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Filière : MS FUE Ingénierie Pédagogique Multimédia M OD U L E : IH M

Semestre 2 AAMMOU Souhaib

4
Mémoire

2022/2023
Plan!
1. La mémoire comme structure ou processus
2. Les mémoires sensorielles
3. La mémoire à court-terme (MCT)
4. La mémoire à long terme (MLT)
5. Quelques principaux facteurs de la mémorisation
« C’est la faculté de conserver et de
rappeler des états de conscience
passés et ce qui s’y trouve associé »
La mémoire
comme
structure ou
processus
5
Généralités

➜ Aristote considérait la mémoire comme


semblable à une tablette de cire qui peut être
moulée, fondue et remodelée au fil du temps.
➜ La mémoire peut également être considérée
comme un système de classement
d'informations organisées de différentes
manières (par exemple, tous les animaux sont
stockés ensemble, toutes les couleurs sont
stockées ensemble), selon la façon dont elles
sont encodées et comment elles sont
récupérées.
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Généralités

➜ Ces deux idées considèrent la mémoire comme


une "chose", comme une unité ou une structure
de stockage où l'information est conservée.
➜ Cependant, la mémoire peut aussi être
considérée comme un ensemble de processus
interdépendants. En d'autres termes, plutôt que
de penser à la mémoire comme une chose, la
mémoire est davantage considérée comme un
«souvenir», et les chercheurs qui adhèrent à
cette vision de la mémoire se concentrent
davantage sur comment et quand se produit le
souvenir.
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Généralités

➜ Les vues de la structure et du processus


de la mémoire ont toutes deux joué un rôle
important dans la façon dont les
chercheurs ont étudié la mémoire, et vous
verrez des exemples, dans ce chapitre, des
deux vues lorsque nous examinerons
certains des types de mémoire que les
chercheurs ont étudiés.

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Encodage, stockage et récupération

➜ Trois processus importants en mémoire sont


l'encodage, le stockage et la récupération.
 L'encodage est le processus par lequel l'information
entre dans notre mémoire. Il s'agit parfois d'un
processus assez actif, par exemple lorsque vous lisez ce
texte ou que vous vous interrogez pour essayer de vous
souvenir du concept que vous avez apprise dans un
cours. Il peut également s'agir d'un processus moins
actif lorsque l'information est encodée sans que l'on ait
l'intention de s'en souvenir. Cependant, pour que
l'information soit encodée, il faut souvent prêter
attention à l'information.

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Encodage, stockage et récupération

 Le stockage est le processus par lequel les informations


sont conservées en mémoire. La connexion avec ses
connaissances préexistantes semble être importante
dans le processus de récupération, car l'information
semble être stockée avec des concepts connexes.
Cependant, il n'y a pas un seul endroit dans le cerveau
où une mémoire individuelle est conservée. Au lieu de
cela, le stockage des souvenirs semble être réparti sur
plusieurs zones du cerveau. Des zones cérébrales
spécifiques (par exemple, l'hippocampe) sont
impliquées dans la reconstitution des morceaux d'un
souvenir lorsqu'il est récupéré.

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Encodage, stockage et récupération

 Comme l'encodage, le processus de récupération


peut être intentionnel, comme lorsque vous
essayez de vous souvenir de ce que vous avez
pris au petit-déjeuner lundi dernier ou du nom du
professeur de votre cours, ou involontaire,
comme lorsque vous vous souvenez
soudainement de la bonne réponse à une
question d'examen à 3 heures du matin le
lendemain de votre examen.

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Des études en neurosciences cognitives
montrent que ces trois processus sont
contrôlés par différentes zones cérébrales
(Moscovitch, Chein, Talmi et Cohn, 2007).

Moscovitch, M., Chein, J. M., Talmi, D., & Cohn, M. (2007).


Learning and memory. Cognition, brain, and consciousness:
Introduction to cognitive neuroscience, 255-291.
Quels modèles de
mémoire sont proposés?
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Modèle modal de la mémoire

➜ En plus des descriptions de la mémoire dont nous


avons déjà parlé, la mémoire a également été classée
selon la durée : mémoires sensorielles, mémoires à
court terme et mémoires à long terme.
➜ Un premier modèle de mémoire connu sous le nom
de modèle modal de mémoire (Atkinson & Shiffrin,
1968, 1969)

Atkinson, R. C., & Shiffrin, R. M. (1968). Human memory: A


proposed system and its control processes. In Psychology of
learning and motivation (Vol. 2, pp. 89-195). Academic Press.

Shiffrin, R. M., & Atkinson, R. C. (1969). Storage and retrieval


Article 1 processes in long-term memory. Psychological review, 76(2),
AAMMOU Souhaib 179.
Attention

Modèle modal de la mémoire

Mémoire
Vision
Iconique Processus de contrôle:
Stockage permanent
• Autorépétition
des connaissances:
Audition Mémoires
Mémoire • Encodage
Mémoire à court terme Mémoire à long terme
Stimulus • Réseau sémantique
sensorielle
Echoïque • Décision
(MCT) (MLT)
• Expériences
• Stratégie de
• Images
Mémoire récupération
Toucher
Haptique

Atkinson & Shiffrin (1969)


Les mémoires
sensorielles
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Introduction

➜ La mémoire sensorielle est la forme de


mémoire la plus brève. Il comprend des
informations sensorielles brutes et non traitées.
➜ C'est une représentation visuelle de la scène
qui existe sous sa forme sensorielle et qui est
perdue de mémoire en une seconde ou deux.

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Introduction

➜ Les mémoires sensoriels peuvent être stockés


pendant de très courtes périodes de temps pour
chacun de nos sens, mais ces mémoires ont été
très difficiles à mesurer pour les chercheurs en
raison de leur courte durée.
➜ Ces mémoires sont suffisamment courts pour
que les sujets des études de recherche n'aient
généralement pas le temps de rapporter leur
récupération de la mémoire sensorielle avant
que la mémoire n'ait disparu.

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Comment alors connaître
la capacité et la durée de
ces mémoires ?
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La mémoire iconique

➜ L'une des premières études sur la mémoire sensorielle


visuelle (également connue sous le nom de mémoire
iconique) pour aider à répondre à cette question a été
menée par George Sperling (1960).
➜ Pour permettre aux personnes de son étude de
rapporter suffisamment d'informations pour mesurer
la capacité et la durée de la mémoire sensorielle, il
leur a demandé de rapporter une partie de ce qui leur
était présenté.

Sperling, G. (1960). The information available in brief visual


presentations. Psychological monographs: General and
AAMMOU Souhaib applied, 74(11), 1.
22
La mémoire iconique

➜ Cette méthode est connue sous le nom de


méthode du rappel partiel (partial-report
method) car on ne demande aux sujets
qu'un rappel partiel de ce qui a été
présenté.
➜ Le paradigme de Sperling (1960) consiste
à présenter un tableau, par exemple trois
rangées de quatre lettres. Le rappel total
d’un tableau de ce type n’est d’environ
que 4 à 5 lettres.
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La mémoire iconique

➜ Mais les sujets pensaient « voir » une image


du tableau pendant quelques instants, inter-
prétée par Sperling comme une mémoire
éphémère de type sensorielle visuelle.
➜ Pour démontrer son existence, il mit au point
une technique d’échantillonnage appelée
rappel (ou report) partiel. Si le sujet entend un
son aigu au moment du rappel, il doit rappeler
la rangée du haut ; un son médium indique qu’il
faut rappeler celle du milieu et enfin (au hasard)
un son grave pour rappeler les lettres du bas.
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24
La mémoire iconique

➜ Grâce à ce rappel partiel, les sujets


rappellent en moyenne 75 % de chacune
des rangées ce qui laisse supposer que la
mémoire sensorielle permettait de stocker
75 % du tableau soit 9 lettres.

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Mise en évidence de la mémoire iconique par la technique du
rappel partiel (simplifié d’après Sperling, 1960).
26
La mémoire iconique

➜ Mais cette mémoire sensorielle visuelle ou


iconique est éphémère car, si le signal du
rappel partiel est différé de quelques
centièmes de millièmes de secondes (ms),
le rappel partiel diminue fortement.
➜ Des expériences plus précises permettent
d’estimer la durée de la mémoire iconique
à environ 250 millisecondes.

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27
La mémoire iconique

➜ Lieury propose une autre expérience pour mettre en


évidence la limite de la mémoire iconique :
 présentez à plusieurs personnes, juste le temps de la
lecture, la phrase ci-dessous :

 puis demandez leur de l’écrire avec les lettres de la


bonne couleur.
➜ Le rappel est alors d’environ 3 à 4 lettres de la bonne
couleur, mais la phrase est rappelée correctement.
➜ Cela montre que la mémoire enregistre surtout des
mots et du sens, mais elle n’est pas photographique.

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La mémoire échoïque

➜ L'existence d'une autre mémoire spécialisée, de


type auditif, a été montrée par d'autres
chercheurs, notamment Loyd Peterson et Suzan
Johnson : la comparaison du rappel de séries
de 3 (ou 4) lettres présentées soit en visuel (sur
écran ) soit en auditif (avec un casque hi-fi)
démontre une supériorité du rappel pour les
informations auditives, ce qui laisse penser qu'il
existe un autre type de stockage, auditif, d'une
durée plus longue que la mémoire iconique.

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Supériorité de la mémoire auditive pour des délais courts
(d’après Peterson et Johnson, 1971).
30
La mémoire échoïque

➜ Cependant, lorsque le rappel est différé de


quelques secondes, délai occupé par une
tâche de comptage (ou tâche Peterson),
les deux modes de présentation sont
équivalents au bout de 5 à 10 secondes.
➜ On estime donc, que la durée du stockage
auditif est d’environ 3 secondes.

Peterson, L.R., & Peterson, M.J. (1959). Short-term retention


Article 2 of individual verbal items. Journal of Experimental
AAMMOU Souhaib Psychology, 58, 193-198
➜Peterson & Peterson (1959) ont étudié la
durée de la mémoire à court terme en menant
une expérience de laboratoire avec un
échantillon de 24 étudiants en psychologie.
➜Les étudiants devaient rappeler des
trigrammes de trois lettres sans signification
(par exemple, THG, XWV) à différents
intervalles (3, 6, 9, 12, 15 ou 18 secondes).
Pour éviter la répétition (la pratique), les
étudiants devaient compter à rebours par trois
ou par quatre à partir d'un nombre spécifique,
jusqu'à ce qu'on leur demande de rappeler les
lettres.
➜Peterson & Peterson ont constaté que plus
l'intervalle est long, moins le rappel est précis.
A 3 secondes, environ 80% des trigrammes
étaient correctement rappelés, alors qu'à 18
secondes seulement 10% étaient correctement
rappelés.
32
Pluralité des mémoires sensorielles

➜ Il est vraisemblable, comme l’ont supposé les


deux chercheurs californiens Richard Atkinson
et Richard Shiffrin (1968, 1969) qu’il existe des
mémoires à court terme pour tous les sens,
mais dotés de mécanismes assez différents.
➜ Ainsi la mémoire iconique dure un quart de
seconde tandis que la mémoire auditive dure 2
à 3 secondes. Certaines expériences laissent
penser qu’il existe d’autres mémoires à court
terme sensorielles.

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Pluralité des mémoires sensorielles

➜ Ainsi Sullivan et Turvey (1974) reprennent


la technique Perterson pour des
stimulations tactiles en stimulant selon un
certain ordre les phalanges des doigts.
L’oubli est maximal au bout de 5
secondes.
➜ De même une mémoire motrice à court
terme semble exister mais qu’en est-il de
la mémoire des odeurs si célèbre depuis
l’épisode de la « madeleine de Proust ».
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La mémoire à
court-terme
(MCT)
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La capacité limitée : le nombre magique de
Miller

➜ Miller (1958) a mis en évidence que le nombre 7


(appelé ainsi nombre magique) était une
constante dans notre traitement de
l'information en MCT. Ainsi, il est possible de
stocker en MCT 7 éléments, plus ou moins
(chiffres, lettres, nombres, images, mots, etc.).
➜ Il existe donc une limitation quant à la quantité
d'informations qu'il est possible d'encoder,
maintenir et rappeler en MCT (ou MDT).

Miller, G. A. (1956). The magical number seven, plus or


minus two: Some limits on our capacity for processing
AAMMOU Souhaib information. Psychological review, 63(2), 81.
36
La capacité limitée : le nombre magique de
Miller

➜ Il est toutefois possible de dépasser cette


limite en adoptant une stratégie de
groupement. Cela consiste à ne pas
considérer les items de manière
individuelle, mais les considérer comme
des groupes. Ces groupes sont appelés
des mnèmes (chunks).
➜ Un chunk peut réunir jusqu'à 7 items +/- 2.
La MCT peut traiter jusqu'à 7 chunks +/-2,
soit 49 items.
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37
La capacité limitée : le nombre magique de
Miller

➜ Ehrlich (1972) a présenté à des étudiants des


listes de 10 séquences, que les étudiants
devaient restituer immédiatement après leur
affichage (usage de la MCT). Ces séquences
pouvaient être :
 des mots à 2, 3 ou 4 syllabes (les mots étaient
alors des chunks, et les syllabes des éléments) ;
 des phrases à 2, 3 ou 4 mots (les phrases étaient
alors des chunks, et les mots des éléments).

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➜ Les résultats montrent qu’il
n’y a pas de différence
significative dans le nombre
de mots ou de phrases
restitués, en fonction du
nombre d’éléments.
39
La capacité limitée : le nombre magique de
Miller

➜ Cette quantité limitée d’informations qu’il


est possible de stocker temporairement,
est considérée comme l’une des
contraintes cognitives les plus influentes
sur notre manière de traiter notre
environnement (penser,interagir, etc.).

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L'oubli en mémoire à court-terme

➜ L’existence d’une mémoire à court terme est


caractérisée par l’apparition d’un oubli massif
et très rapide mais il faut des techniques assez
précises pour mettre en évidence cet oubli qui,
bien qu’existant dans la vie courante, passe
souvent inaperçu.
➜ L’Anglais Brown en 1958 et les Américains
Margaret et Loyd Peterson en 1959 ont
démontré pour la première fois, par des
techniques similaires, que des informations
simples sont oubliées en quelques secondes.
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41
L'oubli en mémoire à court-terme

➜ Expérience de Peterson et Peterson (1959)


 Une série de 3 lettres (ex : ABC) et un chiffre
(ex : 309) dictés au sujet.
 Le sujet doit compter à rebours de 3 en 3,
au rythme d’un nombre toutes les 3
secondes, à partir du chiffre dicté (309, 306,
303…). Un point vert clignotant impose le
rythme.
 Quand le point vert devient rouge, le sujet
arrête de compter à rebours, et doit
restituer la série de lettres ex : ABC)
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42
L'oubli en mémoire à court-terme

➜ Plusieurs conditions (Variable Indépendante à 5


modalités). Le sujet doit compter à rebours
durant :
 3 secondes, ou bien
 6 secondes, ou bien
 9 secondes, ou bien
 12 secondes, ou bien
 15 secondes.
➜ On enregistre à la fin si le rappel de la série de
lettres est correct ou incorrect (Variable
Dépendante).

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L'oubli en mémoire à court-terme

➜ L’expérience des Peterson a montré un oubli


spectaculairement rapide puisque le rappel
passe de 100 % en rappel immédiat à un oubli
total au bout de 18 secondes.
➜ Dans la vie courante, l’oubli à court terme se
manifeste fréquemment ; par exemple, nous
oublions un numéro de téléphone que nous
venons de lire si quelqu’un nous parle, nous
oublions une idée dans une conversation
lorsque quelqu’un d’autre prend la parole, etc.

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45
L'oubli en mémoire à court-terme

➜ L'oubli en MCT peut être expliqué par :


 la théorie de l'effacement de la trace ;
 la théorie de l'interférence.
➜ Pour la théorie de l’effacement de la trace,
l’information disparait simplement en MCT
après un laps de temps.
➜ L’expérience de Peterson et Peterson (1959)
(aussi appelé paradigme de Brown et Peterson)
a tenté de mettre en évidence cette théorie
(même si elle a été très critiquée pour des
questions méthodologiques et
épistémologiques).
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46
L'oubli en mémoire à court-terme

➜ Le % de rappels corrects diminuent avec la


durée de rappel, ce qui laisse penser qu’il y a
peu à peu oubli (effacement de la trace) avec le
temps…
➜ Mais l’expérience est très critiquable car elle
peut aussi démontrer qu’il y a oubli à cause du
conflit avec la tâche de compte à rebours
(théorie de l’interférence)…
➜ Ainsi, pour la théorie de l’interférence, il est
défendu l’idée que l’oubli est la conséquence
d’une confusion entre les informations traitées
en MCT.
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L'oubli en mémoire à court-terme

➜ Waugh et Norman (1965) ont répliqué l’expérience de


Brown et Peterson en l’adaptant un peu :
 dans une condition expérimentale, les sujets voyaient
une liste de 16 items à un rythme de 1 item par seconde
(soit 16 sec. au total) ;
 dans une seconde condition expérimentale, les sujets
voyaient la même liste de 16 items, mais au rythme de
4 items par seconde (soit 4 secondes au total).
 Dans les deux conditions, les sujets devaient compter à
rebours, puis rappeler le maximum d’items présentés.

Waugh, N. C., & Norman, D. A. (1965). Primary


AAMMOU Souhaib memory. Psychological review, 72(2), 89.
48
L'oubli en mémoire à court-terme

➜ Waugh et Norman (1965) pose ainsi


l’hypothèse que si c’est le délai qui pose
problème (effacement de la trace avec le
temps), le groupe de mémorisation rapide
(4 sec.) devrait être plus performant que le
groupe de mémorisation lente (16 sec.). En
effet, il s’écoule moins de temps entre le
début du stockage, et le rappel…

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49
L'oubli en mémoire à court-terme

➜ Les résultats montrent que le taux de rappels


corrects est identique dans les deux conditions.
➜ Le taux de rappel correct décroit en fonction du
nombre d’items à rappeler. En revanche, il n’y a
pas d’effet de la fréquence d’affichage des
items (1 item/sec. Ou 4 items/sec.)
➜ Par conséquent, ce n’est pas le délai qui
provoque l’oubli, mais la confusion qui est créée
dans le traitement de plusieurs informations en
MCT.

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50
Les effets sériels

➜ Initié par les travaux d’Ebbinghaus sur la


mémoire, les effets de récence et de
primauté ont été démontrés par Postman
et Philips (1965) puis Glanzer et Cunitz
(1966)

Postman, L., & Phillips, L. W. (1965). Short-term temporal


changes in free recall. Quarterly journal of experimental
psychology, 17(2), 132-138.

Glanzer, M., & Cunitz, A. R. (1966). Two storage mechanisms


in free recall. Journal of verbal learning and verbal
AAMMOU Souhaib behavior, 5(4), 351-360.
51
Les effets sériels

➜ Deux effets influencent la qualité de la mémorisation:


 l'effet de primauté (pro-action) : les premiers mnènes
présentés sont mieux mémorisés que les suivants;
 l'effet de récence : les derniers mnènes présentés sont
mieux mémorisés.

Effet de récence

Effet de primauté

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Résultats originaux de Les effets sériels
Postman et Philips (1965)

➜ Postman et Philips ont présenté des listes de


10, 20 ou 30 mots à des sujets.
➜ Les sujets avaient pour consigne d’énoncer les
mots dont ils se rappelaient dans l’ordre qu’ils
souhaitaient.
➜ Trois groupes de sujets étaient créés, en
fonction de trois laps de temps avant le rappel :
1. Rappel immédiatement après l’énoncé des mots.
2. Rappel après 15 secondes.
3. Rappel après 30 secondes.

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53
Les effets sériels

➜ L’effet de primauté correspond au fait que ce sont les


premiers mots de la liste qui sont rappelés. En effet,
ces mots sont (au moins partiellement) transférés en
mémoire à long terme.
➜ L’effet de récence correspond au fait que ce sont les
derniers mots de la liste qui sont rappelés. Ces mots
sont encore inscrits en mémoire à court terme.

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La mémoire à long
terme
(MLT)
55
Les modèles de la mémoire de Tulving:
La mémoire épisodique et la mémoire sémantique

➜ Tulving (1972) distingue deux types de


mémoire:
 la mémoire épisodique, qui se réfère à des
événements personnels vécus, inscrits dans un
contexte spatial et temporel (ex : j’ai déjeuné
avec Albert Einstein le 29 septembre 2017 à
Strasbourg);
 la mémoire sémantique, centrée sur des
concepts, des faits généraux situés en dehors de
tout contexte d’encodage (ex : Albert Einstein est
un physicien allemand célèbre pour sa théorie de
la relativité).

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56
Les modèles de la mémoire de Tulving:
La mémoire épisodique et la mémoire sémantique

➜ La mémoire épisodique
 La mémoire épisodique permet le souvenir
conscient d’une expérience antérieure :
l’événement en lui-même, mais aussi où et
quand il s’est produit.
 Elle porte sur l’expérience subjective vécue
plutôt que l’exactitude du souvenir.
 La récupération d’un souvenir en mémoire
épisodique implique un « voyage mental
dans le temps ».

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57
Les modèles de la mémoire de Tulving:
La mémoire épisodique et la mémoire sémantique

➜ La mémoire épisodique
 La mémoire épisodique fait référence à une
conscience autonoétique (une« conscience
de soi »), c’est-à- dire que l’individu prend
conscience de sa propre identité, de son
existence, du temps subjectif.
 La mémoire épisodique est flexible et reste
sensible aux variations contextuelles.
 Elle regroupe des représentations
d'événements temporellement datées
(événements ou épisodes personnellement
AAMMOU Souhaib
vécus).
58
Les modèles de la mémoire de Tulving:
La mémoire épisodique et la mémoire sémantique

➜ La mémoire sémantique
 La mémoire sémantique fait référence à
une conscience noétique (une « conscience
du monde »), c’est-à-dire une conscience de
l’existence de son environnement, des
objets, des événements, etc.
 Elle permet une conduite introspective sur
le monde, une réflexion sans que l’objet de
cette réflexion soit nécessairement présent.

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59
Les modèles de la mémoire de Tulving:
La mémoire épisodique et la mémoire sémantique

➜ La mémoire sémantique
 La mémoire sémantique possède une très
grande stabilité et est peu affectée par les
contextes de récupération.
 Elle regroupe par exemple les
connaissances générales nécessaire à la
production et la compréhension linguistique
(mots, symboles verbaux, significations,
référents, etc.).

AAMMOU Souhaib
Comparaison entre mémoires
épisodique et sémantique
61
Les modèles de la mémoire de Tulving:
Le modèle d’organisation hiérarchique

➜ Dans les années 1980, Tulving complète


les mémoires épisodique et sémantique
par la mémoire procédurale.
➜ La mémoire procédurale est une
sollicitation automatisée, dans l’action, de
connaissances stockées en mémoire.
➜ La mémoire procédurale est anoétique,
c’est-à-dire sans conscience, C’est un acte
reflexe, automatique.
➜ Les trois mémoires sont organisées
AAMMOU Souhaib hiérarchiquement.
63
Les modèles de la mémoire de Tulving:
Le modèle « Sériel Parallèle Indépendant » (SPI)

➜ En 1995, Tulving complète à nouveau son


modèle de la mémoire en ajoutant deux
nouveaux systèmes :
 la mémoire de travail (ou mémoire à court-
terme), qui traite l’information afin de la
stocker, et fait le lien entre mémoire
épisodique et mémoire sémantique ;
 le système de représentations perceptives,
qui s’appuie sur la perception des
informations issus de l’environnement.

AAMMOU Souhaib
Relations entre mémoire perceptive, sémantique et épisodique
(Tulving, 2003)
66
Les modèles de la mémoire de Tulving:
Les mécanismes d’amorçage perceptif

➜ Le système de représentations perceptives


joue ainsi un rôle important dans le
stockage et le traitement d’information.
➜ La mémoire perceptive, qui peut
s’apparenter à la mémoire sensorielle,
intervient par conséquent dans nos prises
de décision.

AAMMOU Souhaib
Une expérience
d’amorçage perceptif:
L’amorçage par le mot
68
Les modèles de la mémoire de Tulving:
Les mécanismes d’amorçage perceptif

➜ Les participants voient brièvement une chaîne


de lettres et doivent décider si celle-ci est un
mot ou un non-mot (si cela signifie quelque
chose ou pas).
➜ Pour indiquer sa décision, le participant doit
appuyer sur une touche du clavier : M pour
Mot, Q pour non-mot.
➜ L’hypothèse est que la reconnaissance d’un
mot est plus rapide quand la catégorie du mot
est déjà amorcée.

AAMMOU Souhaib
69
Les modèles de la mémoire de Tulving:
Les mécanismes d’amorçage perceptif

➜ Pour amorcer la catégorie, il est présenté


rapidement (250 ms) un mot amorce,
indiquant la catégorie du mot («ANIMAL»),
juste avant la présentation de la cible (par
ex. « lapin »).
➜ Comme condition de contrôle, il est
présenté également des mots, ou des non-
mots, sans avoir amorcé leur catégorie.
Dans ce cas, la cible est précédée par une
amorce non-informative (« XXXXX »).
AAMMOU Souhaib
L’expérience de Youjae Yi
(1990)
72
Les modèles de la mémoire de Tulving:
Les mécanismes d’amorçage perceptif

➜ Youjae Yi (1990) a présenté à 2 groupes de


volontaires (groupe A et groupe B) des
documents sur :
 les conditions de sécurité dans les avions
(groupe A) ;
 la pollution due au pétrole (groupe B).
➜ Puis, juste après, il a montré aux deux
groupes une publicité sur une grosse
voiture sécuritaire mais polluante.

AAMMOU Souhaib
73
Les modèles de la mémoire de Tulving:
Les mécanismes d’amorçage perceptif

➜ • Les résultats montrent que :


 les individus du groupe A, qui avaient lu les
documents sur la sécurité des avions, se
disaient prêts à acheter un véhicule comme
celui-ci car ils se disaient séduits par son
côté sécuritaire ;
 à l’inverse, ceux du groupe B, qui avaient lu
les documents sur la pollution due au
pétrole, disaient qu’ils n’achèteraient jamais
ce genre de véhicule polluant.

AAMMOU Souhaib
74
La mémoire déclarative et la mémoire
procédurale

➜ La distinction entre mémoire déclarative et


mémoire procédurale a été proposée par
Cohen et Squire (1980).

Cohen, N. J., & Squire, L. R. (1980). Preserved learning and


Article 3 retention of pattern-analyzing skill in amnesia: Dissociation of
AAMMOU Souhaib knowing how and knowing that. Science, 210(4466), 207-210.
75
La mémoire déclarative et la mémoire
procédurale

➜ La mémoire déclarative comprend les


souvenirs qu'on peut appeler à la
conscience et exprimer comme souvenirs
d'événement, d'images, et de sons, etc.
➜ La mémoire procédurale (ou mémoire non
déclarative) comprend les habiletés
motrices, cognitives, le conditionnement
classique et toute autre information que
l'on peut acquérir et récupérer de façon
non consciente.
AAMMOU Souhaib
76
La mémoire déclarative et la mémoire
procédurale

➜ Au départ, la mémoire déclarative


regroupait les éléments de la mémoire à
long terme, et par conséquent les
mémoires épisodique et sémantique de
Tulving.
➜ La mémoire procédurale correspondant
alors à… la mémoire procédurale de
Tulving.

AAMMOU Souhaib
Taxonomie (Squire , 1992)

Squire, L. R. (1992). Declarative and nondeclarative memory: Multiple brain systems


supporting learning and memory. Journal of cognitive neuroscience, 4(3), 232-243.
Quelques
principaux
facteurs de la
mémorisation
79
La répétition

➜ La répétition est un facteur important pour


le stockage des informations en MLT. Elle
consiste à «conserver l’item dans la
conscience».
➜ On distingue :
 la répétition de maintien, qui sert à garder
actif l'information en MCT (ou mémoire de
travail) ;
 la répétition d'élaboration, qui fait usage de
la signification pour stocker l'information
(moyen mnémotechnique).
AAMMOU Souhaib
80
La répétition

➜ La répétition de maintien :
 Il s’agit d’un apprentissage multi-essais
(par cœur). Le sujet répète l’information
jusqu’à ce qu’il la sache sans erreur.
 La répétition aboutit à des connexions
stables entre les neurones.
 Il faut généralement des dizaines voire des
centaines de répétitions pour un
apprentissage complet.

AAMMOU Souhaib
➜ Une expérience de Bryan
et Harter (1956) a montré
que l’apprentissage de la
télégraphie avec l’alphabet
morse nécessitait environ
40 semaines de pratique…

Bryan, W. L., & Harter, N. (1897). Studies in the physiology and psychology
Article 4 of the telegraphic language. Psychological Review, 4(1), 27.
82
La répétition

➜ La répétition d’élaboration:
 Il s’agit d’un apprentissage qui repose sur
la compréhension.
 Elle repose sur l’association des nouvelles
informations à mémoriser, avec des
informations antérieures déjà stockées en
MLT.
 Le stockage est plus efficace qu’avec une
répétition de maintien.

AAMMOU Souhaib
NeMe
Mangez Rien Mouillé,
Voici Tout Ou JeunezJe Voilà Bien
Suis un VotrePressé
Nageur Grande Bêtise.
Que j’aime à faire connaître ce nombre utile aux sages.
Glorieux Archimède, artiste ingénieux, Toi qui, de Syracuse
aime encore la gloire, Soit ton nom conservé par de
savants grimoires ! Jadis, mystérieux, un problème
bloquait Tout l'admirable procédé, l'œuvre grandiose que
Pythagore découvrit aux anciens grecs. O, quadrature !
vieux tourment du philosophe !
84
La profondeur de traitement

➜ Craik et Lockhart (1972) ont démontré que


la répétition n'est pas tout. Le niveau de
traitement de l'information est aussi un
facteur déterminant pour sa mémorisation.
➜ Un traitement en profondeur, qui
correspond au sens des mots, est meilleur
qu'un traitement superficiel, qui
correspond au caractéristiques physiques
des mots (son, etc.).
Craik, F. I., & Lockhart, R. S. (1972). Levels of processing: A
Article 5 framework for memory research. Journal of verbal learning
AAMMOU Souhaib
and verbal behavior, 11(6), 671-684.
85
La profondeur de traitement

➜ Le traitement en profondeur ne peut pas


avoir lieu si le stimulus n’est ni familier, ni
significatif.
➜ Le traitement en profondeur demande de
l’attention.
➜ Le traitement en profondeur demande plus
de temps pour être réalisés que le
traitement superficiel.
➜ La trace en mémoire est plus durable
qu’un traitement superficiel.
AAMMOU Souhaib
86
La profondeur de traitement
Expérience de Craik (1973)

➜ Une question sur un mot est posée à un sujet ;


➜ Chaque question nécessite que le sujet
s’attarde à un niveau de profondeur de
traitement différent :
 physique
 acoustique
 sémantique
➜ Un mot est projeté pendant 200 ms ;
➜ Le sujet doit répondre à la question par oui ou
par non ;
➜ Le sujet doit enfin restituer les mots qu’il a
retenus.
AAMMOU Souhaib
87
La profondeur de traitement
Expérience de Craik (1973)

AAMMOU Souhaib
➜ Plus la question aura nécessité un niveau
de traitement élevé, plus le sujet aura mis
de temps (graphique a : TR = temps de
réaction) pour répondre à la question (lié à
la difficulté de la tâche) ;
➜ Plus la question aura nécessité un niveau
de traitement élevé, plus le sujet aura
mémorisé le mot (graphique b : RC =
rappel correct) ;
➜ Le sujet aura mieux mémorisé les mots
auxquels il aura répondu par oui.
89
La profondeur de traitement

➜ Le traitement en profondeur ’applique


également pour la mémorisation des
images... Expérience Bower, Karlin et
Dueck (1975)

Bower, G. H., Karlin, M. B., & Dueck, A. (1975). Comprehension


AAMMOU Souhaib and memory for pictures. Memory & cognition, 3(2), 216-220.
90
La profondeur de traitement
Les différentes profondeurs de traitement

AAMMOU Souhaib Cermak, L. S. (1972). Human memory: Research and theory.


91
Double codage et images mentales
La théorie de double codage de Paivio

➜ Les images mentales ont également un


rôle important dans la mémorisation.
➜ Paivio (1969) a développé la théorie du
double codage. Cette théorie postule que
la mémorisation est meilleure quand une
information est encodée sous forme
imagée et sous forme verbale.

AAMMOU Souhaib
92
Double codage et images mentales
La théorie de double codage de Paivio

➜ Lors d’une tâche de rappel d’une liste de


mots, les sujets à qui on a demandé
d’élaborer une image mentale de chaque
objet ont des performances plus élevées
que ceux qui n’ont pas reçu cette consigne
(Denis, 1975).
➜ Le rappel de dessins d’objets est plus
important que celui des noms
correspondants, et cette supériorité peut
se prolonger pendant plusieurs semaines
AAMMOU Souhaib (Denis, 1973).
94
Double codage et images mentales
La théorie de double codage de Paivio

➜ Illustration de la théorie du double codage


(sur la mémorisation)
 Expérience de Lieury et Pichon (1991)

AAMMOU Souhaib
95
Double codage et images mentales
Double codage et valeur d’imagerie

➜ Les mots à forte valeur d’imagerie sont mieux


encodés que les mots à faible valeur d’imagerie:
 forte valeur d‘imagerie : mots concrets comme
Chat, Chien, Arbre, Voiture, etc.
 faible valeur d’imagerie : mots abstraits comme
Politique, Economie, Liberté, etc.

AAMMOU Souhaib
96
Double codage et images mentales
Double codage et valeur d’imagerie

➜ Paivio, Smythe et Yuille (1968) ont réalise une


expérience sur la mémorisation et la valeur
d'imagerie.
➜ Des couples de mots étaient présentes aux sujets :
 2 mots a valeur d’imagerie Elevée (EE) (mots concrets)
 2 mots a valeur d’imagerie Faible (FF) (mots abstraits)
 1 mot a valeur elevee et 1 mot a valeur faible (EF)
 1 mot a valeur faible et 1 mot a valeur elevee (FE)

Paivio, A., Smythe, P. C., & Yuille, J. C. (1968). Imagery versus


meaningfulness of nouns in paired-associate learning. Canadian
AAMMOU Souhaib Journal of Psychology/Revue canadienne de psychologie, 22(6), 427.
97
Double codage et images mentales
La manipulation des images mentales

➜ Comparaison des images mentales


 Dans l’expérience de Moyer (1973), les
sujets doivent comparer mentalement la
taille deux animaux, dont les noms
s’affichent à l’écran (par exemple Puce -
Baleine).
 Les sujets doivent désigner, le plus
rapidement possible, lequel des deux
animaux est le plus grand.
Moyer, R. S. (1973). Comparing objects in memory: Evidence
suggesting an internal psychophysics. Perception & Psychophysics,
AAMMOU Souhaib 13(2), 180-184.
98
Double codage et images mentales
La manipulation des images mentales

➜ Comparaison des images mentales


 Les résultats de l’expérience de Moyer
montre que plus la différence de taille entre
les deux animaux est importante, plus les
sujets répondent rapidement.
 A l’inverse, plus la différence de taille entre
les deux animaux est faible, plus les sujets
mettent de temps à répondre.
 Ces résultats soutiennent l’idée que les
sujets convertissent les noms d’animaux en
images mentales, tout en préservant leur
AAMMOU Souhaib
dimension.
99
Double codage et images mentales
La manipulation des images mentales

➜ La rotation des images mentales


 Shepard et Metzler (1971) ont cherché à
connaître les propriétés des images
mentales.
 Pour cela, dans une expérience, ils ont
demandé à des sujets de répondre si oui ou
non, une lettre était affichée en mode «
normal », ou en mode « miroir ».

Shepard, R. N., & Metzler, J. (1971). Mental rotation of three-


AAMMOU Souhaib
Article 6 dimensional objects. Science, 171(3972), 701-703.
100
Double codage et images mentales
La manipulation des images mentales

➜ La rotation des images mentales


 Les sujets devaient alors réaliser une
comparaison de la lettre avec leur modèle
en mémoire.
 Plus l’angle de rotation était élevé (jusqu’à
180°), plus les sujets mettaient de temps à
répondre : cela démontre que les sujets
manipulent les images mentales avec les
mêmes propriétés que les objets physiques.

AAMMOU Souhaib
101
Bizarrerie, interactivité et contexte

➜ Interactivité et Bizarrerie
 Dans une expérience, Wollen, Weber et
Lowry (1972) ont présenté 1 couple de
dessin différent à 4 groupes de sujets.
 Les 4 couples de dessins comportaient un
piano et un cigare.

Wollen, K. A., Weber, A., & Lowry, D. H. (1972). Bizarreness


versus interaction of mental images as determinants of
AAMMOU Souhaib learning. Cognitive Psychology, 3(3), 518-523.
102
Bizarrerie, interactivité et contexte

➜ Interactivité et Bizarrerie
 Pour le groupe 1, il été présenté un dessin
non interactif, non bizarre
 Pour le groupe 2, il été présenté un dessin
non interactif, bizarre
 Pour le groupe 3, il été présenté un dessin
interactif, non bizarre
 Pour le groupe 4, il été présenté un dessin
interactif, bizarre

AAMMOU Souhaib
Avec % de rappel correct
104
Bizarrerie, interactivité et contexte

➜ Contexte et Mémorisation
 Godden et Baddeley (1975) ont mené une
expérience sur l’influence du contexte sur
l’apprentissage et la mémorisation.
 Quatre groupes de sujets étaient invités à
mémoriser 5 listes de 36 mots.

Godden, D. R., & Baddeley, A. D. (1975). Context‐dependent


Article 7 memory in two natural environments: On land and
AAMMOU Souhaib underwater. British Journal of psychology, 66(3), 325-331.
105
Bizarrerie, interactivité et contexte

➜ Contexte et Mémorisation
 Le groupe 1 devait apprendre la liste sous
l’eau, puis restituer les mots sous l’eau.
 Le groupe 2 devait apprendre la liste sous
l’eau, puis restituer les mots sur la plage.
 Le groupe 3 devait apprendre la liste sur la
plage, puis restituer les mots sur la plage.
 Le groupe 4 devait apprendre la liste sur la
plage, puis restituer les mots sous l’eau.

AAMMOU Souhaib
106
L’organisation hiérarchique

➜ L’organisation hiérarchique a été mise en


évidence par les travaux de Collins et
Quillian (1969), sur la compréhension du
langage.
➜ Les auteurs se sont intéressés à la
manière dont les concepts (les mots)
étaient représentés et récupérés en
mémoire.

Collins, A. M., & Quillian, M. R. (1969). Retrieval time from


Article 8 semantic memory. Journal of verbal learning and verbal
AAMMOU Souhaib behavior, 8(2), 240-247.
107
L’organisation hiérarchique

➜ Le modèle de Collins et Quillian (1969) repose sur


deux postulats :
 Postulat 1 : les concepts sont représentés en mémoire
sous la forme de nœuds sémantiques. Chaque nœud
représente un concept.
o Les concepts sont reliés entre eux par des liens associatifs :
par exemple, un ours est un mammifère, un mammifère est
un animal, etc.
 Postulat 2 : le processus de récupération de
l’information en mémoire à long terme repose sur une
activation diffusante : si un concept n’est pas activé, il
est au repos. Lorsque la personne en a besoin, elle
active le concept qui vient aussi activer le réseau
sémantique associé.
o Par exemple, lorsque le sujet voit ou entend le mot saumon,
AAMMOU Souhaib les propriétés du saumon (est un poisson, est un animal…)
sont aussi activées.
108
L’organisation hiérarchique

➜ Aux deux postulats de Collins et Quillian (1969)


s’ajoutent deux principes :
 Principe 1 : l’organisation hiérarchique. Les
concepts sont organisés en mémoire selon une
hiérarchie, avec des dépendances surordonnées
et sousordonnées.
o Par exemple : un ours est un mammifère, un
mammifère est un animal…
 Principe 2 : l’économie cognitive. Les concepts ne
sont stockés qu’à un seul endroit, qu’une seule
fois, et de manière à regrouper le plus de
concepts sousordonnées possibles.
o Par exemple : le concept animal regroupe les
AAMMOU Souhaib mammifères, les oiseaux, les poissons, etc.
109
L’effet du rappel

➜ Ebbinghaus mesure ce qu'il reste d'un apprentissage après


une période de temps donnée : c'est l'apprentissage épargné.
➜ Ainsi, cet apprentissage épargné (ce qui reste en mémoire)
diminue progressivement après quelques minutes, quelques
heures ou quelques jours plus tard. C'est la courbe d’oubli
d’Ebbinghaus.

AAMMOU Souhaib
110
L’effet du rappel

➜ Ebbinghaus poursuit ses travaux sur l’effet du rappel. Il met


en évidence que plus les rappels sont fréquents, plus
l’apprentissage épargné reste stable sur une période de plus
en plus longue.
➜ Autrement dit, plus on se rappelle des choses souvent, plus on
les retient longtemps.

AAMMOU Souhaib
111
La méthode des Loci

➜ La méthode des Loci (qui signifie « lieu »


en latin) est aussi appelé « méthode des
lieux » ou encore « palais de mémoire ».
➜ Bien que connue depuis l’antiquité, elle a
été formalisée en psychologie par Bower
en 1970.

AAMMOU Souhaib
112

➜ La méthode des Loci consiste à associer des


objets à mémoriser, à la représentation d’un
lieu.
➜ Chaque objet est disposé dans un univers
représenté mentalement, que le sujet parcourt
mentalement comme il le ferait dans la réalité.
➜ Ainsi, pour se remémorer les objets, le sujet
reprend mentalement le parcours qu’il s’est
préalablement construit.

AAMMOU Souhaib
➜ Commencez par vous
représenter un lieu (une
maison, un palais - d’où
« Palais de mémoire »,
etc.).
➜ Puis associez chaque objet
à un endroit de ce lieu, en
créant une interaction.
➜ Enfin, parcourez
mentalement ce lieu pour
retrouver les objets que
vous avez placés.
En résumé

➜Dans ce chapitre, nous avons discuté des


processus d'encodage, de stockage et de
récupération à partir de la mémoire et des
approches que les chercheurs ont adoptées
dans leur étude de ces processus. Dans cette
discussion, nous avons identifié plusieurs
formes de mémoire, et quelques formes
supplémentaires de mémoire (par exemple,
implicite, autobiographique, prospective).
➜Cependant, il n'y a pas un accord clair entre
les chercheurs sur le nombre de types de
mémoire. Certaines des formes de mémoire
décrites dans ce chapitre sont suffisamment
similaires les unes aux autres pour ne pas
représenter des formes distinctes de mémoire
(par exemple, la mémoire à court terme et la
mémoire de travail).
Merci!
Des questions?

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