, tout à fait. Je pense que Romain communiquait bien avec nous, il nous
appelait par nos prénoms, donc on savait ce qu'on avait à faire.
Infirmier : Et nous on revenait vers lui une fois que les actions étaient réalisées, donc je pense
que c'était bien.
Instructeur : Justement, Nicolas, au départ du débriefing, tu as dit que tu étais déstructuré.
Maintenant que nous venons d'en parler, est-ce que tu trouves que tu étais vraiment
déstructuré ?

Infirmier : Non. En fait, je suis content.


Instructeur : On a pu voir effectivement que grâce à cette technique ABCDE vous avez été
systématiques, donc le sentiment, n'est peut-être que ressenti quand on regarde comment
vous avez approché et abordé le patient.

Même si ce n'était qu'une sensation, on peut voir que, grâce à l'ABCDE, vous avez pu appliquer
une systématique de la prise en charge.
Rebecca et Romain, vous êtes d'accord avec ça ?
Médecin/Infirmière : Oui, tout à fait.
Instructeur : D'accord. Donc pour répondre à la question tout à l'heure, pourquoi vous avez
appliqué cette technique-là, je pense que vous y avez répondu tous ensemble.
Ça permet d'être systématiques, ça permet de bien verbaliser, et ça permet à l'ensemble de
l'équipe d'anticiper et de distribuer les tâches correctement.
Voilà, le débriefing touche à sa fin. Pour terminer, quelle est la chose que vous reprendriez,
que vous avez apprise durant cette simulation et ce débriefing ?
Infirmière : Moi, c'est plutôt l’algorithme de pris en charge du patient.
Médecin : Moi, c'est la communication.
Infirmier : Moi, c'est l'approche ABCDE.

Instructeur : Parfait. On vous remercie d'avoir participé à cette séance de simulation. Je vous
souhaite une bonne fin de journée, et encore merci.
Vous venez d’observer un extrait de débriefing.
Ici, les instructeurs utilisent une technique de débriefing en trois étapes que nous
développerons ultérieurement :
▪ La première étape est une phase de réactions où les instructeurs ont tout d’abord
demandé aux participants les émotions qu’ils ressentaient.
▪ Ensuite, vient une phase d’analyse où les causes et raisons des actions des apprenants
sont explorées.
▪ Et enfin d’une phase d’application où les apprenants réfléchissent à ce qu’ils vont
pouvoir utiliser de la séance pour leur pratique au quotidien.

Le débriefing est un élément clé de la simulation ! Il existe diverses techniques et stratégies


pour le mener à bien. Il est essentiel dans l’apprentissage et le transfert des compétences des
apprenants. Nous aborderons ce sujet de façon plus détaillée dans le module 4.

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