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Thomas Ali
L’amnésie
Le trouble de la mémoire le plus récurrent est l’amnésie,
aussi appelée perte de mémoire. C’est un trouble que
contractent souvent les personnes âgées, toutefois elle
touche aussi bien des personnes plus jeunes qui ont par
exemple été victimes d’accidents dans lesquels elles ont
eu un choc crânien. Elle est de différentes sortes :
rétrograde, antérograde ainsi que lacunaire, et se traduit
par soit le fait de ne pas se souvenir, soit le fait de ne pas
pouvoir mémoriser ou les deux faits en même temps.
L’amnésie rétrograde correspond à l’oubli de souvenirs
anciens, souvent ceux enregistrés dans la mémoire à long
terme avant l’arrivée du trouble mnésique. Dans ce cas,
des souvenirs peuvent être à nouveau stockés dans le
cerveau sans que l’individu ait de troubles de mémoire
concernant ces nouvelles informations.
L’amnésie antérograde correspond à l’oubli des
souvenirs nouveaux, soit les expériences et
connaissances que la personne est censée stocker au fur
et à mesure dans sa mémoire. La mémoire des souvenirs
anciens reste ici intacte.
L’amnésie lacunaire correspond à l’oubli de souvenirs
d’une ou plusieurs périodes en particulier, mais la
mémoire conserve les souvenirs des autres périodes.
C’est une amnésie qui se produit souvent chez les
personnes ayant subi un choc physique ou mental tels
qu’une chute ou un malaise.
L’amnésie peut être considérée comme un trouble
pathologique, pour l’amnésie rétrograde et antérograde,
ou non pathologique, pour l’amnésie lacunaire ou les
souvenirs d’enfance. Les troubles amnésiques
apparaissent à la suite de lésions cérébrales dues à la
destruction ou au vieillissement des neurones ou à la
suite d’un dysfonctionnement personnel de la personne à
cause d’un traumatisme émotionnel fort.
L’ictus amnésique, ou amnésie globale, est une forme
d’amnésie qui s’approche des amnésies rétrograde et
antérograde dans le sens où la personne va oublier ses
anciens souvenirs et sera incapable de s’en créer de
nouveaux de façon temporaire et sans réelles
conséquences. Ce trouble de la mémoire est relativement
court, de quelques secondes à quelques heures mais peut
être très traumatisant pour les personnes sujettes à l’ictus
amnésique puisqu’elles perdent tout repère spatio-
temporel.
Selon les médecins, plusieurs causes seraient à l’origine
de ce trouble : un manque d'oxygène dans le cerveau, des
phénomènes pathologiques d'épilepsie ou de forte
migraine, des associations de médicaments aux effets
indésirables ou encore des facteurs psychologiques liés à
l’individu lui-même, à cause d’un trop grand stress, de
dépression ou d’anxiété.
L’hypermnésie
L’hypermnésie, au contraire de l’amnésie, est un
phénomène de trop forte mémorisation de souvenirs par
un individu. Souvent vue comme un don rare,
l’hypermnésie se rapproche de l’idée de mémoire
eidétique ou photographique et reste une maladie de la
mémoire, malgré tous les avantages que nous puissions
lui trouver. Les individus touchés par ce trouble peuvent
se souvenir avec précision de toute leur vie, souvent à
partir du moment où ce trouble s’est déclenché.
Il existe différents types d’hypermnésie : l’hypermnésie
autobiographique et l’hypermnésie émotionnelle
paroxyste tardive ou le syndrome de Targowla.
L’hypermnésie autobiographique correspond au fait de
se souvenir avec précision et simplicité de toute sa vie
depuis un moment particulier de l’enfance.
L’hypermnésie émotionnelle paroxyste tardive,
également appelée syndrome de Targowla, est la
mémorisation précise d’une expérience particulièrement
choquante de sa vie. Ce type d’hypermnésie survient
souvent après un traumatisme fort : la personne revoit la
scène à tout moment et comme si elle était réelle. C’était
un trouble fréquemment diagnostiqué chez les déportés
après la Seconde Guerre mondiale.
Les facteurs précis de l’hypermnésie n’ont pas encore été
trouvés par les chercheurs et les médecins, toutefois
ceux-ci s’entendent à dire qu’elle serait liée à un
dysfonctionnement dans les connexions de plusieurs
parties du cerveau et que des épisodes traumatisants en
seraient l’origine chez la majorité des personnes
touchées.
Il faut également noter que l’hypermnésie
autobiographique est un phénomène extrêmement rare
qui touche un petit groupe d’individus dans le monde et
qui fait grand bruit dès qu’un nouveau cas est découvert.
Plusieurs personnes ont déjà témoigné, notamment Jill
Price avec son autobiographie “La femme qui ne pouvait
pas oublier” ou encore Rebecca Sharrock et Catherine
Dhaussy dont les interviews sont disponibles dans
beaucoup de journaux.
Ces personnes font très souvent état des souffrances que
ce trouble provoque, au même titre que tout autre trouble
de la mémoire, parce que ne rien oublier c’est aussi
risquer de développer un comportement obsessionnel par
rapport à certains de ses souvenirs.
La paramnésie
La paramnésie est par définition la sensation de déjà vu,
c’est un trouble lié à un dysfonctionnement de notre
cerveau qui a déformé ou a créé un ou plusieurs de nos
souvenirs. Elle peut être un lieu, une certitude ou la
reconnaissance d’une personne. Dans les trois cas,
l’individu a l’impression d’avoir déjà vécu l’expérience,
et il va alors essayer d’associer le moment avec un autre
souvenir qui se trouverait dans sa mémoire, procédé
souvent sans succès : l’individu va garder l’impression de
vécu.
Selon certaines hypothèses et selon certains chercheurs,
la paramnésie serait due à plusieurs facteurs : des
contractions de l’hippocampe dans le cerveau, l’arrêt du
cerveau pendant un très court laps de temps, une
expérience vécue qui stimulerait notre subconscient sur
le moment, la transposition d’une expérience vécue dans
un autre contexte spatio-temporel, un désir inconscient de
revivre certains faits, etc.
Toutes ces idées restent des hypothèses non attestées, car
la paramnésie est surtout fréquente chez les personnes
sujettes à des troubles mentaux comme l’anxiété ou la
dépression, à la fatigue ou encore à la dépendance de
certaines substances comme l’alcool ou les drogues...
Il existe notamment une forme de paramnésie appelée
syndrome de Korsakov qui est déclenchée, dans la
majorité des cas, par une consommation importante
d’alcool. L’individu victime du syndrome va être atteint
de démence et perdre toute marque de temps, il confond
les événements s’étant réellement déroulés de certains
qu’il a imaginés, c’est pourquoi il va ressentir des
sensations de déjà-vu.
Certains individus sont victimes d’un trouble
psychologique de création de faux souvenirs, lié à un
dysfonctionnement de la mémoire. Ces souvenirs sont
élaborés sur la base de plusieurs événements vus, lus ou
connus, que l’individu va intégrer et transformer en
souvenir, pour ensuite le stocker dans sa mémoire
épisodique.
Ils peuvent également être des souvenirs vécus mais
transformés ou altérés. Par exemple, une personne se
souvient d’un voyage en voiture avec plusieurs personnes
mais enregistre l’expérience en inversant les places des
autres passagers. Ce sont des souvenirs incorrects, mais
nous ne serons pas capables de les différencier des vrais
souvenirs, puisque c’est notre propre mémoire qui nous
trompe.
La maladie d’Alzheimer
La maladie d’Alzheimer est un trouble progressif de
perte de mémoire qui touche généralement les personnes
âgées, et qui est caractérisé par la dégénérescence des
cellules neuronales du cerveau. C’est-à-dire que les
neurones de la personne touchée par ce trouble sont
détruits petit à petit, ce qui entraîne la perte définitive des
souvenirs.
Cette maladie touche d’abord tout ce qui relève de la
mémoire à court terme et perceptive, avant de s’attaquer
à la mémoire sémantique et épisodique.
Elle va engendrer plusieurs troubles : l’amnésie,
l’agnosie, l’aphasie et l’apraxie, mais ces troubles ne se
retrouvent pas chez tous les individus touchés.
L’amnésie, que nous avons définie précédemment, est le
fait de ne pas pouvoir se souvenir et de ne pas pouvoir
créer de nouveaux souvenirs, c’est la perte de la
mémoire.
L’agnosie est une atteinte de la mémoire perceptive
relative aux sens, elle perturbe le souvenir des visages,
des lieux, des objets, des textures, des voix, des goûts,
etc. L’aphasie altère la mémoire sémantique : les
personnes ne comprennent plus ce qui leur est dit et ne
peuvent plus communiquer. L’apraxie paralyse la
mémoire cognitive, et donc la possibilité de réaliser
certains mouvements.
Les conséquences de cette maladie sont tout d’abord
l’oubli de la majorité des souvenirs de la personne, qu’ils
soient nouveaux ou anciens, des troubles du langages,
des pertes de repères dans certains cadres spatio-
temporels, des difficultés à raisonner, mais aussi une
perte d’autonomie et une espérance de vie qui s’élèverait
à une dizaine d’années en moyenne après le début de la
maladie.
Les causes précises de la maladie d’Alzheimer sont
encore floues, malgré toutes les recherches sur le sujet et
aucune personne atteinte de cette pathologie n’a à ce jour
été guérie. Toutefois les études montrent que ce trouble
advient à la suite de lésions cérébrales de neurones qui
s’étendent, au bout d’un certain temps, à tout le cortex
cérébral, et qui causeraient les symptômes de
l’Alzheimer. Cette maladie touche également davantage
les personnes âgées et les femmes, et dans des cas très
rares, elle est héréditaire.
Les idées reçues sur la mémoire
L’effet de l’âge
Malgré tout ce que nous pouvons penser, l’âge et le
vieillissement ont bien un effet sur la mémoire, mais pas
avant d’avoir atteint vingt-cinq ans. Ainsi nous
considérons que jusqu’à environ une vingtaine d’années,
voire une moyenne de vingt-cinq ans, notre mémoire ne
fait qu’augmenter. C’est à cet âge que nos neurones
fonctionnent le mieux, ensuite ils ralentissent quelque
peu, sans pour autant que nous perdions la mémoire
brutalement. Il faut bien entendu noter que le temps va
avoir un impact différent sur toutes les mémoires, et ne
sera pas aussi prononcé chez chacun des individus.
La mémoire épisodique est aisément troublée par le
temps parce qu’elle est la plus fragile. En effet, si nous
observons certains de nos souvenirs situés dans la
mémoire épisodique, ils sont très anciens et ont donc plus
de chance d’être oubliés avec le temps, ou tout du moins
de tomber dans la partie inconsciente de notre cerveau.
De plus, suite au vieillissement inexorable de nos
neurones, les connexions entre ceux-ci deviennent de
plus en plus fragiles et beaucoup plus de nos souvenirs
deviennent inaccessibles, leur remémoration est plus
faible qu’auparavant.
La mémoire sémantique est moins touchée que la
mémoire épisodique parce qu’elle relève de
connaissances moins personnelles qui sont vérifiables et
éventuellement renouvelables. C’est-à-dire que souvent,
les individus oublient certaines grandes dates en histoire
par exemple, mais se souviennent plus ou moins
rapidement de l’information, par le biais d’une
association. C’est la re-mémorisation de ces
connaissances de la mémoire sémantique qui se relève
être plus complexe pour les personnes âgées, et non pas
l’utilisation et le stockage.
Pour la mémoire de travail et celle à court terme, le
temps a moins d’effet, car ces mémoires ne sont pas
faites pour durer. Hors causes pathologiques, elles seront
simplement plus lentes à mettre en place le processus de
mémorisation des informations, et pourront enregistrer
moins de connaissances parce que les neurones auront
vieilli chez la personne âgée.
En soi, l’âge a toujours un effet sur la mémoire dans le
sens où il entre en lien avec une utilisation moins
fréquente et intensive de la mémoire. Une personne
d’une vingtaine d’années faisant ses études et une
personne âgée de soixante ans de plus, n’auront pas les
mêmes utilisations de leur mémoire et leur sollicitation
ne sera pas de la même ampleur. C’est pourquoi, à tout
âge, il est primordial de faire travailler la mémoire pour
ne pas la perdre, ou tout du moins pour ne pas faire face à
un dysfonctionnement des souvenirs.
La perte de la mémoire est irréversible
et impossible à contrôler
Il est compliqué de répondre oui ou non à ce point car la
perte de mémoire est différente pour chaque individu et
selon le trouble de la mémoire dont il est touché. Dans
tous les cas, la perte de la mémoire peut être contrôlée à
un certain degré, car cela va dépendre de comment nous
la stimulons et comment nous en prenons soin.
Comme nous l’avons vu, les causes de la perte de
mémoire sont diverses et ne dépendent pas que de
facteurs pathologiques, bien au contraire. Si dans certains
cas, le vieillissement des neurones et leur dégénérescence
entraînent des maladies contre lesquelles nous ne
pouvons pas lutter, dans beaucoup d’autres, la perte de la
mémoire dépend d’un mode de vie inapproprié, d’un
manque d'oxygénation du cerveau, d’un manque de
sommeil, de grandes périodes de stress, d’une
alimentation peu saine, de médicaments aux effets
indésirables, etc. Tous ces facteurs peuvent donc être
modifiés pour la contrer, et éviter tous risques de
développement de maladies.
Notons de plus que la mémoire est un organe qui doit
être utilisé, faute d’un essoufflement de la performance
de nos neurones et de la disparition des connexions
formées entre eux. C’est pourquoi il est très important de
faire travailler sa mémoire de façon quotidienne et
régulière pour la stimuler au mieux, et qu’elle ne
vieillisse pas trop vite. Même s’il faut bien entendu noter
que ces exercices et ce travail ne la feront pas rajeunir, ils
iront toutefois à l’encontre de son ralentissement.
La puissance de la mémoire
informatique
Dans l’imaginaire collectif, une mémoire informatique
est souvent considérée comme plus puissante qu’une
mémoire humaine, de par les dispositifs électroniques qui
la composent, la facilité d’accès aux informations, la
capacité de stockage impressionnante, etc. Mais si nous
nous posons la question de la mémoire la plus puissante,
il nous apparaît très vite que la mémoire informatique
contient bien plus de limites que la mémoire humaine.
Par définition, les mémoires informatique et humaine
peuvent apparaître comme semblables, car elles servent
toutes deux à coder, stocker et restituer des informations,
à la différence près du support de stockage de ces
dernières : d’un côté un dispositif électronique, et de
l’autre un cerveau humain. Ces mémoires vont se
ressembler sur le point de leurs limites.
D’un côté, notre mémoire à court terme, tout comme la
mémoire vive d’un dispositif électronique, ne peut pas
contenir un nombre d’informations infinies et a tendance
à s’effacer aisément ; de l’autre, notre mémoire à long
terme, tout comme le disque dur d’un dispositif
électronique, peut contenir un nombre d’informations
très important et a tendance à restituer les informations
plus lentement que les autres mémoires.
Ces deux mémoires ont toutefois des fonctionnements
bien différents. La mémoire humaine code les
informations tout en les transformant grâce à
l’hippocampe ; la mémoire informatique, elle, va les
enregistrer telles quelles, sans aucune modification
propre au cerveau de tout individu. La mémoire humaine
est donc évolutive, et par cela, elle est capable de trier les
informations contenues dans le cerveau, les classer selon
les différentes mémoires, en placer certaines dans la
partie inconsciente du cerveau, en déformer et remodeler
d’autres, etc.
La mémoire informatique est stricte, carrée, ne change
jamais, et n’a pas la capacité de traiter les diverses
connaissances qu’elle contient.
La mémoire humaine est également à même de créer des
associations dans le cerveau, de connecter certaines
connaissances ou expériences les unes avec les autres,
grâce aux synapses reliant les neurones, chose que ne
peut pas faire la mémoire informatique, ces informations
sont stockées à un endroit précis qui ne changera pas et
qui ne sera relié à aucun autre.
De plus, si notre cerveau est apte à analyser presque
toutes les informations reçues, ou tout du moins à essayer
de les comprendre, un ordinateur est très linéaire sur ce
point : s’il ne peut pas lire une information, il sera
incapable de trouver un moyen de l’interpréter et
l’information en question ne pourra pas être connue.
Malgré tout, la mémoire humaine admet des limites que
ne possède pas la mémoire informatique car certains de
ses défauts peuvent être vus comme des avantages. En
effet, cette dernière est plus fidèle dans sa restitution des
informations que la mémoire humaine puisque les
connaissances ne sont pas transformées.
Elle est également plus maniable, dans le sens où il est
aisé de retrouver les informations, car elles ont des
emplacements précis ; de ce fait nous pouvons considérer
qu’elle est plus puissante que la mémoire humaine dans
la recherche des connaissances.
En somme, la mémoire informatique reste un dispositif
qui fonctionne linéairement, et qui ne permet pas
d’assimilations, de réflexions, d’associations, etc. La
mémoire humaine apparaît plus cognitive et elle reste
propre à l’être humain, contrairement à la mémoire
informatique qui dépend de dispositif électronique. De
plus, nous pouvons encore avoir confiance en la
puissance et les capacités des mémoires du cerveau parce
que nous n’avons encore jamais vu de mémoire humaine
créée par un ordinateur.
III. La mémoire, un
organe à travailler
L’importance de la mémoire
La mémoire et l’identité
Nous avons vu dans les chapitres précédents que la
mémoire était primordiale dans la vie de tout individu.
C’est l’élément qui nous définit le plus parce que c’est
elle qui conserve nos souvenirs, nos connaissances, nos
expériences, nos apprentissages, etc. Nous pouvons le
voir par le biais de toutes les conséquences des troubles
de la mémoire : il est compliqué de vivre sans mémoire.
D’un autre côté, si nous prenons la définition de la
mémoire dans le sens d’hommage rendu à certaines
personnes, elle est tout aussi constitutive parce qu’elle
renvoie au souvenir de l’identité des personnes. C’est
parce que nous nous souvenons d’elles, que nous leur
rendons hommage que les personnes persistent,
notamment dans leur propre identité et dans leur propre
histoire. Dans tous les sens du terme, la mémoire nous
construit parce que c’est grâce à elle que nous
reconstituons notre histoire, et par ce biais, une
personnalité, une identité et un esprit.
La mémoire est importante chez tout humain car elle fait
le lien entre l’extérieur et nous. C’est elle qui crée du
sens entre ce que notre corps ressent, par exemple, et ce
dont nous nous souvenons, elle offre des explications
pour que nous comprenions mieux certains moments de
notre vie. C’est elle qui apporte le contexte dans toutes
sortes de situations, c’est grâce à elle que nous pouvons
travailler, conduire, jouer, apprendre, etc., c’est
également par les capacités mémorielles que nous savons
presque tous que nous sommes aptes à réaliser toutes les
actions du quotidien.
C’est pourquoi la mémoire n’est pas à prendre à la
légère. Il est indispensable de la préserver, de la protéger
et de la faire travailler. Pour cela, il est impensable de ne
pas prendre soin de soi-même, car notre bien-être, notre
corps et notre mémoire sont tous reliés. Pour mieux
comprendre ces points, nous expliquerons comment la
booster dans un prochain chapitre et comment contrer
certaines causes de l’oubli.
De plus, au même titre que l’oubli, qui est une de ses
conséquences directes et les plus essentielles, la
mémoire, son rôle, son fonctionnement, sa répartition,
etc. doivent être compris pour que sa préservation soit
plus efficace. L’objectif est ici de comprendre sa
mémoire et toutes ses composantes pour mieux l’utiliser.
La mémoire et l’enfance
Pour comprendre l’importance de la mémoire chez les
individus, il faut remonter à l’enfance et plus précisément
tout le processus de développement du cerveau et des
aptitudes mémorielles. Notons également que les enfants
ont moins de neurones que les adultes car ceux-ci sont
moins développés et sont moins connectés les uns aux
autres, comparativement à une personne adulte qui elle, a
disposé de plus de temps.
Durant l’enfance, la mémoire fonctionne énormément
parce qu’elle se construit : les neurones se forment, se
connectent les uns aux autres, beaucoup de souvenirs
vont être ancrés dans la mémoire à long terme et c’est à
ce moment que la personne fait le plus d’apprentissages,
de découvertes et de nouvelles expériences.
Mais la mémoire des enfants dure moins longtemps, dans
le sens où elle a tendance à placer beaucoup de souvenirs
de l’enfant dans la partie inconsciente de son cerveau, car
étant moins développée, elle ne peut pas conserver
beaucoup d’apprentissages, et a besoin de se renouveler
souvent. C’est pour cela que l’enfant doit apprendre
certaines informations ou vivre des expériences
particulières plusieurs fois pour les ancrer pleinement
dans ses souvenirs.
De plus, relevons le fait que la plupart des souvenirs
inscrits dans la mémoire épisodique de l’enfant, vont être
placés par la mémoire dans la partie inconsciente du
cerveau, c’est pour cela que nous ne nous souvenons plus
de notre jeune enfance une fois adulte. Les enfants ne
commencent à enregistrer des souvenirs dans leur
mémoire épisodique qu’à partir de l’âge de trois ans,
souvenirs qu’ils pourront peut-être se remémorer à l’âge
adulte, et encore, ces derniers sont majoritairement des
images sans trop de contexte autour, ou de fortes
sensations.
Toutefois, ils ont déjà assimilé beaucoup de souvenirs
dans la partie procédurale de leur mémoire à long terme,
notamment beaucoup d’aptitudes de la vie quotidienne.
De plus, ils utilisent régulièrement leur mémoire
sémantique et mémoire épisodique par les informations
qu’ils assimilent quotidiennement ou même le souvenir
de leur maison, de leurs parents, de leurs jouets, etc. Ces
mémoires sont actives dès la petite enfance, toutefois si
elles ne sont pas renouvelées, elles ne seront pas
conservées une fois que l’enfant sera adulte.
C’est donc à partir de trois ans que les neurones
commencent à être le plus utilisés. De plus, un grand
nombre de réseaux neuronaux vont se mettre en place et
l’enfant peut alors stocker de nombreux souvenirs dans
les diverses parties de sa mémoire. Le développement de
celle-ci lui permet de contextualiser beaucoup
d’événements, il comprend mieux les informations
venant de l’extérieur, les expériences qu’il va vivre, les
émotions qu’il ressent, etc. et il va avoir soif de
connaissances. C’est pour cette raison que beaucoup
d’enfants commencent à poser de plus en plus de
questions à cet âge.
A partir d’environ six ans, les enfants saisissent l’idée de
souvenirs : ils comprennent qu’ils oublient certaines
choses et qu’ils en mémorisent d’autres grâce à leur
cerveau. De plus, à cet âge, ils commencent à réaliser
quelles techniques d’apprentissage sont les plus efficaces
pour eux. Sans les théoriser, ils peuvent remarquer que
s’ils lisent un livre à voix haute, ils seront plus à même
de retenir le nom des personnages que s’ils le lisent dans
leur tête, par exemple.
En plus de ces connaissances relatives aux mémoires
sémantiques et procédurales, les enfants vont alors
enregistrer dans leur mémoire épisodique de plus en plus
de souvenirs qu’ils pourront éventuellement conserver
une fois adultes.
Tout comme pour les personnes adultes, les enfants ont
besoin de faire fonctionner régulièrement leur mémoire
pour la développer, de prendre soin d’elle en ayant une
bonne hygiène de vie, de créer des souvenirs ou de s’en
remémorer certains. Il est notamment primordial pour un
enfant de raconter ses souvenirs, ce qu’il a appris, les
expériences qu’il a vécues, les connaissances assimilées,
etc…, parce qu’il peut expliquer les faits en les mettant
en mots. En plus de cela, travailler sur la mémoire
perceptive de l’enfant est important, notamment sa
mémoire visuelle, par le biais d’images, de vidéos, de
dessins, etc…
En effet, dans les deux cas, la remémoration à répétition
d’informations permet aux enfants d’enregistrer les
souvenirs plus aisément.
Le travail de la mémoire
Travailler sa mémoire
Il en va de soi, mais le premier élément pour une bonne
mémoire, est de la faire fonctionner au quotidien et de
manière régulière. Nous avons vu précédemment que les
souvenirs ne sont pas constants dans le cerveau mais se
régénèrent régulièrement et qu’il faut faire fonctionner
cette remémoration, notamment chez les enfants.
En effet, la stimulation neuronale entraîne une
performance de la mémoire, les connexions entre
neurones ne seront ni perdues ni endommagées et les
neurones ne disparaîtront pas. Ces deux derniers
éléments du cerveau seront même solidifiés par le travail
effectué sur la mémoire et pourront être plus efficaces
dans le temps.
Il est donc important de travailler sa mémoire pour éviter
tout trouble lié à la dégénérescence des neurones,
phénomène arrivant souvent avec le vieillissement de
l’individu. Mais, même si les troubles de la mémoire sont
plus fréquents chez les personnes âgées, il ne faut pas
minimiser les risques et il est nécessaire de travailler sa
mémoire dès son plus jeune âge.
Des études montrent qu’un individu dont la mémoire est
régulièrement stimulée par le travail, l’assimilation
d’informations, la concentration, la réflexion, etc…, aura
moins de risques d’être touché par un trouble de celle-ci.
Le fait est simple : si les mémoires sont utilisées, le
cerveau considérera les informations contenues dans la
mémoire comme essentielles pour l’individu, et ces
informations ne seront pas placées dans la partie
inconsciente de la mémoire.
Si les mémoires ne sont plus utilisées, le cerveau jugera
que les informations contenues ne sont plus utiles et il les
éliminera de la mémoire pour libérer de la place.
Les apports du travail sur la mémoire
Le travail sur la mémoire va permettre à tout individu de
se souvenir de beaucoup plus d’informations qu’un autre
qui ne la travaillerait pas. Tout d’abord parce que la
stimulation de la mémoire permet d’améliorer le
fonctionnement des neurones et leurs connexions les uns
entre les autres, le cerveau devient alors plus performant
pour enregistrer des souvenirs.
Également parce que travailler sa mémoire, c’est aussi
apprendre son fonctionnement ainsi que diverses
méthodes d’apprentissage. Cela va permettre à l’individu
d'améliorer ses capacités mémorielles puisqu’il va mieux
comprendre le phénomène de mémorisation de ses
souvenirs.
En plus de contrer la dégénérescence des neurones, le
travail de la mémoire empêche certains troubles de se
former. Par cela, le travail mémoriel va également
permettre à l’individu d’avoir plus de chances de contrer
l’arrivée éventuelle de la maladie d’Alzheimer et de
garder son autonomie et ses souvenirs.
Travailler sa mémoire par le biais d’exercices, de jeux ou
autres, permet aux personnes à la retraite de continuer
d’utiliser leurs fonctions cognitives, autrement que par
leur métier. Exercer sa mémoire apporte également un
bien-être, puisque corps et esprit sont liés, et favorise une
socialisation croissante par le fait de raconter ses
souvenirs, de pratiquer des exercices en groupes, de faire
des jeux, etc.
Les limites du travail sur la mémoire
Mais nous pouvons relever le fait que le travail sur la
mémoire ne serait pas totalement suffisant si l’hygiène de
vie de la personne n’est pas convenable. Pour une
mémoire en pleine forme, il faudrait combiner un certain
mode de vie avec des exercices pour booster ses
aptitudes mémorielles.
D’après une étude de l’UCLA qui avait pour but de
trouver des moyens efficaces de booster la mémoire, les
personnes ne travaillant pas leur mémoire et ne prenant
pas soin d’elles-mêmes sont plus exposées au risque
d’une perte de mémoire. Il serait important de travailler à
la fois son corps et sa mémoire, pour que cette dernière
soit plus efficace au stockage de souvenirs.
En effet, les chercheurs de l’UCLA ont réalisé des tests
sur les aptitudes mémorielles de cinquante-cinq
personnes âgées de soixante à soixante-quinze ans, en les
séparant en deux groupes distincts. Le premier groupe
devait apprendre différentes informations pendant une
heure tout en faisant de l’exercice, le second apprenait
ces informations en question, après une séance
d’exercice.
Il s’est avéré que les membres du premier groupe avaient
développé une mémoire plus efficace et étaient capables
de se souvenir de bien plus d’informations que le second
groupe.
De plus, il est important de reposer sa mémoire car elle
ne dépend pas que d’un travail et d’activités sportives. Le
sommeil permet d’enregistrer pleinement les souvenirs et
de renforcer leur cohérence, leurs détails, leur contexte,
etc. Le repos de la mémoire permet aux neurones de
ralentir, de ne pas fonctionner de manière trop importante
: une activité trop intensive peut être dommageable.
En effet, si le travail régulier de la mémoire est
important, la faire travailler énormément ne pas être bon
non plus.
IV. La mémoire, ou
comment en prendre soin
Notre mémoire et notre mode de vie
L’influence d’une bonne hygiène de vie
Précédemment, nous avons observé qu’une hygiène de
vie mauvaise pouvait être considérée comme une des
causes de l’oubli. Nous allons maintenant observer
comment un mode de vie sain peut contribuer à la
préservation de notre mémoire.
Le sommeil est constamment préconisé pour développer
une bonne mémoire. A la fois parce que c’est durant
notre sommeil que nous retenons le mieux les
informations, elles vont être triées et stockées par notre
cerveau durant les phases de sommeil profond et parce
qu’être reposé permet une meilleure concentration, nous
sommes alors plus attentifs à ce qui nous entoure et nous
avons l’impression de mieux les retenir.
Il est donc primordial de dormir environ huit heures par
nuit pour les adultes et impensable de faire une nuit
blanche dans le but de réviser plus ou de mieux
apprendre.
Pour conserver une bonne mémoire, il faut également
faire attention à son alimentation. Il ne s’agit pas de se
lancer dans un régime drastique et interminable, mais de
surveiller ses apports nutritifs, c’est-à-dire recevoir toutes
les vitamines et nutriments nécessaires à un bon mode de
vie, privilégier une alimentation équilibrée et ne pas
abuser des substances pouvant être nocives telles que
l’alcool, les aliments gras et saturés en sucre, la caféine,
etc.
Concernant les nutriments à apporter à la fois au corps et
au cerveau, ils comprennent les protéines, le fer, les
vitamines C, E et B, les omégas 3 et 6 et le magnésium.
Les protéines sont directement présentes dans les
neurones et permettent aux informations de bien circuler
dans le cerveau ; sans elles, les informations auront plus
de difficulté à s’ancrer convenablement. Le fer permet la
circulation de l’oxygène dans le cerveau et en alimente
ainsi les différentes parties.
Les vitamines C et E servent à réguler l’oxygène qui
passe dans le cerveau, c’est-à-dire qu’elles combattent les
molécules nocives qui se trouvent parfois dans l’oxygène
que nous respirons, elles ont le rôle d’antioxydants.
Les vitamines B, notamment la vitamine B12, la B6, la
B9 et la B1, sont les plus importantes : elles permettent
aux neurones de fonctionner correctement car elles aident
à la régénération des cellules.
Les omégas 3 et 6 sont des bonnes graisses contenues
dans les aliments : elles sont stockées tout autour des
neurones de notre cerveau, participant ainsi à leur
préservation.
Enfin, le magnésium qui se trouve souvent dans les
graines ou les fruits à coques permet de connecter
correctement les neurones les uns entre les autres, un
manque de magnésium peut conduire à des oublis
d’informations.
Nous l’avons vu, le manque d'oxygénation du cerveau
entraîne une dégénérescence des neurones. C’est
pourquoi, les activités sportives contribuent à cet apport.
Lorsque le corps est en mouvement intensif comme dans
une séance de sport, le sang va circuler plus intensément
et tout notre corps va être fourni en sang, notamment
notre cerveau.
C’est pour cela que nous sommes souvent rouges après
une séance de sport, notre cerveau a été irrigué plus que
d’habitude. Ainsi, le sang apporte de l’oxygène à notre
cerveau : nos neurones transmettent mieux les
informations les uns entre les autres.
C’est également pour cela qu’il faut adopter une bonne
alimentation, si nous n’avons pas les nutriments
nécessaires pour la circulation et la régulation de
l’oxygène, la pratique d’une ou plusieurs activités
sportives sera moins efficace.
Comme cité dans le deuxième chapitre, les autres
facteurs d’une perte de mémoire sont le stress, qui va à
l’encontre d’un mode de vie sain, la consommation
abusive ou illégale de certaines substances nocives pour
nos neurones et dans le même temps pour notre mémoire,
le manque de socialisation, la consommation abusive ou
l’association néfaste de médicaments, etc...
Vaincre les troubles par les traitements
médicaux
De nos jours, beaucoup de traitements médicaux sont
proposés dans l’optique de vaincre les troubles de la
mémoire ou de mettre en place une prévention par
rapport à ces troubles. Entre autres, sont proposées
diverses catégories de traitements, notamment les
neuropeptides, les vasodilatateurs cérébraux, les
psychostimulants, mais sont plutôt conseillés : les
compléments alimentaires de vitamines, d’omégas et de
magnésium, les gélules aux plantes, etc.… pour prévenir
les troubles.
Par rapport à ces traitements, il est toujours recommandé
de consulter un professionnel, que ce soit un médecin ou
un pharmacien, avant de les consommer.
De nombreux traitements sont proposés en ligne pour
contrer les troubles de la mémoire, toutefois il est
important de ne pas s’y fier sans l’avis d’un spécialiste
parce qu’il n’existe aucun remède miracle améliorant
voire augmentant la mémoire. Ces médicaments peuvent
avoir des conséquences graves telles que la dépendance,
des allergies ou même des effets secondaires indésirables
dangereux, qui nuiraient plus à la santé qu’ils ne la
protégeraient.
Certains médicaments vendus en pharmacie tels que les
antidépresseurs ou certains somnifères, ont même des
effets sur la perte de mémoire, c’est pourquoi il faut être
extrêmement vigilant dans toute prise de médicaments.
Contre les troubles de la mémoire qui sont encore
précoces, nous vous recommandons plutôt de vous
tourner vers des traitements naturels que nous allons
expliciter dans la deuxième partie de ce dernier chapitre.
Il existe cependant beaucoup de recherches autour de
traitements médicaux contre les troubles de mémoire,
notamment celle contre l’Alzheimer, bien qu’aucun
traitement précis n’ait aujourd’hui été trouvé pour
soigner complètement cette maladie dans des stades
avancés.
Les traitements naturels
Les huiles essentielles
L’utilisation des huiles essentielles ne va pas faire
augmenter soudainement votre mémoire, mais elle va
permettre d’améliorer la stimulation de cette dernière.
Les huiles essentielles vont avoir un effet sur les
neurones grâce à leur odeur, plus techniquement, grâce
aux molécules odorantes que nous pouvons y trouver.
Rappelons qu’une huile essentielle est un extrait
préalablement distillé d’une fleur ou d’une plante
aromatique, c’est-à-dire que la plante a relâché de la
vapeur d’eau contenant diverses molécules actives,
appelée aussi essence, après avoir été chauffée.
Il existe de nombreuses huiles essentielles efficaces pour
la mémoire, notamment les huiles essentielles de cyprès,
de menthe verte, de pin, de citron, de romarin, etc.
Toutefois, notons que ce sont des traitements naturels
déconseillés chez les enfants, les bébés et les femmes
enceintes, et qu’il est indispensable de demander conseil
à un spécialiste avant leur utilisation.
Ce sont également des traitements naturels qui peuvent
être pris sans ordonnance et qui ne se substituent pas à un
traitement prescrit par un spécialiste ; ils ne guérissent
pas miraculeusement les pertes de mémoire mais
stimulent le processus de mémorisation, ce qui permet de
pouvoir mieux enregistrer les informations.
Les huiles essentielles ont diverses vertus qui se
rejoignent souvent. Les huiles essentielles de cyprès, de
menthe et de romarin vont stimuler les neurones et ainsi
permettre une meilleure concentration et une meilleure
organisation des informations dans la mémoire. Les
huiles essentielles de citron et de pin renforcent les
capacités cognitives et l’attention des individus en
dynamisant les neurones rapidement.
Les huiles essentielles de romarin, de citron, de vétiver et
de lavande aident également à diminuer le stress. L’huile
essentielle de vétiver, quant à elle, clarifie les
informations et permet de retrouver certains souvenirs
plus aisément. Enfin, l’huile essentielle de rose stimule
très efficacement les neurones et ainsi favorise la
mémorisation d’informations.
Les plantes
En ce qui concerne les plantes ayant un effet bénéfique
pour la mémoire, ou tout du moins la stimulation de cette
dernière, elles doivent faire partie d’un mode de vie sain
et ne remplacent pas les traitements médicaux pour les
troubles de mémoire, prescrits par un ou plusieurs
spécialistes. Notons bien qu’en cas de doute concernant
un trouble grave de la mémoire il est nécessaire d’aller
consulter.
Une des plantes ayant un effet sur la mémoire les plus
connues est le ginkgo biloba, ou tout simplement ginkgo.
D’après l’OMS, l’Organisation Mondiale de la Santé, le
ginkgo aurait un effet bénéfique sur la stimulation
neuronale de la mémoire, donc sur les capacités de
concentration et d’attention des individus. Plusieurs
études ont été réalisées pour prouver son efficacité sur les
troubles mnésiques, et il s’est avéré qu’il avait un effet
important sur la mémoire.
Le ginkgo peut être consommé sous forme de comprimés
ou d’infusion plusieurs fois par jour pendant plusieurs
mois, avant que de réels effets bénéfiques apparaissent.
Ensuite, le thé vert est souvent préconisé en tant que
prévention contre les troubles de la mémoire ou contre
des troubles encore légers de la mémoire.
Des études ont démontré les effets du thé vert sur la
mémoire et notamment sur les capacités cognitives des
consommateurs. Il s’est avéré que la théanine contenue
dans le thé vert, stimule les neurones de la mémoire des
consommateurs, ce qui renforce la connexion des
neurones les uns entre les autres. Ainsi, grâce à cette
plante, le phénomène de mémorisation est plus efficace
et les risques de troubles de la mémoire sont réduits. Le
thé vert peut être consommé en infusion plusieurs fois
par jour, de préférence hors des repas.
Le bacopa est connu pour être la plante de prédilection de
la médecine ayurvédique indienne pour la stimulation de
la mémoire. Selon cette médecine, le bacopa permettrait
au cerveau de sécréter plus de protéines dans
l’hippocampe, rendant ainsi l’enregistrement des
informations plus efficace. Suite à cela, des chercheurs
ont étudié la prise de bacopa régulière et ont observé une
amélioration de la mémoire, notamment visuelle et à
court terme, chez les consommateurs de cette plante.
Celle-ci favorise aussi une stimulation neuronale, une
amélioration des capacités cognitives chez l’humain ainsi
qu’une meilleure concentration, attention et
mémorisation. Le bacopa peut se prendre sous forme de
gélules, toutefois les dosages peuvent varier, changeant
ainsi le nombre de prises journalières. Notons aussi que
cette plante peut avoir des effets indésirables tels qu’une
sécheresse de la bouche, des nausées et de la fatigue.
Le curcuma est un pigment issu de la plante curcumine ;
il est souvent préconisé en tant que prévention contre les
troubles de la mémoire ou contre des troubles encore
légers de la mémoire. Des études ont une fois encore
montré que l’usage régulier de cette plante accorde aux
consommateurs des capacités cognitives renforcées, ainsi
qu’un meilleur processus de mémorisation. Le curcuma
peut être pris sous forme de comprimés ou d’infusions,
plusieurs fois par jours au cours des repas.
D’autres plantes peuvent, elles aussi, être bénéfiques
pour la mémorisation chez l’humain, telles que la sauge
qui améliore l’attention des consommateurs, le ginseng
qui favorise une meilleure concentration et qui est
notamment très efficace couplé au ginkgo, ou encore la
rhodiola rosea que l’on peut également trouver en huile
essentielle, et qui permet un apprentissage plus efficient.
Conseils pour booster sa mémoire
Comprendre sa mémoire
Pour booster sa mémoire, la première chose à faire est de
comprendre comment elle fonctionne, ainsi que tous les
éléments qui la composent. Pour cela, vous pouvez vous
référer au premier chapitre de ce livre dans lequel nous
avons expliqué ce qu’est la mémoire.
De plus, comprendre comment fonctionne sa propre
mémoire permet de savoir quels exercices et moyens
mnémotechniques fonctionnent sur celle-ci, cela vous
octroiera alors un meilleur enregistrement des
informations dans les différentes mémoires. Vous
réaliserez donc un apprentissage plus performant et
assimilerez le plus d’informations possible.
Apprendre régulièrement
Pour rendre le travail de la mémoire efficace, il faut qu’il
soit régulier et homogène. Il existe un grand nombre
d’exercices voués à booster la mémoire, toutefois s’ils ne
sont effectués qu’une fois par an, ils vont s’avérer
inutiles pour la mémorisation. Il faut être régulier dans le
travail, les exercices doivent être effectués plusieurs fois
par semaine, voire quotidiennement pour une bonne
efficacité.
Comme les exercices qui vous ont été proposés dans le
chapitre précédent, le travail de la mémoire touche
différentes zones du cerveau et différents thèmes de
travail, c’est pourquoi il faut à la fois, effectuer les
exercices régulièrement, les répéter s’ils n’ont pas été
concluants, et les varier.
Faire travailler la mémoire des enfants est très important.
En plus des révisions que nous leur faisons faire, il faut
leur apprendre des méthodes de travail, des exercices
mnémotechniques, des jeux de mémoires, etc.… pour
qu’ils puissent développer une aisance de mémorisation
et une habileté à apprendre plus vite. Généralement, ce
sont les jeux intuitifs et ludiques qui sont bénéfiques pour
le processus de mémorisation chez les enfants.
Être motivé
En plus d’une attitude positive lorsque nous apprenons de
nouvelles informations, il est important d’être motivé
dans la mémorisation. Être motivé signifie croire en ses
capacités d’apprentissage, ne pas penser constamment
que nous avons une mauvaise mémoire et que toute
information apprise va être oubliée dans les heures voire
minutes qui suivent, voir les informations apprises
comme utiles et importantes ou encore considérer
l’apprentissage comme bénéfique pour nous.
Être attentif
Un des grands facteurs de la différence entre une bonne
ou une mauvaise mémorisation est le niveau d’attention
et de concentration de l’individu. Être attentif aux
informations reçues ou aux expériences vécues vous
permettra de les retenir plus facilement. Grâce à cela,
vous serez en mesure de trier certaines connaissances
assimilées, de détecter certains détails d’événements que
vous n’auriez pas vus sans être concentrés, d’associer
certaines informations apprises à d’autres déjà connues,
etc.
Pour beaucoup d’élèves ou d’étudiants, être attentifs en
cours permet de raccourcir les révisions car beaucoup
d’informations auront déjà été assimilées. Il n’est donc
pas conseillé d’effectuer trop d’actions en même temps,
vous en perdrez sûrement plus que vous en gagnerez.
La mémoire prospective :
Il s’agit de poser à la personne plusieurs questions sur ses
habitudes. Si le premier niveau est complété, passez au
deuxième et ainsi de suite. Si certains niveaux ne sont
pas complétés, il faut les compter comme échoués.
1. Savez-vous à quelle heure vous devez partir
chaque matin pour aller travailler ?
2. Savez-vous à quelle heure sont vos rendez-vous
ou devez-vous tous les noter faute de vous en
souvenir ?
3. Oubliez-vous constamment vous rendez-vous
importants ?
4. Oubliez-vous constamment ce que vous deviez
faire lorsque vous entrez dans une pièce ?
La mémoire épisodique :
Il s’agit de poser à la personne plusieurs questions sur ses
souvenirs. Si le premier niveau est complété, passez au
deuxième et ainsi de suite. Si certains niveaux ne sont
pas complétés, il faut les compter comme échoués.
1. Savez-vous votre année de naissance ?
2. Savez-vous où vous vous trouvez ?
3. Savez-vous la date du jour ?
4. Savez-vous à quel âge vous avez appris à lire ?
5. Il s’agit ensuite de demander à la personne
plusieurs questions sur ses habitudes. Si le
premier niveau est complété, passez au
deuxième et ainsi de suite. Si certains niveaux
ne sont pas complétés, il faut les compter
comme échoués.
6. Oubliez-vous constamment quel jour nous
sommes ?
7. Oubliez-vous vous constamment où vous vous
trouvez ou perdez-vous vous souvent ?
8. Oubliez-vous constamment des noms des
personnes que vous côtoyez ?
Pour tester la mémoire épisodique, il est possible de
montrer un tableau à une personne pendant quelques
minutes avant de le cacher et de lui demander de le
décrire.
La mémoire sémantique :
Il s’agit de poser à la personne plusieurs questions sur sa
culture générale. Si le premier niveau est complété,
passez au deuxième et ainsi de suite. Si certains niveaux
ne sont pas complétés, il faut les compter comme
échoués.
1. Connaissez-vous le nombre de pays dans
l’Union Européenne ?
2. Connaissez-vous l’auteur de Frankenstein ?
3. Savez-vous la date de la Révolution Française ?
4. Connaissez-vous un peintre impressionniste
célèbre ?
Le test peut être adapté en fonction des connaissances de
la personne.
La mémoire procédurale :
Il s’agit de poser à la personne plusieurs questions sur ses
habitudes. Si le premier niveau est complété, passez au
deuxième et ainsi de suite. Si certains niveaux ne sont
pas complétés, il faut les compter comme échoués.
1. Oubliez-vous constamment comment utiliser
certains objets du quotidien ?
2. Oubliez-vous constamment comment conduire ?
3. Oubliez-vous constamment certains mots ?
La mémoire perceptive :
Il s’agit de poser à la personne plusieurs questions sur ses
habitudes. Si le premier niveau est complété, passez au
deuxième et ainsi de suite. Si certains niveaux ne sont
pas complétés, il faut les compter comme échoués.
1. Oubliez-vous constamment les visages des
personnes que vous côtoyez ?
2. Oubliez-vous ou confondez-vous constamment
la texture de certains matériaux ?
3. Oubliez-vous ou confondez-vous constamment
certaines odeurs ?
4. Oubliez-vous constamment ce que viennent de
dire les personnes que vous côtoyez ?
En cas de mémoire défaillante
Suite aux tests proposés dans la partie précédente, en cas
de suspicion de troubles de la mémoire ou de pertes de
mémoire inquiétants, il est très important de consulter un
médecin.
S’ils deviennent un danger immédiat pour votre santé, il
faut directement se rendre aux urgences ou appeler les
numéros d’urgence. Notons toutefois que l’oubli est un
phénomène fréquent et commun chez beaucoup de
personnes, il ne faut s’inquiéter que s’il est persistant et
relativement important.
En cas de doute, il existe également des centres pour
prévenir tout trouble de la mémoire où vous pouvez
évaluer votre mémoire à l’aide de spécialistes. Ces
centres spécialisés sont appelés Centres de Prévention, et
permettent de diagnostiquer toute personne de cinquante
ans ou plus, de l’accompagner dans les changements
d’hygiène de vie si nécessaire et les éventuels
traitements, ainsi que la renseigner sur les procédures à
effectuer si troubles détectés.
En ce qui concerne les exercices à effectuer, plusieurs
seront proposés dans le chapitre suivant pour prévenir la
perte de mémoire. Toutefois d’autres sont envisageables :
à commencer par noter tous les éléments importants,
créer des habitudes quotidiennes ou régulières, voire
même mettre en place des routines, action qui est utile
pour la mémoire chez beaucoup d’individus, remémorer
et raconter de manière régulière certains souvenirs, etc...
Enfin, élément que nous décrirons plus amplement dans
un prochain chapitre, le mode de vie est également un
point à prendre en compte et à potentiellement changer.
En cas de début de troubles de la mémoire, tout individu
doit se questionner sur son hygiène de vie, ses activités
sportives, son sommeil, son alimentation, son taux de
stress, sa consommation d’alcool ou d’autres substances
nocives pour la santé, etc…
Si ces points semblent mauvais ou que l’individu peut les
considérer comme causes de sa perte de mémoire, ils
doivent être modifiés, avec ou sans l’aide d’un
spécialiste.
Exercices pour développer au mieux
sa mémoire : niveau 1
Les exercices proposés dans ces parties peuvent être
effectués seul, par groupe ou avec l’aide de quelqu’un
qui pose et corrige les réponses données. Ils sont classés
selon quatre niveaux différents, si le premier niveau est
complété, il faut passer au suivant et ainsi de suite. Si
certains niveaux ne le sont pas, il est préférable de les
recommencer un peu plus tard avant de passer à la suite.