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Le massacre de Chios en 1822

Consigne :

A l'aide des documents, vous répondrez à cette


question sous la forme d'un petit résumé organisé :

Pourquoi peut-on dire que le massacre de Chios


marque les Européens ?
Le massacre de Chios en 1822

La déclaration d'indépendance de la Grèce en janvier 1822 :


« La nation grecque prend le ciel et la terre à témoin que, malgré le joug affreux des
Ottomans qui la menaçait d'une ruine entière, elle existe encore. Pressée par les
mesures aussi iniques que destructrices que ces tyrans féroces, rendaient de plus en
plus oppressives, et qui ne tendaient à rien moins qu'à l'anéantissement du peuple
soumis, elle s'est trouvée dans la nécessité absolue de courir aux armes pour mettre
à l'abri sa propre conservation. Elle déclare aujourd'hui devant Dieu et devant les
hommes, par l'organe de ses représentants légitimes réunis dans le congrès national,
convoqué par le peuple, son indépendance politique. Cette guerre est une entreprise
nationale et sacrée ; elle n'a pour but que la restauration de la nation et sa
réintégration dans les droits de propriété, d’honneur et de vie ; droits qui sont le
partage des peuples policés nos voisins, mais qui étaient arrachés aux Grecs par
une puissance spoliatrice. Partant de ces principes et sûrs de nos droits , nous ne
voulons, nous ne réclamons que notre rétablissement dans l'association européenne
où notre religion, nos mœurs et notre position nous appellent à nous réunir à la
grande famille des chrétiens et à reprendre, parmi les nations, le rang qu'une force
usurpatrice nous a ravi injustement. »
Déclaration d'indépendance de la Grèce par le Congrès national réuni à Epidaure en
janvier 1822.
Le massacre de Chios en 1822

La riche île grecque de Chios, proche de la


côte turque, n'a pas participé au
soulèvement de 1821 contre l'Empire
ottoman mené par les Grecs. Mais des
insurgés venus de l'île voisine de Samos
attaquent la garnison turque de Chios en
mars 1822. Le sultan décide alors de faire
un exemple : il envoie une armée à Chios,
avec mission de ravager l'île. Le massacre
dure deux semaines (avril 1822). Le bilan
estimé par les historiens est de 23 000
morts et 47 000 personnes vendues comme
esclaves, sur une population grecque
d'environ 100 000 habitants. Ce massacre a
déclenché des réactions en Grèce, mais
partout en Europe.
Le massacre de Chios en 1822

Tableau de Delacroix, Scènes des


massacre de Chios : familles grecques
attendant la mort ou l'esclavage, 1824
Le massacre de Chios en 1822

Des écrivains engagés en faveur des Grecs :


Dans les années 1820, de nombreuses personnalités européennes (comme Hugo,
Chateaubriand ou Lord Byron) prennent fait et cause pour les Grecs et s'impliquent
parfois personnellement dans le conflit. Ce mouvement est appelé Philhellénisme.
« Les Turcs ont passé par là. Tout est ruine et deuil. Chios, l'île des vins, n'est plus
qu'un sombre écueil, Chios, qu'ombrageaient les charmilles, Chios, qui dans les flots
reflétait ses grands bois, ses coteaux, ses palais et le soir quelque fois un chœur
dansant de jeunes filles. Tout est désert. Mais non ; seul près des murs noircis, un
enfant aux yeux bleus, un enfant grec, assis, courbait sa tête humiliée ; il avait pour
asile, il avait pour appui une blanche aubépine, une fleur, comme lui dans le grand
ravage oublié. Ah ! Pauvre enfant, pieds nus sur les rocs anguleux ! Que veux-tu ?
Bel enfant, que te faut-il donner pour rattacher gaîment et gaîment ramener en
boucles sur ta blanche épaule ces cheveux, qui du fer n'ont pas subi l'affront, et qui
pleurent épars autour de ton beau front, comme les feuilles sur le saule ? Que veux-
tu ? Fleur, beau fruit, ou l'oiseau merveilleux ? - Ami, dit l'enfant grec, dit l'enfant aux
yeux bleus, je veux de la poudre et des balles. »
D'après Victor Hugo, « L'Enfant », poème rédigé en juin 1828.
Le massacre de Chios en 1822

Le 20 octobre 1827, une flotte franco-russo-


britannique détruit la flotte ottomane. En 1830, la
Grèce devient indépendante.

Explosion de la frégate égyptienne


l'Isona lors de la bataille de Navarin
(1827), tableau de 1837

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