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INTRODUCTION GENERALE
L'histoire de la pensée économique est l'étude de l'histoire des idées en économie. L'histoire des
idées est un domaine de recherche en histoire qui traite de l'expression, de la préservation et
du changement des idées humaines au fil du temps.
L’histoire de la pensée est vue également comme une discipline à la frontière entre l’histoire et
l’économie politique qui étudie les théories et les doctrines économiques apparues au cours de
l’histoire.
Une différence à relever entre l’histoire économique ou histoire des faits économiques qui est
l’étude et l’analyse des phénomènes économiques du passé grâce aux méthodes des sciences
historiques (analyse de documents, récits, archives…) mais aussi naturellement des sciences
économiques : analyse économique et analyse quantitative (économétrique et modélisation).
Les débats qui animent l’histoire de la pensée économique contemporaine, objet de se présent
cours, s’articulent autour des grandes problématiques que sont :
Concilier une croissance forte, un niveau chômage bas, un taux d’Inflation modéré et
équilibre extérieur établi ;
La mondialisation et la globalisation financière ;
L’efficacité des politiques économiques ;
Inégalité socio-économique ;
Protection de l’environnement ;
L’histoire de la pensée économique peut être étudiée du point de vue de la permanence des
questions et des débats fondamentaux. En d’autres termes il s’agit de faire de l’HPEC de
manière à éclairer les débats économiques contemporains. Ainsi faire de l’histoire de la
pensée économique ce peut être restituer les idées économiques de manière chronologique,
mieux comprendre la logique du développement de la science économique jusqu’à son état
actuel.
Selon ce dernier point de vue, l’histoire de la pensée économique fait alors partie intégrante de
la théorie au sens où elle contribue au progrès de la discipline en lui permettant de prendre
conscience de ses limites. C’est ce dernier point de vue que nous allons adopter dans le présent
cours.
OBJECTIFS DU COURS.
Plan du cours
CHAPITRE I : THEORIE ET MODELE D’EQUILIBRE GENERAL
CHAPITRE II : LA MACROECONOMIE CLASSIQUE ET L’EMERGENCE DE LA
MACROECONOMIE KEYNESIENNE
CHAP III : DE LA SYNTHESE A LA CONTREVOLUTION MONETARISTE
CHAPITRE IV: LA PENSEE ECONOMIQUE POST-KEYNESIENNE
CHAPITRE V: LA NOUVELLE ECONOMIE CLASSIQUE (NEC)
CHAPITRES VI : LA NOUVELLE ECONOMIE KEYNESIENNE (NEK)
CHAPITRES VII : L’ECONOMIE DE L’OFFRE.
HISTOIRE DE LA PRNSEE ECONOMIQUE CONTENPORAINE (HPEC) LICENCE-EGEO-MGD
La démarche de Walras s’inscrit dans la ligne de la révolution marginaliste : son objectif est de
faire une théorie de la richesse sociale qu’il définit comme l’ensemble de toutes les choses
matérielles ou immatérielles qui sont susceptible d’avoir un prix parce qu’elles sont rares c’est-
à-dire à la fois utile et limité en quantité.
Chaque individu détient des stocks arbitrairement fixé de biens (S i1, … Sin). Les quantités
consommées par un individu i sont notées (Qi1, …, Qin). Les propositions d’échange de l’individu
i s’écrivent : (Si1 - Qi1, … Sin - Qin).
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Le signe de chaque expression nous indique s’il s’agit d’une offre (+) ou d’une demande (-).
Avec des prix (P1, P2, …, Pn) la contrainte budgétaire de l’agent qui s’écrit P1. (Si1 – Qi1) + … + Pn
(Sin – Qin) =0.
L’individu i égalisant les utilités marginales des biens pondérés par les prix chacune de ses
propositions d’échange est une fonction des prix (P1, P2, …, Pn) c’est-à-dire Sij – Qij = fij (P1, P2,
…Pn). La forme de la fonction fij va dépendre des goûts de l’agent économique i.
L’équilibre simultané des propositions d’échange sur les n marchés (équilibre général) s’écrit
comme un système de n équations à n inconnues (P1, P2, …, Pn) : mi=1 fij (P1, P2, …, Pn) = 0; j
= 1, 2, …, n.
Toutefois, Walras montre que les différentes équations ne sont pas toutes indépendantes étant
donné l’interaction des différents marchés. Une des équations est redondante et en la
supprimant, on se retrouve avec une situation comportant plus d’inconnues que d’équations.
Walras a recours alors au numéraire qui consiste à fixer le prix d’un des biens et à exprimer les
autres prix par rapport à ce dernier et l’on se retrouve dans un système de prix relatifs.
Walras montre de manière générale que s’il y a équilibre sur les (n-1) premiers marchés, il y a
équilibre sur le nième marché. On parle alors de la ‘’loi de Walras’’.
• Le modèle montre que le système libéral concurrentiel est le meilleur système car il procure
les meilleurs résultats pour tous les agents : chaque agent égalise les utilités marginales
pondérées par les prix des biens qu’il veut acquérir avec les désutilités marginales pondérées
par les prix des services producteurs qu’il veut vendre. Pareto reprendra ce point pour définir
l’optimum.
• L’équilibre conçu est statique. Il exclut la croissance économique puisqu’aucun individu ne
cherche à améliorer sa situation.
• Tous les individus sont placés sur un pied d’égalité. La société est homogène, il n’y a pas de
conflits de classes.
• Le système implique également le plein emploi des services producteurs puisque tout service
inutilisé entraînerait la baisse de son prix. Il ne peut donc y avoir de chômage, de
surproduction et de crise.
Limites du modèle
L’individu est-il maître de ses décisions : peut-il estimer la désutilité d’une heure de travail offerte
en plus, alors qu’un salarié est obligé d’offrir 35 heures par semaine ou rien ?
Le modèle stipule que les règles sont les mêmes pour tous, de façon à établir une égalité des
chances, sauf sur un point décisif : tous les individus ne jouissent pas des mêmes « dotations
initiales », en termes de ressources physiques ou financières.
Ce modèle part du principe que chaque agent économique individuel n’a pas d’influence sur les
prix qu’il reçoit de l’extérieur. Information fournie par qui ? Par une autorité recensant toutes
les demandes et offres et les annonçant sur la place publique sous la forme d’une information
synthétique : les prix. Cet agent recenseur est le « commissaire-priseur» alors qu’il suppose des
agents isolés prenant des décisions rationnelles au seul regard de leur disponibilité budgétaire et
de l’information parfaite disponible.
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le modèle, basé sur l’hypothèse de la concurrence pure et parfaite, suppose que les entreprises
n’ont pas de coûts fixes et qu’il n’existe donc pas de rendements d’échelle croissants. Or la
possibilité de réaliser les économies d’échelle rend le monopole plus efficace qu’une multitude
d’entreprise.
Pour parvenir à l’optimum, il faut que les facteurs de production soient utilisés de façon optimale
et donc que les taux marginaux de substitution technique (TMST) soient identiques pour toutes
les entreprises.
Il faut aussi que les biens soient répartis de façon optimale entre les ménages et donc que les
TMS de deux biens quelconques soient identiques pour tous les ménages.
Il faut enfin une répartition optimale de la production globale entre les biens : le taux marginal
de transformation (TMT) soit identique pour deux produits quelconques au TMS.
Dans certains cas, le marché est inefficient et l’intervention de l’Etat peut se révéler nécessaire.
Il y a trois cas principaux dans lesquels, la théorie microéconomique traditionnelle reconnait
l’inefficience du marché : le monopole, les biens collectifs et les externalités.
Les théorèmes de l’économie du bien-être, au nombre de deux montrent qu’il existe un lien
étroit entre les équilibres de concurrence pure et parfaite et l’optimalité collective.
Premier théorème : s’il existe un système complet de marchés et si les préférences des agents
sont monotones, alors l’affectation des ressources d’un équilibre de concurrence pure et parfaite
est un optimum de Pareto.
Selo Pareto, ce théorème comporte une sorte de réciproque, appelée deuxième théorie de
l’économie du bien-être qui s’appuie sur des hypothèses un peu plus fortes.
Deuxième théorème : si les hypothèses du premier théorème sont vérifiées et si, en outre, les
préférences des ménages et les ensembles de production des entreprises sont convexes, alors a
tout optimum de Pareto on peut associer un ensemble de prix pour lequel cet optimum est un
équilibre de concurrence parfaite.
En effet, du côté de la demande on associe à chaque niveau de prix du bien appelé prix de la
demande, la quantité que le consommateur est prêt à acquérir. Plus cette quantité est élevée,
plus l’utilité du bien est faible, et moins le consommateur est prêt pour demander. D’où la
relation décroissante entre le prix de la demande et la quantité demandé. La demande est une
fonction décroissante de du prix (la loi de la demande).
Du côté de l’offre, on associe à chaque niveau de prix appelé prix de l’offre, la quantité que le
producteur désir offrir. Plus cette quantité est élevée, plus la productivité marginale de chaque
facteur est faible et par conséquent plus le coût marginal du bien élevé. La courbe du coût
marginal est une fonction croissante entre le prix de l’offre et la quantité.
Le prix d’équilibre s’obtient par l’égalité entre le prix de l’offre et le prix de la demande du bien.
A ce niveau, par construction la quantité demandée du bien est égale à la quantité offerte.
Cette loi de l’offre et de la demande ne fournit pas seulement une détermination de l’équilibre
du marché ; elle décrit aussi le processus qui en garantit la stabilité, c’est-à-dire le rétablissement
de l’équilibre lorsque celui-ci a été perturbé, que ce soit par un choc d’offre (comme une
mauvaise récolte) ou un choc de demande (comme sa brusque augmentation).
La détermination des prix et des quantités par la loi de l’offre et de la demande est selon Marshall
une expression d’une économie de marché en concurrence pure et parfaite. En effet, aucun
offreur ne peut imposer aux acheteurs un prix supérieur au coût marginal de production, car ils
ont toujours la possibilité de s’adresser à un autre producteur ; symétriquement, aucun
demandeur ne peut imposer aux producteurs un prix inférieur à l’utilité marginale du bien, car
ils ont toujours la possibilité de vendre à un autre acheteur.
La loi de la demande et de l’offre avait déjà été énoncée dans la théorie de l’équilibre général
de Walras. Mais Marshall en donna une version aisément compréhensible grâce à des outils
méthodologiques qui demeurent d’usage courant aujourd’hui pour les économistes.
Le débat autour de l’analyse marshallienne a été suscité par un protégé de J.M. Keynes, Piero
Sraffa, un jeune économiste Italien. Selon ce dernier la principale limite de l’analyse de Marshall
ne réside pas dans l’hypothèse centrale de concurrence pure et parfaite au réel, mais dans
l’impossibilité de la rendre cohérente avec les deux autres piliers de cette théorie, la méthode
d’équilibre partiel et la loi des rendements décroissants.
Avant d’aborder les principales ruptures entre ces deux grands courants, ce chapitre passe en
revue les limites de la pensée économique classique et les grandes lignes de la pensée
économique keynésienne.
les économies contemporaines comme des économies de marché. Il s’agit d’économies réelles
(absence d’illusion monétaire), d’économies d’échange (tout acte peut être appréhendé comme
une activité marchande) et de systèmes économiques certains (pas d’incertitude qui ne soit
probabilisable). Dans un tel système marchand,
les prix sont flexibles et sont déterminés par la loi de l’offre et de la demande dans un
environnement de concurrence pure et parfaite où le plein-emploi est assuré. Selon cette
conception, les économies de marché ont cette capacité spontanée à s’autoréguler : c’est la
conception de la main invisible (Adam Smith).
Cette loi exprime que l’offre crée sa propre demande de sorte que l’économie ne peut connaître
de surproduction généralisée. Sur le plan macroéconomique, la loi signifie que le processus de
production des biens et services génère des revenus qui sont distribués au titre de la
rémunération des facteurs. Ces revenus suscitent une demande globale qui est forcément égale
à l’offre globale qui a été à l’origine des revenus.
Dans ces conditions, les entreprises n’ont pas à se préoccuper des problèmes de débouchés,
puisqu’elles sont assurées de pouvoir écouler toute quantité produite grâce à l’ajustement
automatique des prix. Ainsi, associée à l’hypothèse de flexibilité et d’ajustement des prix des
marchés, la loi des débouchés garantit que le fonctionnement de l’économie sera toujours
optimal.
Selon la loi de Say, les produits s’échangent contre les produits et la monnaie ne sert
d’intermédiaire. De ce fait, la théorie quantitative de la monnaie stipule que la monnaie ne joue
aucun rôle dans l’explication des grandeurs réelles. Elle sert uniquement à fixer le niveau général
des prix. Cette théorie repose sur l’idée que la monnaie n’est pas demandée pour elle-même,
mais pour effectuer seulement des transactions. La monnaie est donc neutre.
H1 : Les agents économiques sont rationnels et ont pour objectif de maximiser leur profit ou
leur utilité sous contrainte de ressources disponibles. En outre, ils ne souffrent d’aucune illusion
monétaire.
H2 : Tous les marchés sont en concurrence pure et parfaite et, les prix sont parfaitement
flexibles.
H3 : Les agents économiques ont une parfaite connaissance des conditions du marché.
H4 : Les échanges n’ont lieu que lorsque les prix d’équilibre sont obtenus sur tous les marchés
(pas d’échange hors prix d’équilibre).
• L’Etat qui est un agent non marchand et qui effectue des dépenses publiques au compte de la
collectivité.
▪ Premièrement Keynes propose un nouveau cadre de pensée qui va marquer une rupture
fondamentale par rapport au mode de penser précédent : son paradigme (cadre de pensée)
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Montrer que la situation de sous-emploi résulte d’un défaut du système dans son ensemble, et
non pas uniquement le dysfonctionnement du seul marché de travail (N).
Au terme de cette considération, Keynes pense que le chômage involontaire se produit si des
agents ne trouvent pas à offrir leur force de travail, alors même que le salaire de marché est
supérieur à leur salaire de réserve. Les agents en question sont donc dans l’incapacité de réaliser
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leur plan optimal : ils sont dans une situation de loisir forcé (ils sont rationnés ou le marché se
clos du côté court).
Au niveau du marché de travail, cela se manifeste par le fait que l’échange s’arrête du « côté
court du marché » en l’occurrence, au niveau de la demande de travail exprimée par ce taux
de salaire réel. En d’autres termes, au processus d’un ajustement salaire/emploi, caractérisant
l’échange sur le marché, certains agents sont rationnés. Dans cette optique, ce chômage n’est
pas lié à un blocage du processus d’enregistrement, mais à une autre cause qui ne se situe pas
sur le marché du travail.
Une situation d’équilibre de chômage involontaire est donc une situation où le marché se clos
alors que les offreurs de travail demeurent rationnés. Cette situation peut survenir dès lors que
le niveau de production fixé par les entrepreneurs au regard de leurs anticipations de la demande
globale » fixe un volume d’emploi largement inférieur à ce que les offreurs souhaitent ». Ce
niveau d’emploi est le fait des entrepreneurs seuls et les offreurs ne participent pas à l’échange.
Il en résulte de ce fait, du chômage involontaire dont l’existence ne donne en aucun cas naissance
à un processus d’ajustement vers l’équilibre, c’est-à-dire que la cause du chômage involontaire
n’est pas un taux élevé de salaire réel ; mais c’est fondamentalement parce qu’il n’existe pas de
marché de travail au sens classique du terme : ce sont les entrepreneurs qui décident seuls du
taux de salaire et du volume d’emploi.
Le principe d’équivalence remet donc en cause la loi de Say car, si dans le modèle classique la
liaison va du marché du travail vers le marché des biens et services, en raison d’une absence
d’une contrainte de vente, dans le modèle de Keynes, elle est inversée et part du marché des
biens et services pour aboutir au marché du travail. Dans ce cas, l’entrepreneur peut subir des
contraintes de débouché, et la maximisation du profit passe alors par la limitation du niveau de
production. Dans ce cas, l’entrepreneur n’a aucune raison d’embaucher davantage même si les
salaires réels baissent : le chômage qui apparaît résulte d’une insuffisance de la demande et ne
saurait être absorbé par une baisse de salaire réel.
En somme les décisions d’offre se prennent à l’image du prix de l’offre et celles de la demande
à l’image du prix de la demande. A l’équilibre, le niveau d’emploi dépend du profit des
entreprises, de la propension marginale à consommer et du niveau d’investissement.
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Par ailleurs, selon Keynes, le niveau d’emploi est obtenu indépendamment de tout
comportement d’offre de travail. Les salariés influencent le volume d’emploi par le biais de leur
demande de consommation et non pas par leur comportement d’offre de travail1. A cet égard,
il n’y a aucune raison que le niveau d’emploi optimal corresponde au niveau de plein-emploi.
De ces trois grandeurs qui déterminent le niveau d’emploi, le seul élément permettre une
augmentation rapide du niveau d’emploi est une le volume de l’investissement. Inversement,
l’existence de sous-emploi est prioritairement à rapprocher d’une insuffisance de
l’investissement. Le problème réside alors dans la façon de faire augmenter l’investissement.
Comme les entrepreneurs ne veulent prendre aucun risque en période de crise, il revient à l’État
de relancer l’investissement en suscitant des perspectives de débouchés pour les entreprises. Pour
ce faire, il peut utiliser la politique budgétaire à travers l’augmentation de ses dépenses ou la
diminution des impôts. D’où l’idée des politiques de relance.
Selon le principe de la préférence pour la liquidité, il existe des décisions individuelles à l’égard
du temps :
Pour transférer son pouvoir d’achat dans le temps, deux alternatives s’offres :
L’échange de liquidité en actif financier est alors conditionné par le prix auquel l’agent est prêt
à se séparer de sa liquidité. Ainsi pour Keynes, la monnaie étant la liquidité par excellence, sa
détention, pour elle-même, a un sens et cette détention pour elle-même est une alternative
radicale à la détention d’actif financier.
On comprend donc que chez Keynes le taux d’intérêt n’est pas le prix de la renonciation à la
liquidité, il devient donc une variable monétaire. Précisément, c’est parce que les agents
économiques ont une préférence pour la liquidité que celle a un prix qui est le taux d’intérêt.
Dans cette optique, la monnaie n’est pas seulement un simple moyen de transactions, mais elle
est la meilleure réserve de valeur.
Enfin, parce que la détention de monnaie constitue une sécurité qui compense l’aléa et
l’incertitude des spéculations futures qu’elle est préférée aux titres financiers.
1
Pour Keynes le marché de travail au sens de la théorie classique n’existe pas.
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Ainsi, la théorie générale de l’emploi et de l’intérêt, devient une théorie générale de l’emploi,
de l’intérêt et de la monnaie.
Chez Keynes l’offre de monnaie n’est pas exogène comme le prétendaient les classiques. Elle est
endogène et dépend de la demande de monnaie qui la suscite. En effet ; comme l’épargne n’est
pas préalable à l’investissement, il estime que les entrepreneurs ont un accès limité aux crédits
bancaires pour financer leurs investissements (monnaie endogène). Cependant il estime que
l’offre active de monnaie est le fait de la banque centrale et c’est cette composante qui est
exogène.
Le modèle de Keynes repose sur quatre hypothèses fondamentales qui contrastent toutes avec
la vision classique.
H1 : une économie d’incertitude : l’incertitude règne dans la vie économique et, par
conséquent, l’état de l’économie dépend de la façon dont les individus évaluent et apprécient
leur environnement et leur futur.
H4 : une économie monétaire : la monnaie ne sert pas uniquement à effectuer des transactions.
Elle représente la liquidité par excellence qui assure le lien entre le présent et le futur. De ce fait,
le taux d’intérêt se détermine sur le marché de la monnaie.
La méthode de Keynes
- L’ajustement par les quantités avec les prix comme paramètres : En partant de
l’observation que les prix et les salaires ne sont pas parfaitement flexibles, Keynes privilégie
l’ajustement par les quantités plutôt que par les prix.
La loi de Say, qui est remplacée par le principe de la demande effective qui gouverne l’activité
économique et dont l’insuffisance est la cause du chômage involontaire ;
Le volume d’emploi n’est pas déterminé par l’équilibre sur le marché du travail, mais par les
décisions de production des entreprises seules.
Le niveau du taux d’intérêt n’est pas déterminé sur le marché des titres et l’ajustement entre
épargne et investissement se réalise non pas par la variation du taux d’intérêt, mais par celle du
revenu ;
Le marché de la monnaie n’en est pas ; dans la mesure où le rôle joué par les « comportements
conventionnels » rend la demande de monnaie endogène à l’offre.
Plus généralement, l’économie libérale n’est pas dotée de processus spontané d’ajustement des
décisions individuelles. La coordination se fait par le moyen de la spéculation monétaire, et le
mode de constitution normal de la société est la crise et non pas l’équilibre. Il en résulte la
nécessité d’améliorer son fonctionnement, puisque le problème vient du caractère
(essentiellement) excessivement décentralisé du fonctionnement de l’économie, la solution est
donc à rechercher dans une « recentralisation » sous la forme des interventions des politiques
économiques de l’Etat, qui devront contribuer à élever la demande effective, et par là le niveau
de l’emploi. A cet égard, trois types de politiques économiques sont envisagés :
Une politique monétaire dont l’objectif serait de baisser suffisamment le taux d’intérêt afin
d’augmenter l’investissement et donc le revenu et le volume de l’emploi ;
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Une politique budgétaire qui agirait directement sur la demande globale en augmentant
l’investissement public ;
Et enfin, une politique des revenus qui accroitrait la propension marginale à consommer de la
communauté en opérant des transferts de revenus des classes sociales à revenus élevés (Pmc
faible) vers celles à revenus faibles (Pmc élevée).
Face à cette attaque frontale, les néoclassiques vont réélaborer au sein de leur appareil
analytique les résultats revendiqués par Keynes de manière à faire que ces résultats ne résultent
pas d’une incapacité du marché, mais d’une altération temporaire des mécanismes de marché.
Ainsi pour les néoclassiques, ce n’est pas le marché qui est en cause, mais les entraves qui sont
mises à son fonctionnement.
Tour à tour seront évoquées comme sources de dysfonctionnement les rigidités des prix et des
salaires, l’existence d’un niveau incompressible du taux d’intérêt et l’illusion monétaire. De ce
fait, les néoclassiques montrent que l’économie de Keynes est un cas particulier de l’économie
classique valable sur une série d’hypothèses restrictives.
Cette stratégie d’enveloppement est premièrement franchie par ce qu’il convient d’appeler la
synthèse classico-keynésienne dont le cœur est le modèle IS/LM. Le premier auteur de cette
stratégie est John R. Hicks (1937), dans « Mr. Keynes and the classic : à suggested interpretation
».
La logique du modèle IS/LM est d’associer les idées de Keynes au modèle classique. Pour ce faire,
les idées de Keynes seront reformulées et souvent diluées dans le modèle classique
(4’’) : I = S
Dans ce modèle, les équations (2’’) et (3’’) représentent un coup de force à l’égard de la théorie
de Keynes. En effet, (2’’) implique que l’investissement est déterminé par le niveau de
production car selon Hicks, un accroissement de la production courante conduit les entreprises
à anticiper la poursuite de leur offre dans le futur et, par là à augmenter leur investissement. Or
pour Keynes, le facteur de prévision à long terme ne peut jamais être un résultat déjà réalisé.
La formulation des comportements d’épargne qui implique que S est déterminé par i avait été
explicitement et précisément rejeté par Keynes.
En tout état de cause, il y a une situation qui concilie les deux théories : c’est la formulation de
la demande de monnaie et d’équilibre sur le marché de la monnaie.
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A la fin des années 1960, des doutes s’élèvent de plus en plus à l’égard de la stabilité de la courbe
de Phillips. En effet, avec la stagflation de la fin des années 1960, on a pu observer des taux de
chômage élevés et des taux d’inflation importants. De ce point de vue, il n’existait
manifestement plus de courbe de Phillips stable, mais au contraire une famille de courbes de
Phillips qui se déplaçaient dans le temps sous l’influence de facteurs qu’il restait à déterminer.
Friedman fournit en 1967 (discours présidentiel à l’AEA) une interprétation de ces influences au
travers de la notion de taux de chômage naturel (TCN).
Le taux de chômage naturel est défini par Friedman comme le niveau de chômage volontaire
qui équilibre le marché de travail, et qui entraine par conséquent un taux de salaire réel
compatible avec l’équilibre de marchés multiples. C’est donc également le chômage qui
maintient le salaire réel moyen et qui, pour un accroissement nul de la productivité du travail,
maintient de même les prix constants.
Dans l’esprit de Friedman, le taux de chômage naturel correspond au NAIRU (Non accelerating
inflation rate of unemployment). La définition du taux de chômage naturel permet à Friedman
de se poser la question de savoir s’il est possible ou non de réduire, au moyen de politique
économique conjoncturelle, le niveau de chômage en dessous de son niveau naturel.
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Pour répondre à cette question, l’auteur réinterprète la courbe de Phillips pour en faire une
corrélation négative de causalité qui va de l’inflation au chômage. De plus, il revisite le processus
de fixation des prix.
L’hypothèse d’anticipations adaptatives a été formulée par Philippe Cagan en 1956. Selon cette
hypothèse, la révision des anticipations pendant la période courante est proportionnelle à
l’erreur d’anticipation constatée pendant la période précédente.
La formule qui résume ce processus d’apprentissage s’exprime comme suit: Pta – Pt-1a = (Pt-1 –
Pt-1a) avec 0< c<1 avec Pta = inflation anticipée à la période t, Pt-1a = inflation anticipée à la
période t-1, Pt-1 = prix à la période t-1.
Le prix anticipé à la période t est égal au prix anticipé à la période t-1 corrigé au travers du
coefficient de l’erreur d’anticipation au cours de la période.
Le processus formalisation et d’anticipation des taux d’inflation admet deux cas limites :
Lorsque =0, Pta = Pt-1a les anticipations sont statiques c.-à-d. elles ne sont jamais révisées.
Lorsque =1, Pta = Pt-1 on dit que les anticipations sont extrapolatives en ce sens qu’elles sont
formées de manière naïve en ne tenant compte que de l’inflation observée pendant la période
immédiatement précédente.
➢ Il existe un taux de chômage naturel : on reconnait par conséquent que l’économie de marché
est une économie de sous-emploi, mais le sous-emploi est entièrement volontaire et expliqué
uniquement sur les ajustements du marché de l’emploi. A cet égard, il ne s’agit plus de réduire
un chômage involontaire au sens de Keynes mais un chômage d’équilibre entièrement
volontaire.
Friedman reconsidère la question de l’effet d’éviction. Il soutient que l’effet d’éviction est
presque total. Dans le cas du modèle IS-LM, l’effet d’éviction total correspond à une relation
LM verticale. La relance budgétaire (déplacement de la courbe IS1 à IS2) se traduit par un
accroissement du taux d’intérêt (de i1 à i2) qui déprime l’investissement privé d’un montant
équivalent à la relance (Y1 est confondu avec Y2).
Ces auteurs sont Nicholas Kaldor, Joan Robinson, Paul Davidson et Sidney Weintraub. Ils sont
également appelés postkeynésiens marshalliens, postkeynésiens fondamentalistes, keynésiens
financiers, ou encore regroupés dans l’école de Keynes.
Nicolas Kaldor reformule la théorie keynésienne de la croissance issue du modèle de Roy Harrod
en y introduisant la répartition du revenu national entre les salaires et les profits tout en
soulignant l’importance des différences entre les bénéficiaires du profit que sont les entreprises
et les salariés quant à leur comportement de dépense.
Le modèle a été radicalisé en 1962 par l’italien Luigi Pasenetti. Ce dernier montre que le taux de
profit dépend en fait du taux d’accumulation du capital et de la seule propension à épargner
des capitalistes. Le taux de profits est d’autant plus élevé que la propension à épargner est faible.
Cette analyse révèle un phénomène déjà souligné par Michael Kalecki à savoir les capitalistes
gagnent ce qu’ils dépensent et les salariés dépensent ce qu’ils gagent.
constituent un portefeuille d’actifs qu’il s’agisse d’actifs réel (biens capitaux), d’actifs financiers
(titres) ou d’actifs monétaires. Cette seconde génération comprend principalement des auteurs
américains dont les 2 grandes figures sont : Paul Davidson et Hyman Minsky.
Paul Davidson analyse la relation entre l’incertitude et la liquidité (l’entreprise est soumis à 2
types de contraintes la solvabilité et la liquidité qui consiste à disposer de flux disponible pour
le payement des salaires par exemple). Une décision de production d’investissement n’engage
pas seulement l’entreprise dans l’utilisation des ressources réelles et de vente de biens mais aussi
dans les obligations qu’elles contractent en monnaie : payer les salaires et fournisseurs,
rembourser les banques.
Dans un processus qui peut s’étendre sur un temps très long et dont les résultats sont incertains
l’entreprise doit considérer non seulement sa solvabilité (la capacité de couvrir les dépenses par
les recettes sur l’ensemble des processus) mais aussi sa liquidité (la capacité de disposer des flux
de monnaie requit par ses engagements tout au long du processus). Le rôle des marchés financiers
est d’assurer la liquidité des actifs mais ils le font au détriment de l’activité réelle et de l’emploi.
Hyman Minsky quant à lui, il rejette l’un des piliers de la finance orthodoxe à savoir le théorème
de Modigliani Miller selon lequel la structure financière de la firme est neutre à l’égard de son
niveau d’investissement.
Pour Minsky, plus le financement externe est important par rapport au financement interne,
plus les entreprises réduisent leur investissement pour éviter d’accroitre leur risque
d’insolvabilité. Mais se faisant elles compromettent d’autant leurs profits futurs et partant
augmentent ce risque.
Formellement l’hypothèse d’anticipation rationnelle s’écrit dans le cas des anticipations de prix
comme suit : Pta = E (Pt/ cAt-1) avec Pta = prix anticipé à la période t, Pt = prix à la période t et
At-1 = stock d’information detenu par les agents économiques à la période t-1. En l’occurrence
ils ne peuvent se contenter d’un processus d’anticipation qui les conduit à être systématiquement
trompés.
Sur la courbe de Philippes, on passe directement du point A au point C. Il n’existe donc pas
d’arbitrage entre inflation et chômage même à court terme.
La politique monétaire est donc totalement impuissante et le produit réel est insensible
(invariant) aux impulsions que cette dernière veut donner. C’est la proposition d’invariance qui
sanctionne l’inefficacité de la politique monétaire même à court terme.
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H2 : les marchés financiers sont parfaits. Cette hypothèse implique que l’Etat et les ménages
ont un taux d’actualisation identique.
H3 : les décisions de consommation des ménages ne sont pas soumises à une contrainte de
liquidité. Les ménages peuvent s’endetter sans aucune limite pour consommer.
Elle repose sur un comportement d’épargne dynamique (les ménages ont un horizon infini ; un
alourdissement de la dette publique actuelle les incite à épargner davantage afin de permettre
aux descendants de financer les augmentations d’impôts ultérieurs). Cependant, lorsque l’Etat
n’est pas contraint de rembourser rapidement sa dette ou lorsque le taux d’endettement peut
s’accroître pendant une période suffisamment longue, le mode de financement des dépenses
publiques peut avoir un impact sur l’activité. Il y a asymétrie entre les horizons temporels de
l’Etat et des ménages. L’horizon temporel de l’Etat n’est pas borné alors que celui des ménages
l’est par leur durée de vie. Les ménages sont alors myopes et ne s’intéressent pas à ce qui se
passera après leur mort. Dans ce cas, une variation des impôts affectant à la fois les
consommateurs et les générations futures modifie les dépenses de consommation courante.
La contrainte de liquidité de certains ménages limite leur possibilité d’endettement. Alors, une
augmentation actuelle des impôts va conduire à une baisse de la consommation (absence de
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neutralité) puisque les ménages n’ont pas la possibilité de compenser la hausse des impôts par
un endettement. Par ailleurs, il existe des écarts de taux d’actualisation ou de taux d’intérêt
débiteur entre l’Etat et les ménages. Par conséquent, un transfert fiscal modifiera les revenus
actualisés des ménages.
• Sur les incertitudes sur le niveau futur et l’échelonnement temporel des impôts :
Les incertitudes sur les revenus anticipés obligent à utiliser un taux d’actualisation plus élevé sur
les impôts futurs. Par conséquent, une réduction fiscale aujourd’hui entraîne bien une
augmentation de la demande globale parce que la valeur actualisée des recettes fiscales futures
est inférieure à la baisse des impôts de la période initiale. Le revenu actualisé des ménages est
alors accru.
Conclusion.
D’une manière générale les théoriciens de la NEC estiment que les politiques discrétionnaires se
heurtent à ce qu’ils appellent l’incohérence temporelle des politiques optimales : une politique
qui est optimale au temps t0 (faire de l’inflation surprise par exemple) ne l’est plus à la période
suivante compte tenu des anticipations rationnelles des agents économiques.
Dans ses conditions, la question que l’on peut se poser est de savoir quel politique économique
mener ? Pour les théoriciens de la NEC les gouvernements doivent asseoir leur politique
économique sur des règles et renoncer à toute velléité de relance économique : deux types de
règles sont distingués :
Les règles de comportement : il s’agit d’acquérir auprès des agents économiques une bonne
réputation. Par exemple en matière de lutte contre l’inflation, un gouvernement peut importer
de la crédibilité en s’arrimant à une zone d’échange fixe menée par une monnaie forte.
Les règles de droit : pour rendre crédible son action le gouvernement doit se lier les mains
juridiquement. Certains préconisent de rendre inconstitutionnel le déficit budgétaire.
Sur le plan monétaire : il s’agit de rendre indépendante la Banque Centrale du pouvoir politique
afin d’éviter le financement monétaire du déficit public.
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La nouvelle économie keynésienne (NEK) s’est développée dans les années 80 en réaction à la
poussée de la nouvelle économie classique. Ses principales figures sont : J. Akerlof, J. Stigliz, G.
Mankiw et Weiss.
D’un point de vue microcosmique, la NEK s’appuient sur des hypothèses qui semblent parfois
peu réalistes de la pensée néoclassique (les transactions n’ont pas de coûts et les individus
rationnels prennent des décisions à caractère non stratégiques) pour jeter les bases de la nouvelle
microéconomie.
Ils diffèrent des anciens keynésiens car ils s’opposent à l’intervention rigoureuse de l’Etat parce
qu’ils considèrent que les salariés ne sont pas victimes de l’illusion monétaire. Du reste s’ils le
sont c’est lorsque par exemple sous la pression de la concurrence, l’entreprise gèle la progression
des salaires nominaux dans un contexte inflationniste avec l’accord des salariés.
En revanche, ils rejoignent les classiques en admettant que les agents économiques sont
rationnels et anticipent de façon rationnelle les gradeurs économiques.
Certains marchés sont des marchés de clientèle. Il s’agit des marchés sur lesquels les achats sont
répétitifs. Dans le marché des biens alimentaires par exemple, les offreurs sont en concurrence
mais les consommateurs sont habitués à leur fournisseur. Toute augmentation des prix incite les
clients à comparer avec les concurrents, et toute diminution n’attire que lentement les clients
fidèles à d’autres fournisseurs. Dans ces marchés à clientèle, les prix ne s’ajustent que très
lentement et les marchés peuvent durablement déséquilibrés.
Cette rigidité des prix explique la non neutralité de la monnaie. En effet, étant rigide les prix
n’absorbent pas immédiatement les variations de la quantité de monnaie. Lorsque les prix sont
rigides, une augmentation de la quantité de la monnaie permet d’augmenter la demande et une
diminution de la quantité de monnaie contribue à la récession.
Le patron dispose d’un curriculum vitae pour apprécier le profil du candidat mais il risque de se
tromper sur ses véritables qualités professionnelles en particulier sur le degré d’implication.
L’employeur pourrait aussi proposer un salaire plus élevé supérieur au salaire d’équilibre
concurrentiel afin d’attirer dans sa firme les candidats les plus compétents.
Pour Stiglitz, le coût du travail a deux composantes, un coût direct (le salaire) et un coût indirect
lié au turn over de la main d’œuvre. Le salaire d’efficience limite le turn over. Il fixe les salariés
dans l’entreprise. L’entreprise doit faire face à un problème d’optimisation : il y’a un arbitrage
à opérer entre le coût direct du travail et son coût indirect.
Le marché n’étant pas en CPP, les individus et les entreprises nouent des relations
d’interdépendance. Les individus adoptent alors des comportements stratégiques. La théorie des
jeux étudie la prise de décision et les effets de ces comportements stratégiques. Cette théorie a
été introduite en 1944 par John von Neumann et Oskar Morgenster. Son développement réel
est venu en 1980.
La théorie de jeux montre comment des individus rationnels maximisent les satisfactions dans le
cadre de stratégie et pourquoi cette maximisation individuelle ne conduit pas toujours à
l’optimum collectif. Ce qui met en cause la main invisible d’Adam Smith
L’équilibre de Nash
La meilleure solution de la théorie des jeux est appelée « équilibre de Nash ». il s’agit de la
combinaison de stratégies optimales ; elle consiste dans la meilleure solution que chaque joueur
aurait donnée s’il avait connu la réponse de l’autre joueur.
Au total, la théorie des jeux postule que les individus sont rationnels et qu’ils cherchent à
maximiser leurs gains, mais l’agrégation de leurs comportements n’est pas toujours
harmonieuse : des décisions prises sans concertation sont souvent sous optimales.
L’information est coûteuse voire complètement absente : les phénomènes de sélection adverse
(information cachée) et d’aléa moral (comportement caché) entraînent des coûts sur les
transactions et viennent perturber la détermination des contrats (théorie des coûts de
transaction ; Coase et Williamson.). Selon cette théorie, les coûts de transaction expliquent en
partie l’apparition de la firme oligopolistique.
Stiglitz et Weiss montrent ainsi que l’existence sur le marché du crédit d’asymétrie d’information
entre le prêteur et l’emprunteur au détriment du premier donnent lieu à des phénomènes
d’antisélection.
Au fur et à mesure que les taux d’intérêt augmentent sur le marché, la probabilité est grande
que parmi les emprunteurs, les projets les plus risqués se substituent progressivement aux projets
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les moins risqués. Il est donc rationnel pour les banques d’arbitrer entre les profits attendus
d’une hausse des taux et le risque de défaut que cette hausse engendre.
Le marché est le système le plus efficace et le plus efficient pour diriger les facteurs de
production vers les activités qui correspondent le plus aux désirs des agents économiques.
En d’autres termes le marché est le mode d’allocation des ressources le plus efficace et le plus
efficient.
Les entreprises et les individus sont rationnels ils maximisent une fonction objective sous
contrainte.
Les impôts et dépenses publiques doivent être contrôlés et les effets nocifs de l’Etat
providence sont généralement sous-estimés.
Les politiques de redistribution de revenu ont une efficacité fort limitée et dans bien de cas
sont contraires aux véritables intérêts des travailleurs les plus pauvres.
Insérer un graphique (
De 0 à t*, toute augmentation du taux d’imposition entraine un surcroit de recette fiscale R/ t
0.
De t* à t’ le niveau des recettes fiscales est une fonction décroissante du taux d’imposition R/
t 0.
Au point t’ les recettes fiscales sont nulles.
Au total, cette courbe se comprend aisément en ce sens que si le taux d’imposition est de 0%
les recettes fiscales sont évidemment nulles. A l’inverse, si le taux d’imposition est de 100% les
agents économiques vont renoncer à toute activité économique pour refuser une telle attitude
confiscatoire.
Pour rendre compte de ce paradoxe, Laffer s’appuie sur les enseignements de la microéconomie
traditionnelle ; une augmentation du taux d’imposition sur les revenus du travail a pour effet
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ceteris paribus c.-à-d. toutes choses égales par ailleurs de réduire des salaires nets, ce qui exerce
deux effets sur l’offre de travail :
Un effet de substitution, l’agent économique est incité à diminuer son temps de travail et à
augmenter son temps de loisir étant donné que le coût d’opportunité du loisir a diminué
Un effet revenu l’agent économique est incité à travailler plus pour retrouver le pouvoir
d’achat dont il disposait avant l’augmentation des impôts.
L’impact final d’un accroissement du taux d’imposition sur l’offre de travail va dépendre de
l’ampleur de ses deux effets. Selon Laffer pour des taux d’imposition élevés, l’effet de
substitution l’emporterait sur l’effet revenu.
Conclusion.
La courbe de Laffer a pour elle l’avantage de la simplicité et repose sur une axiomatique qui est
vraie par nature : un taux d’imposition de 0% ne produit aucune recette fiscale et il existe un
taux d’imposition prohibitif.
De plus, l’analyse de Laffer débouche sur un programme de réforme fiscale qui apparait
relativement consensuel. En effet, en abaissant les taux marginaux d’imposition, on incite les
ménages à accroitre leur offre de travail ainsi que leur épargne ce qui est favorable à
l’accroissement des recettes fiscales.
L’existence d’une courbe d’offre de travail coudé reste controversée. En effet, à court terme
compte tenu des contraintes financières auxquelles font face les agents économiques (loyer,
emprunts à rembourser, etc.) une baisse du taux de salaire risque plutôt de conduire à un
accroissement de l’offre de travail.
Il apparait difficile ex-ante, à priori de connaitre la forme de la courbe pour un pays et le taux
d’imposition t* qui maximise les recettes fiscales.
La courbe de Laffer est un raisonnement partiel puisqu’elle ne perçoit l’impôt au niveau
microéconomique que comme une ponction or au niveau macroéconomique l’impôt est à
l’origine d’une dépense publique.
Insérer graphique
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ELEMENTS DE BIBLIOGRAPHIE.
2. BLAUG, Mark (1986): «La Pensée Economique»: Origines et Développement Economica 4ème
édition.
10. SALUELSON, Alain (1990) «Les grands courants de la pensée Economique» PUF Grenoble.
11. Synthèse (1988) «Histoire des Pensées Economiques» Tome 1 et Tome 2, éditions Sirey.