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26 août 2019
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Travaux préparatoires pour la planification de la mise en œuvre de la
deuxième phase de développement de long terme
PLAN
I. INTRODUCTION...……………………………………………………………..3
II. LE DEVELOPPEMENT AU SENS DE LA PLANIFICATION……………….4
III. VERS UN CHANGEMENT DE CAP…………………………………………..5
IV. L’ORDOLIBERALISME ALLEMAND……………………………………….6
V. L’ORDOLIBERALISME CAMEROUNAIS………………………………......6
V.1. De la tectonique des économies et des risques……………………………..6
V.2. Le tournant ordolibéral du Cameroun……………………………………...7
V.3. Des principes de base de l’école ordolibérale de Yaoundé..…………….....7
V.4. Résumé de la théorie ordolibérale de Yaoundé………………………….....8
V.5. Postulats épistémologiques et rationalité de la théorie ordolibérale de
Yaoundé…………………………………………………………………………9
V.6. Introduction à la théorie du développement économique de l’école de
Yaoundé………………………………………………………………………..12
3
I. Introduction
(Service des études économiques et financières du ministère des finances). 11 plans aux
caractéristiques variées sont exécutés pendant près d’un demi-siècle (1946-2006).
Le Cameroun a connu quatre principales périodes de planification présentant des
similitudes avec le libéralisme économique français des années 1946-2006 : l’ère des
plans quinquennaux sous le libéralisme planifié (1960-82), la période des plans
quinquennaux sous le régime du libéralisme communautaire (1982-86) - le pays connait
des vagues de réformes entre 1987 et 2004 -, la période post-PPTE donnant naissance au
DSRP (2005-08) et l’ère de la vision 2035 menant au DSCE (2009-20 – phase I).
En regroupant toutes ces périodes, on observe des similitudes tout à fait
significatives : (i) l’interventionnisme public se caractérise par l’omniprésence de
l’Etat dans la sphère économique, l’utilisation en dehors du contexte de leur bon usage
de la théorie keynésienne (The General Theory of Employment, Interest and
Money, 1936) et, certains aspects de la théorie du Big push de Paul Roseinstein-
Rodan (1940) ; (ii) les analyses soulignent qu’un important fossé sépare la vision
publique de l’initiative privée ; (iii) les objectifs fixés dans le cadre des plans
quinquennaux et de la récente stratégie décennale (DSCE) n’étaient pas en connexité
avec des structures techniques ou des moyens d’accompagnement adéquats;(iv) en
l’absence d’une politique économique structurelle de long terme, l’économie est
demeurée sensible aux chocs de conjoncture en ayant un accès difficile aux financements.
V. L’ORDOLIBERALISME CAMEROUNAIS
Dans tout espace de transaction (marché, société), la position des économies (et/ou des
agents économiques) les prédispose naturellement à subir des distorsions (crises
économiques, crises financières, conflits) liées à leurs différences d’approche et de
caractéristiques intrinsèques (typologie de la richesse, PIB, RNB/tête, Gini, IDH…). La
relation bilatérale agent-économie est en réalité le seul déterminant de la notion de
frontière liant tous les acteurs. Or, seuls la loi, les règles communes, les régimes
nationaux et internationaux définissent les normes de transaction, que nous appelons ici
« le critère de coulissage (emprunté à la tectonique des plaques en géologie) ».
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des richesses. La thèse fondamentale posée par le fondateur de l'école de Yaoundé est la
suivante : « l’Etat doit exercer une justice égalitaire et commutative amont, garante de
l’égalité des chances et de l’équitabilité de l’initiative privée, et veiller à l’établissement
d’une justice méritocratique aval, répondant aux besoins de la société et de l’individu ».
La forme de justice avale qui souligne la mise en pratique de l’équilibre régional devrait
être progressivement prohibée ; étant donné qu'il constitue une source de querelles
intercommunautaires comme le démontrent les faits. Le modèle que nous défendons se
rapproche d'un nouveau libéralisme communautaire reprenant certaines théories
philosophiques du conséquentialisme, de la justice et des capabilités (Ascombe, Modern
Moral Philosophy [1958], Nosick, Anarchie, Etat et Utopie [1974], Sen, Les Droits et la
question de l’Agent [1982]), Rawls [1971], Sen [1998]).
Ainsi, l’Etat s’assure de relier l’égalité des chances et l’initiative privée en créant les
conditions d’une meilleure qualité de vie, pour des capabilités optimales, afin de
donner à la liberté économique toute sa force et toute sa justice, en vue de l’émergence
du Cameroun.
Nos modèles de connaissance ont largement été débattus lors des sections précédentes.
Mais il reste nécessaire de préciser comment nous nous débarrassons des obstacles
épistémologiques, et formulons des hypothèses prédisant des faits déblayés de toutes
formes de réalisme et d’idéalisme. Nous nous sommes cependant intéressés à prospecter
des approches nouvelles. La révolution noétique du 21e siècle, étant au centre du monde
des idées innovantes et des connaissances intelligentes (Halévy, 2006), nous avons
élaboré nore démarche à la hache, questionnant froidement les vieux principes de
rationalité et de modélisation, qui véritablement ne sont qu’un adjuvant de l’objectivation
scientifique, et, par le truchement de l’expérimentation, une recherche finalisée. Le
principe est donc simple : après avoir privilégié une analyse minutieuse et plurivalente de
la matrice disciplinaire proposée par Kuhn (1962), nous avons opté pour la méthode du
paradigme-exemple, sans ignorer la relation épistémologique à l’origine de son
établissement. Par conséquent, la validité de nos théories trouve sa signification profonde
dans la diversité des modèles vérifiés en Allemagne, aux Etats-Unis, au Japon, en Chine,
au Brésil et dans la plupart des pays émergents. Toutefois, pour son originalité, nous
insisterons sur le cas particulier de l’Allemagne, avant de conclure par des concepts les
plus illustratifs de nos modèles, plutôt que de développer d’autres sections plus
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intérêts partisans fixe un cadre de dialogue social entre syndicats et patrons, dans le but
d’aboutir à une meilleure stratégie globale de l’entreprise. Passons maintenant en revue
quelques constats étayés par les chiffres du ministère fédéral des finances : (i) 95% des
PME allemandes sont avérées plus résilientes pendant les crises financières, (ii) pour
chaque entreprise, les investissements consacrés à la recherche et développement sont
en moyenne de 3,25% de leurs revenus (largement supérieurs au taux de 2%
recommandé par Bruxelles), (iii) plus de 1 307 PME sont des leaders mondiaux dans
leur secteur d’activité contre seulement 75 en France, (iv) 99% des entreprises
allemandes sont des PME et 95% d’entre elles sont des entreprises familiales, (v) selon
Reinhart W. Wettmann (83 ans), plus de 250 000 entreprises opérant dans près de 45
branches d’activités différentes coopèrent avec plus de 400 associations d’entreprises
pour faire face à la concurrence mondiale, (vi) 80% des PME se financent auprès des
établissements bancaires locaux sur la base d’une collaboration de longue durée (vii) la
plupart des entreprises allemandes ces 50 dernières années n’ont pas connu une baisse
significative de leur chiffre d’affaires, et seulement 10% de leurs revenus ont été
externalisées.
Tout comme c’est le cas des expériences américaines et asiatiques, nous constatons que,
le développement économique de l’Allemagne s’appuie sur les performances du
capital humain et de la productivité.
A l’issue d’une étude sur les sources de la croissance aux Etats-Unis vers le milieu du
20e siècle, Robert Solow (94 ans) attribue 88% de l’accumulation de la croissance à la
Productivité globale des facteurs (PGF) et 12% seulement aux facteurs travail et capital.
Parmi les 4 facteurs auxquels Jean Fourastié (1907-1990) associe le succès des Trentes
glorieuses, qu’il qualifie par ailleurs de révolution des invisibles, le gain de productivité
représente selon lui le carburant de la croissance, et est à la base du miracle
économique occidental. En 1964, quand le Japon met en service le Shinkansen, premier
Train à grande vitesse (TGV) au monde (210km/h), la productivité de son économie
est déjà à son plus haut niveau. C’est en imitant de près le modèle de
développement japonais que les quatre Dragons asiatiques (Corée du Sud, Hong Kong,
Singapour, Taïwan) sont devenus des pays développés à part entière, en 1990.
L’individu est au cœur de la théorie de Yaoundé : ce sont les hommes qui font émerger
les nations. Tout pays se développe sous l’impulsion d’une génération d’intellectuels et
de créatifs capables de satisfaire au mieux aux besoins de consommation des
populations, par la création de modèles productifs pratiques, innovants et originaux. La
planification économique se fait sur la base de deux mouvements : le mouvement long :
trends de croissance adaptés à l’évolution économique structurelle, et le mouvement
court : politique économique conjoncturelle. Dans l’un ou l’autre cas de figure, le
développement économique est déterminé par la qualité des hommes qui animent son
processus, et par la nature des outils qu’ils utilisent.
Différents faits stylisés de la croissance dépendent des modèles qui expliquent leurs
processus. La loi de convergence des économies pose l’hypothèse qu’un pays à l’Etat
stationnaire - ou au-dessus de son stationnaire - se distingue par un capital/tête qui ne
change plus : en vertu du principe de dynamique de transition, la croissance ralentit et
devient lente. Par contre, les pays n’ayant pas encore atteint leur stationnaire comme le
Cameroun présentent un fort potentiel d’accumulation du capital/tête : en vertu du
principe de dynamique de transition, la croissance s'accélère et devient plus rapide. La
relation entre le capital/tête et le taux de croissance de la population laisse planer encore
des points d’ombre sur les sources réelles de la croissance. Des expériences étayées par
la théorie néoclassique indiquent que certains pays sont riches parce qu’ils ont un taux
d’investissement en capital fixe élevé, ou un progrès technique fort, ou enfin, un taux de
croissance démographique faible. C’est la troisième hypothèse qui nous intéresse !
Selon elle, l’augmentation du taux de croissance démographique entraine une forte
pression sur l’accumulation du capital en augmentant le dénominateur du capital/tête.
Cette croyance conforte les postulats qui sous-tendent la thèse de la limitation des
naissances dans les ménages africains (ou des pays à revenu faible). Bien entendu, ce cas
de figure suggère que la vigueur du taux de croissance de la population africaine est une
incommodité, du moins aux yeux des partisans du modèle néoclassique. La règle d’or de
l’accumulation de Phelps (1961) renforce cette croyance et démontre que le taux de profit
doit être égal au taux de croissance, toute chose étant égale par ailleurs. Et dans cette
même veine, la théorie affirme que le taux de participation de la population à l'emploi
est constant :
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Heureusement pour l’Afrique et le Cameroun, le renouveau a lieu dans l’intérêt pour les
théories de la croissance des économistes Paul Romer et Robert Lucas, dans les années
1980. Le rôle des idées et du capital humain est placé, par ces derniers, au cœur de la
problématique de la croissance économique (théories endogènes). Comme je le disais
plus haut, de nombreux travaux empiriques cherchant à évaluer l’importance de ces
modèles ont confirmé leur efficacité. Le modèle de Solow avec capital humain
n’explique pas convenablement le phénomène de la croissance. Utilisons une fonction
Cobb Douglas pour le démontrer :
𝑌 = 𝐾 𝛼 (𝐴𝐻)1−𝛼 …………………………………………………………………….(2)
𝐴 croît au taux exogène 𝑔 et représente un progrès technique renforçant le travail. Le
travail de base est transformé par l’éducation en travail qualifié par la relation :
𝐻𝑡 = 𝑒 𝜓𝑢 . 𝐿𝑡 ……………………………………………………………………….....(3)
𝑢 est la fraction du temps d’un individu réservée à l’éducation, et 𝐿 le travail (quantité
totale de base) utilisé dans la production. En passant, nous pouvons déduire que
𝐿𝑡 = (1 − 𝑢)𝑁𝑡 si la population est donnée par 𝑁𝑡 . Dans l’équation (3), 𝜓 est une
constante positive. La production est réalisée avec du travail non qualifié si
𝑢 = 0, 𝐻 = 𝐿.
𝐻de (𝜓. 100)% croît si 𝑢 augmente de manière marginale. Les travaux qui ont confronté
ce modèle aux données empiriques soulignent que le paramètre 𝜓 implique un incrément
de salaire de 10% pour chaque année de scolarisation supplémentaire, aussi que 𝐴(étant
le même pour tous les pays) est une source d’erreur dans la capacité descriptive du
modèle à établir la diversité technologique. Contrairement aux modèles néoclassiques
ou 𝐴 est un indicateur de la productivité en renfort au travail qui croît de manière
exogène, les théories de la croissance endogène considèrent dans certaines conditions
que 𝐴 est un un facteur de production ayant des rendements factoriels constants ou
croissants à travers la technologie. L’économiste américain Paul Romer (64 ans),
corécipiendaire (Avec William Nordhaus [78 ans]) du Nobel d’économie en 2018
démontre cette hypothèse qu’il traduit par son modèle de base :
𝐾 = 𝑠𝐾 𝑌 − 𝛿𝐾,
𝐿
=𝑛
𝐿
Mais il est un intérêt spécifique au courant de la croissance endogène que l’école de
Yaoundé partage : le taux de croissance démographique devient un puissant atout quand
la société est en mesure de générer une population capable de produire de nouvelles
idées, d’innover, ou de substituer aux importations une production nationale (par
imitation) pour gagner en indépendance (autonomie).
Alors qu’une grande partie de l’analyse se focalise sur les causes exogènes des crises à
l'origine de la forte dépendance du Cameroun vis-à-vis des solutions extérieures, nous,
nous estimons que la réalité est tout autre : des causes endogènes identifiées sont à
l'origine de la stagnation économique persistante, causant une grande instabilité
politique, et des conditions sociales extrêmement précaires.
Les économies subsahariennes connaissent une récurrence de chocs conjoncturels
parce qu’elles subissent des chocs endogènes durables. Ces pays ne disposent pas assez
d’institutions garantes de l’accumulation de la croissance par l’innovation, et le travail
y croit aléatoirement sans obéir aux dispositions de la constitution économique (Ecole
de de Fribourg). Dans le modèle de croissance de Romer, A(t) correspond au stock
des idées inventées jusqu'au moment t.
Les nouvelles idées inventées pendant l’effort de recherche se notent (dans la plus simple
expression du modèle):
𝐴 = 𝜏𝐿𝐴, où 𝐿𝐴 représente le nombre de personnes engagées dans la recherche de
nouvelles idées, et 𝜏 est le taux de découverte des nouvelles idées par ces individus, et
donc 𝐿 = 𝐿𝑌 + 𝐿𝐴 Nous arrivons à la même conclusion que celle du modèle
néoclassique : la croissance per capita dépend du progrès technique. Elle se note : 𝛾𝑦 =
𝛾𝑘 = 𝛾𝐴 . Le long du SCE, les stocks d’idées (invention, imitation, transferts
𝐴
de technologies) doivent être constants : ≡ 𝛾𝐴 = 𝐶𝑠𝑡𝑒. Cela est faisable dans
𝐴
l’unique condition où l’équation suivante augmente à la même vitesse :
𝐴. 𝐿𝜏𝐴 𝐿.𝐴 𝐴.
=𝜌 1−𝜙
⟹0=𝜏 = − (1 − 𝜙 ) Ce faisant, nous devons avoir le long du SCE :
𝐴 𝐴 𝐿𝐴 𝐴
𝐿.𝐴 𝐿.
= = 𝑛 Par conséquent :
𝐿𝐴 𝐿
𝐴 𝜏𝑛
𝛾𝐴 = = ………………………………………………………………………...(5)
𝐴 1−𝜙
Ses limites sont nombreuses : (i) en 2002, Solow désavoue ce qui lui semble être l’une
des contributions les plus regrettables de Milton Friedman à l’analyse économique : il
estime qu’une théorie doit être jugée à l’aune de ses implications et non de ses
hypothèses – nous pensons que Solow ne fait pas grand sens en soulevant cette
controverse – , personnellement, je ne partage pas l’entièreté des concepts attribués au
courant monétariste mais, cette contribution de Friedman me parait juste (même si
la critique sur la neutralité des variables financières fortifie la position de Solow et
met dos au mur les partisans des RBC) ; nous allons y revenir moyennant d’autres
transcriptions, sur l’argument de l'irréalisme des hypothèses, (ii) le calibrage des
principaux paramètres réduit le pouvoir des tests empiriques ; le modèle craque devant
certaines variances et covariances des séries temporelles observées...
Revenons maintenant à la question de Solow dont vous vous souvenez sans doute :
l’argument d’irréalisme des hypothèses pointé par Solow est le fruit des limites de son
imaginaire dans sa caractérisation du résidu qu'il affecte à la technologie.
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Les périodes de gloire des économies américaine, asiatique et européenne partagent les
mêmes expériences en matière d’élévation de la productivité. En évoluant au fil du
temps, les jugements convergent pour dire que les paramètres d’innovation de
Schumpeter se vérifient à travers toutes les étapes de la croissance parcourues par les
principales puissances économiques. Il n’est nullement justifié qu’un problème de
faiblesse d’hypothèses se pose à la théorie de la poussée transitionnelle ; à moins que le
contraire ne soit clairement démontré. Dans le deuxième cas, la loi de l’évolution est
responsable de la mise en application du principe qui établit l’invention-innovation au
centre du changement économique et social. Nous parvenons à la conclusion suivante :
(i) dans la reproduction des faits stylisés du cycle économique, les modèles RBC avec
choc technologique sont particulièrement faible (ii) mais si nous intégrons au modèle
RBC ce que postule la nouvelle théorie de la croissance endogène (école de Yaoundé),
le raisonnement qui explique la délimitation des chocs stochastiques sera chose
possible, et dès lors, une fois que nous nous serons mis d’accord sur l’évidence de la
relation de cause à effet qui existe entre les chocs technologiques stationnaires et les
faits stylisés, sans peut-être le savoir, nous aurons expliqué le principe du changement
structurel (point de fluctuation d'un trend ou d’un cycle), mais aussi celui du changement
conjoncturel (point de retournement). En résumé, il ne sera pas insensé de dire que nous
venons de tracer le schéma d'une possible démarche pour prédire le sentier de la
croissance en suivant un procédé aléatoire. Le développement économique n’est pas non
plus un simple mouvement linéaire de l’antériorité des expériences regroupées dans les 5
étapes de croissance identifiées par Rostow (1960).
Notre position est claire : les sociétés africaines sont moins aptes à susciter des
entrepreneurs, des intellectuels, des innovateurs et des ouvriers qui offrent des habiletés
techniques adaptées à la consommation (l’un des moteurs de l’économie). La faute
revient au système institutionel qui malheureusement n’a pas encore en sa possession la
meilleure formule pour réduire le fossé qui sépare les connaissances scientifiques et
techniques de la réalité qui nous entoure.
Le retard pris concernant le développement, par les économies africaines est ahurissant !
Il faut rattraper ce retard. Notre préoccupation à ce stade est de trouver des solutions
fondées sur un schéma théorique qu'il faudrait traduire par des actions concrètes
mesurées par des indicateurs de résultat. Certes, ce n’est toutefois pas ici le lieu indiqué
pour exposer sur des outils relevant du domaine de l’ingénierie économique (économie
finalisée). Cependant, nous allons tenter d'exercer une sorte de complexité que je
qualifie d’ingénierie théorico-économique de la poussée transitionnelle. Allons-y.
Il est peut être intéressant de repréciser l’objet de notre étude : nous étudions le
mouvement de l’économie dans ses rapports avec les fluctuations de la croissance
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(cycles long et court), les chocs positif et négatif et les changements économiques
majeurs. Nous considérons quatre orientations d’étude : le système étudié (l’économie),
son référentiel (le paradigme du développement économique), ses repères (les
fluctuations économiques et leur durée) et les types de forces économiques.
En règle générale, si delta est différent de 0, on dit que la série suit une marche aléatoire
avec dérive. La série suit une marche aléatoire pure si delta est égal à 0. Le modèle est
dit stationnaire en différence lorsqu’on différencie la variable. A une période donnée,
les chocs ont des effets permanents non transitoires sur la trajectoire de la variable (la
variable en t dépend de sa valeur à la période précédente).
- Deuxième loi de Newton (un objet de masse m soumis à des forces subit une
accélération)
⃗⃗⃗⃗⃗
Σ𝐹
𝑎= ou Σ𝐹 = 𝑚𝑎 ………………………………………………………………….(9)
𝑚
Cela vérifie que :
Nous notons Σ𝐷 la somme des forces de propulsion comprises dans le bilan des forces
économiques au sens de l’école de Yaoundé. Le 𝛾𝐷 est une force d’accélération qui agit
directement sur les facteurs de production. Le facteur D est un adjuvant du travail, du
capital et de la technologie. Par contre, dans un processus stochastique, il prend la
forme d’une fonction exponentielle dérivable sur ℝ en agissant de par ses propriétés
sur les variables de la série. Ci-après, la forme la plus simplifiée de notre modèle de
base :
𝑌 = 𝐾 𝛼 𝐷 𝛼 (𝐴𝐿𝑌 )1−𝛼 …………………………………………………………..……(12)
Où est un paramètre compris entre 0 et 1, 𝐿𝑌 est le travail consacré à la production, et
𝐴 est le stock des idées. Il existe un facteur 𝐷, qui dans le rôle d’un facteur institutionnel
(force économique d’origine institutionnelle) permet l’augmentation de l’ensemble des
facteurs de production à travers une propriété d’accroissement définie par les transferts
de technologie, les transferts de compétence, le bien-être (santé publique et condition
sociale), l’éducation productive, les croyances positives et la formation.
Dans un contexte de faible productivité, une éducation productive est celle qui génère
un travail productif et des emplois à forte valeur ajoutée. Une croyance positive est un
paradigme du développement des politiques publiques, des habiletés politiques et des
compétences nécessaires à l'éléboration des stratégies sectorielles.
Le taux de croissance de (D) augmente par ailleurs les idées (A), la technologie a des
rendements croissants :
𝐹 (𝑡𝐾, 𝑡𝐷, 𝑡𝐴, 𝑡𝐿) = (𝑡 𝛼 𝐾 𝑎 ). (𝑡 1−𝛼 𝐷1−𝛼 ). (𝑡 1−𝛼 𝐴1−𝛼 ). (𝑡 1−𝛼 𝐿1−𝛼
𝑌 )
Notre modèle s’appuie sur une planification dont la durée est établie sur une période de
référence de 10 ans (période de poussée). Le cycle de fluctuation est de 4 ans (cycle de
poussée). En tout, nous avons 2 cycles et demi dans une période décennale. Chaque
cycle comprend deux mouvements biennaux sécables en deux vagues (chacune). La
poussée transitionnelle se fait au début de chaque cycle de fluctuation (4 ans *2). A la
fin, une poussée de propulsion (exponentielle) imprime sa force sur la première vague
du dernier mouvement biennal du cycle de poussée et provoque le take-off de
l’économie. Chutons finalement par une description du mouvement de chaque vague à
la phase d’expansion : (1) première vague – poussée transitionnelle (accumulation de
nouvelles combinaisons productives,…), (2) deuxième vague – second couteau
schumpetérien (appui technique aux agents timides,…), (3) troisième vague –
accélération (renforcement de l’accumulation du capital,…), (4) quatrième vague –
troisième couteau suggéré par l’auteur – (accumulation de la PGF,…).
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∑𝐷 = 𝐷 𝛼 qui est l’ensemble des facteurs institutionnels (paramétrés par Σ𝐷) exerçant
une influence sur les cycles de fluctuations de la croissance. Nous obtenons alors la
fonction de production des biens capitaux partant du facteur institutionnel 𝐷 𝛼 =
𝐴
(𝐿𝐴 )1−𝛼 . ∫0 𝑋𝑗𝛼 𝑑𝑗 qui dépend de la fonction de transfert technologique :
ℎ ℎ(𝑡)
𝑌 = 𝐿1−𝛼 ∫0 𝑋𝑗𝛼 𝑑𝑗 et ∫0 𝑋𝑗 (𝑡 )𝑑𝑗 = 𝐾(𝑡)
Les quantités de facteurs institutionnels et les stocks d’idées (obtenues par invention,
imitation, ou transfert de technologies) doivent être constantes le long du SCE :
𝐷. 𝐴.
= ≡ 𝛾𝐴 = 𝐶𝑠𝑡𝑒.
𝐷 𝐴
Nous savons déjà qu’une série évolue de manière aléatoire par rapport au temps. Pour
développer cette optique, nous avons soumis notre théorie à quelques-uns des
enchainements logiques de l’équation de Einstein (𝐸 = 𝑀𝐶 2 ). Les résultats obtenus
nous confirment la justesse relative des chocs technologiques stationnaires et
permanents sur l’évolution du produit et du taux de croissance de la productivité des
facteurs. Le dynamisme et la robustesse de la croissance française pendant les Trente
glorieuses s’expliquent par un choc d’offre stationnaire durable. C’est dans cette
condition identique de choc d’offre stationnaire, que les grands pays asiatiques
parviennent à rattraper peu à peu leur retard sur les pays développés. L’accumulation
des facteurs institutionnels (𝛾𝐷) est une fonction de productivité qui se diffuse à
travers des espaces spécialisés (zones économiques ou industrielles, parcs scientifiques,
zones de santé publique…) et des outils de transferts de compétences, de transferts
technologiques, ainsi que des outils financiers novateurs visant l'amplification de leurs
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performances. Ceci devrait permettre aux pays d'augmenter leur croissance, de financer
la hausse des salaires, d’accroitre leurs profits et d’avoir une marge de manœuvre
unilatérale sur l’inflation, indépendamment de la politique monétaire, notamment menée
par la Banque centrale. Outre cette approche, les chocs technologiques permanents sont
encadrés par le mouvement des vagues de croissance (séquence biennale). Des
économistes brillants à l’instar de King et alii (1988), et bien d’autres, ont incorporé
avec succès les bases de la croissance endogène dans des modèles stochastiques
d’équilibre général dynamique. Tant mieux ! Ils renforcent nos conclusions en montrant
également que la voie d’amélioration des modèles RBC n’est pas fermée.
Dans un certain sens et selon notre propre expression, les processus stochastiques
combinent aléatoirement les facteurs institutionnels donnés par 𝜮𝑫 qui influent sur
l’accumulation des facteurs dont la valeur de prédiction liée aux biens et services
obéit à un codage de type Shannon-Fano (1948/49), par une relation de probabilité
ascendante. La temporalité du processus est délimitée par les deux critères des
hypothèses de marches aléatoires pure et avec dérive, et implique des mouvements
animés par les lois de Newton et d’Einstein. Dans une perspective de long terme, je
souligne davantage que les intervalles compris dans les limites de la marche aléatoire
sont des référentiels galiléens et désignent la périodicité des chocs d’offre stationnaires.
Venons-en à l’équation de Einstein :
l’énergie interne à vitesse nulle se note 𝐸0, sachant que 𝐸0 = 𝑀𝐶2, elle désigne
précisément le taux de croissance du produit et la valeur des paramètres des facteurs en
période de récession durable ; une autre formule reliée à la précédente associe l’énergie
totale E à l’inertie 𝐼 ; d’où la formule 𝐸 = 𝐼𝐶2, qui équivaut selon notre interprétation au
taux de croissance du produit et à l’évolution des facteurs dans une période où la
croissance est stationnaire. La combinaison des facteurs travail/capital renvoie à la
valeur de la masse dans les équations de Newton/Einstein, alors que la somme des
facteurs institutionnels correspond à l’énergie totale, qui explique par ailleurs le résidu
de Solow, et la notion de carburant de la croissance évoquée par Fourastié.
Un mot sur l’investissement pour terminer. L’école de Yaoundé voit, dans l’usage de
l’investissement, un moyen d’accélération du capital et du travail, par une fonction
croissante de l’offre et de la demande. Robert Barro (1974) recommande de consacrer
l’investissement public à la construction des infrastructures publiques pour stimuler la
croissance. Naturellement, nous partageons cette position ; toutefois, le capital humain,
la technologie, l’apprentissage des métiers pratiques et la recherche et développement
présentent d’énormes potentiels de croissance, en l’absence de rendements croissants.
Ces facteurs garantissent le développement d'une offre tournée vers la satisfaction de la
demande intérieure et extérieure. Le défi de la croissance c'est d'améliorer le bien-être
collectif et de contribuer à la profitabilité des branches de l’économie nationale.
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Un facteur institutionnel est un cadre réunissant des experts connus pour leur
compétence dans des domaines en liaison avec la politique de développement de l’Etat,
dont la mission est d’apporter des solutions techniques les mieux adaptées à la
satisfaction de la consommation globale. Il comprend trois niveaux interdépendants de
développement de l’offre : (a) le niveau1 – production des savoirs et savoirs-faire
(solutions intellectuelles, innovations, inventions, transferts de technologie, imitations,
formations universitaires spécialisées, formations professionnelles…) (b) le niveau2 –
production des biens capitaux publics et productifs (c) le niveau3 – production des biens
de consommation finale.
VII. CONCLUSION
Excepté l'originalité qu'elle incarne, notre approche offre des outils qui s’incorporent
aux modèles de croissance testés dans différents contextes, et qui de plus bénéficient
déjà d’une reconnaissance internationale. Nous proposons des concepts pour
développer le caractère cumulatif de la croissance qui dépend essentiellement du
comportement des agents. Les efforts sont par conséquents dirigés vers l’amélioration
des régimes d’accumulation du capital humain et de la technologie à travers
l’innovation. La notion du facteur institutionnel Σ𝐷 de notre modèle de base est un
concept entièrement nouveau, qui propose des formes institutionnelles mieux adaptées
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au contexte réel de l’économie, pour une mise à profit optimal des outils de
planification nationaux et internationaux, à l'instar du DSCE et des agendas 2030 (ONU)
et 2063 (UA).
Il faut sortir des conceptions routinières du développement qui assimilent la notion
d’institutions aux apparences des grands édifices publics. Je conclurai ce pré-travail avec
une retentissante citation de North Douglas (Nobel d’économie en 1993) :
« (…) C’est très simple. Le développement économique n’est ni plus ni moins qu’une
fonction de la productivité de l’économie. Lorsqu’une économie est productive, elle
s’enrichit, lorsqu’elle ne l’est pas, elle s’appauvrit. Par conséquent, nous devons
chercher à savoir ce qu’il faut faire pour qu’un pays soit productif et réalise le potentiel
qui existe dans le monde ».
REFERENCES