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Référentiel RSE pour le secteur

des énergies renouvelables


Filière éolien et solaire

2021

188 rue Maurice BEJART – CS 57392 - 34184 MONTPELLIER Cedex 4 – France


Tél. 04 67 40 74 00 - www.groupevaleco.com
SAS au capital de 11 260 449 €- RCS MONTPELLIER 421 377 946 - Siret n° 421 377 946 000 31
SOMMAIRE

LE REFERENTIEL RSE POUR LE SECTEUR DES ENR ............................................ 3


INTRODUCTION ET CLES DE LECTURE.............................................................. 4
PARTIE 1 : COMPRENDRE LA RSE .................................................................... 5
1. QU’EST-CE QUE LA RSE ET POURQUOI DEVELOPPER UNE STRATEGIE RSE ? ................................................ 5

2 COMMENT DEVELOPPER UNE STRATEGIE RSE ? .......................................................................... 12

2.1 Définir les valeurs et intérêts de la RSE ....................................................................................... 12

2.2 Réaliser un état des lieux de la RSE ............................................................................................... 15

2.3 Identifier les parties prenantes et initier le dialogue .................................................................... 16

2.4 Identifier ses enjeux RSE ................................................................................................................ 20

2.5 Hiérarchiser ses enjeux RSE : ........................................................................................................ 24


PARTIE 2 : PILOTER SA STRATEGIE RSE...........................................................27
1.1 COMMENT LIRE UNE FICHE D’ENJEUX ? .............................................................................................. 28

1.2 LES ENJEUX RSE POUR LES PRODUCTEURS D’ENERGIES RENOUVELABLES .................................................. 29

1.2.1 Les enjeux territoire ........................................................................................................................ 29

1.2.2 Les enjeux Environnement.............................................................................................................. 35

1.2.3 Les enjeux Ethique des affaires et Droit de l’Homme ................................................................... 50

1.2.4 Les enjeux : Relations et conditions de travail .............................................................................. 56

1.3 FORMALISER SA STRATEGIE RSE ET LA DIFFUSER .................................................................................. 64

1.3.1 Structurer et piloter : le plan d’action ............................................................................................ 64

1.3.2 Faire vivre la stratégie RSE ............................................................................................................. 65

2.6 RECOMMANDATIONS ...................................................................................................................... 68

2
Le référentiel RSE pour le secteur des ENR
Introduction au concept de la RSE, de sa réglementation, de ses
0. Définition, labels + présentation du contexte du secteur des énergies
réglementation, contexte renouvelables et son lien avec la RSE.
(p. 4 à 11)

1. Définir les valeurs et 1ère étape de la mise en place d’une stratégie RSE : comprendre ses
ses intérêts (p. 12 à 16) motivations et freins à faire de la RSE et comment structurer sa
démarche en matière de gouvernance.

2. Réaliser un état des 2nde étape de la mise en place de la stratégie RSE : pourquoi et avec
lieux de la RSE (p. 15 à 16) quels outils réaliser un diagnostic RSE.

3ème étape de la mise en place de la stratégie RSE : quelles sont les


3. Identifier les parties parties prenantes des développeurs de projet ENR et comment les
prenantes (p.16 à 24) hiérarchiser grâce à l’outil Excel n°1 proposé.

4ème étape de la mise en place de la stratégie RSE : comment


identifier et hiérarchiser ses enjeux RSE grâce à l’outil Excel n°2
4. Identifier et hiérarchiser proposé. 16 fiches enjeux RSE spécifiques aux ENR sont présentées
ses enjeux RSE (p.24 à 63)

La 5eme étape de la mise en place de la stratégie RSE : comment


5. Formaliser sa stratégie piloter sa stratégie grâce aux indicateurs plan d’action, tableau de
RSE et la diffuser (p. 64 à bord... grâce à l’outil Excel n°3 proposé. et comment communiquer
67) sur sa stratégie RSE en internet et externe.

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Introduction et clés de lecture
1. QU’EST-CE QUE L’ON ENTEND PAR RSE ET ENERGIES RENOUVELABLES ?

*La Responsabilité Sociétale des Entreprises c’est la contribution de l’entreprise au


développement durable.

* L’énergie renouvelable est une énergie dont le stock se renouvelle au moins aussi vite qu’à la
vitesse à laquelle on la consomme à l’échelle du temps humain, et ce grâce à des ressources
inépuisables comme le soleil, le vent, les mouvements de l’eau, la chaleur terrestre... Il est possible
de développer des projets de production d’énergie renouvelables, de la distribuer et de la
consommer.

2. A QUI S’ADRESSE LE REFERENTIEL ?


Le périmètre du référentiel s’étend aux développeurs de projets voire producteurs d’énergie
renouvelable solaire (photovoltaïque) et éolienne (terrestre) : ceux qui sont en relation avec les
collectivités pour y créer des projets. Les constructeurs et exploitants peuvent aussi être concernés
par ce référentiel.

Le référentiel s’adapte à différents niveaux de maturité en matière de RSE : pour les débutants en
RSE ainsi que pour les lecteurs plus expérimentés dans le domaine.

3. QUELS SONT LES OBJECTIFS DU REFERENTIEL ?

↗ Donner les clés pour développer une stratégie RSE en lien avec le contexte du marché
actuel, les bonnes pratiques mises en œuvre, des outils disponibles... sur la base de la
norme ISO26000 et de sa déclinaison en NF X30-029
↗ Permettre aux développeurs de s’approprier les enjeux RSE grâce aux 16 fiches enjeux
↗ Accompagner le développement de la stratégie RSE sur 3 étapes grâce à 3 outils Excel

4. QU’EST-CE QUI EST A L’ORIGINE DE CE REFERENTIEL ?

Le référentiel RSE spécifique aux ENR accompagne la thèse « Comment développer une
stratégie RSE dans le secteur des énergies renouvelables ? » réalisée dans le cadre du
Mastère Spécialisé® QSE/RSE de l’année 2020-2021 au CESI de Grenoble ainsi que dans le cadre
d’une alternance chez Valeco en tant que chargée de mission RSE.

5. COMMENT LE REFERENTIEL A ETE ELABORE ?

Le référentiel a été élaboré à l’aide :


↗ D’un questionnaire en ligne destiné aux entreprises du secteur des ENR pour définir les
grandes lignes de leur stratégie RSE et pour identifier de bonnes pratiques,
↗ D’entretiens individuels avec le Syndicat des Energies Renouvelables, un professionnel du
réseau AMORCE et un professionnel de la LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux)
↗ De séances de brainstorming en interne avec le groupe RSE de Valeco
↗ L’appui du cours du Mastère Spécialisé ® QSE option RSE

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PARTIE 1 : Comprendre la RSE
Cette première partie donne les clés pour comprendre en quoi consiste la RSE au
travers de sa définition, sa réglementation, ses bénéfices... et pour que les développeurs
et exploitations de projets puisse identifier et hiérarchiser leurs enjeux RSE grâce à une
base d’enjeux et d’outils.

1. Qu’est-ce que la RSE et pourquoi


développer une stratégie RSE ?
1.1 DEFINITIONS

La Responsabilité Sociétale des Entreprises est un concept apparu dans les années
60, reliée au monde des affaires dans le courant « Business Ethics » par Peter Davis
comme la prise en compte de critères extra-financiers dans les décisions et actions des
hommes d’affaires. En 1970, Milton Friedman définit la RSE comme la recherche du profit
dans le respect du cadre légal, définition qui sera complétée par la théorie de l’agence
plus tard disant que les dirigeants sont contrôlés par les actionnaires. Encore plus tard la
relation d’agence a été élargie à toute les parties prenantes dans les travaux de Freeman.

Aujourd’hui dans la norme ISO26000, le référentiel standard international sur les


lignes directrice de la RSE, elle est définie comme « la volonté de l’organisation d’une part,
d’intégrer des considérations sociales et environnementales dans ses prises de décision,
et d’autres part, d’être en mesure de répondre des impacts de ses décisions et activités
dsur la société et l’environnement. L’objectif clé de la RSE est de maximiser la contribution
de l’entreprise au développement durable.

Les 7 principes clés de la responsabilité sociétale, définie par l’ISO26000 :


- La redevabilité : être capable de répondre de ses impacts sur la société, l’économie
et l’environnement.
- La transparence : assurer une transparence de ses décisions dès lors qu’elles ont un
impact sur la société et l’environnement.
Le comportement éthique : avoir un comportement fondé sur l’honnêteté, l’équité et
l’intégrité.
- La reconnaissance des intérêts des parties prenantes : reconnaître et répondre aux
intérêts des parties prenantes.
- Le respect du principe de légalité : se conformer à toute les législations et
réglementations en vigueur.
- La prise en compte des normes internationales de comportement : prendre en
compte les normes internationales de comportements.
- Le respect des droits de l’Homme : et reconnaître leur importance et leur universalité.

Pour définir sa stratégie de responsabilité sociétale, l’organisation doit se familiariser


avec les domaines d’actions de la RSE relatifs aux 7 questions centrales de la norme
ISO26000 qui sont : la gouvernance de l’organisation, les droits de l’Homme, les relations
et conditions de travail, l’environnement, la loyauté des pratiques, les questions relatives

5
aux consommateurs ainsi que son implication auprès des communautés et sa contribution
au développement local.

Les enjeux de la partie 2 du référentiel sont basés sur 4 grandes catégories reprenant
les questions centrales citées au-dessous, il est complètement compatible avec la norme
ISO26000 et propre au secteur des énergies renouvelables.
1. Le territoire : pour ce qui concerne l’implication de entreprises auprès des
communautés.
2. L’environnement : pour la protection de la biodiversité et l’atténuation des impacts
des organisations.
3. L’éthique des affaires et le respect des droits de l’homme : deux thématiques
regroupées dans une catégorie traitant notamment de la chaîne
d’approvisionnement et de son contrôle.
4. Les conditions et relations de travail : pour toutes les politiques et pratiques liées
au travail réalisé au sein de l’organisation.

Chacune des catégories regroupent les enjeux relatifs à la responsabilité sociétale des
développeurs et exploitants d’énergie renouvelables. Ils ont été choisis au fûr et à mesure
des recherches, interviews, brainstorming... On compte en tout 16 enjeux, dans la partie 2
du référentiels, une fiche par enjeux a été réalisé avec des définitions, plans d’actions,
objectifs, indicateurs.

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1.2 LA REGLEMENTATION DE LA RSE

Ce qu’il faut retenir de la réglementation RSE ; c’est qu’il existe des dispositions
réglementaires spécifiques à la RSE et d’autres autour de thématiques relatives aux enjeux
sociaux, sociétaux et environnementaux.

↗ Déclaration de Performance Extra-Financière (n°2017-1180) : l’obligation de


reporting extra-financier en libre accès et vérifié par un organisme tiers, pour :
- Les sociétés cotées ayant + 500 salariés, avec bilan > 20 M€ soit un CA > 40M€
- Les sociétés non cotées ayant + 500 salariés, avec bilan ou CA > 100 M€
- Les sociétés en nom collectif (SNC) lorsque l’ensemble des parts des sociétés
sont détenues par des personnes ayant l’une des formes suivantes ou une
forme juridique comparable de droit étranger (SA, SCA, SARL).

↗ Sapin II (n°2016-1691) : relative à la transparence, à la lutte contre la corruption et


à la modernisation de la vie économique pour entreprises > 500 salariés avec CA
>100M€.

↗ Devoir de vigilance (n°2017-399) : responsabiliser les grandes entreprises en cas


de dommages causé par leurs sous-traitants à l’étranger et faire la promotion de la
RSE sur la chaîne d’approvisionnement.

↗ LTECV (n°2015-992) : son plan d’action vise à contribuer efficacement à la lutte


contre le réchauffement climatique en instaurant un modèle énergétique durable.
La LTECV fixe des objectifs au moyen et long terme tels que :

- Réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40% d’ici 2030 (par rapport à
1990
- Diminuer de 30% de notre consommation d’énergie fossile en 2030
- Rétablir la part du nucléaire à 50% de la production d’électricité en 2025
- Lutter contre la précarité énergétique
- Porter la part des énergies renouvelables à 32% de la consommation
énergétique finale d’énergie en 2030 et à 40% de la production d’électricité
- Diviser par 2 notre consommation finale d’énergie d’ici 2050 (par rapport à 2012)
- Diminuer de 50% le volume de déchets mis en décharge à l’horizon de 2025
- Atteindre un niveau de performance énergétique conforme aux normes «
bâtiment basse consommation » pour l’ensemble du parc de logements à 2050
- Affirmer un droit à l’accès de tous à l’énergie sans coût excessif au regard des
ressources des ménages.

↗ Loi PACTE (n°2019-486) : pour aider les entreprises à mieux prendre en


considération les enjeux environnementaux et sociaux dans la gestion de leurs
activités notamment avec la loi LOM et l’intégration du Plan de Mobilité (PDM)
lorsque l’entreprise regroupe + 100 salariés sur un même site.

↗ Taxonomie verte Européenne : issue du Green Deal, c’est une classification pour
évaluer la durabilité d’activités économiques les plus émettrices de GES, les
entreprises concernées doivent contribuer à un des objectifs environnementaux,
avec des critères qualitatifs et quantitatifs à respecter.

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1.3 LES REFERENTIELS & LABELS RSE

Il existe des référentiels d’engagements qui complètent les conventions


internationales (Pacte Mondial de l’ONU) et des référentiels de mises en œuvre qui eux
vont aider les entreprises à mettre en œuvre une démarche RSE (ISO26000) et des
référentiels de reporting qui accompagnent les entreprises dans leur démarche de
reporting RSE (GRI).

↗ Les Objectifs du Développement Durable (ODD) : il y en a 17, ils répondent aux


défis mondiaux auxquels nous sommes tous confrontés : la pauvreté, les inégalités,
le climat, la justice... Ils représentent pour les entreprises une grille d’analyse sur
laquelle elles peuvent positionner leurs activités et définir un plan d’action propres
à leurs objectifs choisis.
https://www.un.org/sustainabledevelopment/fr/objectifs-de-developpement-
durable/

↗ La norme ISO26000 : le référentiel international standard (non certifiable) de la


RSE, diffusé en 2010, qui donne les lignes directrices aux organisations pour mettre
en œuvre une démarche RSE, basé sur les 7 questions centrales.
https://www.iso.org/fr/iso-26000-social-responsibility.html

↗ La norme X30-029 : le référentiel propose une méthode pour établir des priorités
pour aborder les domaines d’action de la norme ISO26000.

↗ Le Global Reporting initiative (GRI) : permet de mesurer le niveau d’avancement


d’une entreprise en matière de RSE des exemples d’indicateurs de performance
(indicateurs de base et complémentaires) https://www.globalreporting.org/

En plus des référentiels, il existe des labels certifiant une démarche dans le domaine
de la RSE :

↗ B-Corp : certification des entreprises qui intègrent des objectifs sociaux, sociétaux
et environnementaux dans leur modèle d’affaires. https://bcorporation.eu/about-
b-lab/country-partner/france

↗ Global Compact : cadre d’engagement autour des 10 principes du respect des


droits Humains, normes du travail, environnement et lutte contre la corruption ;
sous forme de communication de progrès. https://www.globalcompact-
france.org/

↗ Label Lucie : pour évaluer, structurer et valoriser les engagements d’une


entreprise en RSE basé sur l’ISO26000. https://www.labellucie.com/

↗ Engagé RSE : pour évaluer la maturité de sa démarche RSE basé sur la norme
ISO26000. https://certification.afnor.org/developpement-durable-rse/label-
engage-rse

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Les chartes et labels du secteur des énergies renouvelables :

↗ La marque AQPV (Alliance Qualité Photovoltaïque) : un gage de qualité pour


les panneaux solaires et qui a pour but de favoriser les produits face aux
produits importés souvent de moins bonnes qualités. Deux des
caractéristiques pour obtenir le label est d’avoir une partie des pièces
fabriquée en France et que la condition de recyclabilité du matériel lorsqu’il
devient inutilisable. https://www.aqpv.fr/

↗ La certification QualiPV, délivrée par Qualit’ENR, pour les installeurs de


solaires photovoltaïque « Reconnu Garant Environnement ». C’est la
référence qualité pour tous les installateurs et utilisateurs d’énergies
renouvelables. https://www.qualit-enr.org/qualifications/qualipv/

↗ L’adhésion aux syndicats (SER, ENERPLAN, FEE) et AMORCE :


https://www.syndicat-energies-renouvelables.fr/ et https://amorce.asso.fr/

↗ Charte CEMATER : la charte de bonnes pratiques pour la préservation de la


biodiversité. https://cemater.com/wp-content/uploads/2019/12/Charte-
de-bonnes-pratiques-ENR-et-biodiversit%C3%A9-V_22112019.pdf

↗ Convention MAPE : Réduction de la Mortalité Aviaire dans les Parcs Eoliens


en Exploitation, projet de rechercher dans la protection et la réduction des
impacts des parcs éoliens sur l’environnement.

Le référentiel RSE sur le secteur de la logistique à destination des


donneurs d’ordre et des prestaires d’activités de logistique, qui a largement
inspiré ce référentiel RSE pour les énergies renouvelables. (insérer le lien),
dont un des créateurs a bien voulu m’accorder du temps pour un entretien
sur la construction méthodologique du référentiel.

Il existe aussi d’autres guides RSE, notamment créés par le MEDEF,


dont le guide sur les initiatives RSE sectorielles de 2014, avec l’ORSE, on
retrouve une partie sur le secteur de l’ingénierie, mais pas sur le secteur
des énergies renouvelables.

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1.3 LE SECTEUR DES ENERGIES RENOUVELABLES : LE CONTEXTE

La croissance des énergies renouvelables a démarré dans les années 90 mais


connaît une réelle envolée depuis ces dernières années notamment grâce à la prise de
conscience des enjeux du réchauffement climatique et de l’indépendance énergétique
auxquels certains pays font face...

Et ce encore plus maintenant, au vu de la transition énergétique enclenchée avec


la Loi de la Transition Energétique pour la Croissance Verte et sa définition de la
Programmation Pluriannuelle de l’Energie et ainsi que d’autres mécanismes de soutien de
la filière. Les objectifs de développement et de production des énergies renouvelables
ayant augmenté, les appels d’offres de la Commission de Régulation d’Energie elles aussi
suivent le mouvement, tout comme le déploiement massif des Power Purchase
Agreement (PPA) : vente directe entre un producteur et un consommateur, notamment
par les industriels.

C’est naturellement que la concurrence s’accroît à son tour et de ce fait, les développeurs
ont besoin de visibilité pour se démarquer de leurs confrères : avoir l’argument de plus qui
va peser favorablement dans la balance des collectivités, industriels ou citoyens... Cette
différenciation peut se faire grâce à l’expertise du développeur sur son territoire, de ses
coûts attractifs, de la qualité de son offre dans la prise en charge du projet, de sa
gouvernance projet attractive, de ses retours positifs.... mais aussi au travers de sa politique
RSE.

En effet dans un contexte où l’acceptabilité sociale des parcs éoliens et


photovoltaïque par les collectivités se veut de plus en plus difficile, il est intéressant pour
les développeurs de garder une bonne image de « marque ». De plus ils répondent
implicitement à un devoir d’exemplarité de la filière, comme énoncé par le Syndicat des
Energies Renouvelables lors d’un entretien, « la filière des ENR a gagné en maturité : le
gouvernement est de plus en plus exigeant. [...] On doit répondre à la même exemplarité des
autres filières, on n’échappe pas à la règle. Aujourd’hui on ne peut plus se satisfaire d’être une
entreprise qui ne produit que des énergies renouvelables. ».

La Responsabilité Sociétale des Entreprise va aussi permettre de :


↗ Se différencier de la concurrence pour les projets en co-développement, pour
les PPA, pour la réponse aux AO de la CRE : les critères RSE rentrent de plus en
plus en ligne de mire des décideurs.
↗ Améliorer la réputation de l’entreprise : il faut être vigilant à ne pas tomber
dans le greenwashing et valoriser des actions qui soient sont obligatoires dans
la réglementation ou qui ne sont pas encore réalisées,
↗ Améliorer la marque employeur : accroître le bien-être des employés, les
responsabiliser, attirer de nouveaux talents.... surtout lorsque certaines
compétences sont en pénurie...
↗ Réaliser des économies substantielles : sur l’énergie, le carburant, l’eau, le
papier...
↗ Respecter la réglementation voire l’anticiper : sur le Plan de Mobilité, bilan
des GES, l’audit énergétique, le tri des 5 flux...
↗ Atténuer les impacts environnementaux et sociaux des parcs et centrales

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↗ Montrer l’exemple pour les autres secteurs : répondre aux attentes de la
société et au devoir d’exemplarité (cf. fiche « Utilisation responsable des
ressources)
↗ Structurer la communication et le dialogue avec les parties prenantes (élus,
collectivités, riverains, actionnaire)

Une stratégie RSE « adaptée » représente un levier pour répondre à cette pluralité
d’enjeux législatifs, sociétaux, environnementaux...Les développeurs de projets n’ont pas
de guide sectoriel sur lequel s’appuyer et peuvent méconnaître leurs enjeux RSE.

1.5 S’APPROPRIER LE REFERENTIEL RSE

En tant que développeur de projet : le référentiel donne les clés pour impulser une
stratégie RSE proche des enjeux et réalités du secteur et pour structurer son dialogue avec
les parties prenantes préalablement identifiées grâce aux outils disponibles.

Pour replacer le développeur de projet au sein des acteurs du secteur des ENR :

Collectivités
Actionnaires territoriales Fournisseurs &
& banques Sous-traitants
Paiement des
intérêts et
rentabilité
Dialogue territorial
et suivi

Achat de lots, contrôle de


la qualité des prestations

Respect de la
règlementation Développeur de projets ENR
(prospection, développement,
Pouvoirs recherche de financement)
Publics
Gestionnaires
de réseau
Paiement des Echanges,
loyers et conseils,
réduction des informations
nuisances

Propriétaires Associations
des parcs ou & instances
du foncier étatiques

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2 Comment développer une stratégie RSE ?
Cette partie a pour but de détailler la méthodologie pour mettre en place une
stratégie RSE lorsque l’on est un producteur d’énergies renouvelables. A savoir que même
si le secteur d’activité reste le même, la stratégie RSE va dépendre de l’organisation de
l’entreprise dans laquelle elle se trouve.

Les chaînes de valeurs des développeurs des énergies renouvelables étant similaires,
la succession d’étapes pour la mise en place de la RSE devrait pouvoir s’adapter à
l’organisation.

Les 2 premières étapes : de la définition des valeurs et intérêts et la réalisation d’un


état des lieux sont plutôt génériques à tous les secteurs d’activités cependant, les 3 autres
sont spécifiques au secteur des énergies renouvelables.

1. Définir les 2. Réaliser un 3. Identifier les 4. Identifier et 5. Formaliser sa


valeurs et ses état des lieux parties hiérarchiser ses stratégie RSE et
intérêts de la RSE prenantes enjeux RSE la diffuser

2.1 DEFINIR LES VALEURS ET INTERETS DE LA RSE

Pour qu’une stratégie RSE soit efficace, elle doit avant tout s’imbriquer dans la
stratégie économique de l’entreprise. Selon la commission européenne, la RSE est définit
comme « l’intégration volontaire des préoccupations sociales et environnementales à
leurs activités commerciales et leurs relations avec les parties prenantes ».

La RSE doit faire partie du business model de l’entreprise, ce qui nécessite l’engagement
de la direction. Les valeurs d’une entreprise reflètent la vision du dirigeant : elles vont
permettre à l’entreprise d’affirmer son identité et de se positionner sur un marché par
rapport à ses concurrents. Pour bénéficier d’une base solide en matière de stratégie, il faut
que la direction soit capable de se poser les bonnes questions sur sa vision de la RSE.

1. Identifier ses valeurs : la direction doit répondre à la question « quelle est la raison
principale qui m’a encouragé à fonder cette entreprise ? » et les employés doivent
faire de même. Le but est de trouver une cohérence entre ce que l’on souhaite
transmettre comme valeurs et ce qui est réellement véhiculé.

2. Comprendre les motivations à la RSE et les possibles freins : pourquoi la direction


souhaite faire de la RSE : pour répondre à une exigence des fournisseurs ? Pour
améliorer sa marque employeur ? Pour se démarquer de la concurrence ? Qu’est-
ce qui va nous empêcher de développer correctement notre stratégie RSE :
accusation de greenwashing, contrôle difficile de la chaîne d’approvisionnement,
réticence de la part des employés, parties prenantes ne souhaitant pas dialoguer,
coupure des budgets... et comment anticiper ces freins ?

12
3. Définir une gouvernance pour la RSE : il est indispensable qu’un membre du
comité directeur soit désigné comme pilote de la stratégie RSE pour intégrer dans
la RSE au même titre d’un autre facteur de performance. Outre le pilotage
stratégique, il faut un pilotage opérationnel assuré par une autre personne « sur le
terrain ».

4. Accorder des ressources matérielles, financières et humaines à la stratégie


RSE : une part de budget doit être attribuée à la RSE en accord avec la portée de
la RSE définie au préalable, de plus plusieurs personnes (appelés les
« transféreurs ») peuvent avoir du temps libéré pour travailler sur la RSE.

5. Diffuser les valeurs : pour que ces valeurs soient véhiculées elles doivent être
formalisées, puis transmises aux employés grâce à des outils pédagogiques tels
qu’une charte RSE, dans le livret d’accueil, sur le site web... et au quotidien au
travers d’actions concrètes (sponsoring, politique télétravail etc.)

Grâce à ces 5 étapes, la construction de la stratégie va être plus claire. Les employés
chargés de la politique RSE seront plus à même d’en comprendre sa finalité, le « pourquoi
du comment ». Sans vision ni structure, l’ensemble des actions RSE peut rapidement
devenir désordonné et porter à confusion à la fois pour les employés et pour les parties
prenantes : elles ne comprennent pas ce qui appartient ou pas au domaine de la RSE.

Pour que la stratégie RSE soit efficace elle doit être structurée. Pour être structurée,
la stratégie RSE nécessite un pilotage organisé et l’allocation de ressources matérielles,
humaines et managériales suffisantes.

Bien que la RSE puisse apporter de nombreux bénéfices à l’entreprise, elle a aussi un
coût tout aussi complexe à quantifier mais il faut bien évidemment le prendre en compte.
Parmi les investissements on y retrouve, le temps d’appropriation en interne : il faut
déployer une gouvernance appropriée, définir une stratégie en collaboration avec la
direction, réaliser une conduite du changement, les sensibilisations... Les outils de base à
étudier, à financer : parfois il est nécessaire pour l’entreprise de se faire accompagner par
un cabinet de conseil pour entamer la démarche ou alors la mise à disposition d’outils pour
la veille stratégique, pour le reporting. La mise aux normes et aux standards voulus : la
labellisation ou certification demande du temps de préparation, des audits, de
l’amélioration continue, c’est du travail à plein temps. Pour finir, la R&D et évolution de
l’offre : les investissements nécessaires à l’éco-conception, à l’analyse du cycle de vie des
produits/service...

Pour organiser le pilotage de la démarche RSE, il est essentiel de définir sa


gouvernance. La gouvernance va dépendre de la culture initiale de l’entreprise et de sa
maturité au regarde de la l’étendue de la RSE dans ses activités.

Il est pertinent de découper le pilotage de la stratégie RSE sous 3 organes différents


Erreur ! Source du renvoi introuvable. :

Le premier, le comité de pilotage, c’est l’organe de la direction qui vient regrouper


tous les dirigeants avec un rôle clé dans l’entreprise. L’objectif de cette instance est de
faire progresser la RSE dans toutes les activités de l’entreprise et de le reporter au comité
exécutif. Dans la fiche outil RSE, il est aussi précisé qu’il est plus judicieux de traiter des

13
problématiques RSE liées à la stratégie globale de l’entreprise directement par le comité
exécutif.

La RSE remet en question les habitudes managériales, la stratégie, les opportunités à


prendre, les risques à éviter. Sans le soutien de la Direction générale cela serait impossible
à mettre en place. C’est pour cette raison que la Direction doit faire preuve d’agilité et
d’exemplarité en termes de RSE.
Pour ce faire elle doit se poser les bonnes questions relevant de :
↗ la pertinence des actions RSE : est-ce que les actions RSE entretiennent notre
réussite ?
↗ la cohérence : est-ce que les actions RSE sont cohérentes avec les valeurs
véhiculées par l’entreprise ?
↗ l’adaptabilité : est-ce que les actions RSE sont suffisantes pour anticiper les
risques et saisir les opportunités du marché actuel ?

Plus la démarche RSE sera partagée par l’ensemble de la direction générale plus elle
sera efficace. Le second, l’équipe ou département RSE ou Développement Durable,
c’est l’organe qui s’occupe du pilotage opérationnel de la stratégie RSE, cela peut être
aussi bien un référent RSE opérant seul. Il s’occupe de la veille stratégique, de la stratégie
et du déploiement du programme RSE, du reporting et suivi des performances et
finalement de la communication en interne et en externe. Il a aussi pour rôle d’animer le
réseau de correspondants RSE en interne.

Le troisième, c’est tout justement, le réseau de correspondants RSE ou alors appelés


les « transféreurs » Erreur ! Source du renvoi introuvable., ils s’occupent de déployer la
stratégie et les objectifs RSE sur le terrain. Selon l’ADEME, les transféreurs « sont des
individus qui cherchent à changer leur environnement de travail en y important leurs
pratiques écologiques, et en les diffusant à leur collègue sans que cela fasse partie de
leurs missions professionnelles ».

Ils représentent le prolongement opérationnel de la direction en matière de RSE :


ils contribuent à la collecte locale des informations et les diffusent, animent la démarche
RSE en l’adaptant aux divers contextes, ils partagent leurs bonnes pratiques, contribuent
à la veille sectorielle, développent les relations extérieures... Pour les correspondants ou
« transféreurs » la mise en œuvre opérationnelle de la RSE ne constitue pas une mission
professionnelle mais une compétence, une « casquette » supplémentaire.

Pour que cette manière de procéder soit efficace il faut pouvoir allouer aux
transféreurs les ressources nécessaires pour faire évoluer leur environnement de travail
et qu’ils développent ces pratiques écologiques auprès du reste des salariés. Son réseau
est déjà réalisé ou il est en pleine construction, au travers de groupes, tendances, clubs
avec d’autres volontaires pour développer des actions pro-environnement : mise en place
de covoiturage, tri des déchets, potager etc.

Par leurs actions, les correspondants RSE et « transféreurs » vont ainsi accompagner et
amplifier le changement en interne. Si les « transféreurs » font beaucoup de bien à la RSE
il existe tout de même des freins à leur développement :

14
- Le manque de moyens, d’infrastructures, de disponibilité
- La difficulté à trouver des consensus en interne
- Les conflits liés au confort thermique, peut déchaîner les réticences et
comportement réfractaires
- Le poids des habitudes, parfois bien difficile à faire évoluer
- La peur de ne pas être légitimé, au vu de la non-hiérarchie et non rémunération

Avec ces trois niveaux de pilotage, la démarche RSE est diffusée à tous les niveaux de
l’entreprise. Une fois que la gouvernance est fixée il est important de surveiller les
tendances RSE sur le marché : elles viennent à la fois dresser les attentes des parties
prenantes et identifier les risques et opportunités du marché. On peut retrouver ces
tendances : au travers de la réglementation, de la concurrence, des attentes sociétales et
de l’évolution des coûts et risques...

Après avoir vu comme une entreprise définit ses valeurs et ses intérêts à faire de la RSE et
organise son pilotage RSE comme première étape d’élaboration de sa stratégie RSE. Il est
temps de voir la seconde étape, l’identification des parties prenantes à la stratégie RSE.

2.2 REALISER UN ETAT DES LIEUX DE LA RSE

Afin de réaliser un premier tri dans les enjeux RSE de l’entreprise, il est important de
réaliser un état des lieux de la RSE. Chaque entreprise fait de la RSE sans même le savoir
que ce soit par les habitudes des salariés, un style de management du dirigeant, une
certification environnementale...

L’important est de pouvoir s’appuyer sur ce qui est déjà fait, encore plus si l’on souhaite
initier une démarche RSE globale au sein de tous les processus. Le diagnostic interne RSE
permet de cartographier les initiatives et programmes déjà en place pour avoir une vision
claire de la démarche RSE déjà existante. Plusieurs outils existent : des gratuits, des
payants, des diagnostics par thématique (audit énergétique, bilan carbone, ACV...).

Le référent peut répondre au diagnostic RSE sur internet ils portent en général sur les
questions centrales de la norme ISO26000 et rentrent dans le détail avec les domaines
d’actions. Le diagnostic RSE disponible sur internet va permettre aux entreprises de
connaître leurs niveaux de maturité en RSE et ainsi de connaître leurs forces et faiblesses.

Les objectifs du diagnostic interne RSE sont :


↗ de réaliser un état des lieux des actions déjà mises en place,
↗ évaluer le niveau de maturité de l’entreprise,
↗ d’identifier les forces et les axe d’amélioration,
↗ d’identifier les enjeux RSE prioritaires.

15
Ci-dessous un tableau comparatif des outils de diagnostic RSE interne :

Outil de Payant ou
Pour qui? Avantages
diagnostic Gratuit
Diag RSE (AFNOR) Toutes les entreprises Outil basé sur la norme ISO26000 Gratuit
Toutes les entreprises Outil basé sur la norme ISO26000 très Gratuit
Diag26000
complet
Toutes les entreprises Outil basé sur la norme ISO26000 et sur le Payant
Alter RSE GRI : avec une version express et une
version détaillée
Toutes les entreprises Outil basé sur la norme ISO26000 et adapté Payant
CSR26000
à la stratégie de l’entreprise
Toutes entreprises Volet auto-diagnostic, un volet de Payant
sensibilisation, un volet de pilotage de la
GPS démarche et une possibilité de valoriser et
benchmarker son résultat avec échange de
bonne pratiques

Une fois que le diagnostic est réalisé, l’entreprise dispose de données factuelles qui
vont lui permettre de faire en ressortir des enjeux prioritaires. Elle aura la possibilité de
cartographier ses enjeux RSE à associer avec les attentes des parties prenantes grâce à
l’analyse de la matérialité.

En plus du diagnostic en ligne, il est recommandé de faire un tour de l’ensemble des


chefs de services en entretien individuelle dans le but de cerner les engagements RSE de
chacun et comprendre ce qui est déjà mis en place. La démarche RSE doit être en
corrélation avec les opérations ordinaires des acteurs de l’entreprise et non pas « perçue »
comme une nouvelle charge de travail. Elle doit parfait d’une capitalisation des acquis et
de bonnes pratiques déjà en place au quotidien de l’entreprise depuis plusieurs années.

Il est tout aussi possible de réaliser un questionnaire à diffuser auprès de tous ses
collaborateurs dans un second temps.

La personne en charge du diagnostic, va partager les résultats avec son comité de


pilotage RSE dans le but de lancer la prochaine étape qui va être d’identifier ses parties
prenantes.

2.3 IDENTIFIER LES PARTIES PRENANTES ET INITIER LE DIALOGUE

2.3.1 Pourquoi les identifier ?

Dans la norme ISO26000, une partie prenante est définie comme « un individu ou groupe
ayant un intérêt dans les décisions ou activités d’une organisation ». L’organisation doit
définir qui est-ce qui a un intérêt dans ses décisions et activités pour qu’elle puisse
comprendre quel sont les impacts générés et comment elle va pouvoir les traiter.

16
L’entreprise a tout intérêt à identifier ses parties prenantes pour instaurer un dialogue tel
qu’il est défini dans la norme ISO26000 en tant « qu’activité entreprise pour créer des
opportunités de dialogue entre l’organisation et une ou plusieurs de ses parties prenantes,
dans le but d’éclairer les décisions de l’organisation ».

Chaque organisation est une partie prenante d’une autre organisation, il est important de
prendre en compte les intérêts des parties prenantes et y répondre tout comme l’on
souhaiterait que l’on prenne en compte nos intérêts. Cela correspond au principe de
redevabilité de la norme ISO26000 « qu’une organisation soit en mesure de répondre de
ses impacts sur la société, l’économie et l’environnement ».

De plus, le dialogue avec les parties prenantes va venir apporter de la crédibilité à la


stratégie RSE : qui sera plus complète.

2.3.2 Comment ?

Il faut identifier qui sont les parties prenantes, le mieux est de débuter par une liste avec
tous les organismes, individus, groupes... qui exercent une influence sur l’entreprise et
vice-versa. La liste peut être alimentée par des entretiens, des recherches, d’analyses de
documents internes, de groupes de discussion.
Une fois la liste finie, il faut classer ces parties prenantes en grandes catégories puis
sous-catégories afin créer des groupes homogènes. Cela peut être :
- Les parties prenantes internes : salariés, direction, CSE, syndicats
- Les parties prenantes externes contractuelles : clients, fournisseurs, sous-traitants, les
banques, les investisseurs...
- Les parties prenantes externes non contractuelles : les riverains, les associations, le
gouvernement, les médias...

Outil n°1 : Identifier et hiérarchiser ses parties prenantes

L’outil N°1 « Identifier et hiérarchiser ses parties prenantes » accompagnant ce référentiel


permet d’identifier les parties prenantes dans l’onglet « Cotation »

17
La prochaine étape est d’analyser le niveau d’influence, d’expertise et de collaboration
de chaque partie prenante. L’approche matricielle est la forme la plus recommandée pour
formaliser cette analyse car elle permet de comprendre en un coup d’œil quelles sont les
parties prenantes avec le plus d’influence pour l’entreprises par rapport à ses objectifs
stratégiques. Il suffit d’évaluer le pouvoir d’influence de la partie prenante sur l’entreprise
et évaluer son niveau intérêt dans l’organisation. L’approche matricielle a pour résultat la
cartographie des parties prenantes : une représentation graphique des relations entre les
parties prenantes et l’entreprise. Elle permet d’identifier et d’organiser les relations en
fonction de leur influence, de leur importance, de la nature de leur relation...

Dans le tableau ci-dessous, se trouve une liste des parties prenantes potentielles pour un
producteur d’énergies renouvelables. C’est au producteur d’en apprécier la pertinence en
fonction de ses activités, son influence, son environnement d’implantation...

Catégorie Partie prenante Rôle


Employés Réaliser ses missions de travail dans les règles fixées
Partie par l’entreprise
prenante Direction Définir la stratégie, allouer les ressources
interne CSE / Délégué du personnel Protéger et défendre les intérêts des employés

Les collectivités territoriales Informations et concertations avec les habitants


(communes, communautés de (gestion réunion publique)
communes, agglomérations)
Les citoyens (si co- Co-financement, implication dans le projet, outils de
développement) soutien des citoyens (EnRCit, bonus CRE, Energie
Partagée)
Gestionnaires de réseaux Gèrent le transport et la distribution du réseau entre le
(EDF, RTE) lieu de production et le lieu de consommation.
Services de l’Etat & le Pouvoir Soutenir la filière et la professionnaliser, sanctionner si
Public le développeur ne respecte par la réglementation en
vigueur, fixer le cadre légal.
La CRE Mise en œuvre d’évolution législatives et
Partie réglementaires aux mécanismes de soutien et à
prenante l’intégration des ENR.
externe Propriétaires des parcs et S’assurer de la qualité des prestations et de la
contractuelle centrales rentabilité du parc.
Propriétaires fonciers et Percevoir le loyer et la réduction des impacts et
toitures nuisances sur leurs terrains/toitures.
Fabricants (modules toitures, Négocier les tarifs, définition des clauses
éoliennes) contractuelles
Sous-traitants (fabricant de Respecter les délais, le budget fixé et la qualité des
composants, bureau d’étude, prestations.
construction, raccordement,
exploitation & maintenance)
Actionnaires Investissent leur capital dans la SPV, perçoivent des
dividendes et se partagent la gouvernance du projet.
Banques Prêter de l’argent pour les développeurs et percevoir
des intérêts.
Partie Réseaux d’élus (AMORCE) Accompagner les élus et collectivités pour renforcer
prenante la transition énergétique

18
externe non Association pour la protection Etudier les impacts des ENR sur la faune et flore,
contractuelle de l’environnement (LPO, FNE) réduire et compenser les impacts + partage de
connaissances
Syndicats (SER, FEE, Syndicat : promouvoir des industriels et professionnels
ENERPLAN) & autres instances des ENR, défendre les intérêts français au niveau des
étatiques (CLER, ADEME) instances européennes
Autres : intermédiaire entre les acteurs du secteur
pour informer.
Les médias Diffusion d’informations fiables, indépendantes et
vérifiées.
Riverains Levier dans l’acceptabilité sociale des projets : besoin
de réduire les nuisances et de les convaincre.

2.3.3 Comment le formaliser ?

Une des formalisations des relations entre l’entreprise et ses parties prenantes c’est
bien la matrice des parties prenantes. Une fois que le tableau de l’onglet « Cotation » de
l’outil N°2 est rempli, les relations se dessinent sur la matrice dans l’onglet « Matrice des
parties prenantes ». La matrice est basée sur le modèle de la norme X30-029.

Parties
prenantes Etayer les informations
prioritaires (priorité (n°2)
(priorité n°1)

Parties prenantes à
suivre (veille)
(priorité n°3)

Parties
prenantes non
prioritaires
(priorité n°3)

19
Trois modes d’interaction avec les parties prenantes sont définis en fonction de
l’importance accordée par l’entreprise à la partie prenante :

Mode d’interaction Définition Format


Livrer les informations qui répondent aux attentes Campagne marketing par e-mail,
Informer
des parties prenantes sans pour autant ouvrir au des publications dédiées ou une
(priorité élevée)
dialogue campagne médiatique
Intensifier la communication pour aider la partie un sondage, une conférence
Communiquer prenante à s’intéresser à la démarche dédiée, une stratégie sur les
(priorité moyenne) d’engagement de l’entreprise réseaux sociaux ou le parrainage
d’un projet
Réservé aux parties prenantes les plus des projets de recherche
Dialoguer importantes pour l’entreprise avec des attentes communs, un partenariat, des
(priorité faible) « matérielles », sur la matrice des parties sommets et conférences
prenantes elles se situent en haut à droite communs

Les 5 conseils à prendre en compte lors du dialogue avec ses parties prenantes :
1. Respecter une prise de parole égale : pour que toutes les parties prenantes puissent
s’exprimer
2. Être prudent quant aux erreurs d’interprétations et sujets délicats : éviter tout
conflit, sinon recours à un médiateur
3. Se tenir à l’ordre du jour et le communiquer : pour structurer le dialogue et éviter les
hors sujets
4. Planifier ses échanges : pour aborder chaque sujet en son temps
5. Documenter les dialogues : sous forme de plan d’action, mis à jour et partagé
régulièrement.

2.4 IDENTIFIER SES ENJEUX RSE

Les enjeux RSE vont conditionner la stratégie RSE de l’entreprise : il n’est pas possible
de traiter tous les enjeux d’un coup, il faut d’abord reconnaître les enjeux principaux. Grâce
au diagnostic interne RSE, l’entreprise a déjà en sa possession un état des lieux des enjeux
auxquels elle répond ou ne répond pas.

A savoir qu’un enjeu RSE, représente un impact sur un thème en particulier sur son
organisation. Cela revient à se poser la question « Qu’est-ce qui est important pour nous
en matière de RSE ? Quels axes touchent quels services ? ». Un enjeu peut être définit
par les domaines d’actions de l’ISO26000, par un objectif du développement durable, par
une catégorie dans le GRI... Cependant ils peuvent être construit spécifiquement à
l’entreprise et à son secteur d’activité. La construction de cette liste d’enjeux peut se faire
à partir d’échange entre le comité de pilotage RSE, avec les « transféreurs », les employés
au travers d’un sondage, après examen des documents internes... Plus d’opinions seront
intégrer dans la liste d’enjeux et plus la stratégie RSE sera représentative des processus
de l’entreprise.

Il est tout aussi possible de benchmarker les pratiques de concurrents sur leurs
rapports du Développement Durable disponibles sur internet pour s’inspirer des enjeux
récurrents dans le secteur.

20
Pour évaluer correctement une stratégie RSE et son efficacité : il faut s’appuyer à
la fois sur des critères quantitatifs et qualitatifs basés sur tous les aspects du
développement durable : sociaux, environnementaux et de gouvernance. Les indicateurs
permettent de faciliter la prise de décision et ils représentent un levier d’action de
l’amélioration continue.

Il est recommandé de créer des indicateurs SMART (Spécifique, Mesurable,


Atteignable, Réaliste et Temporellement Défini) qui apportent de la crédibilité aux
données.

Il existe plusieurs types d’indicateurs :


↗ Les indicateurs de moyens qui donnent le niveau de ressources et moyens
consommés pour comprendre l’affectation des ressources allouées à la
réussite des objectifs.
↗ Les indicateurs de résultats aux informent sur le niveau de performance
sur une période donnée.
↗ Les indicateurs d’impacts permettent de surveiller les impacts qu’ils soient
économiques, environnementaux ou sociaux ; ils permettent de faire vivre
les valeurs de l’entreprise.

Des indicateurs sont proposés dans les fiches d’enjeux, voici quelques
exemples génériques :

- Exemple d’indicateurs Environnement : Les émissions de GES de l’entreprise ; Le


nombre de km parcourus ou la consommation de gasoil annuelle.

- Exemple d’indicateurs Sociaux : Le taux d’absentéisme ; Le turnover ; Le taux de


formation des salariés

- Exemple d’indicateurs Gouvernance : Les ressources allouées à la RSE ; La


répartition du capital social.

L’outil du le Sustainability Accounting Standard Board (SASB) « Materiality Map »


propose des enjeux relatifs aux conditions financières et à la performance de l’entreprise
sur plusieurs thèmes, dans le secteur des énergies renouvelables. Cette matrice n’est pas
exhaustive, les enjeux sont plus d’ordre opérationnel et touchent tous les acteurs de la
filière éolienne et solaire.

21
Filière Catégorie générale Enjeux spécifiques Indicateurs
d’enjeux
Santé et sécurité des Santé et sécurité au (1) Taux total d’incidents enregistrés et taux de mortalité des
employés travail employés directs et des contractuels
Conception de Impacts (1) Niveau moyen de puissance acoustique moyen pondéré
produits et gestion écologiques des des éoliennes, par classe d’éolienne
du cycle de vie projets en (2) Annulations de Blacklog associées à des impacts
développement communautaires ou écologiques
EOLIEN (3) Description des efforts déployés pour atténuer les
répercussions écologiques et communautaires de la
production d’énergie éolienne par la conception de
turbines
Approvisionnement Approvisionnement (1) Description de la gestion des risques liés à l'utilisation de
en matériaux et en matériel matériaux critiques
efficacité
Management de Gestion de (1) Énergie totale consommée
l’énergie l'énergie dans la (2) % d'électricité du réseau
fabrication (3) % renouvelable
Gestion de l'eau et Gestion de l'eau (1) Eau totale prélevée
des eaux usées dans la fabrication (2) Eau totale consommée, % de chacune dans les régions
avec un stress hydrique de base élevé ou extrêmement élevé
(3) Description des risques liés à la gestion de l'eau et
discussion des stratégies et pratiques pour atténuer ces
risques
Gestion des déchets Gestion des (1) Quantité de déchets dangereux générés, % recyclé (2)
et des matières déchets dangereux Nombre et quantité globale de déversements à signaler,
dangereuses quantité récupérée
Impacts écologiques Impacts (1) Nombre et durée des retards du projet liés aux impacts
écologiques de la écologiques
gestion de projet (2) Description des efforts déployés dans le développement
de projets de systèmes d'énergie solaire pour faire face aux
impacts communautaires et écologiques
SOLAIRE Conception de Gestion de (1) Description des risques associés à l'intégration de l'énergie
produits et gestion l'intégration des solaire dans les infrastructures énergétiques existantes et
du cycle de vie infrastructures discussion des efforts pour gérer ces risques
énergétiques et (2) Description des risques et opportunités associés à la
réglementations politique énergétique et son impact sur l'intégration de
associées l'énergie solaire dans les infrastructures énergétiques
existantes
Gestion de la fin de (1) % de produits vendus recyclables ou réutilisables
vie des produits (2) Poids des matières en fin de vie valorisées ; % recyclé
(3) % de produits par chiffre d'affaires qui contiennent des
substances déclarables CEI 62474, des composés d'arsenic,
des composés d'antimoine ou des composés de béryllium
(4) Description de l'approche et des stratégies de conception
de produits pour un recyclage à haute valeur ajoutée
Approvisionnement Approvisionnement (1) Description de la gestion des risques liés à l'utilisation de
et efficacité des en matériaux matériaux critiques
matériaux (2) Description de la gestion des risques environnementaux
liés à la chaîne d'approvisionnement du silicium polycristallin

22
Outil n°2 : Identifier et hiérarchiser ses enjeux RSE

L’outil n°2 « Identifier et hiérarchiser ses enjeux RSE » qui accompagne ce


référentiel propose une méthode pour définir ces enjeux, les coter et les représenter sur
une matrice de matérialité.

Etape 1 : Créer une liste d’enjeux RSE par catégorie

1. Brainstormer pour chaque catégorie d’enjeux afin d’avoir une liste brute d’enjeux puis
retravailler cette liste en rentrant chaque idée (1)
2. Inscrire le nombre d’occurrence (2)
3. Faire le tri et définir un enjeu (3)
4. Evaluer le niveau de maturité de l’entreprise sur l’enjeu (4)
5. Evaluer le niveau d’importance de l’enjeu pour la performance de l’entreprise (5)

6. Selon le graphique de la norme NF X30-029 (6), l’entreprise peut voir quels sont les
enjeux prioritaires et ceux qui ne le sont pas (7)
1
3

5
2 4

23
Les 4 catégories d’enjeux RSE :

Ce sont les catégories d’enjeux basés sur 6 des questions centrales de la norme
ISO26000, elles ont été regroupées pour que ce soit plus simples à expliquer auprès des
collaborateurs. De plus ce sont les catégories les plus représentatives des enjeux du
secteur des énergies renouvelables.

= Communautés et développement local

= Environnement

= Gouvernance, Respect des droits de l’Homme et Loyauté des


pratiques

= Relations et conditions de travail

2.5 HIERARCHISER SES ENJEUX RSE :

Etape 2 : Coter chaque enjeu final dans l’onglet « Analyse de matérialité »

1. On reprend les parties prenantes de l’outil n°1 est on les associe à chaque enjeu (1)
2. (On cote l’importance de l’enjeu pour la performance globale de l’entreprise entre 1 et
10, si l’enjeu est très impactant de façon positive ou négative on le cote à 10 (2)
3. On cote l’importance de l’enjeu pour les parties prenantes, entre 1 et 10, si l’enjeu est
très important pour la partie prenante en question, on le cote à 10. Il est vivement
recommandé de faire remplir cette partie par les parties prenantes elles même pour
que ce soit plus représentatif de la réalité. (2)

1 2 3

Juste en dessous on y retrouve l’analyse de matérialité correspondante à la cotation


réalisée précédemment. L’analyse de matérialité est un outil qui permet d’identifier et
hiérarchiser les enjeux RSE auxquels une entreprise doit répondre. Son calibrage permet
de choisir les critères d’évaluation et de hiérarchisation. Une fois que la matrice est
réalisée, elle doit être valider par la direction qui établit car elle représente la base de la
stratégie RSE.

24
Pour prioriser les enjeux il suffit de regarder la matrice :

Enjeux importants
Enjeux pour les PP et pour
importants l’ent.
pour les PP et
non importants
pour l’ent.

Enjeux importants
pour l’ent. mais pas
pour les PP
Enjeux peu
importants pour
les PP ni pour
l’ent.

↗ Les enjeux importants pour les parties prenantes et importants pour l’entreprise (quadrant supérieur droit) : doivent être la base de la
démarche RSE et font l’objet d’un plan d’action. Il faut maximiser le dialogue avec les parties prenantes pour identifier les axes d’amélioration
continue et engager la recherche de solutions collectives.
↗ Les enjeux importants pour les parties prenantes et non importants pour l’entreprise (quadrant supérieur gauche) : ici le besoin est de mieux
partager l’informations avec les parties prenantes (répondre aux requêtes, intégration d’acteurs plus pertinents).
↗ Les enjeux non importants pour les parties prenantes et importants pour l’entreprise (quadrant inférieur droit) : un plan d’action doit aussi
être attribué à ces enjeux-là pour améliorer la performance de l’entreprise sur ces thématiques précises avec un dialogue tourné exclusivement
vers les parties prenantes internes à l’entreprise (employés, CSE, syndicats).
↗ Les enjeux non importants pour les PP et non importants pour l’entreprise (quadrant inférieur gauche) : l’entreprise n’alloue pas de ressources
à ces enjeux mais il faut néanmoins expliquer aux parties prenantes pourquoi on ne les prend pas en compte dans la démarche RSE
(méthodologie, hypothèse

25
Dans la norme ISO26000 on retrouve le chapitre 7.3.2 : « Déterminer la pertinence
et l'importance des questions centrales et des domaines d'action pour l'organisation » : qui
peut aider à aiguiller les entreprises sur le choix de leurs critères afin d’évaluer la
pertinence des enjeux RSE prioritaires. Parmi ceux-ci :
↗ La performance actuelle de l’entreprise sur l’enjeu : autrement dit son
niveau de maturité
↗ L’influence significative des enjeux RSE pour que l’entreprise puisse
atteindre ses objectifs stratégiques importants
↗ L’effet potentiel de l’action : sa faisabilité
↗ La durée pour parvenir aux résultats : sa rapidité
↗ L’implication en coût en cas d’absence de traitement rapide : les risques
↗ La facilité de mise en œuvre

Une fois que la feuille de route se dessine grâce aux différents enjeux RSE
sélectionnés, il s’agit à présent de piloter et communiquer sur sa stratégie RSE. Les
indicateurs de pilotage vont permettre de définir la communication interne et externe de
la démarche RSE ; ainsi ils pourront aider au reporting.

A partir des 4 catégories d’enjeux énoncées plus tôt dans le référentiel (Territoire,
Environnement, Ethiques des affaires et Relations et Conditions de travail), 16 enjeux RSE
ont été définis comme les plus représentatifs pour les producteurs d’énergies
renouvelables. Le choix a été fait à partir des résultats d’un questionnaire en ligne réalisé
aussi dans le cadre de la thèse professionnel, à partir de benchmark des pratiques des
concurrents, à partir d’un test chez Valeco....

Les enjeux choisis sont les suivants :

↗ Les enjeux relatifs au territoire :

1. L’ancrage territorial qui vise à lier des partenariats avec les organisations et parties
prenantes locales lors d’un projet (gestion espaces verts, construction, maintenance)

2. L’acceptabilité sociale correspond à l’acceptation spécifique des projets d’ENR par les
parties prenantes locales (riverains et collectivités), qui représente un enjeu primordial pour
la filière des ENR.

3. La sensibilisation du public aux enjeux des énergies renouvelables auprès des riverains,
des enfants, futurs diplômés, collectivités, entreprises... pour en faire un levier de
l’acceptabilité sociale

↗ Enjeux de l’environnement :

4. La protection de la biodiversité (éolien), notamment de la faune volante (chauves-souris


et oiseaux) et de leurs habitats naturels, sur toutes les phases de développement du parc.

5. La protection de la biodiversité (solaire), par rapport à ses impacts sur le sol et la faune :
ils vont dépendre de la structure de la centrale solaire et des mesures de gestions mises
en œuvre lors des différentes phases du projet.

6. La maîtrise de l’empreinte carbone des activités à contrôler : le développement, la


construction, l’exploitation et le démantèlement de projet qui sont émettrices de gaz à effet
de serre.

7. L’approvisionnement responsable pour gérer le fort besoin en matière premières pour les
parcs par la limitation de l’utilisation des terres rares et le sourcing local.

26
8. L’utilisation responsables des ressources (énergie, eau, déchets) de l’entreprise pour
répondre à un certain devoir d’exemplarité de la filière.

↗ Enjeux de l’éthique des affaires et respect des droits de l’homme :

9. La Responsabilité sociétale dans la chaîne de valeur, c’est-à-dire d’utiliser à profit


l’influence du développeur dans sa supply chain pour y promouvoir la RSE et sensibiliser
les fournisseurs et sous-traitants.

10. La gouvernance à la fois au sein de l’entreprise (intégration de la RSE dans le business


model) et au sein des projets (répartition équitable du capital et des responsabilités de la
SPV).

11. La préservation de la concurrence loyale liée à la corruption, à la prise illégale d’intérêt,


au droit à la concurrence qui sont des pratiques malheureusement récurrentes au sein du
secteur des ENR.

↗ Enjeux des relations et conditions de travail :

12. L’équilibre vie professionnelle et vie personnelle à préserver grâce à une politique de
travail adaptée et permettre de fidéliser les employés.

13. La préservation de la santé mentale car certains métiers du secteur (construction,


maintenancier, développeur) font face à des risques professionnels intenses.

14. Le développement du capital humain pour un transfert des compétences fluide et une
meilleure digitalisation du secteur.

15. La santé et sécurité au travail, pour prévenir des risques professionnels qui sont propres
au secteur des ENR (électrique, routier, chute en hauteur, travailleur isolé).

16. La promotion de la diversité : promouvoir un cadre de travail équitable pour tous et


notamment sur la parité homme-femme qui pose encore défaut dans le secteur.

Partie 2 : Piloter sa stratégie RSE


Cette seconde partie va servir à :
↗ Accompagner le développeur de projets ENR dans la mise en œuvre d’actions
concrètes correspondants aux enjeux RSE du secteur, de mesurer sa performance
grâce aux indicateurs et d’avoir de la ressource documentaire à disposition.
↗ Aider les parties prenantes des producteurs à intégrer ces enjeux dans leur
démarche de dialogue

Il y a une fiche pratique par enjeu, soit 16 fiches, avec : des définitions, mise en contexte,
exemple d’actions, indicateurs et ressources documentaires. Une fiche par enjeu, environ
d’une page cela dépend.

27
1.1 Comment lire une fiche d’enjeux ?
Catégorie Dénomination de l’enjeu
d’enjeux

Définition et
contexte de
l’enjeu

Plan d’action
stratégique

Indicateurs

Objectifs
stratégiques

Actions
opérationnelle
s

Ressources
documentaires
utiles pour
approfondir le
sujet et sources
de la fiche

Correspondance
avec les
référentiels RSE
internationaux

28
1.2 Les enjeux RSE pour les producteurs
d’énergies renouvelables

1.2.1 LES ENJEUX TERRITOIRE

Enjeux
Enjeu RSE : l’Ancrage territorial
Territoire

Présentation de l’enjeu : L’ancrage territorial est le travail de proximité proactif


d’une organisation vis-à-vis de la communauté. Il vise à prévenir et à résoudre les
problèmes, à favoriser les partenariats avec des organisations et des parties prenantes
locales et à avoir un comportement citoyen vis-à-vis de la communauté 1.

Les acteurs du territoire tels que les élus, les riverains, les associations, les collectivités
locales, services de l’Etat ont des besoins communs autour de la concertation des
projets, du développement économique, de soutien des infrastructures sociales et de
l’attractivité du territoire. Les enjeux pour l’entreprise : réputation, d’anticipation des
risques et d’innovation/marché.

Comment l’entreprise peut agir ?


- Mettre en œuvre des mesures d’évitement et de réduction (=limitation des effets
du projet), des mesures compensatoires (= contrepartie aux effets négatifs du
projet), des mesures d’accompagnements (=mesures compensatoires plus
globales et transversales),
- Se renseigner sur les plans d’actions des collectivités territoriales (Agenda 21 local,
Plan Climat Energie Territorial)
- Mettre en place un outil de dialogue
- Mettre en place des outils de suivi et reporting

Objectifs Actions Indicateurs

- Favoriser le recrutement local des sous-traitants, Pourcentage de site ayant mis en


partenaires (les obligations légales de débroussaillage, place une participation des
Créer de la valeur l’ouverture de milieux, plantage de haie) communautés locales, des
sur le territoire grâce - Mesures ERC évaluations des impacts et des
à des mesures - Sponsoring ou mécénat (publicité de la SPV) programmes de développement
d’accompagnements - Offre de concours (rénovation de monument,
construction d’établissement public, somme d’argent...) Nb de sous-traitants locaux
- Paiement des redevances d’occupations domaniales recrutés
- Achat de terrain et revente à la commune

1
ISO 26000 : Lignes directrices relatives à la Responsabilité Sociétale

29
Valoriser les - Plan de suivi des mesures compensatoires dans le Quantifier ce que va apporter au
mesures temps territoire le projet en question
d’accompagnements - Communication régulière avec les maires et les (emploi local, fiscalité locale,
dans le temps riverains mesures compensatoires).
Ressources documentaires et outils :
- Mesures compensatoires : Art. R.122-14, II du code de l’environnement
- Fiche repère RSE « Comment réussir l’ancrage territorial de son entreprise »,
Comité 21
- Etude IMS/ORSE : l’ancrage des entreprises dans les territoires, pilotage et
reporting international, 2006
- Critères Ancrage de Areva Way (auto-évaluation) et le toolkit de Suez pour le
dialogue avec les parties prenantes

Grille de correspondance :
- GRI: G4-SO1, G4-SO2, G4-SO11
- ISO 26000 : 6.8.3 politique d’ancrage

30
Enjeux
Enjeu RSE : l’Acceptabilité sociale
Territoire

Présentation de l’enjeu : La question de l’acceptabilité sociale porte sur le


décalage entre l’opinion exprimée en général sur les énergies renouvelables et plus
particulièrement l’énergie éolienne, et l’opposition de la population directement
concernée par l’implantation d’un parc à cause de l’insertion paysagère, des impacts
environnementaux, conflits ruraux.

Comment l’entreprise peut agir ?

L’acceptabilité sociale est basée sur l’interaction des parties prenantes : il faut réussir
à être présent sur toutes les phases du projet. Plus le projet sera participatif en
communiquant des informations claires qui permettent de mieux comprendre le
projet, alors meilleure sera la perception des parties prenantes avant et après le projet.
Certains facteurs déterminent l’acceptabilité sociale, si l’entreprise les prend en
compte dans sa stratégie de communication elle maximise alors ses chances de
réussir son projet. Le développeur de projet doit être capable de proposer un projet
en cohérence dans la démarche de la collectivité en s’appuyant sur leur politique
climat et de leur Schéma Régional Climat Air Energie.

Objectifs Actions Indicateurs


Mettre en place un cadre constitutionnel
contribuant à réduire l’incertitude : favoriser la
compréhension de la filière éolienne et
prendre en compte les besoins des parties
prenantes % de projets en actionnariat
local par rapport au total de
Prendre en compte les impacts appréhendés projets
d’un projet spécifique : méthode ERC et
mesures compensatoires Nombre de signataire d’une
charte engagements
Le réseau social ayant une opinion positive de environnementaux et sociaux
l’énergie éolienne : identifier les relations qui
unissent les acteurs (faire preuve de % de demandes des parties
Assurer une plus forte
diplomatie, proposer des « indemnités de prenantes résolues sur le
participation du public
survol ») et faire preuve de charisme nombre total de demandes
au développement de
(hotline, boîte à idées)
projet et adapter sa
L’information et la concertation avec les parties
stratégie de
prenantes : communication événementielle et Nombre de réunions en comité
communication
d’édition, réunion publique, permanence à la de suivi réalisées
mairie, poste de la « première pierre »,
inauguration officielle, suivi environnemental Nombre de plaquettes, lettres
du parc... d’informations diffusés

Le partage équitable des indemnités : gestion Nombre d’événements à


foncière transparente avec répartition des l’année (montée en éolienne,
indemnités entre propriétaires et exploitants visite pédagogique)

Définir un projet en cohérence avec le projet de


transition énergétique du territoire, sur son
développement économique, son attractivité,
la création d’emplois...

31
Ressources documentaires et outils :
- Fortin M-J, Fournis Y. 2014, « Vers une définition ascendante de l’acceptabilité sociale :
les dynamiques territoriales face aux projets énergétiques au Québec », Natures
Sciences Sociétés, 2014/3 Vol. 22, p. 231-239.
- Floriane Dechamp. La construction de l’acceptabilité sociale des parcs éoliens
terrestres en France : l’analyse d’une stratégie de communication d’une entreprise.
Sociologie. Université de Lorraine, 2014. Français. NNT : 2014LORR0379. tel-01752239
Consultations publiques
- Schulteis H., Duffes T. 2017, « Guide : l’élu et l’éolien », AMORCE.
- L’outil « Eoloscope Terrestre » de la FNE : https://fne.asso.fr/publications/eoloscope
pour le dialogue territorial à destination des associations et porteur de projets éoliens.
- Présentation sur « Co-développer un projet de production d’énergies renouvelables »
par Energie Partagée Association en 2015.
- https://www.ecologie.gouv.fr/elisabeth-borne-annonce-des-mesures-renforcer-
lacceptabilite-lenergie-eolienne

Grille de correspondance :
- GRI: G4-SO1, G4-SO2, G4-SO11
- Enjeux RSE du référentiel : Préserver la concurrence loyale

32
Enjeux Enjeu RSE : Sensibilisation du public aux enjeux
Territoire des énergies renouvelables

Présentation de l’enjeu : La sensibilisation revient à susciter l’intérêt de la cible à


laquelle elle est destinée. Pour les développeurs, elle représente un levier
d’acceptabilité sociale car elle permet de construire une relation durable avec le
territoire, d’engager les citoyens et de favoriser les changements du comportement. Il
est primordial d’être acteur de l’appropriation des enjeux de la transition énergétique
par le public et qu’il soit à l’origine d’initiative collecte de transition comme un projet
d’ENR à financement participatif par exemple. La sensibilisation représente aussi un
moyen de mettre en valeur le patrimoine énergétique d’un territoire spécifique.

De manière générale la sensibiliser commence sur les enjeux de la transition


énergétique et développement durable, de manière plus technique comment est
produite l’énergie, comment fonctionne les énergies renouvelables, comment un parc
éolien ou photovoltaïque est développé avec sa réglementation, son contexte
économique et puis particulièrement sur les enjeux relatifs à la biodiversité et les
mesures ERC.

En tant que producteur ou exploitation d’ENR, la sensibilisation peut s’adresser à


plusieurs publics : le scolaire (écoles, collèges, lycées, écoles d’ingénieurs), le grand
public (habitants, riverains) et les professionnels (collectivités, entreprises). Le format
de la sensibilisation va dépendre des objectifs de la sensibilisation et bien sûr de la
cible choisit : stand, animation d’ateliers, de jeux, des conférence, événements, lettres
d’informations, affiches, post sur les réseaux...

Comment l’entreprise peut agir ? L’entreprise peut agir en définissant ses


objectifs qu’elle souhaite atteindre avec la sensibilisation, elle doit se demander si elle
a envie d’accompagner la communication des projets, de faire de la vulgarisation
des énergies renouvelables et mettre à disposition des ressources ; familiariser le
public aux énergies renouvelables ; donner envie d’être acteur de la transition
énergétique ou autres objectifs. Une fois qu’elle a pu définir ses objectifs, ses moyens
et elle peut créer un programme pour structurer la démarche.

Objectifs Actions Indicateurs


- Organiser des journées d’inaugurations Nombre de participants aux
aux pieds des centrales, visites des sites, inaugurations
montée en éolienne pour dynamiser la
Accompagner la vie locale Nombre d’opposants
communication des - Parcours pédagogique sur les parcs : convertis grâce aux
projets et mettre à grâce à des panneaux explicatifs interventions/sensibilisation
disposition de - Session de questions/Réponses lors des du développeur de projets
ressources concertations
- Post sur les réseaux sociaux Nombre de visites
professionnels organisées par an

- Sensibilisation auprès des écoles Nombre d’enfants,


primaires, collèges ou lycées sous forme adolescents sensibilisés
de conférence ou d’ateliers
Familiariser le public
- Organisation de Journées portes Nombre de participants aux
ouvertes accessibles à tous JPO

33
- Participer à la création d’outil Nombre d’utilisations des
pédagogique sur les enjeux des ENR outils pédagogiques créées
avec des associations (ex. l’Eoloscope
Terrestre par Boralex)

- Mentorat auprès d’association d’insertion


pour les jeunes diplômes ou personne en
réinsertion
- Intervention dans les écoles d’ingénieurs
pour renseigner sur le métier des
énergies renouvelables
Donner envie d’être - Soutenir et collaborer avec le Syndicat Nombre de nouveaux
acteur de la des Energies Renouvelables (SER) qui salariés / stagiaires issus de
transition renforce la présence des ENR sur la conférence réalisée au plus
énergétique formation initiale en collaboration des tôt
écoles d’ingénieurs et proposition de
maquette pédagogique pour que les
programmes collent aux besoins des
adhérent

Ressources documentaires et outils :


- Les petits débrouillards
- Catalogue d’animations et outils pédagogiques par Hespul pour
l’appropriation des enjeux liés à l’énergie :
https://www.hespul.org/media/filer_public/f4/fe/f4fe92b8-be04-4084-
ac4a-1bec192ba5b1/catalogue-animations-2019.pdf
- Livret pédagogique sur le photovoltaïque par Hespul :
https://www.hespul.org/media/filer_public/52/77/52779ee2-dc00-4b3c-
8b52-2ece849af179/livret-pv-version-finale-web.pdf

Grille de correspondance :
- GRI : -
- ISO26000 : « Questions relatives aux consommateurs 7 : Education et
sensibilisation » ; « Communautés et développement local : Education et
culture »

34
1.2.2 LES ENJEUX ENVIRONNEMENT

Enjeux Enjeu RSE : Protection de la biodiversité


Environnement
(éolien)

Présentation de l’enjeu : L’enjeu de la protection de la biodiversité est important


pour l’éolien terrestre, notamment pour la faune en particulier les oiseaux et les chauves-
souris (chiroptères) qui en sont les principales victimes. La réglementation actuelle sur
l’influence de l’éolien sur la biodiversité est assez stricte, il est impossible aujourd’hui de
développer un projet sans y avoir réaliser une étude d’impacts au préalable et de prévoir
des mesures ERC (Evitement, Réduction, Compensation). Une rubrique ICPE (Installations
Classées pour la Protection de l’Environnement) a été dédiée aux éoliennes : c’est la 2980
« Installation terrestre de production d'électricité à partir de l'énergie mécanique du vent
et regroupant un ou plusieurs aérogénérateurs » qui exige notamment un suivi de
mortalité avifaune et chiroptères les 3 premières années qui suivent la mise en service puis
une fois tous les 10 ans. L’association la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO)
possède un programme « Eolien et Biodiversité » qui a pour but d’améliorer les
connaissances sur les impacts des énergies renouvelables, les réduire et partager leurs
connaissances sur le sujet avec l’ensemble des acteurs privés.

Les dispositions pour limiter les impacts sur la biodiversité pour l’éolien terrestre peuvent
s’appliquer aussi pour l’éolien en mer (emplacement des parcs, délimitation de zones
favorable, dispositions et caractéristiques des machines, asservissement des machines,
fondations des éoliennes).

Ressources documentaires et outils :


- « Programme éolien – biodiversité » avec la LPO, SER
- Séminaire « Eolien et biodiversité » ; site web : https://eolien-
biodiversite.com/
- « Etat de l’art des impacts des énergies renouvelables sur la biodiversité, les
sols et les paysages et des moyens d’évaluation de ces impacts », ADEME,
2020.
- Guide méthodologique relatif à l’éolien terrestre, ministère de l’Environnement,
2020

Grille de correspondance :
- GRI : G4-EN11 « Sites opérationnels [...] dans des aires protégées, ainsi qu’en zones
riches en biodiversité en dehors de ces aires protégées », G4-EN12 « Description
des impacts substantiels des activités [...] en dehors de ces aires protégées », G4-
EN13 « Habitats protégés ou restaurés », G4-EN14 « Nombre total d’espèces
menacées [...] »
- ISO 26000 : 6.5.6 « Domaine d’action 4 : Protection de l’environnement, biodiversité
et réhabilitation des habitats naturels »

35
Liste des impacts de l’éolien sur la biodiversité :

IMPACTS SUR LA BIODIVERSITE


Catégorie
Impacts Indicateurs
d’impacts
- Attraction, répulsion, habituation : collision avec les pales et dérangement
Taux de mortalité : nombre d’oiseaux ou chiro morts au pied
des espèces nicheuses en phase d’exploitation ; accessibilité des proies,
des machines
densité des oiseaux, déplacement des oiseaux
Impacts sur les
- Perte, modification ou dégradation des habitats (effet barrière, perte par
oiseaux et sur les
destruction, perte par aversion)
chiroptères Habitats naturels impactés par unité de production ou
- Collision avec pales ou nacelle / mortalité directe (mortalité à 7
puissance
oiseaux/an/éolienne)
- Sensibilité des populations
Zonage du patrimoine naturel impacté par unité de
production ou unité de puissance
Surfaces et sols : Occupations et artificialisation des sols (dépend de la condition
des vents) : assez faibles car limités par les stations de transformation, fondation en
béton des turbines lignes de raccordement ; Changement d’affectation des sols :
temporaire car possibilité de co-usage avec activités agricoles

Physiques (négligeable) : Imperméabilisation négligeable avec phase d’installation Surface occupée par les parcs éoliens ou emprise sur les
env. 6 mois et 1 an milieux par unité de puissance installée (pour les cycles de
vie) env. 6200 ha/TWh/an
Impacts sur les
Chimiques (négligeable) :
sols
- Phase d’extraction des matériaux pour la construction d’éolienne qui est la Temps de restauration nécessaire aux terres (km²/TWh/an)
plus susceptible de contaminer les sols (acier, cuivre, aluminium) et de
provoquer l’acidification des sols Taux d’artificialisation des sols (en % ou en ha/an)
- Fuites d’huile sur des sols fragiles

Biologiques (négligeable) : Influence du cycle carbone des plantes, sols :


diminution productivité végétale et donc de la composition des communautés
végétales environnantes

36
- Défrichement, coupe arbre isolé Surface déboisée/défrichée par MW
- Piétinements des habitats alentour et sur-fréquentation des milieux
Impacts sur les
- Risques accrus d’incendie Surface terrassée par MW installé
habitats naturels
- Dépôts de poussières

37
Comment atténuer les impacts sur la biodiversité par phase du projet ?
1. Pré-diagnostic : recherche de l’emplacement du site, c’est l’étape la plus importante pour éviter les impacts sur la biodiversité.
Outils : SRE / SRADDET ; loi NOTRe (2015), SRCAE (2019)
2. Diagnostic : étude d’impact et mesures d’atténuation avec la démarche ERC.
Phase du projet Variable et/ou mesures pour atténuer les impacts
✓ La disposition des machines sur le site : choix du nombre d’éoliennes, leurs implantations, leurs dispositions (en grappe,
distance entre les machines)
Développement
✓ Les caractéristiques des éoliennes : nombre et types de mâts, hauteur du bas des pales, positions des infrastructures
projet
annexes (chemin d’accès, poste de livraison, raccordement inter-éoliennes), dimension de l’éolienne, éclairage
✓ Eviter de planter les éoliennes dans des Zone de Protection Spéciale (forts enjeux avifaunistiques)
✓ Marquage des stations d’espèces protégées et précautions à prendre pour les espèces exogènes invasives : éviter d’exporter
la terre du chantier et prévoir une zone de stockage
✓ Délimitation du chantier avec barrières ou rubans / clôture
Construction
✓ Eviter les périodes de nidification des espèces d’oiseaux ou pour les chiroptères
(chantier)
✓ Réduire les vitesses de circulation des véhicules sur le chantier
✓ Concertation avec le maître d’œuvre, présentation des mesures aux ouvriers
✓ Suivi régulier par un écologue pour améliorer les mesures et identifier les faiblesses
✓ Augmenter attractivité hors site par la restauration et conservation des milieux en dehors du parc éoliens
✓ Gestion appropriée du couvert végétal pour ne pas augmenter l’attractivité des espèces ciblées
Exploitation ✓ Utiliser des moyens de dissuasion pour repousser les animaux
✓ Bridage et asservissement des machines (arrêts programmés en fonction des conditions météorologiques)
✓ Mettre en oeuvre des suivis d'activité et de mortalité robustes
✓ Extension : Si remodelage complet avec impacts supplémentaires : suivi environnemental imposé dans les 3 années qui
Phase précèdent la demande de renouvellement (réglementation ICPE)
d’extension et ✓ Démantèlement : imposer une restauration écologique du parc pour retrouver un état pré-construction plus contraignante que
renouvellement celle des textes législatifs : par ex. enlèvement complet des fondations (
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000042056089?r=XSo2VjJ3HH)
D’autres suivis environnementaux peuvent être exigés : évaluation des habitats naturels, stations d’espèces végétales protégées ou
des habitats communautaires.
Suivi post- ✓ Suivi Mortalité : jamais moins d’une fois par semaine
implantation ✓ Suivi de l’activité : chiroptérologique en altitude et avifaunistiques si prescrit dans l’arrêter d’autorisation d’exploiter → méthode
BACI
✓ Suivi habitats naturels : évolution sur les zones d’implantation

38
Enjeux Enjeu RSE : Protection de la biodiversité
Environnement
(solaire)

Présentation de l’enjeu : Les centrales solaires n’ont pas les mêmes niveaux de
préoccupations environnementales en fonction de leur structure : toiture, sol ou
ombrières. En effet, les toitures ont des impacts environnementaux plus faibles que
les centrales au sol (au-delà de l’extraction pour la fabrication des panneaux, du
transport et du raccordement). La connaissance des impacts des centrales solaires sur
la faune et flore ont une quinzaine d’année de retard par rapport à l’évaluation des
impacts des éoliennes.

Les impacts sur le long terme vont dépendre des mesures de gestion mises en
œuvre lors des différentes phases de projet que ce soit l’installation, l’exploitation ou
le démantèlement.

Ressources documentaires et outils :


- « Etat de l’art des impacts des énergies renouvelables sur la biodiversité, les
sols et les paysages et des moyens d’évaluation de ces impacts », ADEME,
2020.
- « Installations photovoltaïques au sol, Guide de l’étude d’impact » Ministère de
l’environnement (MEDDTL), 2011.
- Déclinaison de guide par département pour mieux appréhender les
caractéristiques locales des territoires et paysages par exemple : le guide
méthodologique sur le photovoltaïque dans l’Hérault à l’usage des élus
(DDTM34, 2010).
- Projet PIESO (Processus d’Intégration Écologique de l’Énergie Solaire), par
l’ADEME, 2015.
↗ https://ecomed.fr/wp-
content/uploads/2020/11/pieso_guidetechnique.pdf
↗ https://ecomed.fr/wp-content/uploads/2020/11/pieso_boiteoutils.pdf
- Photovoltaïque et biodiversité : exploitation et valorisation de données issues
de parcs photovoltaïques en France, ENERPLAN/SER, 2020.

Grille de correspondance :
- GRI : G4-EN11 « Sites opérationnels [...] dans des aires protégées, ainsi qu’en zones
riches en biodiversité en dehors de ces aires protégées », G4-EN12 « Description
des impacts substantiels des activités [...] en dehors de ces aires protégées », G4-
EN13 « Habitats protégés ou restaurés », G4-EN14 « Nombre total d’espèces
menacées [...] »
- ISO 26000 : 6.5.6 « Domaine d’action 4 : Protection de l’environnement, biodiversité
et réhabilitation des habitats naturels »

39
Liste des impacts du solaire sur la biodiversité :

IMPACTS SUR LA BIODIVERSITE


Catégorie Indicateurs
Impacts et mesures d’évitement
d’impacts
Taux de survie des plantes
Destruction /
Impacts réels très variables selon le site (contexte environnemental) et les projets (modalités Emprise sur les milieux par unité de puissance ou
altération des
installation, emprises nécessaires). Effets de l’ombrage des panneaux au sol : effet direct sur la quantité d’énergie produite (en m², ha, mWh ou kW,
habitats,
végétation : taux de survie des plantes > à 95% quand elles sont en limites de panneaux. MW)
modifications
des lieux Habitats naturels rares impactés par unité de
production ou unité de puissance
- En phase de travaux : Les engins et bruits de travaux perturbent les activités des
espèces faunistiques présentes.
Dérangement
Evolution des activités d’espèces cibles au niveau
des individus et
altération des - En phase d’exploit : Eloignements des abords des installations possibilité de perte des zones d’influence des aménagements (par
habitat définitives ; réduction territoire chasse, perturbation stationnement, rapport à un état de référence)
activités
alimentation, nidification.

- En phase de travaux : Destruction indirecte d’individus d’espèces (abandon du nid,


échec reproduction) notamment sur les espèces pionnières et risque destruction de
Blessure et gîtes à chiroptère si coupage de haies.
mortalité Taux de mortalité des espèces
d’individus - En phase d’exploit : trop peu de mortalité causée à cause de la collision des centrales
au sol ou à cause de la chaleur générée.

- Pollution sols et eau, risques de contamination des organismes à cause des fuites
Modifications d’huiles, anti-poussières ; herbicides produits pour l’entretien des panneaux. Habitats naturels rares impactés par unité de
des paramètres production
écologiques - Modifications microclimats : à cause des effets de recouvrement et dégagement de
des habitats chaleur ; la lumière polarisée peut perturber la faune volante et constituer un piège Zonage du patrimoine naturel impactés par unité de
naturels écologique ; l’altération des flux d’air autour de la structure. production

40
- Effets des champs électromagnétiques ils sont similaires à ceux d’une ligne de moyenne
ou de basse tension. Il se retrouvent dans les câbles de transport d’électricité.

- Occupation des sols & Recouvrement (emprise des panneaux, câbles de raccordement, Occupation des sols :
locaux techniques, voies d’accès, zone de stockage) - Surface de terres directement/indirectement
utilisées par unité de puissance installée ou quantité
- Imperméabilisation (à cause des onduleurs et transformateurs, du bétonnage) d'énergie produite, en km²/GW

- M² de terre utilisée sur l’ensemble du cycle de vie


- Artificialisation2 : entre 2 et 5% c’est à cause des fondations et 35% des surfaces totales
d’une installation PV
occupées par les PV sont artificialisées dont 2% imperméabilisée3.
Imperméabilisation du sol : surface cumulée
Impacts en - Changement d’acceptation des sols et la réversibilité des installations perméabilisée à l’issue de la construction (ha)
termes de
surfaces de sols - Co-usage des sols (agrivoltaïsme) : réduction de l’ensoleillement des cultures, limitation - Temps de restauration nécessaire aux terres (après
de l’évapotranspiration, impact sur la température des sols. un démantèlement)

Recouvrement :
- Part de la surface couverte par une ombre
permanente par les installations en ENR

- Taux d’artificialisation en % ou ha par an

- Variation des températures du sol donc qui peut modifier l’écoulement de l’eau (érosion Variation de la température en °C (thermomètre
et ruissellement) et la compaction des sols. inséré dans la terre, sédiments ou en surface)
◼ Diminution productivité végétale et décomposition matière organiques dans le sol
Impacts
◼ Changement d’activité des végétaux et altération du cycle carbone Taux d’érosion des sols ou perte annuelle des sols
physiques sur
au niveau d’une côte ou en contre-bas d’une
les sols parcelle, en mesurant la quantité totale de produits
- Erosion des sols peut être réduite en fonction des infrastructures inclinaison du sol, de
sa nature et du couvert végétal. transportés en cm/an (ou t/ha/an ou t/km²/an ou
t/an ou %).

2
L’artificialisation, dans ce texte, correspond à la seule localisation au sol des panneaux, des infrastructures électriques, des chemins d’accès et
stationnements, et zone de manœuvre.
3
Rapport d’analyse et comparaison impacts ENR 2020, ADEME.

41
- Contamination chimique des sols à cause de la phase d’extraction des matériaux
(silicium, aluminium) → pollution en fluorure, chlorure qui affecte le microbiens et
diminue leur fertilité.
Impacts
Teneur ou le flux en contaminants métalliques (Cd,
chimiques sur - Entretien des infrastructures nécessite du produit anti-poussière (huile canola,
Hg, Pb) en g.ha-1 (ou en g.ha-1.an-1) : réalisé à partir
les sols lignosulfate)
de prélèvements dans sols

- Mauvaise gestion en fin de vie peut générer un lessivage de composés toxiques ou


métaux dangereux et relâcher des gaz dans l’environnement → acidification des sols

- Perte en matière organique


Impacts
- Modifications des fonctions naturelles : fonctions de biotope, réservoir et de filtres tout Nombre de composantes biologiques différentes
biologiques sur
est lié à la fabrication des composants (principal contributeur à cet impact) inventoriées dans l’ensemble des documents
les sols et
disponibles VS. Nombre de composantes après
services installation du parc
écosystémiques
- Complexité du processus de concertation et démarche juridiques et administratives qui
Visibilité et Nombres de concertations qui ont conduit à une
entraînent des rejets donc besoin d’adapter les étapes de concertation au projet
acceptation du projet
acceptabilité
dans le paysage - Design du parc très important pour l’acceptabilité : donc besoin de maximiser l’harmonie Comparaison entre la part de projet accepté avec
& avec l’environnement visuel une planification (création paysage de l’énergie et
Des méthodes carte visibilité) sur la part des projets accepté sans
économétriques planification
et visuelles

42
Comment atténuer les impacts sur la biodiversité par phase du
projet ?

Phase du projet Variable et/ou mesures pour atténuer les impacts

Planification à travers la création de paysages de l’énergie pour améliorer l’acceptabilité


sociale + pour préserver les espaces naturels et les sites présentant de forts enjeux
environnementaux
- + Méthodologie d’évaluation sur les impacts : ACV (mais pas de prise en compte à
l’échelle locale), carte de visibilité ou photomontages
- Co-usage : Projet agrivoltaïque pour optimiser l’utilisation des sols (meilleure irrigation,
Développement coupe-vent) et limiter les impacts mais peu de REX.
projet - S’appuyer sur le critère de « pertinence environnementale » inclus dans la AO pour
valoriser les projets sur site dégradés comme une friche industrielle
- Caractéristiques des panneaux solaires : Utiliser des modules PV élevés avec un couvert
herbacé pour l’érosion, Conception d’un panneau avec grille apparente et contrastée
avec cloisons blanches,
- Panneaux espacés pour permettre l’infiltration de l’eau, systèmes spécifiques pour
permettent l’infiltration de la pluie

- Utilisation de suppresseurs de poussières augmente le ruissellement.


- Travaux de remblaies
- Installation de gîte de chiroptères artificiels
Construction - Former les conducteurs d’engins, sensibiliser les équipes chantiers, responsabiliser le
(chantier)
chef de chantier, désigner un coordinateur environnemental et présence régulière
d’écologues.

- Pâturage pour éviter les herbicides


- Fauche différenciée, fauche tardive, pâturage permettre d’augmenter les effectifs
Exploitation
floristiques, entomologique, avifaunistique
- Maintien de milieux ouverts

43
Enjeux
Environnement Enjeu RSE : Maîtrise de l’empreinte carbone

Présentation de l’enjeu : Maîtriser son empreinte carbone revient à réduire ses


émissions de gaz à effet de serre, car l’effet de serre, provenant de l’activité humaine,
est un des facteurs provoquant le réchauffement climatique. Le devoir d’exemplarité
du secteur se dessine : grâce à la participation des ENR dans la lutte réchauffement
climatique, la production de 1 kWh équivaut pour l’éolien à l’émission de 14,1 gCO2 et
43,9 gCO2 pour 1 kWh produit par du photovoltaïque contre 1058 gCO2 par kWh de
charbon. Le temps de retour énergétique d’une éolienne se situe entre 6 mois et 1 an
pour l’éolien terrestre et 2 ans pour l’offshore.

Chaque étape de l’installation d’un parc est émettrice de GES :

Fabrication Chantier Exploitation Fin de vie

•Matériaux, •Déplacements •Déplacements •Déplacements


raccordement, ouvriers/maintena maintenance ouvriers
génie civil nce •Matériaux pour la •Energie chantier
• Transports de •Energie de maintenance •Traitement
matières chantier •Energie pour les déchets de fin de
•Déchets requêtes web et vie
(transports et maintenance
traitement) •Déchets de
maintenance et
exploit

Comment l’entreprise peut agir ?


L’entreprise peut :
1. Calculer ses émissions de CO2 grâce au bilan carbone soit par un cabinet de
conseil soit seule ;

2. Identifier les postes d’émissions les plus importants : déplacements,


consommation énergétique, construction, matériaux... ;

3. Définir un plan d’action pour éviter ou réduire ses émissions ;

4. Compenser ses émissions de GES : le mieux est de financer des projets avec
un lien direct avec l’activité (notion de insetting : compenser son empreinte
carbone au sein de sa propre chaîne de valeur) améliorer l’efficacité
énergétique de bâtiment, construire de cuiseurs solaires en Afrique ou des
réservoirs à biogaz en Amérique du Sud, produire des parcs photovoltaïques
ou des parcs éoliens partout dans le monde...

44
Objectifs Actions Indicateurs
- Utiliser la méthode Bilan carbone © chaque année Evolution des
- Réaliser une Analyse du Cycle de Vie des matériaux émissions de CO2
- Demander les bilans carbones de ses fournisseurs d’une année à l’autre
Calculer &
Analyse ses
Nombre de bilans
émissions de
carbones des
GES
fournisseur collectés /
Nombre total de
fournisseurs
- Transports (professionnels et domicile-travail) :
encourager la mobilité douce (covoiturage, marché, vélo, Déplacements :
autopartage), réaliser un plan de mobilité, favoriser le TeqCO2 par salarié
télétravail, former à l’écoconduite... TeqCO2 évitées par
- Proposer des repas végétariens au restaurant kWh de source
d’entreprise renouvelable produit
- Consommation énergétique : autoconsommation avec
toiture photovoltaïque, audit énergétique... gCO2 émis par kWh
Eviter & Réduire
- Matériaux pour éoliennes ou panneaux réutilisés ou à produits
les émissions de
faible impact, écoconception, d’origine géographique
GES
proches ou nécessitant le moins de transport routier et Ratio kg CO2e de la
plus de maritime fabrication des
- Chantier : optimiser les consommations d’énergies des matériaux / kWh
engins, utilises des batteries solaires pour alimenter les produit
bases de vie chantier
- S’assurer du recyclage des éoliennes ou panneaux Taux de matériaux
solaires avec PV Cycle recyclés utilisés

- Avec le Label Bas Carbone qui permet aux entreprises


de financer des projets locaux de réduction d’émissions
de GES
TeqCO2 compensées /
Compenser - Opérateur de carbone (Climate Seed, EcoAct, Pur
an
project, Fondation Good planet) et Standard
internationaux (Gold Standard, Verified Carbon Standard)

Ressources documentaires et outils :


- Méthode bilan carbone : https://www.bilans-ges.ademe.fr/fr/accueil/
- Guide pour comprendre la compensation carbone : https://www.info-compensation-
carbone.com/
- Analyse de cycle de vie des éoliennes et photovoltaïques par l’ADEME :
https://www.bilans-
ges.ademe.fr/documentation/UPLOAD_DOC_FR/index.htm?renouvelable.htm
- Scenario Négawatt 2017-2050 : https://www.negawatt.org/Scenario-negaWatt-2017-
2050
- Présentation sur la compensation carbone : https://www.prefectures-regions.gouv.fr/ile-
de-france/content/download/67487/441444/file/Annexe%2011%20-
%20Compensation%20Carbone.pdf
- Podcast, Green Letter « Episode 21 : Eolienne, une énergie d’avenir ? Paul Neau, Negawatt »
Grille de correspondance :
- GRI : G4-EN15/16/17 “Emissions directes de gaz à effet de serre Scope 1, 2, 3 » , G4-EN19
« Réduction des émissions de gaz à effet de serre »
- ISO 26000 : 6.5.5 “ Atténuation des changements climatiques et adaptation »

45
Enjeux
Environnement Enjeu RSE : Approvisionnement responsable

Présentation de l’enjeu : Développer et produire des centrales solaires ou


parcs éoliens nécessite un fort besoin en matières premières : pour les pales, rotor,
nacelle (acier, aluminium, fibre de verre, fer), câbles pour le raccordement et réseau
(cuivre, fibre optique, fourreaux), terrassement et travaux (béton, grave, chaux,
géotextile, granulat, PVC), modules solaires (silicium cristallin). L’augmentation du coût
des matières premières ou les tensions des prix sur le marché des modules peuvent
remettre en question la rentabilité des projets, revue à la baisse et entraîner
l’annulation du projet. La dépendance des producteurs d’ENR aux matières premières
et métaux rares créé une dépendance aux pays producteurs. A savoir que la durabilité
des ressources est un sujet souvent soulevé par les opposants des projets ENR, donc
appréhender le sujet peut être vecteur d’une meilleure acceptabilité sociale. L’objectif
est de diminuer l’utilisation des terres rares et de développer l’approvisionnement
local, cet objectif est à entreprise par le processus Achats.

Les principaux fabricants d’éoliennes en Europe se trouvent au Danemark (Vestas),


Espagne (Siemens Gamesa) ou Allemagne (Enercon, Furlander)*.

Les principaux fabricants de panneaux solaires en Europe : Allemagne (Aleo, AEG


Power Solution), Slovénie (BisolGroup), Espagne (Eurener), France (Systovi, Voltech
Solar)*.

Comment l’entreprise peut agir ? La première étape est d’avoir l’engagement


de la direction dans la recherche d’un approvisionnement plus durable, c’est cet
engagement qui conditionne la marge de progression de l’entreprise. Les décisions
d’approvisionnement doivent être décidé au top niveau hiérarchique, elles peuvent
aboutir à une politique d’achats responsables. Une fois que l’engagement est
prononcé, le service Achats doit être formé et sensibilisé autour de son enjeu dans la
responsabilité sociétale et de son influence sur les fournisseurs et sous-traitants :
comment le processus des achats peut contrôler et accompagner ses fournisseurs et
sous-traitants sur les thématiques du développement durable.

Le processus Achats doit établir un reporting avec des indicateurs représentatifs de


l’efficacité de sa politique d’achats responsables, calculer les coûts mais aussi les
gains d’un achat responsable. De plus il est conseillé de constamment surveiller le
cours des matières premières et ainsi que l’actualité en matière des nouveaux
entrants locaux (équipementiers) nationaux ou internationaux, pour mettre à jour ses
comparatifs de fournisseurs régulièrement.

46
*NB : tous les composants des éoliennes ou modules photovoltaïques ne proviennent pas
systématiquement de ces mêmes pays.

Objectifs Actions Indicateurs


- Intégrer des critères sur la responsabilité Pondération attribuée aux
sociétale dans la sélection des fournisseurs critères de responsabilité
avec une pondération significative dans la prise sociétale des fournisseurs
de décision dans la décision (en %)
- Evaluer avec les fournisseurs la faisabilité de
certaines stratégies avec des indicateurs Taux ou part du sourcing local
mesurables (ACV, évaluation des impacts
environnementaux) Nombre de signataires de la
charte / Nombre total de
- Réaliser des audit fournisseurs sur leur RSE
fournisseurs
Contrôler et - Etablir des échanges réguliers avec ses
accompagner fournisseurs (dialogue avec les parties % de fournisseurs ayant fait
les fournisseurs prenantes) l’objet d’un audit RSE
- Adopter une charte d’approvisionnement
durable avec ses fournisseurs : sur le respect % de consultations ou dossiers
des droits de l’Homme, respect de d’achats intégrant des
l’environnement, lutte contre le travail illégal spécifications ou critères de
- Exiger des certifications pour les panneaux sélection RSE
solaires comme Certisolis
- Privilégier les fournisseurs locaux % des achats réalisés avec des
fournisseurs installés en
France ou Europe
- Suivi du cours des matières premières
- Suivi des nouveaux entrants sur le marché,
évaluer leur solvabilité, leurs engagements
éthiques...
Former et % d’acheteurs formés ou
sensibiliser le - Former le service Achats aux enjeux de sensibilisés aux achats
service Achats l’approvisionnement local et durable : sur les responsables
droits de l’Homme, enjeux environnementaux,
corruption, abus d’autorité...
- Se faire certifier Achats Responsables grâce à
la norme ISO24000

Ressources documentaires et outils :


- Norme ISO24000 : 2017 « Achats responsables – Lignes directrices » pour intégrer
la responsabilité sociétale dans le processus achats.
- Baromètres des achats responsables : Obs’AR
- Comparatif des fabricants de modules solaires

Grille de correspondance :
- GRI : G4-EN1 « Consommation de matière en poids ou volume », G4-EN32 et G4-
EN33 « Evaluation environnementale des fournisseurs »
- ISO 26000 : « Domaine d’action 2 Utilisation responsable des ressources »

47
Enjeux Enjeu RSE : Utilisation responsables des
Environnement ressources (énergie, eau, déchets)

Présentation de l’enjeu : L’utilisation responsable des ressources ici revient


pour l’entreprise à consommer de l’électricité, des matières premières, l’eau... de façon
plus modérer « en combinant ressources non renouvelables et ressources
renouvelables ou en remplaçant les matières premières par des ressources
renouvelables durables »4.

Le secteur de l’énergie joue inévitablement un rôle dans le réchauffement climatique


et fait face à la pression du contexte externe qui compte sur le secteur pour se
décarboner et faciliter la transition énergétique. D’autant plus pour les énergies
renouvelables qui ont un devoir d’exemplarité par rapport aux autres filières (pétrole,
gaz, nucléaire), l’environnement représente leur cœur de métier et les salariés sont
déjà plutôt sensibles aux enjeux environnementaux.

Comment l’entreprise peut agir ?

Il s’agit déjà pour l’entreprise d’être conforme à la réglementation sur l’utilisation de


ses différentes ressources, ce qui insinue surveiller la réglementation par de la veille
environnementale sur les dispositions légales à respecter.

Cette conformité peut se transformer en véritable politique environnementale avec


des objectifs à atteindre, un suivi des consommations, la mise en place d’indicateurs
environnementaux, une remontée d’informations à la direction...

Pour aller encore plus loin, il est possible pour l’entreprise d’intégrer un système de
management environnemental certifiable : comme ISO14001, Envol, EMAS, 123
Environnement. Pour les plus réticents, elle doit apprendre à mener sa conduite du
changement à bien grâce au diagramme de Levitt ou aux 8 étapes de Kotter. Un point
de vigilance sur la communication est à prendre en compte, pour éviter de faire du
greenwashing et dégrader son image d’entreprise.

4
ISO26000 : 6.5.4 Domaine d’action 2 : Utilisation responsable des ressources

48
Thèmes Actions Indicateurs
- Limiter la consommation énergétique des bâtiments Nb de kWh consommés
- Réaliser un audit énergétique par salariés
Energie - Contrat chez un fournisseur d’électricité verte
& Eau - Réduire les consommations d’eau : suivre les kWh issus de
consommations, établir des règles pour économiser l’autoconsommation ou
l’eau, limitateurs de débit, brise-jets... de source renouvelable
- Obtenir le label employeur pro-vélo Nb de véhicules
- Installer des abris à vélo électriques sur sa flotte
- Proposer le forfait à mobilité durable de véhicules
- Mettre en place un plan de mobilité
Mobilité - Electrifier sa flotte de véhicules Part modale du vélo,
- Suivre les consommations de carburant à l’année voiture, transports en
commun, marche dans
les déplacements
domicile-travail
- Distribuer des tasses réutilisables et des gourdes
- Sensibiliser au tri des déchets % de déchets recyclés
- Augmentation du recyclage des déchets
Déchets - Utiliser du papier du papier recyclé Kg éq CO2 évitées
- Proposer des repas végétariens au restaurant
d’entreprise
- Mettre en place un compost
- Dématérialiser signatures, contrats
- Renouvellement des équipements électroniques :
Nombre de ramettes
moins régulier, double carte sim, proposition de
Fournitures papier utilisées évitées →
téléphone responsable (FairTEC)
TeqCO2 évitées
- Cibler des entreprises locales et éthiques
- Encourager à consommer local et de saison
- Diffuser les écogestes, organiser des évènements
Nombre de sensibilisation
écolo : atelier zéro déchets, défi mobilité,
Communication par an
sensibilisation vélo à assistance électrique...
interne Nombre de participants
- Se servir de ses « transféreurs » pour diffuser les
par activité
comportements pro-environnementaux
Communication - Participer à un événement, salon de façon plus
responsable : distribution de goodies, déplacements... Bilan carbone du stand
externe

Ressources documentaires et outils :


- Guide comparatif des fournisseurs d’électricité verte (de WWF et EcoloWatt, 2020) :
https://www.guide-electricite-verte.fr/?_ga=2.155519165.782790713.1629234798-
1315769159.1629044629
- Livre avec une multitudes de bonnes idées pour rendre son entreprise plus
responsable de ses impacts : « Un Business Responsable, les leçons tirées des 40
ans d’expérience de Patagonia » Yvon Chouinard et Vincent Stanley.
- Fiches de communication sur le transfert et transféreurs, par l’ADEME :
https://librairie.ademe.fr/consommer-autrement/3949-transfert-et-transfereurs-
dans-votre-entreprise-4-fiches-de-communication.html
- « Guide de la communication responsable 2020 » par l’ADEME« Guide anti-
greenwashing » de l’ADEME

Grille de correspondance :
- GRI : tous les G4-EN du n°1 au n°26
- ISO 26000 : 6.5.4 « Domaine d’action 2 : Utilisation responsable des ressources

49
1.2.3 LES ENJEUX ETHIQUE DES AFFAIRES ET DROIT DE L’HOMME

Enjeux Ethique
des affaires et
Enjeu RSE : Responsabilité sociétale dans la
Droit de l’Homme chaîne de valeur

Présentation de l’enjeu : Une entreprise peut influencer les autres organisations


se trouvant sur sa chaîne de valeur grâce à ses décisions, ses impacts potentiels, ses
conséquences involontaires.... Elle doit prendre des précautions pour réduire ces
risques au maximum. Dans le secteur des ENR, une étude de l’ONG Business & Humain
Rights Resource Centre suspecte en 2020 des sociétés de ne pas respecter les droits
de l’home sur le développement de projets et ce, notamment au niveau de la chaîne
d’approvisionnement (de l’extraction des minerais au l’exploitation des projets) car les
moyens de contrôle y sont très limités surtout pour la filière éolienne et solaire. Les
mauvaises pratiques peuvent être sous la forme de meurtres, de saisie illégale de
terres, des conditions de travail dangereuses, le mauvais traitement des populations
locales, les menaces, le chantage, la corruption, de travail forcé avec les ouïghours...

Comment l’entreprise peut agir ? L’entreprise peut agir en intégrant des


critères sociaux, environnementaux dans ses décisions d’achats et son pilotage de la
chaîne d’approvisionnement. En tant qu’organe d’influence l’entreprise peut
sensibiliser les acteurs de sa supply chain sur la RSE : équipementiers, fournisseurs,
terrassiers... ainsi que ses salariés au devoir de vigilance et droit d’alerte. Pour être
encore plus engagée, l’entreprise peut organiser des audits auprès de ses sous-
traitants avec le suivi des mesures correctives.

Objectifs Actions Indicateurs


- Intégrer de nouveaux critères ESG dans les appels % des fournisseurs contrôlés
d’offres sur des critères ESG
- Fournir un questionnaire RSE pour les commandes
Sites et fournisseurs identifiés
publiques
comme présentant un risque
- Demander le bilan carbone des fournisseurs (ex : substantiels liés au travail
S’assurer que Certisolis pour les panneaux PV) forcé et mesures prises pour
l’ensemble de la
chaîne de valeur - Transparence des ss-traitants sur la main d’œuvre abolir efficacement ce type de
(conditions de travail, rémunération) travail
respecte la
législation et - Sensibiliser les salariés sur le droit d’alerte
Nombre total d’heures de
contrôle ses - Sensibiliser le service achats sur le devoir de formation des salariés sur les
impacts sur la vigilance politiques et procédures
société et
l’environnement
- Créer un outil de dialogue avec les parties relatives aux droits de
prenantes de la supply chain l’Homme
- S’impliquer dans des associations qui luttent pour
les droits de l’Homme Nombre total d’incidents de
discrimination et actions
- Publier ses indicateurs, les suivre et communiquer
corrective mises en place
sur le progrès

50
Le % de pondération des
critères ESG par rapport aux
autres critères
économiques/financiers
Ressources documentaires et outils :
- Loi n° 2017-399 sur le devoir de vigilance

Grille de correspondance :
- GRI : G4-HR10/11 « Evaluation du respect des droits de l’homme chez les
fournisseurs » ; G4-HR5 ; G4-HR6 « Travail force ou obligatoire »
- ISO 26000 : 6.6.6 « Promotion de la responsabilité sociétale dans la chaîne de
valeur » ; 6.3.3 « Devoir de vigilance » ; 6.3.4 « Situations présentant un risque pour
les droits de l’Homme »

51
Enjeux Ethique
des affaires et Enjeu RSE : Gouvernance
Droit de l’Homme

Présentation de l’enjeu : La gouvernance représente le « système par lequel


une entreprise prend des décisions et les applique en vue d’atteindre ses objectifs »5.
La norme ISO26000 définit 7 principes pour une gouvernance inscrite dans une
démarche RSE réussie : redevabilité, transparence, comportement éthique,
reconnaissances des intérêts des parties prenantes, respect du principe d’égalité,
prise en compte des normes internationales de comportement, respect des droits de
l’homme. La gouvernance représente le facteur le plus important pour une démarche
RSE car il permet à l’entreprise d’assumer la responsabilité de ses impacts, de ses
décisions et activités et d’intégrer la RSE au plus haut niveau de l’échelle.

Comment l’entreprise peut agir ?


Pour bénéficier d’une gouvernance responsable :
- La RSE doit être intégrée à la stratégie de l’entreprise et représentée par un
membre du comité directeur,
- La gouvernance doit être transparente que ce soit au niveau des décisions
prises ou de sa composition, auprès de ses employés et des parties prenantes
- Elle doit être représentée par le plus de processus/BU possible : en fonction
des étapes sur lesquelles l’entreprise intervient dans le développement d’un
projet éolien ou salaire, elle est représentée par un processus en particulier :
l’étape de la prospection, l’étape du développement, l’étape de la construction
et l’étape de l’exploitation. La caractéristique linéaire de la conception d’un
projet d’ENR rend judicieux le fait que chacune des étapes soient représenté au
sein de la direction, pour que tous les services soient représentés au sein de la
gouvernance.

Objectifs Actions Indicateurs

- Intégrer la RSE à la stratégie business, dans le


modèle d’affaires : avec des objectifs et cibles qui
Indiquer si un cadre dirigeant est
reflètent l’engagement dans la RSE
responsable de la RSE dans
- Définir un responsable RSE au comité exécutif
l’organisation
(COMEX)
L’engagement - Objectiver les emplois sur la RSE (inscrits dans la
Budget accordé à la RSE sur le
RSE dans la fiche de poste)
chiffre d’affaires
stratégie - Accorder des moyens financiers à la stratégie RSE
Part des employés objectivés sur
d’entreprise - Créer un d’un comité RSE
les engagements RSE
- Faire de la veille réglementaire : à la recherche de
la conformité réglementaire sur la santé sécurité
% de non-conformité à la veille
au travail, l’environnement, les pratiques
réglementaire
commerciales

- Définir un comité de partie prenante externe et Processus de consultation entre


Transparence de
dialoguer les parties prenantes et l’instance
la gouvernance

5
ISO26000 : Définition de la gouvernance 6.2 Gouvernance de l’organisation

52
- Publier les résultats financiers et d’exploitation de supérieure de gouvernance sur les
l’entreprise thèmes de la RSE
- Mettre en place un dispositif d’alerte (pour les
situations à risque pour les employés) Démarche de dialogue : fréquence
- Mettre en place une charte achats responsables par type et par groupe de dialogue
- Conserver une trace de la mise en œuvre des
actions
- Revue périodique des processus de gouvernance
de l’organisation et les évaluer

- Proposition de la répartition du capital équitable


entre les actionnaires, collectivités, citoyens (si co-
Part des dividendes récupérés
Gouvernance développement)
responsable au - Respecter le partage des responsabilités établies
Ecart entre le capital investis par
sein des SPV au préalable
investisseurs
- Proposer des montages juridiques équitables

Ressources documentaires et outils :


- Résultats de l’étude de l’Observatoire de la Responsabilité Sociétale des Entreprise
(ORSE) avec Bpifrance : sur l’évolution de la gouvernance au sein des entreprises
sur les 5 dernières années (2018) :
https://www.desenjeuxetdeshommes.com/blog/rse-gouvernance-panorama-
des-acteurs-de-la-transformation/
- Guide « Les indicateurs de gouvernance des organismes publics en réponse aux
enjeux du développement durable » du Ministère de l’Ecologie, du
Développement Durable et de l’Energie (2013).

Grille de correspondance :
- GRI : de G4-34 à G4-55
- ISO 26000 : 6.2 Gouvernance de l’organisation

53
Enjeux Ethique
des affaires et Enjeu RSE : Préservation de la concurrence
Droit de l’Homme loyale

Présentation de l’enjeu : Les risques de corruption dans le secteur de la


transition énergétique continuent d’évoluer, à cause des risques politiques élevés, des
fortes exigences en capitaux et des subventions de l’Etat. Bien qu’il existe la
Commission de Régulation de l’Energie qui s’occupe de réguler les réseaux et marché
du gaz et de l’électricité, dans le but d’assurer une concurrence loyale au bénéfice des
consommateurs tout en les sensibilisant, le secteur des énergies renouvelables est
touché par la corruption. Pour le secteur des énergies renouvelables et plus
particulièrement pour les développeurs de projet le sujet du conflit d’intérêt et de la
corruption financement revient souvent avec la prise illégale d’intérêts notamment
soulevée par Fabien Bouglé dans son livre « Eoliennes : la face noire de la transition
écologique » du fait que l’élu tire profit personnellement de l’installation d’éoliennes
dans son territoire.

Selon la norme ISO26000 le principe de la concurrence loyale correspond à « une


concurrence large, qui garantit que toutes les organisations ont les mêmes
opportunités, e courage le développement de produits ou processus nouveaux ou
améliorer, et à long terme, favorise la croissance économique et améliore les niveaux
de vie. » Au sein de la concurrence déloyale on compte 6 agissements en particulier :
le dénigrement, l’imitation de signe distinctifs, la désorganisation du concurrent, la
désorganisation du marché, le parasitisme...

Comment l’entreprise peut agir ? Pour établir une maintenir une concurrence
loyale et empêcher les ententes sur les prix, le truquage d’appel d’offres, le co-
financement illégal... l’entreprise se doit d’être totalement transparente sur le sujet et
formaliser son engagement auprès de ses parties prenantes internes et externes. Elle
doit former et sensibiliser ses employés pour se prémunir de tous risques pénaux,
médiatiques, financiers pouvant nuire à sa réputation et à ses relations avec d’autres
organisations. Pour ce faire, elle doit se tenir informer de la réglementation et éviter sa
complicité dans toute affaire illégale.

Objectifs Actions Indicateurs


- Mettre en place une charte éthique à faire signer Cas de corruption et
par ses partie prenantes (fournisseurs, sous- mesures prises
traitants et la direction)
- Insérer une clause d’éthique dans les contrats Nombre de signatures de
- Refuser de s’engager dans un comportement anti- la charte d’éthique
concurrentiel et alerter dès que l’on en détecte un
- Appuyer les pratiques anti-trust et anti-dumping Nombre de
Être transparente et
- Communiquer sur ses relations avec les groupes de communication sur la
formaliser son
pression et à l’engagement politique concurrence déloyale (en
engagement
- Communication régulière sur certains sujets général) à l’année
juridiques : par le service juridique, la direction, les
achats... sous forme de legal-letter par exemple Nombre de mesures
- Planifier avec précision les partenariats avec les d’accompagnements
collectivités proposées aux élus
illégales

54
- Sensibiliser et former les employés sur la Nombre d’employés
concurrence loyale, corruption... notamment le sensibilisés aux risques de
service juridique et les Achats sur la façon de traiter corruption
les conflits d’intérêts, sur les sanctions e
- Rappel des risques encours par l’entreprise et sa Respect des procédures
réputation Nombre de
Former et sensibiliser - Créer des procédures pour détecter les comportements anti-
ses employés à la comportements anti-concurrentiels concurrentiels détectés et
concurrence loyale - Interdire les activités de désinformation, coercition : dénoncés
faire une liste des activités illégales et la partager à
tous Nombre d’actions en
justice pour comportement
anticoncurrentiel et les
pratiques antitrust et leurs
issues
- Surveiller la législation et la réglementation grâce à Nombre de non-
Surveiller la un système de veille conformité relative à la
réglementation - Réaliser des évaluations des risques de corruption législation et les mesures
prises

Ressources documentaires et outils :


- Loi Sapin 2 qui impose la mise en place de mesures préventives anticorruption pour
les entreprises d’au moins 500 salariés
- https://eiti.org/fr/blog/energies-renouvelables-et-enseignements-du-secteur-
extractif
- Energie-Info de la CRE pour sensibiliser les consommateurs au marché de l’énergie
- « Eoliennes : la face noire de la transition écologique » Fabien Bouglé, 2019.

Grille de correspondance :
- GRI: G4-SO3, SO4 et SO5 “Lutte contre la corruption », G4-SO7 « Comportement
anticoncurrentiel”
- ISO 26000 : 6.6 « Loyauté des pratiques », « 6.6.3 : Lutte contre la corruption »
« 6.6.4 : Engagement politique responsable », « 6.6.5 Concurrence loyale », « 6.6.7 :
Respect des droits de propriétés »

55
1.2.4 LES ENJEUX : RELATIONS ET CONDITIONS DE TRAVAIL

Enjeux
Conditions Enjeu RSE : Promotion de la diversité
de travail

Présentation de l’enjeu : La prise en compte des enjeux environnementaux, la


transition énergétique et le développement des ENR apportent de nombreux
avantages à la société notamment du côté du marché de l’emploi. Il est impératif de
savoir que ces avantages soient à tous. Cependant les enjeux de diversité restent
encore problématiques dans le secteur... On entend la diversité comme un outil pour
prévenir les discriminations, dans les ENR le plus probant reste la parité homme-
femme, il y a une trop faible proportion des femmes dans les métiers des énergies
renouvelables. Les femmes représentent seulement 32% des employés dans ce
secteur et 75% des membres du conseil d’administration sont des hommes. Outre le
genre, les considérations d’ordre personnel dont l’employeur ne doit pas prendre en
compte dans ses décisions sont : la religion, l’apparence physique, la nationalité,
l’orientation sexuelle, la présence d’un handicap, d’une grossesse etc...

Comment l’entreprise peut agir ?


Pour que l’entreprise prennent en compte tous les aspects de la diversité elle doit :
- S’auto-évaluer sur les critères de la diversité grâce à des indicateurs : pour
identifier les axes d’amélioration et progresser
- Adapter les programmes de formation et de développement de compétences :
y assurer un accès égal à tous
- Sensibiliser les employés et les managers aux mesures d’inclusion, il faut
penser aussi à former le service RH si ces notions ne lui sont pas familières
- Développer une stratégie interne et externe en matière de diversité

Objectifs Actions Indicateurs


- Intégrer de nouvelles pratiques lors du processus de
recrutement : CV anonymisés, revoir les procédures...
% des femmes occupant des
- Sensibiliser et former les dirigeants, managers et salariés aux
postes terrains
enjeux de la discrimination : charte d’égalité, journée
intégration, campagne de communication, charte d’égalité
% des femmes occupant des
professionnelle...
Intégrer postes décisionnels
- Confier la mission de diversité à un employé du service RH
la
- Adopter une politique salariale transparente et égalitaire
diversité Répartition H-F sur l’effectif
(homme-femme)
et total, dans les instances de
- Publier les statistiques de l’entreprise sur sa représentation
l’inclusion gouvernances et postes
démographique
dans ses management
- Diffuser des témoignages réels des collaborateurs sur la
pratiques
diversité et l’inclusion
Quel écart de salaires HF
- Mettre en place un partenariat avec des associations qui
œuvrent pour la diversité pour du tutorat par exemple (FACE,
Taux de personne en situation
NQT)
d’handicap
- Se faire labelliser (une fois que des mesures ont été mises
en place) : par le label Diversité de l’AFNOR

56
Ressources documentaires et outils :
- Rapport de l’IRENA, « Energies renouvelables : la dimension genre », 2019.
- Loi Copé-Zimmermann
- https://energy-cities.eu/fr/les-femmes-et-lenergie/
- Label Diversité de l’AFNOR
- L’association : Fondation Agir Contre l’Exclusion (FACE)
- L’association : NQT pour l’égalité vers l’emploi

Grille de correspondance :
- GRI : G4-HR3 “Non-discrimination », G4-LA12 « Diversité et égalité des chances »,
G4-LA13 « Egalité de rémunération entre les femmes et les hommes »
- ISO 26000 : 6.3.7 “Discrimination et groupes vulnérables”

57
Enjeux
Relations et Enjeu RSE : Equilibre vie professionnelle &
Conditions de vie personnelle
travail

Présentation de l’enjeu : Les énergies renouvelables représentent un secteur


qui a un fort besoin en recrutement et ce grâce à la transition énergétique et les
objectifs ambitieux de la programmation pluriannuelle de l’énergie besoins estimés à
236 000 ETP en 2028 contre 152 000 en 20196. Cependant le marché est tendu, les
entreprises ont besoin de sénioriser leurs masses salariales et de garder leurs viviers
de salariés expérimentés. L’autonomie et la flexibilité représentent des leviers pour
fidéliser les salariés. De plus, la crise sanitaire de la covid-19 a indéniablement
démocratisé le homeoffice voire le flexoffice.

Comment l’entreprise peut agir ?


L’entreprise doit adapter ses processus RH aux parcours individuels des salariés et
essayer de mieux connaître ses collaborateurs pour mieux répondre à leur besoin.
Pour ce faire, elle doit être à l’écoute et force de proposition sur l’aménagement du
temps de travail et la flexibilité des horaires.

Objectifs Actions Indicateurs


- Identifier les besoins en détectant les signaux
faibles et faciliter l’écoute : questionnaire, ligne
téléphonique, boîte à idées, relais, médecin, Nombre d’enfants par rapport
managers... au nombre de demandes de
- Instaurer la déconnexion congés parentaux
- Proposer une politique de homeoffice avec la
Améliorer la
distribution du matériel informatique nécessaire Nombre de jour en home
conciliation de
- Assouplir les horaires : laisser le salarié aménager office par semaine en
la vie
ses horaires moyenne
professionnelle
- Instaurer le flexoffice
et personnelle
- Mettre en place un service QVT Nombre d’enfant inscrits dans
des salariés
- Proposer un service de conciergerie, de garde la crèche de l’entreprise
d’enfants, d’accompagnement scolaire ou de
crèche inter-entreprise. Satisfaction des salariés des
- Former les managers aux risques psycho-sociaux, services proposés par
à la gestion des émotions et comment ils doivent l’entreprise
agir.

Ressources documentaires et outils :


- Droit à la déconnexion
- Loi sur l’égalité professionnelle du 4 août 2014 : pour transformer le Compte
Epargne Temps en Chèque Emploi-service Universel préfinancé (garde
d’enfants, aide-ménagère, soutien scolaire)
- Charte de la parentalité en Entreprise, Xavier Bertrand-Nadine Morano, 2008.

Grille de correspondance :
- GRI : G4-LA3
- ISO 26000 : 6.4.4 « Conditions de travail et protection sociale »
6
https://www.greenunivers.com/2020/09/salaires-dans-les-enr-les-juniors-au-plafond-
exclusif-1-2-242514/

58
Enjeux
Relations et
Conditions de Enjeu RSE : Préservation de la santé mentale
travail

Présentation de l’enjeu : Pour les entreprises, la situation sanitaire représente un


véritable challenge pour préserver un climat social agréable et intact : télétravail
obligatoire, suppression des interactions « à la machine à café », annulation des
événements corporate et des salons, intégration plus difficile dans l’entreprise... Les
rapports sociaux dégradés ne représentent pas que le seul facteur pouvant affecter la
santé mentale des salariés, on compte aussi les risques psychosociaux (RPS), le
harcèlement et les violences au travail, l’épuisement professionnel (burnout), le
stress...

Le secteur des énergies renouvelables peut être sujet à certains risques


professionnels plus que d’autres secteurs... : l’épuisement au travail dû à des pénuries
de compétences en matière de construction ou de développement ce qui appelle aux
salariés actuels à plus travailler, les déplacements des travailleurs de maintenance
très long à plus de 40 000 km à l’année qui peuvent engendrer des problèmes
d’organisation au travail et des problèmes psychosociaux, le caractère intermittent des
énergies renouvelables qui engendre davantage de travail posté, retrait des
subventions pour les installations photovoltaïques ce qui a engendré une panique
chez les travailleurs pour respecter les délais, la pression pour obtenir des
autorisations administratives ou permis de construire....

Comment l’entreprise peut agir ?

Il est primordial pour l’entreprise d’être à l’écoute de ses salariés et de repérer les
signaux individuels de souffrance au travail : pouvant aller de la simple plainte, au
désinvestissement ou à la dévalorisation du travail et de ses compétences. Avec
l’écoute vient les renseignement et l’indication des procédures à suivre et rediriger
vers le service de la santé au travail si besoin. Pour pouvoir rediriger il faut en premier
lieu que le service RH soit sensibilisé et formé sur leur droits (alerte, déconnexion), sur
les RPS, le harcèlement, les violences... puis faire de même avec les managers et
finalement l’ensemble des employés (sans oublier la direction). La communication
interne autour de ces sujets doit être régulière et accessible à tous et intégrer un
rappel de l’exitance d’instances internes (élus du personnel, CSE) pouvant aider les
salariés.
Pour que la démarche de préservation de la santé mentale soit efficace elle doit être
soutenue dans le temps : c’est-à-dire questionner au moins une fois par an les salariés
sur leur santé mentale, mettre à jour l’évaluation des risques professionnels et donc
de son plan d’action (si besoin collaborer avec le service de santé au travail), surveiller
les indicateurs d’alertes (absentéisme, turnover), soutenir la solidarité et la cohésion
entre les salariés.

59
Objectifs Actions Indicateurs
- Mettre en place un numéro vert & ligne d’écoute Nombre d’appels à l’année par
rapport à l’effectif total
Être à l’écoute
% de plaintes traitées
- Former le service RH et les managers à détecter les Cas de harcèlements détectés et
signaux de dégradation de la santé mentale résolus
- Sensibiliser les salariés sur le sujet, indiquer les
procédures à suivre et les afficher Nombre de managers et salariés
- Communiquer régulièrement et diffuser les bonnes formés
pratiques (affiches, e-learning, ateliers, partenariats
Sensibilisé et
avec associations) Taux de satisfaction de la
Communiqué
formation

Nombre de communication
diffusés à l’année jugées efficace
(retour sur le questionnaire)

- Elaborer un questionnaire bien-être aux salariés % de réponses par rapport à


(anonymes), traiter les données et diffuser les l’effectif total
Questionner résultats
Moyenne sur le bien-être des
salariés sur 20
- Collaborer avec le service HSE pour mettre à jour le
Turnover
Document Unique et son évaluation des risques :
suivre les trajets des maintenanciers et chefs de
Mettre à jour Absentéisme
projets construction à l’année
l’évaluation des
- Créer un groupe de travail ouvert à tous pour
risques Taux de fréquence (TF)
discuter du sujet
- Objectiver le HSE ou les RH sur la mise à jour de
Taux de gravité (TG)
l’évaluation des risques
- Organiser des événements, des activités de Net Promoter Score : indice de
Soutenir la teambuilding recommandabilité
cohésion

Ressources documentaires et outils :


- Infographie des catégories de facteurs de risque psychosociaux :
https://www.inrs.fr/risques/psychosociaux/facteurs-risques.html
- Guide de l’AST74 à destination des entreprises pour préserver la santé
psychologique des travailleurs en période de covid-19 :
https://www.ast74.fr/upload/COVID19/files/AST74-Comment-preserver-la-
sante-psychologique-des-travailleurs-en-periode-de-crise-sanitaire-
Covid_19.pdf
- « La sécurité et la santé au travail dans les emplois verts » de l’Agence
Européenne pour la sécurité et la santé au travail, 2013.

Grille de correspondance :
- GRI : G4-LA5 « Pourcentage de l’effectif total représenté dans des comités
mixtes d’hygiène et de sécurité au travail », G4-LA6 « Taux et types d’accidents
du travail, de maladies professionnelles, d’absentéisme... », G4-LA7 ;G4-LA8
« Thèmes de santé et de sécurité couverts par des accords formels avec les
syndicats »
- ISO26000 : 6.4.4 « Relations et conditions de travail : Conditions de travail et
protection sociale », 6.4.5 « Relations et conditions de travail : Dialogue social »,
6.4.6 « Relations et conditions de travail : Santé et sécurité au travail ».

60
Enjeux
Enjeu RSE : Le développement du capital
Relations et
Conditions de humain
travail

Présentation de l’enjeu : Le développement du capital humain correspond au


processus qui consiste à élargir les choix des personnes en développant leurs
capacités, permettant ainsi aux femmes et aux hommes d'avoir une vie longue et
saine, d’être bien informé et d’avoir un niveau de vie décent. Bien que le secteur des
énergies renouvelables constitue un enjeu de taille dans le marché de l’emploi, il
devient de plus en plus tendu, les entreprises reçoivent peu de CV alors qu’elles ont
besoin de sénioriser les effectifs car le vivier de cadres expérimentés est réduit7. De
plus avec la décentralisation des ENR et ses coûts marginaux décroissants, le pilotage
des réseaux de distribution est devenu nécessaire ce qui introduit de nouveaux
métiers digitaux comme administrateur réseau ou analyste de données et donc de
nouvelles compétences à développer dans le secteur.

Comment l’entreprise peut agir ?


L’entreprise peut renforcer ses capacités existantes en interne :
- en accompagnant les salariés dans leurs évolutions professionnelles, en ayant
plus recours à la promotion interne qu’externe,
- en donnant accès à la formation à ses salariés pour qu’ils puissent développer
de nouvelles compétences sur certains sujets techniques,
- en cherchant à fidéliser ses salariés pour pas qu’ils n’aillent voir chez la
concurrence
- en intégrant de nouveaux métiers par le transfert de compétences en bottom-
up sur des métiers digitalisés

Objectifs Actions Indicateurs


- Structurer le transfert de compétences en interne,
Nombre moyen d’heures de
(notamment sur les métiers digitalisés)
formation par an, réparti par
- Réaliser un benchmark sectoriel sur les pratiques des
salarié, par sexe et par
concurrents
catégorie professionnelle
- Privilégier la promotion interne au recrutement externe
Renforcer les - Proposer une gestion prévisionnelle des emplois et des
compétences compétences (GPEC)
% de salariés ayant réalisés un
existantes des - Mise en place d’un bilan de compétence pour ses salariés
entretien annuel d’évaluation
salariés - Proposer le Plan de Développement des Compétences
ou l’entretien individuel
(PDC) pour développer de nouvelles compétences (dans le
annuel
secteur des ENR) et des formations
- Proposer un Projet de Transition Professionnelle (PTP) qui
% de salariés ayant eu droit à
autorise le salarié à quitter son poste de travail pour suivre
un bilan de compétences
une formation certifiante afin de changer de métier
Ressources documentaires et outils :
- PAGHC, « Promouvoir le capital humain écologique »
- Formations proposées par le Syndicat des Energies Renouvelables
- https://www.greenunivers.com/2020/09/salaires-dans-les-enr-les-juniors-au-
plafond-exclusif-1-2-242514/
Grille de correspondance :
- GRI : Formation et éducation G4-LA9, G4-L10, GA-LA11
- ISO 26000 : 6.4.7 « Développement du capital humain

61
Enjeux
Relations et Enjeu RSE : La santé et sécurité au travail
Conditions de
travail

Présentation de l’enjeu : La filière des énergies renouvelables est relativement


jeune, ce qui laisse peu de temps pour comprendre l’entièreté des enjeux santé
sécurité au travail. Cependant les risques professionnels sont des risques traditionnels
mais ils peuvent être combinés. Par exemple, pour l’installation de panneaux
photovoltaïques : aux risques traditionnels de construction s’ajoute le risque
électrique. Les risques combinés nécessitent de nouvelles compétences : dans
l’exemple ci-dessous le salarié doit avoir à la fois le rôle du couvreur, plombier et
électricien. De plus les lieux de travails sont de plus en plus décentralisés, ce qui
complique le suivi SST mais qui accentue les risques du travailleur isolé et le risque
routier.

Comment l’entreprise peut agir ? L’entreprise fait face à différentes


typologies de risque en fonction de son rôle dans le développement de projet ENR :
installateur de panneaux solaires (risque électrique, explosion, incendie),
maintenancier éolien (travailleur isolé, chute en hauteur), développeur (risque routier,
risque incendie des bâtiments) ... Dans tous les cas, l’entreprise doit prévenir et réduire
ces risques et impulser une culture sécurité. Le référent sécurité doit être au présent
sur le terrain, réaliser des audits, être à l’écoute des salariés et apporter son expertise
dans des groupes de travail avec des instances pour France Energie Eolienne qui
œuvrent pour améliorer les conditions de travail des salariés les plus exposés aux
risques du secteur.

Objectifs Actions Indicateurs


- Vérifier si l’entreprise est aux normes au niveau des % d’inspection réalisées dans les
équipements de sécurités individuels ou collectifs (harnais, délais sur le nombre global
casques, chaussures sécurité) d’inspections prévues
- Réaliser un suivi régulier des habilitations (électrique, port
du harnais, accès toiture, CACES, SST) Note moyenne des salariés sur un
- Instaurer un système de remontée HSE (situations quizz sur les risques, procédures
dangereuses, accidents, presqu’accidents, risques,
manque d’EPI) Nombre de remontées HSE sur une
Impulser une - Collaborer étroitement avec des groupes de travail période donnée par rapport au
culture externes et avec la direction nombre de remontées traitées
sécurité - Suivre des indicateurs HSE sur-mesure et identifier ses
faiblesses Taux et types d’accidents du travail,
- Communiquer régulièrement : « quart d’heure sécurité », maladie professionnelle,
audit chantier, mail, vidéos, affiches, tableau... absentéisme, nombre de décès lié au
- Se faire certifier ISO45001 ou MASE travail...

Part des salariés exposés directement


et fréquemment aux risques de leurs
activités

62
Risque du travailleur isolé pour les maintenanciers : Nombre de déclenchement de PTI
- Travailler systématiquement en binôme dans le mois
- Mise en place d’une Protection de Travailleur Isolé
(système électronique qui détecte les facteurs de Taux d’intervention seul en astreinte
Réduire les verticalité) sur une période donnée
risques
professionnels Risque routier : Nombre de kilomètres parcourus
propres au - Politique de déplacements : si le salarié doit rouler dans le mois par salarié
secteur plus de 3h alors il est obligé de dormir à l’hôtel.
- Formation/sensibilisation au risque routier Nombre de déplacements de plus de
- Installation de matériel : siège ergonomique, anti- 6h ou de plus de 300 km dans la
vibratile journée

Ressources documentaires et outils :


- “Green jobs and occupational safety and health” European Agency for Safety and
Health at Work, 2020.
- “Parcs éoliens terrestres : prévention à la conception » INRS, 2020.
- https://www.actu-environnement.com/ae/news/sante-securite-travail-risques-metiers-
verts-18460.php4

Grille de correspondance :
- GRI : « Santé Sécurité au Travail » G4-LA5, G4-LA6, G4-LA7, G4-LA8 et ISO26000 :
6.4.6 « Santé et sécurité au travail »

63
1.3 Formaliser sa stratégie RSE et la diffuser
Une fois que l’on a pu identifier les enjeux RSE qui vont définir notre stratégie RSE, est venu
le moment de proposer des actions pour répondre aux enjeux. Cette proposition d’actions
se fait en collaboration avec la direction, les employés, les parties prenantes, le comité
RSE...
La stratégie RSE se pilote et s’évalue : grâce à l’aide d’un plan d’action, d’un tableau
de bord et de l’implication du référent RSE. Il est nécessaire de suivre l’avancée des actions
d’être sur une optique d’amélioration continue.

1.3.1 STRUCTURER ET PILOTER : LE PLAN D’ACTION

Finalement les actions représentent la déclinaison opérationnelle des grands axes. Il


vaut mieux privilégier la qualité des actions RSE plutôt que la quantité pour assurer une
certaine cohérence et clarté dans la stratégie RSE. Dans le but de progression de sa
stratégie RSE, il faut être capable de mesurer l’efficacité de ses actions et identifier des
pistes d’amélioration et ce, grâce au tableau de bord et indicateurs.

Chaque action définit doit tenir en compte les éléments suivants :


↗ Son objectif
↗ Le pilote de l’action
↗ Le descriptif
↗ Le délai
↗ Le budget
↗ Les partenaires associés
↗ Son ou ses indicateurs

L’outil n°3 « Piloter sa stratégie RSE » propose un plan d’action type par catégorie d’enjeux.

Le tableau de bord est un outil stratégique qui permet de piloter un projet ou


organisation en résumant les informations les plus importantes pour anticiper les
tendances et pour améliorer la portée des actions.

Pour la stratégie RSE : il va permettre de suivre son déploiement et son efficacité.


Les indicateurs eux permettent de mettre en exergue des points clés. Il faut faire attention
à ne pas noyer le tableau de bord sous les informations sinon il ne sera pas pertinent.

L’outil n°3 proposer aussi un tableau de bord reprenant les pourcentages


d’avancement de chacune des actions des quatre catégories.

64
1.3.2 FAIRE VIVRE LA STRATEGIE RSE

Faire vivre la stratégie RSE c’est rendre la RSE dynamique : pour se faire elle doit être
surveillée, communiquée et améliorée. Pour que l’information fournie en matière de
responsabilité sociétale soit pertinente, il convient qu’elle soit, selon la norme ISO26000 :

↗ Complètes : elles concernent toutes les activités et impacts de l’organisation.


↗ Compréhensibles : langage et présentations utilisés soient accessibles aux
parties prenantes.
↗ Réactives : elles doivent correspondre aux intérêts des parties prenantes.
↗ Exactes : correctes dans les faits et détaillées.
↗ Equilibrées : ne pas omettre d’aspects négatifs.
↗ Actualisées : identifier et communiquer le laps de temps dans lequel
l’information est identifiée.
↗ Accessibles : disponibles peu importe le domaine d’actions.

Toujours selon l’ISO26000, la communication peut aider à établir le dialogue avec


les parties prenantes, traiter les exigences juridiques, sensibiliser l’organisation autant à
l’intérieur qu’à l’extérieur sur les stratégies et objectifs RSE.... On distingue la
communication interne de la communication externe.

↗ La communication en interne de la stratégie RSE :

Une communication RSE interne a pour vocation de favoriser l’adhésion et faire de la


RSE un élément fédérateur, et ainsi développer la marque-employeur. L’objectif est de
rassurer les collaborateurs et de leur montrer les améliorations attendues ou réalisées de
cette stratégie RSE.

La communication de la stratégie RSE passe aussi par les transféreurs ou les


ambassadeurs RSE par leurs actions opérationnelles quotidiennes ; par exemple des
événements thématiques (atelier, team-building, petit-déjeuner), l’intranet, mail,
newsletter, séminaires...

65
En ce qui concerne le top management, la stratégie RSE peut être communiquée lors
des revues de direction, pour en ressortir de nouvelles opportunités d’amélioration, de
trancher sur des modifications et réfléchir au long terme.

La direction, les responsables de services et les « transféreurs » doivent recevoir les


résultats des objectifs RSE au travers de la remontée d’indicateurs réalisée par le référent
RSE mais ils doivent aussi diffuser ces résultats auprès de leurs équipes ou collèges pour
faire vivre la politique RSE.

Une partie amélioration continue est à inclure, elle peut être intégrée à la revue de
processus dans le cadre d’un système de management de la qualité. Ce qui permettrait
d’avoir un suivi assez régulier des objectifs RSE imputés à chaque service/processus.

La communication sur la stratégie RSE permet de partager à la fois les valeurs de


l’entreprise, une présentation sur la politique RSE, sur les objectifs RSE fixés (actions et
résultats obtenus) et sur les indicateurs du tableau de bord RSE ; le tout en évitant le
greenwashing qui peut nuire à la réputation d’entreprise.

↗ La communication en externe de la stratégie RSE :

Au niveau de la communication en externe : la valorisation des bonnes pratiques


représente un réel facteur de différenciation et de valorisation de l’image de marque. La
communication en externe peut être au travers : de spots publicitaires, des réseaux
sociaux, du site web, d’évènements et salons, e-mail...

Mais aussi par l’intermédiaire du rapport sociétal (support de communication vis-à-


vis des partenaires de l’entreprise) ou du rapport RSE qui résument et qui rendent publics
les actions RSE menées, leurs résultats et les engagements futurs. Le rapport est devenu
une obligation de la déclaration de performance extra-financière (DPEF). En effet, le
reporting RSE est un outil de communication robuste car il est cadré à la fois par le GRI et
la NRE.

Le constat que l’on peut faire sur le développement d’une stratégie RSE, c’est
qu’elle nécessite plusieurs étapes à sa réalisation. Une stratégie RSE ne sera pas construite
pareil d’une entreprise à l’autre, elle va dépendre de la maturité RSE déjà présente, du
contexte de l’entreprise et du secteur d’activité dans lequel elle se trouve.

Une fois que l’on a son plan d’actions structuré, il faut valoriser sa démarche RSE en
diffusant ses orientations à la fois en interne et en externe. Il faut être vigilant quant aux
répercussions que peut avoir la communication sur l’entreprise et son image : le mieux est
de trouver une tonalité qui fait réellement transparaître les valeurs de l’entreprise.

Les formats utilisés pour la communication peuvent être très différents les uns des
autres : ils dépendent finalement de la cible. Un récapitulatif a été réalisé pour les moyens
de communication associé à chaque partie prenante d’un développeur d’énergies
renouvelables.

66
Moyens de Interne ou Avec quelle partie prenante ?
communication externe
Réunion Interne / Transféreurs, direction, comité de pilotage
Externe RSE, responsables de service
Propriétaire fonciers, fournisseurs, CSE... (un
peu toute les parties prenantes)
Bouche à oreille Interne Une partie des collaborateurs
Newsletter Interne Tous les collaborateurs
Intranet Interne Tous les collaborateurs
Team-building Interne Tous les collaborateurs et/ou transféreurs
Mail Externe / Collaborateurs,
Interne
Evénements publics Externe Collectivités, citoyens
Rapports Externe Actionnaires
Affiches Externe/Interne Collaborateurs, Clients (investisseurs, citoyens,
collectivités),
Site web Externe Futurs collaborateurs, Clients (investisseurs,
citoyens, collectivités),
Bulletins d’informations Externe Clients (investisseurs, citoyens, collectivités),
riverains
Publicité Externe Clients (investisseurs, citoyens, collectivités),
concurrence, futurs collaborateurs
Enquête publique Externe Collectivités, riverains
Lettres Externe Service de l’Etat (DREAL, CRE), LPO, riverains
Emission en direct Externe Futurs collaborateurs,
Vidéos Externe/Interne Clients (investisseurs, citoyens, collectivités),
collaborateurs,
Post LinkedIn Externe/Interne Concurrence, collaborateurs, partenaires...
Communiqué de presse Externe Collectivités, médias, riverains,
Interviews Externe Riverains
Editoriaux et articles Externe Syndicats,

67
2.6 Recommandations
Dans le cadre d’un retour d’expérience dans la RSE, je me permets de faire
certaines recommandations en plus des fiches enjeux et descriptions des étapes pour
aiguiller au mieux cette mise en place de stratégie.

Le respect des étapes et des fiches enjeux RSE, ne va pas assurer une réussite
systématique de la démarche RSE déployée : des contraintes techniques,
organisationnelles, humaines et économiques peuvent se mettre en travers du projet...
Chaque stratégie RSE d’une entreprise est différente à l’autre et ne doit pas suivre
constamment le même chemin.

La démarche doit être globale et corrélée avec les actions déjà mises en place et les
processus proposés. Pour que la démarche soit la plus globale possible, elle doit être
intégrée dans la stratégie au plus haut niveau de la hiérarchie. Parfois la direction n’est pas
avertie sur les enjeux réels de la RSE et mériterait une sensibilisation voire formation sur
le sujet afin d’éviter de faire fausse route. Cette étape de sensibilisation de la direction
assurera une meilleure cohérence entre la stratégie et les actions mises en place.

Si les avantages de la RSE cités plus tôt, ne suffisent pas à convaincre la direction à se
lancer dans une démarche RSE, il ne faut pas hésiter à parler de valorisation financière des
actions : réfléchir comment trouver de la valeur ajoutée à l’action et la chiffrer.
Si la direction choisit de mettre en place une démarche RSE de façon ascendante, des
salariés à la direction, il faut s’assurer qu’elle le soit du début jusqu’à la fin et éviter de
choisir cette solution à ses dépens...

Une des derniers points et pas des moindre, c’est la reconnaissance des collaborateurs
jouant un rôle dans la RSE : à la fois le salarié lambda, les transféreurs et le référent RSE.
Même si la reconnaissance n’est que symbolique et immatérielle, comme l’insertion des
missions RSE dans sa fiche de poste, sur l’organigramme ou dans la dénomination du
poste.

En dernier point, il est important de ne pas négliger la dimension humaine dans la stratégie
RSE : le suivi du plan d’action, la communication, l’amélioration continue, les
responsabilités et rôles de la personne en charge de la RSE.

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Glossaire :

RSE : Responsabilité Sociétale des Entreprises


ENR : Energie Renouvelables
PV : Photovoltaïque
PP : Parties Prenantes
SER : Syndicats des Energies Renouvelables
FEE : France Energie Eolienne
LPO : Ligue pour la Protection des Oiseaux
FNE : France Nature Environnement
CRE : Commission de Régulation de l’Energie
RTE : Réseau de Transport de l’Electricité
CSE : Comité Social et Economique
CLER : Réseau pour la Transition Energétique
ADEME : Agence de la transition écologique
ERC : Eviter, Réduire, Compenser
ICPE : Installation Classée pour la Protection de l’Environnement
SRE : Site Reliability Engineering (ingénierie de la faisabilité des sites)
SRADDET : Schémas Régionaux d’Aménagement, de Développement Durable et
d’Egalité des territoires
SRE : Site Reliability Engineering (ingénierie de la faisabilité des sites)
Loi NOTRe : Nouvelle Organisation Territoriale de la République (2015)
SRCAE : Schéma Régional du Climat, de l’Air et de l’Energie (2019)
BACI : Before-After Control Impact
DPEF : Déclaration de Performance Extra-Financière
LTECV : Loi de la Transition Energétique pour la Croissance Verte
REX : Retour d’Expérience
ETP : Equivalent Temps Plein
EPI : Equipement de Protection Individuelle
PTI : Protection de Travailleur Isolé
GES : Gaz à Effet de Serre
SST : Santé et Sécurité au travail
HSE : Hygiène et sécurité au travail

Pour accéder à la boîte à outils : veuillez me contacter soit par mail à


lauraguill@hotmail.fr soit sur mon LinkedIn : https://www.linkedin.com/in/laura-
guill/

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