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La mémoire est un précieux allié pour enregistrer les multiples informations qui
nous viennent de notre environnement et des expériences que nous vivons.
Malheureusement, notre mémoire est aussi sévèrement impactée dans les maladies
neurodégénératives et notamment la maladie d’Alzheimer. Comment fonctionne-t-
elle ? Comment la préserver ?
La mémoire à court terme ou de travail : appelée aussi « mémoire tampon » c’est celle que nous
utilisons en permanence pour retenir et stocker temporairement (quelques secondes) l’information
(garder un numéro de téléphone en tête le temps de le noter…).
Mémoire sensorielle ou perceptive : elle est liée à nos différents sens et à nos perceptions (se rappeler
d’une voix ou d’un visage). C’est celle qui nous donne le sentiment de « déjà vu » ou de « familier ».
Mémoire sémantique : c’est celle liée à notre savoir, à l’acquisition de nos connaissances
générales sur le monde et sur soi (l’actualité, le sens d’un mot, l’usage d’un objet, …).
Mémoire épisodique : c’est celle de nos souvenirs et celle qui nous permet de nous projeter dans le
futur (imaginer le prochain voyage). Elle rassemble tous les détails : le contexte de nos expériences
vécues et les émotions associées (souvenirs d’un voyage, d’un évènement heureux …).
Mémoire procédurale : elle est liée à notre apprentissage, à notre savoir-faire, nos habitudes et
nos automatismes (faire du vélo, marcher, jouer d’un instrument, …). Elle est implicite
et inconsciente.
Notre mémoire est donc le lien entre notre passé (savoir-faire, connaissances, souvenirs) et notre futur (capacité
à se projeter).
Excepté la mémoire de travail, toutes les autres mémoires sont généralement appelées « mémoire à long
terme », car les informations y sont stockées durablement. Parmi les mémoires à long terme, nous distinguons
aussi :
La mémoire à court terme ou de travail : elle fait essentiellement appel au cortex préfrontal.
Mémoire sensorielle ou perceptive : elle implique différentes régions à proximité
des aires sensorielles et le cortex préfrontal.
Mémoire sémantique : elle fait intervenir des régions étendues comme
les lobes pariétaux et temporaux mais aussi le néocortex, l’hippocampe et l’amygdale.
Mémoire épisodique : elle mobilise, entre autres, l’hippocampe, l’amygdale, le néocortex et le lobe
préfrontal.
Mémoire procédurale : elle implique essentiellement le cervelet et les noyaux gris centraux (appelés
aussi ganglions de la base).
Maintenant, si nous reprenons l’exemple de la commode : pour nous vêtir nous utilisons plusieurs tiroirs, c’est la
même pour notre cerveau, pour se rappeler d’un souvenir, il va mobiliser plusieurs mémoires.
Chaque mémoire a donc besoin de « dialoguer », d’être interconnectée, avec les autres mémoires pour
fonctionner pleinement.
Le chef d’orchestre de cette communication est l’hippocampe. Il participe à la mémorisation durable des
faits et des événements depuis la mémoire à court terme vers la mémoire à long terme 2-3. L’hippocampe est donc
une zone carrefour où les informations transitent avant d’être dirigées vers les zones corticales où elles seront
stockées.
Encodage : c’est le traitement de l’information qui nous vient de notre environnement et de nos sens. Il
s’agit de la « traduction » de l’information en « langage neuronal ».
Stockage ou consolidation : c’est l’étape où l’information est rangée et renforcée pour assurer sa
durabilité.
Récupération : c’est lorsque nous recherchons un souvenir, une information stockée afin de l’utiliser.
Les connexions neuronales des systèmes de mémoires sont donc en constantes évolutions et vont aider à la
consolidation ou à l’oubli de l’information. Pour consolider une information, il faut que celle-ci soit utilisée
régulièrement et réactivée. Comme évoqué dans l’article de la plasticité neuronale, c’est en sollicitant
régulièrement le réseau neuronal que les connexions neuronales sont renforcées et donc ici participer au stockage
durable de l’information. De plus, les études1 ont aussi montré que la consolidation d’une information peut être
favorisée par l’émotion. Il serait donc plus facile de se rappeler d’un souvenir émotionnel que d’un souvenir
neutre.
Réécriture et mise à jour : Charlotte PIAU, chargée des actions scientifiques de la FRC
Sources :
1
Mémoire, une affaire de plasticité synaptique, Dossier Inserm (2017, modifié en 2019)
2
Hippocampe et mémoire, Pour la Science (2001)
3
Où est stockée notre mémoire, The Conversation (2020)
Mécanismes de consolidation de la mémoire, Edith Lesburguères et Bruno Bontempi, Université de Bordeaux
(2011)
Infographie : Anaïs Renaud