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Kit des

stagiaires
Neuropsy en psychiatrie

Métier de neuropsy Rétablissement

Missions de stage Prise en soins globale

Documents annexes Point sur le Cerveau

Formations et Lectures Information/Vulgarisation

Etudiant∙e : .......................................................................

Mathieu Cerbai
Psychologue spécialisé en Neuropsychologie

Dernière mise à jour : juillet 2023


Métier de Neuropsy
Qu’est-ce que la neuropsychologie ?
La neuropsychologie, c’est la discipline qui fait le lien entre le cerveau
et le fonctionnement des individus (cognition, comportement et
émotions). Lorsque l’on parle de neuropsychologie clinique, on peut la
désigner comme une science qui étudie comment s’intriquent les
fonctions cognitives (mémoire, attention, fonctionnement exécutif,
cognition sociale…) et les actes de notre vie quotidienne. Pour cela,
elle pointe du doigt le rôle de ces fonctions sur les tâches auxquelles
nous faisons face chaque jour, durant lesquelles nous les utilisons
constamment : préparer un repas, planifier un trajet, programmer une
sortie, regarder un film, lire, suivre un cours, interagir avec autrui, etc.

Et qu’est-ce qu’un∙e neuropsychologue ?


Un∙e neuropsychologue va utiliser ses connaissances des modèles
théoriques de la neuropsychologie pour comprendre comment
fonctionnent les patient∙e∙s qu’il ou elle va rencontrer dans leur
quotidien. On dispose d’outils (tests, questionnaires, échelles…) pour
évaluer les personnes, appréhender leurs ressources et leurs
difficultés, et ainsi leur proposer une prise en soins adéquate et
personnalisée. La démarche est en général la suivante :

Un premier entretien (anamnèse), durant lequel on va recueillir des


informations sur le parcours de la personne accompagnée, ses
plaintes et ses objectifs de vie : quels antécédents a eu le/la
patient∙e, quel a été son parcours scolaire et professionnel, quelles
sont ses relations aux autres, quels projets a-t-il/elle pour l’avenir ?

Une évaluation neuropsychologique, pensée selon les plaintes


exprimées par la personne, son niveau de compréhension, son âge,
etc., qui va conduire à la rédaction d’un compte-rendu détaillant son
profil cognitif.

Une restitution des résultats, qui permet un échange entre le/la


professionnel∙le et le/la patient∙e, afin de lui expliquer ce que
l’évaluation a mis à jour et de lui proposer des solutions adaptées
aux difficultés qu’il ou elle rencontre.
Au sein d’un service de psychiatrie, un∙e neuropsychologue travaille
au cœur d'une équipe pluridisciplinaire, ce qui permet une prise en soins
plus adaptée, cohérente et personnalisée. Il/Elle côtoiera entre autres
des psychiatres, des infirmier∙ère∙s, des ergothérapeutes, des
médiateurs/médiatrices de santé-pair∙e∙s, des assistantes sociales
ou encore des psychologues clinicien∙ne∙s.

L’évaluation neuropsychologique, en général demandée par le/la


médecin psychiatre, permet d’affiner le profil connu de la personne. Au-
delà de son histoire de vie et de ses symptômes, qui amène la personne
à recevoir des traitements médicamenteux comme non-médicamenteux,
cette dernière dispose de capacités cognitives qui vont être plus ou
moins opérationnelles. Énormément de facteurs entrent en jeu
(troubles associés, motivation, moral…), mais l’évaluation effectuée
par le/la neuropsychologue permet de connaître, à un instant T, les
ressources dont dispose le/la patient∙e, ainsi que ses faiblesses, sur
lesquelles il/elle peut être amené∙e à travailler.

La combinaison des multiples évaluations — autant qu’il y a de


disciplines qui se rencontrent au sein du service — permet de proposer
à la personne une prise en soins adaptée : remédiation cognitive,
psychothérapie, traitements médicamenteux, ergothérapie, éducation
thérapeutique, psychoéducation… prise en soins qui est souvent,
d’ailleurs, un mélange de tout cela.

En résumé, un∙e neuropsychologue, au sein d’un service de psychiatrie,


se base sur des connaissances théoriques acquises — et
continuellement actualisées — concernant le fonctionnement cérébral
et psychologique des individus, ainsi que sur des outils d’évaluation et
de prise en soins, afin de proposer aux patient∙e∙s un appui
supplémentaire dans la poursuite de leurs objectifs, en collaboration
avec des professionnel∙le∙s issu∙e∙s d’autres disciplines.
La mémoire ne correspond pas à un processus unique ; elle se segmente en
plusieurs composantes. Cela implique que des atteintes au niveau cérébral
(psychiatriques, neurodégénératives, lésionnelles) peuvent n’impacter qu’un seul
Phrases dans une Numéro de pan des mémoires et amener à des troubles plus ou moins singuliers.
conversation téléphone, recette
Exemples :
Démence sémantique (perte des concepts, objets, mots)
Maladie d’Alzheimer (impacte plus spécifiquement les souvenirs)
Retenir et manipuler Prosopagnosie (amnésie des visages)
des informations

Sur un court MÉMOIRE Mémoire des


laps de temps DE TRAVAIL MÉMOIRE automatismes
Pouvoir se replonger PROCÉDURALE
dans notre passé et
anticiper notre futur

Elle permet de... Faire du vélo, du ski


MÉMOIRE conduire, ou nager
AUTOBIOGRAPHIQUE
Événements
importants de MÉMOIRES
notre vie

Se connaître Un contexte spatio-


temporel
Notre
personnalité Se rappeler d'un
LA mémoire

MÉMOIRE événement vécu Des émotions


et caractère SÉMANTIQUE MÉMOIRE
ÉPISODIQUE avec...
Une capacité à se
Sans se rappeler replonger mentalement
Connaître du contexte de dans l'événement
Se souvenir...
l'apprentissage
Une date
importante Des sujets
variés D'un film que D'un livre que De notre
l'on a vu l'on a lu week-end
Un personnage
célèbre

Fiches de psychoéducation issues de E.S.C.A.P.E. (Raptor Neuropsy, 2022)


LA mémoire de travail
La mémoire de travail peut se définir comme la faculté à conserver
temporairement des données. Elle est le premier stade de recueil des
informations perçues par les sens et peut diriger les données
importantes vers la mémoire à long terme.

La boucle phonologique permet de se répéter mentalement une


information verbale. Ainsi, l’information reste disponible en mémoire le
temps de l’utilisation des informations.

Le buffer épisodique permet de faire le lien entre des informations de


différents types et les transférer en mémoire à long terme. À l’inverse, il
est en mesure de piocher des informations dans celle-ci afin de les
utiliser sur le court terme.

Enfin, le calepin visuospatial permet de maintenir en mémoire une


information visuelle et/ou spatiale. Il est à la base de la formation et de
la manipulation des images mentales.

Exemple au quotidien :
Charge mentale : serveur qui prend plusieurs commandes en même
temps, calcul mental, rendu de monnaie
Mise à jour : prise de notes en cours, suivi d'une conversation
Gestion des interférences : arriver à reprendre là où on en était
après avoir été interrompu, résister aux parasitages

Fiches de psychoéducation issues de E.S.C.A.P.E. (Raptor Neuropsy, 2022)


LA mémoire épisodique
La mémoire épisodique permet de voyager dans le temps. Elle concerne
les souvenirs personnellement vécus (passé) avec des informations
factuelles et contextuelles.

Également, elle concerne les souvenirs « prospectifs » (futur) comme


s’imaginer les vacances à venir ou encore s’imaginer comment va se
passer son futur entretien d’embauche.

Nous pouvons diviser la mémoire épisodique en deux catégories, bien


que celles-ci soient imbriquées et permettent de créer un souvenir
"complet" :

La mémoire épisodique verbale concerne les souvenirs qui mettent


en jeu le langage dans le versant auditif ou visuel (film, livre,
conversation, etc.)

La mémoire épisodique non-verbale concerne les souvenirs plutôt


visuels ou du moins tout ce qui concerne le non-verbal
(remémoration d’une pièce telle qu’elle était avant afin de trouver un
objet qui manque, etc.)

Fiches de psychoéducation issues de E.S.C.A.P.E. (Raptor Neuropsy, 2022)


LES fonctions exécutives
Les fonctions exécutives englobent des composantes essentielles pour
parvenir à mener un comportement dirigé, autonome et adapté. Elles
vont notamment être sollicitées dans des situations non routinières.

Elles comprennent des fonctions telles que :

Flexibilité mentale : alterner son focus attentionnel sur différentes


tâches (e.g. suivre une recette, puis la cuisson du four, puis revenir à
la recette)

Inhibition : résister à une interférence, s’empêcher de faire quelque


chose d’automatique (e.g. s’empêcher de prendre un trajet habituel
actuellement en travaux)

Planification / Organisation : élaborer et coordonner une séquence


d'actions visant l'atteinte d'un but (Baker-Sennett, Matusov &
Rogoff, 1993)

Notons l'importance des capacités attentionnelles lorsque l'on parle de


fonctions exécutives. Cela a été théorisé dès les années 80 avec l'idée
du Système attentionnel superviseur (SAS) (Norman & Shallice, 1986).

Fiches de psychoéducation issues de E.S.C.A.P.E. (Raptor Neuropsy, 2022)


l'attention
Les capacités attentionnelles ne concernent pas que ce que l'on nomme
la "concentration" dans le langage commun. Elles regroupent diverses
composantes selon deux dimensions : intensité et sélectivité (van
Zomeren & Brouwer, 1994).

Intensité de l'attention :

Alerte : capacité à mobiliser rapidement son attention sur un stimulus en


particulier, suite à un événements déclencheur (e.g. en passant devant un
panneau "attention école", l'alerte est mise en action et on se prépare à
réagir très vite si un enfant traverse en courant)

Vigilance : capacité à maintenir un niveau d'attention suffisant durant une


activité monotone et répétitive (e.g. gardien de nuit, travail à la chaîne)

Attention soutenue : capacité à maintenir son attention durant un long


moment, au cours d'une activité qui demande à la personne d'être plus
active (e.g. en réunion, en cours, durant une journée de travail, devant un
film ou un livre)

Sélectivité de l'attention :

Attention sélective : capacité à focaliser son attention sur une


information pertinente (e.g. écouter d’où provient le son d’une sirène pour
pouvoir laisser passer l’ambulance, rester attentif au cours d'une
conversation en mettant de côté les autres sources de sons)

Attention partagée : consiste à traiter différentes informations de


manière simultanée (suivre une conversation tout se préparant à manger)

Fiches de psychoéducation issues de E.S.C.A.P.E. (Raptor Neuropsy, 2022)


la cognition sociale
D’une façon générale, nous pouvons dire que la cognition sociale
désigne l'ensemble des fonctions cognitives permettant le bon
déroulement des interactions sociales (Horton et Silverstein, 2008).

Elle implique des mécanismes interdépendants :

Théorie de l’esprit : aptitude à prévoir ou à expliquer le


comportement d’autrui en lui attribuant des croyances, des
pensées, des souhaits ou des intentions. Cela correspond à la
faculté à comprendre qu’autrui possède des états mentaux
(intentions, croyances, désirs) différents des siens.

Reconnaissance des émotions : capacité à identifier, comprendre


et gérer les émotions (Mayer, 2002)

Perception sociale : se base sur les connaissances sociales afin de


percevoir les caractéristiques des autres et se rendre compte de
leur comportement dans divers contextes (e.g. réunion de travail,
concert de rock). La perception sociale pourrait également inclure la
capacité à identifier, chez une personne spécifique, ses traits de
personnalité, ses modes relationnels ou ses préférences.

Fiches de psychoéducation issues de E.S.C.A.P.E. (Raptor Neuropsy, 2022)


la métacognition
La métacognition est notre capacité à prendre du recul sur nos
pensées et notre façon de réfléchir. Elle est utile à la prise de
conscience de notre propre cognition et de la façon dont elle fonctionne,
permettant de comprendre comment nous percevons et analysons le
monde qui nous entoure.

Travailler sur la métacognition implique généralement d'aborder les biais


cognitifs, donc voici quelques exemples :

Biais d'attribution : attribuer systématiquement à soi (biais


d'attribution interne), aux autres (biais d'attribution externe) ou à la
situation (biais d'attribution situationnel) la survenue d'un
événement ou d'une situation.

Biais de confirmation : ne tenir compte que des éléments qui vont


dans le sens de ce que l'on pense ou croit, en omettant
volontairement les autres informations.

Illusion de corrélation : penser que deux événements sont liés parce


qu'ils surviennent de manière rapprochée dans le temps, même si
aucun lien ne permet de dire que l'un entraîne l'autre ou que les deux
ont la même origine.

Tout le monde présente des biais cognitifs, mais de bonnes capacités de


métacognition permettent de les repérer pour tenter de les contourner.
Certains outils validés permettent d'aborder (seul ou en groupe) ces
aspects (e.g. MetaCognition Training, 2007).

Fiches de psychoéducation issues de E.S.C.A.P.E. (Raptor Neuropsy, 2022)


l'évaluation neuropsychologique
De nombreuses épreuves existent et ont été conçues spécialement
pour répondre aux interrogations concernant le fonctionnement cognitif
des patient∙e∙s. Pour chaque fonction cognitive, il existe en général des
dizaines de tests, mais certains sont devenus incontournables.

Le/la futur∙e neuropsychologue apprend, tout au long de son cursus


universitaire (et, d’ailleurs, durant toute sa carrière professionnelle), à
maîtriser ces tests : savoir ce qu’ils évaluent exactement, connaître
leurs consignes, leurs temps de réalisation, leurs critères d’arrêts, la
façon de les coter, la façon de les interpréter… Mais de nouvelles
versions — voire de nouvelles épreuves — voient régulièrement le jour,
ce qui nécessite donc de se tenir informé∙e des dernières avancées
dans le domaine de l’évaluation neuropsychologique.

Le choix des épreuves que l’on effectuera avec telle ou telle personne
en face de nous dépend évidemment des caractéristiques que présente
cette personne, en plus de découler de la plainte qui nous a été
adressée au préalable. Un∙e patient∙e qui a obtenu un doctorat ne sera
pas confronté aux mêmes épreuves que celui ou celle qui a stoppé sa
scolarité en classe de troisième, tout comme un∙e patient∙e qui a subi
un AVC ne sera pas à même de résoudre les mêmes tests que quelqu’un
souffrant de schizophrénie. De même, un bilan neuropsychologique
cherchant à dépister un trouble de l’attention ne sera pas construit de
la même manière qu’un bilan cherchant à évaluer d’éventuels troubles
cognitifs liés à une consommation trop importante d’alcool. Le métier
de neuropsychologue requiert cette capacité à adapter son évaluation
à la personne qui nous fait face : il n’est pas question de bilan
standardisé !

Compiler les résultats obtenus aux diverses épreuves permet


d’obtenir un profil cognitif de la personne, qui mettra en avant ses
difficultés comme ses ressources. Cela permettra d’ajouter des
éléments à ce que l’on connait d’elle, afin de réfléchir à la question
suivante avec plus de cartes en main : comment prendre en soins
ce∙tte patient∙e, et comment l’accompagner vers un mieux-être ?
missions de stage
De l'observation à la professionnalisation
Les stages de Licence permettent un temps d'observation et de
découverte de l'institution et des missions des psychologues au
quotidien. Ils donnent l'occasion d'une immersion et d'un aperçu de ce
que représente la pratique professionnelle du métier.

Les stages de Master, quant à eux, sont professionnalisants. Ils


conduisent l’étudiant∙e à devenir un∙e psychologue (spécialisé∙e en
neuropsychologie ou non).

Au cours de ces heures de stage, l’idée sera d’effectuer quelques


heures en observation, avant de pratiquer la passation des bilans
neuropsychologiques auprès des patient∙e∙s et l'accompagnement en
remédiation cognitive. Également, ce stage permettra des échanges
cliniques, des réflexions autour des problématiques rencontrées par
les personnes accompagnées, mais aussi des immersions dans les
activités professionnelles des autres soignant∙e∙s présent∙e∙s dans
l’équipe pluridisciplinaire.

Quel accompagnement ?
Soyez rassuré∙e ! Vous ne serez pas seul∙e dans cette quête du titre de
psychologue. L'idée est de progresser à votre rythme afin que vous
soyez le plus à l’aise possible avec la pratique du métier de psychologue
spécialisé∙e en neuropsychologie.

Vous aurez l’occasion de pratiquer les différentes missions face aux


patient∙e∙s, d’abord sous supervision, puis en autonomie de plus en
plus complète. Des temps d’échange permettront de souligner les
réussites, de parfaire les techniques et missions en cours d’acquisition,
afin d’avancer au mieux et sereinement tout au long des heures de
stage.
Le rapport de stage
Il vous sera demandé de rédiger un rapport de stage, qui vous permettra
de mettre différents éléments en avant. Ceux-ci dépendent notamment
des attentes de votre équipe pédagogique :
Présentation de la structure
Présentation des professionnel∙le∙s et de leurs activités
Approfondissement d'une question
Description des missions cliniques menées au fil du stage
Éthique et déontologie
Posture professionnelle
Articulation théorie-pratique
Etc.

Le mémoire
Véritable immersion dans le monde de la recherche, le mémoire permet
de développer les capacités d'analyse, de synthèse et de réflexion
sur une question particulière. Il est le fruit d'une intrication entre les
connaissances théoriques acquises au long du cursus et un travail sur
des données récoltées au cours d'un protocole de recherche.

Le choix de la thématique se fait sur la base des travaux proposés par


les équipes pédagogiques, au sein du parcours universitaire, et des
projets menés par les professionnel∙le∙s de terrain qui suivront les
étudiant∙e∙s durant le stage.

La mission de stage
Lors de votre année de Master 2 (exemple du Parcours PCI, Université
de Lorraine), il vous est demandé une mission de stage. Celle-ci, définie
avec l'équipe pédagogique qui vous encadre, permet d'apporter sur
votre lieu de stage un contenu clinique à destination des patient∙e∙s
(e.g. groupe thérapeutique, construction ou adaptation d'un outil de
remédiation cognitive, psychoéducation).
DOCUMENTS ANNEXES
En plus de ce dossier...

... d'autres documents vous seront fournis :

Trame d'anamnèse / entretien de rencontre :


Données sociodémographiques
Diagnostic et symptomatologie
Éléments pouvant influencer l'évaluation
Quotidien et autonomie
Relations sociales et familiales
Parcours scolaire et professionnel
Orientation du bilan neuropsychologique
Qualité ressentie du fonctionnement cognitif
Projets de vie et objectifs

Fiche de choix des tests :


Mémoire à long terme
Mémoire de travail
Fonctionnement exécutif
Fonctionnement attentionnel
Cognition sociale
Vitesse de traitement de l'information
Fonctions instrumentales
Efficience intellectuelle

Trame de compte-rendu d'évaluation


Anamnèse
Résultats aux épreuves et interprétation
Conclusions
Graphique / Profil cognitif
formations et lectures
MOOC* sur la Réhabilitation Psychosociale
Proposé par le Centre Ressource de Réhabilitation Psychosociale de
Lyon (CH Le Vinatier), ce MOOC a pour objectif de former à l'approche
orientée rétablissement et aux principes de la réhabilitation
psychosociale.

Il est divisé en 3 parcours : médecins, autres professionnel∙le∙s de santé


mentale et personnes souffrant de troubles psychiques.

* Massive Open Online Course : Formation en ligne ouverte à tou∙te∙s


MOOC sur le Rétablissement
Proposé par la Haute École Spécialisée de Suisse Occidentale (HES-SO),
cette formation lève le voile sur la santé mentale et les troubles
psychiques, déconstruit les préjugés et idées reçues et vise notamment
la déstigmatisation auprès de tous publics. Ce MOOC donne des clés pour
le rétablissement et aborde la question du soutien à soi-même ainsi
qu'aux personnes concernées.
rétablissement
C'est quoi le rétablissement ?

« Le rétablissement désigne un processus par étapes qui vise à recouvrer


un niveau de bien-être pour retrouver sa capacité de décider et sa
liberté d’agir. Apprendre à mieux se connaître, reconnaître ses troubles
et les accepter sont les clés du rétablissement. Ce processus permet à la
personne de contribuer à restaurer un équilibre de vie afin de trouver sa
place dans la société en construisant un projet qui lui soit adapté.
Retrouver un sens à sa vie, c’est aussi mettre en place des activités de
loisir, de plaisir ou de travail qui auront pour objectif l’épanouissement de
chacun. C’est aussi la possibilité de se dégager du statut de malade
psychique et de se reconsidérer comme une personne parmi tant d’autres.
[...] Se rétablir c’est l’espoir d’un avenir meilleur ! »

Définition proposée par le comité des usagers du SUR-CL3R

Petite histoire

La notion de rétablissement est né dans les années 70, au cœur d'un


contexte de lutte pour les droits civiques. Des patient∙e∙s, usager∙e∙s et
"survivant∙e∙s" de la psychiatrie, se sont battus pour faire entendre leurs
droits en tant que citoyens.

L'idée était de se diriger vers un processus de décision partagée, entre


soignant∙e∙s et patient∙e∙s, en lieu et place du paternalisme habituel.

Ainsi, cette prise de pouvoir permet d'envisager une réappropriation de sa


propre santé mentale, avec un certain pouvoir d'agir : l'empowerment.
LEs dimensions du rétablissement
Le rétablissement concerne différentes sphères de la vie des personnes
concernées par un trouble psychique, que l'on peut représenter ainsi :

Rétablissement
social

Rétablissement
personnel

Rétablissement Rétablissement
clinique fonctionnel

Schéma adapté de Nicolas Franck (2017) et van der Stel (2012)

Décrites à la page suivante, ces dimensions du rétablissement ont pour


avantage de mettre en perspective la globalité de ce que représente un
processus de rétablissement. Aussi, cette conception souligne l'intérêt
d'un accompagnement pluridisciplinaire par des équipes composées de
professionnel.le.s de tous horizons et de tous corps de métier (e.g.
psychologue, ergothérapeute, médecin, infirmier.e, assistante sociale,
accompagnants divers)... mais aussi par les proches aidants dans la vie
quotidienne.

Nous pourrions y ajouter la notion de rétablissement existentiel :


Quelles valeurs me portent ? Quel est mon but ? (voir modèle de Whitley &
Drake, 2010)
Clinique

Le rétablissement clinique fait référence à la rémission des symptômes,


mais aussi à l'acquisition d'un certain insight (conscience du trouble). Il
fait notamment appel à différents traitements médicamenteux (e.g.
antipsychotiques, antidépresseurs, thymorégulateurs, anxiolytiques...)

Social

Quant à lui, le rétablissement social intervient à différents niveaux, dans


la communication et l'inclusion dans l'environnement social. Il sera sous-
tendu par des déterminants de santé : accès à un logement, emploi,
culture, soutien, accès à la santé, etc. Notons ici l'importance des
représentations sociales et la nécessité d'agir ensemble contre la
stigmatisation : habitudes de langage, information, sensibilisation...

Fonctionnel

Le rétablissement fonctionnel fait référence aux habiletés utilisées dans


la vie de tous les jours et à la capacité à faire face aux situations du
quotidien avec sérénité (e.g. entretien de soi et de son lieu de vie,
activités professionnelles, tâches administratives, relations sociales).

C'est dans cette sphère que les neuropsychologues effectuent leurs


missions, notamment par le biais d'évaluations et d'accompagnements en
remédiation cognitive (voir fiche Remédiation Cognitive).

Personnel

Enfin, le rétablissement personnel tient compte de nombreux éléments,


tels que l'autostigmatisation (intériorisation des stéréotypes, perte de
l'estime de soi), la motivation, le sentiment d'auto-efficacité ou encore la
capacité à gérer son stress.

C'est dans cette dimension que nous trouvons la notion d'empowerment,


c'est-à-dire l'accroissement de la capacité d'agir et de l'autonomie, avec
une participation aux décisions partagées (voir fiche Empowerment).
LEs phases du rétablissement

Moratoire
Effondrement et rejet de la maladie
Rôle de
protection
"Je ne suis pas malade"

Travail insight,
psychoéducation,
Conscience ETP
Prise de conscience de la maladie
Rôle
d'information
"Je suis malade"

Préparation
Construction de ses projets
Aide à la
construction
d'un projet
"J'ai une maladie" Soins de
remédiation
cognitive

Construction
Réalisation de ses objectifs Soutien à
Aide à la l'emploi et à la
restauration et reprise des
"Je développe de nouvelles compétences développement activités
pour faire avec la maladie" de compétences

Travail sur les


stresseurs

Croissance Permettre de
parler de son
"Je vis bien avec la maladie... parcours (pair-
et les autres" aidance)
empowerment : le pouvoir d'agir

"Notion récente apparue il y a quelques décennies, l'empowerment


désigne l'accroissement de la capacité d'agir de la personne malade via
le développement de son autonomie, la prise en compte de son avenir et
sa participation aux décisions la concernant. L'empowerment est
étroitement lié à la notion de rétablissement."

Psycom.org

Le rôle des soignant.e.s sera ici dépendant du parcours de rétablissement


de la personne concernée : à quelle étape en est-elle* ?

Phase moratoire : accueillir et guider vers les soins, informer, valider et


normaliser l’angoisse et la colère face au diagnostic (espoir)

Phase de conscience : partir des connaissances et représentations de la


personne vis-à-vis de sa maladie, compléter et rectifier, susciter l'espoir,
normaliser les symptômes

Phase de préparation : aider la personne à différencier ce qui appartient à la


maladie et ce qui lui appartient, bilan de ses forces et ressources

Phase de reconstruction : se recentrer sur les objectifs de vie de la


personne concernée, afin de renforcer, conscientiser et compléter ses
différentes compétences

Phase de croissance : poser un cadre soutenant, vers l'autonomie et


l’intégration dans la communauté, accepter la maladie comme partie de soi

Notre rôle est aussi dans le travail face à l'autostigmatisation, qui est
inversement proportionnelle au niveau d'empowerment. Ainsi, rompre le
cercle vicieux du mécanisme de la stigmatisation à l'aide de stratégies
d'empowerment est essentiel. Enfin, il est judicieux de proposer des
alternatives aux soins hospitaliers dans la communauté, avec des
programmes de logement, du soutien à l'emploi, etc.

*Voir Fiche "Les phases du Rétablissement"


prise en soins globale
Suivi psychiatrique
et traitements
médicamenteux

Avoir moins de
Psychoéducation symptômes
et éducation Remédiation
thérapeutique cognitive

Mieux comprendre et Lire un livre, me


prendre en charge ma concentrer, être à
maladie l'aise avec les autres

Patient.e

Travail avec
Soutien social
famille

Comprendre avec ma Reprendre part à


famille que j'ai une mes centres
maladie Psychothérapie d'intérêts

(stresseurs)

Ne plus rechuter

La prise en charge globale nécessite de co-créer un projet


de soins adapté à chaque personne, qui dépend de ses
objectifs et de la stratégie thérapeutique.

Ce projet nécessite une phase d'évaluation (compétences,


faiblesses et fonctionnement dans la vie quotidienne)

Place importante
Rôle du case manager de l'infirmier

Facilement identifiable, flexible, réactif, curieux,


interlocuteur privilégié, sécurise les soins, accompagne
dans un but d'autonomisation et de rétablissement...
remédiation cognitive
Avec
Marcus le
Diplodocus

Marcus va fixer des objectifs, "J'aimerais pouvoir me


afin que les soignant.e.s puissent souvenir d'une recette quand
orienter les soins proposés. on me la donne à réaliser."

On va alors faire le lien entre la Ici, la difficulté est sous-tendue par


difficulté rencontrée et la fonction la mémoire de travail et le
cognitive qui la sous-tend. processus de charge mentale.

La RC va alors cibler les On retrouvera ici des stratégies


stratégies relatives à ces incluant le cluster, l'imagerie mentale,
fonctions perturbées. les moyens mnémotechniques...

Que les stratégies puissent être


Et l'idée derrière ce travail sera appliquées dans la vie de tous les
toujours la généralisation au quotidien jours et améliorer ainsi le bien-être au
et une amélioration de l'autonomie ! quotidien pour notre jeune Marcus !

La Remédiation Cognitive vise à améliorer le pronostic fonctionnel par


la prise en soins des troubles cognitifs (mémoire, attention, fonctions
exécutives), de la métacognition et de la cognition sociale.

Elle vise à favoriser le rétablissement en s’appuyant sur les


objectifs propres de la personne, ses ressources et sa croyance
dans son possible rétablissement.

Elle s’appuie aussi sur différents facteurs aidants : soignants,


entourage, services médico-sociaux, environnement professionnel…

Retrouvez avec le QR Code


les informations sur la
remédiation cognitive et les
différentes propositions de
soins thérapeutiques.

Contenu proposé par le Raptor Neuropsy ©


éducation thérapeutique
L’éducation thérapeutique du patient est un processus continu, dont le but est
d’aider les patients à acquérir ou maintenir les compétences dont ils ont besoin
pour gérer au mieux leur vie avec une maladie chronique. Elle fait partie
intégrante et de façon permanente de la prise en charge du patient.
Haute Autorité de Santé

Partage d’un savoir (entre professionnels et patients), sur la


maladie et les ressources accessibles dans l’environnement
Partage d’un savoir orienté vers l’espoir : dépasser la
stigmatisation, travailler l’identité bouleversée par la maladie
Modification des attitudes et comportements
Retrouver un sentiment d’agir (Empowerment)
Renforcement des liens sociaux

thérapies cognitivo-comportementales
Les TCC, thérapies comportementales et cognitives sont des thérapies, plus ou
moins brèves (leur durée dépend de chaque patient, de quelques mois à quelques
années) qui se basent sur l’étude et le travail des pensées, des émotions et des
comportements du patient dans le cas d’une situation difficile. Elles ont pour
objectif de l’aider à faire face aux difficultés du quotidien en se proposant d’étudier
avec lui la façon dont il réagit et d’établir de nouveaux comportements et pensées.
Centre Ressource Réhabilitation (CRR)

Retrouvez avec le QR Code


les informations sur les
thérapies cognitivo-
comportementales (TCC).

Contenu proposé par le Raptor Neuropsy ©


pharmacologie
LA CHIMIE DES NEURONES
Si vous jetez un œil aux planches
consacrées au cerveau, vous y Ici, on se consacrera aux
découvrirez les notions de potentiel neurotransmetteurs, qui
d'action et de transmission composent le message que
d'information entre les neurones ! les neurones se font
justement passer !

Oooooh !

Les neurotransmetteurs sont des composés chimiques libérés


par les neurones, qui vont agir sur d'autres neurones.
e
iqu

Le potentiel d'action (influx nerveux)


apt

va ordonner le relâchement des


syn

neurotransmetteurs, contenus dans


pré

des vésicules , au coeur de la


ne

)
synapse (lieu entre deux neurones,
uro

Fente Synaptique

où s'échangent les informations)


Ne

Ces neurotransmetteurs vont se lier


aux récepteurs du neurone post-
synaptique qui les reçoit, et entraîner
une excitation ou une inhibition de
l'activité du neurone !
Ceux qui restent dans la fente
synaptique) seront recapturés ou Neurone postsynaptique
recyclés par des enzymes .

Contenu proposé par le Raptor Neuropsy ©


Il existe tout un tas de
catégories de Et c'est parti,
neurotransmetteurs, que attachez vos
nous présentons ici ! ceintures !

Monoamines (synthétisés à partir d'un acide aminé*)

Catécholamines (dérivés de la tyrosine)

Dopamine Noradrénaline Adrénaline


(norépinéphrine) (Épinéphrine)

Sérotonine (dérivée du tryptophane)

GABA (dérivée de l'acide glutamique (glutamate))

Histamine (dérivée de l'histidine)

Endorphines (similaires aux opiacés)

Acides aminés (acide glutamique, acide aspartique, glycine)

Substances chimiques diverses (acétylcholine, adénosine, anandamide)

* Si vous ne savez pas ce que c'est, vous dites "c'est pas faux".

Retrouvez avec le QR Code


les informations sur la
Dopamine, la Sérotonine, la
Noradrénaline et le GABA

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Classes et effets ind.
Retrouvez avec le QR Code les informations
sur les classes de traitements :
Anxiolytiques, Hypnotiques,
Antipsychotiques, Antidépresseurs,
Thymorégulateurs et Psychostimulants
point sur le cerveau
Notre cerveau est Il est composé de
d'une complexité plusieurs parties, au
gigantesque. niveau anatomique comme
au niveau fonctionnel !

Hector étant un vélociraptor


spécialisé en neuropsychologie, il a
choisit de décrire chacun de ces lobes
cérébraux selon la fonction qu'ils
prennent en charge au niveau cognitif
et sensoriel.

Lobe frontal Fonctions exécutives (planification, flexibilité,


inhibition, raisonnement, prise de décision...)

Lobe temporal Mémoire, langage, émotions, audition...

Lobe pariétal Motricité, mouvements, sens du toucher...

Lobe occipital Centre de la vision

Lobes, neurones,
potentiels d'actions, idées
reçues... Retrouvez avec le
QR Code les informations
sur le cerveau !

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information et vulgarisation
Association Raptor Neuropsy

Projet qui a vu le jour en octobre 2019, le Raptor Neuropsy est


dorénavant constitué en association qui poursuit différents objectifs :

Informer différents publics sur les troubles psychiques, les soins


et les métiers de la psychiatrie, afin de déstigmatiser et de
lutter contre les préjugés et idées reçues

Vulgariser les différentes facettes de la psychologie, de la


neuropsychologie et du métier de psychologue

Sensibiliser aux troubles du neurodéveloppement (e.g. TDA/H) et


aux difficultés d'apprentissage chez l'enfant, ainsi qu'à diverses
problématiques rencontrées durant l'enfance

Partager de l'information centrée sur la gériatrie, autour des


difficultés rencontrées chez les séniors (e.g. maladies
neurodégénératives, accompagnements et structures d'accueil)

Accompagner les étudiant·e·s dans leurs études, en donnant des


clés sur les apprentissages, la prévention en santé mentale, les
stages et l'orientation (notamment en psychologie)

Direction le site
internet du Raptor
Neuropsy !
Kit des
stagiaires
Neuropsy en psychiatrie

Le "kit des stagiaires" propose un panel d'outils permettant d'appréhender


les missions de psychologue spécialisé·e en neuropsychologie,
particulièrement au sein de structures psychiatriques.

Ce recueil propose ainsi quelques clés à destination des étudiant·e·s


effectuant un stage dans ce domaine :

Description du rôle de neuropsychologue et focus sur les fonctions


cognitives, le cerveau et l'évaluation neuropsychologique

Présentation d'exemples de supports utilisés au quotidien

Point sur les missions demandées par les équipes pédagogiques, à


réaliser au cours du cursus universitaire

Sensibilisation aux concepts de rétablissement et d'empowerment


(pouvoir d'agir des personnes inscrites dans un parcours de soins en
psychiatrie) ainsi qu'à la prise en soins globale

Information et vulgarisation scientifique

Mathieu Cerbai
Psychologue spécialisé en Neuropsychologie

Dernière mise à jour : juillet 2023

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