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© InterEditions, 2017
InterEditions est une marque de
Dunod Éditeur, 11 rue Paul Bert 92240 Malakoff
ISBN : 978-2-7296-1690-8
TABLE
Couverture
Copyright
La notion « d’invention »
Première partie
LES LOGIQUES DES MISSIONS DE COACHING
L’alliance
Les objectifs
Réussir le changement
Clore
2. LES LOGIQUES DE CONSTRUCTION DU COACHING D’ÉQUIPE
Mesurer
Deuxième partie
LES OUTILS DU COACHING INDIVIDUEL
L’écoute
Le feed-back
La posture méta
Le lâcher prise
La bienveillance et la neutralité
L’alliance
Le cadre
L’empathie
Le recadrage
La métacommunication
Interprétation et explicitation
Le silence
Autres interventions
Les consignes
Évaluations et mesures
Les échelles
Le débriefing
Le reflet systémique
L’analyse méta
Introduction
La personnalité
La culture pays
Le voyage du héros
Le jeu du Tao
Le schéma systémique
L’équi-coaching
Troisième partie
LES OUTILS DU COACHING COLLECTIF
EAST
Le tableau systémique
Réunions déléguées
Tours en Kapla
BARNGA
L’atelier Disney
Le synergomètre
La girafe
L’atelier Einstein
Le SWOT
Bleu-Rouge
Clap-Clap
La Sculpturation
Les Cordes
Breakthrough
Le travail en sous-groupes
World Café
Le Microlab holographique
La théorie U
Le Simulateur de complexité
Deep democracy
Sociocratie
Holacratie
Art of hosting
Synthèse
Les certifitations
ECPA
OPP
CTT
TeamScan
TDA (Team Diagnostic Assessment)
Sociomap
BELBIN
DOLQUEST
11 DOTS FOR IC
Conclusion
En forme de conversation
Bibliographie
Références
Index
PRÉFACE À LA DEUXIÈME ÉDITION
EN CONCEVANT CE LIVRE en 2010, nous avons pensé que le sujet devait être
éclairé selon plusieurs angles. Le plus évident était bien sûr la description
d’outils. Une logique d’utilisation se révélait nécessaire. Mais, pourquoi
pas plusieurs ?
Décrire les différentes logiques d’utilisation et les outils associés
conduisait à un ouvrage certes hautement structuré mais ô combien
austère qui ne reflétait en rien la jubilation que nous avions à forger
ensemble de nouveaux outils dans le feu de nos missions. Il ne montrait
pas non plus comment la confrontation de nos idées faisait rebondir notre
créativité. Il manquait surtout une réflexion vivante sur le sens de cet
appétit des coachs pour les outils de coaching.
Nous avons alors pensé à introduire un outil puissant qui est la
« conversation », au sens que lui donnent les auteurs tels qu’Otto
Scharmer ou Harisson Owen. Il s’agit d’un dialogue où chacun écoute
l’autre, participe à la co-construction d’idées et où le petit collectif
constitué par les deux interlocuteurs s’efforce de profondément assumer
le « pourquoi nous sommes là ».
La retranscription de nos conversations introduit de la vie et de la
profondeur dans le contenu. Par contre elle ne laisse pas voir le non
verbal et toute l’émotion échangée ni le bond en avant dans la
compréhension du sujet, toutes choses qui ne sont exprimées que plus
tard entre nous, autrement. Cependant, elle permet de faire percevoir les
positions et les opinions de ceux qui ont écrit ce livre ainsi que leurs
divergences. Le lecteur a ainsi accès à beaucoup plus que du savoir.
La première partie couvre donc les logiques de mission du coaching
dans ses trois dimensions (individuelle, d’équipe et d’organisation). La
deuxième partie est consacrée aux outils de coaching individuel et la
troisième aux outils du coaching collectif. Les conversations s’insèrent
pour décaler l’éclairage.
*
* *
Florence – En fait, que démarrer ce livre soit plus difficile pour moi que
pour toi parle de mon rapport aux outils.
Michel – Peut-être que le fait que ce soit moins difficile pour moi a
également à voir avec mon rapport aux outils.
F – C’est quoi ton rapport aux outils ?
M – (Il se gratte la barbe) Ce sont juste des instruments qui permettent
d’aller plus vite et mieux.
F – C’est exactement ça. C’est précisément cette manière d’aborder les
outils qui m’interpelle. Note que peut-être à deux nous y parviendrons
mieux. Faire confiance à l’intelligence collective comme d’habitude,
d’autant plus qu’en ce qui nous concerne, nous cumulons les positions
antagonistes et que c’est souvent de notre différence que sont nées nos
meilleures idées. Et puis aider l’autre à accoucher de sa pensée, n’est-ce
pas un des fondements du coaching ?
M – Je dis souvent aux étudiants, qu’il est difficile de faire son lit sans en
sortir. Quant à l’intelligence collective, c’est un de nos sujets favoris.
F – Collective… à l’époque, nous disions tout simplement intelligence
collaborative. Depuis le concept s’est affiné, comme nous le verrons dans
la partie des outils de l’intelligence collective (chap. 6). Lorsque j’étais
étudiante, j’ai souvent entendu la phrase « Le meilleur outil du coach,
c’est lui-même ». Sans être complètement d’accord avec cette
affirmation, je pense que l’outil parle autant de celui qui l’utilise que de
sa finalité.
M – Le coach est le détenteur du processus. Il sait ce qu’il veut faire et
comment il va accomplir sa mission.
F – Ma vision est plus phénoménologique. Il y a le coach, l’objectif et le
moment. Le moment est extérieur au coach. Il doit être agile, savoir
s’adapter à l’inopiné. C’est dans le lâcher prise par rapport au moment
que le coaching est artistique…
M – Et puis les suites. Souvent, après l’utilisation d’un outil, il reste à en
modeler les effets.
F – Qu’est-ce que tu veux dire par là ?
M – Le débriefing peut orienter ce qui s’est passé avec l’outil d’un côté
ou d’un autre. Si je déploie par exemple MBTI (chap. 7), nous pouvons
en déduire quelque chose du coaché (« Qui suis-je ? ») ou des gens qui
l’entourent (« Qui sont-ils »), ou encore de la relation qu’il a avec eux, ou
même de ma relation au coaché en tant que coach. Il y a une étude
(Pasmore & al., 2006) qui montre que les coachs sont majoritairement N
(intuitif), à 84 %. Les managers et les dirigeants sont eux dans d’autres
catégories, en particulier dans les TJ (Pensées et Jugements).
L’interaction entre un intuitif et un coaché TJ peut être en soi quelque
chose qu’il faut considérer, ou pas.
F – Je suis d’accord. Il me semble que certains outils sont appropriés à
certains coachs, indépendamment de l’effet escompté. Pour qu’un outil
soit opérant, dans ma vision, il doit y avoir de l’élégance et un certain
hippocratisme dans son utilisation (« primum non nocere »…). Un peu
comme un geste artistique. L’outil est un media dans cette perception. Il
est le point de rencontre entre la vision du coaché et la vision que perçoit
le coach de ce vers quoi le coaché souhaite aller. Ce qui m’amène à
penser que certains outils sont à privilégier en fonction du coach que
nous sommes. Toi par exemple, tu vas préférer certains outils à d’autres,
car ils permettent mieux à ta sensibilité de s’exprimer. Tu utilises
beaucoup le photolangage (chap. 8) par exemple…
M – Et je ne suis pas très à l’aise avec les cubes (chap. 8) !
F – Il ne faut pas négliger, et là, c’est la musicienne qui te parle, que le
fait de faire ses gammes permet de s’approprier certains outils au-delà de
nos dispositions naturelles. Je le dis tout le temps aux étudiants, « Faites
vos gammes, l’outil ne se révèle pas à la première utilisation. Il faut
l’oublier pour qu’il chante sa musique ».
M – Je suis d’accord. Pourtant les cubes, je les ai utilisés souvent mais ce
n’est pas mon outil préféré.
F – Certains outils achoppent sur notre part d’ombre… les cubes, ça parle
des objectifs, n’est-ce pas ? (rires).
M – Je ne comprends pas.
F – Les objectifs n’ont pas toujours l’effet stimulant qu’ils ont sur toi. Je
te rappelle que tu es 8 dans l’ennéagramme (chap. 7). Pour certaines
personnes, dont je fais partie puisque je suis 4, ils ont même un effet
inhibant. Les cubes permettent de prendre du recul par rapport à la notion
d’objectif. De ce fait, c’est peut-être plus difficile pour toi que pour moi
de déployer cet outil-là ? Pour moi, ça va dans le sens de ce que je
perçois du monde. Pour toi, a contrario, ça remet en question tout un
mode de fonctionnement et des représentations.
M – Donc, le fait de ne pas être à l’aise avec un outil nous permet de
comprendre certaines choses sur nous-mêmes ?
F – Exactement. Par exemple, tu n’aimes pas du tout la Marguerite de
Schultz ! Tu pourrais dire pourquoi ?
M – Je donne ma langue au chat.
F – Il a déjà mangé et je ne me ferai pas prendre au piège de donner au
pauvre un poisson alors que ce serait tellement mieux qu’il le pêche lui-
même…
M – Tu me fais « à la coach » ! Tu utilises le plus fameux outil du coach :
poser des questions sans donner de réponses.
F – Oui, c’est mon outil favori…
M – À moi aussi.
F – Laisse-moi revenir sur cette affirmation très souvent lue et entendue
« le meilleur outil du coach est lui-même ». Je ne suis pas certaine de
vraiment comprendre ce que cela veut dire. Qu’en penses-tu ?
M – Pour moi le coach a fait un travail approfondi sur lui-même, en
principe. Il a donc acquis une compréhension de qui il est, de pourquoi il
fait les choses et de comment il les fait. Il doit même avoir une
compréhension du sens qu’il donne à sa vie. Cette connaissance
approfondie et le chemin qui l’y a conduit constitue un modèle ou une
référence qui lui permettent de comprendre aussi bien les progrès que les
résistances des coachés. Le guide a déjà gravi la montagne plusieurs fois.
F – Justement, si l’on considère les choses sous cet angle, le coach n’est
pas un outil. Le coach est un artisan, un guide, un artiste, un
scientifique… selon sa personnalité me semble-t-il. Et comme tout bon
professionnel, il se doit d’avoir une posture irréprochable, dans ce qu’il a
choisi d’être. Du coup, tu vois, ça ouvre les champs de réflexion quant au
choix adéquat de l’outil à mettre en œuvre au moment « m » avec une
personne « p ».
M – Oui je comprends, et peut-être faut-il considérer un autre aspect. En
lisant ses émotions, ses ressentis, le coach a des éléments sur ce qui se
passe entre lui et le coaché. Le transfert du coaché provoque des
réactions chez le coach qui, si elles sont lues correctement, permettent de
savoir ce qui se passe. En ce sens le coach est une sorte de détecteur très
perfectionné, s’il est bien calibré.
F – Donc, c’est ça être un outil soi-même ?
M – Oui, pour détecter une personnalité narcissique, je peux dérouler les
critères du DSM (chap. 7) ou bien lire mon ressenti. La deuxième
méthode est précise, fiable et ultra rapide.
F – Moi, je mets plutôt ces capacités dans la posture de base du coach.
Pour la valider, il se réfère à des modèles théoriques ad hoc. Ce qui lui
confère son professionnalisme est la conscience qu’il a de faire ce qu’il
fait quand il fait ce qu’il fait, ou comme toi tu dis, la position méta du
coach.
M – Ce n’est pas moi qui vais te contredire, nous sommes parfaitement
en accord sur ce point.
F – Donc, pour résumer ma pensée, je dirai qu’avant de pouvoir jouer
avec les outils, le coach doit être déjà irréprochable sur le plan de la
posture, sinon, danger !
M – … De se taper sur les doigts avec le marteau, de tordre le clou, ou
d’abîmer la planche…
F – Oui, ta métaphore, comme toutes tes métaphores, illustre bien. À la
réserve près que la planche en l’occurrence c’est le coaché !
M – Exactement, le clou c’est la relation, et les doigts c’est le coach…
F – Poursuivons ta métaphore puisque tu adores ça… Le professionnel
que nous sommes a tout intérêt à discuter de sa posture, de son clou, de
sa planche, avec d’autres professionnels. Pour être bien conscient de ce
que nous faisons, rien ne vaut le regard de l’autre, le « miroir » comme
dit Francis Colnot (Bernhardt & al., 2008).
M – La supervision, tu veux dire ?
F – Oui, la supervision, ou même l’intervision, ou les groupes de pairs…
M – En tant que superviseur, j’ai remarqué que les débutants préfèrent
retirer leur doigt quitte à tordre le clou ou abîmer la planche.
F – En tant que superviseur, j’ai remarqué que les débutants adorent jouer
avec les outils, sans en connaître toujours les effets. Ma métaphore à moi,
c’est Mickey dans Fantasia.
M – Je me souviens que Mickey est l’apprenti d’un sorcier et qu’il utilise
les sorts pour faire faire au balai, au seau et à la serpillière, le ménage à
sa place.
F – C’est exactement ça. Mickey est dépassé par la puissance de son
propre pouvoir. Il a appris les sorts, bien comme il faut, et le problème
c’est qu’il ne s’en sert pas dans la bonne mesure, me semble-t-il. Il ne
parvient pas à maîtriser l’ampleur des réactions causées.
M – Oui, des centaines de balais et de seaux envahissent le laboratoire et
l’inondent. Le sorcier est le seul qui peut éviter le désastre.
F – Donc, le coach, dans ses capacités, est un peu comme un apprenti
sorcier et ses outils sont les balais, les seaux, les sorts… Si Mickey avait
été avisé, il aurait bien plus tôt constaté qu’il était débordé par la
situation. Ses outils sont devenus plus puissants que lui. Je me souviens
qu’une des premières fois où j’ai déployé le Microlab holographique
(chap. 11) j’ai eu un moment d’effroi en constatant à quel point les effets
provoqués étaient puissants et qu’il me fallait contenir tout cela.
M – C’est bien pourquoi il faut connaître les outils mais aussi les
expérimenter et en maîtriser l’usage, ce qui demande un travail
personnel, un travail de réflexion, des échanges avec les pairs et avec le
superviseur. Regarde le travail qu’il nous a fallu pour comprendre le
Voyage du héros (chap. 8).
F – Tu sais comment je fais pour ma part pour préparer l’utilisation d’un
outil ?
M – Il est sûr que nous procédons différemment.
F – Ah oui, comment fais-tu ?
M – Moi je pars de l’auteur, j’essaie de comprendre son intention,
comment l’outil a été créé, ensuite je pense à la situation que je dois
aborder. J’aime bien rester dans le principe et les règles du créateur, mais
j’aime aussi adapter l’outil au monde moderne, à une situation
particulière. Je pars du cortical gauche et je vais vers le cortical droit,
mon quart préféré et le plus puissant dans HBDI (chap. 7). Et toi,
comment fais-tu ?
F – Tu m’as bien vu faire pendant toutes ces années. Même à chaque fois,
tu es catastrophé par la douleur de l’enfantement que ça déclenche chez
moi. Je travaille par visualisation essentiellement. Bon, bien sûr, comme
toi, puisque je suis une carrée dans le HBDI, je pars de la science, mais
pas toujours… Elle intervient notamment pour valider mes intuitions. Je
préfère ce que j’appellerai un acte plus « créatif » que « scientifique ». Je
vais m’inspirer de la personne en face, ou de l’équipe, de la situation
particulière, et visualiser cet état désiré pour pouvoir imaginer par quel
procédé, avec l’aide de quel outil, j’arriverai à les accompagner pour
qu’ils dessinent et réalisent leur projet de transformation. Ensuite, je
valide scientifiquement que l’outil pressenti remplira son office et
conduira au changement. L’outil dans mon approche ressemble à un
media créatif qui engendre une nouvelle réalité. Il met en évidence,
révèle, explore des niveaux de réalité inexploités par le coaché. Il peut
aussi le confronter à ses limites afin de lui en faire prendre conscience. Il
tisse parfois des liens avec autrui, ou bien permet d’envisager des
solutions paradoxales. L’outil est création.
M – Effectivement il faut être prêt à utiliser un outil, mais il m’arrive
souvent d’improviser à chaud lorsque la situation ou le questionnement
du coaché me paraissent appropriés pour l’utilisation inopiné de tel ou tel
outil.
F – Oui, c’est sûr qu’une part d’improvisation créative est possible.
Néanmoins, nous nous le sommes dit souvent d’ailleurs quand nous nous
transportons avec notre matériel : « Devenir coach, c’est devenir
sherpa ». Il y a quelques outils, des bons « basics » en somme que nous
avons toujours sur nous, un peu comme le couteau suisse ou le blue-jean
du coaching. Mais dès que nous souhaitons aller vers plus de
sophistication, il s’agit d’une toute autre histoire.
M – Pourtant il nous est arrivé d’inventer des outils à la volée. Tu te
souviens de la combinaison Photolangage–HBDI ? Sortie comme cela au
cours d’une session où nous menions au Maroc... De mon point de vue
ces inventions ont été très fécondes.
F – Je m’en souviens bien. Mais cela a été possible car nous avions sur
nous le photolangage et que nous maîtrisons bien la théorie autour du
HBDI. Il s’agit là à mon sens plus d’une combinaison que d’une
invention à proprement parler. Inventer vraiment est un autre processus,
qui demande une appropriation et une maturation plus longue.
M – Oui, qu’est-ce qu’une invention en fin de compte ?
F – Une invention opère une rencontre entre la théorie, l’effet escompté,
un media (la matérialité de l’outil) et l’inspiration (voir chapitre sur
l’invention). Et l’outil doit être vivant et agréable à déployer. Bon, pas
toujours, j’en conviens, mais pour ma part je préfère la maïeutique
positive.
M – Comme par exemple World Café (chap. 11)… Mais il existe des
outils moins plaisants, dont la puissance justifie l’utilisation. Je pense à
l’Atelier Einstein (chap. 10) et à ton Microlab holographique.
F – En plus, tu as raison ! Parfois, le même outil peut être vécu
différemment par les personnes. Souviens-toi de Stress Machine, où
justement ce sont la posture et la personnalité des protagonistes qui
déclenchent plus ou moins de stress comme dans la réalité d’ailleurs. Ce
qui fait la force de cet atelier, c’est d’avoir mis en expérience une
approche théorique complexe et systémique ; c’est vrai qu’il n’est pas
toujours drôle…
M – Mais il n’y a pas que la créativité, tu connais ma position. Toute
aussi importante est la vision d’ensemble de la mission : Comment
organiser les outils au long des sessions pour parvenir à l’objectif.
F – Oui Michel, et pour ma part j’appellerais cela, l’ingénierie, voire
l’ingénierie concourante. Cette appellation me convient mieux car je sais
d’expérience que nous ne maîtrisons pas tout par avance même si nous
sommes capables d’anticiper un maximum de paramètres. Même en
prévoyant finement, nous sommes souvent pris dans une sorte de chaos
systémique… où à un bref instant plus grand-chose ne semble être sous
contrôle. Donc, nous allons parler dans ce livre bien sûr de l’ingénierie
concourante du coaching ou de la stratégie de déploiement des outils…
ça te va comme ça ? Il y a autre chose que je voudrais éclaircir avec toi
avant de pouvoir commencer sereinement. Quels outils allons nous
choisir ?
M – Je pense qu’il faut couvrir tous les aspects mais pas tous les outils.
F – Donc, c’est ça ta solution. Mais pourquoi alors appeler le livre Les
outils du coach s’il est impossible de les dénombrer ?
M – Ce qui n’est pas dénombrable peut être mis en perspective. Nous
allons parler de l’invention et de la combinaison ainsi que de l’inclusion
d’un outil dans une stratégie. Nous ferons notre possible pour ouvrir le
champ largement.
F – Donc ce serait comme un objectif que nous nous assignons, vers
lequel nous savons que nous allons tendre du mieux possible mais qui
restera comme une ligne d’horizon vers laquelle nous continuerons de
progresser, c’est cela ?
M – Exactement.
F – Me voilà tranquillisée car si j’avais fait tout le tour des outils dès lors,
que me resterait-il à découvrir…
M – Voyons comment nous allons traiter le sujet.
F – Commençons par organiser notre pensée. De quoi devons nous
partir ?
M – Eh bien, dans un premier temps introduire quelques éléments
indispensables pour situer les outils dans la démarche. Répondre à la
question « Qu’est-ce qu’un outil du coaching ? ».
F – Ensuite il est primordial de poser les logiques des missions de
coaching ainsi que les logiques de déploiement des outils, préalable
indispensable au choix des outils. C’est l’objet de la première partie de
cet ouvrage.
M – Dans une deuxième partie, nous décrirons les outils du coaching
personnel que nous avons évoqués. Nous en avons mentionné une
quinzaine dans ce préambule, sans compter que la conversation menée
dans le préambule est elle-même un outil.
F – Pour que les choses soient claires, il serait judicieux de les présenter
en situation.
M – Dans une troisième partie, nous aborderons plus spécifiquement les
outils utilisés dans le coaching collectif, c’est-à-dire le coaching d’équipe
et le coaching d’organisation. Nous évoquerons aussi quelques outils
disponibles sur Internet.
F – Pourquoi ?
M – Dans notre société moderne, les entreprises sont comme des
cyborgs, tu sais ces personnages moitié biologiques, moitié électroniques
dans les romans de science fiction. C’est une réalité. Beaucoup de choses
arrivent par Internet.
F – Et beaucoup de liens existent grâce à Internet.
M – Et pour finir, nous conclurons… sous forme de conversation.
F – Oui, mais nous n’y sommes pas encore !
Notions et définitions
La suprême vertu est comme l’eau. L’eau et la vertu sont bienfaisantes pour les dix mille êtres (la totalité
des créatures) et ne luttent pas. Elles occupent les places que tous les hommes détestent. C’est pourquoi
elles sont comparables au TAO.
Lao Tseu
Exemple
Les formations au management ont inventé toutes sortes de jeux de construction
de tours en papier ou en bristol permettant à un stagiaire d’exercer ses talents de
manager. Par exemple, l’animateur donne à une petite équipe de quatre ou cinq
personnes la mission de fabriquer une tour d’au moins 70 cm, tenant debout, en
moins de quatre minutes, avec pour toute ressource matérielle une feuille de
papier au format A4. L’exercice présente une analogie avec la conduite d’un
projet et illustre les actes suivants : inventer une technique, s’organiser et mettre
en œuvre. Les relations interpersonnelles peuvent déraper dans ce petit monde et
celui qui est position d’apprenti manager expérimente en moins d’une heure
toutes les joies et les difficultés de son futur métier.
Les coachs se sont emparés de cet exercice pour en faire un outil de formation au
coaching. Il peut aussi servir de grille de lecture des difficultés actuelles des
managers dans une entreprise.
Il a suffi pour cela de modifier l’exercice en constituant non plus une mais
plusieurs équipes disposant de ressources humaines strictement identiques, par
exemple quatre personnes. Le débriefing permet d’analyser le fonctionnement de
chaque équipe afin de comprendre pourquoi l’une réussit moins bien que les autres.
Si le scénario prévoit que toutes les équipes appartiennent à la même organisation,
l’exercice permet d’illustrer les mécanismes de coopération et de compétition au sein
d’une entreprise (chap. 10).
Un tel outil est analogique avec la réalité, c’est-à-dire que ce qui s’y passe reflète
ce qui se passe dans le monde réel : si celui qui joue un rôle de manager houspille les
équipiers durant l’exercice, il est très probable qu’il fait de même dans la conduite de
ses troupes réelles quand il est sous stress. L’interprétation de ce reflet (qualifié de
reflet systémique, chap. 6) induit une prise de conscience. En outre, le débriefing des
ressentis des équipiers peut renforcer cette prise de conscience. Enfin, si cette
conduite agressive conduit à une moindre performance collective (ce qui est le plus
souvent le cas), notre manager a de quoi réfléchir.
Si beaucoup d’outils ont ainsi été dérivés d’anciennes techniques du management,
de la formation ou de la psychothérapie, les coachs en ont aussi inventé de nouveaux
afin de répondre aux nécessités de leur profession.
Nous ne reviendrons pas en détail sur les outils qui n’ont subi aucune modification
pour être utilisés en coaching mais nous les mentionnerons pour situer leur utilisation
au cours de la démarche de coaching. Ainsi par exemple, les questionnaires de style
de management, tel celui de Hersey et Blanchard (chap. 7), ou les questionnaires de
personnalité comme 16PF (chap. 7) ne seront que brièvement évoqués.
LA NOTION « D’INVENTION »
Certains outils ont une origine claire. Ainsi, le Metaplan (chap. 11) provient de
l’invention par Eberhard et Wolfgang Schnelle de méthodes de prise de décision et
d’animation. Ils créent en 1972 la Metaplan Gmbh et ont leur premier très grand
contrat avec Krupp en 1975 suivi par Volkswagen en 1980. L’idée de partager les
participants en sous-groupes pour les faire travailler sur chaque catégorie existe dès
l’origine.
En 1995, Harrison Howen, un consultant indépendant et président de H.H. Owen
and Co, publie la première édition de OST : User’s Guide qui décrit la Technologie du
Forum Ouvert (chap. 11). On lui en attribue souvent la paternité, ce qu’il rejette.
Dans son esprit, le Forum Ouvert a toujours existé et il a tout simplement eu la
chance de le redécouvrir par hasard. Harrison Owen a décrit ses créations dans sept
livres, dont le plus récent Expanding Our Now : The Story of Open Space Technology
(Berrett-Koehler, 1997.).
Un outil peut donc faire l’objet d’une protection de type juridique ou bien être
offert au monde. Certains, pourtant mondialement connus, sont utilisés par les coachs
ou les écoles de coaching comme si cela était leur propre invention moyennant
quelques modifications cosmétiques et un changement de nom. Ainsi, nous avons vu
BARNGA (chap. 10) rebaptisé « Les cartes ». Toutefois, des modifications
significatives peuvent être à juste titre qualifiées d’invention.
Dans cet ouvrage, nous nous efforcerons de mentionner l’auteur d’origine de
l’outil chaque fois que cela est possible ainsi que ses principaux avatars.
Un outil est un capital intellectuel que l’inventeur peut protéger. Une simple idée
n’est pas protégeable mais une technique l’est si elle est nouvelle (CPI, art. L.611.11)
c’est-à-dire non divulguée par une publication ou même une communication orale
publique dans un congrès ou lors d’une négociation commerciale. Un inventeur doit
donc déposer une enveloppe Soleau (preuve de création) à l’INPI ou faire signer un
engagement de confidentialité à ses partenaires. Une invention implique une activité
inventive (CPI, art. L. 611.14), c’est-à-dire quelle n’est pas une conséquence évidente
de l’état de la technique, et doit être susceptible d’application (CPI, art. L. 11.15). La
protection d’une invention passe par le dépôt d’un brevet En fait, les outils sont le
plus souvent des créations protégées par le droit d’auteur qui couvre en particulier les
supports décrivant une méthode, les logiciels et les bases de données. L’œuvre doit
être mise en forme et originale (CPI, art. L. 111, 112, 121). L’auteur dispose d’un
droit de paternité (apposition de son nom), d’un droit de respect (pas de modification
sans autorisation de l’auteur) et d’un droit de reproduction (pas de reproduction sans
autorisation de l’auteur).
La rémunération de l’auteur est tirée de la cession des droits qu’il consent. Dans la
pratique, les créateurs d’outils font rarement valoir leurs droits ce qui crée des
situations d’abus de la part des organismes qui s’approprient la création. Pour éviter
cela, il faut que la création soit constatée d’une façon ou d’une autre. Il existe
diverses possibilités comme le copyright ou la publication avec conditions
particulières.
Exemple
Il arrive que des organismes de formation indiquent dans leurs contrats avec
leurs formateurs que « les contenus et outils sont propriété de l’organisme de
formation ». Cette exigence n’a de sens que si l’outil appartient bien au
formateur et qu’il établit un contrat de cession. Sinon, c’est comme si celui-ci
avait pu emprunter La Joconde au Louvre afin de la montrer dans le cadre de
son intervention : cela ne donne pas un droit de propriété sur cet objet à
l’organisme de formation.
Paradigme
Commençons par le paradigme, mot un peu mystérieux car souvent trop et mal
utilisé. Il a été précisé par Thomas Khun en 1962 dans son ouvrage La structure des
révolutions scientifiques où il le définit comme « Un ensemble de théories, de
méthodes, de résultats considérés comme acquis, de présupposés parfois peu
explicités, de critères de validité, etc. partagés par un groupe de chercheurs qui ne le
remettent pas en cause ».
Dans le monde du coaching on peut entendre parler du paradigme du leadership ou
du paradigme de l’intelligence collective, par exemple.
Théorie
Le mot théorie vient du grec theorein qui signifie contempler, observer ou examiner.
Il s’agit d’une connaissance construite sur la base de présupposés et d’observations et
qui a pour ambition d’expliquer le réel.
La psychanalyse repose sur un présupposé dualiste (soma et psyché sont distincts
avec des interactions) tandis que le cognitivisme s’appuie sur un présupposé moniste.
Un même phénomène réel, comme le fait qu’une partie de notre fonctionnement
échappe à la conscience, donne lieu à des explications différentes : pour les
psychanalystes une partie de la psyché est préconsciente ou inconsciente tandis que
pour les cognitivistes une partie de nos processus mentaux est faite d’automatismes.
Notons qu’une théorie devient caduque dès qu’un élément du réel la contredit.
Afin de conserver une certaine stabilité à une construction théorique, les concepteurs
prennent la précaution de préciser quelle partie de la réalité est décrite. Ainsi, les
comportementalistes ont longtemps considéré les émotions comme hors du champ de
leurs études.
Il y a parfois confusion entre la notion de théorie et celle d’idéologie qui est une
construction de croyances (stéréotypes, convictions, opinions, etc.) liées les unes aux
autres.
Les théories utilisées dans le coaching sont d’une part celles des sciences humaines
(psychanalyse, cognitivisme, psychologie sociale, théories des systèmes, théories
humanistes) et d’autre part celles des sciences de la gestion (théories des
organisations, théories économiques).
Les coachs se réfèrent rarement à une seule théorie, à l’opposé des
psychothérapeutes qui sont plus volontiers orthodoxes. Cette position est dite
« pluraliste ». L’assemblage de méthodes, techniques et outils dérivés de théories
différentes est couramment qualifiée d’approche « éclectique ». C’est le cas par
exemple de la PNL. Les discussions sont animées entre les tenants du pluralisme et
les défenseurs d’une pureté conceptuelle. Il est vrai que le choix est difficile : la
maîtrise d’une théorie permet un travail en profondeur au prix du sacrifice d’une
vision plus large de la situation. Le pluralisme permet de prendre en compte la
personne elle-même aussi bien que son rapport à son environnement proche et au
monde. Mais il est difficile de maîtriser plusieurs références aussi bien qu’une seule.
Aussi, les approches dites « intégratives » qui tentent de concilier les théories et
modèles sont d’une grande complexité due à la prise en compte des multiples aspects
de la globalité : corporel, émotionnel, psychique individuel, psychique groupal,
culturel et spirituel.
Le coach « moderne » s’efforce de comprendre et savoir utiliser au moins une
théorie de la personne (la psychanalyse, le cognitivisme ou une des approches
humanistes), de pouvoir travailler avec l’environnement de la personne (avec la
théorie des systèmes ou la psychologie sociale), de disposer d’une ou deux théories
du management et d’avoir une ou deux visions globales (une économique et une
sociologique, par exemple). Sont-ils nombreux dans ce cas ? Nous n’en savons rien
mais c’est ce que nous cherchons à promouvoir dans nos activités de formation,
d’ingénierie du coaching et de supervision de coach.
Modèle
Technique
Le mot technique vient du grec technê qui signifie art, métier ou savoir-faire. C’est
un ensemble de méthodes et d’habiletés permettant d’obtenir un résultat. En ce sens,
le débriefing d’un outil est une technique, tout en étant également un outil (chap. 6).
La PNL utilise de nombreuses techniques comme par exemple le recadrage en six
points qui est une application codifiée d’un outil général, le recadrage (chap. 5).
Outil
Il existe bien sûr de multiples manières de classer les outils. Nous pouvons ainsi
définir des classes dont les principales sont les suivantes.
Les outils analogiques ont pour caractéristique de fonctionner comme une partie de la
réalité de façon décalée et à un autre niveau que celle-ci – par exemple, l’exercice des
cordes (chap. 10) représente de façon très simplifiée la conception et la conduite d’un
projet. Ils reposent sur le principe de l’apprentissage par l’erreur. Étant donné
qu’échouer publiquement fait perdre la face, ce sont des outils qu’il faut éviter
d’utiliser avec des Orientaux ou des Asiatiques. Ils font appel au cerveau gauche mais
pas seulement.
Les outils symboliques sont des signifiants par rapport à la réalité, c’est-à-dire des
représentations évocatrices qui sont liées à la culture. Un objet vert n’évoque
l’Irlande que pour un Irlandais. Ce peut être un ensemble d’images, de sons, de goûts,
d’odeurs ou bien des histoires, des contes ou encore des poèmes. Les Orientaux et
Asiatiques préfèrent en général ces outils.
Quant aux outils holographiques sur lesquels nous n’en sommes encore qu’au
stade des premiers déploiements, ils extrapolent la théorie holographique aux
sciences humaines et rejoignent la philosophie asiatique qui présuppose que le tout
est dans la partie et la partie dans le tout. Ils proposent donc de travailler sur une
réduction spatio-temporelle de la réalité observée. Cette catégorie d’outils semble très
puissante mais demande au coach qui les utilise une grande capacité à contenir les
phénomènes affectifs.
Les outils catégoriels ou dimensionnels
Ce sont des outils qui ont pour ambition de décrire un objet, personne, équipe ou
organisation. Les catégoriels font entrer l’objet dans une case dont le nom renvoie à
une description de l’objet. Un « Travaillomane » en PCM renvoie à un profil de
personne caractéristique. Idéalement les catégories ne se recouvrent pas, c’est-à-dire
qu’une personne ne peut appartenir à deux d’entre elles. Dans la pratique, la
personnalité ne se laisse pas enfermer aussi facilement et certains outils catégoriels
offrent la possibilité d’une catégorie principale et d’une ou plusieurs autres
secondaires. En PCM, on parle de « base » et « phase » tandis qu’en psychanalyse
Jean Bergeret (1975) parle de personnalité et de caractère.
Les outils dimensionnels sont des outils qui mesurent un bouquet de critères qui
sont ensuite représentés sous la forme d’un diagramme radar. Il devrait exister une
correspondance entre un outil dimensionnel et un outil catégoriel qui relèvent de la
même théorie. Là encore, l’idéal est hors de portée. Par exemple, l’outil de mesure
des défenses du Moi de Michael Bond (chap. 7) ne s’accorde pas parfaitement avec
les catégories de la psychanalyse telles que les définit Jean Bergeret (1975) alors que
cet auteur précise bien les liens entre pathologies et défenses.
On peut aussi classer les outils selon leur point d’entrée dans la personne. On peut
ainsi distinguer des outils qui stimulent la cognition (point d’entrée cortical) de ceux
qui provoquent des émotions (point d’entrée limbique). Un autre point d’entrée est le
corps dont la stimulation améliore significativement l’ancrage des prises de
conscience. Un exemple d’outil qui active les trois points simultanément pendant un
court laps de temps est la relaxation dynamique de Caycedo.
Certains outils sont plus adaptés à l’un ou l’autre environnement et, au sein de
chaque, ils peuvent être appliqués à une personne, un groupe ou une équipe, ou bien à
une organisation. L’atelier Einstein par exemple (chap. 10) se révèle moins utile en
coaching personnel qu’en coaching d’équipe.
Outils &
Coaching personnel Coaching professionnel
Techniques
Cordes
Baguette Image de soi Tours
Cubes
magique Jeux de rôles (dessin)
Analogique Village Bleu-Rouge
Jeux de rôle Psychodrame Jeux de rôle
inversé inversé Accident Synergomètre
dans le désert
PCM
Hermann
Ennéagramme MBTI DISC
Catégoriel Ennéagramme TSM
DSM IV Golden CTT
Belbin
16PF
BOND
Échelle de COF
Stade de
Dimensionnel stress EAST COI Socio-Map
maturité
Quotient ExpAdviseur
émotionnel
Métrage
Évaluation Carotte
DSQ Young HBDI Style de
personnalité Boomerang
management
Écoute Bio-
Bio-feedback Baguettes Marche
Psychocorporelle corporelle feedback
RDC chinoise silence
RDC RDC
CTT
Dessin
Interculturel BARNGA Spirale
partagé
dynamique
Jeu du Tao
Sens Jeu du Tao Sculpturation
DILTS
Psychomagique Yi Jing
Lors de certaines étapes, il faudra choisir un outil selon certains critères : marteau,
tournevis ou colle ? Tenons et mortaises sont plus difficiles à réaliser mais font mieux
et plus beau que clous et vis, par exemple.
La démarche du coaching
Exemple
Lorsqu’une personne travaille trop et voudrait réorganiser sa vie pour atteindre
un meilleur équilibre, la demande explicite est de travailler moins mais la
demande implicite demande à être éclairée : le coaché veut-il vraiment résoudre
cette compulsion à passer de longues heures au bureau ?
Hypothèses
Dans le cas de la surcharge de travail, les hypothèses sont nombreuses. Les plus
classiques sont les suivantes :
H1 : la quantité de travail est objectivement considérable et :
H1a : le coaché est mal organisé
H1b : il ne sait pas dire « non » à ses supérieurs
H1c : il ne sait pas déléguer
H2 : ses compétences ou aptitudes ne correspondent pas au poste,
H3 : il préfère travailler que rentrer chez lui, son foyer n’étant pas accueillant,
H4 : travailler dur est une injonction héritée du milieu familial,
H5 : travailler dur est une des valeurs de la culture de l’entreprise
Etc.
Le coach fait préciser l’état désiré, les objectifs et les critères de réussite. Il
effectue une mesure de l’état actuel au début de la mission et des progrès réalisés au
terme de son action à l’aide d’un métrage (chap. 6), par exemple.
Suite
Dans notre exemple, le coaché ne parvient pas à quitter son bureau avant
21 heures. il est convenu que le critère de réussite est que l’heure de départ du
bureau soit ramenée à 19 heures au plus tard.
Suite
Il apparaît dans la discussion que le coaché craint beaucoup de ne pas obtenir
une promotion s’il discute les ordres. L’hypothèse H1b est alors choisie par le
coach qui décide de la travailler à l’aide de jeux de rôles inversés (chap. 5).
Cependant, le débriefing de cet exercice et l’analyse d’une journée de travail du
coaché incitent le coach à revenir sur l’hypothèse H1a qu’il travaille avec l’outil
Management du temps d’Eisenhower (chap. 9).
Notre vision est systémique, c’est-à-dire que nous considérons que la personne que
nous coachons fait partie d’un système proche tel que la famille dans le cadre privé
ou l’équipe dans le cadre professionnel. Cette personne appartient aussi à un
système large tel que le milieu socioculturel ou une organisation.
En conséquence, aussi bien pour l’état actuel que pour l’état désiré, l’analyse doit
porter sur trois niveaux et identifier pour chacun ce qui est immuable de ce qui peut
être changé.
Au premier niveau, celui de la personne, le caractère ou la personnalité ne sont pas
modifiables. Ce sont les représentations et les comportements qui le sont : le coaché
peut apprendre à déléguer, apprendre à dire « non », ou mieux s’organiser.
Au deuxième niveau, celui du système proche, la personnalité des amis ou des
collègues n’est pas modifiable mais les interactions avec eux peuvent l’être, ce qui
peut changer le fonctionnement du système. Le coaché peut ainsi apprendre à
métacommuniquer pour faire passer l’interaction avec un supérieur de parent-enfant à
adulte-adulte.
Figure 2 – Systèmes du coaché
LES LOGIQUES
DES MISSIONS
DE COACHING
Michel – Je propose cette fois de faire d’une pierre deux coups. Montrer
comment se mène une conversation au sens de Meaningfull
Conversation, qui est un outil important mis en application dans World
café et OST (chap. 11), et consacrer cette conversation à la logique de
construction des missions de coaching.
Florence – Tu veux dire qu’en dehors de nous deux, il y a des personnes
qui utilisent la Meaningfull Conversation pour élaborer leurs pensées ?
Dingue !
M – Le principe de la Meaningfull Conversation, on dit aussi
Conversation That Matter, est de parler de quelque chose qui est
important en utilisant des techniques de l’intelligence collective et avec
pour intention de déboucher sur des actions. Otto Scharmer (2007,
p. 271-300) en parle longuement dans son ouvrage Theory U.
F – Donc notre technique d’intelligence collective à nous, ce serait de
collecter et d’organiser les éléments abordés lors de notre discussion.
C’est vrai que souvent les idées se perdent et l’intelligence collective ne
fait pas trésor des échanges interpersonnels.
M – Une des premières conditions pour atteindre l’intelligence collective
est déjà de se souvenir de ce que nous avons dit et de savoir comment le
retrouver, c’est l’objet du Knowledge Management (KM). C’est pourquoi
cette conversation présente est consignée par toi qui a la chance de taper
aussi vite que nous parlons.
F – Un vieux reste de l’édition où j’ai vaqué quelques années… ça aussi
c’est de l’intelligence collective que de conserver les savoirs
préalablement acquis et de les mettre au service du présent.
M – La deuxième condition est évidemment de contribuer de façon
créative. Donc, s’efforcer d’aller de l’avant, plus loin, en se connectant à
la source c’est-à-dire le futur qui émerge comme dirait Otto Scharmer. La
troisième condition est de gérer le capital humain, en l’occurrence
accepter nos grandes différences.
F – N’ennuyons pas le monde avec nos relations chien-chat…
M – La quatrième est de gérer le processus et pour cela nous devons
rester complices dans la métaposition.
F – Cette position je l’adore… c’est mon mécanisme de défense préféré
au départ, le repli sur soi, là où les choses flottent.
M – Je suis d’accord, dans le processus collectivement intelligent la
métaposition n’est que partielle. Une partie de nous reste acteur dans la
réalité. Pour en revenir à la Meaningfull conversation ou à la réunion
productive, un moyen de l’évaluer est de se réserver un temps d’analyse
méta (chap. 6).
(Remarque méta de Florence : Michel tente d’avoir le dernier mot
comme d’habitude… je le lui laisse.)
M – Maintenant, nous devons aborder le sujet de la logique de
construction d’une mission de coaching. Commençons par le coaching
individuel qui est peut-être un modèle pour tous les autres.
F – Tu connais mon point de vue sur toute action de coaching, n’est-ce
pas ? Préalable indispensable, créer l’alliance. Sans cette alliance, pas ou
très peu de travail possible. Mais savoir créer cette alliance passe par le
lâcher prise (chap. 4) sur ce désir d’alliance. Laisser l’autre venir à son
rythme, ne pas forcer les choses. Comme une invitation au voyage que
nous entreprenons ensemble.
M – Oui, nous verrons toute une série d’outils pour cela. Assez souvent
dans les missions individuelles, je poursuis une logique consistant à
renvoyer au coaché une image de ce qu’il est, à examiner les différents
systèmes dans lesquels il évolue, et ensuite utiliser notre relation coach-
coaché comme un modèle de ce que pourrait être toutes les autres
relations.
F – Je suis d’accord sur cette logique. En ce qui concerne le renvoi de
l’image, j’ajoute pour ma part, car j’aime bien en faire le moins possible,
présenter au coaché un autre regard sur lui-même afin qu’il accepte en
décentrant son point de vue un certain nombre de traits ou de
comportements qu’il peut considérer à tort comme problématiques.
M – Je suis d’accord avec cette approche. Les trois éléments que j’ai
cités sont comme un cocktail. Leurs proportions varient selon la demande
et les objectifs recherchés par le coaché. Dans le coaching professionnel,
par exemple, la compréhension des systèmes domine souvent. J’utilise
donc presque toujours le schéma systémique (chap. 10), HRS et CTT
(chap. 12) pour explorer cet aspect.
F – Parfois, avant d’en arriver là, je constate qu’il faut faire un travail
pour que les coachés se perçoivent et se comprennent un peu mieux dans
leur propre fonctionnement. Imagine un coaché qui va être très réactif sur
le plan émotionnel. L’amener à se voir interagir aura forcément un impact
sur l’évaluation qu’il donnera ensuite à son regard. Assouplir son
autoperception l’aide à une plus juste évaluation des dynamiques à
l’œuvre.
M – Je crois qu’il faut peut-être préciser pour le lecteur que toi et moi
nous sommes résolument intégratifs. Autant pour l’analyse de la
personnalité j’utilise selon les cas, les styles sociaux (chap. 7), le DSM
(chap. 7), autant pour l’analyse du système je suis farouchement
systémicien. Ma formation psychanalytique me sert sans cesse quoique je
sois tout autant féru de cognitivisme. C’est peut-être du côté des théories
humanistes que je puise le moins.
F – Pour ma part, c’est une manière d’être au monde. Quand papa est
chinois et maman franco-allemande, je te prie de croire que c’est dès le
berceau qu’il a fallu intégrer plusieurs grilles de lecture du monde.
D’ailleurs, ne peut-on concevoir les théories comme des grilles de
lecture. Elles tentent toutes à leur manière de lire l’humain, l’humanité.
Je sais que nombreux sont les détracteurs d’une position intégrative. En
ce qui me concerne, je la revendique tout comme je revendique mon
métissage interculturel. L’idée que l’on ne peut pas être bon si l’on est
« trans » ou « cross » ne tient pas la route. Il suffit de travailler, de lire, de
ne pas se scléroser. Et tant pis si mon allemand est moins pur que celui de
Brecht, il me permet de dialoguer avec les Finlandais… Francesca
Champignoux dans son apologie de la position intégrative, Danse avec
l’inconscient, décrit mieux que personne la souplesse que demande cette
approche et le respect de l’autre qui lui est sous-tendu. Ce qui m’alerte le
plus dans les dérives de certaines approches orthodoxes est le risque de
maltraitance théorique et un mépris de la différence. Bon je m’arrête, je
vois (position méta) que je refais mon Antigone.
M – Une approche orthodoxe opère simplement une sélection des
présupposés et des facteurs qui sont négligés. La psychanalyse et le
cognitivisme sont centrés sur la personne et négligent autant le système
que la culture. Si le praticien est assez humble, il est conscient des limites
de sa théorie de référence. Le risque d’erreur dans l’approche orthodoxe
consiste à considérer la théorie choisie comme universelle alors que par
construction elle ne l’est pas.
F – Et l’erreur de l’approche intégrative serait de négliger les hiatus
conceptuels entre les différentes théories superposées. Il faut au contraire
être à l’affût de ces hiatus pour pouvoir se positionner en toute
conscience et naviguer entre les écueils.
M – Pour conclure, il est important de préciser que tous les deux nous
sommes intégratifs car les outils ne sont pas propriétés d’une théorie. Ils
ont parfois été conçus dans le cadre d’une théorie mais une fois inventés,
ils peuvent servir à toutes les autres.
F – Je mets tout de même l’utilisateur en garde. Il est fondamental de
comprendre a minima les soubassements théoriques de l’outil pour lui
donner sa puissance, en maîtriser les effets et les risques. Par exemple,
pour l’EAST (chap. 10), si le coach ne connaît pas les fondamentaux des
différents courants de l’approche systémique (en l’occurrence l’approche
structurale et l’éthique relationnelle de Nagui), la lecture de l’exercice se
révélera pauvre.
M – Certes. Ce qui implique qu’au niveau de la construction de la
mission il ne faille pas trop sauter d’un référentiel à l’autre.
F – Pas forcément. Je te propose ici une des visions d’une logique de
coaching possible qui supporterait ce que tu qualifies de sauts
conceptuels. Elle permet de passer d’un niveau théorique à un autre car
elle s’inscrit dans une dynamique allant de l’intérieur vers l’extérieur.
Nous ne sommes pas dans du flou, mais dans une logique exploratoire et
qui aboutit au sens, question centrale.
M – Est-ce que notre conversation a pu éclairer le sujet ?
F – Ah tu veux un coup de regard méta ? Écoute, je pense que ça pose la
logique comme un des grands organisateurs du processus de coaching.
En même temps, je suis tentée de dire, logique, oui mais parfois intuition.
Il faut valider l’intuition a posteriori pour s’assurer de ne pas être dans le
grand n’importe quoi.
M – Je pense que nous avons eu également l’occasion de préciser notre
positionnement ce qui permettra au coach lecteur de se positionner par
rapport à notre positionnement.
F – Je vois que tu rêves d’un livre interactif… on mettra ton adresse
email à la fin.
M – D’ailleurs c’est en mettant mon adresse email à la fin des mes
précédents livres que j’ai fait des rencontres passionnantes, notamment
au Maroc !
1
Il n’est pas de plus grande erreur que de vouloir satisfaire ses désirs ;
il n’est pas de plus grande misère que de ne pas savoir se suffire.
Il n’est pas de plus grande calamité que le désir de posséder.
Lao Tseu
L’ALLIANCE
Exemple
Dès le début du coaching de Guy, directeur artistique dont la
demande est de structurer la production de ses équipes, le cadre
apparaît clairement comme le point à travailler car aussi difficile à
imposer qu’à s’y soumettre. C’est autour d’un banal cadre en bois
qui va devenir une œuvre d’art que sont abordés les freins, les peurs
mais aussi les ouvertures et la structure dans la relation. Le cadre
prenant forme agit comme un puissant recadrage.
LES OBJECTIFS
Exemple
Dans le cas d’une prise de poste, la demande est classiquement
d’atteindre rapidement, sous-entendu plus rapidement que sans le
coaching, la pleine puissance dans la nouvelle position. Ce désir de
la hiérarchie ne prend pas toujours en compte que le coaching est un
processus créatif qui peut parfois induire des changements au-delà
de la demande.
Ainsi Claude vient-il d’être nommé dans le comité exécutif d’une
entreprise du CAC 40 à un poste nouvellement créé. La demande du
directeur général est que Claude s’insère harmonieusement dans
l’équipe et qu’il organise au mieux cette nouvelle division. Le coach
utilise la Meaningful Conversation pour explorer les possibles.
L’idée suivante émerge peu à
peu : aussitôt que l’organigramme de sa division est établi, Claude
invitera successivement tous les directeurs du comité exécutif à son
comité de direction.
Il entend, par ce partage, répondre à la demande du DG.
Cette initiative va bouleverser le fonctionnement de l’entreprise.
Jusqu’alors, par tradition, les directions fonctionnaient en silos,
chacun gérant son domaine indépendamment des autres. En invitant
les autres directeurs à assister et même participer à ses opérations,
Claude va créer une mécanique irréversible car ses pairs vont
l’inviter à leur tour, les idées vont circuler, une complicité va se
développer entre ceux qui se reçoivent et les baronnies vont être
brisées. Bientôt, les processus de management dans cette entreprise
doivent être modifiés pour prendre en compte cette nouvelle réalité.
Parler d’objectifs ou les analyser, c’est parler d’un futur possible. Or, il
y a trois voies d’accès vers le futur qui, rappelons-le, n’est qu’un concept
qui ne deviendra réel que « plus tard » : le passé, le futur lui-même et le
présent. Pour chacune de ces voies d’accès, il y a deux façons de voir les
choses : une perspective statique et une perspective dynamique. Cela fait
six combinaisons, et tout l’art du coach est de trouver celle qui
correspond le mieux à son client, c’est-à-dire qui provoquera le plus
facilement une prise de conscience.
Reprenons chacune des voies d’accès :
• La première est le passé. Dans une perspective statique, un état passé
peut devenir le modèle du futur recherché. Ainsi, par exemple,
retrouver la splendeur passée peut constituer le moteur des décisions
actuelles. Dans une perspective dynamique, la continuation de
tendances très anciennes est parfois la clef qui ouvre les portes des
nouveaux projets. Par exemple, bien que la technologie évolue la
voiture reste un objet relativement stable qui dépend beaucoup des
infrastructures routières. Les outils et techniques utilisés en partant du
passé portent souvent le nom de prévisions (forecast).
• La deuxième est le futur. Dans une perspective statique, un but précis
ou un objectif peut représenter la cible à partir de laquelle le plan
d’action est développé (future-backward process). Dans une
perspective dynamique, une vision prophétique, constituant un acte de
foi exempt de rationalité, permet de se lancer en avant. La
visualisation ou l’atelier Disney (chap. 10) permettent d’accéder à une
telle vision.
• Enfin, la dernière est le présent. La perspective statique s’appuie sur
une sorte de photographie du présent que la méthodologie SWOT
(chap. 10) permet d’analyser finement. La perspective dynamique part
non seulement des éléments présents mais également de leur évolution
immédiate (les mathématiciens parleraient de « dérivée »). Dans cette
logique, le spectre des futurs possibles est plus ouvert que dans les
deux logiques précédentes. Les outils et techniques évoqués sont
l’anticipation (Gabilliet, 1999, 2006, voir chap. 9) ou les processus
exploratoires (future-forward process) comme la méthode des
scénarios (chap. 9).
Il est parfois nécessaire de clarifier le véritable désir du coaché à l’aide
du photolangage (chap. 8) qui permet d’explorer plusieurs directions
différentes sans laisser le cerveau gauche dominer. D’autres outils, tel
que la poubelle (chap. 9) fonctionnent sur ce même principe
d’élimination mais ont un moindre impact.
Restent les méthodes purement analytiques tel le RPBD (Réel,
Problème, Besoin, Demande) de François Délivré (2002) qui permettent
d’identifier les obstacles et freins personnels ainsi que le potentiel du
coaché.
Premier niveau
Deuxième niveau
Troisième niveau
RÉUSSIR LE CHANGEMENT
Hypothèses
H1 : Personnalité du coaché (les personnalités obsessionnelles ont
du mal à décider, par exemple)
H2 : Inhibition
H3 : Peur de l’échec
H4 : Peur du succès
Etc. (autres hypothèses selon ce qu’en dit le coaché).
En supposant que l’hypothèse la plus probable est H3 ou H4, il
existe un outil approprié : les cubes (chap. 8).
CLORE
Qui perçoit ce qui est infime est éclairé. Qui garde sa faiblesse est fort.
Qui use de sa simplicité rentre dans sa lumière,
et n’attire pas sur sa personne de fatales épreuves.
Lao Tseu
UN COACHING D’ÉQUIPE EST ARTICULÉ comme un coaching individuel avec un certain nombre
d’évènements (observation, ateliers) séparés par des périodes d’élaboration d’un ou
deux mois et c’est cette alternance qui permet au changement de s’opérer ainsi que la
position basse du coach.
Le coaching d’équipe est parfois confondu avec le team-building qui est un
évènement unique où l’intervenant se met en position haute en vue de provoquer une
vive prise de conscience au travers d’exercices ludiques. Mais, l’effet est-il durable ?
L’expérience tend à montrer que non. En particulier, George Neuman (Neuman & al.,
1989) a effectué une méta-analyse portant sur 126 recherches montrant que si les
interventions de team-building isolées ont un effet immédiat sur le bien-être, elles
n’ont pas d’impact durable sur la performance.
Dans un format classique, le coaching d’équipe comprend une observation de l’équipe
en réunion au cours de laquelle le coach établit pour lui-même un schéma systémique
(chap. 9) qui lui permet d’élaborer des hypothèses pour un diagnostic. Ensuite l’équipe
participe à plusieurs ateliers ; les premiers permettent de parfaire le diagnostic et de
provoquer des prises de conscience, les suivants mettent en œuvre des outils de
changement. Le coaching se termine par un atelier de clôture.
Comme dans un coaching individuel, la première étape est l’établissement de
l’alliance qui peut se travailler avec les mêmes outils.
Il existe plusieurs logiques de construction de la suite d’une mission de coaching
d’équipe. Nous n’en envisagerons que trois dans cet ouvrage :
• La première prolonge les nombreux travaux sur la notion de maturité d’équipe. Elle
a pour point de départ le diagnostic.
• La seconde part de l’analyse de la demande de l’équipe et vise à servir en priorité
cette demande. À noter qu’il ne s’agit pas ici de la demande exprimée (ou explicite)
mais d’une analyse par le coach de la problématique principale de l’équipe.
• La troisième repose sur une analyse systémique de la situation et questionne la
capacité à changer de l’équipe.
Nous examinerons successivement ces trois approches.
1 2 3 4 5 6
Équipiers
Aucun Motivation Reconnu Illimité Illimité Illimité
Engagement
Au rôle Au groupe Au but Au projet À l’équipe Au succès
Identification
Soi Amitié Règles Performance Humaines Travail/Soi
Valeurs
Interactions Limitées Confiance Formelles Intenses Complicité Support
Relations Aucune Limitée Régulée Passionnée Sereine Heureuse
Cohésion Aucune Implicites Discutées Établies Prioritisées Optimisées
Règles
Action
Dispersée Coordonnée Gérée Gérée Collective Créative
Énergie
Aucun Émergents Acceptés Efficaces Efficaces Optimisés
Processus
Aucune Émergente Définie Assumée Performance Écologique
Finalité
Management
Bilatéral Paternaliste Délégation Méta Méta+ Méta+++
Style
Aucune Besoins Besoins Désirs Méthodes Finalité
Polarité
Aucun Conflits Opérations Opérations Humain Humain
Focus
Une fois établi le niveau de maturité et les dimensions qui sont les plus faibles, il est
possible de construire une mission de coaching d’équipe qui vise au développement de
celles-ci.
Bien entendu les éléments du tableau 2 dépendent de divers facteurs comme le
domaine d’activité (par exemple dans un hôpital, l’identification ultime n’est pas liée
au succès mais au service rendu à la communauté ce qui n’est pas le cas
d’organisations en vive concurrence), la culture d’entreprise ou la culture pays.
Exemple
Les équipiers sont au niveau 5 mais les interactions et l’action sont au niveau 3 et
le management au niveau 2 avec un contexte vu comme neutre. Le plan du coach
consiste avant tout à stimuler le management pour le faire accéder à un minimum
de capacité méta en déployant les réunions déléguées (chap. 10), puis à
augmenter la cohésion et travailler sur les modes de fonctionnement à l’aide de
HRS (chap. 10 et 12).
Si l’on considère l’activité d’une équipe depuis le moment où elle est mise en place,
les différentes demandes possibles entrent dans les catégories ou niveaux suivants :
• Se rassembler, qui recouvre la recherche de partage, de motivation collective,
d’alliance et de contribution. Par exemple, se connaître les uns et les autres au sein
d’une équipe est un des actes de sa construction qui peut être exploré lors d’un
« team-building » (littéralement : construction de l’équipe).
• Comprendre, qui recouvre l’analyse des situations externes à l’équipe comme un
marché, une culture, des mécanismes tels que la chute des ventes ou l’impact d’une
campagne de communication. L’équipe peut réfléchir en commun (brainstorming)
ou déléguer à un des équipiers la recherche d’une explication et d’une solution.
• Créer, qui consiste à trouver une idée novatrice. Celle-ci peut tout aussi bien porter
sur un produit, une marque, un processus, une organisation à mettre en place ou un
futur.
• Exécuter, qui comprend des actes tels que décider, déployer, implanter, construire,
abandonner, etc.
Exemple
La banque X souhaite implanter un réseau d’agences au Kazakhstan. Pour cela
elle devra :
• Assembler une équipe et la motiver,
• Comprendre le marché kazakh, la culture locale, analyser la concurrence locale
et les produits,
• Créer une organisation, des produits adaptés à ce marché, peut-être de nouvelles
méthodes de vente,
• Enfin déployer le réseau d’agences sur le terrain.
ANALYSER
SE RASSEMBLER CRÉER EXÉCUTER
COMPRENDRE
Une équipe réelle gère toujours plusieurs projets pour lesquels la séquence Se
rassembler-Comprendre-Créer-Exécuter n’est pas au même stade. L’équipe se
trouve donc, à un instant donné, avec plusieurs niveaux de demande. Le travail du
coach, lors de la phase d’observation de l’équipe au travail, consiste à identifier lequel
est le plus problématique ou le plus urgent. C’est celui-là qu’il faudra travailler en
premier et les autres ensuite.
Exemple
Le comité de direction de la société Y. se tient toutes les semaines. Le coach est
invité à assister à l’un d’eux. Ce jour là, l’agenda comprend un point sur démarrer
une usine en Roumanie (Exécuter), analyser la chute des ventes en Indonésie
(Comprendre) et réfléchir au projet de diversification (Créer). Il est patent que
l’équipe est peu productive durant la discussion sur les ventes en Indonésie : les
faits sont négligés et l’émotion domine. Le coach décide de déployer l’atelier
Einstein lors du prochain atelier.
À la fin de chaque exercice, outre le débriefing, une analyse méta (chap. 6) permet
de peu à peu inscrire la métaposition dans les modes de fonctionnement de l’équipe.
Principe général
Pour passer de l’état actuel, stable, à l’état désiré, stable lui aussi, la boule doit
passer par un pic où l’équilibre est précaire et il suffit d’une pichenette pour réaliser un
changement 2. C’est aussi un point de grande tension et de fortes résistances. Un
exemple métaphorique est celui d’un homme vivant en couple avec une femme (état
actuel en équilibre). S’il tombe amoureux d’une autre femme, il peut désirer vivre
avec (état désiré). Mais, pour cela il devra dire à la première « je te quitte », instant
bref mais intense qui le fera basculer vers le changement 2.
Exemple de changement 1
Il est demandé à l’équipe de vendeurs d’augmenter les commandes de 10 %.
Travailler plus, étendre le champ de la prospection et des révisions mineures des
processus permettent de satisfaire cette exigence sans bouleverser le
fonctionnement antérieur. Le leader peut aussi choisir l’option de décider un peu
plus vite, bref, tout ce qui peut être amélioré l’est sans qu’un bouleversement
vienne changer radicalement la façon de voir les choses. Mais si la pression n’est
pas maintenue, l’équipe revient peu à peu à sa performance antérieure.
Exemple de changement 2
Dans les années 70 et 80 les fabricants d’ordinateurs ont été confrontés à la baisse
continue du rapport prix-performance du matériel informatique. Il a été
absolument nécessaire de trouver un autre paradigme pour survivre. La
commercialisation de services a été la voie du salut pour ceux qui ont su se
développer dans cette direction. Par contre, des sociétés comme Univac, DEC,
Control Data, etc. ont disparu.
Pour effectuer un changement 2, les forces qui permettent ce changement, les forces
de transformation, doivent alors excéder les forces de préservation. Si ce n’est pas le
cas, le changement doit être forcé par le pouvoir, ce qui fait émerger un contre-pouvoir
et l’issue de cet affrontement est incertaine. Dans le monde moderne les contre-
pouvoirs (media, Internet) sont puissants et la voie directive est risquée par rapport à la
voie incitative.
Les réflexions menées par l’équipe de HRS1 (chap. 12) ont conduit à l’hypothèse
que les forces de préservation et de transformation se traduisent par des modes de
fonctionnement individuels et collectifs observables. Quels sont-ils ?
La première systémique postule que les mécanismes de feed-back sont essentiels
pour maintenir l’équilibre du système et que la communication est un facteur d’ordre
tandis que le bruit et les parasites communicatifs sont un facteur de désordre. Cette
théorie a permis de définir les conditions favorables à la préservation : présence,
contribution, feed-back, écoute et respect. Elle permet également d’avancer que
deux des modes de transformation sont humilité et explicitation.
Afin de compléter les modes de transformation, il a été nécessaire de plonger dans
la seconde et la troisième systémique qui répondent à des dynamiques différentes et
permettent d’expliquer les phénomènes de changement continu ou chaotique.
La deuxième systémique, ou systémique de second ordre, a été introduite par le
biomathématicien Heinz Von Foester au début des années 70. Elle stipule que le
système peut reconnaître son propre état interne et éventuellement le modifier.
Reconnaître son propre état interne c’est l’essence de la métaposition qui consiste en
une posture d’observateur du processus en cours en vue de le modifier pour permettre
au système de changer. Pour être en mesure de provoquer le changement, il est en effet
nécessaire de sortir de l’autorégulation qui a tendance à ramener le système vers son
état d’équilibre. La métaposition est au service d’un processus adaptatif permettant de
modifier le fonctionnement par essais successifs jusqu’à atteindre l’état désiré.
La troisième systémique a été conçue par le neurobiologiste Francisco Varela et
introduite au début des années 90. Un des concepts centraux de ce modèle est
l’autoréférence qui correspond, dans une équipe, à la façon dont les membres se
pensent en tant qu’équipiers agissant dans l’équipe. Il y a deux façons de se penser en
tant qu’agent de changement : soit respecter le cadre des règles adoptées en commun
et prendre des risques afin d’avancer, posture qui définit l’audace, soit sortir de ce
cadre et adopter une position d’ouverture totale qualifiée de fraîcheur.
Ainsi dix modes de fonctionnement ont été construits de façon à s’exclure
mutuellement et à représenter des poids, sinon équivalents, du moins du même ordre.
Ils sont, pour résumer (chap. 10) :
• Préservation : présence, écoute, contribution, respect, feed-back ;
• Transformation : fraîcheur, audace, humilité, explicitation, métaposition.
Dans cette approche, la construction d’un coaching d’équipe consiste à mesurer les dix
modes de préservation et de transformation. Cela est possible à l’aide de l’outil
Décider les modes de fonctionnement (chap. 10) ou en utilisant l’outil web HRS (chap.
12). Le résultat est à mettre en perspective par rapport à la demande et dans la
pratique, on rencontre deux familles de situations :
Situation 1 : L’équipe n’a pas besoin d’un changement 2 et ne recherche qu’une
amélioration de son fonctionnement actuel, c’est-à-dire un changement 1 avec pour
objectif le mieux-être ou une meilleure réponse aux demandes du niveau de
management supérieur.
C’est le cas par exemple d’une direction administrative et financière. Le travail sur
les modes de préservation les plus faibles est la priorité. Au niveau des modes de
transformation, il est possible que le bas niveau de certains bloque l’équipe (voir
l’exemple ci-dessous). Il faut bien sûr travailler fraîcheur et métaposition (à l’aide de
l’outil d’analyse méta) dans tous les cas.
De manière générale, le travail sur les modes de la préservation permet la
réassurance des membres et l’évitement des conflits. On peut donc parler d’une forme
d’étiquette qui ne se limiterait pas à des rapports polis mais aurait aussi comme objet
d’améliorer l’efficacité et la performance en instituant des relations sereines et
harmonieuses. L’excès de préservation conduit à un exercice des activités calme et
productif mais peu adaptable ni créatif. À l’extrême, une équipe soumise au joug de
procédures rigides et qui se livre à des analyses fines mais interminables des situations
sombrerait dans l’immobilisme.
Situation 2 : L’équipe est en quête d’un changement 2, c’est-à-dire une
transformation profonde et durable de son fonctionnement actuel. C’est souvent le cas
d’une direction générale dans les secteurs exposés à l’évolution technologique ou à la
crise financière. Pour que l’objectif puisse être atteint, il est nécessaire que les modes
de transformation soient en excès et ce sont les plus faibles qu’il faut travailler en
premier. Toutefois, les modes de préservation doivent évoluer parallèlement car ce
sont eux qui contribuent au maintient du bien-être.
Dans ce second cas, il importe avant tout d’évaluer si l’équipe est en mesure
d’opérer le changement. Le travail aura pour priorité de renforcer les modes de
transformation les plus faibles et dans tous les cas la métaposition. Il faudra en
parallèle s’assurer que les modes de préservation faibles s’améliorent également car
souvent le changement 2 échoue par mise en tension excessive des membres de
l’équipe. Un travail sur les enjeux et le sens trouvera sa place dans ce dispositif très
exigeant pour tous ceux qui y participent, client et coachs.
Lors du déploiement des divers outils qui permettent à une équipe d’améliorer son
niveau de maturité, ou d’explorer les diverses catégories de demande, ou de
développer ses modes de conservation et de transformation, il est possible à chaque
fois de travailler la métaposition à l’aide de l’outil d’analyse méta en complément du
débriefing (chap. 6).
Rappelons qu’en fin de compte le coach n’a guère qu’une seule chose à faire en
coaching et surtout en coaching d’équipe : transmettre la capacité méta. Le reste relève
du détail…
3
Voilà pourquoi le Saint-Homme n’a d’autre désir que d’être sans désirs.
Il fait son étude de ne pas étudier. Il remédie aux excès des hommes en aidant les dix mille
êtres (toutes les créatures) à être eux-mêmes, mais sans agir.
Lao Tseu
MESURER
Exemple
À Palerme une grande partie de l’eau est perdue car les fuites sont
innombrables dans le réseau de canalisations qui est très ancien.
Pour repérer les fuites, il faudrait effectuer des mesures mais le
réseau dépend de barons pour qui mesurer, c’est espionner. En outre,
une croyance est partagée : la perte étant dispersée, il faudrait
remplacer tout le système (tuyaux et barons...) pour résoudre le
problème, ce qui est impossible. Le statu quo est donc la seule
solution.
Exemple
Les sociétés de consulting ont toutes pour origine des cabinets où la
règle était que chaque associé (partner) était responsable du
développement de son activité indépendamment des autres. En
outre, en raison de la spécialisation, des frontières infranchissables
ont été créées entre les différents domaines d’activité. Malgré
l’évolution des techniques de gouvernance il reste dans la culture de
ces entreprises un individualisme marqué et une tendance à former
des baronnies. Gérer l’indépendance impose des systèmes de
contrôle serrés qui parfois favorisent une bureaucratie pesante.
Cela n’a posé aucun problème tant que les progrès technologiques
sont restés modérés. Mais, nombre d’organisations clientes ont
maintenant compris qu’une culture s’appuyant sur le collectif était
beaucoup mieux adaptée à l’état actuel de la technique. Le partage
des données, de l’information, de la connaissance, des valeurs et de
la vision fait désormais partie du capital culturel des entreprises les
plus dynamiques. Ces partages sont rendus possibles par l’existence
de moyens de stockage et de communication sophistiqués. En
termes de créativité organisationnelle et de productivité collective,
les clients dépassent souvent les sociétés de consulting.
Cette situation impose un choix douloureux aux sociétés de
consulting : muter vers une culture cohésive ou s’accrocher à la
tradition au risque d’être dépassé d’ici une ou deux décennies.
Exemple
En 1984, Sulzer Diesel France est au bord de la faillite. Cette filiale
du groupe suisse Sulzer qui œuvre dans le secteur des chantiers
navals souffre d’un mode de management hiérarchique trop rigide
dans un monde en transformation. Bernard Martin est nommé PDG
avec pour mission de redresser l’entreprise.
Pour identifier les agents de changement et les détenteurs
d’influence, le consultant choisi à cette époque va parcourir les
ateliers en posant une seule question : « En qui avez-vous confiance
pour vous représenter ? ». Le groupe qui émerge de ce processus est
composé de personnes toutes inconnues de la direction…
METTRE EN ŒUVRE
LE CHANGEMENT
LES OUTILS
DU COACHING
INDIVIDUEL
Connaître le Non-Savoir est élévation.
Ignorer cette Connaissance est une maladie.
Cependant souffrir de cette maladie c’est par là même ne plus être malade.
Lao Tseu
La suprême Vertu est sans vertus ; c’est pourquoi elle est la Vertu.
La vertu inférieure est attachée aux vertus,
c’est pourquoi elle n’est pas la Vertu.
Lao Tseu
LES OUTILS GÉNÉRIQUES ou trans-personnalité sont ceux qui font que le coach
est coach ; ce sont les qualités et attitudes indispensables pour exercer ce
métier, qualités qui demandent chacune de la technique. Ce sont donc des
outils dont il faut savoir se servir.
L’ÉCOUTE
L’écoute peut être passive, active, flottante. Dans chaque cas des
techniques spécifiques sont utilisées pour comprendre l’autre dans ce
qu’il dit, dans ce qu’il vit intérieurement et dans ce qu’il ressent.
L’écoute met en œuvre des techniques pour capter et s’assurer que ce
qui est capté est bien ce qui était émis. C’est un mode de fonctionnement
qui vise à capturer une information sans interpréter, modifier ou inférer.
Une des techniques de base est la reformulation qui consiste à
renvoyer à l’autre ce que nous avons saisi afin de s’assurer que c’était
bien ce qu’il avait eu l’intention d’envoyer.
LE FEED-BACK
C’est le retour que nous donnons à l’autre sur notre perception de ce qu’il
est ou de ce qu’il fait. La façon de délivrer cette information va
déterminer l’état intérieur de la personne et son jugement sur ce qu’elle
est et fait.
Les principes sont les suivants :
• Le feed-back n’est pas une opinion et il s’appuie sur l’observation des
faits et non sur leur interprétation.
• Un bon feed-back obéit à un protocole explicite. Le plus classique
consiste à procéder en trois temps.
• Lorsque le protocole est respecté, le feed-back doit être accepté par
celui qui le reçoit.
Exemple
Un chef des ventes donne un feed-back sur une proposition
commerciale.
Le premier temps consiste à évoquer les points forts ou ce qui est
positif en exprimant un ressenti : « J’ai beaucoup aimé cette
présentation qui est bien structurée, parfaitement documentée… ».
Le deuxième temps est celui où sont indiqués les progrès à réaliser
ou les points faibles sous la forme d’une proposition de solution ou
une recommandation en les reliant si cela est possible à un objectif
concret à atteindre. « Toutefois la partie 3 pourrait être organisée
autrement avec comme idée de convaincre X en insistant sur… ».
Le troisième temps est une conclusion positive avec un retour sur
les points forts et des encouragements. « Mais, c’est bon, sur cette
base tu l’emporteras. »
LA POSTURE MÉTA
La posture méta consiste à être attentif à la fois au contenu (le « quoi »),
au processus (le « comment ») et au sens (le « pourquoi »).
Ce que l’on nomme position méta est celle de l’observateur qui peut
être simultanée à celle d’acteur, ou alternée pour les coachs débutants.
Dans sa position d’acteur le coach s’intéresse au contenu. L’observation
porte sur tous les acteurs (le coach et le coaché dans le cas d’un coaching
individuel) et sur leurs interactions. De cette position neutre et en recul le
processus est très visible. Le sens peut être accédé par le questionnement.
La réponse n’est pas toujours importante.
Exemple
Le coaché parle du conflit avec son supérieur qui est Allemand et
décrit avec force détails (processus) les échanges de mail avec ce
dernier (contenu). Il s’emporte et prend le coach à témoin
(processus). Celui-ci s’interroge sur la cause de la colère du coaché.
LE LÂCHER PRISE
LA BIENVEILLANCE ET LA NEUTRALITÉ
L’ALLIANCE
L’alliance est une sorte de contrat implicite ou explicite par lequel deux
personnes s’engagent réciproquement. Dans le cas de la thérapie ou du
coaching le lien qui en résulte est dissymétrique avec un risque de
dépendance. Cependant, les recherches sur l’efficacité de
l’accompagnement (thérapie, coaching et mentoring) montrent que
l’alliance est nécessaire et reste l’un des moteurs les plus puissants du
changement avec la demande.
Selon Duruz (1994) il s’agit d’une interaction par laquelle client et
thérapeute « expriment cognitivement et affectivement, et au niveau
comportemental, leurs accords et désaccords quant au but de la thérapie
et quant à son déroulement ».
Suite aux travaux de Gaston (1990), nous pouvons avancer que quatre
composantes seraient essentielles : la relation affective du coaché au
coach, la demande, l’implication du coach et l’accord entre coach et
coaché sur les objectifs.
LE CADRE
Exemple
Certains coachs rencontrent leur client dirigeant dans le salon d’un
aéroport, ou dans le bar d’un grand hôtel. Ce cadre offre-t-il un
niveau de confidentialité suffisant : le client risque d’être vu ou
entendu…
L’EMPATHIE
LE COACHING PROCÈDE EN GÉNÉRAL par une série d’entretiens. Chacun peut être
vu comme une succession d’échanges verbaux entre le coach et le
coaché, avec quelquefois selon les approches, des moments ludiques, des
exercices faisant intervenir le corps ou des actes favorisant l’apparition
des émotions.
Cette communication verbale peut se décomposer en interventions du
coach (questions, explications, etc.), ou relances. Une classification
inspirée des travaux sur la pragmatique menés à l’université Paris 8
(Blanchet, 1991) a été proposée par Moral & Angel (2006). Elle consiste
à classer les relances selon qu’elles concernent le réel ou le concret
(relances référentielles), l’imaginaire ou l’affectif (relances modales) ou
enfin un registre supérieur interpellant le sens.
Nous n’allons pas passer en revue toutes les relances mais seulement
les principales.
LE RECADRAGE
Exemples
– Il m’a menacé.
– Mais n’étiez-vous également agressif ?
LA MÉTACOMMUNICATION
Exemple
Métacommunication référentielle ou explicite. « Je ne vois pas ce
que vous voulez dire exactement. »
Métacommunication modale ou implicite. « Je ne vois pas ce que
vous sous-entendez. »
Métacommunication supérieure ou conceptuelle. « Nous sommes
vraiment dans une impasse. »
INTERPRÉTATION ET EXPLICITATION
Exemple
Prescription référentielle ou conseil. « La semaine prochaine, au
lieu d’être en retard, arrivez donc en avance au comité de
direction. »
Prescription modale. « S’il vous agresse, restez de glace et
souriez. »
Prescription supérieure ou énigme. « Efforcez-vous de comprendre
pourquoi il a fait cela. »
LE SILENCE
Exemple
Silence référentiel
« Alors, je suis sorti en claquant la porte. »
(Silence.)
Silence modal
« Cette fois, enfin, j’étais vraiment en colère. »
(Silence.)
Silence supérieur
« C’est curieux, tout me paraissait soudain futile… »
(Silence.)
Dans le champ référentiel, le silence est un encouragement à apporter
plus d’information sur la situation. Les silences de niveau supérieur
ajoutent quant à eux une dimension de dramatisation à la parole du
coaché : le vide que laisse le coach en ne disant rien peut permettre la
mise au jour de problématiques jusque-là écartées et encourager le
coaché à « sortir ses tripes ».
Il ne faut pas perdre de vue que le silence a souvent une connotation
anxiogène voire inquiétante. L’espace ouvert pour la parole du coaché est
parfois ressenti comme un gouffre angoissant, aussi bien par l’un ou
l’autre des interlocuteurs. Cette dimension mérite d’être travaillée par le
coach au cours de ses formations.
AUTRES INTERVENTIONS
J’ai vu un ange dans le marbre et j’ai seulement ciselé jusqu’à l’en libérer.
Michel-Ange
Exemple
En Occident, nous avons coutume de dire : « Nous apprenons de nos
échecs. ». Si cet échec est public ou rendu public, la blessure est
plus cruelle mais nous réagissons d’autant plus vivement.
En Orient ou en Extrême-Orient, l’une des choses les plus graves est
la « perte de face » ou en d’autres termes la mise en pâture de nos
faiblesses.
Il faut donc se méfier des situations où un Oriental ou un Asiatique
échouerait dans un exercice devant ses pairs, subordonnés ou
supérieurs. Les outils analogiques (chap. 8) sont alors d’un usage
délicat.
Une autre technique liée à l’outil est le débriefing. Celui-ci sculpte
l’outil pour lui donner sa véritable finalité.
Une troisième technique qu’il est essentiel de manier avec dextérité est
le reflet systémique sur lequel nous insisterons.
Enfin, nous décrirons l’outil d’analyse méta.
LES CONSIGNES
Les consignes d’un outil sont une analogie avec le réel. Le coaché,
personne ou équipe, traite les problèmes qu’il affronte de la même façon
qu’il aborde les consignes. Il n’en retient qu’une partie, agit dans la
précipitation, cherche à transgresser, cherche une astuce pour réussir sans
peine, interprète à l’excès, invente des contraintes qui n’existent pas, etc.
Il y a donc matière à reflet systémique (chap. 6).
Le principe général du coaching est certes de laisser les choses arriver
afin de pouvoir les examiner et corriger les dysfonctionnements.
Cependant, certains outils exigent, pour être efficaces, que les consignes
soient respectées.
Afin de sensibiliser le ou les coachés au respect des consignes,
l’exercice suivant peut se révéler utile.
ÉVALUATIONS ET MESURES
Exemple
Le coaché : « En termes de confiance en moi, je suis à 4 sur votre
échelle (arbitraire) de 1 à 10. Ce que je voudrais, c’est arriver à 9. »
Le coach : « Oui, 9. Est-ce que vous connaissez quelqu’un qui est à
9?»
Le coaché : « Oui, Françoise. »
Le coach : « Vous saurez dire lorsque vous serez au niveau de
Françoise ? »
Le coaché : « Oui, sans aucun doute. »
LES ÉCHELLES
Si la condition de transitivité est respectée (si A est plus grand que B, lui-
même plus grand que C, alors A est plus grand que C), nous avons une
échelle valide. Les échelons peuvent être des chiffres (échelle graduée
dite de Lickert) ou bien des intermédiaires entre deux opposés (échelle
d’Osgood). Mais il est aussi possible de représenter les échelons par des
photos (échelle visuelle analogique) ou plus simplement par des crans, ce
qui permet de métrer à peu près tout ce que l’on cherche à mesurer
(motivation, plaisir...) et donc d’en apprécier la variation.
Exemple
Pour mesurer le stress, plusieurs questionnaires individuels sont
disponibles sur le marché. En groupe, il est possible d’établir une
échelle de stress avec des photos posées par terre (un Bouddha, puis
un lotus, puis un embouteillage, etc.) et demander aux personnes de
se placer près de la photo qui représente le mieux leur état interne.
LE DÉBRIEFING
Selon les outils ou les résultats que le coach veut atteindre le débriefing
peut prendre différentes formes mais, dans le cas le plus général, il suivra
la séquence suivante dont le coach sélectionnera tout ou parties :
Il est important que le coaché (ou les coachés dans le cas d’une équipe)
comprennent et partagent ce qu’ils ont vécu en termes d’émotions et de
pensées : « Comment avez-vous vécu cet exercice ? ». Un peu différent
est l’expression du ressenti : « Quel est votre ressenti ? ». Savoir
reconnaître ce qui est ressenti permet en particulier de faire le chemin
inverse à l’avenir : comprendre ce qui se passe à partir de la lecture du
ressenti.
2 – Analyse du contenu
Dans la plupart des cas, le coach ne s’attarde pas sur le contenu. S’il a
lancé un défi au coaché et que celui-ci l’a relevé, ce qui est important
n’est pas le résultat mais le processus pour arriver au succès.
3 – Analyse du processus
4 – Reflet systémique
5 – Recherche du sens
6 – « Si c’était à refaire… »
C’est une phase clef du débriefing : examiner comment le processus
aurait pu être modifié pour atteindre le résultat ou d’autres résultats.
C’est surtout en coaching d’équipe qu’il est important de reconsidérer
l’histoire.
7 – Engagements et décisions
8 – Analyse méta
LE REFLET SYSTÉMIQUE
Exemples
L’équipe A a une grande capacité d’oubli qui se manifeste par le fait
qu’elle omet de réfléchir avant d’agir. Chaque tâche commence dans
la précipitation.
L’équipe B omet de se préoccuper de la gestion des ressources en
impliquant toujours tous les équipiers dans des réunions qui n’en
concernent qu’une partie. Les autres équipiers prennent l’habitude
de traiter leur courriel et peu à peu les réunions se font avec
l’ordinateur portable ouvert.
INTRODUCTION
LA PERSONNALITÉ
MBTI
Les Big 5
Sosie
L’ennéagramme
PCM
LA CULTURE PAYS
Cet outil a été élaboré par Philippe Rosinski en 2003 sur la base des
dimensions culturelles (qu’il nomme orientations) décrites dans son
ouvrage Le Coaching interculturel (Dunod, 2009).
Il assemble de façon éclectique les résultats des travaux des chercheurs
(sociologues ou anthropologues) qui ont contribué à éclairer la notion de
culture : Geert Hofstede, Fons Trompenaars, Florence Kluckhorn,
Frederic Strodtbeck et Edward Hall.
Les dimensions qu’il mesure sont réparties en sept catégories : sens du
pouvoir et de la responsabilité, approches de la gestion du temps,
définitions de l’identité et du but, fonctionnements organisationnels,
notions de territoire et de limites, modèles de communication, modes de
pensée.
ExpAdviser®
Cet outil a été conçu par NetExpat au début des années 2000 en
effectuant une analyse factorielle portant sur quelques milliers de
dossiers d’expatriés et d’impatriés. Il a pour objectif d’identifier les
difficultés que pourrait rencontrer une personne en contact avec une autre
culture. Le questionnaire existe en plusieurs langues et permet d’évaluer
le potentiel d’adaptation pour 72 destinations.
L’ExpAdviser est le résultat d’un questionnaire accessible via Internet
et d’une session de validation téléphonique individuelle. Le rapport
ExpAdviser couvre plus de 50 dimensions comportementales qui
comparent le candidat à un échantillon de plusieurs milliers d’expatriés.
Le rapport est clair et facile à lire : il inclut une comparaison avec les
tendances culturelles du pays de destination, apportant ainsi un bénéfice
immédiat pour le lecteur en mettant en évidence les défis liés à une
expatriation.
Figure 7 – Une des pages du rapport ExpAdviser®
Les styles sociaux sont des systèmes de représentation très simples des
comportements qui sont en général organisés selon deux dimensions
formant ainsi quatre quadrants. Certains ajoutent des dimensions
supplémentaires séparées tandis que d’autres en ont trois représentées
sous forme d’un radar. Cette simplicité a beaucoup intéressé les services
de formation et de recrutement qui en ont fait un usage intensif. Les
coachs ont commencé à s’en servir dès le début des années 80. Il existe
plusieurs approches dont les cinq principales sont décrites ci-dessous.
Les approches des styles sociaux sont soit orientées vers une
représentation de la personne (DISC, HBDI et Structogram), soit vers une
représentation de la relation de la personne avec les autres (PERSONA et
TRACOM).
DISC
Le DISC (Dominance, Inducement, Submission, Compliance) résulte des
travaux réalisés par William M. Marston, l’inventeur du détecteur de
mensonges, dans les années 20. L’ouvrage de référence est paru en 1928 :
DISC : Emotions of normal people.
L’idée de Marston était de caractériser les préférences émotives selon
un axe vertical associé à l’émotion exprimée ou contenue et un axe
horizontal soumission-dominance. Les différents questionnaires du DISC
comportent en général 24 questions et sont auto- ou hétéroperceptifs (en
cas de 360°).
Chaque quadrant se subdivise ensuite en 8 familles puis en 64 cases.
Le rapport qui est fourni est ipsatif, c’est-à-dire centré sur l’individu et
indique un style naturel ainsi qu’un style adapté.
HBDI
PERSONA
TRACOM
Le Structogram
Le structogram a été conçu par Rolph Schirm (1990) qui a tout d’abord
travaillé avec Paul MacLean, créateur du terme « cerveau tri-unique ».
En 1979 Rolph Schirm lança avec Victor Bataillard l’analyse
biostructurelle et ce dernier fonda l’IBSA, Institut pour l’Analyse
Biostructurelle dix ans plus tard.
Le structogram mesure la part du cerveau reptilien (Vert), du cerveau
limbique (Rouge) et du néo-cortex (Bleu) à l’aide d’un autoquestionnaire
de 40 questions. Les caractéristiques de chaque composante sont :
• Vert : besoin de contact, orientation vers le passé et intuition ;
• Rouge : besoin de dominance, orientation vers le présent et pensée
réaliste ;
• Bleu : besoin de sécurité, orientation vers le futur et pensée
rationnelle.
Bien sûr, les couleurs peuvent se combiner et une personne « Rouge-
Bleue » sera ambitieuse, tenace, anticipatrice, calculatrice et peu disposée
aux compromis. Il y a une analogie avec l’approche symbolique du corps
(tête, cœur, corps) utilisée par certains coachs humanistes mais la
ressemblance est limitée.
Le questionnaire se présente sous forme d’un livre avec toutes les
explications permettant de se comprendre mais aussi de comprendre les
autres (voir www.structogram.fr).
L’idée est de Robert House (1971) qui pense qu’un leader peut agir à la
fois sur la performance, la satisfaction et la motivation en donnant des
récompenses à ceux qui réalisent les objectifs, en clarifiant les stratégies
et en gommant les obstacles à la performance.
Il définit quatre styles de leadership : Directif, Supportif, Participatif et
Orienté résultat.
House tient aussi compte de deux facteurs situationnels qui sont les
personnalités des subordonnés et l’environnement.
Au niveau de la personnalité il prend en compte le LOC (Locus of
Control) et l’aptitude à l’autoperception. Ainsi, un subordonné avec un
LOC interne (responsable) s’accommode d’un leader participatif, un
LOC externe (qui croit au destin) préfère un directif. Les autoperceptifs
n’aiment pas les directifs.
Au niveau de l’environnement, House prend en compte la structuration
de la tâche, l’existence d’une autorité formelle et le support social.
Il existe des questionnaires que l’on peut trouver sur Internet (Filtre
Google : Questionnaire « path-goal »).
Cette approche imaginée par Paul Hersey & Kenneth Blanchard suppose
que le leader peut articuler son style selon deux dimensions : le support
apporté aux subordonnés (on parle aussi d’attitude relationnelle) et la
directivité (ou encore attitude organisationnelle). Il en résulte quatre
styles de management : délégatif (faible support, peu directif), directif
(faible support, directif), informatif (fort support, directif), participatif
(fort support, peu directif).
• Directif (structurer) – Organisationnel mais peu relationnel. Efficace
au démarrage, quand on a affaire à des débutants, quand la mission est
très technique et en période de crise ou de rattrapage.
• Informatif (convaincre) – Très organisationnel, très relationnel.
Efficace pour une équipe d’experts, quand la mission est technique,
quand elle exige une bonne connaissance du détail et quand
l’environnement est compétitif.
• Participatif (associer) – Peu organisationnel, très relationnel. Efficace
pour des équipiers mûrs et capables d’analyser les situations. Risque
de relations fusionnelles avec difficulté à se séparer.
• Délégatif (responsabiliser) – Peu organisationnel, peu relationnel.
Efficace si les équipiers sont compétents et communiquent entre eux,
s’ils peuvent gérer les conflits par eux-mêmes et s’ils sont autonomes.
Risque de sentiment d’abandon mais les séparations sont bien
supportées.
Le modèle permet par ailleurs de mesurer la capacité du manager ou
du leader à modifier son style afin de l’adapter à la situation. Cette
approche simple est très utile en coaching pour les coachés qui n’ont
bénéficié d’aucune formation au management.
Il existe un test qui permet d’apprécier le style du leader ainsi que sa
capacité à en changer selon la situation (Filtre Google : questionnaire
« situational management »).
INTELLIGENCE ÉMOTIONNELLE
ET INTELLIGENCE RELATIONNELLE
L’intelligence émotionnelle
Le terme a été utilisé en premier par Wayne Payne en 1985 mais l’idée
date de bien longtemps. Salovey et Mayer en 1990 puis surtout Daniel
Goleman en 1995 ont lancé le concept sur le marché portés par la
conviction que l’intelligence émotionnelle était prédictive de la réussite,
ce qui a été contesté par la suite.
Il existe plusieurs conceptions de l’intelligence émotionnelle et donc
plusieurs outils de mesure.
Le modèle de Salovey et Mayer (ability-based model) définit l’IE
comme la capacité à percevoir les émotions, à les comprendre, à les
utiliser, à les réguler et à les intégrer à la pensée. Ce modèle manque de
validité prédictive. La mesure est faite avec le Mayer-Salovey-Caruso
Emotional Intelligence Test (MSCEIT).
Le modèle de Daniel Goleman est dit « mixte » car il éclaire les
compétences et aptitudes d’un leader performant : conscience de soi,
contrôle de soi, conscience sociale, capacité à inspirer, influencer et gérer
les conflits. Le modèle inclut des compétences émotionnelles qui sont
susceptibles d’être amendées ou développées. Trois outils de mesure
existent : le Emotional Competency Inventory (ECI), le Emotional and
Social Competency Inventory (ESCI) plus récent et le Emotional
Intelligence Appraisal qui peut servir pour un 360°.
Le modèle Bar-On (ESI) définit l’IE comme la compréhension de soi
et des autres, la capacité à établir de bonnes relations et à s’adapter aux
fluctuations de l’environnement. Cette forme d’IE peut être développée
par une formation appropriée et elle est corrélée avec le succès. L’outil de
mesure est le Bar-On Emotion Quotient Inventory (EQ-i).
Le modèle de Petrides (2009) définit des « traits » qui sont des
autoperceptions des capacités émotionnelles, indépendamment des
capacités cognitives. Les outils de mesure des traits sont nombreux : le
Swinburne University Emotional Intelligence Test (SUEIT), le Schu EI
model, et le Trait Emotional Intelligence Questionnaire (TEIQue) qui est
public et disponible en plusieurs langues (voir http://www.teique.be). Il a
en outre de bonnes qualités psychométriques.
L’intelligence relationnelle
L’ANALOGIE EST UN LIEN entre le système réel du coaché (sa vie, son travail,
ses relations, ses modes de fonctionnement…) et un outil utilisé dans la
relation entre coach et coaché. Ce lien est du type « fonctionne comme la
réalité ». Ce qui se passe lorsque l’outil est utilisé par le coach est
analogue à ce qui se passe dans la vie du coaché.
Les outils analogiques ne reproduisent qu’une petite partie de la
réalité, mais dans une forme purifiée. Il est alors possible d’analyser
finement ce qui se passe avec l’outil pour comprendre ce qui
dysfonctionne dans la vie réelle du coaché.
Les cubes
Le matériel nécessaire pour déployer cet outil est un jeu d’une centaine
de cubes dont la taille idéale est de deux centimètres de côté. Il faut
également un chronomètre, du papier et un crayon. L’exercice se fait sur
une table bien stable.
Les thématiques qu’il est possible d’aborder sont les suivantes :
• gestion des objectifs que le coaché se fixe à lui-même,
• gestion des objectifs qui lui sont fixés par d’autres,
• prise de risque,
• gestion du temps,
• gestion du stress.
Comme pour tous les outils de type analogique, le coach doit chercher
à rapprocher ce qui se passe durant l’utilisation de l’outil de ce qui se
passe dans la réalité. Celle-ci couvre aussi bien des évènements ponctuels
que le scénario de vie professionnelle ou personnelle. Les prises de
conscience portent sur les bonnes ou mauvaises stratégies de réussite, sur
les causes des échecs ou dysfonctionnements et sur l’exploration du
potentiel.
Le protocole des cubes est très précis et le coach doit veiller à ce qu’il
soit respecté. Bien souvent des coachés impulsifs ont tendance à se
précipiter, n’écoutent pas attentivement les consignes ou cherchent à les
transgresser. Ces comportements peuvent bien entendu être lus comme
des reflets systémiques (chap. 6) et provoquer des prises de conscience.
Notons qu’ils touchent aux fondements de la personnalité du coaché qui
aura donc tendance à dénier ou oublier les remarques du coach.
L’exercice comporte plusieurs phases dont la première est la consigne :
« Je vais vous demander de bien respecter les consignes, c’est très
important. Voici des cubes en bois. L’exercice consiste à en empiler un
certain nombre en colonne. Je vous demande d’attendre mon signal avant
de toucher à ces cubes. Pouvez-vous tout d’abord noter sur ce papier
combien de cubes vous pouvez empiler sur la base d’un seul cube en une
minute. »
Le coaché réfléchit et note.
« Ceci constitue votre objectif. À mon signal vous aurez une minute
pour construire votre colonne. »
Le coach déclenche le chronomètre et donne le signal de fin au bout de
60 secondes. La performance est calculée en attribuant 1 par cube jusqu’à
l’objectif. Si l’objectif est atteint, doubler les points et attribuer un point
supplémentaire par cube au-dessus de l’objectif. La performance
minimale est 1 car on compte le premier cube si la colonne s’est
écroulée.
À la suite de cette première étape, le débriefing permet de recueillir les
ressentis et réflexions du coaché. Il est important de noter ce qui ressort
comme fondamental des croyances du coaché et les reflets systémiques,
c’est-à-dire ce qu’il répète sans cesse dans sa vie et dans l’exercice.
Dans une deuxième et une troisième étape les mêmes opérations sont
répétées. Au cours d’une quatrième étape la consigne est modifiée et
énoncée comme suit : « Construisez une colonne comme vous le
voulez. »
Le débriefing est le même pour les étapes 2 à 4. Une fois les quatre
étapes effectuées, il faut faire un débriefing qui relie les quatre étapes.
Celles-ci peuvent être analogues à l’approche que le coaché adopte dans
un projet ou même dans sa vie : un pari sur l’inconnu qui peut-être
prudent ou hardi, puis l’expérience aidant un objectif plus réaliste avec
toutefois des précautions ou une part de risque, puis une forme de sagesse
ou bien d’obstination dans le risque, puis enfin la surprise de la liberté
qui ouvre les possibles ou bien au contraire ne permet pas de s’extraire de
l’histoire.
Exemple
Le coaché se fixe un objectif de 12 et empile sans difficulté
14 cubes. « C’est toujours comme cela dans ma vie, je joue
petit… ». Il pense alors pouvoir en empiler 18, « Compte tenu de
l’expérience acquise… » mais la colonne s’écroule car il tremble. Il
revient alors à un objectif de 14 qu’il empile sans peine. La colonne
libre a une base de 16 cubes, puis 9, puis 4 puis 1, c’est en fait une
pyramide. Le coaché peut parler de sa façon de prendre des
décisions, de sa vie, de ses rêves.
LES OUTILS SYMBOLIQUES
Exemple
Le coach demande au coaché de lui décrire son futur à vingt ans
(signifié). Le coaché parle alors longuement de son désir de paix et
de sérénité, il se voit faire le tour du monde en voilier, aborder des
rivages inconnus, etc. Il avoue hésiter à tout abandonner pour
réaliser ce rêve.
Imaginons qu’un autre coach préfère utiliser le photolangage pour
aborder ce futur lointain de ce coaché. Celui-ci sélectionne une
photo représentant une terre aride vue de la mer.
Les thèmes abordés dans l’un et l’autre cas sont proches mais la
façon de les aborder va être totalement différente. Dans le premier
cas, le désir du coaché est un flot descendant que le coach ne peut
que suivre : partir puis découvrir. Dans le second cas le coach peut
remonter vers la source du désir du coaché en l’interrogeant sur les
différents éléments de l’image. Par exemple en demandant : « Cette
terre aride, était-ce important lorsque vous avez été attiré par cette
photo ? ». Surpris, le coaché répond, « Oui, en effet, c’était
important, je ne veux pas risquer de tout perdre pour me retrouver
dans un désert. ».
Il y en a de deux sortes : d’une part les outils projectifs et d’autre part les
outils de médiation par la photo.
Techniques projectives
Photolangage et désir
Photolangages thématiques
Un photolangage centré autour d’un sujet permet d’aborder certains
thèmes de façon fine.
Exemple
Il est facile de sélectionner des photos autour du thème de l’équipe
en prenant soin d’illustrer une aussi grande variété de valeurs que
possible. Donc, choisir des photos d’équipe montrant l’effort, la
solidarité, l’interdépendance, le plaisir, la confrontation, le risque,
etc. Quelques photos montrant une seule personne sont également
utiles dans un tel photolangage : un homme brandissant un trophée,
une femme assise sur le bord d’une route ou portant l’uniforme de
pilote, etc.
Lors d’une phase de travail sur les valeurs avec une équipe
l’exercice suivant peut être déployé : « Choisissez chacun dans ce
jeu de photos celle qui représente le mieux l’équipe actuelle et celle
qui représente le mieux l’équipe telle que vous la souhaitez. ».
Chacun ayant sélectionné deux photos, la suite de la consigne est la
suivante : « Maintenant, chacun d’entre vous va citer les trois
valeurs que chaque photo illustre et qui vous ont attiré. ».
Toutes les valeurs mentionnées par les équipiers vont alors être
notées sur deux tableaux, l’un pour les valeurs actuelles et l’autre
pour les valeurs désirées.
Conseils pratiques
Les cartes
L’approche narrative
Tout est changement, non pour ne plus être mais pour devenir ce qui n’est pas encore.
Épitecte
LES OUTILS DE CHANGEMENT, comme leur nom l’indique, ont pour vocation de
permettre au coaché de faire un saut quantique, c’est-à-dire un
changement 2 (chap. 2). Ross Ashby (1956) aurait été le premier à
introduire les notions de changement 1 et de changement 2. Pour faire
comprendre à quoi ces notions réfèrent, Paul Watzlawick (1975) propose
une analogie automobile. Le changement 1 serait comme l’accélération
en première, tandis que le changement 2 correspondrait au passage de la
seconde, c’est-à-dire à l’entrée dans un registre complètement différent,
appartenant à une logique plus élaborée : celle des pignons complexes,
par rapport à la simple adjonction de carburant. Cette vision, à
l’expérience, mérite d’être affinée.
En effet pour qu’il soit possible de passer la seconde, il faut avoir
acquis assez de vitesse en première, sinon le moteur peine et peut même
caler. De manière générale, cela signifie que le changement 2 a pour
préalable suffisamment de changement 1. D’autre part, pour passer en
seconde, il faut également tenir compte de l’état de la chaussée. Sur un
chemin de terre sinueux, rouler en première est la meilleure chose à faire.
Pour profiter du rapport de vitesse supérieur, il faut tout d’abord rejoindre
une route goudronnée.
En coaching, c’est la même chose : éclairer le coaché sur ce qu’il est,
lui faire prendre conscience du fonctionnement de son environnement, lui
donner des clefs de compréhension sur la culture de son entreprise, tout
cela sert à lui donner des armes, bien sûr, mais aussi à le préparer au
grand saut vers son état désiré. Et, ce saut, il se fait avec des outils dits
« de changement » qui, par l’émotion qu’ils suscitent, permettent la
modification en profondeur des représentations du coaché.
Ces outils demandent du doigté, de la sensibilité et parfois un peu de
cabotinage. C’est là que l’analogie avec l’ébéniste est la plus parlante car
il ne s’agit plus seulement de dérouler un processus, énoncer des
consignes et suivre une par une les étapes du débriefing. Il faut du
souffle, de la conviction et surtout de l’humilité, bref un
professionnalisme qui ne peut se construire que par un entraînement
assisté au cours d’une formation ou en groupe de pairs.
L’échelle des niveaux logiques a été formalisée par Robert Dilts en 1983
sur la base de travaux de Gregory Bateson. L’outil résulte de la réflexion
suivante : faire autrement, c’est entrer dans l’inconnu et cela représente
un danger pour la personne. Sortir des modes de fonctionnement de
préservation est une sorte de saut dans le vide qui terrifie (chap. 10).
Robert Dilts a donc imaginé un processus permettant d’élargir la base des
forces de préservation tout en introduisant des modes de fonctionnement
de transformation.
Dans la pratique, les coachs ont apporté de nombreuses modifications
à l’outil initial. Le processus que nous décrivons ici est adapté à des
objectifs concrets à fort enjeu, par exemple des actions que le coaché n’a
pas réussi à accomplir pour dépasser un obstacle.
L’organisation pratique de l’exercice demande un peu de place car le
coach va matérialiser les six niveaux avec des feuilles portant le nom du
niveau et espacées d’environ un mètre. Le coaché va marcher le long de
cette échelle depuis le niveau le plus bas (Environnement) vers le
niveau le plus haut (Sens) puis revenir. Il sera accompagné par le coach.
Celui-ci doit se garder de toute intervention interprétative qui agirait
comme une pollution dans le processus. Il doit donc se limiter à des
questions ouvertes et des reformulations. Il doit aussi être présent, c’est-
à-dire, par exemple, ne pas prendre des notes. Le rythme doit être lent,
l’exercice durant au total une quarantaine de minutes. À la fin de chaque
étape, le coach résume l’essentiel de ce qu’il a entendu. Il est parfois
nécessaire de redescendre l’échelle d’un niveau s’il apparaît que l’assise
qui permet le saut évolutif n’est pas établie.
Le principe général est qu’une difficulté à un niveau pourra être
résolue à un des niveaux supérieurs. Une compétence manquante, par
exemple l’affirmation de soi, pourra être acquise en modifiant certaines
croyances ou l’image de soi.
La consigne initiale est la suivante : « Quelle situation voulez-vous
étudier ? »
Exemple
Eh bien il m’a été impossible d’affronter le DG de ce client pour
m’expliquer sur la défaillance de mon équipe. Il faut pourtant que je
trouve un compromis pour les indemnités qui soit juste. Son
estimation des pénalités est outrageusement exagérée.
Exemple (suite)
Coach – Voilà, vous êtes dans son bureau, sur quelles compétences,
quelles ressources allez-vous vous appuyer ?
Coachée – Ma foi, tout d’abord sur ma parfaite connaissance du
dossier. Également ma capacité à écouter, à bien comprendre ses
préoccupations.
Coach – Mais qu’est-ce qui vous manque ?
Coachée – Très certainement l’affirmation de moi. Il
m’impressionne.
Exemple (suite)
Coachée – Ce DG me domine car il a su aller beaucoup plus loin
que moi avec un diplôme inférieur
Coach – Un diplôme inférieur… (la « réitération » (Moral & Angel,
2014, p. 82) est très utile dans cet exercice pour ouvrir les portes
aux croyances du coaché).
Coachée – Oui, c’est un truc que disait mon père : « En France on
va aussi loin que son diplôme. Surtout les femmes ». Long silence.
Le coach passe au niveau suivant.
Le niveau de l’Identité est délicat car le coaché doit répondre à la
question « Qui êtes-vous ? » sans qu’elle soit posée. Quelques questions
peuvent amorcer la réflexion : « Qu’est-ce qu’être une femme (ou un
homme) signifie pour vous ? », « Qu’est-ce qui vous définit avant toute
autre chose ? », etc. Là encore des enchaînements peuvent apparaître
entre les niveaux : l’affirmation de soi, compétence manquante dans
l’exemple ci-dessus, peut-être liée à un stéréotype relatif à la position de
la femme dans la vie professionnelle, lui-même lié à un questionnement
sur l’identité féminine.
Exemple (suite)
Coach – Les femmes… (Réitération à nouveau, quelques secondes
de silence) Mais… Et vous ?
La fin du chemin est l’arrivée sur le Sens. La question qui ne doit pas
être posée est cette fois : « Pourquoi suis-je là ? ». Les éléments de
réponse tournent autour de l’appartenance, de la finalité et de la
motivation. Pour éviter que la conversation prenne un tour trop cérébral
alors que l’émotion a peu à peu monté durant le processus, ce que le
coach propose est une visualisation d’un paysage intérieur à connotation
positive. Les valeurs et l’identité doivent se confondre dans ce lieu de
profonde quiétude, l’objectif du coach est que le coaché soit centré sur
lui-même. Le coach encourage alors le coaché à trouver un geste ou un
objet dans ce paysage qui lui permette d’y retourner à volonté lorsque la
tempête se lève.
Le coach propose alors le chemin inverse qui permet au coaché de
revisiter chaque étape en y incluant les acquis du voyage :
• Au niveau de l’identité, « Qui suis-je en harmonie avec le sens ? »
• Au niveau des croyances et valeurs, « Sont-elles les mêmes, quelles
permissions se donner pour avancer ? »
• Au niveau des compétences, « Lesquelles ai-je acquis au cours du
voyage ? »
• Au niveau des comportements, raconter à nouveau le film, « Comment
cela se passe maintenant ? »
• Enfin, au niveau de l’environnement, qu’est-ce qu’il faut modifier ?
Bien entendu, il faut débriefer sur les ressentis et le processus.
LE VOYAGE DU HÉROS
L’Appel
L’Appel n’est pas issu de la raison, c’est une nécessité intérieure qui ne
sait s’exprimer jusque-là. La personne peut décider de l’ignorer, afin de
ne pas faire souffrir son environnement par exemple, ou bien elle peut
répondre à l’Appel et s’engager dans un changement fondamental de son
existence. Le coach accompagne le coaché dans la reconnaissance de son
désir profond qui, le plus souvent, fait peur car il s’agit souvent de
changer de vie.
Le Seuil
Les Alliés
L’Épreuve ou le Dragon
L’épreuve n’est pas l’opposition à un ennemi ou un danger mais la
confrontation au reflet de notre ombre intérieure. Nous devons
l’apprivoiser, l’accepter et rester en contact avec elle. C’est une de nos
ressources, peut-être la plus puissante.
La Quête
Exemple
Supposons que nous travaillons avec le CoDir d’une grande marque
automobile dont la préoccupation est : Comment traverser la baisse
des ventes de voitures en Europe durant les trois années à venir ? Où
placer mes meilleures ressources humaines ?
3 – Quels sont tous les facteurs pouvant agir sur cette décision ? Ce
travail doit être fait en sous-groupes jusqu’à identifier tous les facteurs
possibles, même les plus improbables.
Suite
On peut identifier :
• la concurrence des pays à bas coût de main d’œuvre ;
• les comportements d’achat qui évoluent (achat par Internet, moindre
intérêt pour les options, etc.) ;
• l’action des pouvoirs publics pour soutenir (primes à la casse,
incitation fiscale) ou ralentir (taxes sur les pollueurs, installation de
transports en commun efficaces, etc.) la demande ;
• etc.
4 – Choisir parmi eux les deux facteurs les plus critiques. On définira les
plus critiques comme étant ceux qui ont à la fois un impact fort et le plus
haut niveau d’incertitude. Les contraintes qu’ils évoquent (impact,
incertitude) définissent les points de vigilance maximale et probablement
les zones d’arrogance maximale de l’équipe.
Suite
Admettons que l’un des facteurs soit le comportement des
acheteurs, et que l’autre soit l’action des pouvoirs publics.
Note : Il s’agit d’un exemple théorique pour illustrer la méthode et
qui n’a rien à voir avec les préoccupations réelles des constructeurs.
Suite
Comportement des acheteurs :
• favorable : la marque prime comme critère d’achat, quel que soit le
mode de distribution ;
• défavorable : peu importe la marque car le mode de distribution
préféré est la mise à disposition d’un véhicule à la porte, dans les
15 minutes, quelles que soient les conditions.
Pouvoirs publics :
• favorable : fortes interventions en faveur du renouvellement du
parc ;
• défavorable : grands projets environnementaux avec de forts
impacts sur le transport comme, par exemple, des mesures
incitatives pour le travail chez soi, augmentation des taxes sur les
carburants, etc.
Suite
Le scénario défavorable-défavorable dessine une société où les
transports sont devenus un service à 10 % capturé par des sociétés
déjà implantées (les loueurs, par exemple) ou qui pourrait être repris
par les constructeurs. Dans un environnement où la demande
globale baisse, la part de marché devient le critère fondamental de la
stratégie.
L’outil Les Balises du futur (balises prospectives) a été mis au point par
Philippe Gabilliet (1999, 2008). Il permet d’aider un CoDir plutôt
« cerveau droit » à partager une vision sur l’avenir de l’entreprise. Il peut
aussi être utilisé au cours d’un coaching individuel. L’objectif est de
permettre des décisions immédiates porteuses d’avenir.
Mise en œuvre
Dans un premier temps, un horizon est défini, trois, cinq ou dix ans selon
l’activité, ainsi qu’une problématique d’anticipation.
Dans un deuxième temps la personne ou l’équipe va travailler sur six
questions (ou balises) posées successivement. Les équipiers répondent
individuellement à une question et une synthèse est faite avant que la
question suivante soit posée :
1 – Qu’est-ce qui n’a pas changé dans cinq ans ?
2 – Qu’est-ce qui a inévitablement changé dans cinq ans ?
3 – Qu’est-ce qui ne saurait être dans cinq ans ?
4 – Qu’est-ce qui a commencé à changer maintenant ?
5 – Sur les cinq années à venir, où se situent les principales
incertitudes ?
6 – Où se situent vos zones de liberté, de décision et d’action ?
La première question révèle en fait les facteurs prévalents de
l’homéostasie, tandis que la seconde entraîne une réflexion sur la nature
du devenir : soumission ou contrôle. Chaque question a ainsi un sens
caché et nous ne saurions trop recommander de consulter les ouvrages de
l’auteur.
Débriefing
La Boussole du devenir
Origines
Marche du jeu
LE SCHÉMA SYSTÉMIQUE
Le schéma systémique fait sans aucun doute partie des outils les plus
puissants décrits dans cet ouvrage. Il s’applique aussi bien aux situations
privées que professionnelles, au coaching individuel ou d’équipe et il
permet d’éclairer les problématiques les plus embrouillées. Nous
prendrons le cas particulier d’une situation professionnelle : le coaché est
le leader d’une équipe au sein d’une entreprise dont l’organisation est
matricielle.
Exemple
Frédéric parle de son équipe : « Chez-nous, il est mal vu de partir
tôt. Et puis aussi, il est bien vu de gagner à l’arraché. Les
commandes faciles, ce n’est pas ce que nous cherchons… ».
Interrogé sur l’origine de ces attitudes, il précise : « C’est venu peu
à peu pour réagir au laxisme qui a cours dans cette boîte. Les autres
services nous envient… »
La poubelle
Exemple
Ce coaché mène une vie de fou tiraillé entre diverses activités :
travail, famille, la présidence d’une association, le tennis, l’étude de
la philosophie chinoise et des cours par correspondance de
comptabilité. Son épouse menace de le quitter. Il choisit de jeter en
premier la feuille sur laquelle est inscrit « La présidence de
l’association ».
Bien des coachés utilisent la martingale diabolique qui est une méthode
absolument infaillible pour ne jamais échouer. Elle consiste à ne jamais
rien tenter.
D’autres l’utilisent afin d’être certain de ne jamais réussir. Peur de
l’échec ou peur de la réussite sont deux aspects du « ne rien faire ».
Afin de déjouer la martingale diabolique, il existe un outil très simple
qui ne nécessite que deux gros dés à jouer.
Lorsque le coach a identifié le désir du coaché, il lui demande quelles
sont ses chances de réussite. Selon la réponse il confie au coaché un ou
deux dés (un seul si les chances sont entre 10 % et 30 %, deux si les
chances sont entre 1 % et 10 %).
« Supposons que la réussite de votre projet soit de tirer un double six
avec ces deux dés. Comment allez-vous procéder ? »
La pomme de terre
Certains coaché ont une problématique liée au lâcher prise. Cet exercice
permet de leur faire prendre conscience de la nécessité de s’engager
pleinement dans l’action pour atteindre l’objectif qui y est associé.
La caractéristique de cet outil est de passer par le corps. Il est
apparenté au bris de briques avec la tranche de la main par les karatékas
mais permet un débriefing plus fin.
Le matériel nécessaire est le suivant : une grosse pomme de terre crue,
des pailles en plastique et un torchon.
Placer le torchon sur les cuisses du coaché (pour éviter que les
vêtements soient tachés). Le coaché doit tenir fermement la pomme de
terre entre le pouce et l’index et écarter ses autres doigts (important). De
l’autre main il tient la paille.
Il doit maintenant traverser la pomme de terre avec la paille.
Ce n’est possible qu’en tenant solidement la paille et en lançant le
coup comme si la main aussi devait traverser la pomme de terre. Il faut
lâcher prise et la paille traverse aisément.
Le débriefing doit insister sur le ressenti corporel. Bien entendu, il y a
lieu d’examiner les reflets systémiques entre les tentatives infructueuses
et ce qui se passe dans la réalité pour les projets du coaché.
Les 47 photos
Cet outil est issu de recherches sur la chance menées en particulier par le
Professeur Richard Wiseman. Le coach demande au coaché de compter
des photos dans un ensemble d’articles spécialement préparé pour cet
exercice. Au tiers de la lecture un encart mentionne : « Inutile de
compter, il y a 47 photos ».
Dans les expériences menées sur la chance, ceux qui prétendent en
avoir remarquent l’encart. Ceux qui se disent malchanceux tournent la
page sans le voir.
Le débriefing porte sur l’attention qui est accordée aux opportunités et
peut se poursuivre par une recherche de reflets systémiques. Il est aussi
intéressant d’aborder les notions de regret et de remords.
La baguette magique
Parfois le coaché exprime qu’il n’a pas de désir ou que ses désirs sont
inaccessibles. Le coach lui propose alors une baguette magique (qu’il a
achetée chez un marchand de jouets) et lui accorde un vœu, un seul.
Dans quatre cas sur cinq, le vœu formulé par le coaché ne demande
aucune magie mais seulement des efforts, de la pugnacité, de la patience
ou d’accepter un moment difficile dans la relation avec une autre
personne (comme par exemple rompre).
En soulignant le fait que le vœu formulé est après tout ordinaire, le coach
fait un recadrage parfois brutal. Il peut proposer au coaché de formuler
un second vœu, vraiment magique cette fois.
Pile ou face
La visualisation
C’est une méthode qui a été imaginée dans les années 60 par Joseph Luft
(1969) et Harrington Ingram qui ont utilisé leurs prénoms pour construire
le mot « Johari ». Il s’agit d’une figure à quatre quadrants qui permet
d’analyser la connaissance que nous avons de nous-mêmes et de l’autre
dans la relation. L’approche est utilisable pour une interaction de
personne à personne ou dans un groupe. Ce sont essentiellement des
comportements observables présents ou prévisibles qui doivent alimenter
chaque quadrant.
Zone aveugle :
Zone ouverte ou grand jour :
« Ce qui est connu des autres et inconnu de
« Ce qui est connu de soi et des autres. »
soi. »
Interculturel interindividuel
Une situation de coaching assez fréquente est celle d’un coaché qui a du
mal avec un interlocuteur d’une culture différente. La prise de conscience
de ce qu’est cette différence est bien entendu un recadrage (chap. 5) et le
jeu de rôle inversé est un outil particulièrement efficace. Toutefois,
s’agissant de cultures, le scénario du jeu de rôle doit prendre en compte
les caractéristiques de chaque communauté.
Il arrive également qu’une prise de conscience de l’interculturalité soit
nécessaire dans une équipe. L’outil présenté ici est conçu pour être
déployé avec deux à quatre personnes. Il va de soi que les
caractéristiques culturelles peuvent être modifiées par le coach selon les
besoins (voir Moral, 2004).
Exercice d’interculturalité
Les consignes sont imprimées et chacune n’est vue que par le coach
ou le (ou les) coaché(s).
Situation (Client)
Vous dirigez une importante société cliente de la société X qui vous
a fourni des machines dont le taux de panne est très élevé. Vous
recevez le président de cette société.
Votre profil culturel (Oriental, Asiatique, …)
Votre souci est de connaître l’autre personne afin de décider si vous
pouvez avoir confiance. Pour établir cette relation, le temps ne
compte pas et vous espérez bien que le président de la société X
restera sur place un jour ou deux et acceptera votre hospitalité. Vous
pouvez être blessé s’il la décline mais vous ne le montrerez que
discrètement.
Vous êtes très formel et vous pouvez vous offusquer franchement si
votre interlocuteur refuse le thé que vous lui offrez.
Pour vous la personne compte beaucoup plus que l’entreprise
qu’elle représente. En conséquence, vous comptez sur la visite du
président lui-même si, dans l’avenir, les machines de la société X
continuaient à avoir des pannes.
Vous appartenez à un important groupe de personnes influentes dans
votre pays. Si le président de X ne montre pas qu’il vous respecte,
vous le considérerez comme un imbécile qui passe à côté d’une
immense opportunité et vous le lui laisserez entendre, mais a
minima.
Situation (Fournisseur)
Vous êtes le président de la société X qui a fourni des machines à
une entreprise étrangère. Le taux de panne de ce matériel est très
élevé et cet important client est mécontent. Vous profitez de votre
passage dans ce pays pour rencontrer le dirigeant de cette société.
Vous n’avez qu’une dizaine de minutes devant vous car vous devez
absolument prendre un avion pour votre prochaine destination où se
joue un très gros contrat.
Votre profil culturel (Occidental, Anglo-Saxon)
Votre souci est de trouver une issue favorable par un moyen ou par
un autre : une indemnité, la mise à disposition d’un spécialiste, voire
le remplacement des machines. Pour vous, une solution doit être
trouvée à la fin de l’entretien au terme duquel vous penserez à autre
chose.
Vous êtes plutôt décontracté, voire un peu familier, sans être
insolent.
Vous ne vous sentez pas investi de la responsabilité des pannes. Les
techniciens que vous enverrez résoudront le problème qui n’est que
de nature technique. Il n’est pas vraiment question de revenir dans
ce pays car vous êtes très occupé.
Pour vous, les autres doivent montrer leurs qualités : s’ils sont vifs,
proactifs, entreprenants, vous aurez de l’estime pour eux. S’ils ne
montrent pas cette rage de réussir qui vous anime, vous les
considérerez comme de doux rêveurs et vous leur laisserez entendre
vos doutes.
L’ÉQUI-COACHING
Principe général
LES OUTILS
DU COACHING
COLLECTIF
Michel – À mon avis le développement des nouvelles technologies va
probablement changer beaucoup de choses dans notre métier.
Florence – Les nouvelles technologies comme on continue encore à les
appeler bien qu’elles soient de plus en plus en usage dans notre époque
moderne, au-delà de ce qu’elles changent dans notre métier influent sur
le rapport au monde d’un grand nombre de nos contemporains. Les
usages des technologies de l’information et de la communication
modèlent les relations sociales et les manières de collaborer et de
travailler. Elles apportent à la fois du progrès mais aussi un contingent de
problèmes intrinsèques. Il va falloir rester vigilants avec ce paradoxe.
M – En tout cas, j’utilise de plus en plus volontiers les outils disponibles
sur le web qui présentent l’avantage d’être en plusieurs langues et d’avoir
de meilleures caractéristiques psychométriques. En outre, ils produisent
des documents propres et clairs que l’on peut laisser aux coachés.
F – Un des autres avantages de ce type d’outils est la mise à disposition
d’une même chose à un nombre de personnes allant d’un à plusieurs
centaines. L’outil sur le web par sa facilité d’accès et sa rapidité de
traitement semble tout particulièrement adapté au travail sur des grands
groupes.
M – Sans compter que cela permet une analyse beaucoup plus fine des
réponses. Toute l’information entrée est exploitable. Il est possible par
exemple de mesurer le conformisme social, c’est-à-dire analyser si la
réponse est spontanée ou si la personne s’est efforcée de montrer ce
qu’elle croit qu’on attend d’elle.
F – C’est également intéressant car les personnes peuvent se positionner
sans que l’effet de Ash1 intervienne. Comme elles ne sont pas informées
des réponses des autres participants, elles peuvent vraiment se
positionner dans leur libre arbitre. Les analyses de cohérence qui peuvent
être intégrées dans certains questionnaires sont appréciées car elles
permettent de savoir si les personnes répondent de manière authentique
ou si elles continuent à porter leur masque social. Ainsi dans l’analyse
DISC si l’on souhaite connaître le taux de cohérence aux réponses, il
suffit de cocher une case dans l’interface.
M – Oui, il y a également cette fonction dans ExpAdviser® (chap. 7).
F – Mais au-delà des questionnaires, connais-tu des outils qui permettent
de coacher en ligne ?
M – Comme dans ton projet de coaching minceur dont le principe se
développe ?
F – Oui, là, le web était utilisé autour d’une thématique précise. Le
principe est de construire une réponse personnalisée à partir d’un
diagnostic de l’état présent et de l’état désiré. Les ressources à explorer,
les freins au changement, les croyances limitantes, avaient été bien
modélisées.
M – De même, il existe des simulateurs d’expériences interculturelles qui
peuvent être utilisés en situation lors d’une séance de coaching afin de
voir comment le coaché réagit spontanément et surtout discuter de ce
qu’il ressent en le faisant.
F – En Suisse, une interface thérapeutique accompagne les personnalités
évitantes avec un meilleur taux de réussite qu’une thérapie classique.
M – Oui, j’ai vu que certaines phobies pouvaient être traitées en plaçant
les patients dans une réalité virtuelle, comme la peur du vide ou de
certains animaux. On peut penser que les jeux de rôle ou de rôles
inversés pourront un jour se faire avec des outils de la réalité virtuelle.
F – Dès qu’on aborde le chapitre du virtuel, le champ des possibles
devient immense. D’ailleurs, on peut trouver en ligne des ressources de
visualisation, de relaxation, d’écothérapie…
M – À propos de développement de nouveaux produits, il faut
mentionner comment HRS, l’outil que j’ai mis au point avec Stéphane
Vallée a été construit. Nous sommes partis d’un outil utilisé en coaching
d’équipe qui était déployé sur papier ou avec des cartes. Il est apparu au
cours d’une mission qu’il pouvait être facilement automatisé en
proposant aux personnes des situations pour lesquelles elles pouvaient
Choisir leur mode de fonctionnement préféré (chap. 10).
F – Une chose tout de même à préciser et dont nous sommes bien
conscients, c’est que ces outils pour le moment, n’ont pas fait preuve de
robustesse ni de validité dans le pur sens du terme. Nos outils de
coaching sont un peu « barbares » comparés aux outils utilisés par les
comportementalistes qui sont testés et validés sur de très larges cohortes
avec test en double aveugle, etc. Par conséquent, n’est-ce pas un peu
abusif de proposer ce type d’outils ?
M – Nous sommes en coaching pas en recherche. Donc les fameux
canons de la qualité métrologique à savoir validité, fidélité, sensibilité ne
sont pas pertinents puisque ce que nous cherchons c’est provoquer un
changement et non mesurer avec précision.
F – Il est vrai que le recul viendra à l’utilisation. Je pense notamment à
tous les grands questionnaires utilisés dans les phases de diagnostic des
risques psychosociaux comme le WOCQ. L’Université de Liège construit
sa base de données au fur et à mesure des actions sur le terrain.
M – De toute façon, ce qui importe c’est de provoquer une prise de
conscience. Lorsque je suis face à une équipe à présenter les résultats de
HRS, il arrive parfois qu’au plus fort du débriefing une personne pose la
question des qualités métrologiques de cet outil. À ce moment j’ai le
choix entre deux réponses, la première est de parler en statisticien à celui
ou à celle qui a posé la question. C’est ce que j’appelle la réponse
charitable. La deuxième consiste à demander à l’équipe si ce genre de
question technique, sans rapport avec ce dont il est question, arrive
également dans la réalité de leur travail et quel est l’effet produit. Dans
cette seconde façon de répondre je recherche un reflet systémique en vue
de provoquer une prise de conscience de ce qui se passe ici et
maintenant : poser une question technique sert-il à d’éviter de s’intéresser
à l’essentiel ?
F – Donc pour récapituler, nous avons des outils web qui nous permettent
d’affiner la connaissance de soi (analyse, tests), des outils qui permettent
d’accéder à un état désiré à partir de ressources mises à disposition sur le
site internet (coaching thématique), des outils qui permettent de mesurer,
soit le changement, soit l’état présent d’une organisation ou d’une équipe
(diagnostic, mesure, enquête…), des outils qui sont des tuteurs ou des
simulateurs pour acquérir de nouveaux comportements (visualisation,
cohérence cardiaque, habituation…). Y a-t-il d’autres outils dans
d’autres grandes classes d’action ?
M – Dans les technologies à venir, vois-tu quoi que ce soit qui pourra se
révéler utile une fois que l’on se sera penché dessus ?
F – Oui, avec le web sémantique et la personnalisation accrue, on peut
imaginer que les outils de coaching en ligne deviendront de plus en
efficace et simple d’utilisation et d’accès. J’imagine aussi que les
ressources groupales seront mieux organisées. Aujourd’hui, les
communautés en ligne peuvent agir comme catalyseurs de progrès,
notamment par leur capacité à donner du feed-back positif et à assurer un
soutien et une solidarité à ses membres. Dans le cas du coaching minceur,
c’est un levier très efficace par exemple.
M – N’oublions pas les outils collaboratifs.
F – Effectivement, il y a tout un pan du coaching qui s’ouvre là. D’une
part pour accompagner la montée en puissance des outils de travail
collaboratif qui nécessitent un véritable changement de comportements :
l’acquisition de valeurs de coopération, d’intelligence collective et
d’autonomie. D’autre part pour nous les coach qui avons à nous les
approprier afin de les intégrer à notre boîte à outils.
M – Quand j’étais jeune ingénieur, il y a longtemps, j’avais rencontré un
haut fonctionnaire très actif dans la promotion des outils informatiques
dans son activité. Il m’avait dit « les ordinateurs, leur principale qualité
c’est de contracter le temps ». Beaucoup d’eau a passé sous les ponts et
les machines ont acquis d’autres propriétés, comme de mettre en lien ou
de permettre l’intelligence collective qui sera l’objet de notre dernière
conversation.
F – Je fais un lien avec la capacité des réseaux sociaux à susciter de
l’émotion et permettre l’expression d’une conscience collective.
10
Une baguette est facile à casser, dix baguettes sont dures comme fer.
Proverbe chinois
COMME NOUS L’AVONS VU dans la partie sur les logiques de construction des
missions, le coaching d’équipe démarre par une observation ou des
interviews permettant d’établir le diagnostic et affiner la stratégie du
coach. Un des outils de représentation systémique (schéma, tableau ou
EAST) permet cette analyse.
Ensuite, le premier travail avec l’équipe porte sur les modes de
fonctionnement, puis sur les valeurs si c’est nécessaire. Ensuite peuvent
être enchaînés des exercices ayant pour but d’aider l’équipe à prendre
conscience de ses difficultés et une des trois logiques exposées dans la
première partie permet d’organiser les outils en une suite harmonieuse
(voir figure 4). Une fois l’état actuel abandonné sans regrets et l’état
désiré mis en perspective, des outils de changement sont alors déployés.
Bien entendu, il faut conclure proprement la mission, comme dans tout
coaching.
Matériel et consigne
S’il s’agit d’une équipe limitée, moins de douze, un jeu de cartes par
personne permet d’animer l’atelier. Il est souhaitable que chaque jeu de
cartes ait sa propre couleur. Au-delà de douze, les dix modes de
fonctionnement sont présentés sur des panneaux A3 plastifiés et il est
donné trois gommettes par personne.
Respect Métaposition
Protéger chacun et le groupe Observer le groupe
Être ponctuel, assidu Observer les interactions
Respecter la confidentialité Observer les personnes
Délivrer à temps Intervenir sur le processus
Audace
Présence
Oser penser
Adopter la position d’acteur
Oser rêver
Être là, ici et maintenant
Oser faire
Écoute
Fraîcheur
Chercher à comprendre
S’étonner
l’autre
Apprendre avec plaisir
Reformuler
Savoir s’émerveiller
Explorer l’incompréhension
Contribution Humilité
Intervenir à propos Suspendre le jugement
Participer Questionner les certitudes
Coopérer, partager Accepter le doute
Feed-back Explicitation
Restituer sincèrement Oser dire
Le positif observé ou ressenti Oser métacommuniquer
Le négatif par des propositions Confronter
Contribution
Exemples
Contre-exemples
Écoute
Exemples
Contre-exemples
Penser à autre chose alors que ce qui est dit est important
Ignorer l’air furieux de l’autre qui exprime des compliments de
circonstance.
Lorsque les équipiers ont sélectionné leurs cartes, le coach les trie par
terre ou sur une table en deux colonnes, l’une pour la préservation
(écoute, feed-back, contribution, présence et respect) et l’autre pour la
transformation (métaposition, explicitation, humilité, audace,
fraîcheur).
Apparaissent alors les modes préférés. Ils montrent tout d’abord si une
majorité de cartes sont dans la classe préservation ou dans la classe
transformation. Si la demande de l’équipe est un défi, il vaut mieux que
la balance soit du côté de la transformation.
À ce point, les équipiers doivent choisir les trois modes sur lesquels ils
vont s’engager de façon ferme. Ceci implique une décision de leur part et
met à l’épreuve le processus de décision existant ou bien met en évidence
qu’il n’en existe pas.
Une fois la décision et l’engagement pris, il faut évidemment établir
dans l’équipe une fonction de gardien de cette décision et de cet
engagement, c’est-à-dire quelqu’un qui puisse confronter celui ou celle
qui transgresse. Cette mission doit bien sûr être assumée à tour de rôle
afin de respecter le principe de circularité. Elle ne doit pas non plus être
exercée de manière rigide. Si par exemple un mode sélectionné est le
respect, il est possible que des exceptions à l’assiduité soient acceptables
dans des circonstances exceptionnelles.
Exemple
Le comité exécutif européen d’une société de Fortune 400 avait jugé
que le respect devait être un mode fondamental pour son propre
fonctionnement. Dans l’état actuel, les réunions de ce ComEx, deux
fois par mois, se déroulaient avec les ordinateurs portables ouverts
et connectés, venait qui voulait, sortait qui voulait et celui qui
présentait sa partie avait de la chance si deux personnes dans la salle
suivaient ce qu’il disait. Les dispositions suivantes ont été prises
suite au travail sur les modes de fonctionnement : 25 % de la prime
de fin d’année devenaient liés à la présence physique du directeur à
22 ComEx sur les 24 annuels. Les portables de toutes sortes étaient
déposés à l’entrée de la salle. Une urgence justifiant de sortir de la
salle était possible mais discutée par le groupe, etc.
Six mois plus tard, ce mode de fonctionnement étant intégré par les
membres de l’équipe, l’attention fut portée sur d’autres modes plus
féconds.
On peut penser que l’approche décrite ci-dessus est trop inductive et il est
possible de procéder à l’inverse en demandant à chaque membre de
l’équipe de faire figurer sur des post-it, à raison d’une par post-it les
règles actives dans le groupe, implicites (post-it rouge) ou explicites
(post-it bleu).
Les post-it sont ensuite répartis selon les dix modes de
fonctionnement. Pour cela il faut disposer de feuilles A2 ou A3 décrivant
chacune un mode de fonctionnement. Le placement d’un post-it doit
obtenir l’agrément de toute l’équipe ce qui fait l’objet d’une discussion et
surtout de quelques clarifications par le coach.
Cette approche présente l’avantage d’identifier les règles implicites
dans l’état actuel et de pouvoir en discuter, en particulier de décider si
elles sont justifiées ou non.
Dans un deuxième temps, les règles désirées sont introduites sous la
forme de post-it jaunes. Les règles actuelles qui doivent disparaître
doivent faire l’objet d’une discussion car elles sont soit nuisibles, soit
intégrées dans la culture de l’équipe. Il est important que les membres
soient conscients de la nature des règles abandonnées et de la raison pour
laquelle les nouvelles règles sont ajoutées.
Il y a plusieurs variantes de cette approche non inductive qui
dépendent de l’état actuel de l’équipe. S’il y a beaucoup de non-dit et de
règles implicites qui affectent la performance et le bien-être actuel du
collectif c’est définitivement l’approche à adopter. À l’inverse, dans le
cas d’équipes déjà assez dynamiques l’impatience prévaut et il faut aller
vite vers l’état désiré.
Entre ces deux extrêmes il y a le cas d’équipes dynamiques baignant
dans une culture d’entreprise prudente et le cas d’équipes peu motivées
poussées par une direction générale active. Chaque situation mérite donc
une réflexion sur l’approche à adopter.
EAST
Horizontale, nuages de
Hor Territoires et frontières
personnages
EAST est un outil déployé durant les entretiens individuels qui précèdent
les ateliers avec l’ensemble de l’équipe. Dans certains cas il peut être
exécuté en aquarium devant le reste de l’équipe, chaque ou certains
équipiers passant à tour de rôle. Il faut compter environ une heure pour
faire passer un test EAST. Avant tout il importe de dédramatiser la
passation du test et de bien préciser qu’il n’y a pas de bonnes ou
mauvaises réponses.
Les membres de l’organisation sont représentés par des figurines
masculines et féminines.
Les figurines sont placées sur un damier de 81 ou de 64 cases.
De prime abord, au moins trois dimensions peuvent être explorées et
évaluées : territoire, cohésion et hiérarchie existant dans le système.
L’exploration d’une quatrième dimension est possible, à savoir la notion
d’éthique relationnelle (couleur choisie pour les promontoires).
La notion de territoire est perceptible dans l’occupation du damier par
les figurines et par les nuages qu’ils dessinent sur le plan horizontal.
Par cohésion, on entend un « lien émotionnel ou l’attachement entre
les membres d’une équipe ». La cohésion d’une équipe garantit son
efficacité opérationnelle. Elle est ici appréciée par la distance qui sera
mise entre les figurines sur un plan horizontal.
Par hiérarchie, on renvoie aux « notions d’autorité et de prise de
décision ». Cette hiérarchie est évaluée par les hauteurs relatives des
personnages sur un plan vertical. Cette hiérarchie est symbolisée par le
sujet testé qui va surélever avec des jetons les figurines
proportionnellement au pouvoir exercé au sein de l’équipe par les
personnes qui en font partie.
Et enfin le choix de la couleur (noir ou blanc) des jetons ainsi que leur
agencement (deux couleurs identiques, deux couleurs mélangées, l’ordre
des couleurs) permettent d’ouvrir une parole sur le sens que donne le
sujet à cette influence et sur l’éthique relationnelle existant entre les
membres.
Trois types de représentations que le sujet se fait son organisation
peuvent être explorées :
• la représentation typique ou encore le fonctionnement habituel,
• la représentation idéale,
• la représentation conflictuelle utile lors des situations de crise.
L’outil est utilisable en coaching individuel ou en coaching d’équipe. Il
est également très utile en supervision.
LE TABLEAU SYSTÉMIQUE
Le matériel
Le processus
RÉUNIONS DÉLÉGUÉES
Celui ou celle qui est en charge assiste l’animateur dans la gestion des
temps alloués en fonction de l’importance ou la complexité des sujets à
traiter. Il met en garde lors de dépassements et propose les aménagements
de l’agenda.
Le Pousse-décision
L’Animateur
Le Méta
Le Leader
TOURS EN KAPLA
Conditions d’utilisation
Cet exercice trouve son origine dans les cours de management. Modifié
en vue d’en faire un outil de coaching, il peut être utilisé en formation de
coachs ou en coaching d’équipe. Il permet aux participants de prendre
conscience des styles de management, des modes de recrutement et des
difficultés d’exécution.
Dans la logique de construction partant de la maturité d’équipe cet
outil permet de travailler les interactions, les processus et le style de
management.
Dans la logique de construction partant de la demande, ce sont les
catégories Se rassembler et Exécuter qui sont concernées.
Enfin, dans la logique de construction partant des modes de
fonctionnement, les modes de préservation et de transformation sont tous
activés.
L’exercice peut être déployé avec 12 à 80 personnes.
Durée : 60 à 90 minutes suivant le nombre de participants et la durée du
débriefing.
Matériel
Risques
Mise en œuvre
Phase de présentation
Consigne
Instructions équipes
La tour doit être construite avec au moins 50 briques (sinon pénalité
de 40 000 euros). Utiliser les 50 briques de couleur bleue en
premier. Le profit (de 20 000 euros avec 50 briques) diminue
ensuite avec le nombre de briques.
La tour doit être haute de 85 centimètres au minimum (sinon
pénalité de 50 000 euros). Le profit augmente avec la taille de la
tour au-delà de 85 centimètres.
Le profit diminue avec le temps d’exécution.
La tour doit être construite uniquement avec les briques, au-dessus
de la BASE, sans la toucher. La hauteur de la tour est celle de la
partie formée par les briques.
La tour doit tenir sans appui et sans être touchée.
Après la phase de préparation et avant l’exécution, les briques
doivent être rangées dans les boîtes.
La fin du temps d’exécution est fixée par le « top » du manager
énoncé à voix haute et intelligible. Il est arrondi au quart de minute
supérieur.
Instructions observateurs
Observer :
• Style de management du leader
• Organisation des ressources
• Modes de communication au sein de l’équipe
• Processus de décision
• Styles sociaux des équipiers
• Stade de développement de l’équipe
• Différences entre la phase préparatoire et la phase d’exécution
• Options possibles
Phase d’exécution
Nombre de
51-55 56-60 61-65 66-70 71-75 76-80
briques
2 à
Temps (min) 1 1à2 2,5 à 5 5à6 Plus de 6
2’30
Débriefing
Variantes
BARNGA
Conditions d’utilisation
BARNGA est un outil qui a été créé par l’Indien Sivasailam Thiagarajan
(1990) en 1984. Il entre dans la catégorie de demande Se rassembler et
peut être utilisé lorsque la maturité d’équipe est faible et que des
exercices de Team-Building sont opportuns.
En termes de modes de fonctionnement, il permet de renforcer
l’humilité. Il a pour objectif de permettre aux participants de prendre
conscience de leurs réactions face à une situation inhabituelle ou étrange.
Il peut être déployé avec un grand nombre de personnes (au minimum
12) et dure une vingtaine de minutes pour la phase de jeu. Le débriefing
peut prendre des heures…
Mise en œuvre
Consigne
« Vous allez jouer à un jeu de cartes très simple. Pour cela vous avez les
cartes et les règles. Dans un premier temps vous allez vous familiariser
avec le jeu, et, dans un deuxième temps nous organiserons un petit
tournoi. Avez-vous des questions ? ».
Lorsque les questions sont épuisées :
« À partir de maintenant je vous demande de ne plus utiliser la
parole. Vous pouvez communiquer par gestes ou grimaces. Je vous
demande également de ne pas quitter votre siège sans mon autorisation ».
Exécution
Débriefing
Cet outil a été créé par Christian Dupont et faisait partie de son cours de
coaching d’équipe à l’Université Paris VIII. En termes de maturité, il faut
l’utiliser avec une équipe ayant déjà une bonne expérience du travail
ensemble et très motivée pour progresser. En termes de demande, ce sont
les catégories Se rassembler, Créer et Exécuter qui sont les plus
pertinentes. Enfin, c’est le mode de fonctionnement explicitation qui est
travaillé avec cet outil mais toute l’attitude de préservation peut aussi être
discutée avec un bon débriefing. L’objectif est d’encourager les équipiers
à modifier leurs comportements parasites.
L’outil convient pour des équipes de 5 à 20 personnes. Il prend au total
deux heures.
Mise en œuvre
Consigne
« Dans un premier temps vous allez écrire sur chaque feuille le nom d’un
équipier. Afin de respecter l’anonymat, vous allez écrire en lettres bâton
et en haut de la feuille à gauche. »
Lorsqu’ils ont terminé :
« Maintenant vous retournez le paquet de feuilles et pour chaque
feuille, vous allez indiquer trois comportements que cet équipier doit
adopter ou modifier afin que l’équipe fonctionne mieux. »
Laisser quelques instants de réflexion, puis :
« J’insiste sur le fait que ce que vous devez écrire, ce sont des
comportements observables. Évitez donc des « Sois plus aimable » ou
« fais preuve d’esprit positif » qui ne peuvent donner lieu à une
évaluation incontestable. Préférez quelque chose comme « réponds
rapidement aux mails qui ont la mention urgent ». Essayez de demander
des changements qui ont vraiment un impact sur le fonctionnement
collectif et pas seulement sur votre propre confort dans cette relation
particulière. »
Exécution
Les équipiers remplissent les papiers. Lorsqu’ils ont terminé, les papiers
sont distribués aux destinataires.
Débriefing
Conditions d’utilisation
Cet outil, également nommé Travail sur le négatif, a été abordé par Paul
Watzlawick (1988) dans plusieurs de ses ouvrages et en particulier dans
Ultrasolutions : How to Fail Most Successfully.
Il est particulièrement efficace avec des équipes qui ont déjà un bon
niveau de maturité. En termes de demande, il entre dans la catégorie
Comprendre. Enfin les modes de fonctionnement qui peuvent être
travaillés sont humilité, explicitation, métaposition et plus
généralement toute l’attitude de transformation. L’objectif est de lever les
résistances par une approche paradoxale.
On peut engager 6 à 20 personnes. Le travail en sous-groupes (chap.
11) est particulièrement pertinent et permet d’accueillir plus de
personnes. La durée totale est de deux à trois heures.
Mise en œuvre
Consigne et exécution
Débriefing
L’ATELIER DISNEY
Conditions d’utilisation
Cet outil a été mis au point par Walt Disney. Il est efficace avec des
équipes qui ont déjà un bon niveau de maturité. En termes de demande il
entre dans la catégorie Créer. Enfin les modes de fonctionnement qui
peuvent être travaillés sont humilité, audace, métaposition et plus
généralement toute l’attitude de transformation. L’objectif est de lever les
résistances lors de l’initialisation d’un projet créatif.
On peut engager 6 à 20 personnes. La durée totale est variable et ne
peut être moins de trois heures.
Contexte
L’enjeu est parfois de créer une œuvre. D’après Robert Dilts le chemin
vers l’œuvre est un double processus alliant créativité et réalisation. Dilts
s’est appuyé sur les œuvres de très grands créateurs tels que Mozart ou
Walt Disney pour parvenir à cette conclusion.
Ce dernier conciliait trois aspects différents et complémentaires de lui-
même pour réaliser ses œuvres : le côté rêveur, le côté réaliste et le côté
critique…
Bien souvent nos différentes facettes, loin de se complémenter,
s’opposent. Le côté réaliste est un peu rabat-joie, sans parler du côté
critique qui n’est que rarement constructif.
Ces mécanismes d’autocensure ou de découragement réaliste sont
amplifiés en équipe. Pourtant, s’il est possible d’aborder un problème ou
un questionnement selon divers points de vue, peut-être une solution
apparaîtra. La difficulté est de pouvoir concilier des positions a priori
opposées.
Walt Disney était un personnage remarquable en ce sens qu’il avait la
capacité à adopter chaque position, rêveur, réaliste ou critique tout en se
mettant assez à distance pour envisager ce que le client final pouvait
ressentir. Pour cela il adoptait successivement chaque position : tout
d’abord rêveur, puis réaliste et enfin critique. À chaque fois, il n’était que
dans une seule position : rêver, c’est rêver, cela ne doit pas être pollué par
des pensées réalistes ou critiques. Plusieurs tours étaient nécessaires pour
finaliser le projet et pour être certain que chaque posture n’était en rien
polluée par les autres, il avait défini des espaces différents pour chacune :
il rêvait dans une pièce dont les murs étaient couverts de dessins, il se
vivait réaliste devant une planche à dessin et critiquait dans un lieu
inconfortable. Disney disait de son approche : « Je soutiens que ce n’est
pas du génie et que ce n’est même pas remarquable.
C’est comme cela que l’on construit n’importe quelle entreprise qui ait
du sens : TRANSPIRATION, INTELLIGENCE et AMOUR DU
TRAVAIL ».
Il existe de multiples variantes de l’approche de Walt Disney et chaque
école de coaching en a une adaptée à ses valeurs fondamentales. Nous
proposons ici la nôtre pour qui ce qui est important, c’est le sens, point de
rencontre entre réalité, imaginaire et symbolique. Le sens permet
l’intention ou, en d’autres termes, l’intention est dénuée de sens si elle
n’a aucun sens.
Bases
Trois postures
Le rêveur pense grand, parle positif, ose penser et dire, peut décrire sa
vision et la défendre. Le rêve est scopique, comme un film.
Exemple
Le projet consistait à définir le story-board d’un spot publicitaire
incitant à l’investissement dans un des pays du Maghreb. Les
rêveurs ont imaginé un scénario où, dans un premier temps, des
milliers de chameaux se pressaient pour passer un goulet
montagneux. Puis l’image basculait sur une cité futuriste où
quelques scènes très brèves évoquaient des relations sereines et
fluides entre les personnes. Le commentaire insistait sur la
modernisation en cours du pays.
Dans un tel rêve, ce qui importe est l’impact et s’il faut les acteurs
d’« Ocean 12 », eh bien, il les faut… Le rêveur a les yeux vers le ciel, les
pieds sur la table et une chemise à fleurs.
Le réaliste doit penser et proposer comme si le rêve est possible, c’est
essentiel. Critiquer, c’est le rôle du critique. Lui décrit les actions
nécessaires, les procédures, les contraintes de temps, les contraintes
financières. Il regarde devant lui, le buste penché vers l’avant, prêt à
l’action.
Trois espaces
Le déroulement
LE SYNERGOMÈTRE
Mis au point par Roger Mucchielli (1978a, 1978b) dans le cadre d’une
démarche beaucoup plus vaste sur la communication et l’autorité, cet
outil permet un apprentissage du travail en équipe. Il est devenu
particulièrement pertinent depuis l’avènement du travail à distance, des
équipes dispersées et de l’utilisation intensive du mail.
Le synergomètre est un exercice analogique qui permet à plusieurs
équipes (entre 5 et 10) de simuler une situation de communication dans
l’urgence. À l’origine, cet exercice a été conçu pour faire intervenir six
participants mais de nombreuses modifications ont été introduites par les
consultants et coachs en vue de rendre compte des mécanismes survenant
entre équipes implantées à travers le monde, en vue de faire intervenir
des interactions entre cultures et aussi d’étudier l’effet d’une autorité peu
consciente des effets collectifs de ses exigences, voire de ses caprices.
Comme pour tous les exercices analogiques, la conduite du débriefing
doit être menée avec soin afin de permettre à tous les participants de
comprendre leur attitude dans le traitement d’informations. Chacun devra
pouvoir réaliser quels comportements il ou elle met en œuvre suite à la
réception d’informations, l’émission de réponses, l’organisation des
données, la compréhension de ce qui se passe dans le système, la réaction
par rapport à la forme et au fond.
Par le reflet systémique, le coach pourra mettre en évidence les
stratégies de chacun dans le monde réel face à la circulation de
l’information. Ces stratégies sont bien sûr conscientes ou inconscientes :
tel ou telle a peut-être tendance à prendre le pouvoir et profitera de la
situation pour le faire, au détriment du collectif parfois, mais aussi au
service du collectif dans d’autres cas.
En éclairant tous ces mécanismes, le collectif pourra mettre en œuvre
des actions correctrices ou établir des règles de bonne conduite qui
permettront d’éviter que le réseau de l’information ne serve qu’à
alimenter les « J’ai besoin de l’attention des autres », « On ne peut se
passer de moi », « Je suis nul (nulle) », etc. Notre action dans un système
complexe sert en effet à déployer nos manques affectifs, à moins que
nous ayons fait le travail personnel consistant à identifier en nous ce trait
de la nature humaine.
Nous présentons ici la forme que nous employons habituellement qui
n’est pas celle d’origine car elle prend en compte les changements du
monde depuis 1978 (mondialisation, interculturalité, technologies
collaboratives, etc.).
Mise en œuvre
Préparation
Consigne
Suite de la consigne :
« Vous pouvez communiquer de table à table en utilisant le mail :
inscrivez votre numéro de table, le numéro de la table destinataire et
rédigez le message. J’assure la transmission si elle est claire, si elle ne
l’est pas le message est détruit. Vous ne pouvez communiquer autrement
que par ce mode. Outre les tables, le directeur commercial est le seul
autre destinataire possible. »
Il est judicieux de projeter la consigne avec un vidéoprojecteur ou de
l’afficher. À ce point, n’accepter de répondre à aucune question. Si des
messages sont adressés au directeur commercial, répondez par des
manifestations d’impatience, voire des menaces irrationnelles et vagues
lorsque l’échéance est proche (« Je vous préviens, il va y avoir du sang
sur les murs si je n’ai pas la réponse à temps... »).
Du fait de la consigne, la durée de l’exercice est limitée à 30 minutes.
Vous pouvez accorder un délai jusqu’à 40 minutes, mais pas au-delà.
Parfois certains participants se plaignent du fait qu’ils ne peuvent
« copier tout le monde », ce qui est possible avec le vrai mail. Maintenez
la contrainte technique du référentiel de l’exercice mais notez d’en
reparler en débriefing : le « copier tout le monde » est-il une solution
vraiment efficace ?
LA GIRAFE
Conditions d’utilisation
Débriefing
L’ATELIER EINSTEIN
Cet outil tel que présenté ici a été mis au point par Florence Lamy sur la
base du problème dit d’Einstein qui présente la caractéristique d’être très
difficile pour une personne et relativement facile pour un groupe et facile
pour une équipe. En effet, seuls 2 % des personnes trouvent la solution
tandis que les groupes de formation de coachs y parviennent en environ
45 minutes dans 60 % des cas et les équipes réelles avec un niveau de
maturité élevé réussissent en 30 minutes dans presque tous les cas.
Il y a donc une relation entre le niveau d’intelligence collective et le
niveau de réussite et cet outil est donc un excellent moyen d’évaluer et
travailler l’IC.
Dans une logique de construction d’un coaching d’équipe selon la
maturité, l’exercice est approprié pour des niveaux moyens ou élevés qui
ont formulé une forte demande de progrès. L’outil expose à l’échec, donc
à la perte de face, et son débriefing est cruel quant aux lacunes d’une
équipe qui échoue.
Dans une logique selon la demande, l’outil est fait pour travailler la
catégorie Comprendre. Il est souhaitable que dans la phase Se
rassembler ce soit HBDI qui ait été utilisé comme outil de
compréhension de soi et des autres : c’est en effet le seul qui donne une
indication sur l’inventivité qui est ici une ressource indispensable.
Enfin, si l’on travaille les modes de fonctionnement, ce sont
l’humilité, la métaposition, la fraîcheur et l’écoute qui sont sollicitées.
L’objectif est de résoudre un problème en intelligence collective, donc
utiliser les ressources du groupe pour trouver une solution complexe.
Mise en œuvre
À partir des éléments qui lui seront donnés, le groupe doit s’organiser et
organiser la tâche afin de trouver la solution en moins
de 45 minutes. Identifier si des participants connaissent le problème
d’Einstein. S’il y en a, ils se placent en position d’observation. Les autres
sont organisés en groupes de cinq ou six personnes.
Le matériel par groupe : une table et des chaises, feuilles de papier A3
ou chevalet avec papier, feutres de couleur, Post-It de différentes couleurs
et bande adhésive.
La consigne est la suivante :
« De son vivant, Einstein a posé un petit problème de logique
accessible à tout le monde… Le problème n’est pas très compliqué mais
demande un peu de réflexion et une très bonne organisation. Einstein
estimait que seulement 2 % des individus sont capables de résoudre
individuellement ce problème. Par contre, il est possible que vous
trouviez rapidement la solution en opérant collectivement. »
Le coach donne alors l’énoncé du problème et une copie de cet énoncé
à chaque groupe.
Énoncé
On a 5 maisons alignées de couleurs différentes.
Dans chaque maison vit une personne de nationalité différente.
Chaque personne boit une boisson différente.
Chaque personne fume un type de cigarette différent.
Chaque personne élève un animal différent…
IL FAUT TROUVER QUI ÉLÈVE DES POISSONS ROUGES.
À ce point, le coach donne les indices, à raison d’un indice par feuille
de format A5. Les indices sont les suivants :
Indices
L’Anglais vit dans la maison rouge.
Le Suédois élève des chiens.
Le Danois boit du thé.
La maison verte est juste à gauche de la maison blanche.
Le propriétaire de la maison verte boit du café.
Le fumeur de Pall Mall élève des oiseaux.
Le propriétaire de la maison jaune fume des Dunhills.
L’homme qui vit dans la maison du centre boit du lait.
Le Norvégien vit dans la première maison.
L’homme qui fume des Blends vit à côté de celui qui élève des
chats.
L’homme qui élève des chevaux vit à côté du fumeur de Dunhills.
L’homme qui fume des Blue Masters boit de la bière.
L’Allemand fume des Prince.
Le Norvégien vit à côté de la maison bleue.
L’homme qui fume des Blends a un voisin qui boit de l’eau.
Débriefing
LE SWOT
Le SWOT (pour : Strenghts, Weaknesses, Opportunities, Threats) est
apparu dans les années 60 à l’Université de Harvard mais n’a donné lieu
à des publications qu’une décennie plus tard (Bradford, 2000). Il consiste
à répondre successivement aux questions suivantes :
1. Où en sommes-nous ?
• Quelles sont nos forces, ce que nous avons réussi, ce que nous
maîtrisons, ce dont nous sommes fiers, ce qui nous distingue de nos
concurrents ?
• Quelles sont nos faiblesses, nos échecs, nos dysfonctionnements, nos
champs d’amélioration ?
2. Où voulons-nous aller ? Quelle est notre vision ?
• Quelles sont les forces positives dans notre environnement interne, les
ouvertures dans l’environnement externe, les opportunités que nous
pourrions saisir ?
• Quelles sont les menaces, les obstacles, les dangers de
l’environnement, les concurrents que nous devons affronter, leurs
stratégies, les changements du monde qui constituent des risques ?
Cette réflexion menée en équipe jusqu’à parvenir à un accord unanime
doit normalement déboucher sur des recommandations, des questions et
des décisions.
Exemple
Le CoDir de la société X identifie que la puissance du réseau
commercial est le principal atout et que la plus inquiétante faiblesse
est le poids des coûts de production. Au niveau de la vision, les
marchés émergents constituent une opportunité majeure tandis que
l’arrivée des pays à faible coût de main-d’œuvre est le danger le
plus inquiétant.
BLEU-ROUGE
Cet outil est un des nombreux avatars du Dilemme du prisonnier qui a été
conçu en 1950 par deux mathématiciens Melvin Dresher et Merill Flood :
Deux suspects sont arrêtés pour un délit grave et le juge d’instruction
souhaite obtenir leurs aveux. Il s’entretient séparément avec chacun
d’eux et leur explique que :
• Si aucun n’avoue, on ne pourra retenir contre eux que le port d’armes,
ce qui leur vaudra une condamnation réduite : deux ans de prison.
• Si les deux avouent, ils seront condamnés à cinq ans de prison.
• Si un seul avoue, il est relaxé tandis que son complice écope la peine
maximum, soit dix ans de prison.
Bien que l’intérêt commun des malfaiteurs soit de ne pas avouer
chacun a personnellement intérêt à avouer.
B nie B avoue
A nie A et B : 2 ans de prison A : 10 ans, B libre
Mise en œuvre
Rouge Rouge 3 3
Rouge Bleu –6 6
Bleu Rouge 6 –6
Bleu Bleu –3 –3
Débriefing
Cet exercice est inspiré d’une conférence donnée par John Leary-Joyce
en 2005 au colloque international de l’association des coachs tchèques à
Prague. John est un coach anglais connu outre-Manche et par ailleurs
inventeur d’outils utilisant le tango. Un outil voisin a été déployé par
Michel Podolak en 2007 au cours d’un colloque de l’AEC à Paris. Il a été
simplifié ici afin d’en faire un outil dont l’objectif est de faire
comprendre à un groupe ou une équipe ce qu’est le « nous » (chap. 2),
c’est-à-dire ce qui dans un collectif est en plus des membres. Il s’agit
donc d’un outil essentiel si l’on travaille avec une référence systémique
car il faut faire adhérer l’équipe à cette notion de « nous » afin de le
repérer et travailler dessus.
Il doit normalement être déployé très en amont dans le coaching d’une
équipe et n’est lié à aucune des logiques de construction de la mission, ou
plutôt à toutes. Toutefois, pour atteindre de hauts niveaux de maturité et
pour travailler la métaposition et l’humilité, c’est bien le « nous » qui
est en cause. Certains coachs préfèrent donc réserver cet outil pour « le
bon moment », celui où l’équipe est perméable.
Mise en œuvre
Débriefing
En fait, il se passe beaucoup de choses dans cet exercice qui est une
métaphore plus puissante qu’elle n’en a l’air. L’analyse des ressentis peut
révéler que quelques-uns ont acquis brusquement la conscience d’une vie
propre de l’équipe. Certains autres auront une perception plus
intellectuelle du phénomène. L’exercice permet d’engager une discussion
sur l’écoute et un des aspects de la position méta : être à la fois acteur et
observateur.
LA SCULPTURATION
Cet outil a été décrit par Luigi Onnis (1990) dans le cadre de la
psychothérapie familiale mais il y a des sources antérieures évoquant les
statues vivantes ou les sculptures vivantes. Le protocole décrit par Onnis
correspond assez bien aux besoins des coachs d’équipe.
Le principe est que la représentation métaphorique silencieuse par les
corps permet que s’exprime le non-dit du groupe. C’est un outil
symbolique adapté aux cultures non occidentales.
Il peut être déployé pour provoquer une discussion sur le sens aux bas
niveaux de maturité. En termes de demande, il est plutôt adapté à Se
rassembler. Enfin, les modes de fonctionnement qui sont activés sont
principalement l’explicitation et la métaposition.
Mise en œuvre
Débriefing
LES CORDES
Nous ne connaissons pas l’auteur de cet outil qui est de nature
analogique. Il fonctionne comme un projet avec une phase de préparation
et une phase d’exécution. Dans une logique appuyée sur la maturité
collective, il est peu approprié aux équipes ayant une faible maturité.
Dans la logique de la demande, il permet de travailler en profondeur
l’aspect Exécuter. Enfin dans la logique des modes de fonctionnement, il
constitue un excellent support pour les modes de préservation et la
métaposition. Il est approprié avec des équipes de six à douze personnes
et demande deux heures au total.
Mise en œuvre
Cet outil n’est guère intéressant dans des petites salles. Le matériel
nécessaire est constitué d’une corde de 20 mètres (moins si la salle est
petite mais pas moins de 12 mètres) et d’une demi-douzaine de foulards
opaques.
Comme indiqué plus haut, il y a deux étapes : la préparation puis
l’exécution. La première consigne est la suivante :
« Votre mission est la suivante : avec cette corde vous devez former un
carré posé sur le sol. La mission comporte une phase de préparation de
quinze minutes au cours de laquelle vous pouvez parler et vous
disposerez de la corde. Cette première phase sera suivie d’une phase
d’exécution au cours de laquelle vous aurez les yeux bandés et aucun
d’entre vous ne sera autorisé à proférer un mot ou le moindre son. Les
règles suivantes doivent être respectées :
Vous ne disposez d’aucun autre matériel que la corde. Par exemple
vous ne pouvez positionner des chaises dans la salle.
Le carré ne doit pas être fait avec plusieurs tours de corde : son côté
doit être égal au quart de la longueur de la corde.
Lors de la phase d’exécution, ceux qui vont être en charge de cette
partie de la mission seront au départ assemblés au centre de la salle,
tournés les uns vers les autres et je donnerais la corde moi-même à cette
partie de l’équipe.
Ceux qui ne participent pas à l’exécution ne doivent intervenir ni par le
toucher ni par la parole ou des signaux sonores.
Lorsque vous estimez que le carré est réalisé l’un des réalisateurs peut
sortir de son mutisme pour signifier que c’est fini. Voici la corde, vous
avez quinze minutes pour vous préparer. »
Il est utile de projeter la consigne si cela est possible et de disposer de
deux cordes car certaines équipes tentent diverses manœuvres pour
anticiper la phase d’exécution comme par exemple faire des nœuds. Cette
deuxième corde est livrée emmêlée.
Lorsque l’équipe est prête, ceux qui vont réaliser le carré se font
bander les yeux puis sont rassemblés au centre de la salle, le plus serrés
possible et le coach laisse tomber la corde au milieu de ce groupe.
Le temps n’est pas limité. Les meilleures équipes réalisent un beau
carré en environ six minutes, rarement moins, la moyenne est à dix
minutes. Les équipes moins bien organisées réussissent mais cela peut
prendre quarante minutes. D’autres équipes terminent avec un
quadrilatère qui ne ressemble en rien à un carré. D’autres enfin échouent
lamentablement.
Débriefing
BREAKTHROUGH
Il existe une grande famille d’outils où des personnes sont debout, serrées
sur une nappe qui représente un radeau flottant sur une mer hostile
peuplée de requins affamés. L’équipe est alors soumise à un défi.
Dans une version nommée Iceberg, cité dans la pièce de théâtre écrite
par Florence Lamy, une partie de la nappe est déchirée par le coach
comme une analogie à une chute brutale des ressources. La grande
qualité de ces outils est de faire vivre l’analogie par le corps et donc
d’inscrire profondément les ressentis associés à la situation simulée.
Breakthrough a été conçu par Marc Guionnet, ancien Président d’ICF
France et créateur de nombreux autres outils de coaching. Le défi
consiste à retourner la nappe sans la quitter. L’équipe doit donc inventer
une solution puis de la mettre en œuvre. En termes de demande, ce sont
Créer et Exécuter qui sont activées. Les équipes ayant une faible
maturité échouent ou prennent beaucoup de temps. En termes de modes
de fonctionnement, ce sont la contribution, l’écoute et l’audace qui sont
sollicitées.
Mise en œuvre
Les meilleures nappes pour cet exercice sont celles en tissu non tissé de
1,5 × 2,5 mètres. Quinze à dix-huit personnes peuvent y tenir (pour des
équipes plus petites il faut réduire la taille de la nappe.
La consigne est :
« Vous ne pouvez sortir aucune partie de votre corps de la nappe. Votre
défi est de la retourner sans la déchirer. »
Le temps moyen de réussite est de huit minutes, le record est de quatre
minutes et il faut arrêter l’exercice au bout de trente minutes si l’équipe
ne réussit pas. Les groupes (groupe de formation par exemple)
réussissent en général moins bien car ils ne sont pas habitués à travailler
ensemble.
Débriefing
Pour réussir, une idée doit émerger, être acceptée puis mise en œuvre. La
promiscuité sur la nappe fait que la communication y est malaisée et que
le leader du début doit transmettre le leadership. L’outil d’analyse méta
est bien adapté à ce type de processus compliqué à débriefer. La
métaposition peut être travaillée avec la question : « Que s’est-il passé
exactement ? ». L’analyse des ressentis est importante si la
communication n’a pas été gérée et le reflet systémique doit être
recherché. Enfin, l’état final de la nappe (abîmée, bien lisse, etc.) permet
de travailler la transgression ou le sens du travail bien fait.
Variantes
L’apiculteur était communiste par amour des abeilles dont il admirait l’organisation. La
reine lui posait un problème.
Gilbert Cesbron
WORLD CAFÉ
Le World Café a été créé par Juanita Brown et David Isaacs en 1995. Il
est adapté à des problématiques telles que l’exploration d’une question
complexe, la production d’idées ou le partage, c’est-à-dire à des
demandes du type Se rassembler, Comprendre ou Créer. Il n’est pas
adapté à des demandes du type Exécuter, c’est-à-dire la planification
détaillée ou la prise de décision.
Le World Café permet aux participants de se mettre en relation avec un
nombre assez grand d’autres participants et d’avoir avec eux des
conversations approfondies et productives.
Exemples
• En 2003, le Muséum de la Science et de l’Industrie de Tampa
voulait trouver des programmes permettant de générer un revenu
supplémentaire de 175 000 dollars. Un World Café assemblant les
30 responsables a pu trouver des idées qui ont produit finalement
267 000 de revenu additionnel.
• Au congrès ICF de 2008 à Montréal, un World Café assemblant
300 coachs a exploré la question de l’avenir à moyen terme du
coaching.
Établir le contexte
Il est important de bien circonscrire ce qui est attendu, de bien choisir les
participants et de décider précisément des conditions de lieu et de temps.
Bien établir le contexte constitue le premier principe.
Mise en place
Les questions posées aux participants doivent être établies avec soin.
Simples et claires, elles doivent inciter à une exploration, amener de
l’énergie, ouvrir des possibles. C’est le troisième principe. Les bonnes
questions appartiennent à trois catégories : celles qui mobilisent
l’attention (« Quelles opportunités peut-on discerner dans cette
situation ? »), celles qui favorisent l’apparition d’idées (« Qu’est-ce qui
apparaît de nouveau ? », « Quelles sont vos trois principales
propositions ? ») et celles qui incitent à aller de l’avant (« Qu’est-ce qui
pourrait provoquer un changement dans cette situation ? », « Quelles
pourraient être les prochaines étapes ? »).
Le processus
Connexion
Partager
Après les trois tours (ou plus) une discussion générale s’engage. Il y a
différentes approches pour ce partage mais la règle des 80/20 est assez
efficace en pratique : ce que vont dire 20 % des tables contient 80 % de
ce que l’ensemble du groupe peut avoir à dire. Les tables qui n’ont pas
été sollicitées sont encouragées à réagir.
Animer
Les coachs ont pour rôle de rendre le processus aussi fluide que possible.
L’accueil doit être chaleureux et l’exposé des consignes gagne à être
préparé avec soin. Les fins de phase sont un moment délicat car les
participants résistent à interrompre des conversations toujours très
animées. Les coachs doivent alors se montrer fermes car ce qui est
important et novateur dans le processus, c’est le déplacement des idées
de table en table. Laisser les conversations se prolonger ne conduirait
qu’à reproduire des réunions « ordinaires ».
Un World Café produit toujours des résultats féconds dans la mesure
où ce qui est stimulé c’est la rencontre des idées et des propositions. Il y
a un effet d’amplification irrésistible dû à une forme de lâcher prise dans
la créativité. Dans des organisations qui privilégient la prise de décision
au sein de groupes fermés, la surprise est d’importance…
Les obstacles
Qu’est-ce qui peut ne pas fonctionner dans un World Café ? Comme pour
tous les autres outils, le principal obstacle est le manque d’adhésion des
participants au processus. La méfiance ou l’indifférence est le résultat
d’une motivation insuffisante et si la discipline ou la contribution peuvent
s’obtenir par injonction, nous savons bien que « Soyez spontanés » est un
paradoxe qui paralyse. Les coachs doivent donc s’assurer que les
participants ont chacun le désir d’aboutir à des résultats exceptionnels et
le processus fera le reste.
OST a été conçu par Harrison Owen au cours des années 80 (le premier a
eu lieu en 1985) comme une réponse au fait que la productivité des
grands groupes de personnes en réunion est relativement faible. Il raconte
qu’ayant consacré beaucoup d’énergie à organiser une conférence
internationale assemblant 250 participants en 1983, il connut la
frustration en dépouillant les évaluations qui n’étaient unanimes que sur
la qualité des échanges au cours des pauses café.
Owen avait étudié les relations entre mythes, rituels et cultures avant
de s’intéresser aux organisations. Son questionnement devint le suivant :
comment combiner la synergie créée par une bonne pause café avec la
productivité d’une réunion bien menée ? La réponse fut OST.
Applicabilité
Mise en place
Il faut tout d’abord un espace assez grand pour contenir tous les
participants assis en un ou deux cercles concentriques. La disposition en
cercle est un élément important de cet outil. En outre la salle doit avoir
grand un mur libre.
Il est indispensable de disposer de salles séparées permettant des
réunions de 10 à 15 personnes. Cinq salles par cent participants sont
normalement suffisantes.
L’équipement comprend des feutres de plusieurs couleurs (un pour
deux participants), du ruban adhésif, des chevalets avec de grandes
feuilles blanches, des Post-It de deux couleurs en quantité.
Les besoins en technologie varient selon le nombre de participants. À
partir de cinquante, il faut un micro et un haut parleur. Il est très utile de
disposer d’assez d’ordinateurs portables (en général les participants en
ont) et d’imprimantes. S’il est possible de connecter ces ordinateurs sur
un réseau commun, c’est encore mieux. Vidéoprojecteurs et écrans font
partie du matériel indispensable : un par cent participants.
Bien entendu, l’importance de cette logistique va croissant en fonction
du nombre de participants. Un OST avec deux mille personnes demande
une préparation minutieuse.
Animation
Déroulement
Règles de fonctionnement
Loi des 2 pieds :
• À tout moment, si quiconque pense qu’il ne peut contribuer pas ou n’apprend pas, il
doit utiliser ses 2 pieds pour trouver un lieu plus productif.
4 principes :
• Les présents sont les bonnes personnes : concernés, motivés
• Ce qui arrive est la seule chose qui pouvait arriver : les faits plutôt que le possible
• Quand ça commence, c’est que c’est le bon moment : créativité, innovation
• Quand c’est fini, c’est fini : pas de redondance.
METAPLAN
Le Metaplan a été conçu en Allemagne dans les années 70 par les frères
Wolfgang et Eberhard Schnelle qui ont déposé la marque. À l’origine, il
fut conçu pour faciliter la prise de décision collective dans les milieux de
l’urbanisme.
Cet outil de créativité facilite la production et la récolte d’idées et
invite à la participation de tous. Comme modèle de communication, il est
utile à l’animation de groupe. Il permet en particulier de partager des
représentations et de les organiser en grandes catégories ou tendances.
C’est une version écrite du brainstorming : il utilise des fiches (ou
Post-It…) que chaque participant utilise pour exprimer ses idées,
suggestions ou inquiétudes. Idéalement le groupe doit être compris entre
5 et 20 personnes mais rien n’empêche d’aller plus loin. Le recueil des
avis peut être ou non anonyme mais dans ce dernier cas les éléments sont
peut-être plus spontanés. Par rapport à la classique réunion de
brainstorming, la production d’idées est sans commune mesure et leur
appropriation est grandement facilitée ainsi que la collecte des contenus
sur lesquels une analyse ultérieure est possible.
Dans une logique de maturité d’équipe, tous les niveaux peuvent
participer à cet exercice. Dans une logique de demande, le Metaplan est
approprié pour Comprendre et Créer. Enfin, en termes de modes de
fonctionnement, cet outil active la contribution et l’audace.
Mise en œuvre
C’est un outil qui demande une co-animation et environ deux heures.
L’un des coachs distribue des Post-It, d’une ou deux couleurs selon la
question (deux couleurs si la question porte sur des opportunités et des
obstacles par exemple). Puis il pose la question. Chaque participant
remplit autant de Post-It qu’il le désire avec un seul item par Post-It afin
que ceux-ci puissent être classés. Lorsque le temps de production est
écoulé, les contributions sont ramassées. Un coach les lit une par une et
propose un classement au groupe. Le second coach colle alors le Post-It
au mur dans la catégorie choisie. Un des objectifs de l’exercice est de
limiter le nombre de catégories à moins de dix.
Au-delà de l’analyse d’une problématique, le Metaplan permet de faire
émerger de nouvelles idées, en particulier lorsque le processus est
anonyme.
Débriefing
LE MICROLAB HOLOGRAPHIQUE
LA THÉORIE U
La Théorie U a été mise au point par Otto Scharmer à partir de 1994. Dix
années de recherches accompagnées par Edgar Schein, Peter Senge et
Francisco Varela ont débouché sur une première formalisation en 2005
qui a connu un grand succès (Senge, 2005), puis une seconde (Scharmer,
2007), plus détaillée : La théorie U.
Celle-ci repose sur le concept d’un état de présence intense qu’Otto
Scharmer nomme « Presencing », contraction des mots « presence »
(présence) et « sensing » (ressentir). Cet état permet de sentir émerger
des possibilités futures qui vont nous aspirer. Scharmer parle de se
connecter à la source d’inspiration.
Il part du constat que les aspects « Quoi ? » et « Comment ? » dans
l’étude du leadership ont été labourés en tous sens. Par contre, la
condition intérieure du leader n’a été que peu abordée. Les réflexions
initiales ont permis de comprendre que le processus créatif dans le
leadership se déroule en trois phases :
• S’ouvrir à trois niveaux (cognitif, émotionnel et spirituel) pour
atteindre un « lâcher-prise ». Pour cela il faut vaincre trois résistances :
notre tendance à juger, à se mettre à distance de nos émotions et à nous
laisser gagner par la peur.
• Embrasser un état de « présence » grossièrement défini comme étant la
capacité à voir depuis le plus profond de nous-mêmes.
• « Laisser venir » ce qui est neuf afin d’atteindre un nouvel état de
performance.
Scharmer constate que ce processus est extrêmement efficace au
niveau individuel, en particulier lors du coaching des dirigeants. Un
certain nombre de méthodologies ont d’ailleurs été développées dans ce
sens par lui-même ou ses pairs.
Mais, la question qu’il se pose est beaucoup plus ambitieuse :
comment cet état d’attention extrême et féconde peut-elle être transposée
de la personne au collectif (équipe, organisation ou même des pays
entiers) ?
Nous ne pouvons développer ici cette approche extrêmement féconde
qui suscite l’intérêt de tous les coachs qui interviennent en coaching
d’organisation. Nous ne donnerons qu’un exemple : Le point triple.
Le point triple point est une métaphore inventée par Sabine
Henrichfreise (Henrichfreise & Moral, 2008) qui rapproche un état
physique de la matière de celui d’une organisation dans la phase critique
du coaching, là où les résistances sont à leur acmé et où le système peut
retomber lourdement dans son état initial ou au contraire basculer vers
l’état désiré (voir figure 2).
Il existe en effet en Physique une combinaison de température et de
pression (tipping point) telle que la matière est à la fois dans l’état solide,
liquide et gazeux. La moindre variation des conditions précipite le
système vers un de ces trois états. En termes de coaching, cela signifie
que l’on peut réunir des conditions telles que ceux qui représentent
l’organisation (les agents de changement, le « Top 100 » ou toute autre
communauté) peuvent à la fois apprécier les aspects positifs du passé,
pressentir l’émergence de ce qui est nouveau et jouir de la liberté de
pouvoir choisir. C’est un moment magique au cours duquel la moindre
intervention d’un membre de la direction ou d’un consultant externe peut
engager l’organisation vers un repli vers le passé, un élan vers le futur ou
une hésitation interminable.
Si le coach, à cet instant, peut mettre les participants en état de
« présence », alors c’est l’élan vers le futur qui l’emportera.
Cette approche se rapproche évidemment de celle développée dans
HRS (chap. 12) et qui vise à créer des conditions où les forces de
transformation l’emportent sur les forces de préservation pendant la
phase de changement. Alors que HRS fait appel au conscient créatif (au
cortical droit collectif), le U sollicite plutôt le limbique droit collectif.
LE SIMULATEUR DE COMPLEXITÉ
La complexité est une notion qui existe depuis les travaux de Von
Bertalanffy en 1928 mais ce n’est que dans les années 80 qu’elle a pu être
étudiée de façon pragmatique à l’aide d’ordinateurs assez puissants. C’est
en particulier le Professeur Ralph Stacey de l’Université de Hertfordshire
qui a érigé ce sujet en objet de recherche.
Un système est complexe lorsqu’il est composé d’un nombre important
d’éléments indépendants qui sont tous en interaction les uns avec les
autres. C’est ici le mot indépendant qui est important car il traduit
l’imprévisibilité des comportements de chaque élément et donc de celle
du système tout entier (Moral et Lamy, 2013, p. 28-34).
Depuis 2006 il est souvent question de complexité dans les propos des
dirigeants recueillis au cours des enquêtes menées mondialement. Il en
est aussi de plus en plus question pendant les coachings d’équipe ou
d’organisation.
Il peut donc être nécessaire de faire vivre à chacun la dynamique d’un
système complexe afin de tirer quelques conclusions sur ce qui se passe
dans un système humain réel.
L’exercice proposé est très simple et permet de faire un débriefing à
plusieurs niveaux personnels : mental, émotionnel et corporel. Il
interpelle également les niveaux interpersonnels et organisationnels :
communication, intention, responsabilité et lâcher prise.
Mise en œuvre
Le débriefing
Préparation
Déploiement
Débriefing
SOCIOCRATIE
La sociocratie est un mode de gouvernance d’un collectif au sein duquel
les liens sont forts (socius : associé) et les conflits en cours d’apaisement.
La conception est attribuée à Gerard Endenburg, un ingénieur hollandais,
dans les années 60.
Il existe de nombreux processus sociocratiques que l’on peut déployer
en coaching selon la nature de la demande. Nous n’en indiquerons ici que
le principe.
Les groupes sur lesquels les processus sont appliqués doivent être
limités à 12 participants. S’il y en a d’avantage il existe des techniques
pour les lier.
Le principe général est qu’une proposition est mise sur la table, par
exemple une proposition en vue d’une décision, et que celle-ci est
examinée au cours de tours de parole successifs au cours desquels tous
les participants doivent s’exprimer. Ces tours de parole sont de plusieurs
types que l’animateur peut organiser en une séquence puissante :
• Questions de clarification ;
• Réactions des participants ;
• Contributions des participants ;
• Objections ;
• Réponses aux objections ;
• Etc…
Le succès du processus repose sur l’existence et le respect de règles
dont les principales portent sur l’écoute, la contribution et la présence.
Les processus sociocratiques présentent une ressemblance avec
certains processus de supervision collective fonctionnant par tours de
parole successifs (Lamy et Moral, 2015, p. 159-166).
HOLACRATIE
ART OF HOSTING
SYNTHÈSE
Il est temps de faire des liens entre les outils utilisables dans les groupes,
équipes et organisations et d’identifier les éléments qui les différencient.
Tout d’abord, le processus de décision peut prendre les formes
suivantes :
• Décision par un seul,
• Décision majoritaire,
• Décision consentie, où personne ne dit « non »,
• Consensus, où tout le monde dit « oui »,
• Non-décision, où personne ne dit « oui ».
Ainsi la Sociocratie est un processus où la décision se fait par
consentement tandis que la Démocratie fait appel à un processus de
décision majoritaire plus ou moins compliqué selon que les acteurs sont
des personnes, des collectifs ou une combinaison des deux.
Figure 16 – Positionnement des systèmes de gouvernance
LES CRÉATEURS D’OUTILS D’ÉVALUATION DES PERSONNES, équipes et organisations cherchent maintenant à
assurer la diffusion de leur œuvre sur Internet. Également, des outils du domaine public sont
aménagés en vue d’une utilisation conviviale, en plusieurs langues et avec un livrable de
qualité.
LES CERTIFITATIONS
Les outils sur le web se présentent sous la forme d’un questionnaire en ligne que le coaché
peut accéder à l’aide d’une identification et d’un mot de passe qu’il reçoit dans un mail.
Lorsqu’il s’agit d’une équipe ou d’un 360°, les assesseurs emplissent chacun un
questionnaire en ligne.
Dans ce modèle économique, il y a un fournisseur ou distributeur du service, un coach et
un coaché, que celui-ci soit une personne ou un groupe.
Les produits étant complexes, ils ne peuvent être débriefés que par une personne formée.
C’est pourquoi les fournisseurs dissocient leur offre au coach en vendant d’abord une
formation qualifiante ou habilitante au produit puis un accès au service avec un tarif à
l’usage. Le coach peut ensuite revendre les résultats plus le débriefing sous la forme d’une
prestation de coaching.
Exemples
• La société OPP distribue MBTI, 16PF5, FIRO-B, Benchmark, Skillscope, etc. Si l’on
considère MBTI, la formation de niveau 1 qui dure cinq jours est facturée 3 275 euros
hors taxes (tarif août 2010). Le rapport interprétatif (10 pages) est ensuite facturé
45 euros hors taxes.
• Pour 16PF5, OPP forme en 4 jours pour 2 400 euros HT et le rapport est également
facturé 45 euros HT. Il y a bien sûr nombre de variables dans le tarif selon que l’on
veuille un rapport plus ou moins détaillé, dans une autre langue, etc.
• La formation Golden aux ECPA dure 4 jours et est facturée 2 420 euros HT (tarif
août 2010).
• La formation HRS dure 1 jour et est facturée 600 euros HT.
De ces exemples, il apparaît que les formations conduisant à une certification durent
plusieurs jours, disons de un à cinq, et sont facturés environ 600 euros HT la journée. Le prix
d’utilisation d’un produit dépend ensuite de nombreux facteurs.
ECPA
Les ECPA (Éditions du Centre de Psychologie Appliquée) ont pour origine une des activités
d’une société fondée en 1945 par André Vidal, ingénieur de l’École Polytechnique. Il
s’entoure de spécialistes de l’humain avec pour vision de mettre à disposition des entreprises
des outils aux qualités métrologiques irréprochables. L’idée est de permettre des
recrutements et une gestion des compétences aussi rigoureuse que possible.
À partir de 1948 des contrats de distribution sont conclus avec les auteurs ou éditeurs de
tests scientifiques.
En 1968, devenues autonomes, les ECPA prennent la première place dans ce marché en
France. Les équipes développent une large gamme d’outils et se lancent à la conquête de
l’international. En 1990, les ECPA deviennent membres de l’ETPG (European Test Publisher
Group) puis étendent leur palette à d’autres catégories d’outils et proposent les formations
associées. Enfin, en 2004, les ECPA et les EAP (Editions et Applications Psychologiques)
fusionnent, ce qui a considérablement enrichi le catalogue qui atteint maintenant 200 tests.
OPP
OPP est une société créée en 1989 par Robert McHenry et dont le siège est à Oxford. Des
bureaux existent en Irlande, Écosse, Belgique, Danemark, France, et aux Pays-Bas. La
distribution en Allemagne, Espagne, Finlande, Italie, Norvège et Suède se fait avec des
partenaires commerciaux. Pour le reste du monde, ce sont des distributeurs. En janvier 2003
OPP a fait l’acquisition d’IPAT (Institute for Personality and Ability Inc.) basé à Chicago et
à Champaign (États-Unis), ce qui a permis d’atteindre une couverture mondiale. OPP se
considère le deuxième cabinet conseil éditeur de tests psychométriques d’Europe.
ECPA et OPP ne sont pas les seuls sur ce marché, bien sûr.
Outre ces grands distributeurs d’outils, il existe un grand nombre de sites qui distribuent
directement un outil unique connu sur le marché pour ses qualités ou son originalité. Nous en
verrons quelques-uns ci-après qui sont utiles en coaching d’équipe.
FIRO ELEMENT B, SCHUTZ (1958)
FIRO (Fundamental Interaction Relation Orientation) est une famille d’outils comprenant
FIRO B (comme Behavior), FIRO F (Feelings) et FIRO S (Self-concept).
Cet outil est un indicateur de style interpersonnel inspiré de l’idée de Will Schutz de
mettre au jour les différences entre les personnes afin de comprendre comment ces écarts
retentissent sur les relations. Il a été conçu en 1958 et a connu depuis un large succès dans
une centaine de pays où il est distribué.
Le principe repose sur le fait que lorsque la personne comprend la façon dont elle est
perçue elle peut aussi comprendre les mécanismes d’apparition des conflits et sa propre
manière de gérer ses propres besoins lors des interactions avec autrui. L’outil mesure le
comportement de la personne avec les autres et ce qu’elle attend comme comportement des
autres vis-à-vis d’elle. Il évalue un style interpersonnel et son adéquation aux relations à trois
niveaux.
CTT
CTT a été mis au point par Richard Barrett (2006) en 1983. Il a pour objet l’analyse des
valeurs et comportements, donc de la culture pour un groupe, une entreprise ou une
organisation.
CTT est disponible dans un grand nombre de langues et se présente sous la forme de trois
questions. Chacune consiste à sélectionner 10 valeurs ou comportements dans un tableau
d’une centaine. La première question concerne les valeurs et comportements de la personne
interrogée, la seconde concerne ceux de la culture actuelle de l’organisation à laquelle elle
appartient et la dernière ceux de la culture désirée de cette organisation. Afin de tenir compte
des différences culturelles, CTT dispose d’un réservoir d’un millier de valeurs et
comportements avec pour chaque plusieurs synonymes et ce dans plusieurs langues dont le
chinois.
L’idée originale de cet outil est de catégoriser les comportements et valeurs en sept
niveaux entre un niveau 1 dit de « survie » (profit, croissance, etc.) et un niveau 7 dit de
« contribution sociétale » (souci écologique, etc.). Ainsi par exemple, dans ce modèle, les
valeurs indispensables pour accéder à l’intelligence collective sont celles de niveau 4, celui
de l’adaptabilité et de la délégation (les employés sont alors force de proposition), et 5, celui
de la vision et des valeurs partagées. Ce niveau est celui d’une culture d’entreprise dite
« cohésive », c’est-à-dire où règne un climat de confiance et d’ouverture, où les compétences
sont reconnues et où existe une identité collective, donc une capacité à l’action collective
coordonnée et puissante.
7 – Service à
Sagesse Compassion Long terme Vision Justice sociale
L’humanité
Valeurs
Proactivité Confiance Créativité
5 – Culture partagées
Intégrité Partage Engagement
cohésive Vision partagée
Enthousiasme Transparence Ouverture
Coopération
Innovation
Initiative Inclusion Partage des Prise de risque
4 –
Détermination Collaboration informations Adaptabilité
Transformation
Perspicacité Délégation Responsabilité Flexibilité
collective
Amitié
Respect
Loyauté Écoute Satisfaction
Chaleur
2 – Relations Autorité Reconnaissance clients
Exigence (L)
Être aimé (L) Manipulation Tradition (L)
Conflit (L)
(L)
Certaines valeurs sont dites « potentiellement limitantes » (elles sont repérées par un L
dans le tableau ci-dessus) et le rapport entre celles-ci et le total des valeurs choisies par les
personnes est défini comme « l’entropie », c’est-à-dire l’énergie perdue au sein de
l’organisation. Au-delà de 40 % cet indicateur est une alerte quant au risque de crise
majeure. À noter que CTT avait été déployé en Islande en août 2008 auprès d’un échantillon
représentatif de la population (635 personnes) et montré une entropie de 70 %. Quatre mois
plus tard le pays était en faillite…
CTT permet de faire des analyses individuelles, sur de petits groupes, sur des grands
groupes (jusqu’à plusieurs milliers), des 360° et des comparaisons de culture d’entreprise ce
qui en fait un outil redoutable en cas de fusion ou d’acquisition.
Les comparaisons entre les valeurs désirées par un CoDir et celles perçues par l’ensemble
des employés conduisent en général à des révisions déchirantes au niveau des dirigeants.
Utilisé de façon complémentaire avec HRS, CTT permet de faire la part entre la culture
d’entreprise et les comportements au niveau de l’équipe dans les dysfonctionnements de
celle-ci.
L’outil est accessible sur le site www.valuescentre.com. Il nécessite une accréditation de
deux ou quatre jours par un organisme agréé.
Il existe plusieurs outils d’évaluation de la culture d’entreprise qui s’appuient soit sur
l’analyse des valeurs, soit sur la mesure de dimensions. Ils sont décrits avec plus de détails
dans Lamy et Moral, 2013, p. 132-141.
En résumé il y a :
• La Spirale Dynamique est un modèle1 d’analyse des valeurs d’un individu, d’une
organisation ou d’un pays. Il a été introduit par le psychosociologue Clare Graves (1970).
• Le modèle Denison développé par Daniel R. Denison, professeur de management à l’IMD
de Lausanne, et William Neale. Il a été mis sur le marché en 1998 en plusieurs langues.
• Le modèle de Brian Hall et Benjamin Tonna qui s’appuie sur une liste de 125 valeurs
(AVI2, A Values Inventory) et un outil de mesure validé par l’APA (American
Psychological Association).
• Le modèle de Paul Ray vise à une culture nécessaire pour sauver la planète du chaos :
« Emerging Planetary Wisdom Culture » qui porte des valeurs 6 et 7 dans l’échelle de
CTT et de même Jaune et Turquoise dans la Spirale Dynamique.
Cet outil a été créé en 2009 par Michel Moral, Stéphane Vallée et Florence Lamy sur la base
de l’outil Décider des Modes de Fonctionnement (voir chap. 10). L’objet de HRS (Harmonic
Refraiming System) est précisément d’évaluer la capacité d’une équipe à appréhender le
changement. En mesurant les forces de préservation et de transformation, il devient possible
pour l’équipe de prendre conscience de sa capacité à équilibrer un système existant
(changement 1) et/ou à changer de paradigme (changement 2).
Les résultats se présentent sous la forme de deux diagrammes collectifs et d’un
diagramme individuel.
Dans le premier les membres de l’équipe sont représentés sur un graphique où l’axe
TRANSFORMER est horizontal et l’axe PRESERVER est vertical. La moyenne de l’équipe
est représentée par un point rouge au centre d’une croix. Les membres sont représentés par
des boules. La taille de la boule est fonction de la distance à la moyenne de l’équipe. Plus la
boule est claire plus la personne est dans la transformation.
Le second est un graphique qui résume la moyenne équipe de chaque mode de
fonctionnement. L’écart min-max est également représenté pour chaque mode de
fonctionnement. Un écart min-max important sur un mode de fonctionnement au sein d’une
équipe peut être source de tension mais aussi d’une richesse dont il faut pouvoir profiter.
L’objectif du débriefing est d’amener l’équipe à prendre conscience de ses modes de
fonctionnements pour lui permettre dans un deuxième temps de s’adapter. Cela est d’autant
plus simple que les équipiers ne sont pas placés dans des catégories mais sont situés les uns
par rapport aux autres. On notera au passage qu’aucun chiffre n’apparaît sur les diagrammes
de façon à éviter les discussions quantitatives au profit de discussions qualitatives.
Figure 19 – Exemple de résultat de l’outil HRS
Exemple
L’équipe représentée dans la figure 12 ci-dessus comprend dix personnes et appartient
au secteur de la communication. Les modes de préservation l’emportent. Pourtant un
groupe de trois équipiers tire vers la transformation (les plus clairs). La prudence de
l’équipier représenté en haut à gauche est sans doute facteur de modération même si
c’est aussi une garantie de sécurité dans les opérations. Le diagramme montre
explicitation en mode mineur (est-ce le signe d’une culture du non-dit ?), audace en
mode mineur (peur de prendre des risques ?), et métaposition en mode mineur (une
équipe avec la tête dans le guidon ?). Avec cette équipe le coach pourra déployer
les petits papiers (chap. 10) afin de travailler l’explicitation. Il pourra aussi utiliser La
girafe ou l’atelier Disney pour analyser comment le processus créatif manque de
hardiesse.
Le questionnaire comporte 20 questions qui proposent des situations avec un choix pour
quatre comportements. La présentation est résolument « cerveau droit » puisque la personne
répond en déplaçant des boules dans des vases. Le questionnaire standard est équilibré entre
les quatre types de demande (chap. 2). D’autres versions privilégient en
particulier Créer et Exécuter.
L’outil peut être déployé à trois niveaux :
• soit débriefé au niveau organisationnel (par services, par tranches d’âge…), auquel cas la
discussion porte sur écarts de modes de fonctionnement entre les services et comment
chaque service s’améliorer et comment il peut améliorer sa communication avec les autres
services.
• soit débriefé en équipe, auquel cas la discussion porte sur les modes de fonctionnement
qu’il faut amender pour atteindre l’état désiré.
• soit avec un coaché dans le cadre d’un coaching individuel. Dans ce cas il est seul à
répondre. Il faut alors être bien clair : les résultats ne constituent pas une représentation de
la personnalité quoique certaines tendances personnelles transparaissent. Ils reflètent les
modes de fonctionnement du coaché dans le contexte de l’équipe au sein de laquelle il
agit. C’est donc bien une analyse systémique et non un test individuel. Il est aussi possible
d’obtenir un diagramme individuel lors d’une évaluation d’équipe. La personne peut alors
étudier ses propres modes de fonctionnement par rapport à ceux de l’équipe (voir
figure 20 page suivante).
L’utilisation de l’outil nécessite une accréditation qui est acquise par une formation d’une
journée. Voir www.hrs-institute.com.
Dans une première recherche (Moral et al., 2011) nous avons utilisé l’outil HRS (ex
Change2Team) afin d’étudier les différences entre populations de coachs et de dirigeants en
France et au Maroc. L’outil ayant pour vocation première d’évaluer la capacité d’équipes à
réussir un changement 2 nous avons également étudié en détail 8 équipes de direction. Les
résultats montrent que dans les équipes étudiées les modes de fonctionnement les moins
représentés sont Humilité et Metaposition.
Dans une deuxième recherche (Moral et al., 2012), et pour faire suite à celle de Woolley et
al. (2010), c’est l’impact de la présence de femmes dans les équipes de direction qui a été
examinée. Les résultats montrent le peu d’effet de la mixité sur la balance entre préservation
et transformation.
TEAMSCAN
TeamScan a été mis au point par Olivier Devillard en 2007. Il est disponible en Français et
en Anglais sous la forme d’un questionnaire de 100 items. Sa vocation est d’évaluer la
maturité d’équipe en mesurant les paramètres suivants : respect, cohésion, action, réaction,
mobilisation, engagement, focus, rigueur, management, sens.
Voir le site : www.ifod.fr/formation-coach/teamscan.
TDA (TEAM DIAGNOSTIC ASSESSMENT)
TDA a été mis au point par Team Coaching International (groupe CTI) en 2007. Le
questionnaire comporte 100 items et mesure la maturité d’équipe selon deux axes :
• la positivité (respect, valeurs, diversité, optimisme, camaraderie, confiance,
communication, interactions constructives) ;
• la productivité (proactivité, alignement, ressources, leadership, responsabilité, décision,
objectifs).
Voir le site : www.teamdiagnosticassessment.com.
SOCIOMAP
Cet outil a été mis au point par la société tchèque Qed Group en 2007. Il permet de visualiser
les cartes sociales d’une organisation selon la méthode WIND (Weighted INverse Distance).
Les données entrées pour chaque équipier proviennent de n’importe quel autre outil comme
par exemple HBDI ou 16PF (chap. 6) et c’est là une originalité du produit. Sur la carte les
distances entre membres de l’équipe sont proportionnelles aux différences moyennes tandis
que les altitudes sont fonction des différences entre membres pour le trait étudié (par
exemple le quadrant cortical droit en HBDI).
Voir le site : www.sociomapping.com/the-solution.
Introduit en 1985 par Charles Mergerison et Dick McCann, il permet de qualifier les
équipiers selon trois niveaux en vue de comprendre la performance collective : les
préférences individuelles (explorateurs, organisateurs, contrôleurs, conseillers), l’attitude
face au risque (optimisme, énergie, aller de l’avant, diversification, recherche) et les valeurs
selon quatre opposés (soumission-pouvoir, conformité-indépendance, individualisme-esprit
collectif, égalité-autorité). Le questionnaire comporte 64 items.
Voir le site : www.tms.com.au.
BELBIN
Cet outil créé par Meredith Belbin en 1985 permet d’évaluer les équipiers selon 9 rôles
complémentaires sur 3 niveaux :
• Corps : rôle orientés vers l’action (organisateur, propulseur, perfectionneur).
• Cœur : rôle orienté vers l’humain (promoteur, coordinateur, soutien).
• Tête : rôle orienté vers la réflexion (priseur, concepteur, expert).
Voir le site : www.belbin.com.
DOLQUEST
11 DOTS FOR IC
11 DOTS FOR IC est un système d’analyse en ligne conçu par Florence Lamy pour
accompagner les équipes ou les organisations sur le chemin de l’Intelligence Collective.
C’est à la fois outil de diagnostic, car tel un scanner il met en exergue les points
« critiques » du système, et un outil d’évaluation des progrès ou de bilan de fin de mission
pour les coachings collectifs.
11 DOTS FOR IC permet de focaliser sur les différentes dimensions et les étapes à
traverser pour atteindre le fameux eldorado… le fonctionnement en intelligence collective.
Par rapport au tableau 2 présenté dans le chapitre 2 sur la maturité d’équipe, l’idée est
d’explorer au-delà de la colonne 6.
Les clients du coaching collectif réclament souvent des outils leur permettant de comprendre
comment fonctionnent les équipes ou les organisations. Les auteurs d’outils en ont développé
qui privilégient plutôt une des formes du collectif (voir Giffard et Moral, 2015, p. 31-38) :
• L’équipe comme un ensemble d’équipier,
• L’équipe comme un ensemble d’interactions entre équipiers,
• L’équipe comme un système.
Chacune de ces représentations néglige les deux autres et ne rend pas compte du fait que
l’intelligence collective marie les trois formes.
C’est pour dépasser cette difficulté que 11 DOTS FOR IC a été conçu par Florence Lamy
en 2014 : rendre compte de façon systémique des différentes facettes d’un collectif en
chemin vers l’intelligence collective qui allie harmonie, bien être et performance.
Fiche Technique
11 DOTS FOR IC est un modèle articulé autour d’un test en ligne et permettant aux
collectifs (équipes, services…) d’évaluer leur capacité IC, les éléments à renforcer ou à
acquérir.
Il permet une hétéro évaluation et une auto évaluation (soit les éléments du système, soit
un observateur externe)
Il sert également à l’accompagnant d’outil diagnostic pour élaborer son intervention en
ciblant ses actions sur les boîtes le nécessitant et à effectuer un suivi rigoureux et
systématique de sa mission.
Holarchique, Systémique et Systématique, il se compose de plusieurs boîtes correspondant
à des stades de développement dans des dimensions indispensables.
Les résultats sont catégoriels et dimensionnels et sont prédictifs de la capacité IC du
système collectif.
Il fait l’objet de recherches et de suivi statistique. Informations complémentaires à
contact@undici.fr.
Conclusion
EN FORME DE CONVERSATION
RÉFÉRENCES
16PF 1, 2, 3, 4, 5, 6
16PF5 1
360° 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10
47 photos 1, 2
Alliance 1, 2, 3, 4, 5
Alter ego 1
Analyse de la demande 1
Analyse des modes de fonctionnement 1
Analyse méta 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13
Analyse systémique 1
Ancrage 1
Art of Hosting 1, 2, 3, 4, 5, 6
Atelier Disney 1, 2, 3, 4
Atelier Einstein 1, 2, 3, 4, 5, 6
AVI 1
Baguette magique 1
Balises du futur 1, 2
Balises prospectives 1
BARNGA 1, 2, 3, 4, 5
Belbin 1
Benchmark 1, 2
Bienveillance 1, 2, 3
Big 5 1, 2, 3, 4, 5, 6
Blake 1
Blake & Mouton (approche de management) 1, 2, 3
Bleu-Rouge 1, 2, 3, 4, 5, 6
Boussole d’anticipation 1
Boussole du devenir 1, 2, 3
Breakthrough 1, 2, 3, 4
Cadre 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7
Cartes 1, 2
Carte sociale 1
Chaise chaude 1
Charte 1, 2, 3
Choisir les modes de fonctionnement 1, 2
Clap-clap 1, 2
Clore 1
Clôture 1
COF 1, 2
Cohérence cardiaque 1
COI 1, 2
Collage 1, 2
Comme un bateau 1
Comment réussir à échouer 1, 2
Consignes 1, 2
Contingente (approche de management) 1
Conversation That Matter 1
Cordes 1, 2
Courbe du deuil d’Elisabeth Kübler-Ross 1
CTT 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16
Cubes 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10
Débriefing 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17,
18, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33, 34, 35,
36, 37, 38, 39
Décider des modes de fonctionnement 1, 2
Deep Democracy 1, 2, 3, 4, 5, 6
Defense Style Questionnaire (DSQ) 1
Denison 1, 2, 3
Dés 1
Dessin 1
Dessin collectif 1
Dilemme du prisonnier 1
Dilts (échelle des niveaux logiques) 1
DISC 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10
D5D 1
DoLquest 1, 2
Double dissociation 1
DSM 1, 2
DSM IV 1, 2, 3
DSQ 1
EAST 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11
Échange (approche de management) 1
Échelles 1
Écothérapie 1
Écoute 1, 2, 3
Egogramme 1
Empathie 1
Ennéagramme 1, 2, 3, 4, 5
EPI 1, 2
EPQ-R 1
Équi-coaching 1, 2
ExpAdviser 1, 2, 3, 4, 5
Explicitation 1, 2, 3
Eysenck 1, 2
Feed-back 1, 2, 3
Fenêtre de Johari 1
Fiedler 1
FIRO-B 1, 2, 3
Forces motrices 1, 2
Générateur de comportement nouveau 1
Girafe 1, 2, 3, 4, 5
Golden 1, 2, 3
Habituation 1
HBDI 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18
Hersey & Blanchard 1, 2
Hippo-coaching 1
Holacratie 1, 2
Horse-coaching 1
HRS 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16
Hyperventilation 1
Iceberg 1
Intelligence émotionnelle 1, 2, 3
Intelligence relationnelle 1, 2, 3, 4
Interprétation 1, 2, 3
Jeu de rôle 1
Jeu de rôle inversé 1, 2
Lâcher prise 1, 2, 3, 4
Ligne de temps 1
Lumina 1, 2
Management du temps d’Eisenhower 1, 2
Marguerite de Schultz 1
Mashmallow challenge 1
Maturité d’équipe 1
MBTI 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10
Meaningful Conversation 1, 2, 3
Messages cachés 1
Métacommunication 1, 2, 3, 4, 5, 6
Métamodèle 1
Métaphore 1, 2
Metaplan 1, 2, 3, 4, 5
Méthode des scénarios 1, 2
Métrage 1, 2
Microlab holographique 1, 2, 3, 4, 5, 6
Milton modèle 1
MLQ 1
Narrative (approche) 1, 2, 3, 4, 5
Neutralité 1, 2, 3
Normative (approche de management) 1
Objectif 1, 2
OST 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10
Outil dimensionnel de Young 1
Path-Goal (approche de management) 1
PCM 1, 2
Permission 1
PERSONA 1, 2, 3, 4
Petits papiers 1, 2, 3, 4
Photolangage 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13
Pile ou face 1, 2
Pomme de terre 1
Positions de vie 1
Posture méta 1, 2, 3
Poubelle 1, 2
Prescription 1, 2
Prévision 1
Process Communication Management (PCM) 1
Pyramide de Maslow 1
Questionnaire défensif de Bond 1
Racontez une histoire 1, 2
Reading the mind in the eyes 1
Recadrage 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9
Recadrage en 6 points 1, 2
Reflet systémique 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15,
16, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 24
Reformulation 1
Relaxation 1
Relaxation dynamique 1
Réunion déléguée 1, 2
Rire 1
Rorschach 1
RPBD 1
Schéma systémique 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9
SCORE 1
Sculpturation 1, 2
Sculptures vivantes 1
Silence 1
Simulateur de complexité 1
Situationnel (approche de management) 1
Six chapeaux de Bono 1
Sociocratie 1, 2, 3
Sociomap 1
Sosie 1
SPACE 1
Spirale Dynamique 1, 2
Squash visuel 1
Statues vivantes 1
Stratégogramme 1
Stress Machine 1
Structogram 1, 2, 3, 4
Styles de management 1
Styles sociaux 1, 2, 3, 4, 5
SWOT 1, 2, 3
SWOT inversé 1
Synchronisation 1
Synergomètre 1, 2, 3, 4
Tableau systémique 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11
Tâche 1
Tango 1
Tao (jeu du) 1, 2
TAT 1
TDA (Team Diagnostic Assessment) 1, 2
TeamScan 1, 2
Technologie du Forum Ouvert 1
Tee-shirt 1, 2
Théorie U 1, 2, 3
TMS (Team Management System) 1
Toucher 1
Tours en Kapla 1, 2, 3
TRACOM 1, 2, 3, 4, 5
Transformationnel (approche de management) 1, 2
Travail en sous-groupes 1, 2, 3
Travail sur le négatif 1
Visualisation 1, 2, 3, 4, 5
Voyage du héros 1, 2, 3, 4, 5, 6
Voyage symbolique 1
WOCQ 1
World Café 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11
1. Le livre du Tao et de sa vertu, traduction, Paul Derain Éditions, 1951.
1. HRS est une démarche et un outil web conçu par Michel Moral et Stéphane Vallée.
1. Tableau Systémique® est un nom déposé.
1. À noter que la majorité des théories du leadership proviennent d’un tout petit
territoire, celui de la Harvard Business School.
1. Un signifiant, notion au départ linguistique introduite par Ferdinand de Saussure, est
une représentation du signifié qui est une chose ou un concept : le signifié amour a
pour signifiant le mot « amour ». Mais le signifié amour peut aussi avoir pour
signifiant le dessin d’un cœur stylisé traversé par une flèche. Le glissement du mot
« amour » au dessin du cœur est un processus métaphorique, base des outils
symboliques.
2. Voir www.valuestech.com/