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MES ATTITUDES SANTÉ

MA MÉMOIRE
JE M’INFORME
LA MÉMOIRE
MODE D’EMPLOI
LA MÉMOIRE SENSORIELLE
C’est la plus éphémère, captant toute nouvelle information Le mot de l’expert
perçue pendant quelques centaines de millisecondes seu- Le vieillissement de la mémoire s’explique par
lement. des raisons physiologiques mais également par une
baisse de l’activité psychique, intellectuelle, physique
ou encore par l’isolement. La mémoire a besoin
LA MÉMOIRE À COURT TERME d’être fréquemment sollicitée pour bien fonctionner :
(dite mémoire de travail) sa mobilisation doit se poursuivre le plus longtemps
possible. 
Grâce à elle, nous pouvons composer un numéro de télé-
phone après l’avoir lu, faire un calcul mental... Elle ne dure Philippe Dejardin
que quelques dizaines de secondes. Cette mémoire est Médecin gériatre, Observatoire de l’âge, Paris.
très vite surchargée. Si l’attention est détournée, la nouvelle Coordinateur des centres de prévention AGIRC-ARRCO.
donnée n’est pas mémorisée.

LA MÉMOIRE À LONG TERME


Contrairement à la précédente, la mémoire à long terme stocke les informations pendant des mois,
des années et même toute la vie. Elle ne connaît pas, en pratique, de limite de capacité.
Elle est elle-même divisée en plusieurs sous-types :

1 Mémoire épisodique 2 Mémoire sémantique

Elle concerne nos souvenirs Mémoire des mots (table, fleur...)


personnels, notre histoire de vie. et de nos connaissances générales
(calcul, grammaire, histoire,
géographie, littérature...).

3 Mémoire procédurale 4 Mémoire prospective

Mémoire des gestes et des procédures C’est notre capacité à nous projeter
acquises dans l’enfance et tout au long dans le futur, dans quelques heures,
de la vie (lacer ses chaussures, faire de jours ou mois.
la bicyclette, écrire... ). Elle reste très
longtemps ancrée, même en cas de
pathologie.
Les nouveaux apprentissages
permettent de l’améliorer. Le saviez-vous ?
Avec l’âge se produit un ralentissement des
capacités cérébrales. La transmission des
informations est moins rapide, les nouvelles
acquisitions plus difficiles et le rappel des souvenirs
anciens plus complexe. Heureusement, nous
compensons par l’expérience, «nos acquis»,
lorsqu’il s’agit de récupérer un savoir ou de le
compléter.

2
REPÈRES
Les troubles de la mémoire sont le plus souvent sans
gravité : leur fréquence augmente avec l’âge, la fatigue, le
stress, les émotions... Le mot de l’expert
Les troubles de la mémoire se produisent
Nous perdons en moyenne de 4 à 10 % de nos neu- parce que, comme tout autre organe vieillissant, la
rones tous les 10 ans. À partir de 30 ans, les capacités d’at- performance du cerveau décline avec l’âge. 
tention diminuent.
Dr Serge Gauthier
Ainsi, en vieillissant, nous avons plus de mal à nous concen- Neurologue au Centre d’études sur le vieillissement
trer et à analyser certaines situations.
Université McGill, Montréal
Acquérir de nouvelles informations nous prendra un peu
plus de temps.

Environ 80  % des plus de 60 ans,


hommes ou femmes, se plaignent de difficultés de mémo-
risation. Ils estiment que leurs performances actuelles sont
nettement moins bonnes que celles de leur enfance.
Cependant, les troubles de la mémoire peuvent accompa-
gner certaines maladies. Ainsi, ils peuvent être d’origine :
■ médicamenteuse : de nombreux médicaments peuvent

altérer temporairement les capacités de mémorisation :


somnifères, anxiolytiques et cela est d’autant plus vrai que
la personne est âgée ;
■ psychologique : le stress, l’anxiété, un syndrome dépres-
sif, un vécu douloureux... ;
■ le manque de sommeil ou un sommeil de mauvaise
qualité (comme dans le syndrome d’apnées du sommeil)
perturbe le processus de mémorisation ;
■ cérébrale : les maladies cérébrales (encéphalite, tumeur,
maladie dégénérative comme la maladie d’Alzheimer,
la sclérose en plaques...) peuvent s’accompagner de Le saviez-vous ?
troubles de la mémoire ;
Au cours de notre vie, nous utilisons seulement de
■ vasculaire  : la maladie vasculaire cérébrale est due à
30 à 40 % de notre capital de neurones (cellules
de petites hémorragies ou thromboses vasculaires qui nerveuses) ; donc il y a toujours de la réserve pour
endommagent le cerveau. Ce type de démence survient développer notre mémoire.
surtout chez les personnes âgées qui souffrent d’hyper-
tension artérielle, de diabète ou d’athérosclérose vascu-
laire ;
■ nutritionnelle : carences en vitamines, alcoolisme... ;
■ traumatique : séquelles de traumatisme crânien ;
■ toxique : intoxication au monoxyde de carbone.

3
LES TROUBLES Le mot de l’expert
DE LA MÉMOIRE Ressentir un fléchissement de la mémoire fait
grimper notre inquiétude mais n’indique pas forcément
une maladie de la mémoire. En effet,
Oublier un code, perdre ses clés, se tromper de couloir la mémoire est influencée par de nombreux facteurs
de métro, ne pas se rappeler un numéro de téléphone... et en particulier par l’anxiété, les troubles de l’humeur,
Les trous de mémoire sont notre lot quotidien ! Il peut le sommeil et l’état de santé global.
s’agir de simples coups de fatigue, de stress ou de Un trouble de mémoire est dit « significatif » lorsqu’il
déprime qui mobilisent l’énergie de notre cerveau pour affecte le vécu quotidien. Il est alors temps d’en parler
d’autres fonctions que la mémoire... Ces oublis sont le à votre médecin traitant qui pourra pratiquer un examen
plus souvent dus à de simples manques d’attention. et une première série de tests.
L’amnésie, ou manque de mémoire, est le trouble le Prenez rendez-vous chez votre médecin si :
plus fréquent. Elle peut être partielle ou totale, tempo- - vos troubles de la mémoire sont répétés ou leur
raire ou permanente, sélective ou globale. fréquence augmente ;
- vos pertes de mémoire vous empêchent d’effectuer vos
Les faiblesses normales tâches quotidiennes (vous habiller, cuisiner, ranger...) ;
de notre mémoire - vous commencez à vous égarer ou à oublier votre
destination quand vous sortez ;
Chez tout un chacun la mémoire est fragile et sujette à dis- - votre parole est moins fluide ;
torsion. Ces faiblesses sont nombreuses et ont pour nom :
- vous avez des difficultés à effectuer certains gestes ;
la fugacité, l’absence, le blocage, la méprise, la suggestibilité,
- vous perdez des objets ;
le biais et la persistance.
- vous avez des difficultés à lire, à jouer aux cartes,
La fugacité : on se souvient souvent très bien de ce que à calculer de tête ;
l’on a fait ce matin mais beaucoup moins de ce que l’on fai- - vous avez du mal à comprendre certaines situations ;
sait ce même matin il y a une semaine et encore sûrement - vous peinez à faire des projets, à structurer une idée ;
moins, ou pas du tout, il y a un mois ou un an. - vous présentez d’autres symptômes qui vous
L’absence : on oublie où l’on a posé ses lunettes quelques inquiètent ;
minutes plus tôt parce que l’on a été distrait par un coup de - vous êtes déprimé, anxieux ou agressif.
téléphone ou un souci. Enfin, faites vérifier votre vue et votre audition pour
Le blocage : souvent on oublie de se rappeler le nom d’une maintenir votre autonomie
personne que l’on connaît ou d’un numéro de téléphone
dont on a l’usage. Et puis un moment après, ce nom, ce
numéro nous revient à l’esprit.
Les bilans de la mémoire
La méprise : où l’on croit à tort qu’un ami a raconté une
histoire que l’on vient en fait de lire dans le journal. Les tests réalisés à l’occasion d’un bilan ou d’une « consulta-
La suggestibilité : les souvenirs des enfants sont particuliè- tion mémoire » sont les suivants :
rement sensibles aux questions orientées, les adultes aussi. Un examen clinique complet
Le biais : nous avons coutume de réécrire totalement nos Recherche d’anomalies neurologiques, sensorielles et bilan
expériences passées pour les faire concorder avec nos des facteurs de risque cardiovasculaires.
connaissances ou convictions présentes. Une évaluation neuropsychologique
La persistance : où l’on se souvient de chose que l’on vou- Tests explorant les différents champs de la cognition.
drait oublier. Une imagerie du cerveau
Scanner ou Imagerie par Résonance Magnétique (IRM).
Il existe trois types d’amnésies :
Des examens biologiques
L’amnésie antérograde  : impossibilité de mémoriser de
nouveaux éléments après un instant T.
Le saviez-vous ?
Ex : Une personne se rappellera tous les événements pré-
cédant un accident, mais sera incapable de mémoriser les Les troubles sensoriels, en particulier de l’audition,
éléments suivant cet accident. par l’isolement qu’ils peuvent engendrer, favorisent
L’amnésie rétrograde : impossibilité de se souvenir de la les pertes de mémoire.
tranche de vie antérieure à un accident. Il y a un phénomène de «cercle vicieux» à
contrecarrer : des sens qui perçoivent moins bien,
L’amnésie lacunaire : perte de mémoire concernant une stimulent moins le cerveau, lequel s’habitue à
certaine période pendant une perte de conscience, une moins percevoir et donc à moins retenir.
crise d’épilepsie... Les autres souvenirs restent intacts.

4
DIX TRUCS
POUR BOOSTER VOTRE MÉMOIRE !
1 Jouez !
Scrabble, belote, dames, échecs, bridge ou tout autre jeu
de logique ou de stratégie. Les jeux spécialement conçus
comme des exercices d’entraînement de la mémoire
peuvent être recommandés.

2 Apprenez !
Ayez recours à des aide-mémoire (agenda, blocs-notes,
listes, fiches de lecture...) :
■■ Ces aides constituent un système de stockage supplé-

mentaire pour soulager et libérer de la place dans notre


mémoire.
■■ Elles permettent de s’organiser ; la mémoire aime l’ordre.
■■ La prise de notes favorise la mémorisation des informa-
tions écrites.

Apprenez à gérer votre stress : un surmenage intellectuel,


l’anxiété sont autant d’ennemis de votre capacité de mémori-
sation. Réservez-vous des moments de détente chaque jour.

3 Soyez curieux !
C’est une des meilleures méthodes pour préserver ses
capacités de mémorisation, voire les développer. Toute
nouvelle activité crée de nouvelles connexions nerveuses
et accroît donc nos capacités mnésiques. N’hésitez pas à
aller à la découverte de choses qui vous sont inconnues !

4 Dormez !
Le cerveau profite de la nuit pour trier et classer les souve- à gérer les informations. Une étude parue en 2007 a prouvé
nirs de la journée. que les gens qui éprouvent plus souvent des émotions
positives avaient 60 % de moins de risques de développer
5 Bougez ! des troubles cognitifs légers. En parallèle, une autre étude a
Un exercice régulier diminue l’apparition de troubles cogni- montré que les adultes âgés avec un niveau de stress chro-
tifs (type démence), et peut même mener à l’apparition nique bas étaient meilleurs aux tests de mémoire.
de nouvelles connexions neuronales dans l’hippocampe,
la zone du cerveau concernée par la mémoire. Pas besoin 8 Reconnaissez !
d’être un super-athlète pour garder votre corps et votre cer- S’entraîner à reconnaître les oiseaux, les constellations ou
veau en forme. Même un exercice modéré peut vous aider les champignons, rien de tel pour entretenir sa mémoire...
à garder votre cerveau éveillé. et épater ses amis !
6  angez équilibré et ne buvez
M 9 Usez de stratégies !
pas d’alcool ou très peu « Mais où est donc Ornicar ? », « Cerbère gémit en enfer »...
Une nourriture saine et variée apporte au cerveau tous les Qui n’a pas appris l’une de ces phrases qui permettent de
nutriments nécessaires à son bon fonctionnement. À haute mémoriser conjonctions, déclinaisons et autres éléments
dose, l’alcool peut entraîner, au bout de quelques années, chimiques ? Et si vous inventiez vos propres phrases mné-
des lésions cérébrales irréversibles. motechniques ?

7 Pensez positif ! 10 Lisez !


La pensée positive améliore la santé cérébrale sur le long Bandes dessinées, romans policiers, ouvrages historiques
terme et peut avoir des effets bénéfiques sur votre capacité ou politiques... toutes les lectures vous seront profitables.

5
LES BONS RÉFLEXES
AU TRAVAIL Le saviez-vous ?
• Les premiers troubles neurotoxiques liés aux
Retenir facilement le nom de ses interlocuteurs, resti- solvants ont été observés par un médecin français
tuer sans hésiter certains chiffres clés, mémoriser rapi- en 1865, chez des ouvriers qui travaillaient dans une
dement une intervention... Autant d’actes qui repré- usine de caoutchouc.
sentent de véritables atouts dans la vie professionnelle. • Le cerveau représente environ 2 % du poids du
corps, mais il utilise 20 % de l’énergie consommée
et de l’oxygène.
CONSTAT
Certaines activités professionnelles exposent davantage
aux produits et aux solvants toxiques et peuvent avoir des POUR EN SAVOIR PLUS :
conséquences neurologiques préjudiciables : pesticides et - Tonifiez votre mémoire : 100 questions-réponses
herbicides, plomb, arsenic, mercure métallique, styrène, pour la comprendre, 400 jeux et exercices pour
toluène, aluminium, diphénylpolychlorés... l’entraîner - Guides Notre Temps Éditions Bayard
- Le grand livre de la mémoire : Jeux Astuces
De nouvelles pathologies professionnelles liées à la sur-
Stratégies - Sélection du Reader’s Digest
charge de travail et/ou un stress intellectuel sont également
- Votre mémoire : bien la connaître,
incriminées dans les troubles de la mémoire et du raison-
mieux s’en servir - Éditions Larousse
nement. Le déficit de sommeil et la vie décalée qu’implique
- www.reseau-memoire-alois.fr
le travail de nuit augmentent également les troubles de la
- www.ameli-sante.fr
mémoire et la nervosité chez 76,3 % des travailleurs de nuit
- www.clinique-memoire.com
contre 31,7 % chez les travailleurs de jour.

Comment être plus efficace


au travail ?
À PRIVILÉGIER À ÉVITER
L’environnement
 es instants de détente associés à quelques exercices respiratoires.
D Le stress : il est responsable d’un manque
Ils facilitent l’enregistrement de nouvelles informations et le rappel de souvenirs d’attention et de concentration

L’activité diurne
L’intérêt et la motivation apportés à son activité professionnelle. Le découragement, la lassitude
Elle favorise l’attention donc les capacités de mémorisation

Les activités intellectuelles


Aérer régulièrement votre bureau ou pièce de travail, même en hiver. L es atmosphères confinées où l’air n’est
Une meilleure oxygénation du cerveau s’accompagne d’une augmentation de pas renouvelé. Le cerveau est un grand
la vigilance, de la réactivité intellectuelle et des capacités de mémorisation consommateur d’oxygène. Ses besoins
peuvent augmenter localement de 10 à 20 %
pendant l’exécution d’un travail cérébral

L’exercice physique
 ouger 30 mn par jour à intensité modérée. En oxygénant le cerveau, l’activité
B L’inactivité physique. Certaines professions
physique améliore les fonctions cognitives et stimule la mémoire sont davantage concernées (employés et
cadres du secteur tertiaire, hôtesses d’accueil,
conducteurs de machines, chauffeurs routiers
ou VRP...)
Les horaires
 n sommeil suffisant, régulier et de qualité. Il est particulièrement bénéfique sur
U Le manque de sommeil
la rétention des informations acquises la veille

L’alimentation
 anger équilibré et varié. Le cerveau a besoin pour fonctionner au mieux : des
M Les repas déstructurés ou pris
vitamines du groupe B (les graines, les noix, les amandes, les légumes secs et verts, sur le pouce
les oeufs, les fruits, la viande, les produits laitiers…) et de l’énergie apportée par les
féculents ou le pain complet. Si la plupart des graisses sont nocives, certaines comme
les acides gras oméga-3 que l’on trouve souvent dans le poisson sont connues pour
améliorer les fonctions cérébrales.

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AEQG1606-4309 - Crédit photos : Thinkstock, iStockphoto, Fotolia, Hemera

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