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COURS D’INITIATION À LA PSYCHOLOGIE

SÉRIE 04

LA MÉMOIRE

OBJECTIF PÉDAGOGIQUE :

À l’issue de ce cours, vous serez capable de définir le développement


correct des niveaux d’activités mentales qui est la « mémoire » chez
l’enfant.

PLAN DE LA LEÇON :

INTRODUCTION
I- DÉFINITION DE LA MÉMOIRE
II- FONCTIONS GÉNÉRALES DE LA MÉMOIRE
III- NOTION D’HABITUDE ET SON ASPECT AFFECTIF
IV- FORMATION DES HABITUDES ET SES CONDITIONS
V- REFLEXE CONDITIONNEL
VI- LE TRAITEMENT DU REFLEXE CONDITIONNEL
CHEZ L’HOMME
VII- CONDITIONS DE L’ACQUISITION DU SOUVENIR ET
DU SAVOIR
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VIII- ÉVOLUTION DES SOUVENIRS
IX- RECONNAISSANCE ET LOCALISATION DES
SOUVENIRS DANS LE TEMPS

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INTRODUCTION :

Si on demande à un individu de se rappeler de ses premiers


souvenirs, quand la mémoire est-elle apparue ? Imaginons que cet
individu n’ait plus aucun souvenir de son passé, des gens qu’il a
connus, ni des évènements qu’il a vécus. Sans ces références
temporelles, comment pourrait-il savoir quelle est son identité. Ou
bien encore, supposons qu’il ne pourrait plus former de nouveaux
souvenirs, que deviendrait-il de ses expériences les plus récentes,
tout disparaît ait comme si les évènements n’avaient jamais eu lieu.

Existe-il une seule activité qui ne soit pas influencée par la


mémoire ? Si vous n’avez jamais réfléchi à votre mémoire, c’est sans
doute parce qu’elle remplit son rôle correctement tout comme d’autre
processus corporels, telle que la digestion ou la respiration. Mais
quand la mémoire ne fonctionne pas correctement on la remarque :
oublier ses clefs de voiture, une date importante, où la réponse à une
question d’examen, c’est normal d’être agacé par ce genre de chose.

Penchons-nous sur quelques chiffres : un cerveau humain moyen


peut stocker 100.000 milliards d’informations, c’est un travail
gigantesque que de gérer autant d’informations, alors il ne faut pas
trop s’étonner lorsqu’une réponse n’est pas disponible quand on en a
besoin. Qu’est-ce que la mémoire ?

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I- DÉFINITION DE LA MÉMOIRE :
La mémoire se définit comme la capacité à stocker et récupérer
l’information, autrement dit c’est une fonction qui permet de capter,
coder, conserver et restituer les stimulations et les informations que
l’homme perçoit, elle met en jeu les structures psychiques et
physiques.

Quelques facteurs influent la mémoire entre autres :


- La répétition est un facteur important pour le stockage des
informations en mémoire à long terme ;
- Le traitement en profondeur, qui correspond au sens des
mots.
Les psychologues divisent la mémoire en deux sections :
a- La mémoire à court terme : caractérisée par une capacité
limitée de stockage et un oubli rapide.

b- La mémoire à long terme : caractérisée par une très grande


capacité et un oubli progressif.
Voici un modèle de la mémoire présenté par Atkinson et
Shiffrin(1969).

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Information

Mémoire sensorielle

Attention
Mémoire à court terme
Stockage temporaire et traitement de
l’information
Récupération

En codage

Mémoire à long terme


Stockage permanent des informations

II- FONCTIONS GÉNÉRALES DE LA MÉMOIRE :


Évoquer la mémoire fait d’abord penser aux situations dans
lesquelles elle est sollicitée pour se rappeler (ou essayer de se
rappeler) des évènements ou des situations particulières : Le titre
d’un film, un numéro de téléphone.

L’une des fonctions importantes de la mémoire est en effet, de


permettre l’accès conscient au passé collectif et personnel. A chaque
type de mémoire une fonction qui lui correspond :
- La mémoire déclarative : responsable de la mémorisation de
toute information sous forme verbale, c’est-à-dire celle qui peut
être exprimée avec le langage.

- La mémoire procédurale : permet l’acquisition et l’utilisation


de compétences motrices comme faire du vélo ou jouer au piano
ou participer du sport.
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- La mémoire perceptive : responsable de l’apprentissage des
formes visuelles, des sons courants…etc.
- La mémoire sémantique : elle regroupe les connaissances
générales nécessaires à la production et à la compréhension
linguistique (mots, symboles verbaux, significations, références
…etc.).

- La mémoire de travail (Braddely) : est nécessaire pour réaliser


les activités cognitives complex est elles que : la compréhension,
l’apprentissage, le raisonnement.

- La mémoire épisodique : elle sert à recevoir et stocker des


informations spécifiques, portant sur des expériences concrètes
vécues en des lieux et des moments particuliers.

III- NOTIONS D’HABITUDE ET SON ASPECT AFFECTIF :


L’habitude est définie comme des séquences conceptualisées qui sont
devenues automatiques. C’est-à-dire le nombre de fois qu’une action
a été réalisée dans le passé.
Selon cette définition, un comportement réalisé fréquemment était
considéré comme habituel. Verplanken et Aarts (1999) proposent
trois caractéristiques principales pour qualifier les habitudes :
a- L’automaticité : la réalisation d’actes habituels peut se faire sans
même y penser. Les habitudes possèdent la plupart des propriétés
de l’automaticité, leur déclenchement est intentionnel dans le
sens ou les habitudes sont orientées vers un but.

Exemple :
Il est possible d’arrêter de fumer, mais ce contrôle est difficile.
b- La stabilité contextuelle : les habitudes se produisent dans un
environnement, un contexte stable, quand le contexte change les
habitudes sont remises en question, mais peuvent éventuellement
maintenir.

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Exemple :
L’habitude de lire un magazine chez le coiffeur est plus spécifique
que l’habitude de lire.
c- La fonctionnalité : les habitudes sont fonctionnelles dans la
mesure où seules les choses agréables peuvent devenir
habituelles volontairement.
L’état affectif, selon qu’il est positif ou négatif peut influencer les
habitudes individuelles en terme de suppression de pensées, l’affect
positif entraîne une meilleure mémorisation et une motivation plus
forts.
IV- FORMATION DES HABITUDES ET SES CONDITIONS :
L’habitude n’exige plus, pour se produire qu’une moindre dépense
de force et un moindre de temps, de même toute sensation qui se
prolonge devient de moins en moins perceptible pour la conscience,
on ne sent une odeur que l’on porte toujours sur soi, le meunier
n’entend plus le bruit de son moulin, le plaisir et la douleur qui se
renouvellement trop fréquemment s’affaiblissent et s’éteignent.
Exemple :
Le médecin, parfois crispé d’angoisse à ses débits, accompagne plus
tard l’indifférence les pires ravages de la maladie.
Le chirurgien atteint par l’habitude, le sang-froid qui garantit le
succès de ses interventions.
L’habitude est l’une des conditions les plus importantes de la
mémoire, elle agit sur la conservation des idées, plus la sensation ou
la même opération mentale se répète, plus l’idée qui lui correspond
accroit sa force de conservation.
L’habitude est la condition de la continuité de la vie humaine « si
l’habitude n’économisait pas la dépense d’énergie nerveuse et
musculaire, les actes les plus simples : « s’habiller se déshabiller,
marcher, absorberaient tout notre temps » V. James. Donc, l’habitude
est la condition du progrès, car aucun progrès n’est possible si tout se
recommence sans cesse.
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V- REFLEXE CONDITIONNEL :
C’est au savant russe Ivan Petrovitch Pavlov que l’on doit la
découverte du reflexe conditionnel, ce dernier naît de la fameuse
expérience du chien qui salive dès qu’il entendra la sonnette. Ce
stimulus neutre (la sonnette) devient un stimulus conditionnel, de ce
fait naît le réflexe conditionnel.
Chez l’homme ce réflexe peut avoir également une inscription dans
la pensée consciente et cela grâce au langage. Ainsi nous pouvons
saliver non seulement à la vue d’un met que nous aimerons mais
aussi à la simple lecture d’une recette gastronomique proposée par
une revue.
Notre comportement et toutes nos habitudes sont « basses » basées
sur des activités conditionnées à partir de reflexes apparaissant dès la
naissance, c'est-à-dire à partir de cette constatation qu’est née la
psychophysiologie, l’école la plus connue porte le nom de
«Behaviorisme ».
Chez l’homme les réflexes conditionnels se manifestent de plusieurs
manières :
- Des réactions neurovégétatives : salivation, tachycardie.
- Des manifestations corporelles : prendre une cigarette, se
gratter l’oreille…. etc.
- Des manifestations verbales : jurer, le mot étant un substitut
de l’acte.

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VI- LE TRAITEMENT DU REFLEXE CONDITIONNEL
CHEZ L’HOMME :
Lorsque le résultat d’un conditionnement est une attitude névrotique,
un comportement peu compatible avec la vie en société, ou tout
simplement une conduite dont en veut se débarrasser, le thérapeute
(un psychologue comportementaliste) procède à un
déconditionnement, c’est-à-dire à la substitution du conditionnement
indésirable par un autre conditionnement plus acceptable.

VII- CONDITIONS DE L’ACQUISITION DU SOUVENIR ET


DU SAVOIR :
Selon certains chercheurs en psychophysiologie les souvenirs sont
stockés dans des zones localisées de l’encéphale. Les neurones sont
les supports physiques des constituants d’un souvenir et les
assemblées de neurones permettent de reconstituer l’ensemble d’un
souvenir.

Exemple :

Pour évoquer une truffe en chocolat, on fait appel à un souvenir


regroupant des éléments visuels (forme et couleur), gustatifs,
kinesthésique (la consistance) et le plaisir.
Un souvenir se construit en trois (03) étapes :

a- Encodage : ce processus traite l’information et la transforme en


une représentation mnésique. Cette formation et sélectionnée
selon nos buts plus cet encodage est approfondi, plus les
processus suivants sont meilleurs.
b- Consolidation ou (stockage) : ce processus permet aux
représentations d’être maintenues et réorganisées en mémoire à
long terme. Ce processus se traduit par l’activité cérébrale
pendant les heures qui suivent un apprentissage et cette
réorganisation prend certain temps. Si la consolidation n’a pas eu
lieu l’apprentissage sera oublié lorsqu’il quittera la mémoire à
court terme, mais même si les souvenirs atteignent le stockage à
long terme avec une petite déformation, il n’y a aucune garantie
qu’ils resteront dans cet état.
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Les souvenirs se dégradent naturellement avec le temps. Les enfants
se rappellent rarement de quoique ce soit avant l’âge de trois ans
probablement parce qu’ils ne peuvent pas s’entrainer et discuter des
souvenirs ce qui fait que ces derniers se dégraderont et finiront par
disparaitre.
c- Récupération : c’est un processus qui permet de ramener à la
conscience les représentations stockées.
En effet pour récupérer des informations à long terme il faut d’une
part avoir accès à la trace mnésique correcte ce n’est pas toujours le
cas (phénomène du mot sur le bout de la langue), et d’autre part il
faut dériver les informations utiles à partir de cette trace.
Lorsque ce n’est pas le cas plusieurs sortes de distorsions et
d’illusions de la mémoire sont produites, notamment les faux
souvenirs.
Par ailleurs, plusieurs facteurs peuvent favoriser la récupération de
ces informations : la similitude du contexte interne (humeur,
sensation de l’individu) ou externe (lieu, objet, etc.…) entre
l’encodage et le rappel. La motivation du sujet et le degré de
compréhension des informations par celui-ci jouent un grand rôle
dans la récupération des souvenirs.

VIII- ÉVOLUTION DES SOUVENIRS :

Les travaux s’orientent aujourd’hui vers les contenus de la mémoire


et leur caractère changeant : par exemple les souvenirs ont tendances
à se sémantiser au fil du temps. Cette évolution des souvenirs est très
importante pour l’individu car elle est à la base du sentiment
d’identité et de continuité, c’est-à-dire de la mémoire
autobiographique.

Les différentes techniques d’imagerie du cerveau ont apporté des


résultats majeurs concernant les régions cérébrales impliquées dans
différents systèmes et différents mécanismes de la mémoire et du
souvenir, les âges de la vie jouent un rôle dans la façon dont travaille
la mémoire, celle-ci se met progressivement en place chez l’enfant et
continue de se modifier tout au long de la vie adulte.

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Comme on l’a déjà vu précédemment, pour se souvenir d’un fait,
d’un vécu ou d’un savoir-faire, il est nécessaire de l’avoir :

• Encodé.
• Stocké (mis en relation avec le déjà connu).
• Et de pouvoir le remémoriser (récupérer).

L’évolution des souvenirs dépend de plusieurs facteurs :

- Les connaissances antérieures : Plus les individus n’ont des


connaissances préalables sur le thème abordé, plus et mieux ils se
souviennent des faits spécifiques.
- Les interactions sociales : La connaissance s’acquit au cours
même du déroulement des faits : les enfants qui vivent un
évènement s’en souviennent d’autant plus précisément quand cet
évènement est commenté par un adulte qui les accompagne.

IX- RECONNAISSANCE ET LOCALISATION DES


SOUVENIRS DANS LE TEMPS :

Les psychologues distinguent d’ordinaire ce qu’ils appellent la


reconnaissance et la localisation des souvenirs. Localiser, c’est avoir
l’idée du moment où l’on a acquis un souvenir.

Reconnaître, c’est avoir le sentiment qu’une personne qu’on voit ou


qu’une image qui traverse l’esprit se sont présentées à nous
auparavant, sans que nous puissions dire à quel moment. Quand cette
idée s’ajoute à ce sentiment, le souvenir est à la fois reconnu et
localisé. Ainsi d’une part, il n’y a pas de souvenir localisé qui ne soit
reconnu, mais beaucoup de souvenirs sont simplement reconnus et
non localisés.
D’autre part, seule la localisation met en jeu l’activité intellectuelle
de l’esprit, puisque, pour retrouver la place d’un souvenir dans le
temps, il faut un effort de réflexion. La reconnaissance au contraire
s’opèrerait, et le sentiment du déjà-vu, qui naît à l’occasion d’une
image, objet ou figure ne sont pas des idées et ne supposent aucune
réflexion.

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Suivant la plupart des psychologues, la mémoire de l’acquisition
jusqu’à la reconnaissance s’explique par des opérations psychiques et
physiologiques purement individuelles.

La société n’interviendrait que pour expliquer comment l’esprit


localise ses souvenirs. Nous sommes obligés de chercher, dans
l’espace et dans le temps le moment ou le lieu où s’est produit le fait
qui nous a impressionnés.

EXERCICE D’APPLICATION :

Pourquoi nous ne mémorisons pas toutes les informations de la


même manière ?

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RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES :

1- www.ca se discute-comment vivant avec des troubles de


mémoire1.htm

2- www.la mémoire.htm

3- « Les faux souvenirs à la frontière du normal et du


pathologique» Guyard, PIOLINE 2006

4- « Introduction la psychologie sémantique » Bredar,s-


vanlinden.Ed. Labor. Belgique

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