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STATIQUE

NOTIONS DE BASE
INTRODUCTION
La statique est une science qui a pour objet premier l'étude des forces agissant sur un corps ; cette étude se
fait indépendamment du mouvement du corps ; le mouvement s'étudie par la cinématique.

En sciences appliquées, la statique couvre un domaine plus vaste.


Souvent un corps est au repos, ou peut être considéré comme tel. Le problème cinématique disparaît et seul
subsiste le problème statique de savoir sous quelles conditions les forces agissant sur le corps garantissent l'état de
repos.
La statique étudie alors les conditions d'équilibre des forces agissant sur le corps, ou, en abrégé, l'équilibre du corps
(expression un peu abusive puisque équilibre n'exclut pas mouvement).
Par opposition, il revient alors à la dynamique d'étudier le mouvement (cinématique + cinétique).
Enfin, la statique applique ses notions à la mécanique réelles ; elle schématise cette dernière, imagine le mode de
transmission des forces, recherche les conditions assurant l'équilibre de tout ou partie de ses composants et analyse
le cheminement des efforts à l'intérieur des différents éléments.

NOTIONS DE FORCES
En mécanique, les forces sont utilisées pour modéliser des actions mécaniques diverses (actions de contact,
poids, attraction magnétique, effort …).
Lorsqu'un solide est influencé par d'autres corps, la loi d'inertie ne s'applique plus, car l'expérience montre que le
mouvement est perturbé.
On dit qu'il "s'exerce des forces" sur le solide. En d'autres termes, la force est la cause de la modification du
mouvement (et non la cause du mouvement).
La force est un concept physique qui permet d'exprimer l'action qu'exerce un corps sur un autre; la force se rapporte
toujours à un certain corps sur lequel elle agit, n'ayant de sens que relativement à ce corps : on ne peut imaginer une
force seule, dans l'espace, détachée de tout.
La force traduit une "action" due à une "cause", elle est "provoquée" par quelque chose : on ressent le poids d'un
livre dans la main à cause de l'attraction terrestre ; le vent exerce une force sur un obstacle qui s'oppose à son
passage.

Les forces sont représentées par des vecteurs-forces, qui possèdent les propriétés générales des vecteurs.
Un vecteur-force est défini par :

 Une intensité (unité, le Newton)


 Une direction
 Un sens
 Un point d’application (ou un point du support).

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Considérons un solide isolé venant heurter une paroi (boule de billard). Au moment du choc, et pendant un court
instant, la boule est sous l'influence de cette paroi, qui modifie la trajectoire en exerçant une force F.
Les caractéristiques de cette force sont :

1 - Son point d'application

2 - Sa ligne d'action ou son support

3 - Son sens ou sa direction

4 - Sa grandeur ou intensité

On représente la force par une flèche de longueur


proportionnelle à son intensité.
On voit que, d'un point de vue mathématique, la force a les caractéristiques d'un vecteur.
On désignera ce vecteur par F et son intensité par une valeur exprimée en N ou kN. Dans le système d’unité
international (SI) : L'unité de longueur est le mètre (m), L'unité de temps est la seconde (s), L'unité de masse est le
kilogramme (kg).
L'unité de force est le newton (N) et découle de la loi fondamentale de Newton :

F = masse * accélération 1 N = 1 kg * 1m/s²

FORCES CONCOURANTES COPLANAIRES


1. Définition
On appelle forces concourantes coplanaires, un système de forces ayant un même point d’application et qui sont
situées dans un même plan.

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On appelle résultante d’un système de force, une force unique dont l’effet est équivalent au système de force
donné. Ainsi, les forces agissant sur un corps peuvent être remplacées par une seule et unique force.

2. Résultante de plusieurs forces concourante


La résultante de 2 ou plusieurs forces concourantes et coplanaires est représentée sous la forme graphique en
grandeur, sens et direction par la ligne séparant le pied de la première force à l’extrémité des forces mises bout à
bout.
La représentation des forces doit être effectuée à une échelle appropriée.

La résultante de plusieurs forces concourantes et coplanaires peut également être obtenue par la méthode
algébrique. Pour ce faire, chaque force doit être définie par une valeur, une direction et par l’angle de sa ligne
d’action.
Chaque force est décomposée dans un système d’axes X et Y selon ses composantes Fx et Fy.
La composante de la résultante selon l’axe X ; Rx, est obtenu par la somme des composantes Fx des forces.
Il en va de même pour la composante Ry de la résultante. Enfin, la résultante R est obtenue par le biais du théorème
de Pythagore via ses composantes Rx et Ry.
Afin d’éviter de faire des erreurs, il est recommandé de calculer les différents termes au moyen d’un tableau selon
l’exemple ci-après.

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Attention!

La résultante n’est pas la modélisation d’une action mécanique, mais un vecteur calcule permettant de simplifier
l’étude.

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3. Equilibre de forces concourantes coplanaires
On dit qu’un système de forces concourantes coplanaires est en équilibre, lorsque la résultante R de toutes les forces
F est nulle.
Graphiquement, l’extrémité de la dernière force du dyname coïncide avec l’origine de la première force.
Mathématiquement on peut écrire :
 Somme des forces selon l’axe X = 0  notation  Fx = 0
 Somme des forces selon l’axe Y = 0  notation  Fy = 0
 Conséquences => Rx et Ry = 0 4.5

Le point matériel sur lequel serait appliqué ce système de forces se trouverait alors en équilibre soit en état
d'immobilité.

4. Principe d’action / réaction

Si un corps A exerce une action sur un corps B,


réciproquement, le corps B exerce une force sur le corps A.

D’où l’axiome d'Isaac Newton :


La réaction à même support et même grandeur que l’action mais lui est de sens contraire.
Dans la nature, il n’y a donc pas de force isolée, chaque force à son "contraire" ; elles agissent par paires.

5. Résultante de plusieurs forces non concourante


On peut toujours déplacer le point d'application d'une force suivant sa propre ligne d'action sans modifier les actions
ou les effets de la force sur le corps.

Cas de 2 forces :
La résultante de deux forces coplanaires est obtenue par la méthode du parallélogramme selon la méthode
graphique exposée à la page suivante.
La résultante peut également être obtenue par la manière algébrique en décomposant chaque force selon ses
composantes Fx et Fy.
Le point par lequel passe la ligne d'action de la résultante est à rechercher par la mise en équation de l'intersection
des lignes d'action des forces. La méthode algébrique est souvent plus utilisée que la méthode graphique, car les
lignes d'action des forces sont en général verticales ou horizontales.

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Méthode du parallélogramme :
1. Rechercher l'intersection des lignes d'action des deux forces
2. Déplacer les forces vers le point d'intersection
3. Tirer des parallèles aux lignes d'action depuis l'extrémité des forces
4. La résultante est obtenue en reliant le point d'intersection des forces à l'intersection des parallèles des
forces.

6. Moment d’une force par rapport à un point


Les effets d’une force sur un solide dépendent de la position de la force par rapport au corps. Ils engendrent des
translations ou des rotations.
Pour traduire ces phénomènes, on fait appel à la notion de moment.

Le moment d'une force F par rapport à un point o est défini comme le produit de la force F par la longueur de la
perpendiculaire abaissée de o sur la ligne d'action de F. d est appelé bras de levier de F.
L'unité du moment est le N.mètre respectivement kN.mètre abrégé Nm ou kNm.
Le moment possède non seulement une grandeur mais aussi un sens qui dépend de la position de F par rapport au
point.

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Soit une force F appliquée au point B.
La distance entre le support de F et le point A est d = AH.
Le moment de ce vecteur au point A est :

Unité : N.m (Newton mètre)

Remarque :
En fonction du repère choisi, si l'effort tend à faire tourner dans le sens trigonométrique, le moment sera de signe
positif. Si l'effort tend à faire tourner dans le sens horaire, le moment sera de signe négatif.

Application :

Afin de remonter l'eau, il faut produire un moment MO = 1 500 Nm. La longueur du levier OA est de 3 m.
Pour les différentes positions proposées, calculer l'effort que doit fournir l'âne.
Cas n°1 :
L'âne est placé perpendiculairement au levier.

Réponse :

Cas n°2 :
L'âne est placé dans le prolongement du levier.

Réponse :

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Cas n°3 :
L'âne est placé selon un angle de 60° par rapport au levier.

Réponse :

7. Moment résultant de plusieurs forces par rapport à un point


Le moment résultant ⃗MA en un point A de n forces ⃗ F 2, …⃗
F 1, ⃗ Fn est égal a la somme des moments en A de
chacune des forces :

MA = ⃗ F 2, +….+ ⃗
F1+⃗ Fn

8. Moment d’un couple


On appelle couple l'ensemble de deux forces égales mais opposées et dont les lignes d'action sont parallèles.
La résultante d'un couple de forces est nulle.

Moment d'un couple de forces :


F1 x d/2 + F2 x d/2 = F1 x d = F2 x d

Le couple de force peut être déplacé dans le plan sans modifier l'équilibre d'un corps car le moment est constant et
la résultante est nulle.
De manière inverse, on peut décomposer un moment en un couple de forces. Il suffit pour cela d'admettre à priori
une valeur pour le bras de levier d ou les forces F, les autres valeurs étant données par la relation :
Force x d = Moment.
L'orientation des lignes d'action des forces formant le couple peut être quelconque puisque la résultante est nulle.
Moment = - 20 kNm ; d = 2 m (admis) => F1 = F2 = 20 / 2 = 10 kN.

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Exemple : Clé à bougie

Quelle que soit la position de la tige de manœuvre, le


couple exerce par la clé sur l'écrou est identique :
M O = 0.4 . F = 40 Nm.

TORSEUR D’ACTION MÉCANIQUE


Les actions mécaniques exercées sur un solide sont rarement modélisables uniquement par une résultante ou par un
moment. Elles sont souvent une combinaison des deux.
Les torseurs sont des outils de modélisation, analogue aux vecteurs, permettant de représenter ces actions
mécaniques.

1. Définition
Défini en un point donné (A), un torseur d’action mécanique est un système de force-couple constitue de deux
grandeurs :
- Une résultante des forces ⃗ R , indépendante du point choisi.

- Un moment résultant MA , fonction du point A choisi.

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PRINCIPE
FONDAMENTALE DE LA STATIQUE
Un solide (S) indéformable est dit en équilibre par rapport à un repère R (O ; x ; y ; z) entre les dates t1 et t2 si aucun
des points de ce solide ne change de position entre ces deux dates.

1. Actions mécaniques sur un solide


Les actions mécaniques à distances :

Ce sont les actions décrites par la loi de gravitation, ou l’aimantation.


Loi de pesanteur :
Le poids d’un solide peut être représenté par un vecteur-force appelé vecteur-poids et ayant les caractéristiques
suivantes :
- Point d’application : G centre de gravite
- Direction : verticale passant par G
- - Sens : vers le bas.
- - Intensité ou module : P = mg
Avec P en N (Newton)
m : masse du solide en Kg
g = 9,81 m/s² accélération de la pesanteur ou attraction terrestre

Les actions mécaniques de contact :

Ce sont les actions exercées au point privilégié de la zone de contact entre le solide S1 et le solide S2. Elles sont
modélisées par le torseur global :

Torseur d’actions (d’inter efforts) exercées dans les liaisons usuelles :


Pour le solide 1 en liaison avec le solide 2, {T1/2} est le torseur des actions exercées par 1 sur 2, au point O choisi.
Voir page suivante.

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Réciprocité des actions mécaniques

L’action mécanique exercée par le solide S1 sur le solide S2 est l’opposée de l’action mécanique exercée par le solide
S2 sur le solide S1.

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2. Principe Fondamental de la Statique (FPS)
Un solide indéformable (S) en équilibre sous l’action de n actions extérieures reste en équilibre si :
La somme vectorielle des forces extérieures est nulle.
ET
La somme vectorielle des moments en un point quelconque est nulle.

Le PFS peut également être énoncé avec les torseurs d’action mécanique :

Le torseur des actions extérieures est égal au torseur nul. Le torseur des actions extérieures est la somme de tous les
torseurs d’actions appliqués aux solides S.

3. Résolution de problème de statique dans le plan


Plusieurs méthodes sont ici possibles pour appliquer le P.F.S, le choix dépendant des données.
Méthode analytique par décomposition des vecteurs forces :
Soit un solide charge dans le plan (O ; x ; y ). Les forces exercées sur le solide sont contenues dans le plan (O; x; y), les
moments sont portes par l'axe (O;z).
On applique le P.F.S. sous sa forme vectorielle, en utilisant la décomposition de vecteur
Méthode analytique à l'aide des torseurs :
Hypothèse des problèmes plans :
Soit un solide chargé dans le plan (O ; x ; y). Les actions mécaniques sont modélisées par le torseur global :

Chaque torseur a donc aux plus trois coordonnées, on obtient donc trois équations :
- Projection des actions mécaniques extérieures sur l’axe des x…
- Projection sur l’axe des y.
- Projection sur l’axe des z, au point choisi, des moments des actions mécaniques.
Méthode graphique :
- Isoler le solide (ou les solides) et le représenter a une échelle exploitable.
- Faire le bilan des actions extérieures, par exemple sous forme de tableau
- Vérifier que le nombre d’inconnue est au plus égal a 3.
- Fixer une échelle pour les vecteurs forces.
- Résoudre graphiquement en appliquant le P.F.S. (voir ci-dessous)
- Convertir et donner le résultat en Newtons.

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Du Principe Fondamental de la Statique découle les principes suivants :
Solide soumis a deux actions mécaniques :
Un solide soumis à deux actions mécaniques reste en équilibre si les résultantes sont directement opposées.
Elles ont donc :
- Même norme
- Même direction
- Sens opposés

Solide soumis à trois actions mécaniques :


Un solide soumis à trois actions mécaniques reste en équilibre si les supports des trois forces ont les propriétés
suivantes :
- - les supports sont coplanaires
- - les supports sont concourants
- - le polygone des résultantes est fermé.

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