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La mémoire

Comment booster votre mémoire pour apprendre et


retenir facilement

Thomas Ali

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que les analyses et les courtes citations dans un but
d’exemple et d’illustration, « toute représentation ou
reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le
consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants
cause, est illicite » (alinéa 1er de l’article L. 122-4). Cette
représentation ou reproduction, par quelque procédé que
ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée
par les articles 425 et suivants du Code pénal. »
Sommaire
Introduction
I. La mémoire, tout simplement
Qu'est-ce que la mémoire ?
La mémoire en quelques siècles
Les études sur la construction de la
mémoire
Nos différentes mémoires
Le phénomène de mémorisation
De la mémorisation au conditionnement
II. La mémoire, une identité fragile
Les défaillances de nos souvenirs
Les anomalies de la mémoire
Les idées reçues sur la mémoire
III. La mémoire, un organe à
travailler
L’importance de la mémoire
Le travail de la mémoire
IV. La mémoire, ou comment en
prendre soin
Notre mémoire et notre mode de vie
Les traitements naturels
Conseils pour booster sa mémoire
V. Exercices
Évaluer sa mémoire
En cas de mémoire défaillante
Exercices pour développer au mieux sa
mémoire : niveau 1
Exercices pour développer au mieux sa
mémoire : niveau 2
Exercices pour développer au mieux sa
mémoire : niveau 3
Exercices pour développer au mieux sa
mémoire : niveau 4
Conclusion
Introduction

En s’interrogeant sur l’élément le plus constitutif de notre


existence, l’une des premières réponses nous venant
directement à l’esprit sont les souvenirs. Apparaît alors la
question suivante : pourquoi ces souvenirs nous
caractérisent-ils tant ? Si nous partons de cette idée,
pourquoi nous souvenir est-il si important dans nos vies ?
Et dans ce cas, que se passe-t-il lorsque nous n’avons
plus aucun souvenir de nos vies, de nos connaissances,
des autres et surtout de nous-mêmes ? Qu’en serait-il de
notre histoire, de notre identité ou même de notre
personnalité dans l’éventualité d’un monde sans
souvenirs ?
Que resterait-il de notre mémoire ?
Mais avant tout, qu’est-ce que la mémoire ? La mémoire,
un seul mot, et tant de définitions différentes et
caractéristiques.
La mémoire est le berceau des souvenirs, des
connaissances, des informations et des expériences que
nous vivons, apprenons, mémorisons tout au long de
notre vie. La mémoire est une capacité inhérente aux
êtres vivants, et, bien que souvent caractérisée comme
essentiellement humaine, elle est aussi animale. La
mémoire est au pluriel chez les êtres humains, elle est
multiple et divisée, elle renvoie aux diverses
informations que nous sommes capables d’enregistrer. La
mémoire c’est se souvenir, à la fois de sa propre histoire,
de l’histoire des autres et de la grande Histoire.
La mémoire est également un outil utilisé par les sociétés
pour nous sensibiliser à des événements, gérer nos
comportements, conditionner nos envies. La mémoire
c’est beaucoup d’idées reçues qui ne sont ni
complètement vraies, ni complètement fausses. La
mémoire c’est aussi le risque de la perdre, d’oublier ses
souvenirs et ses connaissances, de développer certains
troubles voire certaines maladies.
La mémoire correspond à un grand nombre d'éléments,
toutefois elle n’est ni innée, ni ne fonctionne par ses
propres moyens. Si vous souhaitez développer votre
mémoire, la rendre meilleure et plus efficace, il y a
plusieurs critères à prendre en compte tels que le mode
de vie, la stimulation régulière par le travail, les
traitements médicaux ou naturels consommés, l’attitude
adoptée et bien d’autres que nous allons développer dans
les chapitres qui suivent.
Savoir faire travailler sa mémoire de manière efficiente,
c’est une force qui n’est pas anodine, c’est un outil que
nous allons vous présenter tout au long de ce livre. Parce
que booster sa mémoire c’est comprendre son utilité,
c’est être conscient de ses propres failles, et savoir ce qui
fonctionne ou ne fonctionne pas, pour qu’elle soit
meilleure.
I. La mémoire, tout
simplement

Avant tout, il est important de se pencher sur l’origine


concrète et humaine des souvenirs, de comprendre le lieu
de stockage de ces derniers : la mémoire.
Qu'est-ce que la mémoire ?
La mémoire reste un terme large qui aborde plusieurs
définitions, s’étendant majoritairement autour de l’idée
d’image mentale. La mémoire peut être une capacité
humaine, dans le sens où elle permet à certaines
personnes d’avoir l’aptitude de se souvenir, ou non,
d’informations et de connaissances par rapport à un ou
plusieurs domaines.
Dans l’ensemble de nos sociétés, la mémoire c’est aussi
rendre hommage. Se souvenir des événements passés,
des plus tragiques aux plus grandes célébrations, est un
devoir collectif, aussi appelé le devoir de mémoire. Pour
être encore plus précis, le fait de se souvenir pour rendre
hommage peut également concerner des personnes
décédées, connues ou non, qui ne quitteront pas notre
mémoire après leur départ.
Malgré toutes les définitions que ce terme englobe, la
mémoire, chez l’humain, est en premier lieu une fonction
du cerveau qui permet la conservation des souvenirs, leur
préservation, leur remémoration. Pour faire plus simple,
la mémoire est le centre du patrimoine identitaire de
l’Homme, et ce, souvent sans qu’il le réalise. Il faut bien
entendu noter que sans cette définition, aucune des autres
précédemment énoncées ne peut exister.
Le rôle essentiel de la mémoire serait donc de se souvenir
d’informations, d’expériences, d’événements, de
personnes, soit de tous les éléments les plus importants
qui constituent notre esprit et notre histoire, et,
psychologiquement, fondent notre identité et notre
personnalité. Dans un langage plus technique, ces
éléments conservés par la mémoire sont appelés des
traces mnésiques, c’est-à-dire les empreintes des
informations apprises, des expériences vécues, des
personnes connues, etc., empreintes qui sont installées
dans les neurones et qui forment ainsi les souvenirs.
Il est important de noter que la mémoire se base sur le
principe de la durabilité, c’est à dire qu’elle va conserver
nos souvenirs plus ou moins longtemps. Dans ce cas, on
parle de mémoire à court terme et mémoire à long terme,
toutefois c’est un point sur lequel nous reviendrons dans
une seconde partie.
La mémoire régit donc la majeure partie de nos vies en
passant par nos connaissances, nos capacités de travail et
d’apprentissage, nos activités quotidiennes, et même les
plus simples d’entre elles, nos aptitudes à créer et
imaginer, nos actions et réactions face à certaines
situations et bien sûr notre passé, notre présent et notre
futur. C’est donc dans ce sens qu’elle est constitutive de
l’être humain, et c’est pour toutes ces raisons qu’il est
primordial d’en prendre soin, de la faire travailler et de la
consolider tout au long de nos vies.
La mémoire en quelques siècles
Nous allons essayer de résumer l’histoire et les origines
de la mémoire en quelques dates, bien que les recherches
et études sur cette dernière soient extrêmement
prolifiques depuis plusieurs dizaines d’années. Ce sujet
passionne autant qu’il questionne les chercheurs en
médecine et sciences humaines, et pour cause, comment
cet élément à la fois si simple et si complexe de notre
cerveau peut-il nous définir à ce point ?
Au moment de l’Antiquité et jusqu’à la Renaissance, la
mémoire est considérée comme un bien précieux, une
aptitude importante possédée par l’humain. Toutefois elle
n’est à ce moment-là pas abordée en tant que
fonctionnalité du cerveau, comme nous l’avons défini
précédemment, mais en tant qu’histoires à écrire pour ne
pas les oublier, copiées dans le but premier de laisser des
traces de la présence des Hommes sur Terre.
L’action de se souvenir est alors associée à une relecture
de ces écrits, chose accessible à un petit nombre de
personnes seulement, puisque les capacités d’écriture et
de lecture n’étaient que très peu répandues à l’époque.
Notons que l’idée de souvenirs constituant les êtres
humains existe déjà, sans être totalement définie par les
Hommes de l’époque. Ce fait va toutefois être remis en
cause après la Renaissance dans le sens où une question
va prendre place de plus en plus dans les esprits :
comment la mémoire pourrait-elle conserver les
souvenirs pour qu’ils soient restitués par la suite de
manière presque parfaite ? En quelques mots, comment
faire confiance à notre mémoire ?
Mais c’est là tout le paradoxe de cette fonction du
cerveau, aucun de nous ne peut accorder une confiance
totale à la mémoire, puisque celle-ci est justement faite
de souvenirs, et non de moments constamment dans le
présent. C’est ce qui caractérise la mémoire qui la rend
imparfaite.
Alors primordiale dans l’apprentissage et la rhétorique de
l’Antiquité et de la Renaissance, la mémoire sera
questionnée, notamment par les chercheurs et historiens,
jusqu’au milieu du vingtième siècle, période qui s’avère
essentielle pour l’idée de mémoire due aux grands
événements constituant cette première moitié de siècle.
A la suite de bouleversements tels que les guerres
mondiales, les exterminations de peuples, les régimes
totalitaires, les crises mondiales, les décolonisations et
bien d’autres, la population mondiale va se rendre
compte de l’importance de la parole ; il apparaît
nécessaire de raconter.
Raconter son histoire et l’histoire de ceux qui ne le
peuvent plus, raconter sa mémoire pour faire perdurer
celle de l’humanité, raconter ce que le monde a vécu
pour que jamais de tels faits ne se reproduisent, raconter
ses souvenirs dans le but de transmettre un héritage
mondial. La mémoire est alors au centre des discussions,
plus importante que jamais dans un monde en
reconstruction.
Aujourd’hui, on observe que le thème de la mémoire est
essentiel dans nos sociétés, il est utilisé par tous, que ce
soit les gouvernements, les industries, les chercheurs en
sciences humaines, les historiens, les enseignants, les
médecins et les écrivains.
Les études sur la construction de la
mémoire
Étudiée dans de nombreuses sciences humaines, la
mémoire est particulièrement importante en psychologie
parce qu’elle définit en grande partie notre identité et
permet d’en savoir plus sur les Hommes.
Une des premières études psychologiques sur le sujet de
la mémoire est effectuée par Théodule Ribot, philosophe
français, en 1881. Elle s’intéresse aux pathologies
psychologiques de certains patients, et est intitulée Les
maladies de la mémoire. Il souhaite déceler les secrets de
cet élément complexe qu’est la mémoire et lors de ses
recherches, il va relever plusieurs types de mémoires en
admettant une différence entre les souvenirs à court
terme et ceux à long terme.
En 1885, soit quelques années plus tard seulement, vient
alors Hermann Ebbinghaus et ses recherches empiriques
sur la question de la mémoire. Ebbinghaus est pionnier
sur la question puisqu’il réalise des expériences sur sa
propre mémoire, pour comprendre d’un point de vue
scientifique les effets de l’apprentissage et de l’oubli sur
cette dernière. Et il va découvrir que la mémoire traite les
informations en fonction de leur importance pour
l’individu.
Par la suite, Alfred Binet, un psychologue français de la
fin du XIXème siècle, va différencier plusieurs types de
mémoires liées aux sens, c’est-à-dire que chaque être
humain n’intègre pas les informations et les
connaissances de la même manière : l’apprentissage peut
relever de la mémoire auditive, visuelle, tactile, olfactive
ou gustative. Il travaillera ensuite sur l’apprentissage et la
mémoire chez les enfants, sur la capacité de notre
mémoire à déformer ou à préciser nos connaissances sous
l’effet du temps.
Dans les années 1930, un chercheur britannique, Frederic
Bartlett, reprend l’idée précédemment énoncée et
démontre que les souvenirs sont bel et bien transformés
par la mémoire de chaque individu. Selon lui, la mémoire
transforme nos souvenirs en les simplifiant dans notre
cerveau, en valorisant certains détails de ces derniers, et
en nous faisant nous les approprier pour qu’ils répondent
à notre vécu propre. Malgré ses hypothèses intéressantes,
les théories de Bartlett ne seront reprises et étudiées que
plusieurs dizaines d’années plus tard, et ont encore
beaucoup de retentissements de nos jours.
Suite à ces études importantes qui parlent de mémoires,
en 1968, les chercheurs Richard Atkinson et Richard
Shiffrin vont relever et définir eux aussi plusieurs types
de mémoires : la mémoire sensorielle, la mémoire à court
terme et celle à long terme. Ils commencent à parler de la
construction technique du cerveau en plusieurs parties, et
théorisent le modèle modal de la mémoire, qui sera lui
aussi fondateur dans la recherche psychologique autour
de ce sujet.
Dans cette idée de différencier plusieurs mémoires et à la
suite de recherches empiriques, Alan Baddeley et
Graham Hitch parlent de l’idée d’une mémoire de travail.
A cette théorie, ils ajoutent l’hypothèse selon laquelle le
cerveau humain traiterait les informations et modifierait
leur format avant de les retenir pour mieux les utiliser par
la suite.
Dans les années 1970, c’est le chercheur Endel Tulving
qui caractérise encore plus les parties de la mémoire, en
parlant du fait que la mémoire à long terme se diviserait
en une mémoire sémantique et une mémoire épisodique.
Il ajoutera par la suite l’idée de mémoires de perception,
de travail, et procédurale, servant notamment à
l’apprentissage.
Il émet l’hypothèse selon laquelle, lorsqu’une
information est apprise par un individu, elle serait
transformée et enregistrée, au sens large du terme, dans
une des parties du cerveau, pour ensuite être reliée à
d’autres au sein même de la mémoire, pour une
restitution plus efficace.
A la suite de ces travaux, beaucoup de chercheurs du
monde entier ont apporté des approfondissements sur les
études déjà menées, en précisant les capacités cérébrales
à relier toutes les informations entre elles, et en
développant les parties de la mémoire déjà découvertes.
De nos jours, les études sur ce sujet se concentrent
surtout sur une volonté de soigner les patients atteints de
troubles de la mémoire.
Nos différentes mémoires
Le terme “mémoires” n’est pas anodin, puisque la
conservation de souvenirs chez l’être humain peut se
faire de différentes manières selon le type d’informations
à traiter par le cerveau. En effet, comme dit
précédemment, il existe plusieurs mémoires,
correspondant elles-mêmes à plusieurs parties du cerveau
humain.

La mémoire à court terme


La mémoire à court terme est souvent qualifiée de
mémoire immédiate ou de mémoire de travail. De par son
nom, nous pouvons observer que c’est une mémoire fixée
dans le présent immédiat, c’est-à-dire que les
informations retenues par cette partie du cerveau ne le
seront que pour quelques instants, allant d’une demi-
seconde à dix minutes, en moyenne une minute. Pour
faire plus simple, les informations de la mémoire à court
terme ne sont pas considérées par notre cerveau comme
nécessaires à retenir pendant une grande période.
Tout comme leur temps d’enregistrement, les
informations retenues sont limitées au nombre de sept
maximum -en moyenne-. Ce chiffre peut varier selon le
type d’activité, les capacités d’apprentissage de la
personne, et les liens faits avec d’autres connaissances au
sein même du cerveau.
Pour fonctionner, la mémoire à court terme utilise deux
modes différents : la boucle phonologique et le calepin
visuospatial. La boucle phonologique est la fonction du
cerveau permettant de mémoriser pendant environ deux
secondes les informations verbales.
Le calepin visuospatial, lui, permet de mémoriser les
informations visuelles, qu’elles soient des perceptions
d’éléments extérieurs à notre cerveau, des repères
spatiaux ou des images mentales. Très souvent, pour
utiliser au mieux ces caractéristiques du cerveau, les
informations verbales et visuelles doivent être répétées
ou représentées mentalement par l’individu. De cette
manière, ces dernières sont constamment régénérées dans
la mémoire et peuvent être retenues plus longtemps.
Pour être efficaces, ces deux fonctionnements sont
coordonnés par un élément de la mémoire appelé
administrateur central, qui permet à la fois l’assimilation
d’une information et le traitement d’une autre. Cet
administrateur va également permettre aux informations
d’être rapidement modifiées ou complétées -ce même
lorsqu’elles sont dans la mémoire à court terme- et d’être
maintenues dans cette mémoire pendant quelques
instants, même en cas d’interférence ou d’autre activité.
La mémoire à court terme constitue l’une des mémoires
les plus utilisées dans la vie quotidienne puisqu’elle régit
nos actions immédiates, leur rationalité les unes avec les
autres, ainsi que leur efficacité dans notre activité
complète et journalière. Cette mémoire est
essentiellement déterminée par notre capacité de
concentration et notre réactivité à ce que nous voyons,
lisons, apprenons, etc…, car elle dépend du présent
immédiat.
Ainsi, prenons deux exemples pour étudier cette mémoire
: d’un côté, l’apprentissage du nom complet d’une
personne, de l’autre, celui de son numéro de téléphone.
Un individu retiendra plus facilement le nom de la
personne plutôt que son numéro de téléphone, car le nom
renvoie à une identité -soit des termes cohérents- qui
peuvent avoir été déjà entendus, voire mémorisés. Le
numéro, lui, ne renvoie à rien d’autre que des chiffres
sans grande cohérence entre eux.
De plus, le nom pourra aisément être répété par
l’individu dans sa propre tête, répétition qui causera un
plus long souvenir de ce dernier. Alors que le numéro de
téléphone, plus long à répéter et constitué de chiffres se
ressemblant tous plus ou moins, sera plus difficile à être
répété et mémorisé. Le nom sera jugé par le cerveau
comme une information essentielle à retenir, tandis que
le numéro de téléphone restera dans la mémoire à court
terme pendant quelques dizaines secondes, le temps
d’être recopié, avant d’être oublié.
Notons par ailleurs que la mémoire à court terme est la
porte d’entrée vers la mémoire à long terme pour
certaines informations. Comme vu dans l’exemple
précédent, si nous répétons ces informations apprises, si
nous les assimilons avec d’autres déjà connues, ou
encore si nous utilisons d’autres moyens
mnémotechniques pour les retenir, elles ont plus de
chance d’être enregistrées dans la mémoire à long terme.
Cette utilisation de la mémoire à court terme peut être
définie comme la mémoire de travail, qui est l’aptitude
de tout individu à traiter et se servir des informations
contenues dans la mémoire à court terme. La mémoire de
travail est liée à toutes les tâches cognitives que nous
entreprenons, c’est-à-dire toutes les actions qui
requièrent notre attention pleine, telles que la
communication et l’utilisation du langage, la perception
de ce qui nous entoure, la concentration et le
raisonnement, la compréhension et l'assimilation
d'informations, etc.
Plus concrètement, la mémoire de travail est un type de
mémoire à court terme permettant la compréhension,
immédiate ou différée de quelques secondes, d’un texte
lorsque nous le lisons. La mémoire va enregistrer les
mots et les phrases lus, avant de les supprimer des esprits
une fois qu’ils ont été compris. C’est précisément ce qu’il
se passe en ce moment pour vous, pendant la lecture de
ce livre.
La mémoire prospective
Ce que l’on appelle mémoire prospective correspond à
l’aptitude humaine que nous avons de nous rappeler ce
que nous devons faire. Elle est souvent mise en lien avec
la mémoire à court terme parce qu’elle dépend
directement de la mémoire de travail, à la différence près
que cette mémoire prospective permet la réalisation
d’actions dans le futur.
Pour rendre cette mémoire efficace, nous nous forçons à
nous souvenir grâce à divers éléments -tels que des
alarmes et rappels sur nos téléphones, des notes prises
intentionnellement, des croix ou autres signes sur notre
main, etc-.
Elle fonctionne alors grâce à deux types de rappel : soit
le rappel s’effectue par l’assimilation avec une autre
action ou un autre élément, soit au bout d’un certain
temps. L’utilisation de cette mémoire nécessite donc une
attention particulière à un moment donné, pour se
souvenir de ne pas oublier. Il faut bien évidemment noter
que la concentration varie selon chaque individu.
Tout comme la mémoire à court terme, elle est une des
mémoires les plus utilisées dans notre vie quotidienne,
puisque nous nous en servons souvent sans même nous
en rendre compte. En effet, nous l’utilisons souvent par
le biais de moyens mnémotechniques divers et
programmés, afin de nous souvenir d’actions à effectuer.
Rendez-vous, prises ponctuelles de médicaments, heure
précise à laquelle partir pour se rendre au travail, à
l’école, à la gare, etc.
La mémoire à long terme
Comme son nom l’indique, la mémoire à long terme
consiste en la mémorisation d’informations sur une
longue période de temps. C’est-à-dire qu’à la différence
des précédentes mémoires, elle conserve et réutilise les
informations une fois qu’elles ont été enregistrées. Cette
mémoire est donc caractérisée par le fait que les
informations sont conservées sur un temps presque infini,
et que le nombre de connaissances assimilées est lui
aussi, quasiment infini.
La mémoire à long terme se compose de deux catégories
appelées mémoire déclarative (ou explicite), et mémoire
non déclarative (ou implicite). Ces deux catégories de
mémoire vont être composées d’une très grande partie de
notre identité et de notre histoire, de nos souvenirs, de
nos connaissances profondes et générales, de nos
capacités intellectuelles, et de nos automatismes
quotidiens.
La mémoire déclarative, aussi appelée mémoire
explicite peut être sémantique ou épisodique et concerne
majoritairement nos souvenirs et connaissances.
La mémoire épisodique concerne les souvenirs
d’événements ou de faits vécus personnellement et qui
s’avèrent être importants dans la vie d’un individu, parce
qu’ils s’inscrivent dans un contexte spatio-temporel
particulier.
La mémoire sémantique, elle, englobe donc les
connaissances générales sur les langues, les objets du
quotidien et leur utilisation, etc., toutes les informations
apprises, souvent lors des études ou en regardant et lisant
les informations, sur le monde, l’histoire, les sciences,
etc., ainsi que toutes les connaissances sur soi-même.
Ces mémoires ont également des modes de
fonctionnement quelque peu différents. Bien que siégeant
toutes deux dans la partie frontale du cerveau, leur
utilisation est différente. D’un côté, en ce qui concerne la
mémoire épisodique, la partie préfrontale gauche du
cerveau vérifie la véracité des souvenirs enregistrés.
Puis l’hippocampe transforme les expériences vécues en
souvenirs, avant de les stocker dans la mémoire, pour
qu’elles soient ensuite restituées si nécessaire grâce aux
régions corticales du cerveau. De l’autre, la partie
préfrontale droite du cerveau rétablit les connaissances
préalablement enregistrées lors de situations les
nécessitant, c’est elle qui détermine le temps que nous
mettons pour nous remémorer une information.
La principale différence entre les souvenirs de la
mémoire épisodique et ceux de la mémoire sémantique
est que le contexte de temps et d’espace a été abandonné
dans la seconde. Ainsi, certains souvenirs épisodiques
deviennent sémantiques lorsqu’un individu les assimile
en tant que connaissances générales et non plus en tant
que souvenirs personnels.
Par exemple, si nous connaissons les dates des grandes
guerres mondiales, c’est parce que ces informations sont
enregistrées dans notre mémoire sémantique en tant
qu’informations de culture générale sur l’histoire de
notre monde.
Ce sont des connaissances définitives, au même titre que
celle sur la conjugaison du verbe être au présent, ou
encore sur le fait que nous connaissons la couleur de nos
yeux car nous l’avons apprise, et l’avons retenue à un
moment donné, moment dont la temporalité spatiale n’est
pas essentielle à l’information en cause.
De même, si nous nous souvenons de la première fois où
nous avons parlé devant un public, ou de la première fois
où nous avons appris à faire du vélo, c’est parce que c’est
un fait personnel important, et que le cadre spatio-
temporel est nécessaire dans le souvenir de l’événement.
Ce sont des expériences et événements faisant partie de
notre mémoire épisodique parce qu’ils constituent notre
identité et plus précisément notre histoire, et c’est dans
ces derniers que nous allons projeter certaines
réalisations futures.
La mémoire non déclarative, mémoire implicite, ou
encore mémoire procédurale, correspond à des habitudes
et automatismes, des apprentissages techniques, et des
savoir-faire générés par notre inconscient. Contrairement
à la mémoire déclarative, les connaissances de la
mémoire procédurale se font souvent indirectement, sans
que nous nous en rendions réellement compte. Nous
avons tendance à les réutiliser de la même manière, ce
sont des connaissances quasi-inexplicables.
Cette mémoire fonctionne grâce au noyau caudé et au
putamen, tous deux reliés au centre du cerveau qui vont
enregistrer les capacités humaines primitives et
automatiques. C’est toutefois le cervelet, partie
postérieure du cerveau, qui permet l’utilisation de ces
capacités chez l’humain. Grâce à ces trois éléments du
cerveau, un individu peut inconsciemment utiliser ses
connaissances pour effectuer des actions quotidiennes.
Dans cette mémoire, sont stockées les capacités à faire du
vélo, du roller, du skate ou encore à conduire, à jouer un
instrument de musique, etc. Tout individu ne pourrait
expliquer clairement pourquoi il tient en équilibre sur une
planche de skate, il en est toutefois capable grâce à sa
mémoire procédurale, qui a enregistré cette aptitude lors
de son apprentissage de la discipline.
La mémoire perceptive
La mémoire perceptive ou sensorielle est, comme son
nom l’indique, relative à nos sens. Elle est donc
composée de cinq catégories de mémoire : la mémoire
visuelle ou spatiale, la mémoire auditive ou sonore, la
mémoire olfactive ou mémoire du goût, la mémoire
gustative, et la mémoire tactile ou mémoire
kinesthésique.
La mémoire visuelle ou spatiale représente la majorité
des souvenirs sensoriels que nous avons. Elle est
constituée de tous les éléments que nous voyons ou
avons vus. La mémoire auditive ou sonore va être
différente chez chaque individu, et elle correspond aux
sons, bruits, paroles, voix, notes et musiques entendus.
La mémoire olfactive renvoie aux odeurs senties dans
notre environnement, elle est possible grâce à des
millions de cellules réceptives situées dans notre nez.
La mémoire gustative, ou mémoire du goût, a trait à
tout ce que nous goûtons ou mangeons, grâce aux
cellules gustatives situées dans notre bouche, nos papilles
et notre langue. Elle est étroitement liée à la mémoire
olfactive.
La mémoire tactile, ou mémoire kinesthésique,
correspond à tout ce que nous touchons. Elle nous permet
de différencier les textures de certains éléments par le
biais des cellules réceptives de notre peau, et fluctue en
fonction des températures et des vibrations émises par
l’objet.
La mémoire perceptive est en définitive une mémoire très
courte dans l’instant, durant à peine une seconde en
moyenne, qui est régie par l'inconscient, dans la mesure
où, lorsque nous voyons, entendons, sentons, goûtons ou
touchons, certains souvenirs nous parviennent sans que
nous les ayons sollicités.
Dans un sens, certains souvenirs de cette mémoire
peuvent être caractérisés comme des souvenirs à long
terme, puisqu’ils peuvent être remémorés sans s’y
attendre tout au long de notre vie. L’enregistrement de
souvenirs et d’expériences liés au sens est également
souvent effectué sans que nous nous en rendions compte.
Pour fonctionner, la mémoire perceptive est reliée par
nos différents organes sensoriels à notre cerveau, grâce à
la partie sensorielle de ce dernier ainsi qu’à
l’hippocampe, qui traduit les connaissances que nous
avons. C’est donc par ces liens que nous sommes
capables d’enregistrer, de transformer et de traiter toutes
ces informations.
Concrètement, lorsque nous sentons une odeur de crêpes
fraîchement cuites, nous avons la capacité d’identifier
précisément l’aliment, parce que nous avons déjà senti
cette odeur en particulier à un autre moment de notre vie.
Il en va de même pour le chemin de notre maison jusqu’à
notre travail, nous connaissons visuellement la route, et
sommes alors capables de l’effectuer sans problème
parce que ces images se sont enregistrées
inconsciemment dans notre cerveau avec le temps.
Pour citer un dernier exemple, nous sommes capables de
différencier le chaud du froid grâce au toucher, parce que
nous y avons déjà été confrontés auparavant dans notre
vie, mais ce n’est pas pour cela que nous avions appris
consciemment à ce moment ce qu’est le froid et ce qu’est
le chaud.

Les autres mémoires


Les autres mémoires -moins essentielles que celles citées
précédemment parce que moins utilisées au quotidien-,
sont composées de la mémoire opérationnelle, de la
mémoire génétique et de la mémoire eidétique ou
mémoire photographique.
La mémoire opérationnelle correspond à l’assimilation
de connaissances servant à la réalisation d’une action
précise et immédiate. Cette mémoire se rapproche de
l’idée de mémoire de travail, dans le sens où les
informations apprises seront majoritairement oubliées
après l’action réalisée. Ce type de mémoire a été théorisé
par André Bisseret dans les années 1990, ce dernier
explique notamment que ces informations ne font pas
partie de la mémoire à long terme car elles sont
simplement assimilées avec un objectif précis qui n’est
pas nécessaire à la vie quotidienne de l’individu.
La mémoire génétique renvoie à un concept, voire un
mythe, selon lequel des connaissances et expériences
venant de nos ancêtres seraient enregistrées dans nos
gènes, plus précisément dans notre ADN. Ces
informations auraient été oubliées par notre mémoire
consciente parce qu’elles ne sont pas nécessaires à notre
vie de tous les jours. Toutefois cette idée reste un mythe,
très utilisé dans les fictions ou autres jeux vidéo.
La mémoire eidétique, mémoire photographique ou
encore mémoire absolue, renvoie également à un concept
selon lequel tout individu aurait la capacité de se
souvenir parfaitement d’informations (images, sons,
objets, etc…) pendant quelques instants, comme dans
une photographie. Cette capacité serait possédée par un
petit nombre d’individus, et irait de pair avec l’aptitude
de mémorisation rapide, en d’autres termes, le trouble de
l’hypermnésie sur lequel nous reviendrons dans un
deuxième chapitre.
Le phénomène de mémorisation
Nous avons vu que la mémoire est un élément complexe,
qui nous définit souvent sans que nous puissions le
maîtriser, parce que tout le monde n’est pas encore
capable de le cerner. Cette mémoire, ou plutôt toutes ces
mémoires, ont un processus de création et un
fonctionnement tout aussi complexe qu’il est essentiel de
comprendre pour commencer à travailler et entraîner sa
mémoire.

Qu’est- ce que la mémorisation ?


Par définition, la mémorisation est le fait de retenir une
information, une connaissance ou un souvenir. C’est une
action que notre cerveau exécute constamment, et qui
consiste en plusieurs étapes : l’enregistrement des
informations, leur conservation, ainsi que leur
remémoration lors d’événements ou de situations le
nécessitant.
L’enregistrement des informations, également appelé le
codage, est l’assimilation de nouvelles connaissances et
expériences dans notre mémoire. Cet enregistrement est
effectué par l’hippocampe, qui code ou transforme les
informations apprises par l’individu pour qu’elles soient
ensuite envoyées dans les différentes mémoires
correspondantes.
Cette première étape du traitement des informations est
possible grâce au réseau que forment les mémoires du
cerveau humain, ces dernières étant organisées de telle
sorte que la diffusion des connaissances transformées soit
plus simple, et permette aisément au cerveau d’effectuer
la deuxième étape.
La conservation des informations, aussi appelée
stockage, est le fait de stocker les souvenirs dans la
mémoire, de les organiser dans les différentes mémoires
et de créer des liens entre certains d’entre eux. Le
stockage des souvenirs dans les différentes mémoires se
fait alors en fonction de la façon d’assimiler
l’information par l’individu, du type de celle-ci, des
connaissances préalablement apprises, de l’action ou de
l’événement en cours, du nombre de répétitions de
l’information, etc.
La dernière étape concerne la remémoration des
souvenirs préalablement enregistrés, aussi appelée
récupération, c’est-à-dire que c’est à ce moment précis
que les souvenirs sont récupérés par le cerveau pour être
utilisés.
Cette étape renvoie en quelque sorte à l’action de se
souvenir, au sens concret du terme. Ces souvenirs
reviennent dans notre esprit par diverses pratiques, et
selon les différentes mémoires, comme dit dans la partie
précédente. C’est grâce à cette dernière étape que les
souvenirs vont se consolider plus ou moins efficacement
et fortement, dans le sens où plus ils reviendront dans
l’esprit d’un individu, et moins ce dernier risquera de les
oublier.
Le stockage des souvenirs
Si nous schématisons la mémoire, son fonctionnement se
déroule essentiellement dans le cerveau, sans qu’elle
possède réellement un centre précis et défini dans ce
dernier. C’est le cerveau dans son intégralité qui entre en
jeu lors de la mémorisation.
Comme nous l’avons expliqué à plusieurs reprises dans
les parties précédentes, l’élément le plus important de la
mémorisation est l’hippocampe. C’est grâce à lui que les
informations et expériences sont codées en souvenirs, et
envoyées dans les différentes mémoires. Il transforme
également tous les souvenirs de la mémoire à court terme
en souvenirs à long terme, lorsque le cerveau estime que
nous devons retenir certaines informations. Toutefois,
plus d’un élément du cerveau est essentiel à la mémoire,
puisque sans les autres, l’hippocampe ne pourrait
fonctionner efficacement.
Schématiquement, le cerveau est divisé en deux
hémisphères, gauche et droit. Chacun de ces deux
hémisphères est divisé en quatre autres parties, aussi
appelées lobes : le lobe pariétal, le lobe frontal, le lobe
occipital et le lobe temporal. Notons aussi que le cervelet
ne fait pas partie de ces lobes, puisqu’il se situe dans la
zone postérieure du cerveau. Nous expliquerons dans un
prochain point quelles parties du cerveau correspondent à
quelles mémoires.
Pour stocker les souvenirs dans les mémoires
correspondantes, l’hippocampe est relié à des neurones,
eux-mêmes connectés entre eux par des synapses et
raccrochés aux différentes parties du cerveau.
Tous ces neurones forment un réseau au sein de notre
cerveau, pour faire passer les informations rapidement et
de manière organisée. L’efficacité du traitement de
l’information par les neurones dépend toutefois de leur
fréquence d’utilisation, c’est-à-dire que plus ils seront
sollicités dans la vie quotidienne d’un individu, plus ces
neurones seront puissants, c’est le travail régulier qui les
renforce.
Plus techniquement encore, une fois dans les neurones,
les informations diffusent des molécules de protéines, ou
neurotransmetteurs, qui, lorsqu’elles arrivent aux
synapses, vont les consolider pour qu’elles soient plus
importantes. Arrivées dans les mémoires
correspondantes, les informations sont ensuite appelées
des traces mnésiques. Ainsi, aucune information n’aura
le même parcours au sein du cerveau car les connexions
entre neurones sont infinies.
Pour une division mémorielle du
cerveau
Les lobes des hémisphères du cerveau cités plus tôt font
tous partie d’un processus de mémorisation particulier,
renvoyant aux différentes mémoires.
Le lobe pariétal sert à la mémoire perceptive et à la
mémoire à long terme sémantique, notamment avec les
connaissances sur le langage.
Le lobe frontal est utilisé pour les souvenirs de la
mémoire à court terme, la mémoire de travail et la
mémoire prospective, ainsi que pour les souvenirs de la
mémoire à long terme épisodique.
Le lobe occipital renvoie à la mémoire perceptive,
notamment la mémoire visuelle. Le lobe temporal est
nécessaire dans la mémoire à long terme sémantique,
ainsi que pour la mémoire perceptive auditive.
Et c’est le cervelet qui régit la mémoire à long terme
procédurale.
De la mémorisation au
conditionnement
La mémoire est considérée comme constitutive de l’être
humain grâce aux souvenirs qu’elle permet d’enregistrer,
aux connaissances qu’elle conserve. Toutefois ces
connaissances ne sont pas toujours anodines, elles
servent parfois une idéologie ou des discours, elles sont
primordiales par rapport à un objectif collectif ou un
passé important, elles sont le fruit d’une sensibilisation,
d’une influence, voire d’un conditionnement.

La sensibilisation des mémoires


humaines
Pour parler de sensibilisation des Hommes dans nos
sociétés actuelles, il faut évoquer l’idée d’une mémoire
collective, c’est-à-dire la mémoire d’un groupe de
personnes, d’un peuple, d’une nation, voire du monde.
C’est souvent par l’histoire apprise à l’école, diffusée
dans les médias, ou évoquée dans les discussions de tous
les jours, que les individus sont sensibilisés aux
événements passés, souvent traumatisants.
La sensibilisation d’un peuple passe aussi par les jours de
commémoration et les monuments qui servent à rendre
hommage, idée renvoyant alors à la définition de la
mémoire que nous avons citée plus tôt.
En France, ces monuments sont présents dans la majorité
des villes, et sont complétés par certains musées retraçant
des événements en particulier, allant des guerres
mondiales aux grands événements de la nation tels que
les colonisations, les découvertes de territoires, les règnes
des siècles passés, les consécrations d’artistes, etc. Et
tous ces éléments, qui fondent nos sociétés, servent
indirectement à sensibiliser les Hommes à se souvenir de
ces faits importants.
Si nous retenons tous ces grands événements dans notre
mémoire, c’est à la fois parce que nous travaillons à nous
souvenir de ces derniers, et parce que nos émotions
entrent en compte dans l’instauration de notre mémoire.
Comme pour des traumatismes personnels, nous sommes
touchés par certaines histoires, nous ressentons des
émotions inhabituelles qui créent alors le souvenir de cet
événement, même si nous ne l’avons pas vécu
directement.
Par exemple, si nous retenons les dates de la Première
Guerre mondiale de 1914 à 1918, c’est parce que nous
les avons apprises à l'école. Mais si nous retenons la date
du 11 septembre 2001, c’est-à-dire des attentats des deux
tours jumelles du World Trade Center, c’est parce que
nous les avons vus et revus dans les médias, et que nous
avons une sensibilité par rapport à ces événements.
Cette sensibilisation fait donc appel à la mémoire, qui
n’est pas la nôtre directement, mais celle d’une
communauté de personnes, et qui doit être passée, en
quelque sorte, de cerveaux à cerveaux pour qu’elle ne
s’oublie pas, puisqu’elle est essentielle à la
compréhension du présent de chacun. Cette action
effectuée par une grande partie de nos sociétés est donc
justifiée et importante.
Ce qui ne l’est pas, toutefois, c’est l’influence néfaste de
certaines actions sociétales sur nos comportements, le
conditionnement à certaines idéologies, la transformation
obligatoire de certains comportements.
La gestion sociétale des comportements
Ce que nous appelons gestion sociétale des
comportements renvoie aux capacités d’une société à
sensibiliser, voire à soumettre les citoyens à des règles,
des devoirs et des procédures que ces derniers vont
enregistrer dans leur mémoire. La plupart de nos sociétés
possède des textes de lois et des règles bien définies, que
les citoyens se doivent de connaître, ou tout du moins
doivent assimiler. La question est donc : “Comment les
citoyens assimilent-ils toutes les règles ?”
La réponse est très simple : par un système de
récompense ou de punition, parce que tout comportement
a une conséquence, qu’elle soit bonne ou mauvaise. En
ce sens, les sociétés dictent ce qui est bien ou mal, et les
citoyens enregistrent cela dans leur cerveau grâce à la
répétition.
A l’école primaire, si nous commettons une bêtise, nous
sommes sanctionnés. L’idée est ici de ne pas reproduire
cette bêtise sous peine d’être sanctionnés à nouveau. La
punition sera sûrement plus lourde si la règle n’a pas été
assimilée avec une sanction faible, elle aura plus de
chance de l’être avec une sanction moyenne, et ainsi de
suite.
Au contraire, si nous avons une bonne note, nous serons
récompensés. L’idée est alors de faire fonctionner notre
système de récompense pour que l’action soit réitérée
dans le futur. La répétition forme alors nos
comportements, parce que notre mémoire enregistre ce
qui est bon et ce qui ne l’est pas.
Il en va de même pour les règles sociétales plus générales
: tout ce qui relève de la justice fait en sorte de nous faire
intégrer les règles en nous montrant les actions à ne pas
commettre. En un sens, les sociétés conditionnent nos
mémoires à des règles, parfois très archaïques, qu’elles-
mêmes dictent. Et c’est là tout le problème, la plupart de
nos sociétés le font pour notre propre bien, mais
beaucoup ont usé ou usent de ces règles et de notre
système de souvenirs pour imposer des idéologies qui
vont à l'encontre de notre bien-être.
Nous pouvons nous poser aujourd’hui la question :
jusqu’où doit aller ce système de gestion de
comportements en société pour le bien des Hommes ?
Mais ceci est un tout autre débat...
L’usage de la mémoire par les
industries
De même que pour les règles de société, beaucoup
d’industries usent du fonctionnement de notre mémoire
pour nous conditionner à certains de leurs produits. Ces
usages passent souvent par la publicité ou la promotion.
Parce que nous voyons un spot publicitaire de façon
répétée dans notre quotidien, parce qu’il nous parle ou
parce que nous le voyons un grand nombre de fois, nous
sommes susceptibles d'en avoir envie.
Par l’association avec quelque chose que nous
connaissons, ou simplement par la répétition, notre
mémoire va l’assimiler. Et lorsque nous serons devant le
produit en question, nous nous rappellerons la publicité,
et nous serons alors plus enclins à l’acheter.
C’est également parce que les publicités touchent
beaucoup de nos sens, donc beaucoup de nos mémoires,
qu’elles sont si efficaces. Les marques et industries
communiquent également de façon à attirer notre
attention, facteur essentiel dans le fonctionnement
efficace de la mémoire.
Tout comme le point vu précédemment, elles font appel à
notre système de récompense par le plaisir qu’elles sont
capables de nous procurer, ce qui nous pousse à en
redemander encore et toujours. De plus, la publicité joue
sur notre façon de réagir, en nous touchant et en activant
nos émotions et certaines de nos expériences
personnelles, directement liées à notre mémoire
épisodique.
L’influence de ces industries s’ancre dans nos vies et
dans nos mémoires sans que nous puissions réellement
réagir, nous sommes en quelque sorte conditionnés et
réceptifs à de telles pratiques, ce qui ne peut qu’aggraver
leur impact dans notre vie quotidienne.
II. La mémoire, une
identité fragile
Les défaillances de nos souvenirs
Même si nous disons régulièrement que certaines de nos
mémoires n’admettent pas de limites, notamment pour
notre mémoire à long terme, celles-ci ont forcément un
taux de défaillance, dans le sens où un jour ou l’autre,
elles peuvent nous faire défaut. Ces défaillances peuvent
être liées à différents troubles, tels que des maladies, ou
certaines causes qui relèvent de l’individu
personnellement et qui peuvent très souvent être
modifiées.

Les limites de notre mémoire


Avant de comprendre pourquoi nous oublions certains de
nos souvenirs, il faut considérer les mémoires à court
terme, prospective, et perceptive comme des mémoires
limitées dans le temps et dans la quantité de souvenirs
qu’elles conservent. Comme nous l’avons déjà précisé,
ces mémoires ne sont utiles que pour l’instant présent ou
l’activité entreprise, c’est pour cela qu’elles ne durent
que quelques minutes voire quelques secondes.
Toutefois, il reste compliqué d’expliquer ce phénomène
de traitement des informations par le cerveau, en ce qui
concerne la mémoire de travail, qui enregistre des
connaissances nous servant à accomplir certaines tâches
avant d’être effacées. En nous attardant sur le sujet, nous
pouvons nous demander comment le cerveau procède
pour savoir quelles informations sont essentielles à notre
travail. Et dans ce cas, comment sait-il combien de temps
nous allons avoir besoin de ces informations ? Il ne le
sait tout simplement pas.
C’est pour cette raison que nous oublions parfois des
connaissances importantes à la réalisation de certaines
tâches que nous effectuons régulièrement, c’est pour cela
aussi que nous sommes poussés à réapprendre encore et
encore certaines mêmes choses. Dans un sens, notre
cerveau nous pousse, par l’oubli, à répéter notre
apprentissage pour l’ancrer réellement dans notre
mémoire sémantique, car c’est en répétant que nous nous
souvenons, et non pas en laissant ces connaissances dans
notre mémoire de travail.
Si en théorie la mémoire à long terme est caractérisée
d’infinie, dans la pratique du cerveau humain, c’est plus
compliqué. Bien souvent, certains souvenirs de la
mémoire à long terme sont plus ou moins oubliés pour
que nous nous concentrions sur d’autres informations. La
mémoire étant un organe autorégulateur, elle va traiter et
trier les informations en fonction de leur importance pour
notre bien-être ou notre survie. C’est pourquoi nous
avons parfois l’impression d’oublier certains événements
de notre vie.
C’est le chercheur Hermann Ebbinghaus, dont nous
avons parlé dans le premier chapitre, qui théorise l’idée
selon laquelle les informations non stimulées
régulièrement par notre cerveau sont plus aptes à être
effacées de notre mémoire.
Il ajoute également que nous avons seulement la
sensation de subir ces phénomènes d’oubli, parce qu’en
réalité la mémoire va simplement placer ces souvenirs
dans notre inconscient, zone de notre cerveau à laquelle
nous n’avons pas accès. Et c’est la raison pour laquelle
nous pouvons dire que la mémoire a des limites.
Les limites de notre mémoire peuvent également être
temporaires : notre aptitude à nous souvenir dépend des
connexions faites au sein de notre cerveau entre nos
neurones.
Selon les causes d’oubli auxquelles nous faisons face,
nos mémoires ne seront pas aptes à se connecter, et nous
ne serons pas en mesure de nous remémorer telle ou telle
information. Il faut noter que nous ne sommes pas des
ordinateurs composés de données à des endroits fixes et
aisément accessibles, la vitesse de réflexion et
l’accessibilité à certains souvenirs n’est pas
automatiquement la même à chaque fois ou pour chaque
individu.
Dans ce sens, beaucoup de nos souvenirs nous sont
inaccessibles. Parce que notre mémoire à court terme ne
les a pas retenus, parce qu’ils peuvent se situer dans la
partie inconsciente de notre cerveau à laquelle nous
n’avons pas accès, et parce que les réseaux de neurones
que nous avons ne sont pas en capacité de les récupérer
parmi l’immensité de souvenirs que nous avons.
Il reste très rare de les oublier complètement, malgré les
limites que notre mémoire possède. Il est important de
noter que l’oubli de souvenirs, s’il reste modéré, est un
phénomène commun voire nécessaire qui ne doit pas
inquiéter, puisque la mémoire, comme tout organe du
corps humain, est soumise à des défaillances relative à
l’Homme et à son fonctionnement.
Les causes de l’oubli
Nous venons d’évoquer certaines limites physiques de la
mémoire, toutefois beaucoup d’éléments extérieurs ont
une influence sur le stockage des souvenirs et par
conséquent, un rôle important dans l’oubli de ces
souvenirs.
L’hygiène de vie a une influence directe sur la mémoire
par le biais du sommeil, de l’alimentation, des
médicaments consommés et de toute autre substance
pouvant être nocive à la santé. L’idée selon laquelle
l’hygiène de vie d’un individu aurait une influence
directe sur les performances de sa mémoire paraît
évidente, toutefois il a fallu attendre plusieurs études,
notamment celle de l’UCLA, une université de
Californie, en 2011 et 2012, pour attester de cette
hypothèse.
Tout d’abord, un sommeil quotidien inférieur à huit
heures de sommeil en moyenne chez un adulte pourrait
être considéré comme un premier facteur facilitant la
perte de mémoire. Cela apparaît clair lorsque nous
observons les corrélations entre sommeil et
concentration.
L’attention de l’individu ayant peu dormi sera moindre,
et la mémoire aura plus de difficultés à enregistrer les
souvenirs. Elle sera alors moins efficace et l’individu
aura l’impression de l’avoir perdue. C’est également
pendant les différentes phases de sommeil que les
informations apprises pendant la journée sont
approfondies et ancrées dans la mémoire. Sans ces
phases, les connaissances seront plus ou moins perdues.
En ce qui concerne l’alimentation, elle doit être saine et
équilibrée, c’est-à-dire contenir toutes les protéines,
vitamines, graisses et glucides nécessaires, pour
empêcher la perte de mémoire. Tout individu en sous-
nutrition, surnutrition, avec des carences ou avec une
alimentation mal équilibrée peut souffrir de perte de
mémoire.
Nous considérons également certains médicaments ou
plus largement certains traitements médicaux, comme
étant à l’origine de la perte de mémoire. Ce sont
généralement les médicaments qui transforment ou
ralentissent notre concentration, par exemple les
antidépresseurs, les somnifères, les anxiolytiques, les
traitements contre les allergies ou contre certaines
douleurs, etc.
Mais parfois ce sont des associations de médicaments qui
ont un impact néfaste, et par conséquent sur l’individu les
ayant consommés. C’est pourquoi consulter un médecin
avant toute prise de médicament est très vivement
recommandé.
Il en va de même pour les substances nocives pour la
santé comme l’alcool, les drogues ou le tabac, qui sont
par définition addictives, et qui peuvent amener les
individus à certains troubles de la mémoire et à l’oubli de
certains souvenirs.
Ces substances sont composées de molécules nocives et
génétiquement semblables aux molécules saines que nous
pouvons trouver dans les neurones. Lors de la
consommation d’alcool, de drogue ou de tabac, les
molécules nocives que nous retrouvons dans ces
substances vont éliminer les molécules saines de nos
neurones et prendre leur place dans le cerveau, ce qui
peut être dangereux car les informations passant dans
notre système neuronal ne pourront plus être traitées
correctement.
La surconsommation de ces substances peut entraîner des
troubles de la mémoire tels que l’amnésie, la création de
faux souvenirs, la démence, ou l’oubli de certains
événements et connaissances tout simplement.
La perte de mémoire peut également avoir lieu lorsque le
cerveau n’est pas assez oxygéné, lorsque l’individu ne
fait pas assez d’efforts physiques ou de sport. Plus
concrètement, il faut apporter assez d’oxygène à nos
neurones pour qu’ils fonctionnent normalement. Si nous
ne le faisons pas, ils seront défaillants. Et les souvenirs
seront moins bien acheminés vers les mémoires
correspondantes, c’est-à-dire que nous stockerons moins
d’informations et nous aurons plus de difficultés à nous
souvenir.
Tout comme les événements traumatisants sont parfois
difficiles à oublier, et créent des souvenirs au sein de la
mémoire épisodique, ils peuvent également entraîner des
pertes de mémoire. Nous observons ainsi que les
émotions ont une influence directe sur la mémoire, et
pour cause, notre attention et nos actions dépendent
souvent de causes affectives, c’est-à-dire que ce que
notre mémoire retient est influencé par ce que nous
ressentons au moment présent.
Des épisodes particulièrement affectifs et émotionnels
peuvent donc être à l’origine d’une perte de mémoire ou
d’un trou de mémoire, tout comme ils peuvent être à
l’origine du stockage de souvenirs forts dans nos
mémoires. Plus poussé encore, certaines personnes
peuvent oublier des pans entiers de leur vie, situés dans
des contextes spatio-temporels particuliers, suite à des
chocs traumatiques divers.
Dans la même optique, le stress que certains individus
peuvent ressentir est considéré comme une cause de la
perte de mémoire. Lorsqu’un individu ressent du stress,
les connexions entre neurones sont augmentées, et la
transmission d’informations dans cerveau favorisée.
D’où un stockage de souvenirs amélioré. Toutefois
lorsqu’un individu ressent un stress trop important, les
connexions sont surchargées, ce qui endommage le
système de neurones situé dans le cerveau, parce que ce
dernier va fonctionner plus lentement. Les troubles de la
mémoire seront alors plus fréquents, et certains souvenirs
sembleront être oubliés.
Les causes de la perte de mémoire peuvent aussi être
liées à des chocs physiques, comme des AVC, des chocs
à la tête, comme des traumatismes crâniens, qui
engendrent souvent ce que nous appelons des troubles
amnésiques.
Elles peuvent être liées au vieillissement des neurones
dans le cerveau, à la destruction des neurones, comme
pour l’Alzheimer, à des maladies qui touchent le cerveau,
comme des tumeurs, etc. Il existe aussi d’autres facteurs
liés à notre corps ou à notre cerveau comme avec
certaines maladies qui engendrent les pertes de
mémoires, par exemple la dépression, la schizophrénie
ou encore les personnes sujettes à des crises d'épilepsie.
Les anomalies de la mémoire
Les troubles de la mémoire représentent l’incapacité à se
souvenir et à enregistrer de nouveaux souvenirs chez
l’humain, due à plusieurs causes que nous avons
énoncées précédemment. Ils sont aussi appelés troubles
mnésiques, en lien avec les traces mnésiques que sont les
informations une fois dans le cerveau humain.

L’amnésie
Le trouble de la mémoire le plus récurrent est l’amnésie,
aussi appelée perte de mémoire. C’est un trouble que
contractent souvent les personnes âgées, toutefois elle
touche aussi bien des personnes plus jeunes qui ont par
exemple été victimes d’accidents dans lesquels elles ont
eu un choc crânien. Elle est de différentes sortes :
rétrograde, antérograde ainsi que lacunaire, et se traduit
par soit le fait de ne pas se souvenir, soit le fait de ne pas
pouvoir mémoriser ou les deux faits en même temps.
L’amnésie rétrograde correspond à l’oubli de souvenirs
anciens, souvent ceux enregistrés dans la mémoire à long
terme avant l’arrivée du trouble mnésique. Dans ce cas,
des souvenirs peuvent être à nouveau stockés dans le
cerveau sans que l’individu ait de troubles de mémoire
concernant ces nouvelles informations.
L’amnésie antérograde correspond à l’oubli des
souvenirs nouveaux, soit les expériences et
connaissances que la personne est censée stocker au fur
et à mesure dans sa mémoire. La mémoire des souvenirs
anciens reste ici intacte.
L’amnésie lacunaire correspond à l’oubli de souvenirs
d’une ou plusieurs périodes en particulier, mais la
mémoire conserve les souvenirs des autres périodes.
C’est une amnésie qui se produit souvent chez les
personnes ayant subi un choc physique ou mental tels
qu’une chute ou un malaise.
L’amnésie peut être considérée comme un trouble
pathologique, pour l’amnésie rétrograde et antérograde,
ou non pathologique, pour l’amnésie lacunaire ou les
souvenirs d’enfance. Les troubles amnésiques
apparaissent à la suite de lésions cérébrales dues à la
destruction ou au vieillissement des neurones ou à la
suite d’un dysfonctionnement personnel de la personne à
cause d’un traumatisme émotionnel fort.
L’ictus amnésique, ou amnésie globale, est une forme
d’amnésie qui s’approche des amnésies rétrograde et
antérograde dans le sens où la personne va oublier ses
anciens souvenirs et sera incapable de s’en créer de
nouveaux de façon temporaire et sans réelles
conséquences. Ce trouble de la mémoire est relativement
court, de quelques secondes à quelques heures mais peut
être très traumatisant pour les personnes sujettes à l’ictus
amnésique puisqu’elles perdent tout repère spatio-
temporel.
Selon les médecins, plusieurs causes seraient à l’origine
de ce trouble : un manque d'oxygène dans le cerveau, des
phénomènes pathologiques d'épilepsie ou de forte
migraine, des associations de médicaments aux effets
indésirables ou encore des facteurs psychologiques liés à
l’individu lui-même, à cause d’un trop grand stress, de
dépression ou d’anxiété.
L’hypermnésie
L’hypermnésie, au contraire de l’amnésie, est un
phénomène de trop forte mémorisation de souvenirs par
un individu. Souvent vue comme un don rare,
l’hypermnésie se rapproche de l’idée de mémoire
eidétique ou photographique et reste une maladie de la
mémoire, malgré tous les avantages que nous puissions
lui trouver. Les individus touchés par ce trouble peuvent
se souvenir avec précision de toute leur vie, souvent à
partir du moment où ce trouble s’est déclenché.
Il existe différents types d’hypermnésie : l’hypermnésie
autobiographique et l’hypermnésie émotionnelle
paroxyste tardive ou le syndrome de Targowla.
L’hypermnésie autobiographique correspond au fait de
se souvenir avec précision et simplicité de toute sa vie
depuis un moment particulier de l’enfance.
L’hypermnésie émotionnelle paroxyste tardive,
également appelée syndrome de Targowla, est la
mémorisation précise d’une expérience particulièrement
choquante de sa vie. Ce type d’hypermnésie survient
souvent après un traumatisme fort : la personne revoit la
scène à tout moment et comme si elle était réelle. C’était
un trouble fréquemment diagnostiqué chez les déportés
après la Seconde Guerre mondiale.
Les facteurs précis de l’hypermnésie n’ont pas encore été
trouvés par les chercheurs et les médecins, toutefois
ceux-ci s’entendent à dire qu’elle serait liée à un
dysfonctionnement dans les connexions de plusieurs
parties du cerveau et que des épisodes traumatisants en
seraient l’origine chez la majorité des personnes
touchées.
Il faut également noter que l’hypermnésie
autobiographique est un phénomène extrêmement rare
qui touche un petit groupe d’individus dans le monde et
qui fait grand bruit dès qu’un nouveau cas est découvert.
Plusieurs personnes ont déjà témoigné, notamment Jill
Price avec son autobiographie “La femme qui ne pouvait
pas oublier” ou encore Rebecca Sharrock et Catherine
Dhaussy dont les interviews sont disponibles dans
beaucoup de journaux.
Ces personnes font très souvent état des souffrances que
ce trouble provoque, au même titre que tout autre trouble
de la mémoire, parce que ne rien oublier c’est aussi
risquer de développer un comportement obsessionnel par
rapport à certains de ses souvenirs.
La paramnésie
La paramnésie est par définition la sensation de déjà vu,
c’est un trouble lié à un dysfonctionnement de notre
cerveau qui a déformé ou a créé un ou plusieurs de nos
souvenirs. Elle peut être un lieu, une certitude ou la
reconnaissance d’une personne. Dans les trois cas,
l’individu a l’impression d’avoir déjà vécu l’expérience,
et il va alors essayer d’associer le moment avec un autre
souvenir qui se trouverait dans sa mémoire, procédé
souvent sans succès : l’individu va garder l’impression de
vécu.
Selon certaines hypothèses et selon certains chercheurs,
la paramnésie serait due à plusieurs facteurs : des
contractions de l’hippocampe dans le cerveau, l’arrêt du
cerveau pendant un très court laps de temps, une
expérience vécue qui stimulerait notre subconscient sur
le moment, la transposition d’une expérience vécue dans
un autre contexte spatio-temporel, un désir inconscient de
revivre certains faits, etc.
Toutes ces idées restent des hypothèses non attestées, car
la paramnésie est surtout fréquente chez les personnes
sujettes à des troubles mentaux comme l’anxiété ou la
dépression, à la fatigue ou encore à la dépendance de
certaines substances comme l’alcool ou les drogues...
Il existe notamment une forme de paramnésie appelée
syndrome de Korsakov qui est déclenchée, dans la
majorité des cas, par une consommation importante
d’alcool. L’individu victime du syndrome va être atteint
de démence et perdre toute marque de temps, il confond
les événements s’étant réellement déroulés de certains
qu’il a imaginés, c’est pourquoi il va ressentir des
sensations de déjà-vu.
Certains individus sont victimes d’un trouble
psychologique de création de faux souvenirs, lié à un
dysfonctionnement de la mémoire. Ces souvenirs sont
élaborés sur la base de plusieurs événements vus, lus ou
connus, que l’individu va intégrer et transformer en
souvenir, pour ensuite le stocker dans sa mémoire
épisodique.
Ils peuvent également être des souvenirs vécus mais
transformés ou altérés. Par exemple, une personne se
souvient d’un voyage en voiture avec plusieurs personnes
mais enregistre l’expérience en inversant les places des
autres passagers. Ce sont des souvenirs incorrects, mais
nous ne serons pas capables de les différencier des vrais
souvenirs, puisque c’est notre propre mémoire qui nous
trompe.
La maladie d’Alzheimer
La maladie d’Alzheimer est un trouble progressif de
perte de mémoire qui touche généralement les personnes
âgées, et qui est caractérisé par la dégénérescence des
cellules neuronales du cerveau. C’est-à-dire que les
neurones de la personne touchée par ce trouble sont
détruits petit à petit, ce qui entraîne la perte définitive des
souvenirs.
Cette maladie touche d’abord tout ce qui relève de la
mémoire à court terme et perceptive, avant de s’attaquer
à la mémoire sémantique et épisodique.
Elle va engendrer plusieurs troubles : l’amnésie,
l’agnosie, l’aphasie et l’apraxie, mais ces troubles ne se
retrouvent pas chez tous les individus touchés.
L’amnésie, que nous avons définie précédemment, est le
fait de ne pas pouvoir se souvenir et de ne pas pouvoir
créer de nouveaux souvenirs, c’est la perte de la
mémoire.
L’agnosie est une atteinte de la mémoire perceptive
relative aux sens, elle perturbe le souvenir des visages,
des lieux, des objets, des textures, des voix, des goûts,
etc. L’aphasie altère la mémoire sémantique : les
personnes ne comprennent plus ce qui leur est dit et ne
peuvent plus communiquer. L’apraxie paralyse la
mémoire cognitive, et donc la possibilité de réaliser
certains mouvements.
Les conséquences de cette maladie sont tout d’abord
l’oubli de la majorité des souvenirs de la personne, qu’ils
soient nouveaux ou anciens, des troubles du langages,
des pertes de repères dans certains cadres spatio-
temporels, des difficultés à raisonner, mais aussi une
perte d’autonomie et une espérance de vie qui s’élèverait
à une dizaine d’années en moyenne après le début de la
maladie.
Les causes précises de la maladie d’Alzheimer sont
encore floues, malgré toutes les recherches sur le sujet et
aucune personne atteinte de cette pathologie n’a à ce jour
été guérie. Toutefois les études montrent que ce trouble
advient à la suite de lésions cérébrales de neurones qui
s’étendent, au bout d’un certain temps, à tout le cortex
cérébral, et qui causeraient les symptômes de
l’Alzheimer. Cette maladie touche également davantage
les personnes âgées et les femmes, et dans des cas très
rares, elle est héréditaire.
Les idées reçues sur la mémoire
L’effet de l’âge
Malgré tout ce que nous pouvons penser, l’âge et le
vieillissement ont bien un effet sur la mémoire, mais pas
avant d’avoir atteint vingt-cinq ans. Ainsi nous
considérons que jusqu’à environ une vingtaine d’années,
voire une moyenne de vingt-cinq ans, notre mémoire ne
fait qu’augmenter. C’est à cet âge que nos neurones
fonctionnent le mieux, ensuite ils ralentissent quelque
peu, sans pour autant que nous perdions la mémoire
brutalement. Il faut bien entendu noter que le temps va
avoir un impact différent sur toutes les mémoires, et ne
sera pas aussi prononcé chez chacun des individus.
La mémoire épisodique est aisément troublée par le
temps parce qu’elle est la plus fragile. En effet, si nous
observons certains de nos souvenirs situés dans la
mémoire épisodique, ils sont très anciens et ont donc plus
de chance d’être oubliés avec le temps, ou tout du moins
de tomber dans la partie inconsciente de notre cerveau.
De plus, suite au vieillissement inexorable de nos
neurones, les connexions entre ceux-ci deviennent de
plus en plus fragiles et beaucoup plus de nos souvenirs
deviennent inaccessibles, leur remémoration est plus
faible qu’auparavant.
La mémoire sémantique est moins touchée que la
mémoire épisodique parce qu’elle relève de
connaissances moins personnelles qui sont vérifiables et
éventuellement renouvelables. C’est-à-dire que souvent,
les individus oublient certaines grandes dates en histoire
par exemple, mais se souviennent plus ou moins
rapidement de l’information, par le biais d’une
association. C’est la re-mémorisation de ces
connaissances de la mémoire sémantique qui se relève
être plus complexe pour les personnes âgées, et non pas
l’utilisation et le stockage.
Pour la mémoire de travail et celle à court terme, le
temps a moins d’effet, car ces mémoires ne sont pas
faites pour durer. Hors causes pathologiques, elles seront
simplement plus lentes à mettre en place le processus de
mémorisation des informations, et pourront enregistrer
moins de connaissances parce que les neurones auront
vieilli chez la personne âgée.
En soi, l’âge a toujours un effet sur la mémoire dans le
sens où il entre en lien avec une utilisation moins
fréquente et intensive de la mémoire. Une personne
d’une vingtaine d’années faisant ses études et une
personne âgée de soixante ans de plus, n’auront pas les
mêmes utilisations de leur mémoire et leur sollicitation
ne sera pas de la même ampleur. C’est pourquoi, à tout
âge, il est primordial de faire travailler la mémoire pour
ne pas la perdre, ou tout du moins pour ne pas faire face à
un dysfonctionnement des souvenirs.
La perte de la mémoire est irréversible
et impossible à contrôler
Il est compliqué de répondre oui ou non à ce point car la
perte de mémoire est différente pour chaque individu et
selon le trouble de la mémoire dont il est touché. Dans
tous les cas, la perte de la mémoire peut être contrôlée à
un certain degré, car cela va dépendre de comment nous
la stimulons et comment nous en prenons soin.
Comme nous l’avons vu, les causes de la perte de
mémoire sont diverses et ne dépendent pas que de
facteurs pathologiques, bien au contraire. Si dans certains
cas, le vieillissement des neurones et leur dégénérescence
entraînent des maladies contre lesquelles nous ne
pouvons pas lutter, dans beaucoup d’autres, la perte de la
mémoire dépend d’un mode de vie inapproprié, d’un
manque d'oxygénation du cerveau, d’un manque de
sommeil, de grandes périodes de stress, d’une
alimentation peu saine, de médicaments aux effets
indésirables, etc. Tous ces facteurs peuvent donc être
modifiés pour la contrer, et éviter tous risques de
développement de maladies.
Notons de plus que la mémoire est un organe qui doit
être utilisé, faute d’un essoufflement de la performance
de nos neurones et de la disparition des connexions
formées entre eux. C’est pourquoi il est très important de
faire travailler sa mémoire de façon quotidienne et
régulière pour la stimuler au mieux, et qu’elle ne
vieillisse pas trop vite. Même s’il faut bien entendu noter
que ces exercices et ce travail ne la feront pas rajeunir, ils
iront toutefois à l’encontre de son ralentissement.

Le lien entre l’intelligence et la


mémoire
Il est souvent considéré que les personnes ayant une
grande mémoire sont les plus intelligentes, toutefois cette
idée reçue est à rejeter, car il n’y a que peu de corrélation
entre ces deux points. Si les connexions neuronales d’un
cerveau humain permettent d’assimiler rapidement des
informations diverses et de se souvenir d’un grand
nombre de connaissances, elles ne permettent pas
toujours l’intelligence, c’est-à-dire la capacité pour un
individu d’utiliser ses fonctions mentales pour
comprendre, raisonner, apprendre, etc.
Dans un sens, la mémoire peut servir d’aide au
développement de l’intelligence grâce aux neurones en
question, car plus ils sont connectés les uns entre les
autres, plus l’individu est en mesure de comprendre un
grand nombre d’informations qu’il associera avec
d’autres déjà connues. Toutefois l’intelligence, ce n’est
pas que se souvenir, c’est aussi raisonner grâce à des
idées, des concepts, des théories, etc. et cette action ne
requiert pas une grande ou puissante mémoire mais plutôt
des fonctions mentales propres à chaque individu.
L’intelligence est donc à la fois faite des capacités
mémorielles d’une personne, mais surtout de ses
aptitudes mentales et cognitives qui reposent sur sa
rationalité face à certaines situations, non pas sa
familiarité ou ses souvenirs en lien avec celles-ci.
La mémoire animale
Malgré tout ce que nous pouvons entendre, la mémoire
n’est pas uniquement un élément humain. Ce sujet fait
l’objet de nombreuses études, mais les chercheurs ont
aujourd’hui démontré que les animaux ont bel et bien une
mémoire.
Les animaux sont le plus souvent dotés d’une mémoire
cognitive qui leur permet de se repérer dans un cadre
spatio-temporel particulier. Par exemple, en ce qui
concerne les oiseaux, cette capacité sert à retrouver le nid
qu’ils ont au préalable construit. Chez certaines espèces
qui se rapprochent le plus des Hommes, comme les
singes, la mémoire est encore plus développée, et leur
permet de se reconnaître entre eux après une certaine
période sans se voir, ils enregistrent donc des souvenirs
de manière encore plus profonde.
Il est souvent dit que les éléphants ont une grande
mémoire qui leur sert à mémoriser visuellement leur
environnement. Il faut aussi prendre en compte que
certaines familles de singes sont capables de construire
des objets, souvent des outils, que les perroquets
développent une mémoire leur permettant d’enregistrer et
de décoder le langage humain ou encore que les rats,
souvent utilisés dans les études sur les capacités
cognitives des animaux, sont en mesure de raisonner à un
certain degré.
Il existe beaucoup d’autres espèces qui prouvent
l’existence d’une mémoire animale, ce qui fait de la
mémoire un organe qui n’est pas spécifiquement humain.
Le seul point qui différencie les mémoires humaine et
animale c’est leurs différents registres : tous les animaux
ne possèdent pas, comme les humains, des mémoires
épisodique, sémantique, prospective, perceptive,
procédurale, à court terme ou encore de travail mais
quelques-unes de ces dernières.

La puissance de la mémoire
informatique
Dans l’imaginaire collectif, une mémoire informatique
est souvent considérée comme plus puissante qu’une
mémoire humaine, de par les dispositifs électroniques qui
la composent, la facilité d’accès aux informations, la
capacité de stockage impressionnante, etc. Mais si nous
nous posons la question de la mémoire la plus puissante,
il nous apparaît très vite que la mémoire informatique
contient bien plus de limites que la mémoire humaine.
Par définition, les mémoires informatique et humaine
peuvent apparaître comme semblables, car elles servent
toutes deux à coder, stocker et restituer des informations,
à la différence près du support de stockage de ces
dernières : d’un côté un dispositif électronique, et de
l’autre un cerveau humain. Ces mémoires vont se
ressembler sur le point de leurs limites.
D’un côté, notre mémoire à court terme, tout comme la
mémoire vive d’un dispositif électronique, ne peut pas
contenir un nombre d’informations infinies et a tendance
à s’effacer aisément ; de l’autre, notre mémoire à long
terme, tout comme le disque dur d’un dispositif
électronique, peut contenir un nombre d’informations
très important et a tendance à restituer les informations
plus lentement que les autres mémoires.
Ces deux mémoires ont toutefois des fonctionnements
bien différents. La mémoire humaine code les
informations tout en les transformant grâce à
l’hippocampe ; la mémoire informatique, elle, va les
enregistrer telles quelles, sans aucune modification
propre au cerveau de tout individu. La mémoire humaine
est donc évolutive, et par cela, elle est capable de trier les
informations contenues dans le cerveau, les classer selon
les différentes mémoires, en placer certaines dans la
partie inconsciente du cerveau, en déformer et remodeler
d’autres, etc.
La mémoire informatique est stricte, carrée, ne change
jamais, et n’a pas la capacité de traiter les diverses
connaissances qu’elle contient.
La mémoire humaine est également à même de créer des
associations dans le cerveau, de connecter certaines
connaissances ou expériences les unes avec les autres,
grâce aux synapses reliant les neurones, chose que ne
peut pas faire la mémoire informatique, ces informations
sont stockées à un endroit précis qui ne changera pas et
qui ne sera relié à aucun autre.
De plus, si notre cerveau est apte à analyser presque
toutes les informations reçues, ou tout du moins à essayer
de les comprendre, un ordinateur est très linéaire sur ce
point : s’il ne peut pas lire une information, il sera
incapable de trouver un moyen de l’interpréter et
l’information en question ne pourra pas être connue.
Malgré tout, la mémoire humaine admet des limites que
ne possède pas la mémoire informatique car certains de
ses défauts peuvent être vus comme des avantages. En
effet, cette dernière est plus fidèle dans sa restitution des
informations que la mémoire humaine puisque les
connaissances ne sont pas transformées.
Elle est également plus maniable, dans le sens où il est
aisé de retrouver les informations, car elles ont des
emplacements précis ; de ce fait nous pouvons considérer
qu’elle est plus puissante que la mémoire humaine dans
la recherche des connaissances.
En somme, la mémoire informatique reste un dispositif
qui fonctionne linéairement, et qui ne permet pas
d’assimilations, de réflexions, d’associations, etc. La
mémoire humaine apparaît plus cognitive et elle reste
propre à l’être humain, contrairement à la mémoire
informatique qui dépend de dispositif électronique. De
plus, nous pouvons encore avoir confiance en la
puissance et les capacités des mémoires du cerveau parce
que nous n’avons encore jamais vu de mémoire humaine
créée par un ordinateur.
III. La mémoire, un
organe à travailler
L’importance de la mémoire
La mémoire et l’identité
Nous avons vu dans les chapitres précédents que la
mémoire était primordiale dans la vie de tout individu.
C’est l’élément qui nous définit le plus parce que c’est
elle qui conserve nos souvenirs, nos connaissances, nos
expériences, nos apprentissages, etc. Nous pouvons le
voir par le biais de toutes les conséquences des troubles
de la mémoire : il est compliqué de vivre sans mémoire.
D’un autre côté, si nous prenons la définition de la
mémoire dans le sens d’hommage rendu à certaines
personnes, elle est tout aussi constitutive parce qu’elle
renvoie au souvenir de l’identité des personnes. C’est
parce que nous nous souvenons d’elles, que nous leur
rendons hommage que les personnes persistent,
notamment dans leur propre identité et dans leur propre
histoire. Dans tous les sens du terme, la mémoire nous
construit parce que c’est grâce à elle que nous
reconstituons notre histoire, et par ce biais, une
personnalité, une identité et un esprit.
La mémoire est importante chez tout humain car elle fait
le lien entre l’extérieur et nous. C’est elle qui crée du
sens entre ce que notre corps ressent, par exemple, et ce
dont nous nous souvenons, elle offre des explications
pour que nous comprenions mieux certains moments de
notre vie. C’est elle qui apporte le contexte dans toutes
sortes de situations, c’est grâce à elle que nous pouvons
travailler, conduire, jouer, apprendre, etc., c’est
également par les capacités mémorielles que nous savons
presque tous que nous sommes aptes à réaliser toutes les
actions du quotidien.
C’est pourquoi la mémoire n’est pas à prendre à la
légère. Il est indispensable de la préserver, de la protéger
et de la faire travailler. Pour cela, il est impensable de ne
pas prendre soin de soi-même, car notre bien-être, notre
corps et notre mémoire sont tous reliés. Pour mieux
comprendre ces points, nous expliquerons comment la
booster dans un prochain chapitre et comment contrer
certaines causes de l’oubli.
De plus, au même titre que l’oubli, qui est une de ses
conséquences directes et les plus essentielles, la
mémoire, son rôle, son fonctionnement, sa répartition,
etc. doivent être compris pour que sa préservation soit
plus efficace. L’objectif est ici de comprendre sa
mémoire et toutes ses composantes pour mieux l’utiliser.
La mémoire et l’enfance
Pour comprendre l’importance de la mémoire chez les
individus, il faut remonter à l’enfance et plus précisément
tout le processus de développement du cerveau et des
aptitudes mémorielles. Notons également que les enfants
ont moins de neurones que les adultes car ceux-ci sont
moins développés et sont moins connectés les uns aux
autres, comparativement à une personne adulte qui elle, a
disposé de plus de temps.
Durant l’enfance, la mémoire fonctionne énormément
parce qu’elle se construit : les neurones se forment, se
connectent les uns aux autres, beaucoup de souvenirs
vont être ancrés dans la mémoire à long terme et c’est à
ce moment que la personne fait le plus d’apprentissages,
de découvertes et de nouvelles expériences.
Mais la mémoire des enfants dure moins longtemps, dans
le sens où elle a tendance à placer beaucoup de souvenirs
de l’enfant dans la partie inconsciente de son cerveau, car
étant moins développée, elle ne peut pas conserver
beaucoup d’apprentissages, et a besoin de se renouveler
souvent. C’est pour cela que l’enfant doit apprendre
certaines informations ou vivre des expériences
particulières plusieurs fois pour les ancrer pleinement
dans ses souvenirs.
De plus, relevons le fait que la plupart des souvenirs
inscrits dans la mémoire épisodique de l’enfant, vont être
placés par la mémoire dans la partie inconsciente du
cerveau, c’est pour cela que nous ne nous souvenons plus
de notre jeune enfance une fois adulte. Les enfants ne
commencent à enregistrer des souvenirs dans leur
mémoire épisodique qu’à partir de l’âge de trois ans,
souvenirs qu’ils pourront peut-être se remémorer à l’âge
adulte, et encore, ces derniers sont majoritairement des
images sans trop de contexte autour, ou de fortes
sensations.
Toutefois, ils ont déjà assimilé beaucoup de souvenirs
dans la partie procédurale de leur mémoire à long terme,
notamment beaucoup d’aptitudes de la vie quotidienne.
De plus, ils utilisent régulièrement leur mémoire
sémantique et mémoire épisodique par les informations
qu’ils assimilent quotidiennement ou même le souvenir
de leur maison, de leurs parents, de leurs jouets, etc. Ces
mémoires sont actives dès la petite enfance, toutefois si
elles ne sont pas renouvelées, elles ne seront pas
conservées une fois que l’enfant sera adulte.
C’est donc à partir de trois ans que les neurones
commencent à être le plus utilisés. De plus, un grand
nombre de réseaux neuronaux vont se mettre en place et
l’enfant peut alors stocker de nombreux souvenirs dans
les diverses parties de sa mémoire. Le développement de
celle-ci lui permet de contextualiser beaucoup
d’événements, il comprend mieux les informations
venant de l’extérieur, les expériences qu’il va vivre, les
émotions qu’il ressent, etc. et il va avoir soif de
connaissances. C’est pour cette raison que beaucoup
d’enfants commencent à poser de plus en plus de
questions à cet âge.
A partir d’environ six ans, les enfants saisissent l’idée de
souvenirs : ils comprennent qu’ils oublient certaines
choses et qu’ils en mémorisent d’autres grâce à leur
cerveau. De plus, à cet âge, ils commencent à réaliser
quelles techniques d’apprentissage sont les plus efficaces
pour eux. Sans les théoriser, ils peuvent remarquer que
s’ils lisent un livre à voix haute, ils seront plus à même
de retenir le nom des personnages que s’ils le lisent dans
leur tête, par exemple.
En plus de ces connaissances relatives aux mémoires
sémantiques et procédurales, les enfants vont alors
enregistrer dans leur mémoire épisodique de plus en plus
de souvenirs qu’ils pourront éventuellement conserver
une fois adultes.
Tout comme pour les personnes adultes, les enfants ont
besoin de faire fonctionner régulièrement leur mémoire
pour la développer, de prendre soin d’elle en ayant une
bonne hygiène de vie, de créer des souvenirs ou de s’en
remémorer certains. Il est notamment primordial pour un
enfant de raconter ses souvenirs, ce qu’il a appris, les
expériences qu’il a vécues, les connaissances assimilées,
etc…, parce qu’il peut expliquer les faits en les mettant
en mots. En plus de cela, travailler sur la mémoire
perceptive de l’enfant est important, notamment sa
mémoire visuelle, par le biais d’images, de vidéos, de
dessins, etc…
En effet, dans les deux cas, la remémoration à répétition
d’informations permet aux enfants d’enregistrer les
souvenirs plus aisément.
Le travail de la mémoire
Travailler sa mémoire
Il en va de soi, mais le premier élément pour une bonne
mémoire, est de la faire fonctionner au quotidien et de
manière régulière. Nous avons vu précédemment que les
souvenirs ne sont pas constants dans le cerveau mais se
régénèrent régulièrement et qu’il faut faire fonctionner
cette remémoration, notamment chez les enfants.
En effet, la stimulation neuronale entraîne une
performance de la mémoire, les connexions entre
neurones ne seront ni perdues ni endommagées et les
neurones ne disparaîtront pas. Ces deux derniers
éléments du cerveau seront même solidifiés par le travail
effectué sur la mémoire et pourront être plus efficaces
dans le temps.
Il est donc important de travailler sa mémoire pour éviter
tout trouble lié à la dégénérescence des neurones,
phénomène arrivant souvent avec le vieillissement de
l’individu. Mais, même si les troubles de la mémoire sont
plus fréquents chez les personnes âgées, il ne faut pas
minimiser les risques et il est nécessaire de travailler sa
mémoire dès son plus jeune âge.
Des études montrent qu’un individu dont la mémoire est
régulièrement stimulée par le travail, l’assimilation
d’informations, la concentration, la réflexion, etc…, aura
moins de risques d’être touché par un trouble de celle-ci.
Le fait est simple : si les mémoires sont utilisées, le
cerveau considérera les informations contenues dans la
mémoire comme essentielles pour l’individu, et ces
informations ne seront pas placées dans la partie
inconsciente de la mémoire.
Si les mémoires ne sont plus utilisées, le cerveau jugera
que les informations contenues ne sont plus utiles et il les
éliminera de la mémoire pour libérer de la place.
Les apports du travail sur la mémoire
Le travail sur la mémoire va permettre à tout individu de
se souvenir de beaucoup plus d’informations qu’un autre
qui ne la travaillerait pas. Tout d’abord parce que la
stimulation de la mémoire permet d’améliorer le
fonctionnement des neurones et leurs connexions les uns
entre les autres, le cerveau devient alors plus performant
pour enregistrer des souvenirs.
Également parce que travailler sa mémoire, c’est aussi
apprendre son fonctionnement ainsi que diverses
méthodes d’apprentissage. Cela va permettre à l’individu
d'améliorer ses capacités mémorielles puisqu’il va mieux
comprendre le phénomène de mémorisation de ses
souvenirs.
En plus de contrer la dégénérescence des neurones, le
travail de la mémoire empêche certains troubles de se
former. Par cela, le travail mémoriel va également
permettre à l’individu d’avoir plus de chances de contrer
l’arrivée éventuelle de la maladie d’Alzheimer et de
garder son autonomie et ses souvenirs.
Travailler sa mémoire par le biais d’exercices, de jeux ou
autres, permet aux personnes à la retraite de continuer
d’utiliser leurs fonctions cognitives, autrement que par
leur métier. Exercer sa mémoire apporte également un
bien-être, puisque corps et esprit sont liés, et favorise une
socialisation croissante par le fait de raconter ses
souvenirs, de pratiquer des exercices en groupes, de faire
des jeux, etc.
Les limites du travail sur la mémoire
Mais nous pouvons relever le fait que le travail sur la
mémoire ne serait pas totalement suffisant si l’hygiène de
vie de la personne n’est pas convenable. Pour une
mémoire en pleine forme, il faudrait combiner un certain
mode de vie avec des exercices pour booster ses
aptitudes mémorielles.
D’après une étude de l’UCLA qui avait pour but de
trouver des moyens efficaces de booster la mémoire, les
personnes ne travaillant pas leur mémoire et ne prenant
pas soin d’elles-mêmes sont plus exposées au risque
d’une perte de mémoire. Il serait important de travailler à
la fois son corps et sa mémoire, pour que cette dernière
soit plus efficace au stockage de souvenirs.
En effet, les chercheurs de l’UCLA ont réalisé des tests
sur les aptitudes mémorielles de cinquante-cinq
personnes âgées de soixante à soixante-quinze ans, en les
séparant en deux groupes distincts. Le premier groupe
devait apprendre différentes informations pendant une
heure tout en faisant de l’exercice, le second apprenait
ces informations en question, après une séance
d’exercice.
Il s’est avéré que les membres du premier groupe avaient
développé une mémoire plus efficace et étaient capables
de se souvenir de bien plus d’informations que le second
groupe.
De plus, il est important de reposer sa mémoire car elle
ne dépend pas que d’un travail et d’activités sportives. Le
sommeil permet d’enregistrer pleinement les souvenirs et
de renforcer leur cohérence, leurs détails, leur contexte,
etc. Le repos de la mémoire permet aux neurones de
ralentir, de ne pas fonctionner de manière trop importante
: une activité trop intensive peut être dommageable.
En effet, si le travail régulier de la mémoire est
important, la faire travailler énormément ne pas être bon
non plus.
IV. La mémoire, ou
comment en prendre soin
Notre mémoire et notre mode de vie
L’influence d’une bonne hygiène de vie
Précédemment, nous avons observé qu’une hygiène de
vie mauvaise pouvait être considérée comme une des
causes de l’oubli. Nous allons maintenant observer
comment un mode de vie sain peut contribuer à la
préservation de notre mémoire.
Le sommeil est constamment préconisé pour développer
une bonne mémoire. A la fois parce que c’est durant
notre sommeil que nous retenons le mieux les
informations, elles vont être triées et stockées par notre
cerveau durant les phases de sommeil profond et parce
qu’être reposé permet une meilleure concentration, nous
sommes alors plus attentifs à ce qui nous entoure et nous
avons l’impression de mieux les retenir.
Il est donc primordial de dormir environ huit heures par
nuit pour les adultes et impensable de faire une nuit
blanche dans le but de réviser plus ou de mieux
apprendre.
Pour conserver une bonne mémoire, il faut également
faire attention à son alimentation. Il ne s’agit pas de se
lancer dans un régime drastique et interminable, mais de
surveiller ses apports nutritifs, c’est-à-dire recevoir toutes
les vitamines et nutriments nécessaires à un bon mode de
vie, privilégier une alimentation équilibrée et ne pas
abuser des substances pouvant être nocives telles que
l’alcool, les aliments gras et saturés en sucre, la caféine,
etc.
Concernant les nutriments à apporter à la fois au corps et
au cerveau, ils comprennent les protéines, le fer, les
vitamines C, E et B, les omégas 3 et 6 et le magnésium.
Les protéines sont directement présentes dans les
neurones et permettent aux informations de bien circuler
dans le cerveau ; sans elles, les informations auront plus
de difficulté à s’ancrer convenablement. Le fer permet la
circulation de l’oxygène dans le cerveau et en alimente
ainsi les différentes parties.
Les vitamines C et E servent à réguler l’oxygène qui
passe dans le cerveau, c’est-à-dire qu’elles combattent les
molécules nocives qui se trouvent parfois dans l’oxygène
que nous respirons, elles ont le rôle d’antioxydants.
Les vitamines B, notamment la vitamine B12, la B6, la
B9 et la B1, sont les plus importantes : elles permettent
aux neurones de fonctionner correctement car elles aident
à la régénération des cellules.
Les omégas 3 et 6 sont des bonnes graisses contenues
dans les aliments : elles sont stockées tout autour des
neurones de notre cerveau, participant ainsi à leur
préservation.
Enfin, le magnésium qui se trouve souvent dans les
graines ou les fruits à coques permet de connecter
correctement les neurones les uns entre les autres, un
manque de magnésium peut conduire à des oublis
d’informations.
Nous l’avons vu, le manque d'oxygénation du cerveau
entraîne une dégénérescence des neurones. C’est
pourquoi, les activités sportives contribuent à cet apport.
Lorsque le corps est en mouvement intensif comme dans
une séance de sport, le sang va circuler plus intensément
et tout notre corps va être fourni en sang, notamment
notre cerveau.
C’est pour cela que nous sommes souvent rouges après
une séance de sport, notre cerveau a été irrigué plus que
d’habitude. Ainsi, le sang apporte de l’oxygène à notre
cerveau : nos neurones transmettent mieux les
informations les uns entre les autres.
C’est également pour cela qu’il faut adopter une bonne
alimentation, si nous n’avons pas les nutriments
nécessaires pour la circulation et la régulation de
l’oxygène, la pratique d’une ou plusieurs activités
sportives sera moins efficace.
Comme cité dans le deuxième chapitre, les autres
facteurs d’une perte de mémoire sont le stress, qui va à
l’encontre d’un mode de vie sain, la consommation
abusive ou illégale de certaines substances nocives pour
nos neurones et dans le même temps pour notre mémoire,
le manque de socialisation, la consommation abusive ou
l’association néfaste de médicaments, etc...
Vaincre les troubles par les traitements
médicaux
De nos jours, beaucoup de traitements médicaux sont
proposés dans l’optique de vaincre les troubles de la
mémoire ou de mettre en place une prévention par
rapport à ces troubles. Entre autres, sont proposées
diverses catégories de traitements, notamment les
neuropeptides, les vasodilatateurs cérébraux, les
psychostimulants, mais sont plutôt conseillés : les
compléments alimentaires de vitamines, d’omégas et de
magnésium, les gélules aux plantes, etc.… pour prévenir
les troubles.
Par rapport à ces traitements, il est toujours recommandé
de consulter un professionnel, que ce soit un médecin ou
un pharmacien, avant de les consommer.
De nombreux traitements sont proposés en ligne pour
contrer les troubles de la mémoire, toutefois il est
important de ne pas s’y fier sans l’avis d’un spécialiste
parce qu’il n’existe aucun remède miracle améliorant
voire augmentant la mémoire. Ces médicaments peuvent
avoir des conséquences graves telles que la dépendance,
des allergies ou même des effets secondaires indésirables
dangereux, qui nuiraient plus à la santé qu’ils ne la
protégeraient.
Certains médicaments vendus en pharmacie tels que les
antidépresseurs ou certains somnifères, ont même des
effets sur la perte de mémoire, c’est pourquoi il faut être
extrêmement vigilant dans toute prise de médicaments.
Contre les troubles de la mémoire qui sont encore
précoces, nous vous recommandons plutôt de vous
tourner vers des traitements naturels que nous allons
expliciter dans la deuxième partie de ce dernier chapitre.
Il existe cependant beaucoup de recherches autour de
traitements médicaux contre les troubles de mémoire,
notamment celle contre l’Alzheimer, bien qu’aucun
traitement précis n’ait aujourd’hui été trouvé pour
soigner complètement cette maladie dans des stades
avancés.
Les traitements naturels
Les huiles essentielles
L’utilisation des huiles essentielles ne va pas faire
augmenter soudainement votre mémoire, mais elle va
permettre d’améliorer la stimulation de cette dernière.
Les huiles essentielles vont avoir un effet sur les
neurones grâce à leur odeur, plus techniquement, grâce
aux molécules odorantes que nous pouvons y trouver.
Rappelons qu’une huile essentielle est un extrait
préalablement distillé d’une fleur ou d’une plante
aromatique, c’est-à-dire que la plante a relâché de la
vapeur d’eau contenant diverses molécules actives,
appelée aussi essence, après avoir été chauffée.
Il existe de nombreuses huiles essentielles efficaces pour
la mémoire, notamment les huiles essentielles de cyprès,
de menthe verte, de pin, de citron, de romarin, etc.
Toutefois, notons que ce sont des traitements naturels
déconseillés chez les enfants, les bébés et les femmes
enceintes, et qu’il est indispensable de demander conseil
à un spécialiste avant leur utilisation.
Ce sont également des traitements naturels qui peuvent
être pris sans ordonnance et qui ne se substituent pas à un
traitement prescrit par un spécialiste ; ils ne guérissent
pas miraculeusement les pertes de mémoire mais
stimulent le processus de mémorisation, ce qui permet de
pouvoir mieux enregistrer les informations.
Les huiles essentielles ont diverses vertus qui se
rejoignent souvent. Les huiles essentielles de cyprès, de
menthe et de romarin vont stimuler les neurones et ainsi
permettre une meilleure concentration et une meilleure
organisation des informations dans la mémoire. Les
huiles essentielles de citron et de pin renforcent les
capacités cognitives et l’attention des individus en
dynamisant les neurones rapidement.
Les huiles essentielles de romarin, de citron, de vétiver et
de lavande aident également à diminuer le stress. L’huile
essentielle de vétiver, quant à elle, clarifie les
informations et permet de retrouver certains souvenirs
plus aisément. Enfin, l’huile essentielle de rose stimule
très efficacement les neurones et ainsi favorise la
mémorisation d’informations.
Les plantes
En ce qui concerne les plantes ayant un effet bénéfique
pour la mémoire, ou tout du moins la stimulation de cette
dernière, elles doivent faire partie d’un mode de vie sain
et ne remplacent pas les traitements médicaux pour les
troubles de mémoire, prescrits par un ou plusieurs
spécialistes. Notons bien qu’en cas de doute concernant
un trouble grave de la mémoire il est nécessaire d’aller
consulter.
Une des plantes ayant un effet sur la mémoire les plus
connues est le ginkgo biloba, ou tout simplement ginkgo.
D’après l’OMS, l’Organisation Mondiale de la Santé, le
ginkgo aurait un effet bénéfique sur la stimulation
neuronale de la mémoire, donc sur les capacités de
concentration et d’attention des individus. Plusieurs
études ont été réalisées pour prouver son efficacité sur les
troubles mnésiques, et il s’est avéré qu’il avait un effet
important sur la mémoire.
Le ginkgo peut être consommé sous forme de comprimés
ou d’infusion plusieurs fois par jour pendant plusieurs
mois, avant que de réels effets bénéfiques apparaissent.
Ensuite, le thé vert est souvent préconisé en tant que
prévention contre les troubles de la mémoire ou contre
des troubles encore légers de la mémoire.
Des études ont démontré les effets du thé vert sur la
mémoire et notamment sur les capacités cognitives des
consommateurs. Il s’est avéré que la théanine contenue
dans le thé vert, stimule les neurones de la mémoire des
consommateurs, ce qui renforce la connexion des
neurones les uns entre les autres. Ainsi, grâce à cette
plante, le phénomène de mémorisation est plus efficace
et les risques de troubles de la mémoire sont réduits. Le
thé vert peut être consommé en infusion plusieurs fois
par jour, de préférence hors des repas.
Le bacopa est connu pour être la plante de prédilection de
la médecine ayurvédique indienne pour la stimulation de
la mémoire. Selon cette médecine, le bacopa permettrait
au cerveau de sécréter plus de protéines dans
l’hippocampe, rendant ainsi l’enregistrement des
informations plus efficace. Suite à cela, des chercheurs
ont étudié la prise de bacopa régulière et ont observé une
amélioration de la mémoire, notamment visuelle et à
court terme, chez les consommateurs de cette plante.
Celle-ci favorise aussi une stimulation neuronale, une
amélioration des capacités cognitives chez l’humain ainsi
qu’une meilleure concentration, attention et
mémorisation. Le bacopa peut se prendre sous forme de
gélules, toutefois les dosages peuvent varier, changeant
ainsi le nombre de prises journalières. Notons aussi que
cette plante peut avoir des effets indésirables tels qu’une
sécheresse de la bouche, des nausées et de la fatigue.
Le curcuma est un pigment issu de la plante curcumine ;
il est souvent préconisé en tant que prévention contre les
troubles de la mémoire ou contre des troubles encore
légers de la mémoire. Des études ont une fois encore
montré que l’usage régulier de cette plante accorde aux
consommateurs des capacités cognitives renforcées, ainsi
qu’un meilleur processus de mémorisation. Le curcuma
peut être pris sous forme de comprimés ou d’infusions,
plusieurs fois par jours au cours des repas.
D’autres plantes peuvent, elles aussi, être bénéfiques
pour la mémorisation chez l’humain, telles que la sauge
qui améliore l’attention des consommateurs, le ginseng
qui favorise une meilleure concentration et qui est
notamment très efficace couplé au ginkgo, ou encore la
rhodiola rosea que l’on peut également trouver en huile
essentielle, et qui permet un apprentissage plus efficient.
Conseils pour booster sa mémoire
Comprendre sa mémoire
Pour booster sa mémoire, la première chose à faire est de
comprendre comment elle fonctionne, ainsi que tous les
éléments qui la composent. Pour cela, vous pouvez vous
référer au premier chapitre de ce livre dans lequel nous
avons expliqué ce qu’est la mémoire.
De plus, comprendre comment fonctionne sa propre
mémoire permet de savoir quels exercices et moyens
mnémotechniques fonctionnent sur celle-ci, cela vous
octroiera alors un meilleur enregistrement des
informations dans les différentes mémoires. Vous
réaliserez donc un apprentissage plus performant et
assimilerez le plus d’informations possible.

Adopter un mode de vie sain


Dans la continuité de ce que nous avons déjà dit, adopter
un mode de vie sain permet d’éliminer beaucoup de
risques de perte de mémoire, dans un sens de la booster.
Adopter une bonne hygiène de vie consiste à se
conformer à de bonnes habitudes dans son alimentation,
dans son sommeil, dans ses activités physiques et
sportives et dans sa gestion du stress, ainsi qu’à réduire,
voire éliminer la consommation de substances nocives,
de traitements médicamenteux incompatibles, etc.

Apprendre régulièrement
Pour rendre le travail de la mémoire efficace, il faut qu’il
soit régulier et homogène. Il existe un grand nombre
d’exercices voués à booster la mémoire, toutefois s’ils ne
sont effectués qu’une fois par an, ils vont s’avérer
inutiles pour la mémorisation. Il faut être régulier dans le
travail, les exercices doivent être effectués plusieurs fois
par semaine, voire quotidiennement pour une bonne
efficacité.
Comme les exercices qui vous ont été proposés dans le
chapitre précédent, le travail de la mémoire touche
différentes zones du cerveau et différents thèmes de
travail, c’est pourquoi il faut à la fois, effectuer les
exercices régulièrement, les répéter s’ils n’ont pas été
concluants, et les varier.
Faire travailler la mémoire des enfants est très important.
En plus des révisions que nous leur faisons faire, il faut
leur apprendre des méthodes de travail, des exercices
mnémotechniques, des jeux de mémoires, etc.… pour
qu’ils puissent développer une aisance de mémorisation
et une habileté à apprendre plus vite. Généralement, ce
sont les jeux intuitifs et ludiques qui sont bénéfiques pour
le processus de mémorisation chez les enfants.

Adopter une attitude positive


Pour développer une bonne mémoire et pouvoir la
booster au maximum il est nécessaire d’adopter une
attitude positive dans les actions entreprises pour retenir
au mieux les informations : elle vous poussera à effectuer
maintes choses, et comme ce sont généralement les
bonnes expériences et informations que nous retenons, si
elles sont effectuées avec de la positivité et de la
motivation, elles vous reviendront plus aisément à
l’esprit.
Cela semble plus facile à dire qu’à faire, mais lors de la
réalisation d’une action, quelle qu’elle soit, il faut penser
au résultat et non pas aux efforts à fournir. Effectuer cela
vous permettra de vous sentir plus optimistes par rapport
aux actions entreprises ; sans vous en rendre réellement
compte, vous allez retenir plus efficacement les
informations et enregistrer plus facilement certaines
expériences. De plus, être positif va vous permettre de
réduire votre niveau de stress ce qui est une des causes de
la perte de mémoire.

Être motivé
En plus d’une attitude positive lorsque nous apprenons de
nouvelles informations, il est important d’être motivé
dans la mémorisation. Être motivé signifie croire en ses
capacités d’apprentissage, ne pas penser constamment
que nous avons une mauvaise mémoire et que toute
information apprise va être oubliée dans les heures voire
minutes qui suivent, voir les informations apprises
comme utiles et importantes ou encore considérer
l’apprentissage comme bénéfique pour nous.

Être attentif
Un des grands facteurs de la différence entre une bonne
ou une mauvaise mémorisation est le niveau d’attention
et de concentration de l’individu. Être attentif aux
informations reçues ou aux expériences vécues vous
permettra de les retenir plus facilement. Grâce à cela,
vous serez en mesure de trier certaines connaissances
assimilées, de détecter certains détails d’événements que
vous n’auriez pas vus sans être concentrés, d’associer
certaines informations apprises à d’autres déjà connues,
etc.
Pour beaucoup d’élèves ou d’étudiants, être attentifs en
cours permet de raccourcir les révisions car beaucoup
d’informations auront déjà été assimilées. Il n’est donc
pas conseillé d’effectuer trop d’actions en même temps,
vous en perdrez sûrement plus que vous en gagnerez.

Raconter ses souvenirs


Enfin, raconter ses souvenirs et les informations apprises
permet de mieux les mémoriser. En effet, la répétition
permet une bonne mémorisation, c’est pour cela que les
relations sociales régulières vont pouvoir booster votre
mémoire. De plus, le contact avec les autres permet aussi
la création de nouveaux souvenirs, ce qui fait que ces
actions stimuleront au mieux votre mémoire.
Toutefois, pour raconter ses souvenirs il est également
possible de les écrire dans des journaux, des carnets ou
même des notes très simples. L’objectif est de stimuler
votre mémoire et que vous reteniez les souvenirs
importants. S’ils sont écrits, à leur lecture vous serez en
mesure de vous les remémorer, même si ce n’est qu’en
partie.
V. Exercices
Évaluer sa mémoire
Il existe divers tests à effectuer pour évaluer sa mémoire
et déceler d’éventuels troubles. Que ce soit en vidéo, à
partir de questionnaires à choix multiples, ou encore chez
le médecin, la mémoire est testée sur des points qui sont
souvent les mêmes, c’est pourquoi nous allons vous
proposer une série d’exercices pour tenter d’évaluer votre
mémoire.
Pour aller plus loin, nous vous proposons plusieurs tests
que la Fondation pour la recherche sur l’Alzheimer, pour
tester la mémoire des patients, a élaborés sous la forme
de toute une série de questions pertinentes avec plusieurs
degrés d’efficacité mémorielle.
Un questionnaire nommé Questionnaire Alzheimer a été
mis au point par le neurologue Marwan Sabbagh pour
évaluer différents troubles de la mémoire et s’avère
plutôt efficace dans la majorité des cas. Ou encore le test
SAGE qui sert à observer des troubles mémoriels dans
beaucoup de cas à l’aide de questions et d’exercices, et
qui peut se faire sur internet.Les questions peuvent être
effectuées seul, dans ce cas il faut pouvoir déceler ses
bonnes ou mauvaises réponses, ou avec l’aide de
quelqu’un qui pose et corrige les réponses si nécessaire.
Après avoir répondu à ces questions, il faut compter le
nombre de mauvaises réponses, si vous avez répondu
“oui” à une question commençant par “oubliez-vous”, il
faut la compter comme une mauvaise réponse. Si ce
nombre est supérieur ou égal à deux tiers des questions, il
est conseillé d’aller consulter un médecin pour réaliser un
test décelant d’éventuels troubles de la mémoire.

La mémoire à court terme :


Il s’agit d’observer un panel de chiffre puis d’essayer de
les répéter à haute voix. Si le premier niveau est
complété, passez au deuxième et ainsi de suite. Si
certains niveaux ne sont pas complétés, il faut les
compter comme échoués.
a. 3 6 76
b. 4 8 1 32
c. 7 2 6 8 49
d. 5 3 9 10 5 22
e. 1 4 7 9 0 3 90
Il s’agit ensuite d’observer plusieurs mots puis d’essayer
de les répéter à haute voix. Si le premier niveau est
complété, passez au deuxième et ainsi de suite. Si
certains niveaux ne sont pas complétés, il faut les
compter comme échoués.
1. avion
2. horloge
3. trampoline
Ces mots peuvent être demandés à tout moment lors de
l’exercice pour tester la durée de la mémoire à court
terme.
La mémoire de travail :
Il s’agit d’observer un panel de chiffre puis, d’essayer de
les répéter à haute voix en inversant leur ordre. Si le
premier niveau est complété, passez au deuxième et ainsi
de suite. Si certains niveaux ne sont pas complétés, il faut
les compter comme échoués.
a. 5 9 21
b. 1 3 95 6
c. 81 4 0 7 9
Il s’agit ensuite d’observer plusieurs mots puis d’essayer
de les répéter à haute voix en inversant leur ordre. Si le
premier niveau est complété, passez au deuxième et ainsi
de suite. Si certains niveaux ne sont pas complétés, il faut
les compter comme échoués.
1. voiture
2. montre
3. balançoire

La mémoire prospective :
Il s’agit de poser à la personne plusieurs questions sur ses
habitudes. Si le premier niveau est complété, passez au
deuxième et ainsi de suite. Si certains niveaux ne sont
pas complétés, il faut les compter comme échoués.
1. Savez-vous à quelle heure vous devez partir
chaque matin pour aller travailler ?
2. Savez-vous à quelle heure sont vos rendez-vous
ou devez-vous tous les noter faute de vous en
souvenir ?
3. Oubliez-vous constamment vous rendez-vous
importants ?
4. Oubliez-vous constamment ce que vous deviez
faire lorsque vous entrez dans une pièce ?

La mémoire épisodique :
Il s’agit de poser à la personne plusieurs questions sur ses
souvenirs. Si le premier niveau est complété, passez au
deuxième et ainsi de suite. Si certains niveaux ne sont
pas complétés, il faut les compter comme échoués.
1. Savez-vous votre année de naissance ?
2. Savez-vous où vous vous trouvez ?
3. Savez-vous la date du jour ?
4. Savez-vous à quel âge vous avez appris à lire ?
5. Il s’agit ensuite de demander à la personne
plusieurs questions sur ses habitudes. Si le
premier niveau est complété, passez au
deuxième et ainsi de suite. Si certains niveaux
ne sont pas complétés, il faut les compter
comme échoués.
6. Oubliez-vous constamment quel jour nous
sommes ?
7. Oubliez-vous vous constamment où vous vous
trouvez ou perdez-vous vous souvent ?
8. Oubliez-vous constamment des noms des
personnes que vous côtoyez ?
Pour tester la mémoire épisodique, il est possible de
montrer un tableau à une personne pendant quelques
minutes avant de le cacher et de lui demander de le
décrire.
La mémoire sémantique :
Il s’agit de poser à la personne plusieurs questions sur sa
culture générale. Si le premier niveau est complété,
passez au deuxième et ainsi de suite. Si certains niveaux
ne sont pas complétés, il faut les compter comme
échoués.
1. Connaissez-vous le nombre de pays dans
l’Union Européenne ?
2. Connaissez-vous l’auteur de Frankenstein ?
3. Savez-vous la date de la Révolution Française ?
4. Connaissez-vous un peintre impressionniste
célèbre ?
Le test peut être adapté en fonction des connaissances de
la personne.

La mémoire procédurale :
Il s’agit de poser à la personne plusieurs questions sur ses
habitudes. Si le premier niveau est complété, passez au
deuxième et ainsi de suite. Si certains niveaux ne sont
pas complétés, il faut les compter comme échoués.
1. Oubliez-vous constamment comment utiliser
certains objets du quotidien ?
2. Oubliez-vous constamment comment conduire ?
3. Oubliez-vous constamment certains mots ?

La mémoire perceptive :
Il s’agit de poser à la personne plusieurs questions sur ses
habitudes. Si le premier niveau est complété, passez au
deuxième et ainsi de suite. Si certains niveaux ne sont
pas complétés, il faut les compter comme échoués.
1. Oubliez-vous constamment les visages des
personnes que vous côtoyez ?
2. Oubliez-vous ou confondez-vous constamment
la texture de certains matériaux ?
3. Oubliez-vous ou confondez-vous constamment
certaines odeurs ?
4. Oubliez-vous constamment ce que viennent de
dire les personnes que vous côtoyez ?
En cas de mémoire défaillante
Suite aux tests proposés dans la partie précédente, en cas
de suspicion de troubles de la mémoire ou de pertes de
mémoire inquiétants, il est très important de consulter un
médecin.
S’ils deviennent un danger immédiat pour votre santé, il
faut directement se rendre aux urgences ou appeler les
numéros d’urgence. Notons toutefois que l’oubli est un
phénomène fréquent et commun chez beaucoup de
personnes, il ne faut s’inquiéter que s’il est persistant et
relativement important.
En cas de doute, il existe également des centres pour
prévenir tout trouble de la mémoire où vous pouvez
évaluer votre mémoire à l’aide de spécialistes. Ces
centres spécialisés sont appelés Centres de Prévention, et
permettent de diagnostiquer toute personne de cinquante
ans ou plus, de l’accompagner dans les changements
d’hygiène de vie si nécessaire et les éventuels
traitements, ainsi que la renseigner sur les procédures à
effectuer si troubles détectés.
En ce qui concerne les exercices à effectuer, plusieurs
seront proposés dans le chapitre suivant pour prévenir la
perte de mémoire. Toutefois d’autres sont envisageables :
à commencer par noter tous les éléments importants,
créer des habitudes quotidiennes ou régulières, voire
même mettre en place des routines, action qui est utile
pour la mémoire chez beaucoup d’individus, remémorer
et raconter de manière régulière certains souvenirs, etc...
Enfin, élément que nous décrirons plus amplement dans
un prochain chapitre, le mode de vie est également un
point à prendre en compte et à potentiellement changer.
En cas de début de troubles de la mémoire, tout individu
doit se questionner sur son hygiène de vie, ses activités
sportives, son sommeil, son alimentation, son taux de
stress, sa consommation d’alcool ou d’autres substances
nocives pour la santé, etc…
Si ces points semblent mauvais ou que l’individu peut les
considérer comme causes de sa perte de mémoire, ils
doivent être modifiés, avec ou sans l’aide d’un
spécialiste.
Exercices pour développer au mieux
sa mémoire : niveau 1
Les exercices proposés dans ces parties peuvent être
effectués seul, par groupe ou avec l’aide de quelqu’un
qui pose et corrige les réponses données. Ils sont classés
selon quatre niveaux différents, si le premier niveau est
complété, il faut passer au suivant et ainsi de suite. Si
certains niveaux ne le sont pas, il est préférable de les
recommencer un peu plus tard avant de passer à la suite.

Exercices sur les nombres


Pour retenir au mieux les chiffres et les nombres, il faut
les associer avec des images mentales. Il s’agit
d’observer les chiffres de 0 à 9 et de les mémoriser grâce
à ce à quoi ils ressemblent. Par exemple le chiffre 0 peut
être assimilé à un œuf et peut être plus aisément
mémorisé, le but est donc de refaire ce processus pour
tous les chiffres présentés ci-dessous. C’est un exercice
qui dépend de la représentation de chacun, bien que nous
associions souvent les mêmes objets aux mêmes chiffres.
Il s’agit d’associer une image à chaque chiffre pour
pouvoir se créer sa propre technique de mémorisation des
chiffres. Il faut choisir les images mentales de telle sorte
qu’elles sont simples à se remémorer, sinon l’exercice
perd tout son sens.
a. 0
b. 1
c. 2
d. 3
e. 4
f. 5
g. 6
h. 7
i. 8
j. 9
Cette méthode doit permettre de retenir certains codes,
numéros ou encore une liste de course. Si une personne
ne peut retenir son code d’immeuble de quatre chiffres,
par exemple 8519, elle peut alors visualiser un
bonhomme de neige, un serpent est enroulé autour du cou
du bonhomme de neige, il a un crayon en guise de nez et
un ballon tenu par un fil est installé à l’extrémité de sa
main.
Il s’agit ensuite de travailler sur plusieurs codes
aléatoires avec les images créées précédemment, puis de
demander à la personne quels nombres étaient inscrits
dans l’exercice. Vous pouvez vous entraîner sur ces
exercices avec des combinaisons de nombres infinies.
a. 295
b. 1023
c. 45260
Il est également possible d’associer des chiffres avec des
sons phonétiques. C’est-à-dire que chaque chiffre doit
être combiné avec des sons correspondant au langage de
la personne essayant de mémoriser les chiffres. Par
exemple le chiffre quatre sera souvent associé au son [r].
Il s’agit d’associer un son à chaque chiffre pour pouvoir
se créer sa propre technique de mémorisation des
chiffres. Il faut choisir les sons de telle sorte qu’ils sont
simples à se remémorer, sinon l’exercice perd tout son
sens.
a. 0
b. 1
c. 2
d. 3
e. 4
f. 5
g. 6
h. 7
i. 8
j. 9
Il s’agit ensuite de travailler sur plusieurs codes
aléatoires avec les sons choisis précédemment puis de
demander à la personne quels nombres étaient inscrits
dans l’exercice. Vous pouvez vous entraîner sur ces
exercices avec des combinaisons de nombres infinies.
a. 45
b. 867
c. 7835
En ce qui concerne les nombres plus longs comme des
numéros de téléphones, ils doivent être divisés en
plusieurs parties pour être retenus. Il s’agit alors de les
associer à une histoire mentale, c’est à dire une histoire
que nous nous racontons à nous-mêmes avec plusieurs
images ou idées mentales qui ont un lien entre elles.
Par exemple si nous prenons le numéro de téléphone : 06
28 32 80 94, nous pouvons inventer l’histoire suivante :
le sixième jour du mois, un homme de 28 ans et une
femme de 32 ans se marieront, ils auront pour décoration
des bonhommes de neiges et serviront des œufs à leurs
94 invités.
Il s’agit ensuite de travailler sur plusieurs numéros
aléatoires avec les images créées précédemment ainsi
qu’avec votre imagination, puis de demander à la
personne quels numéros étaient inscrits dans l’exercice.
Vous pouvez vous entraîner sur ces exercices avec des
combinaisons de nombres infinies.
a. 02 44 90 93 01
b. 06 92 58 43 21
c. 07 75 36 56 24
Il est également possible d’effectuer l’exercice précédent
en associant à un nombre décimal une personne ou un
objet. Cette technique s’avère un peu plus compliquée et
nécessite un apprentissage plus profond et plus long car il
faut apprendre les nombres de 00 à 99.
Exercices sur les noms
Concernant les visages, le problème souvent rencontré
est comment les associer à des noms particuliers. En
effet, beaucoup d’individus oublient les noms des
personnes qu’ils viennent juste de rencontrer. Pour pallier
cela, nous allons vous proposer plusieurs méthodes
d’association de noms aux visages, entre autres la
décomposition des noms ou la création de jeux de mots,
l’association avec des images mentales ou avec des sons,
etc.
Pour retenir les noms, il est possible de les répéter à la
fois mentalement et oralement après les avoir entendus
pour mieux les retenir. En effet, nous avons vu
précédemment que ce qui fonctionnait le mieux avec
notre cerveau était la répétition des informations pour
une meilleure mémorisation. De même, il est possible de
les associer à des images mentales ou certains sons
comme pour les chiffres.
Par exemple, il est possible d’associer un prénom par le
biais d’un jeu de mot, un mot qui rimerait avec le nom,
en prenant en compte tous les sons du nom, en le
rapprochant du nom d’un objet qui ressemblerait au nom
de la personne pour créer une image mentale, en pensant
à une célébrité ou en trouvant une association entre les
caractéristiques physiques de la personne et son nom.
Il s’agit de travailler sur des noms aléatoires et de
demander à la personne de les restituer à l’aide des
diverses méthodes proposées ci-dessus.
1. Jules Martin
2. Ambre Lafontaine
3. Olivier Lang
Vous pouvez vous entraînez sur ces exercices en
choisissant des images de visages inconnus sur internet
ou sur des photographies de magazines en donnant des
noms aléatoires aux divers visages observés et en
demandant à la personne de restituer les noms après les
avoir retenus.
Exercices pour développer au mieux
sa mémoire : niveau 2
Exercices sur les dates
En ce qui concerne les dates à mémoriser, notre mémoire
va également utiliser la répétition et l’association.
Souvent, les deux premières décimales sont les plus
faciles à retenir parce qu’elles ne changent pas beaucoup,
mais les deux dernières peuvent parfois poser problème.
Il va falloir associer des dates avec des images mentales
ou des idées qui nous parlent. Notons également qu’il n’y
a pas d’images universelles mais plutôt des méthodes car
les images mentales dépendent de chacun d’entre nous.
Par exemple, si nous prenons la date de 1906, nous
pouvons la retenir en l’associant à l’année précédente,
1905. Il sera plus aisé de retenir cette date si nous
pensons au fait que c’est l’année suivant la séparation de
l’Eglise et de l’Etat, soit 1905.
Il s’agit de travailler sur des dates aléatoires et de
demander à la personne de les restituer à l’aide d’images
mentales ou d’associations qu’elle va réaliser avec ses
connaissances.
a. 1922
b. 1873
c. 2016
Il s’agit ensuite de travailler sur des dates auxquelles
nous avons associé des événements. Le but sera de
demander à la personne de les restituer à l’aide d’images
mentales ou d’associations de dates, d’idées, etc.
1. 1984 : loi contre la concentration de la presse
2. 1882 : l’école est obligatoire de 6 à 13 ans
3. 1938 : création de la SNCF
Pour ces deux exercices, il est possible de vous entraîner
avec des combinaisons de dates infinies.
Exercices sur les langues étrangères
Comme pour tous les autres thèmes, les langues
étrangères doivent être pratiquées, répétées et apprises de
manière régulière parce qu’une fois les connaissances
enregistrées dans la mémoire, elles doivent être utilisées
sous peine d’être effacées. Il existe toutefois des
méthodes pour pouvoir apprendre plus vite les langues
étrangères.
Avant d’expliquer toute méthode, il faut bien entendu
préciser l’importance de l’assimilation de vocabulaire de
la langue que vous souhaitez apprendre. En effet, plus
votre vocabulaire sera riche, plus il vous sera aisé
d’apprendre encore plus de mots.
Par exemple, dans la langue allemande, la plupart des
mots sont composés d’autres plus simples ; si vous
connaissez les mots plus simples, vous pourrez plus
facilement comprendre les mots composés. Pour faire
cela, tout loisir est bénéfique, que ce soit regarder des
films et des séries, ou lire des livres en version originale,
jouer à des jeux dans d’autres langues, voyager dans
divers pays ou même discuter avec des gens du monde
entier.
Pour apprendre du vocabulaire, il est nécessaire de
visualiser l’objet en question tout en entendant le terme.
Si nous prenons le mot chaise, en français, nous
visualisons l’objet parce que dans notre mémoire, ce son
réfère à cet objet en particulier. Il suffit donc d’effectuer
la même chose en anglais : associer l’objet chaise, avec
le terme à la fois écrit et oral, chair. Une fois ces deux
éléments associés et éventuellement répétés, il sera plus
aisé de l’enregistrer dans notre mémoire.
Si la visualisation seule de l’objet ne suffit pas, il est
possible d’associer la sonorité du mot chaise avec un mot
français que nous connaissons : la chair. Dans ce cas,
nous pouvons créer, à nouveau, une histoire mentale. En
été, si nous nous écorchons le dos de la cuisse, lorsque
nous nous asseyons sur une chaise, cela peut être
douloureux car notre chair sera au contact de la texture
de la chaise. Les termes chair et chaise sont alors
associés dans notre mémoire et de même pour les
sonorités qui sont proches pour les deux termes.
Il s’agit de travailler sur des mots dans des langues
étrangères et de demander à la personne de les restituer à
l’aide d’images mentales ou d’associations qu’elle va
réaliser avec ses connaissances. Les mots peuvent être
modifiés en fonction de la langue d’origine et de la
langue à apprendre, de même pour le vocabulaire que
vous souhaitez assimiler.
1. Cravate : tie en anglais
2. Chien : cane en italien
3. Addition : cuenta en espagnol
Exercices sur la géographie
Il arrive souvent de devoir mémoriser des informations
sur la géographie d’un pays, que ce soit dans un souci de
culture générale que pour apprendre un cours. Comme
pour toute mémorisation d’information, celle-ci se fait
avec le temps et la répétition. C’est-à-dire que vous
n’apprendrez pas tous les pays du monde en cinq minutes
mais il faudra répéter les exercices proposés à plusieurs
reprises.
La méthode ressemble fortement à celle qui est utilisée
lorsque nous essayons de retenir les numéros de
téléphone : il faut créer une histoire mentale, composée
d’idées ou d’images elles aussi mentales, qui va nous
permettre d’associer, dans notre mémoire, la ville et son
pays.
Nous pouvons prendre en exemple Londres en tant que
capitale de la Grande Bretagne. Si nous associons le pays
avec la reine Elizabeth II et la ville avec les taxis noirs, il
suffit d’imaginer la reine Elizabeth dans un taxi noir pour
associer les deux éléments. Les associations peuvent être
bien évidemment plus développées selon le pays et la
capitale en question, tout dépend de l’imagination de la
personne car il n’existe pas d’images universelles.
Il s’agit de travailler sur certaines capitales et de les
associer avec le pays auxquelles elles appartiennent, à
l’aide d’histoires et d’images mentales. Pour enregistrer
au mieux les noms des capitales et des pays du monde
entier, il est important de répéter ces exercices
régulièrement.
1. Bulgarie, Sofia
2. Afghanistan, Kaboul
3. Australie, Canberra
Le second exercice sur la géographie concerne
l’apprentissage des états américains, bien que cet
exercice puisse fonctionner avec les régions et
départements français, parce que nous proposons des
méthodes qui peuvent s’appliquer à divers pays.
Tout d’abord, si votre culture concernant les Etats-Unis
est développée, vous pouvez créer une carte mentale en
associant des événements, des personnes ou même des
marques à chaque état, en créant une histoire.
Autrement dit, il est possible d’associer les pays à leur
nom par leur forme. Par exemple, la Californie est
différentiable parce que sa forme se rapproche de celle
d’un C. Il est également possible de faire des associations
entre les divers états.
Par exemple, si nous prenons les premières lettres ou
syllabes des états de la Californie, de l’Arizona et du
Nevada, nous pouvons créer le prénom CAriNe. Ce sont
trois états collés géographiquement et cette association
permet de mémoriser les noms des états plus aisément.
Il s’agit de travailler sur certains états et de les associer
avec ceux qui sont contigus, à l’aide de moyens
mnémotechniques ou autres techniques. Pour enregistrer
au mieux les noms des états et des régions du monde
entier, il est important de répéter ces exercices
régulièrement.
1. Washington
2. Texas
3. Iowa
Exercices pour développer au mieux
sa mémoire : niveau 3
Exercices sur la cartographie mentale
Exercer sa mémoire à l’aide d’une carte mentale que
nous créons nous mêmes, repose sur le principe de la
visualisation mentale, c’est-à-dire que nous allons
organiser les informations ou les idées que nous
souhaitons retenir tout en créant des liens entre elles.
Comme un chemin fait d’assimilations, la cartographie
mentale facilite l’appropriation des informations, ce qui
permet une meilleure mémorisation et, avec le temps, ces
informations ont plus de chance de s’ancrer dans notre
mémoire à long terme.
Bien que son nom laisse présager une activité
entièrement dans notre mémoire, pour les débutants, la
carte mentale peut être réalisée à l’écrit ou sur un
ordinateur. Cette action permet d’organiser les
informations que nous souhaitons retenir, de telle sorte
qu’il nous sera plus aisé de les comprendre. Il est
préconisé d’user de codes, de couleurs, de symboles, etc.
pour mieux s’y retrouver et faciliter l’approche visuelle
de la carte mentale.
La carte mentale est très souvent utilisée pour mémoriser
et organiser tout type d'informations selon un thème
particulier. Elle permet également de prendre des notes
rapidement sur un sujet quelconque dans l’optique d’un
exercice de synthèse. L’exercice de carte mentale est très
souvent utilisé pour les révisions car il permet une vue
d’ensemble sur un sujet précis, un thème particulier.
La cartographie mentale consiste en la réalisation d’un
schéma avec au centre, un thème. Tout autour de ce
thème, sont retrouvés cinq à dix sous-thèmes desquels
découlent toutes les idées en rapport avec ces sous-
thèmes.
Par exemple, si nous prenons le thème des continents du
monde, nous trouverons en sous-thèmes le nom des six
continents, et les idées qui en découlent peuvent se
référer au nom des principaux pays, aux dates
importantes les concernant, au nombre d’habitants sur
chacun d’entre eux, etc...
Il s’agit maintenant de réaliser une carte mentale autour
de divers thèmes proposés, pour permettre une bonne
visualisation mentale des thèmes en question. Vous
pouvez vous entraîner sur cet exercice avec des thèmes
divers et vous pouvez les faire évoluer de telle sorte
qu’ils vous permettent de réviser convenablement vos
cours.
1. La mémoire : classez les mémoires en sous-
thèmes et relevez leurs caractéristiques
principales
2. Les continents du monde
3. Les différentes langues parlées en Amérique
Exercices sur l’agenda mental
L’agenda mental fonctionne, comme la majorité des
méthodes que nous avons présentées, sur le principe de la
visualisation et de la création d’images mentales. C’est-à-
dire qu’il vous faudra associer chaque rendez-vous,
deadlines, tâches, etc…, avec d’autres éléments.
L’agenda mental ressemble également à un chemin
d’associations dans le sens où il va falloir associer
chaque chose à faire avec une pièce ou un objet
dépendant de votre routine.
L’objectif de l’agenda mental est de ne rien noter de ses
rendez-vous, des tâches à effectuer, etc…, et de tout
mémoriser mentalement. Cette technique aide à stimuler
énormément le cerveau et la mémoire, et permet de
retenir de plus en plus d’informations.
Pour cela il faut vous rappeler de votre routine du matin,
c’est-à-dire toutes les actions et tous les lieux de votre
domicile que vous effectuez ou où vous rendez le matin.
Vous pouvez associer chaque tâche que vous faites le
matin à un jour de la semaine, par exemple sortir de votre
lit correspondrait au lundi, vous doucher renverrait au
mardi et ainsi de suite, ou vous pouvez associer chaque
pièce de votre domicile à un jour de la semaine, de ce fait
votre chambre serait le lundi, le couloir le mardi, etc.
Il faut définir des associations de tâches constantes pour
ne pas porter à confusion et que vous ne vous trompiez
pas dans les actions que vous devez faire.
Il suffit ensuite de transformer les informations dont vous
devez vous souvenir en histoires mentales faites
d’images mentales. C’est-à-dire que si le lundi vous avez
une prise de sang à effectuer, il faut vous visualiser dans
le cabinet médical, pendant la prise de sang. Si vous
parvenez à vous souvenir des actions à faire simplement
en les visualisant, vous pouvez vous en tenir à cela, mais
si cela ne vous suffit pas, vous pouvez créer des images
mentales marquantes. Par exemple, imaginez une salle
disproportionnée, dans laquelle tous les éléments sont
gigantesques, notamment les aiguilles, et où vous êtes
tout petit.
Il s’agit de créer un agenda mental très simple pour
commencer autour de tâches proposées, pour créer un
début de visualisation mentale à l’aide d’images et
d’histoires que vous serez en mesure de mémoriser. Vous
pouvez vous entraîner sur cet exercice avec vos propres
tâches et rendez-vous, pour qu’il vous soit encore plus
utile.
1. Lundi : rendez-vous chez le dentiste
2. Jeudi : acheter des œufs et du lait
3. Dimanche : appel téléphonique avec un ami
Exercices par les moyens
mnémotechniques
Nous en avons présenté certains tout au long de ces
chapitres, mais les moyens mnémotechniques sont une
grande aide dans la mémorisation de toute information.
Que ce soit en français avec la question : “Mais où est
donc Ornicar ?”, ou en anglais avec la règle des cinq W,
ou même par tous les codes et symboles que nous
utilisons dans la vie de tous les jours. Certains moyens
mnémotechniques peuvent être appris de manière
universelle, toutefois la plupart est propre à chacun
d’entre nous.
Ces moyens reposent essentiellement sur des associations
qu’organise notre cerveau pour améliorer la
mémorisation des informations en question. Ils sont
divers et peuvent reposer sur des jeux de mots, c’est-à-
dire des rimes, des acrostiches, des anagrammes, des
acronymes, etc.…, sur des images mentales, des mots-
clés, ou encore sur des associations et divisions diverses
qui ne dépendent que de vous.
Pour créer de bons moyens mnémotechniques, il est
souvent bon d’utiliser les premières lettres de chaque mot
pour en créer un nouveau, comme nous l’avons effectué
pour les états américains de la Californie, de l’Arizona et
du Nevada, avec lesquels nous pouvons imaginer le
prénom CAriNe.
Il est également possible d’utiliser ces lettres en question
pour construire une phrase dont les initiales de chaque
mot correspondront à un autre à mémoriser. Jouer avec
les figures de style et les sons, opposer certains mots,
s’avèrent communs, notamment avec la formule
mathématique “2 Pi R” correspondant à l’expression
“deux pierres”, ou même utiliser allitération (répétition
d’une consonne ou d’un groupe de consonnes dans une
phrase) et assonance (répétition d’une voyelle).
Les moyens mnémotechniques sont très intéressants pour
la mémorisation, mais ils ne fonctionnent pas pour tout le
monde et chacun doit se les approprier pour qu’ils soient
réellement efficaces. C’est pourquoi nous vous en
proposons plusieurs, qui sont plutôt connus. Toutefois
libre à vous de les transformer ou d’en développer de
nouveaux pour améliorer encore plus votre mémoire :
1. L’ordre des planètes : Me Voilà Tout Mouillé,
Je Suis Un Nuage
2. Mourir : il n’y a qu’un seul r car nous ne
mourons qu’une seule fois
3. Différencier l’Ouest de l’Est : grâce au mot
“orange”, l’Est est à droite et l’Ouest à gauche
Exercices pour développer au mieux
sa mémoire : niveau 4
S’exercer grâce à la socialisation
La socialisation est un élément très important du
processus de mémorisation car elle implique de raconter
ses souvenirs, ce qui leur permet d’être revivifiés, encore
et encore, et de s’ancrer durablement dans la mémoire.
Nous avons vu que c’est par la répétition que
l’enregistrement de souvenirs se fait le mieux, raconter
constamment ses souvenirs, ses connaissances, les
informations que nous avons apprises, va permettre à la
mémoire de juger ces éléments comme essentiels et ils
seront mieux conservés.
Toute relation sociale, si elle est saine, peut être une
grande source de motivation dans tout apprentissage.
Réviser, apprendre, comprendre, assimiler toute
information est toujours plus amusant lorsque nous
sommes accompagnés : dans un sens la socialisation
permet de développer une meilleure mémoire. Les
relations sociales évitent également de ruminer les
informations que nous souhaitons apprendre, c’est-à-dire
que discuter avec les personnes qui nous sont proches
permet une déconnexion des révisions, entre autres, pour
y retourner plus motivés encore.
De plus, côtoyer des amis, de la famille, ou autres, peut
développer une attitude positive grâce aux
encouragements que ceux-ci peuvent nous offrir, ce qui
est gage d’un meilleur apprentissage.
Nous pouvons considérer les relations sociales comme
faisant partie d’une certaine hygiène de vie qui pousse à
rencontrer des gens et discuter avec ses amis, sa famille,
ses collègues, etc… Pour la majorité des individus,
côtoyer d’autres personnes au quotidien est important, à
la fois pour une bonne santé mentale et physique, ce qui,
nous l’avons vu, fait partie prenante du chemin vers une
bonne mémoire.
S’exercer grâce aux jeux de société
Il existe de nombreux jeux de société concentrant leur
concept sur l'amélioration de la mémoire, ou tout du
moins son utilisation. Les jeux de société stimulent à la
fois l’imagination, la réflexion et les capacités
mémorielles des joueurs, c’est pourquoi ils sont
préconisés chez les personnes ayant des troubles de la
mémoire. Ces exercices peuvent toutefois être utilisés par
tous car c’est un bon moyen d'affiner ses capacités
cognitives.
Rien que les règles des divers jeux auxquels les
personnes jouent, peuvent être considérées comme des
informations affinant la mémorisation. Autrement dit, il
existe beaucoup de jeux de stratégie, de culture générale,
etc.… nécessitant une organisation mentale des
informations pour trouver les solutions. Les jeux de
société exigent d’être concentrés, d’être attentifs à toutes
les actions de chacun, et cela pousse à utiliser sa
mémoire. De plus, comme nous l’avons vu plus tôt, les
jeux de société permettent de travailler sur ses relations
sociales et de ce fait, de faire évoluer sa mémoire grâce à
ces deux exercices.
En soi, les jeux de société ne peuvent qu’être
recommandés pour exercer sa mémoire. Ils ne suffisent
pas pour développer une mémoire parfaitement efficace,
car beaucoup d’autres éléments entrent en compte, mais
sont un très bon moyen pour la stimuler tout en
s’amusant.
Conclusion
La mémoire, ou plutôt toutes nos différentes mémoires
apparaissent comme essentielle à notre vie. A travers les
souvenirs et connaissances stockés dans nos mémoires,
nous créons notre histoire, nous formons notre identité
propre et construisons notre personnalité. C’est parce que
nous sommes capables de faire fonctionner notre
processus de mémorisation, que nous sommes des êtres
humains uniques. Sans cela, nos vies et nos sociétés en
général n’auraient que peu de sens. C’est donc parce que
nous avons été en mesure de développer cette capacité
humaine que nous avons créé l’Histoire.
Nous avons vu l’évolution de la perception de la
mémoire au fil des siècles, nous avons vu qu’elle était
reconnue aujourd’hui pour ses propres valeurs, c’est
pourquoi nous devons aujourd’hui réaliser à quel point
elle nous est précieuse. La mémoire n’est donc pas à
prendre pour acquise, elle doit être préservée et
travaillée. Il est important d’en prendre soin pour la
garder efficace.
Cela passe donc par tous les points que nous avons
détaillés : le travail assidu et les exercices de
mémorisation homogènes que nous pouvons faire, la
concentration et la mémorisation au quotidien, l’adoption
d’un mode de vie approprié et d’une hygiène de vie
saine, favorisation des traitements naturels contre les
troubles de la mémoire plutôt que le choix de
médicaments potentiellement dangereux, le positivisme
général et la motivation constante ainsi que la
socialisation régulière.
Mais la mémoire peut également être utilisée pour son
habilité à assimiler et associer un grand nombre
d’informations. Que ce soit par la sensibilisation de nos
sociétés à l’Histoire et au manichéisme, ou par
l’utilisation qu’en font les industries pour nous faire
assimiler leurs produits, quels qu’ils soient. La mémoire
est un outil puissant, les sociétés l’ont compris, les
industries l’ont compris, et les gouvernements également.
Mieux comprendre nos mémoires nous permettra
éventuellement d’échapper à cette gestion de notre
capacité à mémoriser diverses informations, de parer
l’usage commun et de pouvoir l’utiliser pour notre propre
bien-être.
Notre mémoire est donc constitutive, pour chacun, et est
à travailler, à tout stade de la vie, et non pas seulement à
partir du moment où les troubles de la mémoire
apparaissent. Cependant, l’oubli est lui aussi
indispensable, il ne faut pas s’en inquiéter. Il est toutefois
très important de prévenir les troubles mémoriels, de
contrer tout risque, comme nous l’avons vu tout au long
de ce livre. Booster sa mémoire ce n’est pas arrêter les
maladies de la mémoire, booster sa mémoire c’est
prendre soin de soi-même, booster sa mémoire c’est
préserver son histoire et fonder son identité.

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