Vous êtes sur la page 1sur 2

Eléments de correction 

:
Point de passage : Le massacre de Chios
Comment la Grèce obtient-elle son indépendance  ?

Ces documents nous permettent de voir comment la Grèce obtient son indépendance entre 1822 et 1830.
Cette volonté d’indépendance s’inscrit dans le cadre de revendications nationales qui apparaissent dans
ces années 1820-1830 alors que Metternich et le Congrès de Vienne voulaient conserver l’ordre établi et
refusaient tout mouvement national. Ce mouvement national grec reçoit le soutien des écrivains et artistes
(philhellénisme) et l’aide militaire de la Russie, de la France et du Royaume-Uni.

 Questions :
1. La religion chrétienne orthodoxe joue un rôle important dans le déclenchement de
l’insurrection : la croix orthodoxe est présente sur le drapeau des insurgés (doc. 1) et les
références à la religion et à Dieu sont nombreuses dans la déclaration d’indépendance
d’Epidaure (doc. 2)notamment la nécessité de retrouver les droits religieux. La place de la
religion dans cette volonté d’indépendance s’explique par l’état d’infériorité légale dont se
trouvent les orthodoxes au sein de l’Empire Ottoman musulman.
2. Le projet des insurgés grecs est de mettre fin à l’occupation ottomane et de créer une nation
grecque indépendante et souveraine. Cette revendication s’appuie sur plusieurs principes :
- La restauration des droits des peuples (droit à la liberté religieuse, droit à la liberté, à
l’égalité, droit des peuples à disposer d’eux-mêmes…)
- La volonté de restaurer la nation grecque,
- Le droit à la « résistance à l’oppression » face à des « tyrans féroces »…
Cette déclaration d’indépendance est fortement inspirée par la Déclaration d’indépendance
américaine de 1776 et la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789.
Cette indépendance ne peut s’obtenir que par les armes comme le montre la détermination des
insurgés (doc. 1).
3. Les artistes romantiques, comme Delacroix et Hugo, en appellent à l’émotion du public en
suggérant l’innocence des grecs confrontés à la violence sans limite des Ottomans.
Victor Hugo s’appuie sur l’innocence de l’enfant, thème qui lui est cher, qui n’a d’autre but que
de se battre, de prendre les armes pour la justice et la liberté.
Delacroix se fait ici journaliste : il peint un sujet d’actualité en 1824, le massacre de Chios de
1822 qui a fait plus de 23000 morts. Ce tableau présenté au Salon Officiel en 1824 à Paris est
aussitôt acheté par l’Etat. Il s’inspire dans le style et la composition de Géricault (« le radeau de
la Méduse ») pour montrer les grecs victimes des atrocités ottomanes et ainsi susciter
l’empathie (il refuse de donner l’image traditionnelle des grecs, peuple civilisé et respecté).
4. Les puissances occidentales vont intervenir pour soutenir l’insurrection grecque. La France, le
Royaume-Uni et la Russie interviennent conjointement contre l’Empire Ottoman (bataille de
Navarin en 1827) puis plus isolément pour la France et la Russie entre 1828 et 1830. Ces
expéditions militaires sont motivées par l’émotion suscitée par les journaux relatant les
massacres, par les prises de positions des peintres et écrivains (Hugo, Delacroix,
Chateaubriand…) initiant le philhellénisme.
Ces interventions sont motivées aussi par des considérations géostratégiques : volonté
d’affaiblir l’Empire Ottoman de plus en plus fragile, volonté de défendre une Europe chrétienne,
volonté pour la Russie de porter secours au peuple grec, peuple proche culturellement car
orthodoxe, volonté pour la Russie d’asseoir son influence sur les Balkans et de contrôler l’accès
à la mer Méditerranée, volonté pour le Royaume-Uni d’affirmer ses positions en Méditerranée,
volonté de la France de retrouver son rang de puissance après le Congrès de Vienne.
Pourtant ces interventions vont à l’encontre des objectifs de Metternich et du Congrès de
Vienne qui promettaient la répression contre les mouvements nationaux, ce qui peut expliquer
la lenteur de l’intervention face à un mouvement d’indépendance commencé en 1822.

 Synthèse :
La réponse à la problématique peut s’organiser dans le développement autour de deux idées :
- Un mouvement d’indépendance par les armes (déclenchement de l’insurrection, contexte,
motivations et répression)
- L’intervention des puissances étrangères (philhellénisme et motivations géostratégiques)
En introduction : présentation du sujet s’inscrivant dans le cadre du mouvement des nationalités,
rappel du massacre de Chios popularisé par Delacroix et les romantiques, problématique.
En conclusion : indépendance en 1830 (conférence de Londres), atteinte aux principes de
Metternich définis à Vienne.

Vous aimerez peut-être aussi