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Plan du cours
Quiz HM!
Patient HM et taxonomie de la mémoire (à long terme)
Mémoire implicite
o Mémoire procédurale
Mémoire explicite
o Mémoire épisodique
o Mémoire sémantique
Survol des grandes pathologies affectant la mémoire
La mémoire à long terme - taxonomie de Squire (2004; Tulving, 1995) (c’est la taxonomie la plus
utilisée en évaluation neuropsychologique)
Question Wooclap
Double dissociation entre mémoire déclarative (explicite) et non-déclarative (implicite)
Dissociation similaire chez les personnes avec un syndrome de Korsakoff et la maladie
d’Alzheimer
Phénomène de l’amorçage ici
Mémoire procédurale
Exemples d’observations:
o Difficulté à apprendre une nouvelle activité nécessitant la succession de
plusieurs étapes
o Perte de capacité à effectuer une activité qui était autrefois acquise (ex. faire de
la bicyclette) (Régression des activités habituelles)
o Peu d’amélioration dans les performances au fil des essais dans les tâches
neuropsychologiques.
Tests cognitifs:
o Généralement tâches avec plusieurs essais avec évaluation de l’amélioration de
la performance dans le temps
o Exemples:
Lecture en miroir, copie en miroir (e.g. HM), apprentissage implicite de
séquence motrice,…
Mémoire explicite
Mémoire explicite - Amnésies et implications neurobiologiques
Exemples d’observations:
o Oubli des activités effectuées la veille
o Difficulté à récupérer une liste de mots apprise
o Oubli d’aliments à acheter à l’épicerie sans liste
o Perte d’objets dans la maison
o Oubli du trajet pour se rendre à un endroit familier
o Poser toujours les mêmes questions dans un court lapse de temps
Tests cognitifs:
o Tâches de rappel en modalité visuelle ou verbale
Avec rappel immédiat et après un long (20-30 mins) délai (rappel différé)
Avec phases de
rappel libre (e.g. nommez mots dits)
rappel indicé (e.g. nommez mots qui étaient des vêtements)
et/ou de reconnaissance (e.g. est-ce que le mot POMME a été
présenté?)
Exemples d’observations:
o Perte du sens des mots, ne comprend pas certaines expressions
o Difficulté à nommer des images et à identifier le lien sémantique entre deux
images (sans contexte particulier)
o Difficulté à comprendre le langage et son environnement
o Perte de la connaissance de la fonction des objets (ex : praxie, gnosie)
Tests cognitifs:
o Tâches faisant appel aux connaissances sémantiques en modalité visuelle et
verbale
Test de définition, connaissances générales, association sémantique (lien
entre 2 objets), catégorisation sémantique, fluence verbale catégorielle
(sortir le plus de mots d’une même catégorie)
o Questionnaires sur sémantique personnelle
Questionnement sur dates importantes (naissance, mariage, etc.),
écoles fréquentées, lieux de résidences,...
Neuropsy: Est-ce que vous avez un souvenir d’un moment où vous avez eu à parler en
public?
Personne: Oui, je suis employé comme formateur donc je fais beaucoup de
présentations publiques.
Neuropsy: Pouvez-vous me décrire une de ces présentations spécifiques?
Personne: Bien sûr! J’ai formé des milliers de personnes sur une variété de sujets.
Neuropsy: Ce que j’aimerais entendre, c’est une description d’une de ces présentations.
Une présentation spécifique.
Personne: J’ai participé à des formations pour plusieurs compagnies et donné des
présentations à nos bureaux.
Neuropsy: Pouvez-vous me décrire une de ces présentations?
Personne: Oui c’était à nos bureaux et plusieurs personnes étaient présentes.
Ici, la personne est jamais capable de nommer précisément des détails de sa
présentation; elle donne plus de l’info générale (transition épisodique à sémantique)
Avec l’âge, les individus ont tendance à rappeler les évènements avec moins de détails
épisodiques (e.g. personnels, spécifiques, contextuels) et davantage de détails
sémantiques (e.g. faits, emplacements).
Le rappel principalement sémantique est souvent utilisé par les personnes pour
camoufler un problème en mémoire épisodique:
Neuropsy: Est-ce que vous avez un souvenir d’un moment où vous avez eu à parler en public?
Syndromes amnésiques transitoires - Amnésie globale transitoire (un peu plus rare)
L'amnésie globale transitoire est une amnésie antérograde et souvent rétrograde qui
commence soudainement et dure jusqu'à 24 heures en absence d’autres difficultés
cognitives (il n’y a pas nécessairement d’évènements déclencheur ex : traumatisme)
Aussi appelée ictus amnésique.
Dysfonction soudaine et temporaire de l’hippocampe dont les causes sont toujours
floues.
Souvent provoquée par stress ou effort physique. Plusieurs hypothèses étiologiques en
lien avec des facteurs vasculaires/métaboliques.
Se résorbe généralement complètement en > 24 heures, récidive relativement rare.
Touche particulièrement la mémoire épisodique
Syndrome causé par une dégénérescence des corps mamillaires et/ou des noyaux dorso-
médians du thalamus (diencéphale).
Causé par une carence nutritionnelle en vitamine B1 (thiamine) souvent due à un
alcoolisme chronique, mais parfois causée par certains troubles alimentaires ou par la
chimiothérapie.
Symptômes:
o Amnésie antérograde sévère (incapable d’apprendre comme HM)
o Désorientation
o Amnésie rétrograde sauf pour souvenirs lointains
o Mémoire sémantique variablement affectée, mais parfois préservée
o Fabulations (inventer, délirer)
o Anosognosie (pas conscient du trouble)
o Troubles exécutifs (mémoire de travail)
C’est difficile à gérer, ils sont souvent des patients agités
Encéphalite herpétique:
o Causée par virus de l’herpès et entraîne lésions temporales/limbiques
o Amnésie antérograde massive et rétrograde partielle
o
Maladie de Creutzfeldt-Jakob (maladie de la vache folle)
o Infection par protéine prion
o Détérioration mnésique et cognitive importante menant à la mort (atrophie du
cortex temporal)
Plan du cours
Concepts clés
Modèle de Wernicke-Geschwind
Aire de Broca
Aire de Wernicke
Faisceau arqué
Modèle à deux voies - cerveau
Latéralisation langage/mémoire
Contribution hémisphère droit au langage
Test de Wada
IRMf pour évaluation de la spécialisation hémisphérique
Audiologiste
Optométrise
Orthophoniste
Neurologue
Aphasie/Dysphasie
Alexie/Dyslexie
Agraphie/Dysgraphie
Anarthrie/Dysarthrie
Arère cérébrale médiane
Évaluation vs examen de l’aphasie
Neuropsychologie cognitive vs traditionnelle
Fluence du discours
Compréhension
Répétition
Anomie
Paraphasies (sémantique, verbale, phonémiques, morphologiques)
Agrammatisme
Aphasie (Broca, Wernicke, conduction, globale, anomique, primaire progressive)
Modèle à deux voies (voie lexicale et non-lexicale)
Lexique ortographie d’entrée/sortie
Conversion graphème-phonème
Alexies (centrales vs périphériques) (de surface, phonologique, profonde, négligence,
lettre à lettre)
Erreurs de régularisation
Erreurs de lexicalisation
Neurobiologie du langage
Modèle formulé par Geschwind (1970) en se basant sur les observations de Broca et
Wernicke (1er modèle)
Utile pour comprendre la conséquence de lésions sur le fonctionnement.
Toutefois une sursimplification et les aires de Broca et Wernicke contiennent plusieurs
régions fonctionnellement distinctes.
Ne peut expliquer certaines présentations cliniques.
o E.g. Patients capables de répéter des mots sans les comprendre
o Le faisceau arqué est un réseau de fibres qui transfert les sons
L’aire de Broca n’est pas une région fonctionnellement homogène (elle est beaucoup
plus complexe que ce qu’elle a été identifié)
Des études utilisant la stimulation magnétique transcrânienne indiquent que la partie
antérieure (aire de Brodmann 45) semble impliquée dans le traitement sémantique
(signification) des mots et la partie postérieure (aire 44) dans le traitement
phonologique (sons).
o Portion verte de l’aire de Brodmann : cortex moteur
o Le cortex prémoteur est aussi impliqué dans la compréhension du langage
o Aire verte postérieure : siège de la mémoire sémantique
o Les flèches ici sont bilatérales dans l’aire frontale et motrice dû au rôle dans la
compréhension
Spécialisation hémisphérique et langage - Révision
Chez ~96% des droitiers francs et ~73% des gauchers francs, l’hémisphère dominant est
le gauche (Knecth et al., Brain, 2000). ~90% de la population est droitière.
o Rappel l’hémisphère dominant supporte le langage.
La mémoire épisodique verbale est également habituellement localisée dans
l’hémisphère dominant mais sa localisation peut varier.
Étant donné le handicap important associé à un trouble du langage/mémoire épisodique
verbale, il est important de s’assurer quel hémisphère est dominant avant une
neurochirurgie (on peut le vérifier de plusieurs façons)
o
Plusieurs sous-types : mais on va pas plus loin dans le cours
Évaluation de la spécialisation hémisphérique - Test de Wada (pour aller vérifier quel est
l’hémisphère dominant)
o Pourquoi l’hémisphère dominant semble à droite sur les images alors qu’il est à
gauche?
Lecture à l’envers. Illustré selon la convention neurologique
Aphasies
Aphasie - Définition
Trouble du langage apparent dans la parole et/ou l’écriture et/ou la lecture produit par
une lésion dans les aires spécialisées dans ces fonctions.
Elle n’inclut donc pas les troubles du langage dus à:
o Une déficience intellectuelle
o Trouble attentionnel
o Perte de l’entrée sensorielle (vision ou audition)
o Paralysie ou incoordination motrice
o Anxiété ou autres facteurs psychologiques
Ces difficultés peuvent toutefois être comorbides à l’aphasie et peuvent en compliquer
l’évaluation.
La sévérité des déficits langagiers peut varier considérablement.
Neuropsychologie cognitive et aphasies
Neuropsychologie traditionnelle
o Examen basé sur lésions et observations cliniques des symptômes (sémiologie)
o Tests peuvent être utilisés mais généralement pour préciser observations
cliniques.
o Permet une identification rapide de la nature/présence du syndrome aphasique
o Examen souvent effectué par médecin
o
Neuropsychologie cognitive
o Évaluation basée sur une approche du traitement de l'information.
o Difficultés évaluées à l’aide de tests mesurant processus précis définis selon
modèles théoriques
o Permet une identification plus fine du dysfonctionnement et une intervention
spécifique pour les processus touchés
o Au Québec, évaluation souvent effectuée par orthophonistes
o
Approche cognitive + traditionnelle = double lecture
o Les neuropsychologues doivent toutefois connaître les grands syndromes
aphasiques pour pouvoir 1) les identifier si présents et non diagnostiqués, 2)
prendre en compte l’impact des autres fonctions cognitives sur le langage et 3)
prendre en compte l’impact des atteintes de langage sur les autres fonctions
cognitives.
Compréhension
o Capacité à comprendre le discours, à arranger les sons et les mots entendus
dans un tout cohérent.
o Dans les cas moins sévères, des difficultés peuvent être présentes seulement
pour les messages longs et complexes (ex : pas capable de suivre une consigne)
o Examinée en demandant à la personne d’identifier des objets décrits oralement
ou effectuer des actions sous commande verbale.
Répétition
o Capacité à reproduire sons/phrases entendues.
o Examinée en demandant aux personnes de répéter des phrases
grammaticalement complexes (p. ex., pas de si, de et, ni de mais").
Fluence
o Discours non-fluent, agrammatisme, anomie, paraphasies phonémiques.
o Élocution est lente et difficile, peut aller jusqu’au mutisme ou bien se limiter à
des stéréotypies de mots ou de phrases
Compréhension
o Bien préservée mais rarement parfaite
o Altération possible au niveau des structures syntaxiques complexes
Répétition
o La répétition est difficile mais meilleure que l’expression orale spontanée, la
dénomination est améliorée par l’ébauche orale
Troubles associés et particularités
o Hémiplégie paralysie droite
o Apraxie bucco-faciale, apraxie idéomotrice bilatérale
Fluence
o Fluence verbale est normale ou même exagérée. Aucun trouble articulatoire.
o Logorrhée, jargon, nombreuses paraphasies verbales et phonémiques
o Le patient ne peut exprimer ni sa pensée ni ses sentiments
Compréhension
o Compréhension orale défectueuse voire nulle, même au niveau simple
o Parfois compréhension écrite > orale
Répétition
o Répétition, désignation et dénomination sont mauvaises
Troubles associés et particularités
o Anosognosie, hémianopsie
o Elle ne doit pas être confondue avec un état confusionnel ou psychotique, ou
une surdité
Fluence
o Réduction quantitative et qualitative sévère du discours → mutisme; sémiologie
comparable à celle de l’aphasie de Broca dans sa forme la plus sévère
Compréhension
o Sévèrement touchée, même au niveau simple; sémiologie comparable à celle de
l’aphasie de Wernicke
Répétition
o Répétition, désignation et dénomination sont mauvaises
Troubles associés et particularités
o Anosognosie; troubles praxiques importants; hémiplégie droite
o Succède généralement à une période de mutisme initial
Fluence
o Discours fluent ; Le manque isolé du mot entraînant des définitions par l’usage
de compensations; paraphasies sémantiques et visuo-sémantique.
Compréhension
o Normale
Répétition
o Normale
Troubles associés et particularités
o Apraxie idéomotrice et idéatoire; agnosie visuelle
Fluence
o Discours fluent; anomie; nombreuses paraphasies phonémiques et/ou
séquences d'approximations phonémiques
Compréhension à
o Normale ou légèrement altérée
Répétition
o Difficultés sévères de répétition
Troubles associés et particularités
o Apraxie idéomotrice
o Peut survenir d’emblée ou succéder à une aphasie de Wernicke
La récupération suite à une aphasie causée par un AVC varie selon de nombreux facteurs
(âge, sévérité, type d’aphasie/lésion, support social, état de santé général…).
Dans certains cas la récupération sera rapide et complète et dans d’autres des difficultés
persisteront à long terme.
Un modèle influent suggère que la chronicisation de l’aphasie résulterait d’une
latéralisation mésadaptée de l’activité corticale post-lésionnelle.
Des preuves modérément robustes suggèrent que la stimulation transcrânienne peut
aider à la réadaptation pour activer l’hémisphère lésé (Lefaucheur et al., 2020)
Il existe plusieurs approches thérapeutiques pour favoriser la réadaptation ou
l’adaptation:
o Orthophonie : Les orthophonistes élaborent des plans de traitement
individualisés pour les personnes atteintes d'aphasie.
o Thérapie basée sur l'ordinateur : Les programmes informatiques et les
applications peuvent compléter l'orthophonie traditionnelle.
o Thérapie de groupe : La thérapie de groupe offre un environnement de soutien
pour pratiquer les compétences de communication
o Musicothérapie : La thérapie mélodique d'intonation utilise le chant et le
tapotement rythmique pour améliorer la production de la parole.
o Formation des proches et des aidants : Inclure la famille et les aidants dans la
rééducation de l'aphasie peut aider à créer un environnement de
communication favorable.
o Communication alternative et augmentative : Des dispositifs peuvent être
utilisés pour compléter ou remplacer la parole chez les personnes atteintes
d'aphasie sévère.
Lecture et alexies
Selon ce modèle, deux voies peuvent être employées pour lire un mot.
Voie lexicale: Mots connus, fréquents et familiers (représentations lexicales stockées);
rapide
Voie non-lexicale: mots nouveaux ou non-mots (pas de représentations lexicales
stockées); lente
Les deux voies sont activées simultanément, en parallèle.
Incapacité à reconnaître un mot sans avoir au préalable épelé chacune de ses lettres
Trouble d’origine perceptuelle: difficulté à percevoir et reconnaître les lettres ou les
groupements de lettres.
Effet robuste de la longueur des mots sur la performance (mémoire de travail?)
Plan du cours
Objectifs d’apprentissage
Concepts clés
Perception
Voie ventrale - régions et fonction
Voie dorsale - régions et fonction
Traitement des caractéristiques élémentaires (précoce)
Description 2D ½ (traitement intermédiaire)
Description 3d (traitement tardif)
Représentations structurales stockées
Système sémantique
Cécité corticale (hémianopsie, quadranopsie, scotome)
Akinétopsie
Achromatopsie
Agnosies associatives
Agnosies aperceptives
Prosopagnosie
Effet composite des visages
Agnosie de la forme
Agnosie intégrative
Agnosie de transformation
Agnosie par dégradation des représentation structurales stockées
Agnosie asémantique
Modèle neuroanatomique de l’action de Heilman et Rothi
Lexique sémantique d’action
Programmes moteurs
Latéralisation des formules du mouvement/programme moteur
Apraxie
Apraxie idéomotrice (variantes pariétale, déconnexion, calleuse)
Apraxie idéatoire
Apraxie motrice/mélokinétique
Apraxie de l’habillage
Apraxie constructive
production/imitation de pantomimes transitifs/intransitifs
Assimilation du corps à l’objet
Action - Erreurs spatiales
Action - Erreurs temporelles
Action - Erreurs substitutions/manipulation des objets
Action - Erreurs d'imprécision/dextérité
Perception visuelle
Images illusions
La perception comme une inférence
L’idée ici est que notre perception du monde n’est pas simplement un traitement passif
des stimuli (modèle du cerveau prédictif : plus récent; on serait toujours entrain de
comparer les stimulus du monde avec nos prédictions que l’on développe)
La perception est une construction. Le cerveau “devine” sur la base de nos
connaissances/attentes (prédiction) et de l’entrée sensorielle (sensation).
Ce processus permet un traitement beaucoup plus efficace de l’information sensorielle
(on prédit en fonction de ce qui était prédit ou non « erreur de prédiction »)
Permet de pallier le manque de fidélité de l’entrée sensorielle, qui est:
o Instable
o Partielle
o Ambiguë
La construction et le traitement des perceptions, qui permettent de reconnaître notre
environnement, sont décrits sous le terme de “gnosie”.
o Du grec “connaissance”, réfère à la reconnaissance d'un objet par l'intermédiaire
de l'un des sens.
Deux principales voies de traitement de l’information visuelle.
Voie dorsale (voie du “où”/where). Localisation visuelle des objets pour guider l’action
(s’en va vers les cortex moteurs)
Voie ventrale (voie du “quoi”/what): Reconnaissance et identification des objets (parfois
séparée en deux voies) (s’en va vers les régions temporales qui s’occupent de la mémoire
sémantique (reconnaître les objets autour de nous)
La construction du percept s’effectue par le traitement des caractéristiques visuelles par
des aires occipitales relativement spécialisées.
V1 (aire visuelle primaire) et V2: extraction de l’information (le stimulus visuel)
V3: Forme des objets (en mouvement)
V4: Couleurs des formes
V5: Mouvement (voie dorsale)
Traitement des caractéristiques élémentaires (précoce): Extraction des composantes
élémentaires de l’image rétinienne (formes, bords, courbes, etc.) (pour avoir une forme
générale, une idée un peu grossière du stimulus)
Description 2D ½ (intermédiaire): Début de l’assemblage (groupement, continuité). Ajout
de l’information spatiale (indices binoculaires (différence œil droit et œil gauche) de
profondeur) dépendante du point de vue (2D ½) (on est pas tout à fait en 2 dimensions,
mais pas en 3D non plus) (c’est comme si on voyait juste le devant d’une chose)
Description 3D: Construction d’un modèle 3D indépendant du point de vue de
l’observateur.
Représentations structurales stockées: Comparaison avec les représentations 3D en
mémoire (un peu comme la lecture ici comparaison du mot avec ce que l’on connait
déjà)
Système sémantique: Activation de la représentation sémantique de l’objet (nom,
fonction, catégorie, etc.). Non spécifique à la modalité visuelle.
Très rare, parfois considérée comme une agnosie.
Lésion dans les régions adjacentes à l’aire visuelle primaire, perte de la perception du
mouvement (mouvement saccadé), condition très rare, certains vont la considérer
comme une agnosie, mais ce n’est pas le cas.
Agnosie - Définition
Agnosies visuelles
Les processus sensoriels et perceptifs sont intacts (donc les étapes en jaunes dans le
modèle)
Déficit de l’association entre le produit de l’analyse visuelle (intacte) et la connaissance
stockée en mémoire des propriétés fonctionnelles et sémantiques de l’objet.
Souvent, les patient.e.s ne sont pas conscient.e.s de leur trouble (anosognosie).
Associées à des lésions occipito-temporales bilatérales (on va être plus vers la voie
dorsale)
Peuvent être spécifiques à une catégorie d’objets:
o Visages (prosopagnosie) (agnosie spécifique au visage)
o Êtres vivants (reconnaissance préservée pour objets inanimés)
Sous-types:
o Agnosie par dégradation des représentations structurelles stockées
o Agnosie sémantique
o Agnosie d’accès aux représentations sémantiques
Prosopagnosie
Types:
o Prosopagnosie congénitale (mauvais développement des processus) (naissance)
o Prosopagnosie acquise (dû à un dommage cérébral; AVC > TCC > hématome ou
encéphalite)
o Lésion unilatérale droite peut être suffisante, voire nécessaire (juste à gauche,
très rare et seulement rapportée chez gaucher.ère.s)
o Prosopagnosie progressive (d’origine neurodégénérative)
o Surtout dans la démence sémantique (dégénérescence du lobe temporal
antérieur droit)
o Souvent lié à une lésion de l’aire fusiforme des visages
Une évaluation détaillée des processus perceptifs permet de bien cerner la nature des
difficultés et favoriser une meilleure prise en charge.
Étapes:
o 1. Objectiver un déficit d’identification d’objet en modalité visuelle (on doit avoir
des soupçons ou des doutes sur ça)
o 2. Éliminer les explications sensorielles (pour éliminer cécité corticale, problème
d’acuité visuel)
Ophtalmologie, optométrie
o 3. Éliminer les autres explications cognitives
Aphasie (problèmes langage), mémoire (sémantique), attention,
désorientation/confusion, non-familier.ère avec stimuli, faible
intelligence
o 4. Identifier la nature et l’étendue de l’agnosie en fonction du niveau de
traitement perceptif possible et des catégories de stimuli touchées
Observations cliniques:
o Déficit visuel massif qui touche tous les types de stimuli (pas sensoriel)
o Comportement pouvant suggérer cécité, mais préservation de l’acuité visuelle,
de la perception de la luminosité, couleur et autres caractéristiques
élémentaires.
Tests neuropsychologiques (exemples):
o
Observations cliniques:
o Difficulté à intégrer les détails des stimuli en un ensemble (la personne va avoir
de la difficulté à traiter de façon intégrée)
o Présentation clinique et sévérité variables (certain cas plus subtils)
Tests neuropsychologiques (exemples):
o
Observations cliniques:
o Difficulté d’identification seulement pour objets vus sous un angle inhabituel
o Souvent atteinte de ce niveau est assez subtile, pas d’agnosie visuelle en
situation d’identification courant
Tests neuropsychologiques (exemples):
o
Un déficit à cette étape de traitement correspond à une agnosie de transformation
Observations cliniques:
o Difficulté à rappeler les caractéristiques visuelles des objets
o Imagerie mentale pauvre
Tests neuropsychologiques (exemples):
o
Un déficit à cette étape de traitement correspond à une agnosie par dégradation des (ou
accès aux) représentations structurales stockées
Évaluation des connaissances sémantiques
Observations cliniques:
o Difficulté à identifier, décrire la fonction/nature des objets à partir de la modalité
visuelle (mais capable de faire les tâches perceptives)
Tests neuropsychologiques (exemples):
o Important de distinguer un accès au système sémantique à partir de la modalité
visuelle (agnosie d’accès sémantique) d’une dégradation générale de la mémoire
sémantique (agnosie asémantique).
o Utiliser des tests pour la mémoire sématique
Observations cliniques:
o Incapacité à reconnaître ses proches
o Reconnaissance dépend de caractéristiques particulières (cheveux, voix, etc.)
o S’informe du nom de son/sa thérapeute à chaque rencontre
o Souvent accompagnée d’une agnosie visuelle plus générale (mais dans certains
cas spécifiques aux visages)
Tests neuropsychologiques (exemples):
o Vise à concrétiser:
Déficit perception des visages
Déficit mémorisation visages
Déficit identification de visages célèbres
Praxies
o Hémisphère gauche contrôle partie droite du corps et hémisphère droit contrôle
partie gauche du corps
Entrée visuelle et la sémantique verbale ne sont pas obligé de passer par le lexique
sémantique de quelqu’un
Apraxie
Lésion causant une déconnexion entre la région pariétale gauche (intacte) et les aires
frontales ou atteintes frontales.
Peut être unilatérale si lésion frontale droite.
Atteintes touchant les programmes moteurs (formule de mouvement intacte)
o Déficit de l’imitation
o Déficit des mouvements sur commande
Portrait similaire à variante pariétale, mais reconnaissance des gestes intacte.
Apraxie idéomotrice - variante calleuse
Apraxie motrice/mélokinétique
Sort un peu de l’aspect cognitif, on est plus dans le système cortico-spinal (périphérie)
Incapacité à réaliser des mouvements rapides, alternatifs ou en série (p.ex. pianoter),
accompagnée d’une perte de dextérité, souvent dans les doigts (voie motrice
descendente)
Associée à une lésion de la région sensorimotrice.
Pas une apraxie selon la définition traditionnelle, mais souvent considérée comme telle.
Présente peu importe la nature du geste et la modalité d’entrée.
Pratiquement toujours unilatérale et permanente.
“Apraxies” spécifiques
Les apraxies sont repérées la plupart du temps seulement si elles sont recherchées
systématiquement (les gens ne vont pas se plaindre…)
o Choix des tests en fonction du type d’apraxie recherché
o Analyse des erreurs dans les différentes tâches
Peut être utile d’évaluer déficits dans contexte plus écologique (le contexte du
quotidien)
o Collaboration avec ergothérapeutes
Types d’erreurs
o Présentes lors de l’imitation et de la production sur commande
o Erreurs spatiales: amplitude du geste, relation entre les segments corporels
(doigt, main, bras)
o Erreurs temporelles: gestes trop rapides ou trop lents
o Assimilation du corps à l’objet (p.ex. planter un clou avec un marteau et utiliser
sa main comme marteau)
o Mouvements hésitants et saccadés
Autres observations:
o Meilleure performance avec gestes intransitifs et utilisation d’objets
o But et signification de l’action sont préservés
o Connaissance sur la fonction des objets est préservée
figure de Rey
Objectifs d’apprentissage
Concepts clés
Réadaptation
Remédiation
Restauration
Compensation
Mesures d'adaptation
Évaluation compréhensive
Objectif général intervention
Modèle social
Modèle médical
Déficit
Incapcité
Handicap
Approche goal-setting
Traitements basés sur données probantes
Études de classe I, II, III
Coût-bénéfice des traitements
Plan de traitement
Entraînement cognitif
Problème de la généralisation
Stimulation transcrânienne
Neurofeedback
Habitudes de vie
Stratégies compensatoires
Stratégies métacognitives
Stratégies externes et aides techniques
Adaptation du milieu scolaire/professionnel
Approches holistiques
Psychothérapie en neuropsychologie
Terminologie
Réadaptation: Processus interactif dans lequel une personne travaille de concert avec
l’équipe traitante pour atteindre un bien-être physique, psychologique, social et
vocationnel (McLellan, 1991).
Remédiation: Intervention visant à optimiser le fonctionnement cognitif par le biais
d'exercices, stratégies et adaptations. (AQNP, aqnp.ca) (plusieurs façons possibles)
Restauration: Intervention visant à ramener le fonctionnement cognitif au niveau
antérieur.
Compensation: Intervention visant à développer stratégies ou techniques permettant de
contourner ou minimiser les impacts du déficit sur le fonctionnement.
Mesures d’adaptation: Mesures visant à ajuster les demandes environnementales en
fonction du déficit.
Outils standardisés pour évaluation globale du fonctionnement
Déficit
o Dysfonctionnement ou altération du fonctionnement cognitif ou psychologique
(soit lié à un score standardisé ou une altération spécifique)
Incapacité
o Conséquences du déficit dans des tâches ou activités spécifiques.
Handicap
o Difficultés d’adaptation personnelles, sociales ou professionnelles liées aux
incapacités.
Des interventions sont possibles à chaque niveau de façon directe
(remédiation/compensation/adaptation) ou indirecte (habitudes de vie et facteurs
environnementaux).
Les objectifs de l’intervention doivent être fixés en partenariat direct avec la personne et
ses proches.
Pluralité des buts (peut en avoir plusieurs, dépend du cas)
Approche du “goal-setting”
o Buts mesurables (SMART: spécifique (précis et évaluable), mesurable,
atteignable, réaliste et temporel)
o Buts réalistes
o Buts personnalisés
o Buts correspondant à la conceptualisation clinique
o Mesurer le progrès (en fonction du niveau de base) et reformuler régulièrement
Négociation pour conflits possibles:
o Attentes irréalistes
o Troubles ciblés ne correspondent pas à la compréhension clinique (bio-psycho-
social, agir sur ce qui est le plus urgent)
o Absence de motivation ou de reconnaissance des troubles
Déficit
o Dysfonctionnement ou altération du fonctionnement cognitif ou psychologique.
o Rétablissement de la fonction (restauration)
Incapacité
o Conséquences du déficit dans des tâches ou activités spécifiques
o Stratégies cognitives et aides techniques (contourner le déficit)
Handicap
o Difficultés d’adaptation personnelles, sociales ou professionnelles liées aux
incapacités.
o Aménagement des conditions de l'exercice de la fonction
Ces stratégies ne sont pas mutuellement exclusives et peuvent être utilisées en parallèle
(ex : remédiation cognitive et aménagement d’environnement)
o Contient à la fois les données scientifiques, l’expérience et l’expertise.
La connaissance acquise à travers la pratique clinique est un mélange de vérités, de
demi-vérités et de mythes
o Paul Meehl
Ce que l’on veut le plus possible : Classe 1
Classe 3 : on doit être un peu plus critique avec ces études là
La quantité et la qualité des études guident la pratique clinique
Les interventions sont prodiguées dans des contextes où les ressources sont
généralement limitées
o Système public - ressources collectives
o Pratique privée - ressources individuelles
Les coûts associés aux traitements disponibles (durée, personnes impliquées, types
d’intervention, utilisation de nouvelles technologies) doivent être considérés et
comparés aux résultats escomptés (taille d’effet).
Unité de mesure: année de vie pondérée par la qualité (Quality-adjusted life year) (en
générale, le système est prêt à investir 100 000$)
Niveau d’analyse:
o Système
o Individu
Déficit
o Dysfonctionnement ou altération du fonctionnement cognitif ou psychologique.
o Entraînement cognitif
o Stimulation transcrânienne
o Neurofeedback
o Habitudes de vie
Incapacité
o Conséquences du déficit dans des tâches ou activités spécifiques.
o Stratégies métacognitives
o Stratégies externes et aides techniques
Handicap
o Difficultés d’adaptation personnelles, sociales ou professionnelles liées aux
incapacités.
o Aménagement de l’environnement
L’entraînement cognitif
Pour l’instant, peu de démonstration robuste d’effets efficaces de ces techniques sur le
fonctionnement cognitif.
Les effets, lorsque présents, tendent à ne pas se maintenir dans le temps (effet très
modestes, même faibles)
Toutefois même si l’utilisation de ces techniques n’est pas actuellement recommandée,
certains résultats semblent prometteurs et méritent une investigation avec des études
de classe I.
L’intérêt fondamental de la neuromodulation réside surtout dans la possibilité offerte
au/à la patient.e d’amplifier et/ou d’accélérer la rééducation cognitive ou fonctionnelle
en améliorant ses capacités d’apprentissage et de rétention.
Neurofeedback
Neurofeedback classique
o Fonctionnement: Participant.e est entraîné.e à modifier volontairement son
activité cérébrale en utilisant une rétroaction. Cible une caractéristique
arbitraire du signal (e.g. rythme alpha en EEG) qui est jugée pertinente.
o Applications cliniques: Beaucoup de promesses de résultats dans plusieurs
domaines (TDAH, autisme, performance sportive, insomnie, etc.) par plusieurs
cliniques privées. Aucune application supportée par données empiriques
convaincantes (e.g. Cortese et al., 2016).
Neurofeedback décodé
o Fonctionnement: Participant.e est entraîné.e à modifier volontairement son
activité cérébrale en utilisant une rétroaction pour reproduire un patron
d’activité correspondant à une représentation spécifique.
o Applications cliniques: Peuvent être utilisées pour exposer participant.e.s de
façon inconsciente à des stimuli phobiques (Taschereau-Dumouchel et al., 2018).
Aucune preuve d’efficacité clinique à ce jour.
Les déficits cognitifs sont souvent amplifiés par des habitudes de vie non optimales.
o Sommeil
o Exercice
o Consommation de drogue ou d’alcool
o Alimentation déficiente
o Peu d’activités cognitivement stimulantes/faible participation sociale
o …
Intervenir de concert avec la personne pour changer les mauvaises habitudes de vie est
une intervention efficace pour réduire les déficits associés à un dommage cérébral (e.g.
Driver et al., 2017) (c’est un standard de pratique)
Stratégies compensatoires
Plusieurs outils peuvent être utilisés pour compenser les déficits cognitifs (tablette,
alarme, téléphone avec numéro automatique)
La pertinence et la faisabilité de l’utilisation de différents outils dépend du contexte
clinique.
Le/la neuropsychologue doit supporter la mise en place de ces outils, évaluer leur
efficacité et identifier les barrières à leur utilisation.
Le MDH-PPH montre que la réalisation des habitudes de vie peut être influencée par le
renforcement des capacités ou la compensation des incapacités par la réadaptation et
des aides techniques, mais également par la réduction des obstacles dans
l’environnement.
Réorientation professionnelle
Parfois, les difficultés cognitives sont trop importantes pour permettre une réintégration
dans le milieu de travail/scolaire.
L’adaptation de l’environnement n’est donc pas suffisante pour réduire l’impact des
difficultés cognitives sur le fonctionnement.
Le/la neuropsychologue peut alors contribuer, avec les autres professionnel.le.s
(conseiller.ère en orientation, ergothérapeute, etc.), à un processus de réorientation vers
une activité professionnelle qui convient à la personne.
Plusieurs programmes gouvernementaux permettent aux personnes avec des
incapacités d’intégrer le marché du travail dans un poste compétitif ou non compétitif.
Intervention - Conclusion
L’intervention en neuropsychologie est une activité dynamique qui s’adapte aux besoins
et objectifs variés des personnes avec un dommage/dysfonction cérébral.
Plusieurs techniques et stratégies peuvent être utilisées pour intervenir sur les déficits,
incapacités, handicaps et les conséquences psychoaffectives de ceux-ci.
Les interventions devraient être sélectionnées en fonction des besoins, objectifs et des
données probantes.
Une intervention multidisciplinaire et systémique est généralement recommandée.