Politique étrangère

Gérard Chaliand et Jean-Pierre Rageau. Atlas des diasporas

Abderrahman Belgourch

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Belgourch Abderrahman. Gérard Chaliand et Jean-Pierre Rageau. Atlas des diasporas. In: Politique étrangère, n°3 - 1991 -
56ᵉannée. p. 761;

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 LECTURES I 761

taines de nos actions, de nos alliances ou Quant au quatrième critère, il est défini
de nos complaisances, notamment au comme le facteur temps qui montre le
Proche-Orient, qui pourraient laisser degré du désir qu'a une population de se
supposer un certain manque de constituer en diaspora.
cohérence de notre politique dans la région si La réalisation d'un tel Atlas n'est pas une
tant est que nous en ayons encore chose aisée car les définitions par essence
véritablement une. arbitraires ne sont pas toujours
A ce titre, La France et l'Islam depuis convaincantes. Les auteurs ont recensé et étudié
1789 pèche, peut-être, par une légère onze diasporas : juive, arménienne,
timidité en ce qu'il ne se prononce pas tsigane, noire, chinoise, indienne,
véritablement sur les interférences de la irlandaise, grecque, libanaise, palestinienne,
politique internationale, le jeu des vietnamienne et coréenne. Cependant
grandes puissances, particulièrement les toutes n'ont pas été analysées avec la
Etats-Unis, sur les options, les choix, les même attention et la même rigueur. Sur
décisions des gouvernements français. les 181 pages que comporte l'Atlas, 72
Mais sans doute est-il encore trop tôt, ou sont consacrées à la diaspora juive, 2 à la
trop aléatoire, pour émettre des avis vietnamienne et nord-coréenne, 6 à la
péremptoires, un an après l'ouverture de libanaise et 6 à la palestinienne.
la crise du Golfe, sur un sujet aussi Malgré le caractère controversé et
glissant. discutable d'une telle définition, cette étude
Jean-Michel VERNOCHET géo-historique a le mérite de défricher
un terrain jusqu'ici inexploré. Elle est
aussi renforcée par des cartes élucidant
l'errance de ces diasporas tout au long de
leur histoire, et des tableaux statistiques
précisant le nombre de ces groupes et
Atlas des diasporas son évolution.
Gérard Chaliand, Jean- Pierre Rageau Abderrahman BELGOURCH
Odile Jacob, Paris, 1991, 182 pages

Les auteurs ont déjà à leurs actifs quatre

Atlas, Y Atlas stratégique, YAtlas
politique de la découverte du monde, YAtlas
politique du XXe siècle et YAtlas des
Européens. Les voilà donc qui récidivent
en nous proposant un Atlas des Le KGB dans le inonde (1917-1990)
diasporas. Mais ce terme est tellement Christopher Andrew et Oleg Gordievsky
équivoque, que les auteurs ont été amenés à le Fayard, Paris, 754 pages
cerner, dès les premières lignes, selon
quatre critères auxquels doit répondre
tout groupe prétendant à cette Le Mossad
désignation. Victor Ostrovsky et Claire Hoy
Il faudrait donc que ce groupe ait vécu Presses de la Cité, Paris, 1991,
un exode pour des raisons politiques, 322 pages
qu'il se constitue une mémoire collective
perpétuant d'une génération à une autre Les ouvrages consacrés aux services de
un héritage commun, qu'il dispose de la renseignement se suivent à un rythme
volonté de le transmettre et d'en faire accéléré depuis quelques années. Ce sont
une identité spécifique : « Ce qui pour la plupart des biographies de
caractérise au plus haut point une diaspora responsables ayant quelques vérités à
c'est, autant que sa dispersion spatiale, la asséner ou bien des historiques, écrits par des
volonté de durer en tant que groupe journalistes utilisant des interviews
minoritaire en transmettant un héritage ». d'anciens agents. Peu de choses restent