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LES THÉRAPIES DU TRAUMATISME PSYCHIQUE À LA LUMIÈRE DES

NEUROSCIENCES LE TRAUMATISME PSYCHIQUE AU REGARD DE LA


CONSOLIDATION ET DE LA RECONSOLIDATION DE LA MÉMOIRE

Évelyne Josse, Sarah Lapcevic

ALN éditions | « Hegel »

2022/2 N° 2 | pages 91 à 98
ISSN 2269-0530
DOI 10.3917/heg.122.0091
Article disponible en ligne à l'adresse :
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Hegel Vol. 12 N° 2 - 2022
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DOI : 10.3917/heg.122.0091

Les thérapies du traumatisme psychique


à la lumière des neurosciences
Le traumatisme psychique au regard
de la consolidation et de la reconsolidation
de la mémoire

Therapies of psychic traumatism highlighted


by neurosciences
Psychic traumatism considering consolidation

Article original
and reconsolidation of memory

Evelyne Josse1, Sarah Lapcevic2


1.  Chargée de cours à l’Université de Lorraine (Metz), psychologue, psychothérapeute (EMDR,
hypnose, thérapie brève), psychotraumatologue, formatrice (psycho-traumatologie, hypnose)
www.resilience-psy.com
2.  Psychologue clinicienne, psychothérapeute spécialisée en psycho-traumatologie, doctorante en
psychologie à l'Université de Lorraine (Metz)
Avec l’aimable collaboration de Stéphanie Kahlfa, chercheure au CNRS, à l’institut de Neurosciences de
La Timone (Marseille).

Résumé
Dès les années 1960, les chercheurs en neurosciences ont mis en évidence qu’un souvenir
récemment acquis est fragile et doit être stabilisé pour devenir permanent (consolidation). Dans
les années 2000, ils ont constaté que les souvenirs anciens redeviennent instables et susceptibles
d’être modifiés lorsqu’ils sont réactivés (reconsolidation). Ils ont montré que l’hyperactivité
neurovégétative facilite la consolidation des souvenirs et explique, du moins partiellement, la
chronicisation du syndrome psychotraumatique. Ils ont également prouvé qu’il est possible
d’atténuer les émotions d’un souvenir ancien au moment de sa reconsolidation.

Mots-clés
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Consolidation de la mémoire ; Reconsolidation de la mémoire ; Propranolol ; traumatisme psychique

Abstract
As early as the 1960s, neuroscientists highlighted that a recently acquired memory is fragile and
must be stabilized to become permanent (consolidation). In the 2000s, they found that old memories
become unstable again and susceptible to change when they are reactivated (reconsolidation).
They showed that neurovegetative hyperactivity facilitates the consolidation of memories and
explains, at least partially, the chronicisation of the psychotraumatic syndrome. They have also
shown that it is possible to attenuate the emotions of an old memory when it is reconsolidated.

Keywords
Memory consolidation; Memory reconsolidation; Propranolol; Psychological trauma

Introduction
Selon la récente théorie de la reconsolidation mnésique, les souvenirs sont labiles et susceptibles
d’être modifiés lorsqu’ils sont réactivés. Par ce processus de reconsolidation, les souvenirs anciens sont
actualisés par l’intégration d’informations contemporaines.

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Les chercheurs en neurosciences ont montré qu’il est possible d’atténuer les émotions d’un souvenir au
moment de sa reconsolidation. Cette découverte ouvre des perspectives thérapeutiques intéressantes
pour les troubles psychologiques générés par un souvenir porteur d’une émotion négative intense, tels
que les traumatismes psychiques.

Dans ce premier article, nous expliquerons les processus de consolidation et de reconsolidation de la


mémoire ainsi que l’importance de l’activité neurovégétative dans la stabilisation et le renforcement
des souvenirs traumatiques. Dans le second, nous discuterons de l’efficacité de la thérapie de la
reconsolidation, de l’exposition prolongée, de l’EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing)
[1] et de l’hypnose à la lumière des connaissances récentes sur la reconsolidation de la mémoire.

Consolidation et reconsolidation de la mémoire


Notre mémoire est un processus dynamique. Elle ne se contente pas de stocker les souvenirs et de les
restituer tels quels. Elle les construit et les transforme.

La consolidation mnésique
Un souvenir récemment acquis est initialement labile, sensible aux interférences et à l’oubli. Pour devenir
persistant, il doit être consolidé. En neurosciences cognitives, la consolidation de la mémoire désigne le
processus par lequel la trace mnésique nouvellement acquise est transférée d’un système de mémoire
à court terme vers la mémoire à long terme où elle se stabilise1 [3]. Il y a déjà plus d’un siècle, Müller
et Pilzecker, à qui l’on doit la première théorie de la consolidation, ont démontré que la présentation de
« stimuli distractifs » altère les capacités de rappel d’informations récemment acquises [4]. S’appuyant
sur ces travaux, de récentes études apportent davantage d’éléments de précision relatifs à la nature de
ces stimuli [5, 6]. Lyadurai et ses collaborateurs ont notamment démontré que l’administration d’une
tâche cognitive à forte composante visuospatiale (Tetris) induisait une perturbation de la consolidation
des éléments sensoriels associés à la mémoire traumatique [6]. Dans cette étude, les auteurs ont
comparé deux situations expérimentales auprès de patients admis dans un service hospitalier d’urgence
dans les 6 heures suivant un accident de voiture (n=71). Les patients étaient invités à se rappeler des
moments de l’accident les plus marquants et étaient parallèlement exposés selon les conditions, à un
jeu informatique Tetris (n=37) ou à l’écriture d’un journal d’activité (n=34) durant vingt minutes. Les
résultats obtenus à cette étude démontrèrent qu’une intervention précoce basée sur Tetris permettait de
réduire davantage les souvenirs intrusifs ou flashbacks de l’événement traumatique qu’une intervention
placebo. Outre les interventions impliquant des tâches cognitives à forte exigence visuospatiale, les
électrochocs et certaines substances pharmacologiques interfèrent également avec la consolidation. C’est
le cas du propranolol, un bêtabloquant noradrénergique, objet depuis une vingtaine d’années de toutes
les attentions des chercheurs impliqués dans le traitement du traumatisme psychique [7]2. A contrario,
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l’exposition à un stresseur dans les minutes suivant un apprentissage augmente la consolidation de
la mémoire. La consolidation comprend deux processus, la stabilisation synaptique et la stabilisation
systémique.

La consolidation synaptique
On entend par stabilisation synaptique, les changements cellulaires et moléculaires survenant au sein
des neurones et des synapses. La consolidation synaptique est indispensable pour que puisse s’opérer la
migration de la trace vers les aires corticales sensorielles somesthésiques, motrices ou encore associatives
[8-10]. Cette consolidation est rapide. Elle se produit en quelques minutes, tout au plus dans les six
heures après l’encodage du souvenir [11, 12].

1. Une autre théorie soutient que les informations ne transfèrent pas toutes par la mémoire à court terme
avant d’être enregistrées en mémoire à long terme. Il existerait deux types de consolidation, l’une sérielle (passage
de l’information de la mémoire à court terme puis dans la mémoire à long terme) et l’autre parallèle (inscription
directe de l’information en mémoire à long terme) [2].
2. L’efficacité du propranolol à diminuer, voire à neutraliser, de façon durable, un souvenir traumatique
nouvellement acquis ou déjà consolidé a été prouvée par la recherche. Basée sur cette découverte, le professeur
canadien Alain Brunet, agrégé en psychiatrie de l’Université McGill de Montréal, a mis au point la thérapie de la
reconsolidation.

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La consolidation systémique
Selon la conception classique, la stabilisation systémique concerne la migration de la trace mnésique
de l’hippocampe vers le cortex. Selon la théorie des traces multiples [13], elle implique une interaction
forte entre l’hippocampe et les différentes zones cérébrales3 qui conduit à la multiplication de la trace
mnésique [14, 15, 16]. Dans cette optique, l’hippocampe constitue lui aussi, tout autant que le cortex, une
structure de stockage de la mémoire à long terme. En raison de ses capacités associatives, l’hippocampe
réactive les zones néocorticales au cours de périodes dites «  offline  », à savoir la veille calme et le
sommeil [17, 18]. La réactivation de la trace amène la création d’une nouvelle trace qui est appelée à son
tour à être consolidée par l’hippocampe et insérée au sein du réseau cortical impliqué dans l’encodage du
souvenir. Cette consolidation est lente, entre plusieurs semaines et plusieurs années. Toutefois, la théorie
des schémas [19] démontre que le processus de consolidation mnésique peut également être rapide.
Cette théorie stipule notamment que les informations nouvellement acquises peuvent être rapidement
intégrées au niveau cortical si ces dernières s’avèrent similaires à une représentation corticale (ou
schéma cortical) préalablement établi [20-22].

La reconsolidation
Longtemps, on a cru que le processus de consolidation accompli, les interconnexions constituant le
souvenir devenaient permanentes. Dès lors, on pensait impossible de modifier une trace mnésique
totalement consolidée. Or, une expérience menée en 1968 par James Misanin et ses collaborateurs a
démenti cette thèse [23]. Il faudra toutefois attendre les années 2000 pour que d’autres équipes de
chercheurs s’intéressent à la malléabilité d’un souvenir ancien et confirment ces premières données
expérimentales. Ainsi, différents auteurs ont mis en évidence que le rappel d’un souvenir consolidé le
rend labile et sujet aux modifications à l’intérieur d’une fenêtre temporelle de six heures [11, 12]. Pour
être conservé après avoir été remémoré, il doit une nouvelle fois être stocké et stabilisé en mémoire à
long terme par le biais d’une synthèse de protéines [24, 25, 26]. Ce processus nommé reconsolidation
de la mémoire, se distingue de la consolidation par les mécanismes moléculaires4, les circuits neuronaux
et les zones cérébrales impliqués [30, 31, 32]. Lors de la reconsolidation, le souvenir peut être ré-encodé
tel quel, renforcé, atténué ou modifié. Divers phénomènes peuvent interférer avec la reconsolidation, par
exemple un nouvel apprentissage [33, 34] ou des agents amnésiques comme des bêtabloquants [35].

En résumé, la consolidation est un processus de formation de nouveaux souvenirs et la reconsolidation,


la réactualisation ou la modulation de la prégnance (augmentation ou atténuation) de souvenirs anciens
déjà consolidés.

Consolidation, reconsolidation et traumatisme psychique


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Consolidation et émotion
Les souvenirs les plus vivides et les plus durables concernent les événements empreints d’émotions
fortes. En effet, l’émotion semble faciliter la consolidation d’une trace mnésique à long terme par le biais
des hormones de stress, l’adrénaline et la noradrénaline [36, 37, 38] via les récepteurs adrénergiques
de l’amygdale [37, 39]. L’effet de ces neuromodulateurs est lié au degré d’alerte, à l’anxiété ou au stress
[40].

Consolidation et traumatisme psychique


Les études prouvent que l’intensité de la détresse péri-traumatique s’avère ultérieurement corrélée à
l’apparition d’un trouble psychotraumatique [41, 42, 43]. Cette détresse, puisque résultant d’un défaut de

3. Par exemple, un souvenir autobiographie implique l’interconnexion de différentes zones du cerveau : le lobe
préfrontal, le lobe temporal latéral, l’hippocampe et les régions pariéto-occipitales.
4. Certains mécanismes moléculaires s’avèrent spécifiques à la consolidation et ne sont donc pas impliqués
dans la reconsolidation [27, 28]. Par ailleurs, ces deux processus peuvent être double dissocié : certains gènes ou
facteurs de transcription sont impliqués dans la consolidation mais pas dans la reconsolidation et inversement [29].

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contrôle fronto-hyppocampique5 impliquant une augmentation de la réponse émotionnelle amygdalienne,


s’accompagne d’une hyperactivation orthosympathique [44, 45]. L’hyperactivation orthosympathique,
implique de façon conséquentielle la sursécrétion par les glandes médullo-surrénales, des hormones
de stress, telles que la noradrénaline et l’adrénaline [46]. Par la libération catécholaminergique, en
particulier la noradrénaline [47] et par une augmentation, sous l’effet des processus noradrénergiques, de
l’activité de l’amygdale, siège présumé de la mémoire émotionnelle [48]. Cette activité neurovégétative
péritraumatique concourt au renforcement de la consolidation des souvenirs traumatiques [38, 49, 50].
Il en résulte un souvenir traumatique sur-consolidé, très vivide, pérenne, omniprésent dans la mémoire
et facilement réactivé. Toute remémoration provoque à son tour une synthèse d’hormones de stress
qui renforce davantage la rémanence du souvenir traumatique. Conserver durablement le souvenir
d’événements émotionnels et traumatiques représente un avantage pour la préservation et l’évolution
de l’espèce humaine en conférant à l’homme la faculté de se défier des dangers et de rechercher ce qui
est lui est bénéfique.

L’activation orthosympathique péritraumatique et l’hyperadrénergie subséquente est aujourd’hui


considérée comme le véritable facteur de chronicisation des troubles et le meilleur indice prédictif d’un
syndrome psychotraumatique à long terme [51]. Les symptomatologies hyperadrénergiques s’expriment
par un état d’alerte repérable par la striction laryngée6, l’oppression thoracique, la tachychardie ou
encore la tachypnée7 [52]. Les études ont prouvé qu’une victime présentant une tachycardie supérieure
à 95 battements par minute ou une tachypnée d’au moins 22 respirations par minute8, témoins d’une
activation orthosympathique prolongée, dans le décours immédiat d’un événement, alors qu’elle est en
sécurité et a été rassurée, est prédisposée à développer un trouble psychotraumatique [53]. A contrario,
une fréquence cardiaque inférieure à 80 pulsations par minute serait de bon augure [54]. En effet,
95 % des personnes ayant un rythme cardiaque inférieur à 80 battements par minute dans les heures
suivant la situation potentiellement traumatogène ne souffrent pas ultérieurement d’un syndrome post-
traumatique [55, 56]. La recherche clinique suggère d’ailleurs que les bêtabloquants noradrénergiques
(propranolol) prescrits dans la période post-immédiate du trauma s’oppose à l’inscription des mémoires
traumatiques et diminue le risque de développer un syndrome post-traumatique [55]9.

Reconsolidation et traumatisme psychique


Les symptômes intrusifs de l’événement traumatique sont des manifestations pathognomoniques du
syndrome post-traumatique. Les flashbacks, les souvenirs répétitifs et les cauchemars sont quelques-
unes de ces réminiscences10. Les flashbacks reproduisent tout ou partie de la scène traumatique et font
brusquement irruption dans la conscience de la victime. Ils sont vécus comme réels pendant un bref
instant, tout au plus durant quelques secondes. Les souvenirs répétitifs et envahissants de l’événement
traumatique viennent inopinément à l’esprit de la personne traumatisée en dépit de sa volonté de
les rejeter. A la différence des flashbacks, ils sont reconnus comme cognitions, distincts de la réalité
actuelle. Les cauchemars de répétition font revivre l’événement traumatique en rêve. Généralement, ils
ne reproduisent pas fidèlement la situation délétère mais en conservent les caractéristiques principales
et déclenchent les mêmes sentiments violents d’impuissance, de peur ou d’horreur.
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Par ces reviviscences, la victime a l’impression d’être ramenée dans le passé et de ré-expérimenter
l’événement initial, voire de le revivre. Elles surviennent spontanément ou sont déclenchées par des
stimuli qui évoquent ou symbolisent l’événement traumatisant (images à la télévision, article dans la
presse, odeur, bruit, sensations physiques, etc.).

La chronicisation du syndrome psychotraumatique s’explique, du moins partiellement, par la théorie de


la reconsolidation [7, 59]. Par le syndrome de répétition, le souvenir de l’événement traumatique est
rappelé à de multiples reprises. Ces réactivations itératives déclenchent le processus de potentialisation

5. Le cortex préfrontal et l’hippocampe assurent des fonctions de modulation et d’atténuation de l’impact des
stimuli sur l’amygdale [44]. Aussi et dans le cas d’une détresse péritraumatique, les sous-activations hippocampique
et frontale impliquent un défaut d’inhibition amygdalien [45].
6. La striction laryngée se caractérise par un rétrécissement du larynx.
7. La tachypnée désigne une ventilation pulmonaire accélérée.
8. Chez un adulte, la respiration au repos est de 12 à 18 mouvements respiratoires par minute.
9. Voir infra.
10. Pour une description détaillée du tableau clinique du traumatisme psychique, consulter les ouvrages de
l’auteur [57, 58].

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à long terme (PLT)11 et accroissent sans cesse la rémanence de la trace mnésique. De plus, ces
remémorations provoquent de vives émotions négatives (peur, sentiment d’impuissance, horreur, colère,
culpabilité, honte). L’orthosympathique est activé, même si objectivement la personne est et se sait
en sécurité. L’hyperadrénergie consécutive contribue à reconsolider plus fortement encore la puissance
émotionnelle de la trace traumatique [49]. Le souvenir est ainsi rapidement hyperconsolidé. A contrario,
la recherche a montré que la diminution des niveaux d’hormones de stress par le biais de substances
pharmacologiques (propranolol, metyrapone), au moment de la réactivation d’un souvenir, diminue
durablement la reconsolidation des mémoires négatives [60, 61, 62].

Consolidation, reconsolidation et modification


des souvenirs
Contrairement à la conviction largement répandue, nos souvenirs ne sont pas le reflet conforme de la
réalité et ne sont pas le contenu fidèlement consigné de nos expériences.

Notre mémoire n’encode pas les événements de manière neutre et objective comme le fait une caméra.
Sitôt perçu, un événement est apprécié en fonction de la culture de celui qui le vit, de sa personnalité,
de ses expériences passées, de son développement cognitif, de ses besoins, de ses désirs, de ses
valeurs, de ses croyances, etc. Il se structure et se transforme en souvenir en s’enrichissant subtilement
d’hypothèses, de théories, d’interprétations et d’explications propres au sujet. Selon la théorie des
schémas12 développée par Frederic Bartlett [19], le souvenir n’est pas la reproduction exacte d’une
scène mais une reconstruction imaginative active des informations et des expériences passées. Pour la
psychologue cognitiviste américaine Elizabeth Loftus, spécialiste de la mémoire, « les souvenirs ne sont
pas la somme de ce qu’une personne a fait, mais bien plus la somme de ce qu’elle a pensé, de ce qu’on
lui a dit, et de ce qu’elle croit »13.

Selon la théorie de la reconsolidation, un souvenir est modifié à chaque évocation [13]. Il est ré-encodé
avec le nouveau contexte dans lequel la récupération s’est produite et est reconstruit à la lumière des
besoins et connaissances du présent (updating memory selon Lee et al. [63]). Cette plasticité constitue
un processus adaptatif fondamental dans l’évolution des espèces animales et humaine. Elizabeth Loftus a
démontré que les souvenirs peuvent être modifiés lors de leur rappel par l’ajout de nouvelles informations
[64]. Par plusieurs centaines d’expériences menées sur plus de 20 000 personnes, elle a prouvé qu’il
est possible de modifier un souvenir autobiographique chez des sujets par la simple exposition à des
informations erronées [65]. D’autres auteurs ont également prouvé qu’il est possible de modifier les
souvenirs suite à leur réactivation [26, 35, 66].

Conclusion
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L’émotion et l’activation neurovégétative subséquente jouent un rôle central dans les processus
de consolidation et reconsolidation mnésiques. La conservation durable d’un souvenir émotionnel et
traumatique, constitue un avantage évolutif en ce qui concerne la préservation de l’espèce humaine.
Cependant, bien qu’étant originellement adaptative, la durabilité de cette conservation s’avère délétère
dans le cas d’un souvenir empreint d’émotions trop saillantes, car elle favorise le développement et le
maintien du syndrome psychotraumatique.

Grâce aux découvertes neuroscientifiques de ces dernières décennies, nous savons qu’il est désormais
possible d’atténuer de façon préventive et curative l’émotivité d’un souvenir traumatique dans les

11. Au niveau cellulaire, l’apprentissage et la mémoire repose sur une forme de plasticité nommée PLT,
potentialisation à long terme. Le cerveau stocke l’information dans des réseaux de neurones connectés par leurs
synapses et la récupère en activant ces réseaux. L’activation répétée d’un réseau modifie durablement l’efficacité de
la transmission synaptique des neurones impliqués.
12. Pour Bartlett, un schéma est une structure organisée qui intègre les connaissances et les attentes d’un
individu pour un aspect du monde [19].
13. Tous les souvenirs sont faux. Le Monde16 juillet 2008. www.lemonde.fr. https://www.lemonde.fr/planete/
article/2008/07/16/metamorphoses-de-la-memoire-3-6-tous-les-souvenirs-sont-faux_1073939_3244.html

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heures suivant sa réactivation. Ces découvertes offrent des perspectives thérapeutiques opportunes
(psychothérapeutiques et pharmacologiques) particulièrement pertinentes dans le champ du
psychotraumatisme.

Les thérapies cognitives et comportementales d’exposition prolongée, L’EMDR ainsi que l’Hypnose
demeurent actuellement reconnues comme étant les psychothérapies les plus efficaces dans la prise en
charge psychotraumatologique. Reposant communément sur l’évocation du récit (et donc le rappel en
mémoire) du souvenir traumatique, ces thérapies bien que différentes d’un point de vue protocolaire,
objectivent, par le blocage de l’émotion lors de la reconsolidation, la prévention et le traitement du
syndrome post traumatique.

Concernant les traitements pharmacologiques existants, outre les inhibiteurs de recapture de sérotonine
(Paroxétine), l’administration de bêtabloquants noradrénergiques (Propranolol) offrent de nouvelles pistes
médicamenteuses pour traiter les troubles psychologiques générés par un souvenir traumatique. De plus,
le Propranolol puisque particulièrement accessible car peu coûteux, rapide et facilement administrable,
constitue de fait, une réponse thérapeutique alternative à la prise en charge psychotraumatologique.

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