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Du 14 au 28 juin 2014
Référents experts:
Marie-Anne VIVANT, Sage-Femme Echographiste
1. Objectif
• Formation théorique et pratique à l’échographie obstétricale en fonction du niveau de
compétence des participants (initiation ou perfectionnement)
2. Objectifs spécifiques
• Evaluation des personnels déjà formés lors des missions précédentes et formation
complémentaire : 2 sages-femmes à Kankan et 2 à Siguiri pratiquent déjà l’échographie.
L’objectif est de renforcer leurs connaissances et leur compétence dans ce domaine.
Compléter la formation des médecins qui le souhaitent.
• Former de nouvelles sages-femmes qui pourront elles aussi participer à la surveillance des
grosseses normales et au dépistage des grossesses à risque grâce à l’échographie.
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• Voir quels moyens ont été mis en place dans l’organisation des personnels de la maternité de
Kankan pour une meilleure gestion de l’augmentation d’activité et des patientes.
3. Modalités de la mission
Le séjour en Guinée s’est déroulé en 2 temps :
-Première semaine à l’hôpital régional de Kankan
-Deuxième semaine à l’hôpital préfectoral de Siguiri
4. Moyens
Dès le premier jour, une liste du personnel à former m’a été remise. Malheureusement, en raison de
formations, une partie de ces personnes était absente en particulier les sages-femmes qui pratiquent déjà
l’échographie obstétricale ainsi que les deux médecins de la maternité (Dr Souare en formation et Dr Kaba
très occupé par la charge de travail à la maternité en l’absence de son collègue).
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Cependant, la formation théorique effectuée le lundi 16 juin a réuni 13 personnes (4 sages-femmes dont
une stagiaire, 1 infirmière, 1 ATS, le responsable de la Radiologie et 6 médecins. Aucune n’avait déjà réalisé
d’échographie gynécologique ou obstétricale. De nombreuses questions ont été posées lors du diaporama
et les images projetées ont permis de mieux appréhender les notions de base. A l’issue, une photocopie du
diaporama sous forme de dossier a été remise à la sage-femme maîtresse qui permettra à chacun de s’y
référer en cas de besoin. Ceux qui disposaient d’une clé USB ont fait une copie de ce diaporama.
La formation pratique s’est déroulée tous les jours du mardi 17 au samedi 21 juin de 10h à 15h environ,
par groupes de 4 à 5 personnes pour permettre à chacun de manipuler la sonde individuellement. Certaines
de ces personnes sont venues plusieurs jours.
Là aussi, une des sages-femmes déjà formée était absente car en formation. Par contre, la 2ème sage-
femme échographiste et 2 médecins de la maternité étaient présents ainsi que des personnes débutantes
(1 sage-femme et 2 médecins). En raison de difficultés liées à l’absence de courant électrique, la formation
théorique a eu lieu le mercredi 25 juin. De même qu’à Kankan, une photocopie du diaporama a été remise à
la sage-femme et des copies sur clé USB aux médecins. La visualisation d’images a entrainé de nombreuses
questions tant sur le plan pratique que sur l’intérêt de cet examen.
Le déroulement de la formation pratique a été plus aléatoire à cause des contraintes électriques mais
chaque jour y compris mercredi grâce au groupe électrogène du bloc opératoire, elle a pu avoir lieu dans
de bonnes conditions pendant au moins 4 heures.
L’appareil d’échographie fourni l’an passé par l’Association EDA et la fondation Sanofi Espoir se trouve en
salle de radiologie. A notre arrivée, cet appareil n’était pas entretenu : la sonde a été abimée car elle n’est
pas essuyée et nettoyée régulièrement et le clavier était couvert de poussière. Pour cette raison, un
responsable de l’entretien de l’échographe sera nommé après modification du contrat établi par EDA et la
Direction de l’hôpital. Des éponges et des torchons ont été remis à la fin de notre séjour pour faciliter le
nettoyage.
L’appareil d’échographie est un appareil plus ancien fourni par la Chine. Il est moins performant que celui
de Kankan, les images sont moins nettes surtout en gynécologie ou en début de grossesse. Il est stocké en
radiologie mais son utilisation n’est pas aussi régulière qu’à Kankan à cause du problème électrique. Par
contre, il est propre et la sonde est nettoyée fréquemment.
Le gel d’échographie est disponible à la pharmacie, aucun autre produit n’est utilisé. Il semblerait que
l’approvisionnement pose moins de difficultés qu’à Kankan. Quelques flacons supplémentaires ont été
laissés par EDA.
Il n’y avait pas de registre à Siguiri juste une feuille volante pour noter les échos.
Il existe un formulaire de compte-rendu d’échographie disponible et parfaitement adapté. Il pourrait être
transmis à Kankan.
5. Résultats
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Hôpital Préfectoral de Siguiri
La plupart des participants avaient déjà suivi au moins une formation échographique. Ils ont une maîtrise
correcte du maniement de la sonde et de la conduite d’un examen échographique en obstétrique avec des
comptes rendus bien remplis. Ils se sont montrés très impliqués et très volontaires dans l’apprentissage de
notions nouvelles comme l’évaluation de la quantité de liquide amniotique ou la localisation placentaire et
les différentes formes de placenta praviae.
Mêmes implications pour les néophytes qui se sont montrés très assidus. Les progrès en échographie se
font sur le terrain et il est indispensable qu’ils puissent réaliser des examens de façon régulière sous
contrôle de personnes plus compétentes afin là aussi de conserver et d’améliorer leurs acquis.
L’intérêt de cet examen dans la lutte contre la mortalité maternelle et infantile a été parfaitement compris.
L e but à atteindre maintenant est de convaincre les femmes à avoir au moins une échographie pendant
leur grossesse.
6. Points forts
Tous les participants se sont montrés intéressés et enthousiastes par leur assiduité et leur motivation.
Le recrutement des patientes a été facile au moins 20 patientes chaque jour.
L’échographe est récent avec une bonne qualité des images et un fonctionnement relativement simple.
Les sages-femmes échographistes ont l’appareil à leur disposition tous les samedis.
Très bon niveau en échographie obstétricale de base pour la sage-femme et les médecins déjà formés.
Pour les néophytes, l’apprentissage des techniques de base est très encourageant.
La fiche compte- rendu (cf en annexe) est très bien faite et rigoureusement complétée
7. Points à améliorer
L’absence des médecins de la maternité et des sages-femmes déjà formés est regrettable. Il aurait été
intéressant d’évaluer leurs connaissances et de leur apprendre d’autres notions.
La tenue du registre des échographies montre que certains continuent de ne mesurer que le Bip et qu’ils ne
réalisent pas un examen complet.
Les comptes rendus sont manuscrits sur des bouts de papier. Il faudrait que la fiche de Siguiri leur soit
transmise et qu’elle soit imprimée en nombre afin qu'elle soit correctement complétée après chaque
échographie et remise à la patiente dans son carnet.
L’approvisionnement en gel semble être un problème
Le problème de l’entretien de l’appareil devrait être réglé par la nomination d’un responsable.
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CONCLUSION
La formation en échographie a occupé la majeure partie de mon temps tant à Kankan qu’à Siguiri et ce fut
un réel plaisir d’accompagner tous ces participants très impliqués.
Ceci ne m’a pas permis de passer beaucoup de temps dans les services de maternité. Cependant, lors de ces
brèves incursions j’ai pu faire quelques constats.
Tout d’abord à Kankan, j’ai pu noter un net progrès dans l’hygiène des locaux (salle de naissances et service
de suites de couches) par rapport à ma mission de novembre 2012. Par contre, la tenue des dossiers reste
un peu trop partielle qu’il s’agisse du partogramme ou même du dossier patient. Certains paramètres
indispensables à une surveillance correcte ne sont que peu ou pas mentionnés. Il ne s’agit pas de mettre en
cause les personnels qui subissent une charge de travail en nette augmentation depuis 2012 mais plutôt de
réfléchir à une nouvelle organisation du temps de travail. Ce constat a déjà été fait par la mission
précédente et la sage-femme maîtresse m’a confirmée qu’un nouvel emploi du temps devrait se mettre en
place prochainement. C’est une nécessité pour améliorer la prise en charge des patientes mais aussi les
conditions de travail de l’équipe dans son ensemble.
A Siguiri, où je suis allée pour la première fois, l’organisation est différente et semble plus adaptée.
Par contre, les salles d’accouchement ne sont pas très fonctionnelles : plusieurs tables par salle dont
certaines sans matelas, pas de paravent pour « isoler » les patientes. Pour ce qui est de l’hygiène du service
en général, l’utilisation de safety box est insuffisante. La gestion des déchets reste à améliorer
J’ai été sollicitée pour un accouchement avec un travail de plus de 24 heures. L’état du bébé a nécessité une
réanimation prévisible. Il m’a semblé que les gestes sont encore mal maitrisés mais pas de conclusion hâtive
sur cette seule intervention. Peut-être qu’une évaluation des acquis permettrait de cibler les difficultés de
chacun. Les bonnes volontés sont cependant nombreuses, ce qui est un atout certain.
REMERCIEMENTS
Je voudrais remercier les 2 équipes pour leur accueil chaleureux et les participants aux formations pour
l’intérêt qu’ils y ont porté. Merci aussi aux 2 directeurs qui ont tout mis en œuvre pour que cette formation
ait lieu dans de bonnes conditions.
A Kankan A Siguiri
ANNEXE